La douche froide dans l'enfer chaud de Suna, j'avais pu me désaltérer miraculeusement et pourtant me voilà déjà mal en point après l'annonce du refus du kazekage de me rencontrer. J'avais donc été mal informé... Quelle poisse! J'étais pris d'un vague sentiment de déception et de colère, elle me laissait là, seul face à mes limites et la nature dangereuse et hostile de son pays, sans pitié, les soldats me firent partirent sans plus attendre. L'ordre était clair, pas d'étranger, encore moins de villageois de la feuille. Quand pourrons-nous enfin nous aimer ou bien seulement nous respecter? Le soleil me brûle la peau, rendant collante toute la sueur qui s'était dispersée sur ma figure. La poussière s'incrustait sur les pores rougeâtres de mon visage qui n'avait plus grand chose de pâle. Le désert parait immense lorsqu'on rentre pris de faim, pris de soif. Les rayons cognent mon crâne et malgré l'avance que je prends, les mètres foulés, la fin se fait sentir.

Quel idiot! Pourquoi ais-je fait ça? Qu'est-ce qui m'a prit de partir seul à mon âge et à mon rang si dérisoire dans une traque des mirages, à la poursuite du flou, non du néant le plus total! Le désert m'assomme, la cruauté de l'homme me prend aux tripes, j'ai mal et je souffre. Malgré ma misère, je peux sentir, encore, le souffle du vent annonciateur de la nuit.

Je suis au beau milieu d'un désert immense, et dans tout ce flot de malchance, approchant du fond du trou, j'aperçois une bête vivante, ramper. C'était une sorte de crocodile, bien plus petit et bien moins imposant. Sans aucune pitié, je transperçai son cou de deux kunaïs bien droitement élancés. La viande crue remplit mon estomac pour la nuit, c'était du temps de gagner, rien que ça.

Finalement, je m'assoupis dans une crevasse entre une assemblée de grandes dunes. A l'abri des soulevées de sable, pour la nuit, je dormis mal et peu et ouvris très tôt les pupilles pour apercevoir les reflets du soleil encore si doux très tôt en matinée. Avant de reprendre ma route, par ténacité, ou bien par pur refus de mon propre échec, je pris ma carte, ma futile carte du pays du vent. Je m'en étais procuré à la frontière, chez un vieux aux allures de charlatan. Desespéré, en manque de repère, clairement, j'observais les grandes routes. Les couleurs et les formes ou bien les sens, tout ce qui pourrait me mener à toi! A toi oui à toi! Je me refuse à l'échec, à l'abandon! Ô Samidare Teichirô, Dieu des rêves et des cauchemars! Guide moi, laisse moi accomplir quelque chose dans ma faible existence! J'ai sacrifié tant d'énergie et de temps pour m'accrocher à toi, mais le pire n'est pas là, je me refuse à la défaite car je n'ai plus vraiment de sens à la vie, plus de goût réel à celle-ci, tu fus l'unique source de couleur, de caractère. Alors ne t'efface pas dans les cendres comme le firent tes ennemis sous tes offensives, montre moi la voie.

Les yeux vers le ciel, je savais que je devais commencer ma progression très vite pour ne pas me perdre davantage. Les premières hallucinations començèrent dans la journée, je n'ai pas de repère dans le temps, je dirai quatorze heure si j'avais à parier sur l'horloge. Plusieurs vols d'oiseaux semblaient dirigés dans la même direction que mon voyage, migraient-ils?

Sur mon chemin, des créatures de marécages, d'eaux se trouvèrent. Je pus survivre, encore et encore, trouvant quelques traces d'eaux dans leur corps. C'est sûrement la plus grande épreuve de ma vie, si je trouve l'eau, je mettrai la main sur la vie et peut être, qui sait? Sur lui. Alors j'accélère, m'en sentant le courage, marchant un jour encore, le deuxième puis l'autre et même un compère de ces dures quotidiens. J'avance de plus en plus lentement, faible et repu de courage. Tandis que la force n'a plus sa place dans mon vocabulaire, je continue de survivre par instinct pur et simple.
Une créature, une seule. Ma vision troublée crût d'abord à un rat, qu'importe, je pourchassai sans relâche celle-ci, manquant de tomber maintes fois car trop faible pour tenir la cadence d'un animal habitué à ces plaines arides. Ses pattes accéléraient tandis que je me sentais proche du saut final, de l'extinction définitive et générale des feux. Comme si sa courbe n'avait qu'une ascendance fantasque au contraire de la mienne, si périlleuse et descendante.

-RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH!!! JE TE HAIE! POURQUOI MOI?!

Je pestais par tous les noms sans réelle source concrète de haine, la frustration fit de moi celui que je n'aurais jamais pensé être. C'en était véritablement trop. Une petite bosse en hauteur là haut sur la colline fit définitivement disparaître ma proie, tout au pic. Mes genoux fléchissent, encore, un peu, toujours, si rapidement, plus trop, en fait...

Une fois en haut, avant même que je n'eus le temps d'apercevoir la suite des enfers du pays du vent, mes yeux rompirent et le flash obscur total prit ses droits en moi. Fin.