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| | | Je veux mourir... |Yamada Kioshi| |  |
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 | | (#) Sujet: Je veux mourir... |Yamada Kioshi| Mer 1 Avr 2015 - 21:46 | |
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Masque à oxygène, membres attachés, bandage sur l’abdomen, bip sonore de la machine analysant le rythme cardiaque, voilà ce que l’on pouvait voir et entendre dans la chambre de Kibō. Notre jeune héros ne se trouvait pas chez lui, mais à l’hôpital. Une blessure de combat ? Non, il avait voulu se suicider. Pour quelle raison ? Sa fiancée venait de mourir la veille. Le monde n’avait plus aucun sens pour lui, alors que sa vie allait prendre un tournant incroyable, il allait se marier avec l’être le plus parfait de cette planète.
Les paupières du membre du Kakumeigun s’ouvrirent gentiment. Une silhouette était perceptible, Yuki se tenait à ses côtés, mais alors pourquoi se trouvait-il ici ? Avait-il fait un cauchemar suite à un accident ? Il ne s’en souvenait pas, sa mémoire lui jouait des tours. Le Rêveur referma les paupières et se reposa encore un moment. Malheureusement, il ne trouva pas le sommeil et ses souvenirs devinrent de plus en plus clair. La Samui était belle et bien morte, mais alors qui se trouvait à ses côtés à présent ?
Kibō ouvrit à nouveau les paupières. La lumière du jour l’éblouissait, ses pupilles avaient de la peine à s’habituer et lorsque la vision fut optimale, notre jeune héros remarqua Kioshi. Son maître se trouvait à ses côtés, assis sur une chaine, attendant vraisemblablement que son élève se réveille. Depuis combien de jours était-il là, que ce soit le Yamada ou lui-même, Kibō n’en savait rien. Il entendait le bruit de sa respiration au travers du masque, il s’agissait de l’unique bruit raisonnant dans toute la salle.
Le regard de glace du Rêveur se plongea dans celui de son supérieur, avant de passer sur l’unique fenêtre de la chambre. Il regarda le ciel, se demandant si tout ceci était réel. Il était drôle de voir comment le monde pouvait basculer soudainement et devenir plus sombre, plus cruel, alors que quelques heures auparavant il paraissait beau, magnifique et juste. Kibō ne le voyait plus ainsi, lui qui avait été correcte, respectueux et serviable envers son prochain se voyait récompensé de la sorte, ce monde était tout sauf juste !
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| | (#) Sujet: Re: Je veux mourir... |Yamada Kioshi| Ven 3 Avr 2015 - 10:54 | |
| Yuki morte, et Kibõ mourant. Pour l’un, on ne pouvait plus rien faire. Pour l’autre, il fallait être là. Dès que j’appris la nouvelle, j’avais délaissé mes responsabilités. Du moins, en partie. Un clone s’occupait des tâches administratives à ma place pendant que je demeurais au chevet de mon élève. Déjà qu’il voyageait souvent, qu’il n’était pas très présent à Suna, voici qu’il passait son temps dans un lit, inconscient ? Quelques jours auparavant, nous avions chassé une poule géante ensemble. Quelques semaines avant, nous avions fêté son enterrement de vie de garçon ensemble. A présent, j’attendais simplement son réveil. Les minutes, les heures, les jours s’écoulant n’avaient pas de prise sur moi. Je demeurais inlassablement présent pour le moment où il se réveillera. Je devais être là. J’étais son maître, et je devais l’empêcher de reproduire la même erreur.
Pourtant, je mis quelques temps à remarquer qu’il avait ouvert les yeux. Etait-il tiré d’affaire ? Non. Son corps était en voie de guérison, pas son esprit. Or, c’était les deux qu’il fallait soigner. La preuve : c’était son esprit qui avait mis son corps dans cet état. Kibõ regarda par la fenêtre, le ciel… Etait-il rêveur ? Se demandait-il si Yuki se trouvait là-haut à le regarder ?
« Tu es stupide… »
Je le dis sans aucune animosité aucune, presque comme dans un soupir, récupérant ainsi l’attention de l’invalide. D’une main, je vins déposer un pendentif sur son torse. Une plaque métallique rectangulaire aux bords arrondis, comme celui autour de mon cou. J’y avais gravé le nom de Samui Yuki, comme sur le mien. Kibõ savait ce que cela signifiait, il connaissait la raison de ce collier autour de mon cou.
« Au moins aussi stupide que ton maître. »
Car je le comprenais tout à fait, et que je pouvais très bien être capable de faire la même chose. Ca ou me jeter à la poursuite de l’assassin. Sauf que dans ce cas-là, l’assassin de Yuki était la fatalité. Or, on ne pouvait rien faire contre elle.
