Ceci n'est pas une désertion [Libre]

Si tu es né dans un village shinobi, je te dédicace... cet écrit. En espérant, qu'au, fond, de tes yeux gris... Tu puisses y voir un peu plus de vie. Eeh, les man faut faire la part des choses, il est grand temps... de faire une pause, de troquer, cette, vie morose... contre le parfum d'une rose. C'est l'hymne de nos campagne, de nos rivières, de nos montagnes...

...

Montagnes qui croulent sûrement à l'heure qu'il est sous le poids du système shinobi. Cherchant à toujours plus s'imposer sur l'ensemble du globe et asseoir sa domination, persuadé de posséder la meilleure forme et idée de la "stabilité". Persuadé d'être capable de maîtriser tous les éléments alors que tout actes allant à l'opposée, confrontations, et catastrophes, se bornent à lui répéter le contraire. Le confort, le pouvoir, la luxure... La course après ces désirs insatiables, prenait forme dans le ramollissement des classes moyennes et l'étouffement des moins aisées sous la violence de ceux qui continuent de croire que l'on peut diriger indéfiniment.
Repensant à cet aigre constat, à chaque fois plus minimaliste, Mikami s'étirait de toute sa longueur, les bras vers le ciel et l'échine décrivant une courbure parallèle au croissant de lune qui dominait le ciel nocturne, et qui fit craquer sa colonne vertébrale. Ainsi il relâcha ses bras, le regard porté vers le chemin s'étendant au-delà des grandes portes de Shozaichi et respirant l'air frais et plaisant qui en provenait. On lui demanda les raisons de sa sortie, il se contenta de présenter la convocation pour la présence aux avants-postes. Comme une synchronicité, elle apparut comme la clef ouvrant le passage vers l'immensité du monde extérieur loin de l'autorité que tentait d'imposer le Shûkai. Pas malheureux de quitter l'Institution, le chemin vers la sortie lui apparaissait d'un tout autre œil que toutes les fois précédentes, comme une voie vers une indépendance dans laquelle il était ravi de se replonger. L'amnésique récupéra la missive en adressant un grand sourire à son vis-à-vis.

- Bon courage.

- Merci, je donnerai le meilleur de moi-même.

La voie était ainsi ouverte. Le jeune homme n'aurait plus qu'à enfoncer une ou deux portes ou à se glisser entre les failles. Ainsi il fendait pour le moment entre les troncs d'arbre et la végétation qui bruissait à chacun de ses passages, conscient du but qu'il poursuivait. Si c'est ça que vous voulez, cherchez le bonheur. Mais attention...

...à ne pas marcher dessus. Il est toujours à vos pieds, où que vous alliez. Comme un lever de soleil qui vous attend tous les matins, comme une femme qui dormirait à côté de vous. Ou comme les premières lueurs du jour et la bise fraîche qui l'accompagne avant que la fourmilière ne s'agite. Quand on se lève tôt, et quand on se lève tard, puis allons pisser contre un arbre (oui mesdames, la vie est injuste). Quand on fait un détour pour rentrer, quand on laisse place à l'imprévu, quand on bouscule une inconnue. C'était pas en se pavanant en calèche ou en courant après la grosse horloge que ça risquait d'arriver. C'est simple au final.
Dans son détour sur la voie du shinobi, Mikami repensait à ceux et celle qu'il venait tout juste de laisser et qui au jour le jour savaient lui procurer de la joie, sans même qu'ils ne s'en rendent compte. Traversant les lieux qui l'éloignaient d'eux, il savait le bonheur que ce serait de les retrouver malgré l'implacable instabilité dont avait à faire face chacun des shinobi. Dans un chaperon noir à la capuche s'étalant sur ses épaules, il se présenta à l'avant-poste défini pour prendre son tour de garde.

* * *

Les arbres de la forêt du Sud-Est cernaient la tour dans laquelle ils se trouvaient, leur place sur un balcon offrait néanmoins une vue dégagée sur les alentours jusqu'à la lisière de la forêt. Sur le mirador, il était accompagné d'un autre ninja qui lui aussi scrutait attentivement l'horizon. L'amnésique pensait à la courte période durant laquelle il chercha un moyen de rejoindre l'Est en toute tranquillité. Et cet ordre de mission était arrivé comme une invitation à partir...

* Ne te pose pas plus de question, vas-y et continue de suivre ta voie. Si tu tergiverses jamais tu ne partiras.*

Tel était le message qui se lisait entre les lignes du papier, comme si la Vie l'avait pensé trop fort. Dans un récit sur une aventure en des îles paradisiaques, l'auteur disait à travers son protagoniste quelque chose comme : « Si il y a bien une chose que j'ai compris à force de voyage, c'est que si l'on veut aller à Kuta, il ne faut pas parler d'aller à Kuta. Il faut faire une valise, réserver le premier billet, et rejoindre directement l'aéroport pour s'envoler vers Kuta. » car les choses ne viennent jamais d'elles-mêmes ; même si le Ciel semblait l'avoir aidé sur ce coup. Ainsi l'amnésique prit la décision de rejoindre ce qu'il pensait être sa terre natale. N'ayant prévenu personne, autant dire que si lui même oubliait sa décision personne ne lui dirait de partir. Remarque, entre les attentes de l'un et les obligations de l'autre... peut-être jamais n'aurait-il pu prendre la route. Ce fut sûrement la raison qui le poussa à agir en solitaire, bien loin de l'optique de trahir et laisser derrière lui le foyer chaleureux qu'il avait trouvé en Shozaichi et la plupart de ses habitants. C'était aussi la raison qui éloignait toute culpabilité de son esprit.

