Mon dieu qu’est-ce que mes pieds me font mal… Est-ce que je vais pouvoir arriver jusqu’au portes du village ? Si ça se trouve je vais même pas réussir à y arriver et j’aurai quitté la base du clan, enfin, des 10 guignols restants, pour rien. Si ça se trouve je vais m’écrouler juste devant les portes et on ne me laissera pas rentrer, refusant un alliance avec quelqu’un de si faible qui tombe juste avant d’arriver. Peut-être même que j’aurais plus de pieds et que ma vie de shinobi sera finie… Ou alors ils seront tellement abimés que plus aucun garçon ne voudra faire de bisous dessus. Je devrais faire de la chirurgie et ça coutera cher. Est-ce que ça existe même de la chirurgie pour les pieds ? Ca coute surement la peau du cul… Et alors je devrais aussi me faire une chirurgie des fesses, et ce sera encore plus cher et…et… Bref. J’ai mal aux pieds.

Ca fait au moins quatre jours que je marche vers ce foutu village, quelle idée aussi de le placer si loin. Endroit stratégique, avantage militaire et blablablabla. En attends moi je suis fatiguée ! Puis en plus j’ai faim, je suppose qu’ils ne vont pas faire de barbecue d’accueil pour les nouveaux venus … les radins. Un bon gros steak sauve provençale ne me ferait pas du mal là ! D’ailleurs ces pensées font gargouiller mon estomac dans tous les sens. Super subtile la kunoichi. Je crois même qu’on peut m’entendre à dix kilomètres à la ronde tellement je crève la dalle.

Bon ici à gauche et normalement je devrais voir les portes de loin. Alors, à gauche… et oui ! Elles sont là ! Comme des anges prêts à m’accueillir au paradis avec les bras ouverts et du vin et du pain (et du boursin) à volonté. J’y suis presque ! Plus que quelques pas ! Peut-être que finalement je ne devrais même pas me payer toutes ces chirurgies différentes ! Que le ciel soit loué. Hallelujah mon frère, amen, et tout le bazar. On m’interpelle aux portes pour être fouillée et connaître mon identité, bien sûr bien sûr. D’ailleurs le garde qui me fouille prend un malin plaisir. Ce vieux salaud voulait sûrement juste me tripoter. Encore un qui est frustré de sa vie sexuelle avec sa femme banale et qui va tripoter les fesses des petites jeunes femmes ailleurs. Tous les mêmes ces nigauds.

Pour finir on me laisse quand même rentrer à Shozaichi après avoir vu tout mes papiers, pris mon nom, etcetera etcetera. Je mets un pied dans le village, le gauche, et… Non effectivement pas de barbecue. C’est triste. La vie est tellement triste. En plus je ne dois pas avoir l’air jolie jolie, la mine déconfite, des cernes jusque parterre. Je suis au top de ma forme quoi ! Bon me voilà à l’entrée. Maintenant je vais où ?

Là une pensée me frappe, une peur m’envahit. Je n’ai nulle part où aller, je vais devoir me trouver un truc à louer pour dormir et en plus je ne connais pas le coin. Je suis dans la bonne grosse bouse en fait. Merde, je n’avais pas pensé à ces détails là… Je regarde autour de moi, que des vieux boucs qui ne semblent pas près à m’aider et qui ne me voient sûrement pas sans leurs lunettes. Fuck fuck fuck ! Je fais quoi moi ?!

Je déambule-bule-bule-bule encore dans les rues, regardant autour de moi comme un enfant qui voit le monde pour la première fois. On ne peut pas dire que j’avais beaucoup été dans les grands villages de shinobi. Du moins pas pour autre chose que pour aller voler dans les étalages ou dans les poches des gens. Mais cela restait tout de même très rare, notre clan préférant s’en prendre plutôt aux shinobis voyageurs. En fait, toutes ces nouveautés me font quand-même un peu peur, ridicule je sais pour une shinobi qui ne devrait avoir peur de rien. Mais qui a réellement peur de rien ? Personne ! Ha !

Perdue dans mes pensées je marche encore vers euh, nulle part avant qu’une ombre ne tombe du ciel et atterrit devant moi. Quoi ?! Qu’est-ce qu’il vient de se passer ? C’est quoi qui est tombé là ? Et devant moi se trouve… un ange ? Non ce n’est pas possible, arrête de faire ton idiote Yume. Mais il ressemble quand-même vachement à un ange ! C’est sûrement un ange venu du ciel pour m’aider ! Mon cœur bat encore la chamade dans ma poitrine, je me suis bien saisie sur ce coup. Une voix pure et innocente vient me titiller l’oreille, quelle belle voix, sans désespoir, sans rancune, comme celle qu’on entend de la plupart des shinobis. Elle provient du garçon angélique qui s’est posé devant moi.

Tant de questions en si peu de temps. Wow ! Et moi qui croyais être une des seules qui était si bavarde et curieuse que ça ! On aurait pu dire mon petit frère, si j’en avais un, qui se tenait là devant moi ! Et en plus il me propos un sachet de bonbons… Moi je vous le dis, cet enfant a été envoyé par le ciel. Ces cheveux blancs me font penser aux miens, et ses grands yeux remplis de curiosité me font sourire. Un sourire qui n’avait pas traversé mon visage depuis longtemps. C’est à peine si je vais commencer à saigner du nez tellement qu’il est mignon. J’ai juste envie de le kidnapper et de le garder chez moi à tout jamais ! Mes mains prennent le sachet de bonbons qu’il m’a si gentiment proposé.

« Bonjour toi ! Et merci beaucoup ! » Lui dis-je en souriant. Je prend quelques bonbons du sachet et les mets dans sa main pour qu’il puisse mâcher dessus en m’écoutant. « Tiens, on partage… »

« Je m’appelle Kanzashi Yume, et comme tu l’as bien deviné je suis nouvelle. Je viens de quitter mon clan qui se trouvait à Kusa no Kuni donc je ne connais pas du tout Shozaichi. Donc ce n’est pas la forme non, on va dire que je suis un peu fatiguée. » Je me penche vers lui, comme pour lui faire une confidence et lui dis dans son oreille : « et à vrai dire, j’ai un peu peur d’être ici toute seule… »

Je me redresse, le regarde dans les yeux et sourit gentiment. « Comment tu t’appelles toi ? Tu ressembles à un petit ange ! Tu habites ici alors ? En tout cas je te remercie d’être venu à moi ! » Deux esprits bavards se rencontrent.

Il m’a l’air tellement gentil, j’ai juste envie de lui faire un gros câlin et de l’emmener avec moi manger un bout ! Comme si tout d’un coup ce jeune garçon devant moi faisait ressortir mon esprit de grande sœur.