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 L'héritage lycaonne [solo Kuchiyose]

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Suna
Tsugeku Getaku
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Message(#) Sujet: L'héritage lycaonne [solo Kuchiyose] L'héritage lycaonne [solo Kuchiyose] EmptyJeu 5 Jan 2012 - 21:44

Très tard ou trop tôt était la description la plus exacte. Le ciel était couvert de nuage, aucune étoile ne pointait sa lumière, comme une aiguille qui semble percer la toile noire et nos yeux. Alors que le ciel ne se part que de quelques ombres, des dégradés, les étoiles tranchent. Malheureusement, en cette soirée hivernale, avec tout le talent de cette saison, le ciel semblait uni. Je poussais un soupir en franchissait les dernières marches qui menait à ma porte. Juste en bas, Baku attendait que j’ouvre, pour être sûr que nous passerions dans la mince porte. En entrant, je lui tenus en lui faisant un petit signe. Sans prendre la peine de le nettoyer, je lui fis signe d’aller se coucher. Il monta paresseusement dans mon petit lit, après s’être étiré. Il prenait de plus en plus de place, ce gredin. Je défis mon équipement, jetant sacs, sacoches, ceintures et armes dans un coin, avant de retirer mes lunettes. Je m’assis quelques minutes aux bords de mon lit, malgré les grognements de mécontentement du canin.

Je massais un peu mes yeux, mes lunettes accrochés à mon doigt. Je me relevais après une hésitation, convaincu par le froid. En me levant, j’accrochais ce qui m’accaparait les mains au-dessus du lit, tirais une chaise devant le poêle de la roulotte. En m’assoyant, je me penchait vers l’avant pour prendre une bûche, avant d’ouvrir la porte avec deux ou trois touchés très rapides de la main pour éviter de me brûler. J’y mis la bûche, me replaça sur ma chaise en poussant du bout du pied pour refermer la porte. Je regardais la lueur des flammes sur l’intérieur des verres. Il y avait longtemps qu’ils étaient morts, frères et ennemis, mais la vie est faite pour les vivants. Était-elle un instrument de torture, d’extase ou autre chose ? C’était une bonne question, mais le sommeil me happa avant que j’aie le loisir de me trouver une réponse.

Je sentis une simple secousse sur mon épaule. J’entendis Baku cogner un peu sa queue sur le sol. Je sentis la chaleur du poêle sur mon visage et ma main droite, un peu plus avancée que celle du gauche. J’ouvris les yeux en grognant un peu à cause du mal dans ma nuque, dû à ma position sur ma chaise où je m’étais endormi. Je fus rassuré immédiatement, parce que mon chien n’aurait jamais réagit de la sorte si un inconnu s’était glissé chez moi. Pourtant, ce n’était pas une attitude que je connaissais parmi les membres du Clan. Je me retournais un peu en levant mes deux mains en mon visage, juste au cas où, en faisant mine de les frotter. J’aperçus le visage de ma mère, les sourcils froncés, avec une expression que je partageais souvent avec elle. Je me relevais, Baku m’imita.

- « Oui, mère ? »

Une phrase toute simple, qui trahissait un peu mon agacement de la voir entrer de la sorte chez moi, même si je devais avouer que la roulotte avait appartenu à mon frère. Elle se contenta de me regarder quelques secondes en regardant autour d’elle. À travers la fenêtre minimaliste, pour éviter de perdre de la chaleur en hivers, je voyais la grisâtre du jour. Elle se recula, fit un tour sur elle-même, et se prépara à quitter sans rien dire. J’eus un certain effarement devant cet attitude curieuse, un vague souvenir que je ne parvenais pas à me rappeler. En posant la main sur la porte, elle s’arrêta et resta longuement sur place. Je fis un geste pour m’approcher et l’arrêter, mais d’un signe de la main elle me fit signe de rester là, comme si tout allait bien, alors que j’en doutais.

- « Akumine, tu sais comment il est, il a quitté le camp pour vagabonder un peu dans les montagnes de Tsuchi no Kuni. Il est revenu pendant la nuit, avec une blessure importante… Nous ne savions pas si tu étais déjà revenu. »

Elle hocha tout simplement la tête silencieuse. Avant de tourner la poignée et de refermer la porte. Baku me regardait, la tête sur le côté, avant de se coucher avec un gémissement. J’eus un léger regard vers les lunettes. Akumine avait été un mentor pendant toute ma vie ou presque. Je ne pouvais en accabler mes parents, mais j’avais toujours senti une certaine fierté pour mon frère guerrier. À sa mort, j’avais senti l’abattement. La vengeance aussi. Avec lenteur, une espèce d’engourdissement plein la tête, je levais lentement ma main vers les lunettes, avant de les prendre et les glisser à ma ceinture. La lenteur de mes gestes me semblait exagérée, mais c’était un luxe que j’avais le droit de me permettre en ce moment. Cet homme avait été un père, un mentor et un ami. Un jour, lorsque j’étais revenu avec la position du corps des meurtriers de mon frère, il m’avait regardé et avait secoué lentement la tête.

