[Mission B] Droits et devoirs (Akuzu Shinji)

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Ordre de Mission:

Maintenant que le code de conduite du groupe et que la première mission du Clan Zen’Ryou est complétée, nous sommes considéré comme une organisation véritable. Yojimbo reçoit des requêtes d’un peu partout demandant notre implication dans plusieurs situations. Les premiers pas vers une époque de paix durable sont les plus difficiles, mais maintenant que nous sommes alliés avec le Shozaichi grâce à Yanosa et Aokiji, il est plus facile de montrer que nous ne sommes pas que des idéalistes ou des utopistes; nos actions parlent d’elles-mêmes. Nous sommes prêts à nous impliquer pour sauver les innocents et sauver les victimes.

L’objectif est réellement d’aider le plus de personnes possible. Dans l’optique d’avoir la plus grande visibilité possible, mes partenaires et moi-même nous sommes séparés pour effectuer plus de tâches et, ainsi, démontrer notre disponibilité et nos habilités. Kennei et Miyuki se dirigent vers Konoha pour discuter et négocier avec les dirigeants alors que, pour ma part, je me rends vers le Pays du Vent. Avec l’objectif d’éventuellement m’allier au village caché du Sable, j’ai accepté une mission particulière qui partageait mon trajet.

Ainsi, ordre de mission en main, mes quatre-vingt-sept Katanas rangés dans leurs étuis, une belle besace pleine à craquée, des vêtements différents pouvant résister à la chaleur et au tempérament de la nature, je me rends sur le lieu de la visite. J’ai demandé spécifiquement que, pour me venir en aide, Yojimbo contacte mon vieil ami de Suna, Shinji. Cela fait pratiquement un an que nous ne nous sommes pas revu, un an que je suis parti à la recherche de mon meurtrier de frère et que j’ai découvert une conspiration, pratiquement, des Takus qui devrait aboutir sous peu, maintenant qu’il ne me manque que quelques informations.

Donc, toujours installé au dos de ma vieille bourrique, Boke, en caressant Chokushi, mon Hibou du désert, j’attends l’arrivée du Akuzu et du journaliste entre les chemins qui mènent vers Kawa no Kuni et vers la capitale, là où Yoj’ a décrété que nous devions nous rencontrer. À la main, je savoure la café que j’ai acheté à une boutique quelques lieux avant. Il est froid, mais ça ne m’importe pas beaucoup. Sous le soleil élevé du début de l’après-midi, je patiente doucement, un livre à la main.Je me prends à m’envoler dans mes pensées.

*Je me demande ce qu’il est advenu de Shinji! Il faut dire que j’ai été un mauvais ami puisque je n’ai pas demandé de ses nouvelles. Avec tous les événements : les Katsuos, Konoha, la mission avec Eden, l’île maudite, le retour mouvementé et, ensuite, l’alliance avec le Shûkai et Kumo. Il faut dire que j’ai été occupé. Je me demande s’il l’a été autant! Ont-ils eu des problèmes avec les Furyous? Je me demande dans quel état il sera!*

Merde! C'est par où que je dois aller déjà? Kaze, je connais par coeur! Mais alors Kawa... Non mais sérieux c'est quoi ce pays de merde? Comment ils font pour survivre sans sable ici? Et c'était quoi toutes ces rivières? Non sérieux c'était beaucoup trop boisé pour moi ce genre d'environnement! Une dune c'était sympa, un arbre c'était bizarre! Et puis j'avais le nez qui me piquait depuis que j'étais rentré dans ces bois et je n'arrêtais pas d'éternuer! Une aimable grand-mère m'avait même tapoté l'épaule en me plaignant d'avoir le rhume des foins! Jamais entendu parler!

Par contre même si j'étais complètement paumé dans un pays étranger j'étais plutôt ravi de revoir Taku. Ca faisait bien une année que nous n'avions pas eu de contacts alors quand Yojimbo m'avait contacté pour me demander d'épauler le blond pour escorter un journaliste, ben je n'avais pas hésité deux secondes vous pensez bien! J'étais aussi pressé de pouvoir lui montrer malaise et l'état dans lequel elle se trouvait: rutilante, parfaitement entretenue! Je lui avais promis d'en prendre soin et ça avait été le cas!

C'est donc sur le dos de mon dromadaire et un pétard à la bouche que j'arrivai finalement au lieu de rendez-vous quelques heures plus tard, bien après l'heure fixée. Heureusement Taku m'attendait toujours et avec lui se trouvait ce fameux journaliste que nous devions amener aux frontières de mon pays. La presse? Je m'en foutais totalement! Mais ce type était plutôt du genre à dire du mal des gens et des choses, vous voyez? Et il voulait venir à Kaze pour enquêter sur un truc en rapport avec les droits humains? Kézako?
- "Désolé je me suis perdu!" annonçai-je directement en haussant les épaules avec nonchalance. "Il y a toujours un végétal pour vous masquer la vue dans ce bled! 'Peuvent pas construire des dunes comme tout le monde, ouais?"
Bref je descendis de ma monture pour aller serrer virilement Taku dans mes bras en lâchant au passage un rire d'usage pour marquer mon contentement.
- "Fais plaisir de te revoir! Qu'est-ce que tu deviens?"
Je lui présentai immédiatement mon katana pour lui montrer que j'avais bien veillé sur lui avant de le remercier de m'avoir demandé pour cette mission! Si je n'appréciais pas l'environnement de Kawa au moins ça me faisait changer d'air. J'éternuai donc à nouveau plusieurs fois avant de me redresser pour toiser le journaliste. Il avait la dégaine du gland parfait celui-là! Bon d'accord, j'avais des aprioris, ok!
- "Tu te tiens sage, tu l'ouvres pas et tu obéis! On te dit de t'arrêter, tu t'arrêtes! De courir, tu cours! Même de te jeter d'un pont s'il le faut! Tu appliques ça et on va être copains toi et moi!" expliquai-je avant d'agiter un doigt sous son nez. "Et pas de photos! Je tiens à mon image!"
Liberté de la presse? Mon cul! J'avais pas envie d'aider plus que ça un type qui allait dire du mal de mon pays! Il avait qu'à balayer devant sa porte! Je n'hésiterai pas une seule seconde à le tabasser et il valait mieux que ce soir clair depuis le départ!
- "Ha et tu feras la bouffe aussi! Et interdiction de monter sur mon dromadaire, de me parler ou même de me regarder tant qu'à faire! Fais comme si tu n'existais pas!" ajoutai-je avant de chercher d'autres trucs à interdire. "C'est tout pour le moment mais la liste peut s'allonger en cours de route!"
Bon c'était pas tout ça, il était temps de mettre les voiles! Je fus pris d'une nouvelle crise d'éternuements avant de souffler de la morve sur le sol en me bouchant une narine puis l'autre. Comment que ça s'appelait déjà ce truc? Ha oui le rhume! Vraiment chiant!
- "Alors tu as retrouvé ton frère? Raconte-moi tout!" repris-je en portant ma monture à hauteur de celle de mon coéquipier. "Tu l'as massacré?"
C'est qu'on en avait des choses à se dire depuis le temps! Tant mieux par ailleurs parce qu'il promettait d'être long et - nous ne le savions pas encore - mouvementé...

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Après environ vingt minutes, mon contrat arrive. Il s’agit d’un homme d’une trentaine d’années aux cheveux bruns et mi-longs. Il a une barbe de trois jours, des lunettes et un petit ventre naissant. Il est légèrement plus grand et plus large que moi, mais je ne sens aucune aura provenant de lui. Lorsqu’il arrive à ma hauteur, il lève son crâne et m’observe pendant une seconde avant de remonter ses binocles et de m’adresser la parole.

« Donc, vous êtes le Katsuo, c’est ça? »

Je le dévisage pendant une seconde, complètement confus de son manque de monture. Ensuite, je reprends mon calme caractéristique et je lui réponds doucement.

« Oui, c’est bien moi! Appelez-moi Taku, mais mon nom est Takusanken. J’espère que le voyage se passera bien pour nous! »

Il fronce des sourcils et se retourne.

« Vous n’avez pas prévu de monture pour moi? »

Une autre fois, l’homme me surprend. J’envoie Chokushi dans les airs et je tourne légèrement Boke en direction du journaliste. Tout en déplaçant les mèches de mon visage, je dois me calmer pour lui répondre une nouvelle fois. Cet homme semble si méprisant.

« Non. J’étais certain que vous auriez votre propre véhicule. Vous pouvez partager le mien, si vous voulez. »

Avant même qu’il puisse répondre, un bruit étrange retentit de la forêt à quelques lieux. C’est une sorte de cri ou de hurlement bestial d’une créature qui n’est pas habituée à nos terres. Shinji arrive avec tout ce que ça implique. Le pauvre, il a traversé la forêt au lieu de prendre les chemins. De loin, je peux déjà savoir qu’il n’est pas de bonne humeur. Il arrive à notre position, son attitude est encore plus explosive que dans mes souvenirs. Je descends de Boke pour étreindre mon ami élastique du Pays du Vent. Il me montre aussitôt Malaise qui est dans un état parfait! Alors que j’observe cette lame bien entretenue, Shinji en profite pour insulter le journaliste.

Je lui rends l’arme et je tente de lui dire « Bonjour! Je suis très heureux de te revoir » dans la langue du désert avec mon accent horrible et mon manque de pratique flagrant. Je me gratte l’arrière de la tête et je lui montre un air un peu déçu de l’état de ma prononciation.

Je lui explique que j’ai créé dernièrement une organisation qui a pour objectif d’aider les gens, principalement les démunis et les victimes. Je lui dis que notre groupe se nomme le Zen’Ryou et que, lentement, nous gagnons en renommé. Mes explications continuent alors que je retourne vers Boke.

« Le Clan Zen’Ryou a pour but d’aider les plus faibles ainsi que de capturer les criminels dangereux. Nous avons un code de conduite qu’il faut suivre, mais, outre ça, les gens sont libres de faire ce qu’ils désirent. Nous sommes alliés avec le Shozaichi et des discussions sont en cours pour faire la même alliance avec le village caché des Nuages. Je compte bien faire de même avec ton village, Shinji! »

Par la suite, nous montons tout deux sur nos montures respectives alors que le journaliste demande à être conduit jusqu’au village le plus proche pour qu’il puisse s’en procurer une lui aussi. Donc, avant même de commencer notre voyage, nous avons un détour à effectuer, mais je préfère ça que de devoir le trainer durant tout le périple.
Alors que nous nous mettons en chemin vers la cité la plus rapprochée, ce qui ne devrait pas nous prendre plus qu’une demi-heure, Shinji s’approche et me demande ce qui s’est passé avec mon frère. Une petite note émotionnelle chante en moi. Je sors d’un de mes carquois une gourde remplie de vin. J’avale une longue gorgée avant de la lancer à mon partenaire.

« Je me suis rendu à Konoha et j’y ai rencontré Satochi, un homme qui m’a aidé à investiguer sur mon frère. Au final, nous avons découvert qu’il s’agissait plutôt de quelque chose de plus gros qui impliquait plusieurs Katsuos et autres Samuraïs encore vivant de feu mon village, Osai, » dis-je sans prendre une seule respiration. « Donc, là, j’ai retrouvé ma sœur qui, par la suite, s’est suicidée devant moi. Ça n’a pas été facile même si elle avait tenté de me tuer. Elle m’a dit que d’autres Takus étaient à ma recherche et allaient faire en sorte que ma vie soit un enfer. »

Je réclame le contenant à mon ami et me lance une autre rasade.

« Bien, je me suis rendu à Osai pour enterrer ma sœur et tous les morts qui étaient restés là sur la montagne éponyme de nos ancêtres. Là, Takumaru m’attendait. Nous avons combattu et, alors que je l’ai blessé mortellement, il m’a avoué qu’il souhaitait que je le dépasse et que je mette fin à la folie des Katsuos. »

Une autre gorgée.

« Donc, maintenant à Kumo, j’ai tenté de découvrir ce qu’il s’est réellement passé dans mon village alors que j’avais quitté. Finalement, j’ai découvert que certains Samuraïs se terrent dans une montagne de Tetsu no Kuni. Cette nation est grande. Je dois en apprendre plus avant de m’y rendre, mais voilà où j’en suis. »

Après une quatrième gorgée, je redonne le contenant à Shinji.

« De ce que j’ai compris, ils lèvent une armée de bandits qui seraient entraînés comme des Bushis. Il reste à savoir si je peux m’en charger seul ou si j’aurai besoin d’alliés. »

L’agglomération qu’est la ferme géante de moutons qu’il y a au Sud de Kawa no Kuni est en vue. Le journaliste s’y rend aux pas de course. Nous avons à attendre qu’il trouve un cheval ou n’importe quelle monture pour accélérer nos déplacements à la sortie des murs de cette petite cité. Je regarde mon vieux frère et je lui demande si lui en a vécu beaucoup en un an.

Je repensais à ce que Taku m'avait dit sur son organisation pendant un instant de silence. Je ne pouvais qu'approuver la démarche noble qu'il essayait d'entreprendre mais de mon côté j'avais l'impression qu'il était un brin trop utopiste. Quoique... Au final il ne m'avait pas dit qu'il souhaitait éradiquer le mal de ce monde ou quelque chose dans ce genre-là! Ce qu'il désirait c'était traquer les criminels dangereux et protéger les faibles! Soit, d'accord! S'il réussissait ça soulagerait certains civils de Yuukan! Je ne voyais aucune raison pour me pousser à partager mes appréhensions sur son objectif ou son organisation tant que ça le rendait heureux et qu'il y croyait pour nous deux...

