La deux fois morte et la pourfendeuse de meneurs[I'm in love with the Miko-ko]

Une figure approchant du hameau perdu.

Que la blonde ne lève alors son regard sur l'horizon, enfoncé dans son écharpe carmin elle soupire longuement avant de porter à ses lèvres le nectar sucrée de sa gourde. Elle n'a pas besoin, elle n'a plus besoin de se nourrir pour vivre. Son maitre est le dieu sur cette terre et tant que tel lui offrir un nouveau corps n'est pas un problème. Mais elle reste une Kaguya, même de retour parmi les vivants son orgueil personnel lui empêche les suicides à foison. Les rumeurs vont bon train en ce bas monde et très vite sa mascarade serait découvert, hors elle souhaite préserver cet effet de surprise pour plus tard. Son regard se perd en contre bas sur la vie parmi les petites chaumières et elle jette alors sa cape face au vent. Et alors dans l'esprit joyeux de la blonde nait un sentiment ancien, le besoin de tuer. La jalousie des êtres passant leurs vies à travailler pour leurs familles et la descendance immonde comme des porcs qu'ils auront. Eux ne savent pas, ils ne sauront jamais la vie éternelle est une faveur réservé aux élites. Elle va y descendre, elle va raser ce morceau de pourriture de la carte. Elle est l'incarnation d'un péché tellement humain, elle se croyant désormais comme une demi-déesse, elle représentant l'orgueil dans tous ses excès succombe à sa nature. C'est dans sa nature, une excuse d'une femme n'ayant passé sa vie qu'à faire la guerre et pour qui la philosophie ne représente rien. Elle siffle et ses chiennes se rassemblent, les figures de ses compagnonnes d'autrefois se présentent alors. Nokoa la première fière de son ancienne disciple s'incline et baisse l'échine. La tête déjà penchée Freya approuve et laisse ses filles faire un massacre en son nom. Les cries des victimes innocentes reviennent vite de la vallée, un échos funeste et lugubre et terriblement délicieux.

Elle se détourne du spectacle, du carnage comme ci ce corps ci refusait cette vision macabre. Elle souffle et tire de son fourreau sa lame, Irelya dont la clarté n'a pas changé avec le temps. Elle vise le ciel et se forme alors un marteau immense s'abattant sur les habitations, sa marque, sa signature et dans la foret éteinte un murmure nait alors, elle se dirige alors vers le lieu de cet appel intriguant. Un temple, un temple aussi grand que le vide dans le corps de la morte. Elle avance avec une plainte craintive, dedans se tapis quelque chose de plus noir qu'elle. Dedans, dans cette ruine inhabitée elle entends les complaintes des morts du passé. Et elle, elle la privilégiée monte les marches, elle enjambe les débris et rentre dedans.

Spoiler:

Et la statue dix fois plus grande qu'elle la regarde, elle sent insecte, elle se sent insignifiante face à cette création d'un autre temps. Elle monte encore les marches et observe ce démon de pierre transpercé en plein coeur par un pieux. Le titan était-il vivant? L'ont ils placés ici en idole en l'emprisonnant? Elle caresse alors la créature et forme un trône d'os devant, elle s'y installe, ce royaume éphémère lui plait. Elle s'y sent bien, et dans l'obscurité elle se sait reine. Créature de l'ombre forcé à la lumière elle ne se sent vivante qu'ici au plus profond de la montagne, dans un temple d'un culte disparu. Elle entend alors ses filles revenir de la chasse, présentant à l'alpha qu'elle est des proies de choix. Deux femmes, deux adolescentes toutes vierges. Nokoa la première traine une malheureuse aux pieds de sa maitresse, et Freya se lève sans un mot et prend le relais. De sa main elle tient la nuque de la fillette et de l'autre elle met sa main sur sa poitrine comme pour comprendre ce mécanisme qui lui est étranger. Elle pose ensuite son oreille contre l'emplacement du cœur, elle entend les battements de la terrorisée, elle tient à la vie. Comme Freya tenait à la sienne, elle remonte et soulève la visière de son heaume, elle pose ses lèvres froides contre sa bouche et de force comme la mort lui vole un baiser. Elle arrache son bien et son intimité à cette villageoise sans états d'âmes, elle n'est qu'envie pas différente des furyous à ce moment et une fois rassasiée fait signe aux autres d'enfermer les restes de la chasse. Et Freya reste seule avec sa prisonnière, avec son otage qui cesse de se débattre, comprend elle alors qu'elle n'est rien en comparaison de la stature qu'elle côtoie? Sans doute, ce n'est guère important. Freya déjà renifle presque une nouvelle présence. Une invitée dans son domaine, une femme ?