Alors au premier mouvement dans les broussailles et son champs de vision, tandis que l'autre ninja surveillait une autre direction...

- Il y a un mouvement suspect là-bas.

- T'es sûr... ?

- C'est au fond, dans les sous-bois. Je vais jeter un œil, attends de mes nouvelles.

Sans prêter oreille à ce qu'aurait pu répliquer son homologue, il bondit, traversa la clairière et s'engouffra dans la pénombre qu'offrait la nuit et l'épaisse végétation. Mikami avait effectivement vu du mouvement, mais rien d'alarmant. Bientôt les bruits de ces déplacements seraient étouffés par l'environnement sylvestre et nocturne, et redoublant, triplant de vitesse en filant droit devant lui, il s'éloignerait sans se retourner. Il pourrait prendre assez d'avance, le temps que son camarade ne se rende compte qu'il ne revenait pas et qu'il n'interpelle les senseurs. Ainsi, il serait à distance de ceux qui le prendraient éventuellement en chasse et ne se verrait pas contraint quant à son ermitage en ses terres natales...

Spoiler:

Quelque chose clochait aujourd’hui. Un pressentiment. Une impression de déjà-vu. Un avenir nuageux et funeste… Hiko n’était décidément pas rassuré. Il avait passé toute la matinée, allongé sur son lit. Sur le dos, il s’était amusé à jeter une petite balle en mousse sur le plafond et à la rattraper. Son record de la matinée ? 1671. Impressionnant n’est-ce pas ?

Mais il n’avait pas fait que ça ce matin, il avait aussi beaucoup réfléchi. Quelque chose n’allait pas, il ressentait de la tension dans l’air. Les missions qu’il avait eu à effectuer ces derniers jours étaient bien trop axées sur le sujet « Daimyo ». Et bien que ce ne fût qu’une impression pour le jeune garçon, quelque chose se tramait véritablement. Mais ça, il ne le saura que dans quelques jours. Un Coup d’Etat se préparait, et le Shûkai allait être changé à jamais.

Mais bon, le jeune garçon décida sur les coups de midi qu’il était temps pour lui de faire quelque chose de sa journée. Il n’allait quand même pas passé toute son après-midi à faire rebondir une balle sur un plafond ! Non, il avait une autre idée, et s’il s’amusait un peu pour sortir ce sentiment de malaise qu’il portait en lui depuis son réveil ? Oui, bonne idée. Aujourd’hui, Hiko allait faire du Hiko, il allait observer la population afin de voir s’il ne pouvait pas tomber sur quelqu’un d’intéressant.

***

Je vous laisse imaginer sa surprise lorsqu’il vit Mikami. Enfin, pour être plus précis, il sentit sa présence dans un premier temps. Ce chakra qu’il connaissait si bien pour avoir faire front de nombreuses fois à ses côtés. C’est donc ce qui l’avait attiré en premier lieu. Puis, son accoutrement lui avait paru suspect aussi. Il était beaucoup trop équipé pour simplement se balader dans les rues de la Capitale, partait-il en mission ? Il semblait préoccupé aussi… Enfin bref, tant d’anomalies chez le jeune homme qui firent qu’Hiko ne révéla pas sa présence et se contenta de le suivre.

Il arriva à un avant-poste. Tant d’équipements pour une simple mission de surveillance ? Décidément, quelque chose n’allait pas, et le jeune garçon commençait un peu à s’inquiéter. Mais il ne bougea pas, préférant attendre de voir la suite. Ce qui ne tarda pas d’ailleurs. Mikami s’était élancé dans la forêt. Marchant tout d’abord, puis trottinant, pour enfin atteindre une vitesse de course relativement élevée. Hiko l’avait suivi. Ce n’était pas très difficile pour le jeune garçon. Il sentait le chakra de Mikami et n’avait qu’à suivre ses sensations pour le rattraper. Etant habitué à se balader dans diverses forêts, le jeune garçon rattrapa aisément Mikami. Le tout, en silence. Car oui, l’enfant ne produisait aucun son lors de ses déplacements, et ça Mikami le savait bien. Il avait essayé de lui apprendre sa technique pour se déplacer sans bruit. Le jeune homme l’avait comprise dans un sens, car il courait en ne produisant que peu de bruits, ce qui était déjà un exploit en soi.