« Ne m’oblige pas à ajouter ton nom sur le mien… »
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| | (#) Sujet: Re: Je veux mourir... |Yamada Kioshi| Ven 3 Avr 2015 - 17:10 | |
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Étrangement, des nuages survolaient le visage. On voyait rarement des cumulus dans les environs, peut-être que Kibō était réellement en train de rêver, mais la voix de son cher maître le ramener aussitôt à la situation présente. Le membre du Kakumeigun détourna son regard de cette ouate volante pour fixer Kioshi, qui venait de le traiter de stupide. Sa voix était blasé, pourquoi un tel comportement ? Le Rêveur avait de la peine à suivre son Senseï, mais le geste qui suivi expliqua les représailles. Un bout de métal fut déposé sur le torse de notre jeune héros, il s'agissait d'un collier, comme celui que portait le Yamada.
Il ne rêvait donc pas, il savait ce que représentait ce bijou. Le Chef du Kakumeigun inscrivait le nom des proches défunts sur ce pendentif et inutile de regarder le sien pour comprendre que celui de la Samui y résidait. Yuki était morte, ceci n'était pas un mauvais cauchemar, mais la réalité, la dure réalité. Le blond reprit la parole déclarant que son élève était tout autant stupide que lui, en même temps, il n'était pas son élève pour rien. Kioshi était un exemple pour notre jeune héros et s'il pouvait devenir exactement comme lui, il le ferait.
Ao Kuroi, voilà qui avait perdu le maître du Rêveur, un ami qui n'avait pas hésité à perdre la vie pour sauver celle du Yamada. Depuis, le manipulateur de la chaleur vivait avec ce lourd fardeau, car si l'on veut, Ao avait perdu la vie à cause de Kioshi, tout comme Yuki pour Kibō. Si le membre du Kakumeigun n'avait pas poussé cette relation à ce stade, peut-être que la Princesse des Neiges serait encore en vie. C'était pour cette raison que le Shinobi aux yeux de glaces voulait se donner la mort, pour s'excuser, mais surtout pour rejoindre son âme soeur.
Cependant, les paroles de Kioshi stoppèrent toutes tentatives de suicide. Le Yamada ne souhaitait pas inscrire le nom de son propre élève sur le pendentif. Kibō ne pouvait pas se montrer égoïste et quitter ses amis, son maître et le Village, mais Yuki ne méritait pas de passer de l'autre côté seule, elle avait besoin de notre jeune héros. Des larmes s'échappèrent des yeux du Rêveur, alors que son expression restait de marbre, comme figée.
Comment pouvait-on vivre avec un tel fardeau ? En buvant comme le faisait le Yamada, non, Kibō ne voulait pas de cette vie, mais il allait bien devoir trouver une alternative...
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| | (#) Sujet: Re: Je veux mourir... |Yamada Kioshi| Dim 5 Avr 2015 - 14:25 | |
| Kibõ ne dit rien. Le silence était le seul maître, faisant lentement comprendre au jeune homme qu’il ne rêvait pas. Il était bien là, allongé dans ce lit parce qu’il s’était meurtri lui-même. Il s’était bien meurtri lui-même, parce que sa future femme était morte. Et elle était morte parce que personne n’échappe à la fatalité.
Des larmes furent la première réaction du blessé. Des larmes qu’il ne pouvait retenir, et qu’il n’avait sûrement même pas l’envie de retenir. Pourquoi le ferait-il ? Il était déjà au plus bas… Tout ninja devait passer par-là au moins une fois. Avant, il n’est pas pleinement ninja. La mort fait partie de notre quotidien, la rencontrer était primordiale pour le comprendre. Et ce n’était qu’ensuite, quand et s’il se relevait, qu’il deviendrait alors véritablement un ninja. Avant il n’était qu’un combattant chanceux qui ne connaissait pas encore le vrai sens du mot guerre.
Kibõ prit enfin la parole pour poser la seule question qui demeurait : comment avancer. Sauf que personne n’avait la réponse. Tout simplement parce qu’il n’y avait pas qu’une seule réponse. Chacun a sa propre manière de surmonter un deuil. C’était à lui de trouver la sienne.
« Essaie de ne pas reculer, et tu te rendras compte un jour que tu avances de nouveau… »
C’était surtout ça : ne pas rebrousser chemin. Mais aller de l’avant, qu’est-ce que ça voulait dire ? Avancer en laissant le reste derrière ? Tout oublier ? Effacer ce fardeau ? Quelle était la définition de Kibõ ?
« Tu n’oublieras jamais. Cette douleur restera en souvenir et n’importe quel détail la ravivera. Une fleur que tu lui aurais offerte, un nuage que tu avais vu avec elle, un paysage que vous aviez partagé… Aller de l’avant n’est pas oublier. C’est apprendre à sourire en y repensant. Sans les larmes de la tristesse. Uniquement ce sourire à la fois mélancolique et ému qui la remerciera de ce beau souvenir qu’elle a laissé, que tu as vécu… Et alors tu ne regretteras plus cette rencontre, mais tu la chériras. Tu ne l’oublieras pas, mais elle aura marqué ta vie. »
C’était ça, aller de l’avant. Apprendre à faire avec, tout simplement… Et pour cela, seul le temps pouvait faire quelque chose.