Qui est celle qui vient braver la mort?

Qui est celle qui dépasse ce stade?

Dites-moi que c’est une blague ...

Entrant, calmement dans la ruine, l’Aburame avançait silencieusement, droite, dépassant l’entrée magistrale de ce qui semblait être un temple. Ses pas résonnaient dans l’énorme cavité creusée dans la montagne. Elle avait déjà entendu parler de ce lieu. Un ancien temple païen adorateur d’une divinité censée représenter la mort, le sang et la souffrance. Levant les yeux un instant sur la statue d’un noir d’ébène, elle les reposa sur la femme qui lui faisait face. Une païenne ? Une adoratrice de ce dieu ? Jashin …

Je ne pensais pas que des disciples de ce faux dieu continuaient les sacrifices en son nom …

Le spectacle était répugnant. Et la blonde qui lui faisait face semblait décidée à garder son air neutre. Comme si rien ici n’était contre nature.

Je suppose que tu es responsable du massacre qui a eu lieu dans le village mitoyen … Toi et tes acolytes.

Elle n’était pas seule ici, l’Aburame pouvait déceler d’autres présences. Elle avait été attirée sur les lieux à cause de la fumée alors qu’elle quittait Yu pour Hi no Kuni afin d’y retrouver son ami et jusqu’à présent son Kage. Sa conscience l’avait conduit ici alors qu’elle aurait très bien pu ignorer le massacre qui avait eu lieu sur ces terres. Mais n’aurait-ce pas été hypocrite ? N’avait-elle pas mis fin aux jours de Seitô car elle était convaincue qu’il représentait un fléau ? Si le Sabakyô était destiné à mourir pour ses fautes de sa main … Ces païens l’étaient tout autant.

Pourquoi … ?

Laissant sa phrase en suspens, l’Aburame semblait hésiter alors qu’elle sortait une cigarette et son briquet. Inhalant profondément avant d’expirer la fumée, elle reporta son attention à la blonde qui lui faisait face aux pieds de la statue.

Pourquoi te laisserais-je la vie sauve ?

Une question que l’Aburame se posait. Maintenant qu’elle était là, elle s’était résignée à retrouver ses instincts vengeurs. Un dernier geste pour l’ancien intendant, afin de lui montrer qu’il n’était pas mort sur un caprice mais pour lui prouver qu’elle souhaitait réellement améliorer les choses et défendre les innocents. La blonde en face d’elle n’avait laissé aucune chance à sa victime, pourquoi lui en lancerait-elle une ?

Spoiler:

-Parce que j'ai dépassé le stade de la mort.

La réponse était franche et honnête, elle ne craignait plus rien. Elle avait atteint la plénitude, elle surpassait les mortels et les insectes. Freya était au dessus d'eux. Au dessus de tout, la femme en face d'elle avec sa cigarette intriguait mais rien ne lui faisait peur. Elle alluma sa propre clope et de son autre main caressa la chevelure de son esclave, c'était encore confus et l'esprit de la Kaguya analysait tout calmement, sa voix ne vibrait pas. Elle se savait capable de gérer n'importe qui, de plier l'échine face à plus fort et de renaitre plus loin. Lentement elle saisit son otage par la nuque et la mit à sa hauteur, elle lui arracha un baiser et un petit morceau de peau en esquissant un sourire. Ses prunelles fixaient toujours en arrière plan celle qui traitait la meute de païens. Des dieux? Elle n'y était pas, la Kaguya était sa propre divinité ambulante.