Mais l’heure n’était pas aux flatteries. Hiko l’avait suivi depuis un bon moment déjà. Son ami avait dépassé la zone de surveillance de son avant-poste et il ne semblait pas courir après quelque chose, ni quelqu’un d’ailleurs. Peut-être voulait-il simplement fuir ? Mais ça, il en était hors de question. Mikami représentait une des deux personnes avec qui Hiko aimait le plus être. De plus, ils avaient créé avec le vieux barbu des liens forts… C’est donc pourquoi il fallait agir !

Augmentant légèrement sa vitesse tout en restant inaudible, le jeune garçon dépassa alors Mikami d’une vingtaine de mètres puis il dévoila finalement sa présence. Sautant d’un arbre, il atterrit sur le sentier où le jeune homme se trouvait, en face de lui. Tout d’abord le regard posé sur ses pieds, Hiko releva la tête et regarda Mikami. Ce dernier ne s’attendait pas à le voir débarquer, et ça se voyait. Il n’avait sans doute pas remarqué sa présence d’ailleurs. Mais bien que cela puisse être flatteur pour l’enfant, il n’avait pas le cœur à rire. Tout en fixant Mikami, il lui dit alors ces quelques mots.

« Où vas-tu… l’ami ? »

Une ombre sortie de nulle part apparut sous son nez, comme une bête sauvage bondissant des broussailles pour se saisir de sa proie. Mikami ne put retenir un sursaut alors qu'un poing fermé se glisser de l'intérieur de son capuchon en rabattant du bras la cape que ce voile formait derrière son épaule. S'il n'avait pas reconnut la silhouette de son jeune camarade, il l'aurait à coup sûr frappé dans le tas pour y prendre appui et sauter par dessus le mouton afin de ne pas perdre d'élan. Mais il le reconnut rapidement de part sa petite taille, sa veste noire en dessous laquelle ressortait ses cheveux argenté. Ainsi il planta ses pieds dans le sol et arrêta sa course en un petit dérapage trop stylé.

- Où vas tu... l'ami ?

- Et toi, qu'est-ce que tu fais là ?

L'amnésique ne comptait pas se cantonner à lui répondre par une autre question, mais sa venue le laissa perplexe pour de multiples raisons. Est-ce que c'était lui qui était en charge de la sensorialité aux avant-postes ? Non ce n'était pas possible, le connaissant il serait venu avant à sa rencontre. Est-ce qu'il l'avait suivi ? C'était bien son genre... Alors merde, il avait pu être suivi jusqu'ici si sa sortie avait été remarquée... Il jeta un coup d'œil dans son dos en tournant sa tête d'un quart, personne à l'horizon... du moins pour le moment.

- Je suis en mission pour les avant-postes, j'étais en train de sécuriser la zone.

Il ne choisit pas de lui dire qu'il était à la poursuite d'une présence suspecte, son tempérament calme l'aurait de suite trahi. Il avait plus de chance avec quelque chose de plus général, mais Hiko n'eut pas l'air convaincu pour autant, les quelques traits de son faciès mis en valeur par le jeu de pénombre témoignait des doutes qui subsistaient. Le jeune homme surenchérit alors, décidé à ce que personne ne lui dise où aller et ne pas aller ; même si pour son jeune ami, il se montrerait aussi patient que la situation le permettrait.

- Comment ça se fait que tu te trouves si éloigné du village à une heure si tardive ? Les officiers aux portes sont plus regardants depuis que nous nous sommes faits attaqués.

Même si Mikami n'était pas du genre à apprécier que les allers et venues soient surveillées, il comprenait que la sécurité se veuille renforcée à la vue de la fébrilité temporaire du village. Après tout, il n'aurait pas attendu un ordre de mission hors des remparts pour partir comme ceci. Ce qui ne semblait pas être le cas du jeune Sairyo. L'amnésique ne pouvait lui dire la vérité sur son départ s'il ne voulait pas se voir rappliquer la main de la justice pour le traîner jusqu'à l'enclos que représenterait Shozaichi. Alors espérons que son petit alibi fonctionnerait, même si le garçon avait perdu de sa candeur suite aux récents et durs évènements... Ce n'est pas le genre de changement qui ne laisse aucune trace dans le regard. Est-ce qu'il pouvait à son tour voir, malgré la nuit noire et la peine que les reflets de la lune avaient à passer entre les feuillages renaissant, la confiance qu'il pouvait accorder aux actes de l'amnésique ? Et cette détermination, qu'il aurait à continuer peu importe ce qui lui préoccupait réellement l'esprit ?

Ce dernier ne pourrait se montrer éternellement patient, la petite escapade de son camarade pourrait conduire plus gros client jusqu'à lui. Sans compter sur le fait que plus loin dans l'ombre impénétrable, accroupie sur une branche, une présence fantomatique guettait les moindres de leurs mouvements de ses yeux perçants.

Et il lui renvoya directement sa question. Cela ne fit que confirmer les doutes du jeune garçon… Mikami n’agissait pas normalement. Quelque chose clochait dans son comportement. Certes, il avait toujours entêté et un peu tête brûlée, mais Hiko le connaissait assez bien pour savoir qu’il cachait quelque chose… Et il allait savoir ce que c’était.