Je réceptionnai ensuite la gourde qu'il me lança et humai un instant son contenu qui se révéla être du vin. Il dégageait une bonne odeur et j'avais vraiment envie de le goûter voir de le finir mais je n'oubliais pas le sceau sur ma gorge. J'allais d'ailleurs faire remarquer à mon ami que je ne pouvais plus consommer d'alcool quand il m'expliqua ce qu'il s'était passé avec sa famille. Le suicide de sa soeur, la mort de son frère après un combat singulier dont il était sorti vainqueur, la poursuite de la recherche de la vérité sur ce qui était arrivé à son village...

Il n'avait pas vécu des mois faciles dernièrement et je comprenais mieux pourquoi je ne recevais plus de courrier de sa part. D'une certaine manière ce n'était pas grave du tout puisque l'amitié se suffit à elle-seule et qu'il n'y a guère besoin de l'entretenir contrairement à ce que certains pensaient. Mais j'étais quelque part soulagé de savoir qu'il y avait une bonne raison à cela et qu'il ne m'avait pas simplement écarté de sa vie. Ma présence à ses côtés pouvait en témoigner...

Il parla ensuite de Tetsu et des samouraïs qui s'y trouvaient avant de me retourner la politesse et de me demander ce que j'avais bien pu faire en une année. C'est un laps de temps relativement court quand on y pense mais c'était toujours impressionnant de voir tout ce qui avait changé. Je me remémorai un instant ma situation lors de notre séparation avant de me rappeler que tout ceci pouvait bien attendre un peu.
- "Désolé pour ta soeur et ton frère..." soufflai-je en posant un instant ma main sur son épaule. "Je suis loin d'imaginer ce que tout ceci t'a coûté!"
Je lui adressai un regard qui se voulait compatissant avant de formuler une réponse quant à mon propre vécu durant son absence:
- "De mon côté il s'est passé pas mal de choses, ouais!" approuvai-je. "Je me suis lancé dans une relation à sens unique avec une femme de mon village et ça c'est plutôt mal terminé! Petits soucis de communication on va dire..."
Je n'avais guère envie de m'étendre sur le sujet Yami alors que je faisais de mon mieux pour ne pas y penser. Il était plutôt indiqué de penser à des choses positives après une rupture. Enfin, si on pouvait appeler ça ainsi...
- "J'ai acheté un bar à Suna aussi!" repris-je avec plus d'enthousiasme. "Je te le ferai visiter si on t'accorde l'accès au village vu que c'est ce que tu sembles vouloir faire! Quoi d'autre? Heu... Ha oui, j'ai passé un examen Chûnin aussi mais j'ai refusé le grade. C'est trop d'emmerdes! Je suis aussi devenu l'élève de la Kazekage mais me demande pas comment parce que ça j'en ai aucune idée! Elle a sûrement succombé à mon charme naturel!"
Je plaisantais, évidemment! Le rire amusé que je lâchai à la fin de ma phrase pouvait en témoigner! Je baissai un instant le manteau sombre qui masquait mon cou avant de me tourner vers Taku:
- "Ha et j'ai arrêté de boire!" maugréai-je. "Enfin si on veut! Je me suis posé ce sceau pour que la moindre goutte d'alcool me fasse gerber! C'est plutôt radical je te l'accorde mais ça fonctionne bien! Trop bien, même, peut-être... Fallait que je me responsabilise qu'il paraît..."
Ouais, tu parles! C'est surtout que j'avais fait la promesse silencieuse d'arrêter de boire pour Yami! Cette dernière s'en était allée mais le sceau, lui, resterait encore un sacré moment! La poisse...
- "En fait tu sais il s'est passé des événements plutôt ennuyants à Suna ces temps alors la garde est sur les dents! Les étrangers ne sont pas vraiment les bienvenus. Encore moins qu'avant je veux dire! Je ne veux pas te faire de faux espoirs alors garde en tête qu'il est tout à fait possible qu'on ne te laisse pas rentrer! Même si c'est pour de bonnes raisons comme le renforcement de Zen'machin'truc..."
Il valait mieux être honnête même si je me doutais bien que ça n'allait pas l'empêcher de se rendre au village. Avec un peu de chance il arriverait à se faire accepter! Si ça ne tenait qu'à moi l'accès lui aurait été automatiquement autorisé mais vu que ce n'était pas le cas...
- "Bon il nous fait quoi le bras-cassé?" soupirai-je en jetant un coup d'oeil dans sa direction. "On va pas non plus l'attendre quarante-cinq ans! Il commence déjà à me les casser!"
Des bruits d'altercations s'élevèrent d'une écurie et je levai les yeux au ciel en comprenant que notre cher journaliste avait visiblement réussi à énerver quelqu'un. Il avait sûrement du marchander un peu trop ou quelque chose dans le genre. Quoi qu'il en soit nous étions responsables de sa protection et on ne pouvait décemment pas le laisser se faire exploser la tronche, si? Nous lançâmes nos monture dans leur direction et rejoignîmes l'entrée de l'écurie sans pour autant que je daigne mettre pied à terre pour voir de quoi il en retournait exactement.
- "Je te laisse gérer le soucis mon pote! Après tout c'est ton colis pas vrai?" m'amusai-je. "Bien du plaisir!"
Du courage, on allait en avoir besoin avec cet énergumène. L'idée de l'assommer pour le trimballer plus facilement et, surtout, plus silencieusement me traversa un instant l'esprit tandis que Taku allait voir la raison de ces éclats de voix. De mon côté je me mis à rouler un joint en susurrant de temps à autres des mots doux à mon dromadaire. C'est que ce n'était pas commode ces choses là en plus d'avoir une sale dégaine...

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Shinji est fidèle à lui-même. C’est la seule personne du monde Shinobi qui a les capacités pour dépasser pratiquement tous les autres et qui préfère ne pas avoir accès au rang simplement parce qu’il ne désire pas s’en faire avec les responsabilités. Alors qu’à Konoha j’ai rencontré tant de Genins qui désiraient devenir des membres de l’ANBU, des Jûnins effrayants et puissants, l’Akuzu qui en a la possibilité reste un Genin. Le borgne élastique ne cesse jamais de m’impressionner par sa capacité d’être lui, sans artifices, sans plus, simplement lui.

Il m’explique les hauts et les bas de sa vie au pays du Vent : son ex-amoureuse, son bar, sa cessation de boire et le fait qu’il soit devenu l’élève personnel du Kage de sa région. J’acquiesce silencieusement de quelques hochements, ne voulant pas l’interrompre. Toutefois, lorsqu’il énonce la difficulté de pénétrer dans l’enceinte du village, je réponds doucement qu’il venait tout juste d’avoir des désertassions à la Feuille et qu’ils m’ont laissé entrer quand même.

Après quelques minutes, Shinji réalise que le journaliste prend un très long moment à sélectionner sa monture. Soudainement, des bruits qui n’augurent absolument rien de bon se lèvent des étables. Mon frère d’arme et moi-même nous nous regardons pendant une seconde avant de nous mettre en chemin rapidement jusqu’à l’entrée de l’établissement.

Le borgne, d’un sourire arrogant, me signifie que j’aurai à réparer la situation seul. Alors que je glisse hors de Boke, lui, il se prépare une cigarette spéciale. Sourire en coin, je sais que je n’ai pas besoin de lui répondre. En fait, j’en sais beaucoup plus! Si danger il y a, Shinji sautera dans l’action pour m’aider, mais il ne veut pas se mêler aux problèmes du journaliste. C’est normal, d’un côté, puisque celui-ci veut faire un reportage choc sur sa nation. La simple présence du Sunajin est déjà suffisante.

« Je reviens, » dis-je quand mes pieds touchent le sol.

Rapidement, j’entre dans la bâtisse. D’un regard, je comprends ce qu’il se passe. Notre colis se tient devant ce que je suppose être le propriétaire qui, lui, tient une fourche haute dans les airs. Son fort accent fermier m’empêche de comprendre la totalité des expressions, mais j’en cerne la majorité : notre homme à protéger a insulté le vendeur.

« De quoi parlez-vous!? » Hurle le journaliste dans la trentaine.

« C’toi qu’y’est une bourrique, toi! Parce qu’y’est icitte pas de pas bons ch’vaux! T’y sais pas de quoi qu’c’est qu’tu parles, le petit! »

Je soupire longuement tout en m’approche. Je commence à croire que je devrais laisser Shinji s’en charger. Je revêts un sourire faux en m’annonçant.

« Pardonnez mon employeur! Voilà, prenez ça pour compensation et nous désirons simplement un cheval, n’importe lequel. »

Je lui une belle palette de billets et attrape les rênes d’un des animaux. Je tire le journaliste par le bras. Il se débat, mais je ne le laisse pas s’en aller. Il m’hurle des choses comme le fait que le fermier est une mauvaise personne et quelqu’un d’impulsif. Alors que je sors finalement de l’écurie, je laisse la corde à l’homme en ne lui donnant qu’un conseil.

« Monsieur, je ne sais pas réellement ce qui s’est passé. Je vous laisse une chance. C’est simple, si jamais une situation comme celle-ci se présente à nouveau, ce sera mon partenaire, ici présent, qui décidera de la meilleure façon de nous occuper de vous. »

Un clin d’œil pour Shinji en embarquant sur ma bourrique et je retourne à notre journaliste.

« Compris? Je veux simplement que tout se passe bien et doucement. »

Sans réellement écouter les réponses du journaliste, je m’attarde à ouvrir la carte que j’avais dans la poche. Je m’approche de mon ami pour choisir avec lui le chemin le plus rapide ou celui ayant le moins de dangers. Je range, aussi, par la même occasion, le vin de l’endroit d’où il venait.

« Tu en penses quoi? »

J'attendais Taku et notre irritant et irritable journaliste dehors quand mon regard fut attiré par un mouvement au coin d'une maison. Le temps de me tourner vers l'endroit et plus personne ne s'y trouvait. Pourtant j'étais pratiquement certain d'avoir perçu quelque chose. Est-ce que mon esprit me jouait des tours ou est-ce qu'il y avait réellement quelqu'un? Un animal peut-être ou alors un humain? Si j'avais bien compris notre colis avait pas mal d'ennemis à cause de ses articles et certains voulaient peut-être profiter de son trajet pour lui ôter la vie. Personnellement c'est ce que j'aurais fait alors pourquoi pas d'autres, hein?

Finalement je haussai les épaules avant de tirer de longues bouffées sur mon joint et cracher la fumée en l'air en faisant de petits cercles de fumée. Quelques instants plus tard Taku revenait avec le journaliste, tirant un cheval d'une main et l'intéressé de l'autre. Je soupirai en levant les yeux au ciel: si ce type n'arrivait même pas à acheter un cheval sans provoquer une altercation alors on risquait d'avoir pas mal de surprises avec lui pendant le trajet...

Mon partenaire lui indiqua que s'il recommençait à faire des siennes ce serait à moi de choisir comment le traiter pour que ça ne recommence plus! Et j'avais déjà quelques petites idées à vrai dire! Je fis un signe de la main accompagné d'un sourire au journaliste pour bien lui faire comprendre que cette perspective me ferait extrêmement plaisir et qu'il ne devait surtout pas hésiter à recommencer. Quant à lui je me demandais s'il allait apprécier de se faire tirer sur le chemin rocailleux pendant le reste du trajet. Et c'était pourtant l'option la plus agréable pour lui...
- "Pour faire simple, tu as tout intérêt à te tenir sage si tu veux pouvoir t'asseoir avant la prochaine plein lune..." ajoutai-je en guise de conclusion.
Je descendis ensuite de mon dromadaire pour consulter la carte que Taku venait de sortir. Ce faisant je lui tendis le pétard pour l'inviter à se servir s'il le désirait. C'était toujours plus agréable à deux et puis vu qu'il était pour la paix mondiale il devait sûrement apprécier ce genre de choses, pas vrai? Le côté peace and love du truc ne lui avait sûrement pas échappé.