-Parce que tu ne sais rien femme.

Oui c'était vrai Freya avait ordonnée un massacre et alors? Des dizaines de civils mourraient chaque jour dans ce monde en effritement alors qu'elle rase un bled perdu de Yu ne changeait rien. Et surtout parce que personne lui disait quoi faire, son visage devint livide presque sombre et elle laissa sa femme-objet à terre. Elle se rapprocha d'un pilier et y colla sa colonne, une chose était sure l'inconnue avait du courage ou était folle. Dans les deux cas elle n'était pas effrayé au contraire elle semblait s'installer en vengeur des morts.

-Parce que toi la mort t'accepteras.

Sauf si son maitre avait négocié sa vie avec cette femme, elle était mortelle, terriblement humaine et donc potentiellement à jamais tuable. Freya abusait à loisir de son statut et alors? Ce n'était pas l'objectif? Caressant le contact de sa lame elle dégaina avant de se diriger vers son trône d'os. Elle siffla et ses filles se matérialisèrent à ses côtés. La Kaguya n'avait pas franchement envie de se battre, pour être honnête elle souhaitait simplement s'amuser et étancher sa curiosité que piquait à vif la brune.

-Laissez nous.

L'ordre était simple et sans appel, les réactions furent à sa mesure sans discussions et dans les secondes qui suivirent il ne restait que trois femmes. Dont une relevait plus de la chose à présent que de l'être humain mais qu'importe, en suzeraine du temple à l'abandon la blonde fixait de ses iris en flammes la touriste. Tant de questions et malheureusement si peu de temps, autant faire dans la franchise et la droiture. Si combat il y avait alors Freya voulait le retarder le plus possible.

-Qui a dit que j'étais un disciple d'un Dieu quant je peux être ma propre divinité? Tu es bien présomptueuse femme, venir ici en te posant en héroïne des opprimés tandis que tu affirmes des inepties. Jusqu'à preuve du contraire je ne bouleverse en rien l'équilibre à l'abandon de ce monde.

Elle attendait la réponse de l'autre et de cette réponse dépendrait l'issue de la discussion. Quoi que à la réfléxion croiser le fer avec cette femme la tentait bien, elle avait l'air si triste et déprimé ou alors elle cachait bien son jeu. Elle avait la mort à fleur de peau, elle représentait la justice des faibles, à contrario en face d'elle Freya faisait office de monstre, d'une main de fer dans un gant de velours. Mais qu'importe, Freya était ce qu'elle était. Un guerrier, un soldat loyal et vacant à ses occupations meneuse des pires raclures de l'humanité pas des petites frappes mais bien l'incarnation des vices humains. A qui la faute? La société? Le monde? Elles? Aucune réponse, il était trop tard pour les affirmations et les tirades. La créature dans l'obscurité comme le béhémoth du malin incarne une apparence humaine pour mieux se fondre parmi les mortels. Pour mieux détruire ce monde de l'intérieur.

La lumière et l'obscurité.

Ou est le clair obscure?

Écoute gamine, je suis loin d’être ton amie, j’aimerais donc que tu baisses d’un ton.

Respirant une bouffée de fumée, elle avait bien compris qu’elle avait envoyé bouler ses sous-fifres pour rester avec elle. Visiblement la blonde n’était pas du genre à gagner du temps pour les autres. De l’arrogance peut-être ? Elle semblait un peu trop confiante en elle. Et c’était elle qui était présomptueuse ? Bon peut-être pour le coup … soit. La jaugeant du regard, Miko s’autorisa un sourire, finit sa cigarette et jeta le mégot par terre. Le début des hostilités ?

Ta propre divinité ? Je me demande combien me rapporterait ta tête. Des ennemis qui seraient prêts à ouvrir leur porte-monnaie pour recevoir ta tête en guise de colis, majesté ?

