Le conseil venait de se finir, une nouvelle équipe, de nombreuses propositions, explications, des projets... Le tout s'était conclu sur une bonne note mais Sho avait besoin de rencontrer le nouveau Raikage pour un petit entretien.

Le Kadoria était sortit de la salle après que le nouvel Homme fort du village l'ai fait, saluant les autres conseillers présents autour de la table, il sortit et marcha quelque temps vers son nouveau bureau de conseiller.

Il entra, posa son chapeau et sa veste de cérémonie sur le bureau puis il remit sa tenue de ninja habituelle avant de ressortir en fermant la porte.
Puis il avança rapidement vers le bureau du Raikage, saluant sur son chemin  les ninjas, employés, collaborateurs et inconnus du jour.

Le manipulateur de la gravité y était enfin, la lourde porte se tenait devant lui. Il toqua, attendit quelques secondes et entra en poussant la porte.
Arrivé au milieu de la pièce, il salua avec respect son supérieur puis plaça ses mains le long du corps avant de prendre la parole.

- Pas mal tes prises de parole au Conseil, tu prends de l'envergure Zennosuke, ou Godaime ? C'est toi qui choisit.

Après tout, il venait d'arriver à la place la plus importante de Kumogakure, il était devenu Raikage et devait perpétuer le symbole du pouvoir des nuages. Une lourde tache en somme.

- Ça faisait longtemps en tout cas, ravi de voir que tu vas bien, je pense qu'on a des choses à se dire non ?

Depuis le dernier entraînement de la team, il s'était passé bien des choses, les furyous, l'attaque sur Kumo par le Sabakyo, la disparition de Tsumei, le Conseil...

Quel pouvait être les projets du Raikage ? Envers le Shoraizen ? Les déserteurs ? Les Furyous ? Ou peut être un autre type de mission. Le chef Kadoria était prêt à toute éventualités, d'autant plus que Zennosuke avait déjà surpris les kumojins, sa décision envers les genins et ces autres projets avait marqué quelques esprits...

J’étais retourné dans mon bureau, prêt à enchainer suite au Conseil, la tonne de chose à faire. Mais d’abord, il me fallait consigner par écrit tout ce qui devait être fait. Le Conseil avait été le lieu d’inspiration ou de confirmation de quelques actions à venir. Il me faudrait rapidement tout mettre en œuvre pour les concrétiser. Je commençais alors à écrire les différents points représentant des actions à mener dans les deux-trois mois à venir. C’est alors que je ressentis la présence d’un homme que je connaissais bien. Du moins, que je suis sensé bien connaître : le chef des Kadoria, mon ex élève Kadoria Sho. Ce dernier toqua avant d’entrer.

Je m’étais arrêté d’écrire. Posant ma main sur le parchemin sur lequel j’étais en train d’écrire, je venais de faire disparaître toute trace d’encre via une technique fuinjutsu. Non. Ce n’est pas spécialement à cause de la venue du Kadoria que j’agissais ainsi. Quiconque serait venu dans mon bureau, à sa place, m’aurait poussé à agir de même. Ce que j’écrivais ne concernait que moi.

Sho s’approcha jusqu’au milieu de la pièce et me salua. Je lui rendit son salut. La première phrase introductive fut lancée. J’y répondais le plus naturellement du monde :

« Merci. Mais Zennosuke ou Godaime font tous deux référence à ma personne… À toi donc de choisir ce qui te met plus à l’aise. »

Je le regardais de mes yeux bleus. À cet instant précis, ceux-ci ne renvoyaient rien d’autre que mon expression neutre.

« Ravi de te voir aussi. Je pense qu’en effet, un senseï et son ancien élève ont toujours motif à discuter… Mais assieds-toi je te prie. »

Je lui indiquais la chaise devant moi. Si la discussion devait prendre du temps autant qu’il se mette à l’aise.

« Comment se porte le clan Kadoria ? Parviens-tu à le gérer avec plus ou moins d’aisance ? »

Je commençais à avoir l’habitude. Chaque fois que j’ai un chef de clan, avant de discuter de Raikage à Jonin ou Chuunin, j’échangeais au préalable avec le leader qu’il était. Ce n’était pas une formalité. La vitalité des clans formant Kumo est d’une grande importance à mes yeux. Forcément, il était tout à fait normal que j'évoque ces aspects même si bien souvent, mes interlocuteurs ne semblaient pas comprendre mes motivations. Après tout... Qui peut comprendre un Kage au fond ?