Il m’avait simplement dit que ce n’était pas grave, sans rien de plus. Plus que quiconque, il comprenait ce besoin de preuve, de toucher, de sentir. Un appel que le chagrin appel, sans savoir son inutilité. Je le savais, il le savait. Après des années, je me rendais qu’il n’y avait aucune différence, réussite ou pas. Je me dirigeais vers la porte, presque dans les mêmes vêtements qu’hier, si ce n’était les armes en moins. En l’ouvrant, Baku se releva, presque paresseusement, qui éveilla en moi une certaine colère. Alors que je passais la porte, il posa son museau sur ma main. Sans sourire, je lui fis signe de me suivre en refermant ma porte. Je traversais le campement du Clan, même si une certaine activité restait, comme les plus jeunes enfants qui jouaient, certains dresseurs et d’autres cuisinant qui ne pouvait abandonner leurs repas sans risque de le perdre, tout me semblait plus calme. En approchant de la roulotte, je remarquais la petite foule. Je pris une grande inspiration avant de m’approcher.

La maison roulotte d’Akumine était plus grande, à cause du respect que les Inuzuka avaient pour ses compétences, de nombreux apprentis s’entassaient à l’entrée. Les portes étaient ouvertes, les fenêtres aussi, la fumée de la cheminée crachait mollement les restes du feu. Aux fenêtres, des gens se dressaient sur la pointe des pieds, sans agitation, pour regarder le vieil homme mourir et le saluer. De nombreux chiens montraient leur soutien auprès de leur maître plus attristés que les autres en léchant ou frôlant les mains ou les jambes. Cependant, la plupart c’était couché sous la roulotte et s’étaient étendus. En approchant, les apprentis s’écartèrent pour me laisser entrer, les adultes en firent de même, car tous connaissaient l’amour qui me liait à cet homme. En approchant du lit, je sentis un odeur désagréable, Baku à ma suite la sentit aussi vu sa truffe qui gigotait. C’était un peu acide, comme un espèce de vin trop vinaigré. En voyant la couverture plus épaisse sur son ventre, je compris que l’homme serait mort d’ici quelques heures, sa blessure au ventre trop sérieuse.

- « Alors, Aku, tu as fait jusqu’au bout… »

J’aurais voulu que mon ton soit plus moqueur, plus agressif, plus… provocateur. Pourtant, il n’y avait eu que de la tristesse, surtout vers la fin. Mon sourire moqueur disparut, pour devenir tremblant. Je sentis comme un son sourd, entre mes oreilles, qui semblèrent raisonner en moi un peu trop longtemps. Je restais figé jusqu’à ce que Baku me ramène à la réalité en poussant sur mes genoux avec sa tête. Je hochais silencieusement la tête, prenant conscience de quelques chuchotements derrière moi. Je m’approchais du lit en tournant la tête, à la recherche de mes parents. Mon père se tenait derrière, dans le cadre de la porte, à ma gauche, je vis entre deux têtes qui regardaient par la fenêtre, ma mère, assit au sol, entouré de sa petite meute. En me penchant, je regardais le visage de mon mentor qui se contenta de rester silencieux et de ne rien dire.

C’était un jeu, presque entre homme. L’un se tait, l’autre fait pareil, le but est de ne pas craquer en premier et de faire comme si de rien n’était. La première chose que l’on dit est la plus pressente ou révélatrice à ce qu’il paraît. Ce n’était pas toujours vrai, mais franchement amusant. Je regardais mon mentor, sans rien dire, avant de me relever et de tirer une chaise. Je m’assis sur le bout et me pencha au-dessus de lui en soulevant un peu la couverture pour l’examiner. Je plissais le nez en voyant la blessure. Je sentis alors sa poitrine se dégonfler, juste à temps pour voir la bouche s’entrouvrir. Je levais brusquement mes yeux vers lui en secouant la tête pour l’empêcher de parler. Je me mis à fouiller à ma ceinture. Les lunettes, je les tendis devant ses yeux, pendus au bout de mes doigts, avant de prendre ses mains et de les mettre dedans. Je hochais silencieusement la tête. Cette fois, quand il ouvrit la bouche, je le laissais parler.