Elle n’aimait pas non plus être prise de haut. Elle n’était pas d’humeur et elle ne pouvait même pas attribuer le comportement de la femme à un humour particulièrement douteux. Dans son délire divin son interlocutrice venait de tuer des dizaines de civils et d’après ses sous-entendus ce n’était pas la première fois.

Laisse la fille partir, et rend toi. J’avoue ne pas être tentée pour faire ta baby-sitter … Mais bon …

Soupirant alors qu’un insecte la piquait à l’intérieur, l’Aburame leva le regard vers la statue comme pour la prendre à témoin.

… Il semblerait que je n’ai pas le choix.

Laissant quelques frelons sortir de sous ses vêtements, elle les laissa tournoyer autour d’elle en un bourdonnement inquiétant qui retentissait dans la grande salle.

À moins que tu n’aies autre chose en tête qui m’éviterait de te trainer avec moi ?

Une mise à mort, un accord ? Les choses étaient mal parties il fallait l’avouer. Et elles allaient probablement empirer. Le sous-entendu comme quoi elle était prête à la tuer car cela lui faciliterait la vie était suffisamment flagrant pour qu’elle le saisisse. Pourquoi tout ça était tombé sur elle. À croire que Seitô avait influencé son destin soit pour la mettre à nouveau à l’épreuve soit juste pour la faire chier …

Spoiler:

-Je vais te tuer.

La phrase était simple et logique, le ton de la voix beaucoup moins. Freya tremblait, de son être entier elle tremblait. Son corps se tordait dans des craquements sinistres, son visage et sa chevelure se balançait dans un vent mortel. Le vent, elle provoquait du vent, et il soufflait, il soufflait à travers elle. Et sa main droite attrapa par le ventre la petite peste, et elle l'envoya droit aux pieds de l'inconnue. On lui piquait ses jouets, on lui enlevait ses mouvements. En prison? Jamais plus de prison! Jamais plus de peine comme ça. Elle était libre! Elle était libre de tout ! Personne ne viendrait la renvoyer dans les tréfonds des cachots.

-Je te briserais femme. Je te briserais et tu te donneras à moi.

Elle était l'orgueil. Elle était l'un des sept péchés capitaux, elle était Freya fille de la mort. Fille d'une nation disparue, amie des morts et d'un monde s'écroulant. Et son cerveau impie lui envoya des idées de mort, et la blonde changea du tout au tout. Elle hurla, elle hurla comme un monstre. A travers les traits d'une jeune femme son visage renvoyait celui de la créature qu'elle était. Freya l'imcomprise, Freya la bannie. Aujourd'hui cette Freya mourrait pour renaitre. Aujourd'hui Abadon naissait. Abadon la vanité, Abadon l'orgueil. Abadon la créature intenable. Comme le péché elle naissait dans le creux des hommes pour ne jamais mourir.

-Si tu savais. Si tu savais qui je suis alors c'est toi qui baisserait d'un ton. Tout l'avantage d'être immortelle réside ici guenon. Je te survivrais, qu'importe le corps, le moment ou l'époque. Je te survivrais.

Et là haut Jashin se mit à sourire. Le sang coulerait sur son temple, le sang encore et toujours, lui le vampire sans âges. Et l'espace d'après la Kaguya était sur le flanc de la femme. Et le sabre fit son office, bourreau entre les mains de la faucheuse. Pour autant était-ce assez? Jamais, ce n'était jamais suffisant pour l'immortelle. Elle en voulait toujours plus, alors elle se déchaina. Elle frappa, annonçant un bal, une danse funeste. Elle allait la crever, avec ce corps. Avec ses moyens et elle s'assurerait que tous le sachent. Elle s'était proposée de l'emmener mais ou? La trainer ou? Des prisons jamais! Elle n'en pouvait plus, tous, tous venaient tenter de mettre fin à ses plans, à ses amusements. Pourquoi? Pourquoi diantre le monde s'acharnait contre Freya? Non Freya allait mourir, comme la femme aux insectes. Deux cadavres et une renaissance, oui oui vite vite la tuer.

-POURQUOI?!

La vanité est un vilain défaut.