En revanche j'étais beaucoup plus ennuyé quant au chemin qu'il serait avisé d'emprunter. D'un côté il y avait une route qui menait directement à la frontière de ma nation et qui nous ferait gagner pas mal de temps. De l'autre il y avait toujours la possibilité de se faire attaquer car ce chemin était trop évident. Que faire? Jouer la carte de la sécurité ou celle de la rapidité? Personnellement je me fichais pas mal de la survie de notre journaliste mais j'avais pour habitude de réussir les missions qu'on me confiait. Une façon d'améliorer un peu l'image désastreuse que les civils de Suna avaient de moi...
- "Je ne sais pas trop Taku..." avouai-je finalement après avoir envisagé toutes les possibilités. "La route du Nord semble la plus rapide mais on risque d'y rencontrer des problèmes! Nous ne sommes que deux après tout et il suffirait à d'éventuels agresseurs d'une seule flèche bien placée pour tuer cet abruti!"
Je me passai la main sur le menton tout en continuant de réfléchir quelques instants, puis:
- "En fait je crois qu'on devrait prendre celle du Sud! Elle est plus longue, certainement moins praticable mais au moins on pourra mieux se défendre vu qu'il y a moins de forêts sur le trajet. On aura une meilleure ligne de vue et puis cet endroit me semble pas trop mal pour passer la nuit!" ajoutai-je en désignant un point sur la carte.
Ça ressemblait à une paroi rocheuse qui devait sûrement abriter une grotte ou deux. Ce qui faciliterait la protection de notre colis pour la nuit et nous offrait un seul front si nous venions à nous faire attaquer. J'attendis la conclusion de mon collègue tout en reprenant la parole:
- "Je te laisse choisir, je ne connais rien du tout à ce pays si ce n'est qu'il y a des cascades, des arbres et pas de sable..."
C'était largement simplifié mais l'idée était là: j'étais en territoire étranger et si je connaissais Kaze comme ma poche il n'en était pas de même pour Kawa... Du coup ça me semblait logique de laisser le blond décider vu qu'il semblait mieux connaître cette nation que moi. Déjà que je me sentais mal à l'aise à cause de la température plus clémente du coin et de l'absence de dunes...
- "Allez, en selle!" ajoutai-je finalement à l'intention de notre journaliste. "On va pas passer des heures ici non plus!"
Je remontai donc sur mon dromadaire et notre trio pris la route de Kage choisie par Takusanken. Quelques minutes plus tard je me penchais vers le blond pour lui faire part de ce que j'avais vu quelques minutes plus tôt non sans m'être retourné auparavant pour vérifier qu'on ne nous suivait pas. Du moins en apparence...
-"Dis... Je crois avoir aperçu quelque chose pendant que je vous attendais! Je n'en suis pas certain mais il est possible qu'on ait déjà été repérés et qu'on nous suive! Garde ça à l'esprit et restons sur nos gardes!"
Notre progression se poursuivit pendant encore quelques heures et l'heure de camper approchait gentiment quand soudain le cheval de notre colis passa devant mon dromadaire. Ce dernier émit quelques blatèrements ce qui eut le don de faire peur à sa monture qui se cabra avant de partir au galop dans la direction opposée à la nôtre! Mais... Quoi? Je ne le savais pas mais les dromadaires faisaient peur aux chevaux! Ne me demandez pas pourquoi, c'est ainsi! Faut dire, c'est vrai, qu'une de ces bête à bosse est particulièrement moche! Mais tout de même...

Je me lançai à sa poursuite mais ma monture était incapable de rivaliser avec un cheval lancé au galop, ce que je compris très vite. Quant à la mule de Taku...
- "On a un sérieux problème, là!" reconnus-je en haussant les épaules.
D'une certaine manière j'avais envie de rire rien qu'à voir le journaliste paniquer en tentant de maîtriser sa monture. Mais je n'oubliais pas que chaque instant passé loin de nous le mettait en danger...

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Je connais Shinji depuis un moment déjà. Je sais qu’il est et restera tel qu’il est. C’est pourquoi je me doute bien que la tactique du bon protecteur et du méchant ninja fonctionnera bien sur le journaliste qui ne s’est même pas encore présenté. Ainsi, sans même avoir à le consulter, mon ami élastique comprend son rôle dans ce petit manège et l’accepte avec joie, en profitant pour envoyer une petite pointe verbale à notre cible.

Nous prenons quelques secondes pour décider du chemin à suivre et je décide de me ranger derrière l’avis du Akuzu, nous devrions passer par le Sud. Il y aurait plus de d’options si un affrontement avait à se produire et, de plus, le chemin nous permettrait de passer un peu plus de temps ensemble. Ceci étant dit, nous nous remettons en route avec, maintenant, notre plan d’action et une monture pour l’homme dans la trentaine à la plume si violente.

Lors du chemin, l’ancien alcoolique m’annonce que près de l’écurie, il a remarqué quelque chose d’étrange. C’est fort possible qu’il ne s’agisse que d’une ombre quelconque ou d’un animal, voire son imagination, mais les chances que ce soit un danger potentiel se doivent d’être prises en considération. J’hoche vivement de la tête pour lui signifier que j’ai compris.

En cours de route, j’échange encore quelques mots au sujet de diverses aventures, notamment sur la création du Clan Zen’Ryou, alors que mon partenaire m’indique qu’il serait probablement temps d’arrêter notre chemin pour la nuit. Me redressant un peu plus haut que ma selle, j’observe les alentours, cherchant un bon coin pour somnoler et nous détendre jusqu’au lever du soleil.

Un bruit m’importune!

Lorsque je me retourne, je vois Shinji lutter contre les mouvements étranges de sa bête et l’autre homme encore plus loin, au galop, qui avance terriblement rapidement. Les yeux ronds, j’entends mon partenaire dire d’un ton plutôt mou qu’il y avait un réel problème. Serrant les dents, je calcule la manière la plus rapide d’agir.

« Ah, c’est déplaisant! »

Aussitôt que j’ai fini de m’exclamer, je saute de Boke et je me mets à la course derrière le journaliste. Je sais qu’à pieds, je suis probablement deux fois plus rapide que mon cheval qui s’élance à toute vitesse. Je pousse du plus fort qu’il m’est possible sur mes jambes pour accélérer. Alors que mes pieds tapent le sol de manière rythmés, je réalise que je suis encore terriblement loin d’atteindre la rapidité de Yanosa sur l’île. Cet homme, il était rapide comme l’éclair, c’en était tout bonnement ridicule.

« À l’aide! Le cheval est brisé! Il n’écoute que dalle! »

Je m’élance et prends place derrière lui. Je tire sur les rênes tout en prononçant les mots magiques, ceux qui calment les cheveux peu importe leur entraînement.

« Wooooooh. Oooooooooh »

Je dois m’installer derrière l’homme pour lui sauver la vie, mais ce dernier gigote comme un poisson hors de l’eau.

« Qu’est-ce que! C’est du harcèlement! »

Il m’assène des coups de coude et, dès que son cheval est arrêté, il me pousse au sol. Évidemment, je le laisse me pousser et j’atterris sans problème sur mes deux pieds. Je regarde longuement celui qui nous a engagés pour sa protection.

« Il va falloir vous calmer, monsieur, » dis-je. « Votre protection devient difficile et ce ne sont pas les autres qui créent quelconque dangers. Si vous appréciez la vie, il faudra vous détendre un peu. »

Maintenant que son cheval est stoppé, je retourne au mien et reprends ma position.

« Il faudra investiguer, un peu plus loin, pour un bon coin de campement. Nous allons vers les montagnes? »

Taku géra le problème avec pas mal de classe et c'était plutôt chouette parce que je ne comptais pas lever le petit doigt pour sauver le journaliste. Je n'étais peut-être pas le mieux placé pour en juger mais si ce type s'acharnait à causer plus de problèmes que moi à la minute il méritait peut-être de mourir. Protéger une personne quand on en avait aucune idée de ce qui pouvait bien la menacer était déjà une gageur mais si en plus cette dernière commençait à nous mettre des bâtons dans les roues... Bon d'accord ce n'était pas vraiment sa faute puisque son cheval avait pris peur face à mon dromadaire! Mais rien ne m'empêchait de lui rejeter la faute dessus, non?

Je levai les yeux au ciel alors qu'il accusait le blond de harcèlement avant de lui décocher quelques coups de coude. Rien de grave puisque ce n'était pas un civil qui allait menacer l'intégrité physique d'un shinobi mais ce comportement était révélateur d'une volonté de ne pas nous faciliter la tâche. Ou alors il était simplement stupide mais j'en doutais: on ne devenait pas journaliste avec deux neurones qui se courent après...

Mon sang ne fit alors qu'un tour et je descendis de la chose qui me servait de monture pour me diriger d'un pas décidé vers le cheval de notre client. Arrivé à son niveau j'allongeai mes bras pour lui saisir le col et le faire chuter au sol, provoquant au passage une ruade sans incidence du canasson. J'avais envie de le frapper mais je me fis violence pour ne pas céder à cette agréable envie. Après tout il valait mieux qu'il arrive entier à la frontière de Kaze sans quoi ça allait encore me retomber sur la tronche...
- "Qu'est-ce que je t'ai dit, abruti?" vociférai-je. "Tu te tiens calme!"
- "C'est pas de ma faute c'est mon cheval qui s'est emballé!" se justifia-t-il en tentant de se libérer. "Qu'est-ce que j'étais sensé faire?"
- "Je ne te parle pas de ta monture! Taku t'a aidé alors la moindre des choses c'est de le remercier, pas de tenter de le cogner! Recommences encore une fois ce genre de trucs et je te jure que je te ligote à ton cheval!"
Je l'observai sévèrement encore un instant avant de le redresser et l'épousseter avec tout le calme dont j'étais encore capable. Quelques petites claques à la forme amicale mais au fond menaçant plus tard, il prenait à nouveau place sur sa monture que je traînais derrière-moi d'une main ferme sur sa bride. On allait le traîner derrière nous comme un chien en laisse et ça allait sûrement nous faciliter un peu la tâche. Le blond m'indiqua alors qu'il fallait trouver un endroit pour camper et proposa les montagnes comme destination.
- "Ouais ou en tout cas la falaise indiquée sur la carte!" proposai-je en retour. "Ça ne devrait pas être trop loin et avec un peu de chance on profitera d'un peu de repos avant le milieu de la nuit! Si l'autre truc ne nous met pas des bâtons dans les roues toutes les trois secondes, bien sûr!"
Regard appuyé pour l'autre histoire de lui rappeler que c'était bien à lui que je faisais référence au cas où ça lui aurait échappé. Ceci fait on déplia à nouveau la carte pour repérer l'endroit où nous nous trouvions et estimer le temps qu'il nous restait avant de parvenir à ces fameuses falaises. Peut-être encore une heure de route, voir deux à tout casser! Ceci fait nous reprîmes la route, Taku ouvrant le chemin suivit de notre journaliste. Je fermais la marche pour éviter que ma monture n'effraie à nouveau celle de notre client et éviter ainsi une nouvelle chevauchée fantastique. On avait eu de la chance cette fois-ci mais ce n'était pas dit qu'on en ait à nouveau si la situation venait à se reproduire...

Vu que la nuit était tombée et que les sons portaient beaucoup plus, notre trio resta silencieux jusqu'à finalement arriver devant un dénivelé assez imposant. Un véritable mur de roche se dressait sur notre route et s'élevait sur plusieurs dizaines de mètres vers le ciel en une véritable muraille naturelle. Un peu moins d'une heure plus tard nous avions trouvé une brèche dans la paroi et derrière-elle un semblant de grotte. Insuffisamment grande pour que nous puissions y cacher nos montures en plus de nos personnes mais tout de même assez spacieuse pour nous camoufler de la curiosité d'éventuels voyageurs.
- "On ferait mieux de ne pas allumer de feu!" proposai-je en observant les environs. "Vu que nous sommes probablement suivis ce serait plus prudent d'éviter de nous faire remarquer!"
Je doutais que cette précaution suffise si d'éventuels parasites nous collaient au basque mais c'était toujours ça de pris. On arnacha solidement nos montures respectives à un tronc d'arbre tombé, mon dromadaire placé un peu en retrait pour éviter de faire paniquer le cheval de notre journaliste. Puis ce dernier alla s'installer dans le renfoncement et s'endormit presque immédiatement après avoir rapidement cassé la croûte. Le sommeil du juste? J'en doutais...
- "Je prends le premier tour de garde mon pote!" indiquai-je au blond. "Prends un peu de repos et je te réveillerai quand ce sera ton tour!"
Ces pauses étaient l'occasion de papoter un peu mais si nous avions pas mal de choses à nous raconter le Katsuo et moi, nous n'en restions pas moins en mission. Et la nuit était souvent le meilleur moment pour lancer une attaque, les ténèbres couvrant la plupart des déplacements. On aurait le temps de discuter en journée le lendemain ou sur la route de Suna. Pour l'instant il valait mieux jouer la carte de la sécurité...

Les nuits dans le désert étaient froides mais sans humidité ou presque. Celles de Kawa étaient plus rudes de ce point de vue là et je dus m'emmitoufler dans mon manteau après avoir pris place dans les branches d'un arbre proche pour éviter de désagréables et réguliers frissons le long de mon échine. Les minutes puis les heures s'écoulèrent sans qu'aucune menace ne se manifeste directement bien que de temps à autre des craquements résonnaient dans les bois. Mais impossible de savoir s'il s'agissait d'un humain ou de la faune de Kawa en action puisque je ne connaissais rien de cette dernière. Quoi qu'il en soit aucune menace ne vint perturber la quiétude de mes heures de gardes jusqu'à ce que j'aille réveiller Taku en le secouant doucement.
- "Debout l'ami, c'est à ton tour!" l'avertis avec un large sourire lorsqu'il ouvrit les yeux. "Rien de spécial à signaler pour l'instant... Amuse-toi bien!"
Je ne me fis pas prier pour dérouler mon sac de couchage et m'y glisser non sans avoir tiré quelques bouffées sur le joint que j'avais consommé pendant mon tour de garde et décoché quelques coups de pieds à la masse endormie du journaliste qui se mettait à ronfler. Il était temps de prendre un peu de repos et de laisser au blond le plaisir de veiller...