- « Fait. Les choses passeront quand on fait ce qui est en accord. Les chiens ne souffrent pas, ils font. Tu as bien appris. »

J’étais content, je refusais de l’entendre parler de regret ou de dernières volontés. Tout ceci serait bien trop révélateur, je ne voulais pas que ce soit les dernières choses préoccupantes de cet homme. C’était une des leçons les plus importantes de ma vie. Faire et vivre. Traquer les coupables aurait été possibles, mais ce serait inutile et dangereux. Chacun des membres du Clan sait que la sécurité s’arrête où le monde extérieur commence. Nous faisions ce avec quoi nous sommes en accord. Soudainement, des bruits typiques des chiens se firent entendre. Le halètement, les pas sur le sol plus dure du bois et les secousses quand ils s’agitent. Ma mère venait d’approcher avec ses cinq chiens pour faire signe aux autres de partir et de nous laisser. Elle ne semblait pas trop comprendre, mais elle le faisait.

Dès que la porte se referma, je fermais les fenêtres et les rideaux. Déjà, l’ambiance devint plus étouffante avec le feu. L’homme hocha silencieusement la tête avant de pointer en direction du coffre. Je hochais la tête alors que Baku se pressait sur les doigts de mon mentor pour les lécher. Il y avait un peu de sang dessus, mais je savais que c’était une marque d’affection. J’ouvris le coffre et fouillait dedans. Il y avait de belles choses, des bijoux, des vêtements luxueux de fourrure, des armes, etc. Toutes des choses que le Clan n’utilisait pas, que les Inuzuka en parcourant le monde avaient pu prendre sur certains corps abandonnés par la guerre, des objets qui auraient dûs être vendus. Je chassais tout cela, observant le fond vide du coffre. Je tournais la tête vers cet homme qui n’avait plus toute sa tête à l’agonie, mais mon chien se leva et commença à gratter le coffre, près du sol. Je touchais le fond. Il sonnait vide. Je cherchais une ouverture et souleva le sol pour y découvrir un rouleau de parchemin, du moins, me semblait-il, puisque des vêtements le couvraient. Je le glissais à ma ceinture en revenant près du lit.

- « Je m’en occuperai plus tard, ne t’en fais pas. Je sais que tu as perdu ton chien, Akumi. Maintenant, nous allons faire si tu es d’accord. »

Il hocha silencieusement la tête et me tendit les lunettes. Je tremblais maintenant en les reprenant. En s’en apercevant, il hocha la tête de nouveau. C’était un ancien… Certains anciens, quand la guerre était trop rude, avait entraîné leur chien à les dévorer pour éviter que leur corps ne soit découvert que l’agonie ne dure trop. D’ailleurs, c’est de là que venait la coutume de faire lécher les plaies mortelles comme venait de le faire mon ami. En touchant le coussin, le tissu me sembla rude, comme s’il égratignait ma peau. Je le déposais sur son visage, sans rien dire, les larmes m’aveuglant soudainement, ma gorgée si serrée que je ne faisais aucun son. Je regardais Baku recommencer à lécher les doigts ensanglantés du mourrant. Puis, j’appuyais… Je ne sais pas comment de temps il se débattit sous le coussin, je ne sais pas, mais je serrais les dents si fort que ma mâchoire me faisait mal. Tout me sembla brumeux, j’ignore même si je perdis conscience, mais en me relevant, j’ouvris la porte. Je jetais un regard derrière moi, fier, mais accablé, le coussin du vieil homme sous sa tête, sans goutte de sang. En sortant, mon père me regarda, soupçonneux du laps de temps.

- « Il fait, papa. Il mourrait. C’est tout ce qu’il voulait faire. Pour ça, on n’a pas besoin de personne inutile, juste les proches. »

Le ton était agressif, mais je ne pouvais pas discuter plus longtemps. Il me fixa longuement, ne sachant s’il devait me réprimander ou pas. Je restais là, à le fixer, Baku s’éloignant piteusement vers la roulotte. Mon père fronçant les sourcils en voyant le sang sur la truffe de Baku, conscient des anciennes coutumes. Il planta son regard sur moi, qui n’avait toujours pas changé. Une seule fois il m’avait regardé ainsi. Mon frère aurait eu honte de moi, de comment j’avais détourné les yeux. Soudainement, mon père parla.