Les deux garçons se jaugeaient du regard. Hiko ne lâchait pas, il était bien décidé à faire parler son ami. Et ce dernier ne se fit pas prier. Lui qui était d’habitude tellement discret sur ses agissements, il lâcha quelques paroles au jeune garçon. Ce dernier les accueillit avec un certain scepticisme… Il lui demandait bien ce qu’il faisait aussi loin du village à une heure si tardive. Il disait aussi que les nouveaux officiers postés aux portes étaient désormais plus regardants et s’étonnait donc que le jeune garçon ait pu leur passer entre les doigts. Cela le surprenait vraiment ? Hiko en doutait.

Mikami connaissait l’enfant, il connaissait aussi ses capacités et son passe temps favoris. Le jeune garçon était quelqu’un de très discret et il avait toujours su se cacher des différents yeux un peu trop curieux. Il n’était donc pas insensé d’affirmer qu’il pouvait facilement berner la surveillance d’un garde et partir sans se faire repérer. De plus, il connaissait parfaitement l’endroit, et il était donc facile pour lui de trouver des cachettes si jamais il s’était fait repérer. Mais bon, là n’était pas le sujet. Le sujet concernait Mikami et son agissement de la journée.

Hiko le regarda fermement, il ne voulait pas lâcher. Il ne savait pas ce qui se préparait, mais en avait une petite idée. C’est donc pourquoi il reprit calmement la parole, toujours sur ses gardes… On ne sait jamais.

« Mikami… Tu m’as bien compris. Je sais très bien que tu ne sécurises en aucun cas la zone. Ta vitesse était beaucoup trop élevée pour cette activité. Tu as l’air de poursuivre quelque chose… Quelqu’un ? En tout cas, ne me racontes pas des bêtises et sois franc s’il te plaît… »

Le jeune garçon s’arrêta là. Ce n’était pas un ordre, mais plutôt une requête. Il n’avait de toute façon, aucun ordre à donner à quelqu’un qui était un de ses camarades et qui plus est, était du même rang et surtout plus âgé que lui. Non… Ce que voulait simplement Hiko, c’était la vérité. Il souhaitait savoir ce qui dérangeait Mikami. Pourquoi semblait-il si contrarié d’avoir été suivi. Ne considérait il pas l’enfant comme un ami ? Pourtant lui le considérait comme tel… Mais un ami lui cacherait-il une information aussi importante que celle que Mikami cachait à Hiko… ?

- Mikami… Tu m’as bien compris. Je sais très bien que tu ne sécurises en aucun cas la zone. Ta vitesse était beaucoup trop élevée pour cette activité. Tu as l’air de poursuivre quelque chose… Quelqu’un ? En tout cas, ne me racontes pas des bêtises et sois franc s’il te plaît…

Une longue inspiration s'échappa des narines de l'amnésique. Elle le voyait discuter avec ce jeune ninja. Oui, ninja. La vitesse à laquelle il l'avait rattrapé ne laissait aucun doute sur le sujet. La manière n'en laissait pas plus sur le fait qu'il soit doué en sensorialité. C'était amusant. Cette petite silhouette lui était familière, ce n'était pas la première fois qu'il lui apparaissait. D'entre les branches et feuillages qui la séparaient des deux jeunes hommes, la personne accroupie dans les arbres put reconnaître le garçon qu'elle avait maintes fois vu à ses côtés. Plus que d'autres shûkaijin en tous cas. Comme quoi même malgré son état Mikami avait toujours besoin de ce genre de co-équipier quand venait la bataille. Pour cette ombre dont on discernait les formes féminines malgré son retranchement dans un capuchon, ce n'était pas tellement parce qu'il ne pouvait prendre du recul sur un combat mais parce que c'était ce qu'il y avait de plus complémentaire avec lui. Il fallait que ce shinobi - même privé de ce qui jusque là le caractérisait, le formatait, avait fait son identité - joue avec tout son environnement, malgré son engagement dans l'œil du cyclone. Ça, on ne pouvait pas lui enlever. Tout ceci, elle le savait très bien.

Ce dont la kunoichi était moins sûre, qui requérait alors toute son attention et qui raviva la plus violente de ses douleurs en un long pincement au cœur, était la réaction qu'allait avoir le jeune homme aux mots du petit adolescent. Cela faisait déjà un trop long moment qu'il avait prit ce nouveau départ et il se retrouvait déjà dans cette même situation. Là dernière fois les conséquences avaient été des plus dramatiques et avaient reconditionné à jamais leurs vies à tous les trois. Cette fois-ci était différente. Cette fois-ci elle était présente. Mais cette fois-ci elle ne bougerait pas. Il avait beau avoir l'air jeune, aussi rompu ou non pouvait-il être aux arts ninjas, elle observerait les actes de Mikami jusqu'au bout. Après tout, le contexte était déjà trop similaire pour qu'elle se permette de venir altérer une prise de décision qui révélerait peut-être une réelle touche d'espoir, rien qu'une petite lueur étincelante dans les ténèbres qui les avaient jusqu'à présent gouvernés. Sinon cette emprise serait bien plus sombre et profonde qu'elle ne l'aurait imaginé...