-Ou? Ou m'emmener? Tu ne sais rien, tu ne connais rien! Jamais plus la prison!

La vanité se défoulait.

Spoiler:

Voyant la jeunette s’énerver, l’Aburame, sourit légèrement. Ses paroles commençaient à n’avoir ni queue ni tête. Peut-être se prenait-elle pour la réincarnation de Jashin. Elle n’en avait pourtant pas le charisme bien qu’une aura malveillante émanait de sa personne et plus particulièrement de son regard sinistre. Ne pouvant décemment venir en aide à la pauvre fille jetée à travers la pièce sans s’être d’abord débarrassée de son bourreau, Miko se craqua les phalanges. Comment se débarrasserait-elle de l’énergumène ? Le terme guenon ne lui avait pas vraiment plu elle devait l’avouer.

Viens fillette.

L’instant d’après elle était sur son flanc, la frappant fortement de son épée. Rapide. Subissant le reste des assauts, la traîtresse analysa son style de combat alors qu’elle se prenait des coups. Le dernier coup l’envoyant bouler, elle se réceptionna sans aucun mal sur ses pieds en une pirouette avant de toucher le sol. Pas une égratignure. Souriant légèrement, Miko dévisagea son adversaire. Pas mauvaise la fille. Mais elle venait de révéler une grande partie de ses cartes. Soit, elle attaquait à l’épée, elle n’irait pas la chercher au corps à corps.

Très bien, très bien. Je vais te faire une fleur.

Faisant sortir rapidement une trentaine de frelons dont seulement une dizaine fusa vers sa cible, elle laissa les autres dévier de leur course pour ne pas permettre à la blondinette de tous les annihiler en une attaque frontale. Si elle se débarrassait de la première vague, une autre suivrait et cette fois de toute part. La villageoise qui s’était faite jetée s’était déjà relevée et était partie en courant se cacher derrière l’un des piliers. Elle faisait bien. Mieux valait qu’elle ne reste pas entre deux feux.

Tu n’iras pas en prison, non. Tout ce qui t’attend maintenant c’est le néant princesse.

Disparaissant à sa vue, l’Aburame se déplaça. Courant silencieusement le long d’une colonne, elle atteignit la voûte. L’endroit était parfait. D’ici elle regarderait sa proie se débattre avec ses premiers compagnons. Si elle réussissait à s’en débarrasser elle pourrait continuer à jouer et faire la maligne. Ses piqûres paralysantes … Une attaque si clichée … Mais qui avait fait ses preuves tant de fois face à ses opposants.

Spoiler:

-Pathétique comme les autres. Une grande gueule.

Si l'attaque de la Kaguya n'avait pas fait mouche elle ne s'en inquiétait pas outre mesure. Après tout les imbéciles attaquaient des montagnes sans s'entrainer. La femme aux belles paroles et aux tirades n'était qu'une abrutie de plus. Elle se croyait endurante? Forte? Supérieur à Freya? En quel points? Ce n'était que l'entrée et le plat principal arrivait rapidement. Utiliser son sabre ne la dérangeait pas, bien au contraire dévoiler ses cartes était une chose qui ne choquait pas du tout la morte. Car la dame aux insectes elle ne savait pas encore l'as en manche de la blonde. Et lorsque la nuée fonça dans sa direction, lorsque les insectes tentèrent une approche radicale une couche d'os se forma sur le corps de la sabreur la recouvrant intégralement. L'autre voulait l'atteindre? Et maintenant c'est qui touchait qui? C'était risible, de sa main droite elle cracha cinq projectiles touchant les insectes et les déchiquetant. Il y en avait encore d'autres? Avec plaisir elle les attendait, comme un révolver son autre main était prête à vider son chargeur.