Le Kadoria remercia Zennosuke avant de s’asseoir sur la chaise qui lui était alloué, la discussion allait pouvoir commencer et le Kage fut le premier à l'entamer.

- Les Kadoria vont bien, le clan aussi, nous n'avons pas de problèmes internes hormis les affaires de Kadoria Yoko et Kadoria Aoko.
Pour ce qui est de la gestion du clan, je m'en sort bien avec l'appui des anciens et des éléments clés de notre famille.

Il disait la vérité, le Patriarche l'aidait dans les diverses taches qui l'attendaient chaque jour tandis que les jeunes pousses du clan évoluaient bien et rapidement.

Mais passons sur le sujet, le Kadoria avait plusieurs questions en tête avant de venir ici et c'était le moment d'en faire part.

- J'ai plusieurs questions à te poser.

Un court instant pour tout bien replacer dans sa tête.

- Tout d'abord concernant Shiwoon, as-tu des nouvelles de lui ou des projets envers lui ? Il est considéré comme déserteur n'est ce pas ? Penses tu qu'il aurait rejoint le Shoraizen ?

En parlant de cette organisation nukenin, il fallait aussi parler de leur chef, le Sabakyo.

- Enuite, pour le Sabakyo, il a disparu au même moment que Tsumei, il cherche à communiquer avec tout les villages et augmente son pouvoir de plus en plus. Maintenant que tu es Kage je peux t'en parler, je voulais infiltrer son organisation mais le projet n'a pas abouti.

D'ailleurs en parlant de Tsumei...

- Pour ce qui est de notre ancien kage, tu n'as vraiment aucune trace ? Il n'a rien laissé ici, un message, quelque chose ? Peut être étais tu dans la confidence, tu étais son plus proche shinobi, j'en suis quasiment certains.

Plus qu'une question avant le sujet qui marquait Sho depuis plusieurs mois :

- Je pense que tu te rappelles de l'attaque furyou sur Kumo, ce jour là un homme que j'avais déà rencontrer s'est rendu aux portes du village, il a été stoppé mais il ne fait aucun doute qu'il était là pour quelque chose et ce bougre est très bien informé. Il s'agit de Kyu Goren et je pense qu'une ou plusieurs taupes sont présentes dans le village.

Ne restait plus qu'à attendre la réponse du concerné, ou plutôt du Raikage. Peut être pourrait-il éclaircir certaines zones d'ombres...

Je savais que le Kadoria était de ceux que je considérais comme un homme d’action. Même s’il lui restait encore à faire des preuves, il était de ceux-là qui préféraient agir plutôt que rester en retrait à observer. Il m’en donnait la preuve. Une nouvelle fois. Il était venu me voir pour des choses bien précises. C’était indéniable. Je lui avait posé mon habituelle question aux visiteurs chefs de clan, puis je luis laissais l’opportunité de dérouler. Ce qu’il fit sans hésitation. Après m’avoir répondu, il me livrait ses questionnements. Les premiers portaient sur Shiwoon. Son ex camarade avec qui il avait eu tant de démêlées par le passé. Nous appartenions tous à la même équipe. Normale qu’il s’intéresse à lui plutôt qu’à un autre. Cependant, en ce qui me concerne, je me devais de garder une vision d’ensemble de la chose.

« Shiwoon… J’étais là quand il s’en allait. Il a eu le culot de me regarder dans les yeux et de m’annoncer qu’il quittait le village. Tu te doutes bien que je n’ai rien fait. »

Je soutenais le regard du Kadoria, même si ma propre conscience m’assaillait de remontrances. En tant que shinobi, en tant que Senseï, j’aurais probablement dû le forcer à rester. Peut-être oui. Mais est-ce que ça aurait été la bonne solution ? Là est la question. Cette question fondamentale que je me pose depuis que je suis shinobi, depuis que j’ai épousé le désir secret de devenir chasseur de déserteur dans mon délire de grandeur de Kumo. Les choses ne sont pas si aisées… Chasseur de déserteur… Chasseur d’ancien frère d’arme. Le rôle le plus difficile qui soit.