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- Mikami… Tu m’as bien compris. Je sais très bien que tu ne sécurises en aucun cas la zone. Ta vitesse était beaucoup trop élevée pour cette activité. Tu as l’air de poursuivre quelque chose… Quelqu’un ? En tout cas, ne me racontes pas des bêtises et sois franc s’il te plaît…

Mikami laissa une profonde expiration s'échapper de ses poumons, alors que sa bouche demeurait fermée comme le reste de son visage. Sans dire un mot, il donna un autre coup d'œil par dessus son épaule, en direction du poste qu'il venait de quitter. Il resta un moment plus long tourné d'un petit peu plus d'un quart, considérant cette fois sérieusement la distance qui le séparait de la présence la plus proche de shinobi de Shozaichi. Car ils s'étaient bien assez éloignés et que personne d'autre ne semblait venir, il se retrouvait seul à seul avec Hiko. Ses yeux jaunes qui plutôt que briller dans la nuit étaient deux ombres au milieu du jour et du teint pâle du jeune ninja revinrent se poser sur le garçon. En-dessous le chaperon noir qui lui dissimulait tout le corps, un de ses pouces jouait avec le cœur du poing américain au creux de sa main, empoigné quand on se mit au milieu de sa route. Effectivement s'il n'avait pas reconnu son jeune camarade, le jeu de saute-mouton aurait perdu de toute sa candeur et en aurait vu de toute les couleurs, il n'aurait sûrement pas pris le temps de s'arrêter.

- Tu veux que je sois franc Hiko ? Son timbre de voix était déjà froid. Ne me regarde pas avec ces yeux là. Le visage de l'amnésique restait impassible. J'en ai marre de la poursuite au pouvoir de laquelle ne peuvent se défairent les village de shinobi, tous autant qu'ils sont. Ils cherchent à éradiquer le mal qui les ronge mais s'y abandonnent ou ne se rendent pas compte qu'ils sont ce cancer qui répand la mort dans leur propre corps. Je ne peux plus supporter cette bande de dégénérés, je me barre loin du shûkai avant que je ne m'en prenne à tout ce qui pourrait être de près ou de loin source de dégénération.

Son ton était resté glacial alors que son regard n'avait pas lâché celui du Sairyo jusqu'au bout de ses mots. Dans un flegme indomptable et accentué par le jeu de lumière que la lune opérait sur son visage, il observa la réaction de son camarade avec qui il s'était efforcé d'être le plus concis possible.

Et vint le moment où il l’interrompit, tapant sur son épaule de sa main qui avait découvert ses grosses phalanges de la menace que représentait la plaque piquée du poing américain. Il rit. Peu importe la réaction du garçon, ça ne l'aurait pas arrêté dans son escapade alors il riait du fait qu'il ait douté de lui. Cette bonne tape amicale avait été donnée pour le ramener à la réalité, parce que c'était cet air dramatique dans le regard d'Hiko auquel il avait répondu. Il ne pourrait lui en dire plus qu'à Asuka, mais dans son innocence, même différente de celle de son jeune camarade, il trouvait ironique qu'il lui demande d'être franc alors qu'il devrait déjà avoir compris qu'il avait toute sa confiance et que ceci rendait forcément les choses mutuelles. Ce genre de chose que, aussi simples pouvaient-elles lui paraître, Mikami avait du mal à faire comprendre. Il allait tenter de lui expliquer, ne démordant pas de la spontanéité sur son visage et de l'honnêteté qu'elle mettait en évidence.

- Je pars vraiment de Shozaichi, mais pour un temps. Sérieusement Hiko, si j'avais pu me permettre de vous en parler je l'aurais fait et ne serait pas parti d'un jour à l'autre en pleine nuit. Je crois fermement avoir mis le doigt sur ma terre natale, et il faut que j'aille la parcourir et mener des recherches. Si tu veux que je sois franc, vous risquez de ne pas me voir officier pour Shozaichi pendant un moment ; mais je compte bien revenir, même si on ne peut pas oublier le fait qu'on ne peut savoir ce qu'il se passera là-bas. Ses paroles furent sincères, et comprises ou non il ne pouvait plus se permettre de s'attarder. Maintenant je vais y aller, je crains ne pas pouvoir me permettre de t'en dire plus. Mais je n'hésiterai pas à t'en raconter les tenants quand ce sera terminé, on est ami maintenant non ?

Lui souriant, il posa la main par-dessus son épaule alors qu'il s'était recouvert de la capuche qui lui dissimulerait la tête. Il y avait un temps pour tout, même pour les détails et les récits. Les justifications n'avaient pas forcément leur place, aussi parce que le jeune garçon pouvait les savoir sans avoir forcément besoin de les entendre. Les autres, ceux qui voulaient absolument tout savoir pour tout contrôler n'avaient aucun droit là-dessus. Sur cette pensée et ce dernier sourire complaisant, Mikami s'écarta du jeune ninja jusqu'à ce que son bras ne lâche son épaule pour se diriger vers la sortie de ces terres.