- « Je vais m’occuper du… d’Akumi. »

Puis il entra, alors que je m’éloignais en silence en réfléchissant à ce que je venais de lui dire. Si seulement ce que j’avais dit à mon père était vrai, si seulement il avait pu le faire seul. Malheureusement, il ne le pouvait pas, malheureusement, j’étais là. Mais lorsqu’on vit en meute, c’est bien pour assurer la survivance de tous, mais surtout pour en profiter avec quelques luxes. Il y avait bien droit, ce vieux Akumi. En entrant chez nous, je m’installais sur ma petite table où je mangeais. Je chassais les rares ustensiles et alluma presque fiévreusement une chandelle. En défaisant les cordons de la dernière volonté de mon mentor, j’aperçu un rouleau de parchemin avec des symboles typiques du Clan Inuzuka. Baku, contrairement à son habitude, grimpa sur la table pour renifler l’objet, avec un entrain que je ne lui connaissais pas. Je fronçais les sourcils, en le laissant faire quelques minutes, avant de le repousser doucement, mais fermement.
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: L'héritage lycaonne [solo Kuchiyose] L'héritage lycaonne [solo Kuchiyose] EmptyLun 9 Jan 2012 - 6:49

En déroulant le parchemin, je me demandais si ce que je faisais était bien. La curiosité m’avait valu l’amour d’Akumi, c’est vrai, mais dans sa folie de mourrant, peut-être avait-il simplement pointé autre chose. Pourtant, je n’avais pas essayé de savoir. Est-ce que Konoha m’avait rendu gâteux ? Je pinçais les lèvres en le reposant. Je le regardais, le temps me semblant très long soudainement, probablement à cause du chagrin. Je sentis un picotement inhabituel dans mes yeux. Un picotement que je connaissais mal jusqu’à quelques heures avant. Je posais ma tête entre mes mains, pour couvrir mes yeux, presque honteux. Est-ce que j’essayais d’apaiser ma conscience en faisant poursuivant mes questions ? Jamais il n’aurait légué des bijoux, je n’avais pas besoin de son foyer, que pouvait-il désigner ? Rien d’autre ne me venait à l’esprit. Ce parchemin, c’était un secret important, destiné à disparaître, peut-être. Les Inuzuka ne gardaient pas de traces écrites, ils disaient les choses nécessaires, sinon, en fouillant de vieilles cartes, on pouvait trouver de mauvaises indications. Non, le seul moyen d’en être sûr, c’était de le lire, mais si je…

L’aboiement de Baku me fit soudainement sursauter. Mon cœur battait la chamade quand je me tournais vers lui. Il était assis et me regardait, avant d’aboyer une nouvelle fois. Baku me parlait, à sa manière, à moins que mon chagrin ne le fasse réagir étrangement. Il se trompait parfois, moi aussi, mais l’expérience me forçait à admettre que, contrairement à moi, il ne souffrait pas d’espèce d’interférence. Contrairement à moi, les règles de moral ne le touchaient pas, ils n’en tenaient pas compte. Il avait souvent un jugement plus clair. Je devais m’y fier, après tout, Akumi n’était plus là. Il avait cessé d’exister. Je le regardais une seconde avant de hocher silencieusement et lentement la tête. En posant mes mains sur le parchemin, le tremblement s’atténua. La curiosité prenait le dessus. Je dévissais le bout du cylindre que formait l’étui avant de le déposer précautionneusement sur la table. En glissant mes doigts pour en sortir prudemment le parchemin, je réalisais que je violais un secret. Comme Akumi aurait été fier de moi. En le déposant sur la table, je tassais le cylindre plus loin. Je rapprochais ensuite une chandelle, précautionneusement, pour examiner les symboles.

C’était l’écriture des Inuzuka. Nous écrivions peu, préférant parler et dire les savoirs importants, pour les entretenir, pour nous obliger à les répéter souvent. Quand nous écrivions, c’était pour garder des savoirs que nous n’utilisions pas souvent ou qui ne devaient pas être su de tous. Je déroulais finement le tissu, admirant le tissu à la cire d’abeille, dont les bords horizontaux étaient soulevés par une tige de bois. Il y avait une série de cercle, une dizaine, dont 5 portaient des traces. Chaque cercle était composé d’un plus grand et, juste en dessous, leur ligne se collant en un point, un plus petit. Sur chaque trace, il y avait une marque rouge impossible à ne pas identifier : du sang imbibé dans le papier. Une trace de main humaine dans le plus grand cercle, dont une petite quantité, à cause de la gravité et de la pente provoquée par la tige, avait coulé vers les lignes superposées des deux cercles. Le petit cercle entourait une trace de patte, moins sanglante à cause des coussinets des canidés, dont quelques poils déformaient l’uniformité du résultat. Là encore, un peu de sang avait coulé vers le centre pour rejoindre celui de la main humaine. Je reconnus là un parchemin de pacte.