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Notre emplacement n’était pas idéal, mais il était au moins protégé sur plusieurs directions. Le journaliste pourrait dormir dans la crevasse et le garde n’aura que cent quatre-vingt degrés à surveiller, ce qui est un avantage tactique considérable. Il sera probablement impossible d’attaquer par le haut, vu la hauteur de la falaise, et par les côtés. Un autre point positif est que notre cible sera au fond du trou! Donc, il lui sera impossible de faire quelconque idiotie.

Shinji décide de prendre le premier tour de garde, ce qui n’est pas de refus. La fraîcheur de la nuit et le voyage m’a drainé de mon énergie. Quelques heures de sommeil sont les bienvenus. Je le remercie grandement avant de finalement prendre place au bord de l’ouverture aux allures de grotte. Je pense au chemin qu’il nous reste à faire avant que mon ami du désert et moi-même puissions finalement nous détendre dans les dunes de sables. Alors que mon corps s’engourdi par le sommeil qui s’agrippe doucement à moi, je calcule le chemin qu’il reste. Tout dépendamment de notre vitesse de croisière, nous pourrons finalement arriver à notre destination quelque part entre demain après la tombée de la nuit ou le lendemain un peu après l’heure du repas.

Je me sens secouer, mais je ne sens pas d’hostilité.

J’ouvre mes yeux pour voir le visage de Shinji, souriant, m’expliquant que c’est maintenant à son tour de dormir. Je hoche de la tête et je prends quelques secondes pour bien me réveiller. Après un coup d’œil rapide au journaliste pour m’assurer qu’il soit encore en train de somnoler, je prends place devant l’ouverture.

Les premières heures sont réellement longues. J’observe à répétition des arbres, des monts, la route au loin pour finalement retourner à d’autres arbres. De temps en temps, je sors la carte pour voir quels sont les zones de danger potentiel sur notre futur chemin et, ensuite, je retourne au balayage visuel du paysage.

Après des centaines de balayages, quelque chose attire mon attention. Ça ne dure qu’une seule seconde, mais je suis certain d’avoir vu une lumière. Ce n’était certainement pas un feu, mais plutôt une sorte de clignotement, un flash. Je concentre mon attention dans cette direction pour tenter de voir ce que ça pourrait être.

Quelque chose, à ma gauche, se déplace très rapidement. Je ne sais pas ce que c’est ou même si c’est vivant, mais je me dois d’agir. Je saute de l’arbre et attrape Déshonneur. En tombant, le lance un œil à mes carquois qui sont toujours sur Boke à quelques dizaines de pas. Je serre les dents et espère ne pas en avoir besoin.

Je coure jusqu’à la source du mouvement. Au sol, je vois une sorte de canne comme celles dans lesquelles certains mettent de la nourriture pour la conserver. Je reste là pendant une seconde à tenter de comprendre pourquoi cet objet s’est rendu là et, surtout, comment. Ma tête se lève et je fais le tour en vitesse, ne voyant rien qui sorte de la normale.

L’objet se met soudainement à tourner et, surpris, je fais un bond vers l’arrière. Une épaisse fumée se met à sortir de l’étrange canne. Mon expression devient de plus en plus étonnée. Ne sachant quoi fait, j’hurle le nom de mon allié.

« Shinji! On a quelque chose, là! »

Mon regard se portait sur mon royaume! Et c'était un sacré royaume voyez-vous? En son centre se trouvait le lac Whisky, fierté de mon domaine! Quelques bateaux y naviguaient tranquillement et profitaient d'une douce brise pour étendre leurs voiles. Au loin se trouvait les montagnes de la fumée et leur point culminant, le Mont Pétard! De la neige léchaient leurs cimes comme pour marquer une sorte de frontière entre la terre et le ciel. Le ciel, justement, était d'un joli rouge qui donnait à l'ensemble une ambiance digne d'un rêve. J'étais le roi, le monarque de ces terres et tous me devaient respect et obéissance!

Je tournai la tête pour me retrouver face à une fraise qu'une charmante demoiselle dénudée me glissait dans la bouche. Je mordis à pleines dents dans le fruit et savourai comme il se devait son goût si particulier. Le tout en observant la généreuse poitrine qui dansait devant mon visage. Je glissai ensuite mes bras autours de la taille des deux charmantes créatures assises sur mes genoux et les embrassai à tour de rôle. Bah oui, pourquoi je m'en priverais? Après tout j'étais le roi pas vrai? Et ce n'était que justice que le roi ait droit à ce genre de... privilèges!
- "Qui c'est le plus beau?"
- "Vous votre Altesse, évidemment!"
- "Et je suis quoi encore?"
- "Le plus intelligent, le meilleur combattant du monde entier et aussi le plus robuste des guerriers! Vous êtes tout simplement un condensé de classe absolue!"
- "C'est bien ce que je me disais! Des fraise!"
Et hop, encore des fraises glissées dans la bouche par les charmantes créatures qui m'entouraient. Et pour en avoir, il y en avait! Des centaines de femmes en tenues d'Eve le long des milliards de marches qui menaient à mon trôle, symbole de mon autorité et de ma puissance. Quel joie! Je ne me souvenais plus comment j'étais arrivé là mais je ne regrettais en rien ma nouvelle position! Et en plus j'étais incroyablement riche! Il faudrait que je fasse construire un coffre-fort géant pour y empiler mes pièces et nager dedans! Oui, c'était une excellente idée d'investissement pour le bien de mes sujets!
- "Fraise!"
À nouveau mon ordre fut exécuté à la perfection et je savourai le liquide de ce fruit si appétissant qui coulait dans ma gorge! C'est alors qu'une espèce d'onde de choc plia l'herbe alentours puis coucha les femmes sur les marches avec un mélange de puissance et de douceur. Elles se mirent toutes à dire la même chose comme si elles faisaient partie d'un chœur:
- "On a quelque chose, là! On a quelque chose, là! On a quelque chose, là!"
Je fus écrasé contre mon trône, victime à mon tour de ce souffle dont je n'arrivais pas à expliquer la provenance!

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- "Shinji! On a quelque chose, là!"
- "Hum?"
J'avais bien reconnu la voix de mon blond d'ami mais je ne comprenais pas vraiment pourquoi il me réveillait pour me dire qu'il y avait quelque chose, là! Il y avait des choses partout, on en était entourés! Les yeux à moitiés collés et la gorge sèche à cause de me consommation élevée de cigarettes-qui-font-rire, je tentai un bref instant de me lever. Lorsque je sentis le froid me mordre la peau je renonçai cependant bien vite à cette option avant de me rouler en boule sous la couverture qui me protégeait de la fraîcheur de ce pays si détestable. Non, j'avais pas envie de me lever! Ça caillait trop! Sans vraiment comprendre ce qu'il se passait autours de moi, encore à moitié endormi, je pris tout de même le soin de répondre à Takusanken:
- "Passe-lui le bonjour à cette chose, là!" murmurai-je tandis que mon esprit retournait d'où il était venu.
<=====<>=====>

Et me revoilà sur mon trône! L'onde de choc était passée et tout le monde avait repris ses esprits! Une bonne chose! J'allais pouvoir m'occuper des affaires du royaume qui ne souffraient aucune attente!
- "Fraise!"
Haaaa, ça m'avait manqué! Un sujet s'approcha de moi pour venir quémander la promulgation d'une loi forçant toutes les femmes à s'habiller de la tête au pied! Quelle idée! Bon d'accord il y en avait certaines qui méritaient une telle sentence mais tout de même! J'étais pour le respect du beau sexe et je comptais bien le montrer à tous! On dirait ensuite dans les contrées les plus reculées de mon royaume quel bon souverain j'étais! Et on me livrerait encore plus de fraises!
- "Refusé! Elles devront se balader toutes nues pour qu'elle puisse prendre le soleil et profiter de la caresse de l'herbe sous leurs pieds!"
- "Mais, votre Altesse... Même l'hiver?"
- "Surtout l'hiver! Elles chercheront à se réchauffer comme ça et on sait très bien à quel résultat ça va mener!" confirmai-je avec un petit clin d'oeil!
- "Heu... soit!"
Et voilà qu'une nouvelle personne s'approchait à présent! Je détestais ces doléances mais elles faisaient partie de la dure fonction de souverain, je ne pouvais pas y couper! C'est donc en demandant une nouvelle fraise à l'une de mes favorites que je me préparai à une longue après-midi de blabla inutile...
HRP:

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Malgré la proximité d’un danger inconnu, je prends tout de même quelques secondes pour simplement regarder en direction du Sunajin, le sourcil relevé, alors qu’il se lève, marmonne quelques mots, et se rendort. Devant moi, un engin que je n’ai jamais vu tourne et tourne à une vitesse ahurissante en déversant de la fumée qui sent réellement mauvais.

Je ne sais pas si c’est un poison, mais je ne risquerai pas ma vie en respirant. Je retiens donc mon souffle, fait encore un tour des environs rapide du regard, et balance un coup de pied dans cette canne. Elle s’envole et rebondit un nettement plus loin. Je sautille sur le côté et pousse un long soupire tout en gardant le contact visuel avec l’emplacement où est tombé ce piège fumigène étrange.

« Shinji, » dis-je d’un ton un peu plus ferme. « Nous sommes attaqués, je crois! »

Je vois, environ à deux cent mètres plus loin, des éclats lumineux comme j’avais pu observer plus tôt. Je n’ai aucune idée ce que ça peut être, mais je me doute que dans quelques secondes, d’autres cannes atterriront près de notre location. Donc, je me concentre pour analyser la direction et le point de chute de ses projectiles. Dès que j’en aperçois un, je m’élance dans sa direction et, armé de Déshonneur, je le tranche en deux parties égales d’un simple mouvement sec et rapide.

Grave erreur.

Dans un éclat bruyant, je reçois une déflagration comme je n’en ai jamais senti. Mon corps est propulsé jusque contre la surface de l’espèce de muraille rocailleuse dans laquelle nous nous sommes cachés. Je me cogne assez brutalement, mais la douleur n’est pas si intense que je ne l’aurait cru. En fait, j’ai agilement positionné mes bras et jambes pour atténuer le choc en plus d’avoir expulsé mon air au parfait moment.

*Ne pas les trancher! Parfait, d’accord!*

Je secoue vivement la tête et serre d’avantage mon Katana.

« Shinji, » cris-je encore plus fermement. « Maintenant, s’il-te-plaît! »

Je vois, du coin de l’œil, une autre canne tomber vers nous. Elle est suivit de deux autres. Sans perdre une fraction de seconde, je coure jusqu’à l’endroit où je crois que ce bombes tomberont et je les frappe du dos de ma lame en faisant sûr de ne pas produire trop de force pour éviter de les détonner.

C'était merveilleux! Mon peuple reconnaissant donnait un grand spectacle en mon honneur! Flanqué de ma garde royale et de mes favorites, mon regard luisait tandis que savourais chaque miette de cette ode visuelle à ma gloire. J'avais troqué les fraises contre les olives et la bière contre le vin rouge mais la méthode d'ingestion restait la même: des demoiselles me les tendait et je n'avais qu'à les gober ou mordre dedans! J'étais enfin à la place qui me convenait et j'avais atteint le bonheur parfait! Que demander de plus? Sinon encore plus de femmes nues, d'olives et d'alcool?

Mais le décor changea bien vite et les jardins de mon palais s'assombrirent. Sourcils froncés, je levai mon royal fessier de mon trône pour découvrir l'origine de ce brusque changement de météo. C'est alors que je le vis: un énorme mur d'eau qui se dirigeait à toute vitesse vers mes sujets et moi! Il absorbait tout sur son passage et réduisait en miette les demeures qu'il percutait dans sa course aussi effrénée que terrifiante! Seulement j'étais un roi, moi! Et je n'allais certainement pas me laisser intimider par un peu de flotte! Ho ça non!
- "Recule, eau!" fis-je d'une voix impérieuse. "Ton roi te l'ordo... mbmlblblublbmlbb"
Le tsunami n'en avait visiblement rien à faire à vrai dire et je fus happé dans sa masse liquide tandis que je perdais la notion de haut ou de bas, de gauche ou de droite. Je fis de mon mieux pour reprendre mon souffle mais ce fut peine perdue. Une peur panique m'envahit...