Ses mots étaient crus. Mikami remettait alors en cause tout le fondement pour lequel il s’était battu, bec et ongles, durant de nombreux mois. L’expression de son visage était impassible, le ton de sa voix : froid. Hiko en eut un frisson qui lui parcourut tout le dos. Etait-ce là la vraie nature de Mikami ? Celui qu’il considérait comme un ami ? Non, il ne pouvait pas y croire… Et pourtant, il n’avait pas rêvé cette situation. Il n’avait pas inventé les paroles qu’il venait d’entendre… Il ne s’était pas trompé en déduisant que Mikami préparait quelque chose… Tout pointait dans cette direction. Tout lui faisait penser qu’une partie des paroles que venait de prononcer Mikami… Etait vraie.

Le jeune garçon avait maintenant l’estomac noué. Il ne comprenait pas ce qui se passait, toute cette situation semblait si improbable qu’il avait vraiment du mal à y croire. Mais c’était la situation actuelle, et il fallait qu’il fasse avec. Il regarda alors celui qu’il pensait être son ami, celui qu’il pensait connaître, avancer vers lui. Le jeune Hiko était plus que jamais sur ses gardes. Le Mikami qu’il connaissait ne l’aurait jamais blessé, mais qu’en était-il de cet individu situé en face de lui ? Mais contre toute attente, il ne put s’empêcher de rester stoïque. Ne bougeant pas.

Hiko ne pouvait pas affronter un ami. Il refusait même d’imaginer que ce dernier pourrait lui faire du mal. C’est donc pourquoi il ne bougea pas lorsque Mikami leva son bras… Pour poser sa main sur l’épaule sur l’épaule de l’enfant comme pour lui dire : « C’est la vie ». Mais, alors que le regard du jeune garçon s’était posé sur ses propres pieds, incapable de regarder en face son ami, il l’entendit rire. Il riait de bon cœur. Ce n’était pas un rire sinistre qui aurait parfaitement collé à la situation, non… On aurait dit qu’on venait de lui faire une très bonne blague !

Interloqué, Hiko leva alors les yeux et vit le visage de son ami. Il semblait amusé, vraiment. L’enfant ne comprenait pas, de nombreuses pensées s’entrechoquaient dans son esprit et il n’arrivait pas à réfléchir correctement. Mais que se passait-il ?! Cependant, il n’eut pas longtemps à attendre pour avoir sa réponse. Mikami lui expliqua les vraies raisons de son départ. Hiko le regardait, tout d’abord choqué, perplexe. Son visage était tiraillé entre le soulagement car son ami n’avait pas changé, et l’incompréhension car il ne comprenait pas pourquoi son ami lui avait auparavant menti… Sans doute trouvait-il cela drôle.

Mais au final, il ne resta qu’un faible sourire sur le visage du Sairyo. Avant que Mikami ne reprenne sa route, il voulut tout de même lui dire ces quelques mots.

« Bien sûr qu’on est amis ! Je ne t’empêcherais pas… Je t’ai suivi simplement pour t’empêcher de faire une bêtise et quoi qu’ils puissent dire à la Capitale, je sais que tu reviendras un jour. Fais vraiment une bonne route Mikami-san ! Et si jamais t’as besoin d’aide, tu sais où tu peux me trouver hein ? »

Puis il le regarda s’éloigner dans l’ombre des arbres bordant le sentier sur lequel ils se trouvaient. Avant de repartir, il crut percevoir une source de chakra dans la même direction que celle qu’avait emprunté Mikami… Mais elle avait disparu aussitôt après s’être manifestée, sans doute une hallucination dû aux différentes émotions que le jeune garçon venait de ressentir.

C'est beau, la confiance. Un moteur qui permet de traverser un lieu piégé, de survoler les précipices en ne regardant seulement l'autre rive, de se jeter dans une bataille les yeux fermés. Ou de laisser un camarade partir sans savoir combien de temps, comment, ni où il va. Apparemment ça se fait aussi. Est-ce que ça pouvait être poussé jusqu'à ne pas savoir s'il y aura un retour ? L'hypothèse avait été émise, et elle n'avait apparemment pas soulevé le moindre obstacle. Tant mieux, c'est aussi ça, la liberté. La possibilité de choisir son équilibre entre pouvoir, devoir, et vouloir. Un ami lui avait dit un jour alors qu'ils débattaient sur les rouages de la terre et que le shûkai ne faisait pas encore partie de sa vie « Le ciel et l'univers sont vaste et nous sommes cloués au sol, pourquoi est-ce qu'on devrait s'arrêter à des frontières ? », et ainsi ces mots s'appliquaient à tous les principes qui finissaient par régir son quotidien. Il est certain qu'il faut voyager. Se défaire de tout ce qui raccroche à quelque chose de statique, prendre le risque de tout perdre, humer cet air différent jusqu'au jour où une surprise ou la fin de la route ramène ce qui était cher dans une explosion de joie.

- Et si je faisais une bêtise, tu penses vraiment pouvoir t'y opposer ?