Baku choisi ce moment pour poser sa tête sur moi. Sa truffe soufflant fortement de l’air pour le soulever un peu, me révélant des dessins sur l’autre face. Ce dernier ressemblait à une carte, sans frontière, mais dont chaque terrain était noté selon son type. Pourtant, en l’examinant, il était clair qu’elle allait un peu plus au sud que Kaze no Kuni. Je fronçais les sourcils en remarquant une petite marque, étrange, qui dénotait, une petite patte de chien dessinée à la main. Baku se rapprocha encore, j’étais si concentré que je le remarquais à peine quand il mit les pattes sur la table. Il colla alors sa truffe sur la marque et je compris : il y avait là un secret. Je rangeais le parchemin avant de le ranger avec ce qui pouvait passer pour une épée, de loin, mais qui était une espèce d’étui à parchemin que je portais dans mon dos. Rapidement, je me mis sur mes jambes pour éteindre les chandelles dans un suintement et préparer mes bagages. Quelques heures plus tard, je rejoignais mes parents pour leur annoncer que je partais. Sans dire un mot, ils me laissèrent partir.

Le voyage jusqu’à Kaze no Kuni dura plusieurs jours. Je faisais tout pour avancer discrètement à travers la forêt et Kawa no Kuni. Arrivé près du désert, je pris mes précautions, chargeant le pauvre Baku d’un sac à dos et remplissant le mien d’eau. J’arrivais près de la marque sur la carte, sachant que déjà, depuis mon départ du Campement Inuzuka, presque une semaine s’était écoulée. J’approchais d’une zone moins désertique, mais toutes aussi chaudes et difficiles. Sur l’heure du midi, je pus apercevoir au loin des ruines, presque toutes sur un étage. C’était des constructions étranges, le toit n’était pas plus haut que 2 mètres du sol dans les plus grandes endroits, la plupart du temps, à 1,50m environ. Le bâtiment semblait composé de nombreux tunnels s’entrecroisant comme dans un coquillage, certaines salles logés entre deux couloirs repliés, avait une forme ronde. À d’autres endroits, on pouvait voir à cause des bâtiments écroulés qu’un trou s’ouvrait, comme un terrier. La « pierre » qui composait la construction ressemblait plutôt à un mélange de boue et de sable durcit. Mais ce qui attira mon attention, ce fut les hommes qui étaient installés autour. Des hommes à la peau noire, comme il y en a de moins en moins dans le désert, grands et sveltes. Ils semblaient avoir formés un petit village, mais, à mon grand étonnement, je vis une femme apporter une urne dans le bâtiment.

- « Alors, Baku, qu’en penses-tu ? »

Je me retournais pour l’observer. J’étais si concentré sur ma découverte que je n’avais pas réalisée. Il était couché au sol, ne poussait pas un grognement, mais était tapi comme s’il allait sauter. Il poussait des grondements sourds et si bas que presque personne n’aurait pu les entendre sans voir le chien. Il semblait dangereusement fasciné par les hommes au loin, comme un prédateur. Je lui pinçais un peu le flanc pour le sortir de cet état, mais, à part un regard outré de sa part, rien ne changea. Je me retournais là bas, comprenant que ces hommes étaient une insulte. En fronçais les sourcils, une partie du soleil brillant camouflée par les verres de lunettes, je vis un pieu sur le sol. Il y en avait plusieurs. Au début, je les avais pris pour des torches éteintes, mais je pouvais vaguement discerné des traits. Des traits qui étaient ceux d’être humain avant que la tête ne soit tranchée et plantée là. Je devrais attendre la nuit pour approcher du campement. Les heures se passèrent en observation, en repos et en stratégie. Il me fallait absolument trouver comment entrer dans le petit village improvisé et examiner les ruines. Pour cela, il me fallait chasser les bandits, certainement des Nukenins ayant fuient le territoire de Kaze no Kuni à cause des récentes activités.

Dès que la nuit tomba, je me préparais. Je savais que je ne pourrais pas les piéger avec les mines, puisqu’ils risquaient de camper sur leur position vue les avantages du lieu. Je devais les déloger rapidement. Je fis immédiatement quelques clones. Je recouru aussi à la technique me permettant de transformer mon apparence en celle d’un chien, mais sur mes 5 clones, sauf pour le dernier. Cacher dans les hautes herbes jaunies par le soleil, une espèce de broussaille, accroupi, si bas sous forme de chien que je sentais la poussière entrer dans mon nez. Baku n’avait jamais ce genre de problème. Plusieurs hommes montaient la garde. Je me levais en décrivant les mûdras du Fukyû Kaze. Face à la sentinelle, un de mes clones se releva. L’homme se redressa en poussant un cri, une lance à la main, prêt à la lancer sur l’inconsistant qui me ressemblait. Mon arme s’enfonça brutalement dans sa tête, la pression fut si forte que du sang gicla par son nez, alors qu’il tombait. Le cri fut donné, le combat commençait. Je me jetais vers l’avant, en poussant un aboiement pour ne pas me faire remarquer. Les « chiens » et Baku se lancèrent. L’illusion ne durerait pas. Les hommes se retournaient, hésitant à attaquer les multiples Baku. Ils optaient tous pour une tactique de harcèlement, tournant autour d’eux.