<=====<>=====>

Je me réveillai en sursaut, complètement trempé! Je levai un regard noir vers le journaliste qui avait osé me balancer l'eau de sa gourde en pleine tronche! Non mais il était pas bien lui ou quoi? C'était quoi ces manières? Malgré la fraîcheur de l'air ambiant je me levai d'un bond pour me porter à sa hauteur et le repousser contre la falaise qui couvrait nos arrières. Cette fois il allait avoir droit à une correction digne de ce nom! Ho ça oui!
- "Tu vas regretter d'avoir fait ça, le gueux!" vociférai-je en levant le poing.
- "Arrêtez! Nous sommes attaqués! Je suis désolé mais votre coéquipier n'arrivait pas à vous réveiller alors bon... Aux grands mots les grands moyens!"
- "Et alors? Tu crois que ça te donne le droit de... Attends, quoi?"
Ma cible désigna de la main Takusanken qui donnait des coups du plat de sa lame contre des espèces de... cannes bizarres. Qu'est-ce que c'était que ça encore? Une sorte de jeu d'un autre pays? Ça ne ressemblait pas vraiment à une attaque conventionnelle en tout cas! Je le rejoignis en vitesse et l'imitai pour repousser ces étranges projectiles avant de voir de nouvelles lueurs un peu plus loin, à environ deux centaines de mètres. J'ai déjà vu des choses pareilles, on dirait l'éclat que produisent les canons Saibogu lorsqu'ils tirent. Est-ce qu'il s'agit du même genre de procédé?
- "Ça ne sert à rien d'attendre ici Taku! Il faut attaquer sans quoi on va se faire noyer sur une pluie de projectiles! Ha et au passage je faisais un rêve formidable alors réglons ça rapidement que je puisse retourner gouverner mon royaume!"
Encore à moitié dans les vapes mais plus ou moins réveillé suite à ma douche improvisée, je me mis à charger l'endroit d'où étaient tirés ces projectiles! Je ne sais pas qui nous attaquait mais j'avais deux mots à leur dire!
- "Journachose, va te planquer sur ta gauche, le long de la falaise! Il y a une autre fissure dans celle-ci, glisse-toi dedans! Allez, on se dépêche!" criai-je à notre client.
Je ne savais pas si Taku préférait rester sur place pour assurer sa protection ou m'accompagner pour déglinguer nos étranges assaillants qui n'avaient pas encore pointé le bout de leur nez. Mais la question ne se posa pas vraiment puisque une dizaines d'hommes armés d'épées et de lances se ruèrent sur nous, me brisant net dans mon élan. Bon et bien finalement il n'y avait pas besoin d'aller à eux puisqu'ils venaient à nous. Tant mieux, on gagnait du temps!

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Malgré le bruit de mes cris et de l’explosion, notre employeur le journaliste est nécessaire au réveil de Shinji. Après quelques secondes durant lesquels il s’est préparé au combat, je suppose, il me rejoint et semble de mauvaise humeur. Maintenant que mon partenaire est à mes côtés, nous pourrons contrattaquer comme il le mentionne, justement. C’est à ce moment que nos adversaires montrent leurs visages!

Je comprends finalement leur tactique rudimentaire! Il ne s’agissait que d’un voile de fumée pour se camoufler et nous attaquer dans le subtile. Je suppose que ces gens possèdent quelque chose qui leur aurait permis de voir dans le noir ou dans la fumée contrairement à nous. Néanmoins, cette partie de leur plan est tombée à l’eau, alors ils nous chargent à l’ancienne avec des armes de mêlée telles que des épées et des lances.
Un sourire apparaît sur mon visage.

Shinji a un bon réflexe et ordonne à la personne dont nous sommes responsables de prendre abris derrière une nouvelle paroi, un peu plus loin que celle que nous avions choisi. Personnellement, je n’ai pas vu cette cachette, mais je fais confiance au Sunajin. Alors que les soldats plus ou moins ordonnés s’avancent, je prends le chemin vers Boke et, aussi, mes carquois.

Les quelques dix assaillants ne s’occupent pas de moi et se dirigent directement vers l’homme du désert. Il ne me faut que deux ou trois minutes pour atteindre le cheval et attraper mon équipement, mais mon partenaire devra endurer plusieurs assauts durant ce temps. Pour la suite, je compte être proactif.

Avant de repartir, je jette un œil dans la direction où s’était dirigé le journaliste et j’entrevois la faille dont parlait l’Akuzu plus tôt. Personne ne semble se diriger dans cette direction générale. Donc, mon attention se retourne au combat.

Je vois encore quelques flashes provenant de la même source qu’avant. Sourcils froncés, je me mets à la course vers ces adversaires en espérant que Shinji puisse s’occuper des autres. Je sais qu’il est puissant et je connais son pouvoir, mais je ne sais pas s’il peut combattre plusieurs adversaires en même temps. Encore pire, je n’ai aucune idée de l’étendue des capacités des soldats qui nous attaquent.

La distance est facile à couper entre ma position et celle des lumières d’où provenaient les cannes. En à peine secondes, j’arrive au chemin où se trouve six hommes aux regards hébétés qui, avec eux, avaient des engins loufoques qui ressemble au puissant canon qu’avait ma sœur lorsqu’elle a tenté de me tuer dans la forêt près de Konoha.

Les hommes laissent tomber leurs tir-cannes et s’équipent de gourdins et de couteaux.

Je fais une mine de déception.

« Messieurs, » dis-je en retirant un cure-dent de ma poche. « Je vais faire dans le simple. Je n’aime pas particulièrement me battre. Dites-moi simplement quel est le but de votre assaut et qui vous envoie et tout le monde pourra retrouver les siens ce soir. »

Je place le cure-dent dans ma bouche et je prends une position décontractée même si, probablement à leurs insu, je suis prêt à lancer une grande quantité de lames qui pourraient les blesser gravement.

Taku avait opté pour l'option consistant à aller s'occuper de ceux qui nous bombardaient avec leurs étranges projectiles et je suppose que c'était la meilleure chose à faire. On réduisait un peu nos chances d'empêcher la mort de notre cher journaliste mais d'un autre côté on réglait le problème par les deux bouts. De toute façon nous ne pouvions que réagir à une situation imposée et non agir comme on l'entendait. Maintenant c'était à moi de m'arranger pour que les hommes qui nous chargeaient n'arrivent pas à atteindre notre client. Le temps que le blond s'occupe de la menace des cannes et vienne me rejoindre...
- "S'il y en a qui veulent abandonner c'est le moment!" avertis-je les types qui se ruaient dans ma direction. "Après c'est distribution générale de claques!"
Visiblement ils se foutaient de ma ô combien généreuse offre de reddition et je pouvais les comprendre: ils avaient l'avantage du nombre et de la surprise alors pourquoi se priveraient-ils d'attaquer? Je tirai mon katana de son fourreau et le fit tournoyer quelques fois dans ma main avant de dévier la lance d'un premier assaillant, tourner sur moi-même et planter ma lame dans la gorge de l'indélicat. Je la retirai d'un mouvement sec avant de reculer de quelques pas et attendre l'assaillant suivant. Enfin, les deux qui se présentèrent ensuite face à moi.

Un coup de pied calma l'autre un instant, le temps que m'occupe de son collège et que le retour de ma lame vienne lui ôter la vie. Un coup de poing élastique dans la trachée d'un autre réduisit le nombre d'agresseurs même s'ils restaient toujours plus nombreux. Pire encore, certains semblaient avoir vu le journaliste se planquer et trois hommes se dirigeaient à présent dans sa direction tandis que le même nombre s'interposaient entre eux et moi. Merde!

J'allongeai alors mes jambes pour leur passer dessus et me positionner devant la fissure dans laquelle se trouvait le journaliste. Entretemps les tirs de projectiles avaient cessé et j'en conclus donc que Taku était en train de s'occuper des lâches qui nous bombardaient à distance. Tant mieux, un soucis de moins! Les passes d'armes s'enchaînèrent à nouveau mais ces gens n'étaient pas des combattants confirmés - tout au plus des petites frappes engagées dans quelque bouge sordide - et ne pouvaient pas lutter avec moi. Les rares coups qui m'atteignirent furent absorbées par les propriétés élastiques de mon corps tandis que mes répliques se faisaient précises et mortelles.

Le dernier homme me chargea et je bloquai sa lame de la mienne avant de me préparer à lui ouvrir le ventre mais le journaliste me devança, plantant un poignard dans le coeur de l'assaillant. Ce dernier fut aussi surpris que moi: je n'avais pas soupçonné que ce journaliste pouvait avoir une certaine forme de courage en lui. Il ne maniait pas que la plume visiblement...
- "Quand on écrit le genre d'articles que je publie on doit savoir se défendre un minimum..." m'expliqua-t-il en haussant les épaules.
- "Je suppose, ouais!" approuvai-je. "J'aurais pu m'en charger seul mais tu mérites sûrement des remerciements. Alors... merci!"
- "Pas de quoi! Et je mérite aussi des excuses pour la façon dont vous m'avez traité à votre réveil tant qu'à faire, non?"
- "Ne pousse pas non plus le bouchon trop loin!" m'amusai-je malgré moi. "Retourne dans la fissure ok? Et cette fois n'en sors pas avant qu'on te le dise, d'accord? Je vais en garder l'entrée le temps que Taku revienne et on avisera sur la suite à donner à tout ça!"
Je m'adossai contre la paroi à côté de la cavité, bras croisés et sens en alerte. Il n'y avait plus qu'à attendre le blond en espérant qu'il ait pu régler le problème de son côté. Ce dont je ne doutais pas...

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Deux des hommes sautent dans ma direction avec l’habilité d’un jeune apprenti. Kennei pourrait faire une seule bouchée de ces gens. J’aurais réellement préférer ne pas avoir à les blesser, ce ne sont que des mercenaires qui désirent gagner leur pain. Inversement, ils acceptent des contrats malhonnêtes. Je me dois de les arrêter sans que les dégâts que je leur inflige ne soient irréparables.

Je me concentre sur une seule chose : ne pas ressentir le confort du combat. Il ne faut pas que je me laisse l’état zen venir à moi. Il ne faut pas que je désire plus que simplement en finir rapidement et sans blessure grave.

Et, en une seconde, mon sourire disparaît.

Mes sourcils se froncent.

La lueur disparaît, dans mes yeux.

« Je suis la vipère. »

Restant concentré malgré tout, j’attrape quelques Griffes des Trente Mains du Démon, la famille de Katana de mon plus petit carquois, et je les lance sans effort réel dans les jambes de mes adversaires. Le premier se coupe une large partie de la cuisse droite en plus qu’un mollet pratiquement complet tandis que l’autre subit une blessure beaucoup plus létale et s’ouvre l’intérieur de l’aine et s’enfarge violemment face contre sol et perdant fort probablement quelques dents. En voyant ça, les autres se sauvent en s’éparpillant, mais je ne l’accepte pas.

« Et la vipère mort sa victime. »

Je suis léger. Je ne transporte pas mes sabres outre ceux à ma ceinture. J’ai l’impression de me téléporter jusqu’à mes ennemis pour les mettre hors d’état de combattre. Le premier subit un coup du plat de ma lame en arrière de sa tête. Avant qu’il ne touche le sol, je me retrouve déjà à côté de son compagnon qui reçoit un coude vif et net sur le menton suivit d’un coup de manche résultat d’une dégaine rapide qui lui déplace la rotule. Je lance encore deux Katanas vers celui qui est le plus loin. Je ne regarde pas le résultat, certain de l’effet, et je plaque en quelques pas le dernier assaillant. Je l’assomme grâce à mon genou alors qu’il tombe au sol.

« Sans relâche, jusqu’à ce qu’elle soit morte. »

Du coin de l’œil, j’entrevois Traitrise et Malice qui pourfendent mon dernier adversaire. Ce dernier tombe aussi bêtement que les autres, probablement mortellement blessé.

« Chaque morsure produit un venin mortel. »

Je dois me dépêcher à leur donner les premiers soins avant qu’ils ne meurent, mais la pression du combat est encore forte dans mon esprit. Je dois réellement me forcer pour sortir de ce confort. Ma vision un peu embrouillé par l'adrénaline, ma première étape est de panser la blesser à l’intérieur de la cuisse de celui qui doit déjà voir perdu un litre de sang sans même broncher vu son état inconscient. J’en fais de même rapidement pour tous les mercenaires. Je range finalement toutes mes lames et transporte les hommes près de notre campement.

L’odeur de sang se mélange à celui de la rosée. Je secoue la tête remarquant que Shinji est vivant, mais qu’il est entouré de cadavres. Je dépose ceux que je transporte au sol et je me gratte l’arrière de la tête. En prenant mon bout de bois pour jouer avec, je m’adresse à mon vieil ami.

« Bon, tu ne leur as pas vraiment laissé de chance. Tu sais que je n’aime pas le meurtre, non? »

Je fais une mine déçu, mais je sais pertinemment que tous les Shinobis ne partagent pas mon point de vue. Je laisse planer cette question rhétorique pour aller voir s’il n’y a pas moyen d’en sauver un ou deux. Pendant mes recherches, je fouille aussi les cadavres pour voir si je ne trouverais pas un mot d’un employeur ou, carrément, un ordre de mission d’un certain groupe.

« Ne tue pas ceux-là. Nous pourrons les questionner! Par ailleurs, j’ai vu les engins qu’ils utilisaient. Ça ressemblait au genre de canon que ma sœur avait utilisé pour tenter de me tuer. Sais-tu ce que c’est? »

En voyant le blond revenir je remarquai assez rapidement qu'il traînait avec lui des blessés. Je fronçai légèrement les sourcils en me demandant pourquoi il en avait épargné autant, continuant de nettoyer la lame de Malaise avant de la glisser dans son fourreau situé dans mon dos. Je tape alors quelques coups avec une pierre contre la roche pour signaler au journaliste qu'il peut arrêter de se cacher et qu'il peut rejoindre l'air pure. Le soleil pointe presque le bout de son nez, annonçant l'aube. À regret je comprends que je ne pourrai pas retourner gouverner mon royaume cette nuit et que ce rêve ne se reproduira sûrement plus jamais. Dommage...