Continuant de marcher, sans tourner la tête car la capuche lui cacherait quand même la vue, il le charriait. Leur style de combat était différent et celui de l'amnésique aurait sûrement le dessus, mais le jeune garçon savait très bien user de son art et il faisait parti de ces personnes dont il fallait se méfier plutôt que de s'en remettre à son apparence, après tout il avait un moment tenu tête seul à Sanae. Même si son regard depuis avait changé...

Fais attention en rentrant.

Inutile de lui dire de rester discret ; le jour où il s'annoncerait avec d'arriver, ça ce serait une surprise. Ainsi il reprit la route d'autres pays en laissant Hiko et le reste de Shozaichi derrière lui. Comme une masse qui fendait rapidement et furtivement dans les sous-bois, il traversait la nuit noir en un souffle nasal qui expulsa la touche de mélancolie qu'il avait à quitter ce foyer qu'il avait trouvé, encore loin de se douter des profonds bouleversements qui allaient rapidement suivre. Si Mikami l'avait su, les choses auraient été différentes. Mais n'ayant que les yeux portés sur l'itinéraire sauvage qu'il empruntait en s'imprégnant du renouveau qui s'offrait à ses sens à travers le parfum sylvestre, l'humidité présente dans l'air frais et les irruptions de la lune derrière les feuillages qui défilaient, le shûkaijin sortit des radars de l'alliance par le Sud.

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Ses yeux ne perdaient pas une goutte de ce qu'il se passait. Son attention était telle que sa concentration sur les gestes et les paroles des deux shinobis surpassait le retour de ses mauvais souvenirs et lui donnait même l'impression de vivre la scène à laquelle elle n'avait tragiquement pu assister. Ses articulations se figeaient, alors que la silhouette du petit senseur prenait une allure plus familière et regrettée, d'un ninja plus grand et plus déterminé. Peut-être trop borné... cet idiot là aussi. Sur qui et quoi rejeter la faute, le passé était à sa place et n'avançait que dans un sens. À reculons. Peut-être ferait-il mieux de rester où il était. La kunoichi restait cloîtrée dans sa volonté d'inertie alors que se perdant entre deux époques et confondant presque les protagonistes, elle aurait eu envie de se jeter entre les deux garçons, intervenir, changer le cours des évènements. Fidèle à ce qu'elle avait décidé, l'ombre était comme paralysée sur sa branche alors que Mikami annonçait froidement qu'à quelques gouttes d'eau près, beaucoup de sang allait couler.

Ses mots, son ton, son comportement, tout semblait trop vrai et elle faillit désespérer de croire que rien n'avait changer. La suite des évènements retira de son corps tout le poids dont elle craignit de le voir faire céder la branche. Alors que pas même un frisson avait parcouru son corps devenu tristement et par habitude hermétique à ce comportement, une chaleur plus ressentie depuis un très long moment envahit son être, peut-être plus intensément que jamais. Légère, elle ne put que constater que cette blague, cette feinte grotesque et machinale que Mikami imposa à son camarade allait dans la lignée de ce qu'elle avait pu observer cette dernière année, et s'annoncer peut-être radieux pour la suite de l'histoire. Non, elle ne devait pas tant espérer si tôt, beaucoup de choses restaient à venir et le jour où tout se redéverserait dans son corps, il pourrait à nouveau basculer. L'envie de le rejoindre et de le raccompagner fut forte, mais encore une fois ce serait tôt et déplacé. Perdant le sourire qui avait fendu son masque de part en part, la kunoichi décida de faire preuve de patience et de se contenter de l'étape suivante. L'avance qu'elle pourrait prendre et l'avantage de reconnaître d'emblée le terrain lui laissait assez de temps. Direction, Kaminari no kuni. Mais avant...

Elle apparut devant Hiko, comme si une brise venait de la déposer au milieu du chantier comme une coccinelle que l'on rend à la nature. Ses bruits de pas imperceptibles comme la moindre trace de son flux de chakra s'opposèrent à la route du jeune garçon dans une neutralité qui n'avait d'égal que la présence des arbres les entourant. Leur simple présence inspire une étrange menace alors qu'aucun mouvement agressif ne serait fait. La deuxième partie de son chaperon marron vint se rabattre sur son ventre en même temps que ses longs cheveux bruns retombèrent sur ses épaules. Seul détail qui trahissait son identité féminine avec sa bouche et le bout de son nez qui apparaissait aussi sous l'ample capuche. Avant que son vis-à-vis n'émette la moindre réaction elle prit la parole.

- Tu as l'air de bien t'entendre avec Mikami. Vous vous faites confiance c'est ça ?

Elle eut vite fait de sonder son regard dans la profondeur, au-delà de ce qui était le fruit de la présente situation. Candide, dont l'innocence avait été très récemment blessée. Il y avait de l'incompréhension, de la frustration, un peu de rage ? De la colère, du dénis, un certain grief... Avait-elle bien lu ? Cependant l'ampleur de sa tâche sombre lui parut si infime... elle finit par l'envier. Sa douce voix empiéta sur ce qu'aurait pu tenter le garçon, alors que son attention ne retombait pas. Elle pouvait sentir la moindre menace, le plonger dans un monde fantasque ou lui faire oublier leur rencontre d'un simple toucher du doigts sur le front.