« J’ai tenté de le dissuader de son acte, mais ce n’est pas à toi que j’apprendrais que Shiwoon est têtu. Je le laisse face à son destin de déserteur car oui, il est considéré comme tel. Lui et Osore, l’ex compagne d’Hasaki, Bakusho Miae ainsi que la petite Kadoria Aoko, disparue sans justifications depuis bien trop longtemps. »

Sur ces sujets, j’avais décidé depuis belle lurette. Ces noms que j’avais cité, étaient des shinobis en lesquels je n’avais plus la moindre once de confiance. Mais, ils avaient été kumojins, prédestinés à une belle carrière au sein du village. Pour je ne sais quelle motivation profonde, ils ont préféré tourner le dos au village me poussant d’une certaine manière, à libérer les Genins qui souhaitaient suivre leur exemple et à revoir les procédés de recrutement du village ainsi que les méthodes de formation. À mes yeux, un grand mal pour un futur grand bien. Mais, au risque de passer pour un grand incompris, il me fallait répondre à la question du chef du clan Kadoria :

« Je ne lancerai pas de traque contre eux. Pas tant qu’ils n’auront pas posé un acte ayant directement ou indirectement des répercussions négatives contre le village. Pour ce qui est de Shiwoon, il a probablement rejoint le Sabakyo… Leurs manières de penser sont similaires à bien des égards et probablement que le discours du nukenin a fait mouche à son égard… Et pour tout te dire, j’ai longtemps craint que le discours utopiste du Sabakyo ait eu un impact sur d’autres kumojins. »

Mon regard soutenait le sien. Mais il restait neutre tout en exprimant toute la force de conviction qui était la mienne en énonçant cette hypothèse. Le nukenin pouvait bien avoir des hommes indécis au sein du village, des gens qu’il pourrait embobiner assez facilement. Peut-être même des espions qui sait ? Voilà que Sho évoquait cet aspect. Lisais-t-il dans mon esprit ?

« Comment sais-tu qu’il cherche à communiquer avec les villages ? Puis pour ton projet d’infiltration en avais-tu parlé au Yondaime Raikage ? »

Mon regard était pesant. C’est correct d’avoir des projets de cette ampleur, mais s’ils ne sont pas partagés et approuvés par le Kage… La portée est moindre. Et cela peut passer pour autre chose.

« Le Kage m’a bel et bien laissé des informations et autres documents. Mais rien qui concerne quelqu’un d’autre que le Godaime… »

Ton neutre, mais le message était probablement passé. La suite de la discussion glissait sur un autre terrain. Décidément, Sho était on ne peut plus renseigné. Ou il disposait d’un 6ème sens très poussé, ou alors il avait réussi à nouer un réseau fort intéressant. L’avenir m’en dira plus à ce sujet. A présent, Kyuu Goren était à l’ordre du jour. Le nukenin, ex sunajin avec qui j’avais scellé un pacte. Si une taupe existait dans Kumo à son égard, il ne pouvait s’agir que de moi. Mais peut-on m’appeler taupe ? Moi qui suit un ninja qui n’a que d’autres préoccupation que la grandeur du village ? Je crains que non. J’essayais tant bien que mal de limiter Goren par rapport à ses instruisions dans Kaminari no Kuni. Il me servait pour le moment d’informateur sur l’état du monde, sur l’épineuse question des furyous et vis-versa. Probablement que notre pacte nous mènerait à combattre ensemble. C’était envisagé. Mais maintenant que j’étais passé Kage, la chose me semblait fort irréaliste. Quoi qu’il en soit, j’ai déjà interdit à plusieurs reprises à Goren de revenir à Kumo. Notre pacte était en jeu dès lors que quelqu’un, en dehors de Jisetsu Demon, Katano Yusuke et Goren lui-même serait mis au parfum.

Pouvais-je me confier à Sho à ce propos ? Il me semblait que non. Trop prématuré. Comprendrait-il ? Il me semblait qu’il n’avait pas le profil adéquat pour entrer dans ce type de combines. Enfin, probablement que si, vu que le Yondaime m’avais mis en garde contre lui et ses potentielles manigances. Sans compter qu’il m’a affirmé avoir envisagé de jouer les agents doubles. Il me faudrait réfléchir au rôle que je donnerais in fine au Kadoria. L’ombre ou la lumière ? La future unité que j’envisageais ou le Satoru ? Pour cette seconde option, il lui faudrait montrer patte blanche. Car ceux qui en ont été membres du Satoru, ont toujours été irrémédiablement liés à Kumo et irréprochables. Il me fallait du temps pour voir clair car déjà, il me semblait que le Yondaime s’était s’était peut être trompé dans son analyse. Était-ce possible ?