Une Aburame, les souvenirs de la rencontre avec la jeune du clan qu'elle connaissait revint en mémoire à la créature. Mizuki qu'elle se nommait, elle au moins était plus douce. Plus faible aussi et à cette époque c'était l'avantage de la Kaguya qui avait prévalu aujourd'hui au contraire elle se retrouvait dans une position nettement moins sereine et certaine. Le discours, les paroles échangés avec la jeune manieuse d'insectes étaient pareil aux échos d'une soirée lointaine. Elle la respectait, elle n'avait pas craquée malgré sa peur apparente. Et surtout à l'époque elle lui avait apprit à être humaine? Pouvait-elle en faire autant ici à ce moment précis? Non, la démocratie était périmée. Le temps lui manquait, elle ne savait même pas le nom de son adversaire.

-J'ai connue une Aburame dans le temps à Konoha. A l'époque j'étais plus hideuse, enfin tu ne pourrais pas voir qui j'étais. Peut être ma face de l'époque est encore dans votre bingo book je m'en moque. Mizuki c'était son blaze, un brin de femme. Elle m'a apprit ou du moins elle a tentée malgré notre différence, malgré ma monstruosité de m'apprendre à être humaine. Je n'ai clairement pas respecté ses consignes, c'marrant mais là je me demande si j'avais pas attaquée ce que tu aurais fait femme. C'quoi ton nom?

Elle ne savait pas sa position et elle s'en moquait. Elle revint sur sa position initiale, la vie, l'humanité qu'est ce que cela signifiait. Son regard se pose alors sur la représentation de Jashin. Est ce qu'un Dieu aussi violent comprend ce terme? Elle secoue sa tête, en proie à des doutes internes, en proie à la folie mais personne ne l'aide. Personne ne l'a jamais aidée dans sa vie. C'est faux, elle se ment mais la vanité cache la réalité. Si son adversaire voulait en finir c'était maintenant. Sur son trône d'os elle se tord, elle se cherche. Brin de femme immortelle mais terriblement folle, folle de ne pas savoir ce que c'est que le bonheur, de ne pas connaitre la joie et l'humanité. Est-elle humaine? Sur le plan physique oui encore que son âme est reliée à son maitre.

Alors qu'est elle?

-Freya...je suis Freya

Murmure-elle pour elle même, pour ne jamais perdre le reste de son identité.

Et la déesse pleure.

Spoiler:

Se laissant tomber du plafond non loin de cette étrange femme, la réplique que l’Aburame venait faire d’elle s’adressa à la blondinette, sèche mais pas non plus impitoyable. Elle était prête à parlementer au lieu de l’enterrer. Était-ce de la pitié pour cette triste créature qui semblait plus perdue qu’autre chose ? Ou bien parce qu’elle avait parlé de Mizuki ? Peut-être une combinaison des deux. Quoiqu’il en soit il était clair qu’elle avait quelque chose à se prouver à elle-même. Était-elle capable de laisser une chance à une personne qui semblait condamnée tout comme l’avait été Seitô ?

Tu peux m’appeler Miko.

Freya … Elle n’en avait jamais spécialement entendu parler. Peut-être avait-elle un nom d’emprunt habituellement, elle semblait se retrouver, reprendre conscience derrière son armure d’os. Autour d’elle une vingtaine de frelons continuaient à vrombir, et bien que leur maîtresse leur avait dit de rester calmes cette fois, ils restaient néanmoins aux aguets. La gamine visiblement Kaguya avait eu un réflexe qui lui avait servi et lui avait permis de prendre une dizaine de frelons par surprise. Pas si étonnant que ça finalement vu l’arme qu’elle semblait être.

Je t’aurais dit ce que je t’ai dit plus tôt Freya. Rend toi.

Pause très brève le temps de lui laisser le temps de réfléchir à sa dernière proposition. C’était après tout son unique porte de sortie même si elle ne semblait pas craindre la mort.

Visiblement tu as déjà fait de la prison, peut-être même était-ce un asile, à vrai dire je m’en moque un peu. Tu m’as l’air perdue fillette. Rend toi et tu auras la vie sauve mais je t’assure que jamais plus tu ne feras de mal. Que ce soit contrainte par une cage ou par une camisole.

Nouveau temps mort afin de lui laisser peser le pour et le contre. Elle était déjà au courant des enjeux de l’autre alternative.