Baku avait eu un comportement bizarre, mais, à ce moment, je compris que c’était de la haine, de la rage… Baku, lui qui était supposé être libre des émotions humaines avait la hargne. Il n’obéissait même pas à la stratégie, ce qui était hautement dangereux et risquait de nous faire tuer. Alors que des clones de Baku attiraient l’attention vers l’avant, il se jetait furieusement sur le flanc des nukenins, près des côtes, où les lances ne pouvaient l’atteindre facilement. Il tentait, dans des grondements et des jappements furieux, de les renverser avant de les éventrer avec sa gueule puissante. Il les laissait alors agoniser. J’étais presque terrifié, c’était la première fois que je le voyais agir contre mes ordres, mais aussi sauvagement. Ce qui m’étonna ne fut pas sa nature sauvage, je l’avais vu avant que nous formions une équipe aussi soudée, c’est sa tactique. Une tactique de groupes que je ne lui avais jamais appris. Si je ne faisais rien, mon chien mourrait. Je me relevais en poussant un grognement agacé en faisant les mûdras qui élevèrent un mur de pierre pour protéger mon chien de la lance. Soudainement, alors que Baku achevait sa deuxième victime, je vis un homme se préparer à attaquer mon canin. Un chien sorti des broussailles pour le déconcentrer, me donnant le temps de lui planter une lame dans les reins.

Soudainement, je pris conscience que c’était impossible. J’avais 5 clones, certains avaient déjà été touchés, donc avait disparu. Comment un des clones pouvaient-ils sortir des broussailles ? En regardant sur ma droite, je remarquais immédiatement Baku qui déchirait la gorge d’un ennemi. Sa fourrure était maintenant couverte de sang, mais sur ma gauche, un autre chien était ensanglanté. Impossible, les Baku supplémentaires étaient des illusions, aucun sang ne pouvait coller à eux. Le chien n’avait pas la même fourrure que Baku, il était plus mince, moins gros, moins carré. Je pris conscience que ce combat n’était pas le mien. Baku se battait et, maintenant, une meute lui répondait. Partout, je voyais des hommes mourir, être mordu, certains étaient attaqués aux jambes traîtreusement, puis on les traînait dans les herbes. Quelques secondes plus tard, on entendait des aboiements excités et les cris de l’homme. Je me repris immédiatement en sortant mes armes. J’ignorais ce qui ce passait, mais il était hors de question que je laisse Baku être blessé. En plus, il semblait leur faire confiance. Je décrivis immédiatement les mûdras d’un jutsu que je gardais secret. Un jutsu qui s’était avéré dangereux dans l’histoire du Clan.

Baku s’arrêta en sentant notre chakra se transformer. En se jetant sur moi, au moindre contact, ma peau ondula, je perdis la vue, quelques secondes. Mes doigts se recourbèrent, mes pattes allongèrent, ma colonne vertébrale tira, mes dents poussèrent jusqu’à fendre mes gencives. Je me sentis remplis de force, autour de moi, je voyais des gens s’agiter. L’herbe bougeait, les aboiements semblaient, sans être des mots, être des ordres et des avertissements clairs. Je me dirigeais vers le premier homme qui, en me voyant, pointa sa lance. En m’arrêtant à quelques mètres de lui, je me relevais sur mes pattes pour voir sa terreur. Cette simple paralysie me permit de saisir sa lance et d’avancer ma tête pour le mordre. Son sang chaud réveilla en moi un étrange désir, une satisfaction, un accomplissement de tout ce que j’étais. Je faisais, je tuais mes proies. Je jetais sur une autre proie qui se défendit en lançant sa lance. Je sautais de justesse alors qu’il décrivit des mûdras. Sa bouche se gonfla et un jet de flamme se dirigea vers moi. Mes doigts firent des gestes difficiles, mais quand je fis claquer ma mâchoire, la terre se souleva dans une forme de tête de chien pour broyer mon adversaire. Je regardais autour de moi, mais il ne restait plus aucune proie. Je mis fin à ma technique, me retrouvant à genoux après une douleur étrangement satisfaisante. Baku se contenta de me lécher le visage avant de reculer. Je relevais la tête pour voir que les chiens de broussailles venaient de m’entourer.