*Vigilance !*

Je laissais échapper une bouffée d’air.

« Kyuu Goren hein ? Je ne crois pas qu’il soit une menace pour Kumo. Aucun rapport espion ne m’indique la moindre action malveillante de sa part envers Kumo et je pense qu’il en a assez sur le dos avec Suna. Mais que voulait-il à ce moment-là, lors de sa venue à Kumo ? Et quelles étaient les informations à sa disposition ? Peut-il être lié d’une manière ou d’une autre aux furyous ? Serait-il serviteur ? »

Des interrogations, des pistes à explorer. Plus pour le Kadoria d’ailleurs. Même si je restais vigilant quant à nos liens Goren et moi, il me semblait que tout allait pour le mieux entre nous et que par conséquent, Kumo ne craignait rien. La Foudre peut-elle craindre quelqu’un ? Elle s’abat sur ses ennemis dès lors qu’ils présentent leur nez dans sa zone d'impact. Point !

Le Zennosuke avait répondu, point par point, aux questions du Kadoria. Pour ce qui était de Shiwoon, l'ancien kumojin avait prit la décision de partir et Zenno l'avait laissé partir.

- Je m'en doutait, tu n'aurais pas été le genre de personne à l'empêcher de partir. Et puis nous le connaissons, il a soif de découverte et d'aventures et peut être que cette quête lui fera comprendre des choses...

Cependant il pouvait y avoir un risque et Zennosuke l'avait très exposé en prenant l'exemple de Seki Osore et de Bakusho Miae, mais pourquoi Aoko...

- J'ai de fortes raisons de penser qu'Aoko a été enlevé par les deux autres, elle était très soudée avec la Bakusho et avait été traumatisé suite aux événements de l'île...

Sho se rappelait encore, ces corps et ces esprits blessés et Kadoria Yoko, victime inutile...

Le nouveau Raikage confirma qu'il n'allait pas traquer ces déserteurs hormis si leurs actions portaient préjudices à Kumo, logique. Puis vint l'information sur Shiwoon qui aurait rejoint Sabakyo Seito, cela collait il est vrai, même raison de penser mais Sho aurait espérer que son ami voit le coté sombre du l'ex konohajin.

- Je respecte votre décision, elle est juste. Espèrons que leurs actions ne leurs portent pas préjudices, je regrette juste le départ de Shiwoon dans cette organisation mais cette homme est....dangereux si puis-je dire.

Le Raikage avait été intrigué par les paroles du Kadoria et ses informations sur le Sabakyo, il allait devoir s'expliquer.

- Pour ce qui est de l'information, j'ai mes propres contacts à travers le monde mais j'ai aussi rencontrer le vrai Sabakyo lors de son attaque et nous avons parler puis je l'ai arrêter.

Les contacts du Kadoria étaient nombreux, à travers son clans et ses contacts personnels, quelque chose d'utile dans son monde où l'information avait principalement sa place, cette rencontre en était la preuve.

- Je n'avais pas prévenu le Yondaime car cette idée d'infiltration m'est venue lors de cette rencontre devant cet homme et sa façon de penser. Je comprend pourquoi certains lui font confiance mais sa manière d'agir reste flou mais il n'en reste pas moins dangereux.

Le Godaime passa rapidement sur ce que Karasu Tsumei aurait laisé, peut être avait-il peur d'en dire trop ou pas assez ou attendait-il. Sho ne savait pas, il avait juste des soupçons justifiés envers les informations que contenait ces informations.

Zennosuke répondit alors à Sho sur le cas Kyu Goren, il pensait que l'homme n'était pas une menace mais demanda ce que le nukenin voulait à ce moment là.

- Le nukenin voulait rentrer au village, il me disait qu'il savait ce qu'il ce passait dedans avec l'évacuation et les explosions aux alentours. E ne vous fait pas de dessin mais cet homme est informé et motivé. Lors de mon exil à Tetsu no Kuni, l'homme était venue à m'a rencontre et, e pense, avait compris que je portais la marque et il m'a demander de me suicider. Je pense qu'il chasse les furyous ou possèdent quelques informations sur eux.