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| | (#) Sujet: Re: Je veux mourir... |Yamada Kioshi| Ven 10 Avr 2015 - 11:43 | |
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Essayer de ne pas reculer, d'aller de l'avant, mais comment faire alors que tous ses souvenirs étaient si récents, si joyeux et si promettant ? La chose était bien plus simple à dire qu'à faire, surtout que le Yamada n'avait jamais réussi à surpasser la perte d'Ao, la preuve il buvait toujours le soir pour justement l'oublier. Notre jeune héros l'avait déjà surpris dans les rues du Village, zigzagant tellement il avait bu. Pourquoi n'allait-il pas de l'avant s'il s'agissait vraisemblablement de la meilleure chose à faire ?
La suite était bien plus explicite. Les souvenirs n'allaient pas s'effacer, mais au lieu de les voir comme des images négatives, ils faillaient les voir comme des jours heureux, passé à côté d'une femme extraordinaire. La mentalité a adopté était correcte, mais est-ce que Kibō y parviendra-t-il ? La blessure était bien trop importante pour y voir quelque chose de bon, Yuki n'était plus et cela lui faisait mal, très mal. Il devait respirer, ne pas croiser des lieux ou autre lui rappelant la Samui et pour cela il n'y avait qu'une seule chose à faire : Voyager, partir dans des contrées inexplorées ou des terres qu'il n'avait pas foulées avec la Princesse des Neiges. Le membre du Kakumeigun prit la parole, parlant dans son masque à oxygène.
La fatigue prenait le dessus sur notre jeune héros, qui sentait l'épuisement suite aux évènements récents. Émotivement, cela a été un choc et sa blessure ne l'aidait pas à récupérer correctement. Les yeux se fermèrent gentiment, mais il voulait rassurer son maître concernant son futur voyage.
" Je vais sûrement partir voyager, mais ne vous inquiétez pas, je ne partirais pas seul, je prendrais Ogami avec moi. L'entrainer me changera les idées. Je vous écrirais régulièrement, car je doute que vous me laissiez tranquille à l'autre bout du monde... "
Conclut-il avant de partir dans un sommeil profond, un repos nécessaire pour le Rêveur, qui allait quitter Suna pour de long mois.
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| | (#) Sujet: Re: Je veux mourir... |Yamada Kioshi| Ven 10 Avr 2015 - 22:51 | |
| « Chacun sa façon de surmonter le deuil… Si tu as besoin de ce voyage, tu voyageras. Mais pour le moment, penses d’abord à te reposer. »
S’il n’était pas seul, je n’avais pas de raison de l’empêcher de partir. Surtout qu’il n’était pas à son premier voyage. Au moins, il semblait bien me connaître. Il savait que je ne l’aurais pas laissé tranquille sans nouvelle. Néanmoins, j’étais triste de ne pas vraiment pouvoir l’aider. Même si, connaissant moi-même la demoiselle, je pouvais comprendre que je n’étais pas forcément la meilleure personne pour le soutenir. Il voulait s’éloigner de tout ce qui pouvait la lui rappeler.
Pour ma part, j’avais arrêté de pleurer la mort d’Ao Kuroi depuis quelques temps. Durant le dernier voyage de Kibõ en fait. Je n’avais plus besoin d’alcool pour effacer la douleur liée à ces souvenirs. Tout ça grâce aux Furyous… Obli m’avait rendu amnésique. J’avais perdu mes souvenirs, mon passé, mon histoire. On apprend alors à chérir le moindre instant qui façonne notre être.
Par contre, même si j’avais fini par accepter la douleur de sa perte et que je ne buvais plus, ma haine envers les Seki n’avait pas changé d’un poil. Pourquoi ce point changerait ? Ils n’avaient toujours pas payé pour sa mort. Kyoshi Rei, le Kazekage au moment du crime n’avait pas demandé réparation. Zanshi souhaitait que je n’emprunte pas le chemin de la vengeance, et ne faisait rien dans le sens de la justice non plus, bien qu’elle n’entretient pas de très bonnes relations avec Kumo pour autant.
Par conséquent, je pouvais me recueillir sur la tombe de Kuroi sans fondre en larme, mais je ne pouvais croiser de Seki en lui souriant aimablement. Kibõ ne pouvait se venger, sa femme n’ayant pas été assassinée. Il ne pouvait, ne devait, qu’accepter qu’il n’y avait plus rien, le néant. Pas même de colère dans laquelle rediriger le tout. Il n’avait plus rien. Plus rien d’autre que nous. Mais il lui faudra du temps pour le comprendre…
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