Taku semblait ennuyé par le sort que j'avais réservé aux agresseurs dont je m'étais chargé. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi à vrai dire mais je suppose qu'il avait ses raisons. Il me fit remarquer que je ne leur avais laissé aucune chance, ce qui me semblait plutôt compréhensible à vrai dire. Il enchaîna en m'accusant pratiquement de meurtre. J'avais rarement eu de désaccords avec lui mais même en amitié ce genre de choses arrivaient. Je respectais son avis et ne m'en formalisait pas. Mais je tenais à lui exposer le mien:
- "J'ai un doute là... Le meurtre ce n'est pas quand on tue quelqu'un qui ne vous a rien fait?" questionnai-je avec un sourire au coin des lèvres. "Parce que je crois que dans ce cas on peut parler de légitime défense! J'aurais pu leur laisser la vie sauve et simplement les mettre hors d'état de nuire comme tu l'as fait avec tes zigotos. Mais pose-toi la question: est-ce qu'ils auraient fait pareil si les rôles avaient été inversés? Honnêtement, je ne pense pas..."
S'ils étaient là c'était sûrement pour tuer le journaliste. Ils avaient toute ma sympathie pour ça mais leurs ordres étaient sûrement de ne laisser aucun survivant. Donc il était plutôt raisonnable de penser qu'ils comptaient nous faire subir le même sort. Où, en tout cas, qu'ils n'auraient eu aucun scrupules à faire de nous des dommages collatéraux. Ne nous avaient-ils pas bombardés avec leurs étranges projectiles? Ils ne comptait pas faire dans la subtilité, c'était évident. Je m'étais simplement contenté de réagir à ma manière. Pour autant l'avis de Taku m'importait et je réfléchis un instant à son point de vue avant qu'il ne me demande si j'avais une idée de ce que pouvait bien être les objets qu'ils avaient utilisés pour nous tirer dessus...
- "Franchement, aucune idée! Il faudrait que j'aille jeter un coup d’œil pour être sûr..." répondis-je, un brin emprunté. "Mais leurs lueurs m'ont fait penser à quelque chose qui ressemble à la technologie Saibogu! Normalement ce clan ne vend pas son matériel à des étrangers, il est trop important pour notre nation pour qu'il soit en libre service. Après peut-être qu'il y a un traître ou que certains se sont amusés à la copier! Mais je suis pratiquement certain d'une chose: si ça avait été des armes de première qualité comme celles des Saibogu, nous serions déjà morts! Tu peux me croire, elles sont sacrément efficaces dans leur genre. Tu pourras peut-être en avoir un aperçu si tu arrives à rentrer dans Suna."
J'espérais que ce serait cependant le cas. Ce type était honnête et je l'avais rapidement compris. Je pouvais me tromper, évidemment. Mais en général je jugeais plutôt bien les gens et j'espérais surtout ne pas me tromper sur Taku. En tout cas il pouvait compter sur moi pour l'aider à pénétrer dans le village si toutefois c'était en mon pouvoir. Je m'approchai de lui et lui décochai une tape amicale dans le dos:
- "Désolé si je me suis montré un peu trop... violent avec ces types! Je vois bien que ça te dérange alors jusqu'à la fin de cette mission je tenterai de me montrer plus... heu... mesuré, d'accord?" fis-je avec un sourire.
Bon ce n'était pas tout ça: l'aube s'était enfin levée et il valait mieux ne pas trop traîner sur place au cas où des renforts ennemis arriveraient.
- "La fouille a donné quelque chose?" demandai-je en observant tour à tour les captifs. "Et tu comptes faire quoi d'eux? Ils pourraient donner de précieuses informations à d'autres poursuivants! Comme par exemple la direction où nous sommes partis! Si tu veux mon avis il faudrait les achever en douceur même je te laisse choisir ce que tu comptes faire vu que ce sont tes prisonniers!"
Je lui laissai le loisir de répondre et de faire ce qu'il voulait d'eux avant de monter sur mon dromadaire et intimer l'ordre au journaliste de faire de même. Il était temps de reprendre notre route. Nous arriverions aux frontières du Vent dans la journée et nous serions alors sûrement plus en sécurité, le désert n'offrant pas vraiment de cachettes comme ces forêts qui nous entouraient...
- "En avant!"
Je pris la tête de notre trio pour montrer la voie, le tout en me roulant un petit joint pour agrémenter le début de journée...

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L’expression du visage de mon vieil ami Sunajin se trouve quelque part entre déception, irritation et confusion. Je suppose qu’il est déçu de m’avoir importuné, irrité par ma réaction généralement trop pacifique pour la majorité des Shinobi et confus par la voie que j’ai choisi, celle de ne pas tuer. Je comprends très bien ses réactions. Aussi, il faut que je lui explique. Il faut qu’il comprenne que ce n’est pas contre lui, mais plutôt un choix que j’ai fait d’être différent, d’avoir cette approche. Une fois qu’il a terminé de me proposer son marché, le compromis de faire attention pour ne se mesurer, comme il l’a dit, je prends la parole en tentant d’avoir le sourire le plus réconfortant possible. Je marche jusqu’à côté de lui et je dépose ma main sur son épaule.

« Shinji. Nous avons simplement des points de vue différents. Je ne t’en veux pas et j’accepte ta proposition avec gratitude, » dis-je en relâchant ma poigne et en retournant aux corps souillés de sang. « C’est simplement que j’ai choisi de ne pas tuer dans les mesures du raisonnable. Si la vie de quelqu’un est en jeu ou s’il n’y a pas d’autres options, c’est différent. Là, je croyais que j’avais le choix vu l’immense canyon entre leurs habiletés et les nôtres, » continue-je en sortant un bout de papier et une sorte de macaron. « C’est ainsi que mon clan fonctionne! Nous tentons de résoudre le plus grand nombre de problèmes tout en aidant les gens, principalement ceux qui souffrent dans les affrontements, et en évitant l’abus de force ou de violence. »

J’approche de nouveau de mon partenaire en lisant le message.

« Je comptais te proposer d’en faire partie, en fait. Toutefois, ce n’est ni l’endroit, ni le moment, car il y a plusieurs choses à expliquer pour que tu puisses prendre une décision éclairée! »

Je me rends compte rapidement que le langage utilisé n’est ni celui d’Osai, ni celui partagé par les nations. Espérant qu’il s’agisse de la langue du désert, je tends le message à Shinji alors qu’il s’enquiert de mon plan pour les prisonniers. J’observe rapidement l’insigne et, tout comme l’écriture, il s’agit d’un mystère pour moi. Je l’offre aussi au Sunajin. Ce mouvement semble intriguer notre journaliste qui s’en approche alors que l’homme élastique s’installe sur sa monture.

« Effectivement. Je comptais les interroger, mais il serait plus prudent de partir, » énonce-je tout en me grattant l’arrière de la tête. « Je suppose qu’il serait possible d’en traîner un ou deux avec nous et de les réveiller plus loin pour avoir un peu plus d’informations sur comment ils ont acquis ses répliques d’armement technologique du clan, Saibogu, dont tu m’as parlé. »

Hochant de la tête, certain de mon idée, j’attrape les quatre autres hommes et, un par un, je décide de les installer plus haut sur la falaise en utilisant les lames et lances des autres assaillants pour les fixer dans la muraille naturelle. Je me propulse le plus haut que je le puisse et je plante les personnes dans la roche. S’ils bougent trop, ils tomberont. Cette hauteur n’est pas mortelle pour un Shinobi ou un Samuraï, mais très dangereuse pour un mercenaire de basse qualité.

« Donc, par peur, ils ne pourront pas parler à leurs amis qui devront les faire descendre pour communiquer avec eux. »

Je reste une seconde à regarder l’état des blessés restant avant de les installer à l’arrière de Boke quand une idée apparaît dans ma tête.

« Ah, oui! »

Je me lance jusqu’à l’emplacement de mon combat et attrape les canons desquels, en fouillant un moment, je retire les cannes technologiques. J’analyse un bon moment la confection de ces engins en retournant sur mes pas et je comprends qu’il y a une sorte de mèche qui peut être utilisée pour déclencher le système. Usant de vitesse, d’agilité et de dextérité, je grimpe sur la muraille et installe ces objets entre les attaquants et les armes qui les tiennent en place. Donc, si les deux sont séparés, la corde sera tirée et la fumée sera activée dans un piège qui fera perdre beaucoup de temps à ceux qui nous poursuivent.

« Voilà, un petit piège fait en dix minutes! »

J’embarque sur mon cheval qui semble réellement découragé du poids de mes carquois en plus de celui des prisonniers. J’avance lentement vers Shinji et le journaliste et, en replaçant mon cure-dent dans ma bouche, je leur demande s’ils ont découvert quelque chose.

Je compris le point de vue de Taku sur le meurtre mais il n'en restait pas moins que je restais certain du bienfondé de ma démarche. Je lui décochai un petit sourire lorsqu'il me fit remarquer que sa vision des choses s'étendait à son clan et j'en fus plutôt soulagé à vrai dire. C'était toujours bon de savoir qu'il y avait des gens prêts à défendre les plus faibles et apporter un certain équilibre dans ce monde. Car justement, il y avait des gens comme moi qui s'en contrebalançaient. Je faisais de mon mieux pour protéger le peuple de Kaze mais ceux des autres nations m'importaient peu. J'avais voué allégeance à une nation, non à Yuukan. Et je n'étais pas aussi libre que Taku...

Je fus surpris qu'il compte me rallier à sa cause, donc. Je m'apprêtais à refuser mais comme ce dernier le fit remarquer, nous aurions le temps d'en discuter plus tard. Je m'accordai donc un délai pour voir de quoi il en retournait et ne pas lui donner une réponse trop hâtive et sans connaissance de cause. Pourtant Suna passait avant tout dans mon ordre de priorité et je savais déjà que je n'avais ni le temps ni les ressources pour vouer ma vie à une autre cause. Mais nous aurions le temps d'en parler à tête reposée, effectivement.
- "Oui, nous verrons ça une autre fois! Qu'est-ce que c'est que ça?"
Taku m'a tendu un mot griffonné ainsi qu'un macaron que je m'empresse d'observer. Les écrits me sont incompréhensibles bien qu'ils semblent avoir quelque points communs avec la langue du désert que certains nomades emploient encore. J'observe ensuite le symbole qui représente une dague plantée dans une pomme. Je n'ai jamais vu cette chose mais j'essaie d'en comprendre le sens tandis que notre journaliste semble être bien intéressé par les découvertes du blond.
- "Je peux?" s'enquit-il en tendant la main. "Je peux peut-être aider!"
- "Fais donc..."
Je lui tends donc les deux objets avant d'observer Taku de mon oeil valide accrocher les prisonniers à la falaise. Quelle perte de temps... Pourquoi ne pas tout simplement les achever plutôt que de les laisser suspendu ainsi? M'enfin j'ai promis au blond de réfréner ce genre d'idées et je reste donc mains posés sur mes cuisses à l'observer faire.
- "Ce symbole est celui d'un groupuscule qui opère à Kawa..." reprit le journaliste. "J'ai enquêté sur eux il y a quelques mois et l'article qui en résulté les a... fortement indisposés. Ouais, on peut dire ça comme ça!"
- "Et il est fier en plus..."
- "Pourquoi ne le serais-je pas alors que j'ai mis à jour leurs activités illégales?"
- "Qui sont?"
- "Trafic de drogue, proxénétisme, assassinat... Ce genre de choses quoi!"
- "Ha! Bon ben je comprends mieux la dent qu'ils ont contre toi! Tu as un don pour te faire des amis, toi, hein?"
- "C'est le métier qui veut ça..."
Je tire quelques barres sur mon joint tandis qu'il commençait à s'intéresser à la lettre. Il plissa les yeux comme pour mieux percer les mystères du texte qu'il lit. Ce qui lui prends d'ailleurs moins de temps que ce à quoi je m'attendais:
- "C'est un code qu'ils utilisent pour communiquer entre eux! Il rassemble plusieurs langues mais j'ai réussi à la décoder lors de mon investigation! Grosso modo, ces types devaient me capturer et vous tuer. lls devaient ensuite m'emmener à la frontière de Kaze pour me livrer à leurs commanditaires!"
- "Donc en arrivant à destination on peut compter sur un comité d'accueil? Super..."
- "Oui, on dirait! Qu'est-ce qu'on fait?"
- "Et bien on les zigouille! À moins que tu tiennes à garder cette épée de Damoclès sur ta tête?"
- "Heu... Pas vraiment, non! Ces types ne rigolent pas!"
On décida donc d'attendre Taku pour connaître son avis sur la question. Ce qu'il fit après avoir installé sur sa monture les prisonniers qu'il pouvait transporter et avoir installé des pièges sommaires mais qui allaient sûrement se révéler efficace. Le journaliste lui exposa ses découvertes et je tournai un regard appuyé en direction du blond:
- "Tu vois, on a bien fait de les tuer! Ce genre de types ne méritent pas la clémence vu le nombre de vies qu'ils détruisent avec leurs activités..."
Ce n'était pas une remarque à but incisif mais plutôt une simple constatation. Pour autant si Taku voulait éviter de donner la mort j'étais curieux de voir ce qu'il comptait faire face à une bande de types déterminés à le tuer lui et moi et à réserver sûrement pire à notre colis:
- "Une idée sur la manière d'aborder le problème? Si ça ne tenait qu'à moi on foncerait dans le tas et on tranche tout ce qui se trouve sur notre route sans aucune modération! Maintenant si tu as un plan pour éviter de massacrer ces enfoirés, je veux bien l'envisager..."
Je tira une nouvelle taffe sur mon pétard tout en l'invitant à exposer une éventuelle solution...