- « Il y a longtemps que nous n’avions pas affronté des hommes. Mais quand nos éclaireurs sont venus nous dire qu’un Lycaon allait affronter les pilleurs, nous avons accourus. Bien que ce ne soit pas un des nôtres, il a de notre sang, il est trop ressemblant… »

Je fronçais les sourcils. Parmi tous les animaux, Baku me semblait reconnaissable. Son pelage, son expression, sa voix, son odeur me semblait unique, même si ce dernier critère était masqué par les nombreux chiens, mais sa taille aurait suffit. Les autres avaient un pelage semblable, asymétrique, des oreilles rondes et une gueule puissante. Celle de Baku était cependant plus large et sa taille était plus grande. Je venais de prendre conscience que mon chien était un croisement entre un des animaux du Clan Inuzuka et un Lycaon. D’ailleurs, c’était Akumi qui m’avait présenté Baku. Je pris conscience du parchemin et de mon ancien mentor. Je faisais des liens avec tout cela. C’était donc de là que venait Baku, d’une invocation, peut-être même qu’Akumi et son invocation était comme Baku et moi. Je regardais mon chien drôlement pour tendre la main vers lui. Il s’approcha malgré les gestes discrets de protestation de ses « frères » et vint me lécher les doigts. Je m’assis au sol en cherchant des yeux qui avait parlé. Un des Lycaons s’avança et sembla m’examiner. J’essayais de ne pas être étonné, au moins de ne pas le laisser paraître.

- « Je dois vous dire que… Akumi est mort… Il y a quelques jours. »

En silence se fit dans le groupe. Je restais silencieux, les chiens, non, les Lycaons se regardaient. Soudainement, ils certains frottèrent leur museau contre l’oreille de leur voisin. Le grand chien viverrin le plus en avant s’assis et regarda le sol. Baku émit un gémissement en le regardant. Je ne savais pas tout ce qui se passait, mais les indices se mettaient en place. Le parchemin, Baku, mon maître, l’étrange bâtiment qui était semblable à un terrier surélevé, la tanière de chien-hyène et la Meute. Le silence continua. Soudainement, le Lycaon reprit la parole.

- « Je m’appel Kinyu. Je vais te raconter une histoire, Inuzuka. Je connais ton Clan. Je vais t’expliquer… »

Il commença à parler. D’abord, j’avais de l’étonnement en écoutant parler un chien. Puis, c’est la fascination et la curiosité qui prit le dessus en entendant l’Histoire du Lycaon. Il parla d’un groupe d’homme, près de Kawa no Kuni, bien que les chiens viverrins ignorent ce Pays et qu’à l’époque, les frontières n’étaient pas comme elles sont aujourd’hui. Il y avait un groupe d’homme qui vivait caché dans le désert et la forêt qui le bordait à l’époque. Il était sans cesse pressé par les autres batailles et les combats entre les hommes. Ces hommes vivaient dans la nature et en grande harmonie avec elle. Déjà, ils élevaient les chiens comme leurs propres enfants. Un jour, les Lycaons tombèrent sur leur petite meute alors qu’ils campaient dans le désert, attendant que le conflit qui les avait provisoirement chassé de la forêt se calme. Cette situation était commune. Un conflit éclatait, les humains se déplaçaient dans le désert. Le conflit allait ailleurs, ils revenaient. Ils rencontrèrent alors les Lycaons dans le désert, l’Océan de Sable. Les villageois plus au Nord avaient chassé les pauvres canins à causent des chasses qu’ils menaient contre le bétail, mais aussi à cause de leur grande ressemblance avec les Hyènes et les Loups. De tout les temps, les Lycaons avaient entretenus des liens avec leur cousin, ils affirmèrent même leur avoir enseigner la vie en meute bien avant. Quand ils croisèrent les chiens des hommes, les chiens viverrins s’approchèrent, curieux. Ils réussirent à obtenir des hommes qu’ils les protègent en les guidant dans un endroit plus propice à la vie.