Comprend moi bien. La prison, l’asile ou la mort. À toi de faire ton choix, mais sache que je ne retiendrai pas d’avantage mes coups. J’ai beau être une grande gueule d’après tes baragouinages, il est rare que je laisse une seconde chance, réfléchis bien avant de l’ouvrir princesse.

À voir si elle accepterait son destin ou si elle tenterait quelque chose, désespérée qu’elle était. Peut-être pensait-elle pouvoir prendre les devants et imaginer s’en sortir grâce à une quatrième option. Mais c’était un bien triste rêve rien de plus.

Spoiler:

Ici s'arrête sa vie.

Ici commence la fin de la vanité, ici Freya trouve sa fin dans les mains d'une autre. Elle ne le sait pas, elle ne le saura jamais mais Miko est une tueuse. Littéralement elle détruit les orgueils et les rêves de chacun avec une aisance folle, Seito d'abord puis maintenant elle la Kaguya? Mais Freya n'est pas aussi renommée que Seito, Freya n'était pas à la tête d'une organisation criminelle d'envergure, elle n'avait pas à sa disposition une force de frappe aussi puissante qu'un village. Elle n'avait pas en bras droit le chef de clan des Hyos. Non en effet la blonde n'avait rien de tout cela. Et alors? Elle n'était pas fichue de garder la tête haute alors avoir des subordonnées non merci. Qu'importe elle se lève de son trône, elle titube jusqu'à un pilier en écoutant attentivement les paroles de la femme. La prison? Elle laisse son cœur de pierre se fendre en deux en son intérieur, elle laisse sa rage la submerger tandis qu'elle arrache un pan de pierre et qu'elle le brise dans un élan de colère.

-Je ne retournerais pas en prison.

C'était une affirmation, elle avait trop donnée. Elle ne s'était pas affiliée avec le tueur de Furyous pour rien. Elle n'avait pas abandonnée une partie de ses illusions pour retourner pour un long moment en prison. La mort, oui la mort était préférable à tout ça. Son armure se fend et laisse apparaitre son visage et sa chevelure blonde. Et dans son regard danse la faucheuse si contente d'enfin attraper la trompe mort. Elle ne trompera plus personne, à cet instant elle aurait sans doute rêvée de tout, de royaumes, de territoires et de vie à jamais. Mais elle est lasse, elle est fatiguée de toujours fuir pour tomber sur des individus de la trempe de Miko. Ils ne lâchent rien, ils sont prêts à se sacrifier pour leurs idéaux. Une mine de dégout passe sur les lèvres de la sabreuse. Jamais, non jamais personne lui ordonnera de mourir, elle n'est plus celle d'avant. Kiri est morte et Freya a survécue. Kiri est morte et aujourd'hui l'ancienne rousse, l'ancienne monstre et désormais blonde la rejoint. Elle quitte Lilith et Aare, elle quitte des connaissances et des amis. Des relations de conflits et des adversaires mais qu'importe tant que son repos prime sur le reste. Tant que subsiste en son fort intérieur le sentiment d'être apaisée. Trouver la joie et le repos pour l'éternité est un luxe, nul doute que Aare ne la laissera pas partir de cette manière ou peut être qu'elle n'était qu'un pion de plus sur son échiquier.

Tant pis.

Elle part sans se retourner, attrapant une dernière fois son sabre, sa fidèle compagne et amie depuis un temps aussi lointain que les souvenirs qu'elle apporte. Tout s'arrête aujourd'hui et si elle venait à renaitre ce serait sous une autre forme, avec une vie qu'elle se souhaitait meilleur. Les villages étaient répugnants de son point de vue, et la folle rêva alors de connaitre les vrais relations qui unisse les shinobis des villages cachés. Ils n'étaient pas libre, ils servaient leurs villages mais en même temps qui pouvait se vanter d'être libre? Ils défendaient leurs familles, ils défendaient leurs murailles contre des hordes de barbares et de bandits.

Ils étaient vraiment à l'opposé de ce qu'elle était.