En parlant de la marque voilà un nouveau sujet de discussion mais avant il devait rebondir sur les interrogations de son kage.

- Mais si cela est vrai et que cet homme s'intéresse au furyou ou à Kumo voire à moi, il serait bon de le rencontrer et peut être d'en faire un allié de l'ombre. Il a de l'influence sur ce moment d'après ce que j'ai vu ou lu et son duo avec Katano Yusuke, le célèbre nukenin peut être utile mais cela pourrait froisser le Shukai...

La diplomatie était un vaste jeu d'échecs sur ce monde, et Kumo y avait parfaitement sa place. Le Roi était le Peuple, La Reine était le Kage et Sho dans tout ça, avait-il la place de Fou ou la place de Cavalier, imprévisible et stratégique?

- Bien, je pense que nous pouvons rebondir sur un autre sujet qu'est ma relation avec notre ex-kage.

Trouver les mots justes...

- Les actions du kage étaient imprévisibles et souvent très contrôlés mais l'Homme était trop mystérieux, tu peux donc comprendre que j'étais perplexe face à Tsumei. Et je n'étais pas le seul et je pense qu'il le savait...

Et pourtant....

- Mais au lieu de répondre au possible projet de coup d'état de certains, j'ai eu une nouvelle idée pour aider le village et tout cela depuis l'ombre, le Satoru était trop exposer mais malheureusement le projet n'a pas abouti suite aux derniers événements.

Il le fallait...

- J'ai décider de faire patte blanche, tu as le droit de savoir ce que je pense de ton prédécesseur et ce que je comptais faire pour le village. Mais maintenant le jeu change, tu as donné plus d'importances aux clans dans les décisions du village et j'apprécie beaucoup.

La décision avait fait sensation dans le village, l'on n'avait pas vu ça depuis longtemps et cela créait une nouvelle scène politique à Kumo, patte blanche donc...

- Tu sais donc pour ma marque, fit-il en pointant du droit l'endroit de sa peau ou le F, invisible, était posé ; et ce que cela implique. Je suis un serviteur et cela pourrait déranger certains ici comme ailleurs voilà pourquoi je voudrais enlever cette marque et pour cela il faudrait me couper le bras...

En parlant de ça, dans ces derniers instants de vie, Karasu Tsumei n'avait plus de bras, tout est lié ?

- D'ailleurs, je pense que tu as remarqué que Karasu Tsumei n'avait plus de bras dans ces derniers instants à Kumo et semblait dérangé par quelque chose, a-t-il rencontré un furyou ? cela est-il lié  à sa disparition ? Voilà donc pourquoi je voudrais éviter ce genre de situation ou une attaque sur le village, un sceau, même puissant; est toujours fragile, alors qu'en penses-tu ?

Son avis comptait après tous ses bras étaient au service de son ombre.

- Me couper le bras et me rendre auprès des meilleurs médecins de ce monde pour en récupérer un ou juste sécuriser la marque avec encore plus de sceau ? Ou peut être se rendre auprès de nos alliés qui compte eux aussi des serviteurs « non voulus » dans leur rangs ?

Les solutions étaient nombreuses mais un choix devait être pris ou du moins des projets car voilà trop longtemps que cette marque le marquait...

Spoiler:

J’écoutais Sho réagir par rapport à la question Shiwoon. Il n’avait pas tort. Peut-être mon caractère m’avait poussé à le laisser-faire. Mais je crois que c’est plus les nombreux questionnements s’emparant de mon être qui m’ont paralysé sur le moment et conduit à cette inaction. Décider de m’en prendre à lui et le contraindre physiquement à rester à Kumo contre son gré, quel impact ? Le laisser faire quitte à ce qu’il passe pour un déserteur et qu’il se fasse mortellement traquer m’avait paru plus juste. Même si j’étais foncièrement contre l’idée même de déserter ce village.

La discussion glissait alors sur Aoko. Sho ne pouvait imaginer qu’elle ait déserté. Il ne comprenait pas ma décision. Mais comment considérer la disparition d’une Genin, probablement en cavale avec deux de ses amies ? Kidnapping ? Une Genin comme Aoko ? Non, je n’envisageais pas un instant cette probabilité. Sho devrait se faire à l’idée.