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J’écoute ce que mon ami du désert a à me dire avec les sourcils froncés. Je sais pertinemment qu’il ne le fait pas exprès, mais il continue à remuer le fer dans la plaie de nos différences idéologiques. Néanmoins, toujours silencieux, je me retourne et regarde les hommes au derrière moi et mes prisonniers. Shinji a partiellement raison; ce serait beaucoup plus simple d’en finir avec eux maintenant comme dans le futur. Cependant, je ne pourrais pas vivre avoir moi-même.

« Je comprends ton point. C’est logique, en fait. C’est objectif. Si on élimine le danger, il n’y a plus de danger, » dis-je, arborant un faux sourire. « Je pense plus loin. Je pense aux autres répercussions. Ces hommes-là sont peut-être de bons parents en besoin d’argent. Ils ne sont peut-être pas vicelards. Il y a des chances pour qu’ils ne fassent pas partie de l’organisation criminelle et qu’ils aient été engagés pour ce coup-là seulement, qu’ils soient pauvres au point d’avoir besoin de cet argent à tout prix. Il y a plein de variables que nous ne connaissons pas, » continue-je, alors que les premiers rayons de soleil par finalement par-dessus la forêt jusque dans nos visage. « Je sais que ce groupe criminel est vile, mais ce ne sont pas les soldats qu’il faut détruire, mais bien les têtes. Si nous capturons ceux-là, le groupe disparaîtra, » déclare-je en regarde Shinji droit dans les yeux. « Je ne peux pas être celui qui n'essaie pas de faire mieux, de penser plus loin, d'aider même ceux qui ne veulent pas. À quoi sers-je si je ne tente pas d'améliorer le monde? »

*Je peux sauver tout le monde,* me dis-je prononcer un seul mot. *Tous ceux qui le mérite, du moins.*

Sourcils froncés, mon regard retourne vers la route devant nous. J'espère ne pas avoir froisser l'Akuzu, car c'est vraiment la seule chose que j'espère qui n'arrivera jamais. Le visage plus sérieux, je me penche sur l’autre problème, celui de futur, celui de la petite armée qui nous attend. Alors que nos montures atteignent finalement le chemin plus ou moins en état, entre la chaîne de montagne et la forêt, un plan apparaît dans ma tête.

« Bon, voici ce que je propose. Je me charge de tout. Je vais assommer tous nos assaillants. Si l’un d’entre eux passe sans que je ne puisse m’en occuper, tu as le choix de la méthode pour protéger notre homme. Est-ce que c’est un plan convenable? »

Mon idée est simpliste, comme la plupart de mes idées, utopique même. Ce plan n’a aucune stratégie et prend en considération que mes compétences sont suffisamment élevées pour que je puisse réduire à néant une petite légion sans tuer une seule personne et sans qu’ils n’avancent assez pour devenir un danger pour celui que nous protégeons. C’est pratiquement prétentieux, mais c’est ainsi que je suis.

*Je sais que je peux le faire.*

J'ai l'impression que ce débat avec Taku sera sans fin et si ça ne me dérange pas, je suis en revanche déçu de ne pas pouvoir convaincre mon ami. J'ai l'impression que tôt ou tard sa foi en l'humanité lui sera préjudiciable et je ne veux pas qu'il aille à payer le prix d'idéaux qui à mon sens relèvent de l'utopie et de la douce rêverie. Pourtant je respecte son avis et ses argument se valent. Mais peut-être que c'est simplement ici, nous nous opposons sur ce point. Nous sommes proches mais pas des âmes sœurs. Et à ce titre il est tout à fait normal - voir souhaitable - que nous n'ayons pas les mêmes points de vue. Et puis tout ceci est également affaire de sensibilité, chaque personne appréhendant les choses de manières différentes. C'est cette vaste gamme de personnalités qui font la richesse - mais contribuent aussi à la déchéance - du monde dans lequel nous vivons...

J'avais quelques doutes quant au fait que la mort des leaders allait disperser les autres. Des hommes qui avaient décidé de servir des gens à la réputation douteuses et aux actes barbares pour de l'argent n'hésiteraient pas avant de trouver un nouvel employeur. C'était là leur nature, ce qu'ils étaient prêt à faire! Pas mal de monde avait une famille à nourrir et tous de ne devenaient pas criminels. Je voulais croire qu'il y avait d'autres moyens pour obtenir de l'argent que celui consistant à tuer des gens. Mais je n'avais pas d'enfants et je ne pouvais qu'imaginer ma façon de réagir. Quoi qu'il en soit je jugeais préférable de ne pas répondre. Ce n'était ni le lieu ni le moment pour un débat philosophique sur la nature humaine et la meilleure façon d'y faire face...
- "Nous en rediscuterons au coin d'un feu à l'occasion..." glissai-je donc avec un petit sourire. "Pour l'instant occupons-nous de mener notre colis à bon port et si possible en un seul morceau..."
Nous nous engageons finalement sur le chemin que nous avons quitté la veille et je fais de mon mieux pour que ma monture garde un bon rythme alors qu'elle n'est guère familière de ce genre d'environnements. Taku en profite pour exposer son plan et je comprends qu'il cherche à nouveau à limiter les pertes adverses. Je me fends d'un léger sourire qu'il ne peut pas voir en me disant qu'après tout ça ne me coûte pas grand chose. Nous ne sommes pas à Kaze et ces gêneurs opèrent sur un territoire étranger. Pourquoi m'en inquiéter?
- "Tout ceux qui passeront ta défense goûteront au tranchant de malaise! Et tu peux me croire, ils le sentiront passer!" répondis-je en haussant les épaules. "Mais je suppose que ça te donnera une motivation supplémentaire pour les empêcher de nous approcher n'est-ce pas?"
Je me retourne pour lui adresser un clin d’œil et un sourire pour lui faire comprendre qu'il ne doit pas trop s'attarder sur ce que je viens de dire avant de me concentrer sur le chemin et la présence d'éventuels ennemis. Je n'ai jamais été bon senseur et je ne le serai sans doute jamais. Je me base donc sur ce que mes yeux me montrent et les bruits qui pourraient détoner avec ceux de la forêt. D'autant plus que je ne suis pas familier de ce genre d'environnements, ce qui rend la tâche encore plus difficile...

Quelques heures plus tard, dans le milieu de l'après-midi, nous arrivâmes enfin à la frontière entre Kawa et Kaze. La vue du désert qui s'étale jusqu'à l'horizon me fait chaud au coeur et je savoure un instant ce spectacle avant de m'attarder sur la bande de types qui barrent le chemin quelques dizaines de mètres plus loin. Nous pourrions les contourner mais ça prendrait un temps fou et puis ils doivent sûrement avoir des guetteurs un peu partout pour leur indiquer notre position. Autant directement rentrer dans le vif du sujet...

Je me métamorphose en notre journaliste qui en retour a l'air franchement surpris. Ce qui m'arrache un sourire tandis que je lui explique qu'ils le veulent en vie et que je réduis ainsi les risques de mort qui pèsent sur moi. Et puis ça les distraira un peu et divisera leurs forces puisqu'ils ne sauront pas qui est leur véritable cible. J'accroche la bride de ma monture à un arbre et je tire Malaise pour en vérifier l'état avant de me tourner vers Taku:
- "À toi de jouer!" fis-je sur un ton neutre. "On s'avancera à découvert quelques secondes après toi et on suit le plan que tu as mis en place! J'espère que tu t'en sortiras ceci dit car je serai trop éloigné pour te prêter main forte au cas où tu serais en mauvaise posture! Bonne chance mon pote!"
Je lui décoche un claque sur l'épaule et un petit signe de la tête avant d'ordonner au journaliste de se rapprocher de moi et de ne pas me quitter d'une semelle. J'attends ensuite que le blond prenne les devant pour marcher dans ses traces quelques instants plus tard puis tenir une position un peu en hauteur au cas où des assaillants viendraient à échapper au blond. J'espère qu'il sait vraiment ce qu'il fait...

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Je vois que Shinji fait des efforts pour m’aider dans cette aventure. Je sais qu’il ne changera pas de point de vue, il n’est pas prêt pour ça. C’est la même chose pour moi. Si j’abandonne ces vœux, cette manière de vivre, je ne suis qu’un mercenaire aux cent lames avec un passé douloureux et un amour du combat sans limite. Je ne veux pas être cette personne. En rencontrant des gens comme lui, Kennei et Miyuki, j’ai réalisé qu’aider ce monde à évoluer, à passer dans une nouvelle ère, était ma voie.

Parfois, tout comme mon partenaire, je dois tuer. Je suis amené à le faire pour le bien du plus grand nombre. Je tente toujours de conserver ces morts à un strict minimum, mais si je suis dans l’obligation de le faire, je n’hésiterai jamais. Tuer une personne pour en sauver plus, tuer un monstre pour sauver un innocent, tuer un criminel pour sauver mes amis, ce sont là toutes des situations où je massacrerais mon adversaire sans scrupule. Inversement, si je peux éviter quelconque mort, quelconque blessure, je le ferai aussi.

La route, jusqu’à la frontière, est plutôt silencieuse et longue. Autant Shinji que moi-même venons, pour la première fois, de vraiment opposer nos valeurs et le reste de notre amitié sera teinté de notre manière de gérer cette situation. Pour l’instant, nous sommes plutôt en mode digestion. Nos opinions idéologiques sont différentes, mais ce n’est pas mal! Nous sommes uniques et nos idées peuvent entrer en choc sans que nous ayons à hausser le ton et à nous frustrer. Non, pour l’instant, je trouve que nous agissons de façon mature et c’est bien, car il y a trop d’amitiés qui meurent lorsque deux personnes ne sont pas exactement en accord et qu’ils ne savent pas comment en discuter calmement.

Après environ trois heures de chevauché, nous arrivons à la limite de la forêt et nous pouvons voir, devant nous, des dizaines de guerriers, mercenaires et soldats. Je peux les voir, loin, surveiller l’horizon. Le Sunajin m’exprime qu’il est temps de mettre mon plan à exécution et, en hochant la tête, j’accepte le défi. Je glisse hors de Boke, m’équipe de mes carquois et attrape les deux criminels sous mes bras. Mon cheval fait quelques pas sur le côté; il sait ce qui va suivre.

J’avance lentement, deux hommes tout en transportant mon colis plutôt lourd et, après cinq minutes de marches qui sont évidemment surveillés par tous les gens engagés pour nous assassiner, je m’arrête. Je laisse tomber les deux gaillards solidement au sol. Ils se réveillent aussitôt. Je m’approche d’eux et, le visage sévère, j’en fixe un.

« Allez, courrez. Dites-leurs comment j’ai éliminé toute votre petite assaut aisément. »

Ils se mettent à courir, apeuré par mon ton. Pendant ce temps, j’attrape un sabre lentement. J’attends qu’ils soient à la parfaite distance entre ma position et celle des autres. Je lance ma lame. Elle doit traverser aisément deux cent mètres. Sans merci, elle coupe la jambe d’un des deux coureurs. Je me mets aussitôt à hurler.

« Je peux tous vous tuer avant que vous vous rendiez à moi! Je ne vous laisserez qu’une seule chance de fuir. »

Une minute se passe alors qu’ils discutent sans que je n’arrive à distinguer un seul mot, mais j’ai déjà compris qu’ils n’accepteront pas.

« Je suis l’araignée, » dis-je pour moi-même.

Comme des barbares, ils s’élancent vers moi. Selon mes calculs rapides, ils doivent être une trentaine d’hommes et femmes armés de façon disparate. Alors que quelques-uns ont des montures, la majorité est à pied. Vraiment, c’est l’armée la plus ridicule que j’ai eu la malchance d’observer. J’attrape mon carquois et je saute vers l’arrière en penchant tout mon poids vers les côtés. Je fais un tour complet sur moi-même.

Michinaranu Bushidō : Ijiwaru - « La voie du guerrier immoral : Malveillance »

Taïjutsu
Il est possible, pour le Guerrier Immoral, de lancer très rapidement un carquois complet de Sabres (d'un maximum de 30) pour produire une sorte de pluie de lames. Tous ces Katanas se planterons nécessairement à quelque part comme dans un arbre, un mur ou, s'il n'y a aucun obstacle, dans le sol.
Technique gratuite
Technique de rang B

Trente sabres s’envolent dans une pluie métallique étincelante. Dès que mes pieds touchent le sol de nouveau, je laisse passer le poids du carquois vide sous poids et utilise l’élan pour pivoter rapidement. Avec ma vitesse, je fais une sorte de vrille légèrement au-dessus de la terre durant laquelle j’utilise mon seconde carquois pour lancer mes premiers projectiles.

Michinaranu Bushidō : Shuuaku - « La voie du guerrier immoral : Méchanceté »

Taïjutsu
Durant cette attaque, le Guerrier Immoral lance tous les sabres de son carquois (d'un maximum de 10) verticalement en direction de son adversaire ce qui a l'effet d'une sorte de mur de lames. L'idée est de mitrailler son ennemi de plusieurs sabres et de le clouer au mur s'il y en a un derrière.
Technique gratuite
Technique de rang C

Je tente du mieux que je le peux d’éviter les organes vitaux des mercenaires, mais ce type d’attaque n’est pas une science exacte. Alors que ces dix lames s’envolent vers dix personnes et que ma pluie de Katana cause l’effet habituel, celui d’effrayer les faibles, je termine mes sauts périlleux. Regardant droit devant, l’allure sombre, j’analyse la situation : environ la moitié des assaillants est arrêtée alors que l’autre fonce toujours vers moi.