-Va t'en et ne revient jamais. Va conter à ton village que le monstre hideux d'autrefois qui tenta une prise d'otage foireuse est morte.

Car en effet aujourd'hui elle se donnait elle même la mort.

Primo Victoria.

Le sabre fendit l'air et un marteau divin se forma, la voute du temple s'effondra et le cristal se mélangea aux roches, l'idole impie tomba en même temps et au centre de l'impact la figure frêle de la blonde étandant ses bras. Les décombres et sa propre attaque suicidaire se mélangèrent pour l'écraser sans distinction comme un petit garçon écrase une fourmilière. Elle n'était rien, elle n'avait jamais rien été et elle disparaissait en tant que tel. Son sang, sa chair et ce qu'il en restait donnèrent une couleur carmin aux ruines, mais il fallait faire vite, cet endroit s'écroulait sur lui même.

Dehors la meute sentit la disparition de sa leadeur et toutes hurlèrent.

Une nouvelle vie commençait pour eux.

Une vie s'achevait pour l'autre.

Troublée. Oui c’était le mot qui décrivait le mieux cette étrange créature. Elle ne comprenait pas ce qu’elle venait de lui hurler au visage. Une prise d’otages ? Son village … Konoha probablement. Esquivant l’attaque, elle fut persuadée que l’attaque lui était désignée. D’une manière ou d’une autre elle avait dû comprendre qu’elle était en réalité là-haut. Une attaque magistrale qui … La fillette ne bougeait pas. Elle comprenait enfin. La blonde disait ne pas vouloir retourner en prison.

Son clone n’avait pas attendu pour charger en direction de la civile avant de prendre appui sur l’une des colonnes pour se donner un nouvel élan afin de sortir avant que tout ne s’écroule. Elle employa quant à elle la même technique que son double, se servant des rochers qui se décrochaient de la voûte pour sortir enfin du temple in extremis, atterrissant dans un amas d’insectes qui étaient sortis juste avant la fin pour amortir la chute.

Cette fille … Comment t’appelles tu ?

La civile était toute agitée, son clone se désagrégea, libérant un essaim de punaises Kikai qui se faufilèrent par les différents trous laissés par l’éboulis. Elle sentait le sang et la mort, mais cela ne voulait pas nécessairement dire que …

A-Amelia.

Elle avait commencé à pleurer à chaudes larmes c’était tout à fait normal après avoir subi tous ces évènements en si peu de temps. La rassurant, elle la serra contre elle comme elle avait rassuré cette Sunajin, lui demandant si elle avait de la famille chez qui aller. Elle en avait. Ça changeait des orphelins et orphelines qui pullulaient dans ce monde sans pitié. Ses insectes revinrent, porteurs de la sinistre nouvelle : Freya était bel et bien morte. Pas de doute possible, son corps broyé par les rochers, pas d’astuce comme elle l’avait fait pour parer ses insectes. L’armure s’était effritée bien avant l’effondrement…

Fermant les yeux un temps afin d’honorer la mémoire de cette tueuse qu’elle n’aurait au final pas connu, l’Aburame sentait à nouveau ses mains tâchées de sang. Elle avait pourtant donné à la blonde une chance de s’en sortir. Seitô aurait-il fait pareil ? Non … Dans son orgueil il aurait choisi de combattre. Laissant la jeune fille se relever, elle la laissa partir après que celle-ci lui eu assuré qu’elle irait bien. La regardant partir et descendre jusqu’au village maintenant en cendres, Miko ne put s’empêcher de penser au devenir de cette fille. Elle ne s’en remettrait probablement jamais, pour toujours marquée.

Tu aurais pu avoir une vie bien meilleure que celle-ci …

Se relevant, la meurtrière continua sa route.

Spoiler:

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» L'Ombre de l'étoile Morte: Deux vieux amis. [Kakeshuou]
» On ne vit que deux fois [mission]
» Par deux fois [Yamada Kioshi]
» Peut-être que la seconde fois sera la bonne? [Pv Miko]
» Au revoir, pour la seconde fois. [Feat Aburame Miko]

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