Le cas Seitô fut mis en exergue. Mais Sho ne m’apprenait rien sur son sujet. On abordait immédiatement la question Goren. Et curieusement, Sho, évoquais l’idée d’en faire un allié caché en évoquant divers arguments par ailleurs. Décidément, cet ancien élève se révélait progressivement penser comme son maître ; comme moi. J’en étais quelque peu impressionné et dans mon esprit, les soupçons du Yondaime commençaient à être relégués, confinés dans un coin de ma mémoire. Mais… Et si Sho se révélait être un trompeur insoupçonné ? Je lachais laconiquement au sujet de Goren :

« C’est une idée à creuser… Mais que fais-tu de ses soupçons de taupes au sein du village ? »

Puis on glissait vers une question fort intéressante… Sho avouait devant moi qu’il avait connaissance d’un projet de coup d’Etat. Le mot "possible" ne me trompait guère. Une porte ouverte pour lui afin de s’échapper au besoin, se disculper. Ainsi donc les soupçons d’un dirigeant ne sont jamais totalement infondés. Le Yondaime disposait d’un réseau d’informateurs cachés bien huilé. Un réseau que je découvrais lors de ma prise de fonction. Le nombre d’information, avérées ou pas, remontant à moi étaient tout bonnement inimaginable pour le commun des kumojin. Je ne sais comment, je parvenais à rester maître de moi malgré la petite rage intérieur que je sentais en moi. Un groupe d’agitateurs tapis dans l’ombre existait ou avait bel et bien existé au sein de Kumo !

« Qui fomentait de pareils projets Sho ? Qui t’en a parlé ? »

Mon regard était devenu dur. Pas d’échappatoire, j’attendais qu’il vide son sac. Sa réputation était en jeu, même si elle avait déjà été éclaboussée à mes yeux. Cependant, plus on avançait, plus le Chuunin paraissait exempt de tout reproches. Enfin… Pas totalement. Car à fricoter avec des putschistes, on finit irrémédiablement par être des leurs. Et quand le pouvoir en place mène la chasse aux sorcières, nulle distinction.

Je regardais le Kadoria. De la dernière promotion du Senshi, il était celui que je trouvais irréprochable. Mais plus j’y pensais, plus une anecdote me revenait en tête.

Un maître avait trois élèves. Deux d’entre eux étaient irréprochables, quasi parfaits et le dernier avait pour défaut d'être un ivrogne notoire. Après de longues années d’apprentissage, vint le temps où le vieux maître devait choisir son successeur. Contre toute attente, ce fut l’ivrogne qui fut désigné au grand dam des deux autres qui ne se prièrent pas pour faire connaître leur pensée au maître. Celui-ci leur fit comprendre que l’ivrogne au moins disposait d’un défaut connu de tous et surtout de lui-même alors que les deux autres semblaient parfaits, mais seulement en apparence… Ils disposaient de faiblesses qu'ils ignoraient ou qu'ils feignaient de ne pas connaître.

*Kadoria Sho, joues-tu ce dangereux jeu avec moi ?* J’en étais troublé. Je dois le reconnaître.

« Je comprends parfaitement ta réaction face au Yondaime. Il m’a moi-même plus d’une fois dérouté. Mais, sauf vers la fin où il semblait se relâcher, il m’a semblé que le suivre dans toutes ses décisions était mon unique rôle de shinobi de Kumo. Après tout, combien de fois a-t-il montré qu’il était là pour le village ? »

Je marquais une courte pause. Puis j’enchainais :

« Je comprends que tu as eu de nombreux projets, mais tant qu’ils ne sont pas présentés au Kage et validés par lui, ils ne peuvent avoir aucune suite véritable au sein de Kaminari no Kuni ou au sein même des pays allié, car vois-tu Sho, un Kage sait beaucoup de choses, par recoupements d’information. Et certains projets… sont tels qu’ils sont semblables à une volonté d’instauration d’un ordre parallèle à celui apparent ; celui connu. Or un navire ne peut avoir qu’un seul capitaine. »