« Vous êtes dans ma toile, » marmonne-je de bout des lèvres.

Michinaranu Bushidō : Bouryoku - « La voie du guerrier immoral : Violence »

Taïjutsu
Lorsque les sabres du Guerrier Immoral sont éparpillés sur le champ de bataille, il se déplace à une vitesse extrême d'un sabre à un autre en attaquant tous les ennemis qui se trouvent dans cette zone. De cette façon, il peut produire des dommages de rang C à plusieurs personnes en peu de temps et retrouver la totalité de ses sabres.
Technique gratuite
Technique de rang B

Mes sabres plantent ici et là, quelques-uns ont touché à des attaquants, mais ce n’est jamais l’objectif. Environ dix individus ont rentrés dans ma zone. Sans attendre une seconde, je dévore la vitesse entre mes lames en un instant, frappant puissamment les personnes qui se retrouvent dans mon cercle que je nomme ma toile. J’utilise le plat ou le dos de mes armes pour assommer les personnes ou briser leurs membres. En une seconde, je reviens à mon point d’origine, tous mes Katanas de retour dans leurs énormes fourreaux.

« Vous êtes piégés et je vous dévore. C'est toile est un tombeau. »

J'aimais bien être dans le rôle dans celui qui n'a rien à faire ou presque. Je me mis à bailler, pas encore remis de mon manque de sommeil à cause de la nuit précédente. Puis je m'étirai façon Akuzu, mes bras doublant de longueur alors que je lâchai un soupire d'ennui. Franchement? J'avais espéré que certains des hommes échapperaient à la vigilance de Taku et que je puisse m'amuser un petit peu en les achevant dès qu'ils se mettraient à menacer le journaliste. Ou moi-même puisque j'avais toujours son apparence. Ce dernier m'observait d'ailleurs d'un drôle d'air et, sentant son regard peser sur moi, je délaissai un moment le spectacle que nous offrait le blond pour me tourner vers lui:
- "Quoi?"
- "Bah rien mais... c'est quand même bizarre de me voir moi-même!" fit-il en me détaillant de la tête aux pieds. "Je ne me voyais pas si... enfin je ne me voyais pas comme ça!"
- "Les miroirs, tu connais?"
- "Je dois vraiment répondre à ça?" soupira-t-il.
- "Mmmh... non!"
Je reportai mon attention sur Taku qui semblait parler sans que je puisse saisir la teneur de ses propos. Grâce au pouvoir de mon clan je déformai mes oreilles pour les rendre plus grandes et ainsi tenter de capter ce qu'il disait. J'entendis le mot araignée puis toile et je me demandai un instant s'il n'avait pas perdu la raison. Peut-être qu'il chantait quelque chose ou qu'il récitait une sorte de poème guerrier de sa culture. C'était bizarre quand même...
- "Pourquoi est-ce qu'il a libéré les prisonniers en fait?"
- "Guerre psychologique, mon pote!"
- "C'était sensé faire peur aux autres?"
- "Ouais, c'était ça l'idée!"
- "Vous n'auriez pas fait pareil on dirait?"
- "Et bien pour être honnête je les aurais décapités avant de balancer leurs têtes sur leurs collègues! Quelque chose dans ce genre-là..."
- "Ha oui... heu... je vois! Pourquoi ne l'a-t-il pas fait?"
- "Et bien il semblerait que Taku ait encore foi en l'humanité..."
- "Pas vous?"
- "Hé non!"
Un nouvel instant de silence prit ses droits avant que je dévie du revers de ma lame une flèche qui nous était destinée. Hou les salauds, ils nous prenaient pour cibles! Bon d'un côté c'était un peu le but de leur déploiement de forces mais tout de même... Je n'appréciais pas ceux qui se battaient à distance et je respectais ceux qui venaient au corps-à-corps. Je considérais l'attaque à distance comme une forme de lâcheté et je me fais toujours un plaisir d'en faire des cibles de choix dans un affrontement. Mais j'avais promis à Taku de rester bien sagement ici et je n'avais guère envie de gaspiller de l'énergie pour me débarrasser des archers. Je me contentai donc de dévier leurs flèches avec toute la nonchalance qui me caractérisait...
- "Vas-y Taku, défonce-les!" criai-je pour encourager mon ami. "Réduis-les en charpie! Ha non merde! Heu... brise leur les jambes alors! Enfin fais tes trucs de pacifiste, là!"
Bref, qu'ils les immobilise sans les tuer! Je trouvais toujours cette retenue bizarre mais je ne la qualifiais pas de lâcheté comme la pratique de l'archerie par certains. Au contraire, c'était souvent plus compliqué de se battre sans chercher la mort de l'adversaire car il fallait frapper juste et retenir ses coups. Et dans ce domaine Taku s'en sortait remarquablement bien, il fallait lui laisser ça...
- "Tu veux une clope?" proposai-je au journaliste.
- "Je ne fume pas mais merci!"
- "Sérieux?" m'étonnai-je. "Tu sais c'est pas pire pour la santé que d'avoir des ennemis à peu près partout où on va hein?"
- "Et bien... peut-être oui mais..."
- "Bon ça va laisse tomber, fais comme tu veux! Après tout c'est ta vie hein!"
Il fronça les sourcils comme si je venais de lui dire que la cigarette était bonne pour la santé. Mais il jugeai préférable de ne pas relever tandis que je me fendais d'un sourire qu'il ne pouvait pas voir. Bon et bien puisque les rares flèches qui nous parvenaient s'écrasaient à une distance plus ou moins grande de nous vu la piètre qualité de leurs archers, peut-être qu'on pouvait trouver de quoi s'occuper en attendant.
- "Tu connais le Chi-Fu-Mi?" demandai-je en me tournant à nouveau vers lui.
- "Heu.. oui! Mais je ne suis pas sûr que..."
- "Ho allez, il faut te lâcher mon pote de temps en temps!"
- "Je sais bien mais on se fait tirer dessus quand même, là!"
- "Pas grave ça! T'inquiètes pas, je gère!"
Comme pour lui prouver mes dires je déviai une nouvelle flèche qui lui était destinée cette fois. Après un regard entendu à l'autre, ce dernier décida de finalement relever le défi! À la bonne heure! Ainsi donc une bataille acharnée s'engagea entre lui et moi. Peut-être un peu moins sanglante que celle que menait Taku mais tout aussi captivante et tendue pour les nerfs...

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Sur mes dix Katanas qui tournoyaient vers mes ennemis, sept ont touchés leurs cibles. Les dégâts sont encore à un strict minimum et je n’ai pas l’impression d’avoir tué qui que ce soit, sauf, peut-être, celui à qui j’ai coupé une jambe. J’aimerais pouvoir m’occuper de ses soins, mais je n’en ai pas l’occasion présentement. Parmi les pires blessés, il y a ceux qui ont pénétrés dans le cercle de la pluie de fer et qui ont reçu directement la chute des sabres. Les autres sont soit assommés ou ne peuvent agir puisqu’un de leurs os est brutalement cassé. Je me tiens droit, au centre de cette masse gémissante et grouillante de douleur alors que les huit derniers mercenaires encore en état décident tout de même de me charger.

*Pourquoi ne comprennent-ils pas? Partez!*

Ma rage est grande, contre eux. Moi qui tente par tous les moyens de conserver leurs vies intacte, ils décident tout de même de se jeter en face d’un être d’une force bien plus grande que la leurs. La moitié de mes derniers assaillants possède des épées tandis que l’autre me charge avec des genres de lances médiocres.
Je soupire longuement.

J’attrape simplement Froideur et Déshonneur et je me lance. Le premier reçoit un coude dans la gorge. Le second est dévisagé d’un poing avec le manche d’un Katana en plein nez. Le troisième a deux doigts de couper. Les deux genoux de la quatrième sont carrément du mauvais côté maintenant. Je disloque l’épaule du cinquième en plus de l’avoir entaillé plutôt profondément dans la cuisse. Le sixième est directement rendu inconscient d’un coup du dos de ma lame. Le septième, lui, se fait couper les nerfs et ligaments du creux du coude. Finalement, le dernier combattant commence à s’enfuir, mais ma rage est trop grande. Je rattrape le huitième et lui plante les deux sabres dans les pieds. Il ne peut pas bouger ni tomber.

Je m’approche de lui et, le regard noir de souffrance et hurlant la haine, je lui demande :

« Y a-t-il d’autres surprises? »

Et bien voilà, le soucis était réglé! Taku avait magistralement maintenu nos ennemis à distance du journaliste sans leur ôter la vie. Certains étaient dans un sale état mais tous allaient se remettre. J'avoue que je fus un peu déçu de ne pas pouvoir tuer moi-même l'un d'eux mais il fallait savoir être bon joueur et voir le côté positif des choses: nous avions gagné! Et sans trop forcer en plus. Je n'avais quasiment rien fait lors de cette mission mais ça rendait la chose encore plus délicieuse. Nous l'avions pratiquement menée à bien et maintenant il était temps d'en récolter les lauriers. J'avais hâte de rentrer à Suna et passer une soirée tranquille au milieu des putes et des drogues...
- "Et bien voila une affaire rondement menée pas vrai?"
- "Nous ne sommes pas encore arrivés!"
- "C'était le dernier endroit pour nous bloquer la route! Maintenant c'est le désert et ici c'est chez moi! Ils n'arriveront pas à nous retrouver tu peux me croire!"
- "J'espère que vous dites vrai!"
- "Merci, ta confiance me va droit au coeur..."
Après avoir récupéré nos montures nous rejoignîmes Taku qui avait immobilisé un adversaire en lui plantant des lames dans les pieds. Une manière efficace s'il en est... En passant derrière-lui je lui décochai une tape sur l'épaule afin de le féliciter pour son travail. Il avait écarté la menace à lui-seul et m'avait fait profiter d'un spectacle impressionnant. Je le savais doué mais pas à ce point dans le maniement des katana. Lui comme moi avions bien changé depuis notre première rencontre...
- "Crache-le morceau ou je te coupe le zgeg!" intervins-je alors dans l'interrogatoire. "Mon pote t'a demandé s'il y avait d'autres surprises! Alors?"
J'apposai le bout de Malaise sur le virilité du captif qui fini par craquer et avouer que nous n'étions plus en danger. La troupe que le blond venait de décimer était la dernière tentative de l'organisation pour tuer notre cher journaliste et le chemin vers Kaze nous était à présent donc grand ouvert. La suite allait être du gâteau. Je levai ma lame vers la gorge du type avant de jeter un regard à Taku et me raviser: c'est vrai, pas de morts...
- "On ferait mieux de se remettre en route! On sera à la frontière d'ici une heure ou deux et toute cette histoire sera réglée!"
Après avoir donc laissé le choix à Taku quant au sort de notre prisonnier et le loisir de lui poser d'autres questions s'il le désirait, on se remit en route. Notre chemin flirta un temps entre les environnements bien différents de Kaze et Kawa jusqu'à ce qu'on arrive au poste frontière où nous devions laisser le journaliste. Un peu avant qu'on y parvienne je pris le journaliste à part:
- "Je sais que ton travail est de rapporter la vérité! Mais ne va pas non plus dénigrer ma nation en cherchant absolument ses pires défauts! Regarde aussi les choses positives et tu verras que les choses ne sont pas toujours aussi terribles qu'elle semble l'être!"
- "Je rapporterai ce que je verrai, ni plus ni moins!"
- "Ouais, je m'en doute!" soupirai-je. "Mais on voit souvent ce qu'on a envie de voir... Alors voila comment ça va se passer! Tu vas sûrement fureter un peu partout et pondre un article à sensation. Tu vas ce faisant gagner un palier de renommée mais aussi te faire pas mal d'ennemis. Et tu peux me croire quand je te dis que tu n'as pas envie de me compter parmi eux!"
- "Des menaces maintenant?"
- "Une mise au point plutôt..." fis-je avec un sourire en coin. "Toujours est-il que je te connais et que j'ai la rancune facile! Chie sur Kaze et je te retrouve, te le fais payer puis te tue!"
- "Je dois m'inquiéter alors je suppose?"
- "Ça dépend de toi... Mais s'il te prenait l'idée de jouer à l'idiot alors garde simplement en tête que je ne suis pas comme ces types qui nous ont attaqué en chemin! Si je veux que tu crèves, tu crèveras! Et certainement bien plus vite que tu ne le crois..."
Je lui décochai une tape qui n'avait d'amicale que le nom avant de rejoindre Taku qui avait pris un peu d'avance. On régla rapidement les formalités en rapport avec notre arrivée avant d'expliquer en détail le cas du journaliste. Il fut alors placé sous l'autorité des shinobis affectés à la surveillance des frontières, comme le contrat le stipulait. Nous étions débarrassés de notre colis et avions retrouvé la liberté! J'adressai un clin d'oeil au journaliste alors qu'il nous quittait pour lui rappeler ce que je lui avais dis quelques instants plus tôt!
- "Une affaire rondement menée mon pote!" glissai-je à Taku avant de m'éloigner.
Nous allions pouvoir désormais profiter de nos retrouvailles sans la pression que notre mission nous imposait. J'avais comme dans l'idée qu'on allait pas mal philosopher sur le respect de la vie et de la valeur à accorder à celle d'autrui...

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