- J'ai quelque chose à te confier.

D'entre la faille entre les deux voiles de son chaperon apparut un kunai, cependant bien différent de ceux qu'un shinobi avait l'habitude d'utiliser.

- Je veux que tu le donnes à Mikami si il revient dans votre village. Sache que c'est très important pour lui, je place autant de confiance en toi que lui n'en a pour toi. Alors ne soit pas décevant.

Sa voix bien que mélodieuse savait être mystérieusement persuasive tandis que ses gestes accentuaient le poids de ses mots. Elle avait déjà tendu le kunai à son vis-à-vis. Le Sairyo pouvait voir qu'il était plus fin et allongé que les traditionnels, aussi que son métal n'était pas ordinaire. Sur un revers de la lame, deux gravures étaient notées. L'une en katakana, où l'on pouvait lire « Yume », et l'autre où était inscrit les kanjis pour « Soleil d'hiver ». Et avant qu'il ne demande la moindre explication, elle se baissa pour avoir son visage à son niveau et lui sourit.

- Tu sais que t'es mignon toi ?

Et elle lui pinça la joue en la secouant doucement. On n'aurait pu dire si ce geste et cette expression sur la partie visible de son visage était maternelle ou aguicheuse ; d'autant plus que la seconde d'après, des feuilles mortes l'emportèrent dans le vide, ne laissant que la suite du sentier et ce kunai singulier avec le jeune Hiko.

Spoiler:

La pression était retombée et le jeune garçon avait commencé à prendre le chemin du retour. Non sans noter une dernière moquerie amicale de Mikami, Hiko souriait tristement maintenant. Il l’abandonnait, lui aussi. Après tout ce qu’ils venaient de vivre, après avoir combattu brillamment côte à côte… Durant la bataille, Hiko avait déjà une personne qui comptait beaucoup à ses yeux, le chef de son restaurant préféré… Et là, il perdait encore un ami. Pour une autre raison certes, mais le résultat était le même. Il serait tout seul.

Cela ne l’avait jamais dérangé, mais aujourd’hui il ne voulait plus ressentir la solitude. Aujourd’hui il s’était fait de bons amis en la personne de Mikami et Fuusho, et il voulait continuer de partager des aventures avec eux. Mais Mikami semblait penser autrement, il partait. Bien que triste, Hiko comprit son choix. Chacun doit suivre sa propre route un jour ou l’autre, alors pourquoi pas maintenant ? C’est la principale raison pour laquelle il n’avait pas bronché lorsque ce dernier lui avait annoncé vouloir partir, la même raison pour laquelle il n’avait pas prévenu les gardes… Mikami était son ami, et Hiko ne trahirait pas sa confiance.

***

Mais l’histoire n’était pas finie. Sans un bruit, sans signe avant-coureur une personne apparut sur le chemin du retour. Son apparition fut tellement soudaine que le jeune garçon s’arrêta net et mit tous ses sens en alerte. Sondant, par la même occasion, les chakras aux alentours pour voir s’il était menacé. Mais il ne comprit pas, se concentrant d’avantage sur sa technique pourtant au point, il n’y avait rien. Le vide absolu… Le seul chakra de la zone était le sien. La jeune femme qui venait d’arriver n’en possédait aucun.

Pourtant sa présence était réelle, et son arrivée soudaine était la preuve qu’elle maîtrisait les arts shinobis. Alors pourquoi ? Un shinobi capable de dissimuler son chakra ? Sans doute. L’enfant avala difficilement sa salive, il se sentait écraser par cette présence qu’il ne pouvait même pas ressentir. Cependant, ses doutes ne durèrent que quelques instants, car la nouvelle venue venait de prendre la parole. Lorsqu’elle questionna le jeune Sairyo pour savoir s’il partageait une relation de confiance avec Mikami, le petit se contenta d’un hochement de tête, toujours sur ses gardes.

Elle s’approcha ensuite, sans mauvaise intention apparemment. Hiko le sentait, elle ne préparait aucun coup fourré. Du moins, il ne le sentait pas. Mais il lui faisait confiance car elle avait l’air de connaître son ami. Elle lui donna alors un kunai. Il était spécial, plus fin… De fines écritures y étaient gravées. Cependant, en le prenant dans sa main, le jeune Hiko ne ressentit rien d’anormal et n’eut pas vraiment le temps de poser de questions car son visage était maintenant quasiment collé à celui de la femme. Ses yeux s’ouvrirent en grand sous l’effet de la surprise. Et que dire des mots qu’il venait d’entendre… Il était sous le choc.

Et c’est ainsi que la mystérieuse femme disparut. Laissant derrière elle un jeune garçon confus de par ce qui venait de lui arriver, ainsi qu’un kunai à l’allure si particulière… Il était temps de rentrer à la Capitale.

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