Mon regard tentait de sonder les profondeurs du sien. Peut-être que j’arriverais à savoir ce que son âme ressentait face à ces questions, face à toutes ces problématiques. Mon discours était probablement flou. C’était voulu car je ne pouvais dire les choses clairement. Si Sho était innocent de toutes ces histoires de sédition, alors lui dire les choses ouvertement pourrait susciter des reflexes opposés à ce que j’attendais de lui. Peut-être se braquerait-il ? Peut-être éprouverait-il une profonde haine envers le Yondaime ? Je ne souhaitais ni l’un, ni l’autre. Jusqu’à cette fameuse lettre que j’avais reçu du Yondaime, il m’apparaissait clairement que le Kadoria ferait une brillante carrière au sein de Kumo. À présent, rien n’était certain. Rien, tant qu’il ne ferait pas totalement son choix. Pas tant qu’il n’aurait pas une seule et même ligne de conduite. On ne peut manger à tous les râteliers et chaque choix impose son lot de conséquences. Mais le Kadoria comprendrait-il ? était-il véritablement innoncent, comme cette discussion semblait en attester ?

« Je sais que le Yondaime s’était coupé le bras parce qu’effectivement il a un moment testé la marque sur lui-même pour une chose bien précise. Karasu Tsumei était un homme secret. Tu le sais. Mais quelqu’un d’ingénieux. Je ne sais pas si se couper la main est la solution véritable. Pourquoi ne pas simplement scalper cette partie de ta chair si tu comptes te débarrasser de cette marque ? C’est funeste d’évoquer avec tant de légerté cette question, mais avant d’en arriver à la solution extrême, qui fonctionne cela dit, pourquoi ne pas tester autre chose ? En tout état de cause, avant de t’amputer ou de faire quoi que ce soit, prends le temps de réfléchir et fais-moi part de ta décision avant. Même étant serviteur, tu peux être utile au final contre ces furyous. Qui sait ? »

Je préférais un serviteur conscient et loyal au village au sein de Kumo, plutôt qu’un shinobi diminué physiquement. Quoique, avec de l’entrainement, il parviendrait probablement à redevenir ce qu’il était : un bon ninja.

Suite aux propos du Chef des Manipulateurs de la Gravité, le raikage posa des questions par rapport  à ce fameux projet.

- Je ne sais pas qui projetait cela, j'ai juste eu vent ci et là de réclamations envers le Yondaime, mais pas de projets montés. C'est donc après avoir réfléchi à ces rumeurs de coup d'état avec Hakushi Mihawk que nous décidâmes de proposer un nouveau projet, la création d'une unité moins exposée que le Satoru afin de tenir de porter le village dans l'ombre.

Rien de plus. Rien de moins.

La suite de la discussion tourna encore autour du Raikage et de sa place dans les projets du village.
Puis vint l'avis du Godaime sur la marque de Sho, son avis était assez juste.

- Je suivrais votre avis, mais les derniers gros analyses de ma marque ont prouvé qu'elle ne pouvait pas être défaite. Mais ne vous inquiétez pas je resterai utile au village. La technologie augmente partout, les Saibogus, les implants d'organes.

Sho se leva avant de reprendre la parole :

- Maintenant que je t'ai expliqué mes principales questions du moment, je pense que je peux remettre sur la table un des projets que j'avais proposer à Tsumei mais auquel je n'ai eu aucune réponse.

Il se rappela cet entretien dans le même bureau, un mois auparavant.

- Tout d'abord j'avais proposer la création d'une unité inter village en cohésion avec le Satoru pour collecter le plus d'informations possibles sur les nouveaux furyou avec à la base les informations collectées grâce à ma marque.

Une coupure pour faire avancer son exposé.

- Cependant comme je l'ai dit à Tsumei je suis peut etre le premier serviteur connu, je n'en reste pas moins fidèle au village  et souhaite la disparition de ces monstres grace  à cette unité qui n'aurait que pour but de vaincre par la connaissance. En appuyant que j'étais et sus toujours prêt à faire don de ma personne si cela peut permettre de vaincre les furyous.

Le Kadoria se rassit alors avant de reprendre.

- Tout ça pour faire une nouvelle fois ma demande. L'entrée au Satoru.

Tout était dit, ne restait plus qu'à attendre la réponse de Zennosuke. Sho avait montré sa motivation et son dévouement, ses actions passées pour le village le prouvait aussi. Il avait montré patte blanche, son intérêt pour le village et sa maturité.