Un grand exode vers le Sud commença. Durant tout ce temps, les amoureux des chiens et de la nature apprirent au contact des chiens-hyènes. Ils apprirent à se respecter. Après plusieurs semaines de fuite, les hommes du Désert finirent par les rattraper, désirant chasser les Lycaons qui représentaient le mal à leurs yeux. Pour ces imbéciles, ces chiens n’étaient que des pilleurs, des rapaces et des profiteurs. Des combats terribles éclatèrent, mais avec les éleveurs de chiens. Ces derniers avaient accepté de combattre pour permettre aux chiens viverrins de fuir. Même s’ils remportèrent la bataille, seul une poignée de survivants restaient, l’un d’entre eux était l’ancêtre d’Akumi. Les Lycaons leur apprirent leur mode de vie, la communauté, la Meute, mais aussi à mieux comprendre leurs amis quadrupèdes. Alors que les Lycaons décidèrent de faire du Sud leur territoire, les survivants, qui devinrent à ce jour les Inuzuka de nom, décidèrent de devenir des nomades plus au Nord pour éviter d’attirer le regard des hommes du Désert sur le sanctuaire des viverrins. En échange de ce service, la famille d’Akumi, dont l’ancêtre fut le premier chef des Inuzuka, avant la formation d’un Conseil, put signer un pacte avec les Lycaons.

- « C’est probablement comme ça que Baku a notre sang. La famille d’Akumi avait dans les premiers temps des Lycaons comme compagnons. Dit moi, es-tu son fils ? Pourquoi possèdes-tu le parchemin de Pacte ? »

Je posais lentement la main sur la poignée dans mon dos pour glisser mon étui en parchemin sur mes genoux. J’en sortis le parchemin de pacte, avec délicatesse. Je lui montrais du bout des doigts la trace de patte sur la carte, puis les autres dessins. Des étranges gémissements se firent entendre dans la Meute, comme un chien qui cherche un peu d’attention. Je les regardais à tour de rôle, un peu surpris d’une telle réaction. Je leur laissais le temps de reprendre silence avant de lui répondre. Avalant difficilement ma salive, je lui répondis qu’Akumi n’avait aucun fils. Il sourit en coin, du moins, me sembla t’il.

- « Ton ami, notre demi-frère, est la preuve qu’Akumi avait confiance en toi, plus qu’en quiconque. S’il avait eu un fils, il lui aurait porté la même amour et confiance. Tu as montré que tu lui étais et que tu comprenais sa nature… De toutes manière, c’est à lui de signer le Pacte et de te laisser t’y lier. »

Je hochais silencieusement la tête. J’entendis alors Baku pousser un glapissement douloureux. Il avait une patte relevée. Le sang sur sa fourrure s’arrêtait un peu plus haut. Je voyais qu’il l’avait léché alors que j’écoutais le Lycaon. Maintenant, il saignait et s’approchait de moi. En silence, je déposais le parchemin du Pacte au sol. Lentement, en soufflant un peu plus fort à cause de la douleur, il déposa sa patte sur le petit cercle. Je hochais silencieusement la tête avant de tendre ma main vers sa gueule. Il la pinça douloureusement, assez pour que ma main se couvre de sang et qu’il puisse le goutter. Je le regardais lécher ses babines avant de poser ma main dans le grand cercle. Le sang du chien et le mien coulèrent vers le centre avant de s’unir. Je restais là, bêtement, mais rien ne se passa. Je sursautais quand le Lycaon parla pour couper le silence.

- « Le Pacte est signé. Nous choisirons un des nôtres pour les premières fois et nous te surveillons. La Meute veillent sur les siens, chacun d’entre nous, car notre force vient de notre capacité à vivre ensemble. Les plus forts survivent, mais la Meute est une unité qui trouve sa force dans l’individualité de ses membres. Les Inuzuka l’ont bien appris. Maintenant, dort, nous te surveillerons et tu pourras repartir ou venir avec nous dans la savane. »

Je hochais la tête. Je fouillais dans mon sac pour trouver des bandages. Je savais que Baku ne pouvait le faire lui-même, alors je lui bandais sa blessure avant de faire la même chose avec moi. Je m’endormis malgré les bruits dans les herbes. Mon réveil se fit quand Baku lécha un visage. Un Lycaon nous attendait assis. Je me dirigeais vers le Nord, le chien m’accompagnait. Je n’avais pas besoin de parler, je retournais vers ma Meute, vers Konoha, vers le Clan et ils comprendraient. Le voyage fut plus lent, dès que j’entrai dans le désert, les Lycaons me laissèrent. Mon arrivée fut tardive à Konoha et je m’enfermais dans ma caravane. Akumi était mort et enterré, mon frère aussi, mais Baku était le témoignage de sa vie. Cette nuit là, je dormis avec mon chien, heureux de revenir à Konoha.

[Bon, je n’ai pas fait trop de combats. Un combats tout seul, c’est ennuyant. J’en ai quand même profité pour parler un peu plus du Clan, inventer une légende (que vous pouvez prendre si vous en avez besoin), parler de Baku etc.]

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L'héritage lycaonne [solo Kuchiyose]

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