J’aurais bien aimé que le Yondaime soit présent en cet instant précis, histoire de savoir quelles informations il avait reçue concernant Kadoria Sho et Hakushi Mihawk. Car en ce moment même, le Chef du clan Kadoria exposait des idées sur lesquelles je n’avais aucune preuve. Tout comme pour la lettre du Yondaime d’ailleurs. Mais… Que gagnerait un Kage, à l’article de la mort, à désigner un innocent comme un potentiel loup dans la bergerie ? Cette hypothèse en elle-même me paraissait bancale. Voilà pourquoi j’aurais voulu confronter les deux hommes face à face histoire de démêler le vrai du faux. Tout ceci, toute cette histoire, cette accusation portée sur les chefs Hakushi et Kadoria reposaient-ils sur une erreur de jugement ? Il semblait que c’était le cas. À en croire Sho. Mais, j’en doute. Toujours ce doute persistant qui m’empêche de me laisser aller face à lui. Il avait été mon élève, un des meilleurs tant sur le plan comportement que sur celui de la puissance, mais cette lettre était venue briser toute la confiance que je pouvais avoir en cet homme.

*Tu aurais dû être mon second dès le premier jour de ma nomination Sho !*

Je soupirais. Écartelé entre cette image du passé, la lettre du Yondaime et la crainte que Sho joue double jeu avec moi. Je ne le lui pardonnerai pas si tel était le cas. Mais… tout ceci est bien obscur. Pensons positif ! Je me caressais le menton. En proie à la réflexion il me fallait trancher suite à cette demande du Chuunin.

*Intégrer le Satoru hein ?*

La chose ne devait pas se faire à la légère. Je repensais aux sept membres de cette unité. Sept personnes de confiance dont une seule avait été nommée par moi : Hasaki. Kadoria Sho y avait-il sa place ? L’ancien Sho, du moins le Sho que j’avais connu du temps où j’étais Jonin et lui Genin, oui. Lui le méritait amplement. Mais le Sho dénoncé par le Yondaime, lui, ne le méritait pas. Karasu Tsumei ne l’y aurait jamais placé. Je réfléchissais, sans mot dire, tandis que les secondes passaient. Une pression pas possible devait être sur les épaules du Chuunin. Comme s’il attendait un verdict à la suite d’un examen impactant sur sa vie… Je joignais les doigts de mes mains, les deux index et les deux pouces se touchant, pointant respectivement vers mon nez et vers ma gorge.

« Intégrer le Satoru, c’est être prêt, plus que tout, à servir le Raikage et Kumo jusqu’au péril de sa vie et sans la moindre hésitation, sans le moindre doute. T’en crois-tu capable Sho ? Toi qui as souhaité instaurer une unité secrète dont tu n’as même pas eu la décence de parler au Yondaime ? »

Je ne criais pas. Mon ton était le même : étonnamment calme. Pourtant, je bouillais à l’intérieur. Je rageais face à ce beau gâchis qu’avait fait mon disciple. Cependant, je ne pouvais lui dire non sans rien au retour, car il me restait un minimum de foi envers lui. Ce n’est pas pour rien qu’il avait été nommé membre du Conseil de Kumo. Un premier geste de ma part, pour l’impliquer davantage dans les affaires du village et jauger de moi-même son engagement. À présent, j’allais lui ajouter un autre rôle. Il doit prouver. Encore. Ceux du Satoru sont irréprochables. À lui de l’être, car normalement, il est prédestiné à cette unité.

« Je ne peux me résoudre en l’état actuel de te nommer dans les forces spéciales. J’ai cependant besoin de toi ailleurs. Pour le moment. Je veux que tu prennes la tête du Kazai, l’unité chargée d’intervenir en cas d’infiltration ou d’invasion de Kumo, cette même unité chargée de la traque des déserteurs. Ton potentiel s’y exprimera le mieux. Par ailleurs, tu es promu Jonin. Il est temps pour toi de faire tes preuves à ce niveau. Ensuite, si tu te montres digne du Satoru, nous en reparlerons. »

Voilà qui est dit. Reste à voir comment notre interlocuteur va encaisser tout ceci. On a pas toujours ce qu'on veut, quand on le veut. Mais à force de persévérance...