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Alors que dans la nuit glacée se portent les vents de l'Hiver jusque dans les contrées de l'île cendrée, Hai No Kuni fait parler de lui. Les monts et vallées qui le parcourent ne laissent plus apparaître les larmes grises de la Terre. Depuis des temps anciens et presque oubliés, nul n'avait vu de ce spectacle à Ra 'Oni, un des volcans de l'île, et aujourd'hui, un trésor risque d'apparaître, selon une prophétie.

Il est dit que le trésor est gardé par une petite armée d'un ancien seigneur mort après un bain de lave. Mais après des siècles enfermé dans le volcan, il revient de temps à autre pour tenter d'envahir les terres de l'île. Mais cette partie de la légende est oubliée et seule celle de la récompense demeure. A vous chacun de trouver indices et marques pour tenter de récupérer ce mystérieux trésor !



Volcan et trésor. Au moins, ça avait le mérite de différer un peu des habituels clichés. Parce que le coup de l’île déserte avec une croix sur une carte, ou bien une grotte abandonnée qui avait été utilisée par d’anciens brigands, selon les rumeurs… Combien de personnes ont parcouru le désert de part en part en espérant que le déplacement du sable et des dunes ne révèlent une caverne encore inexplorée et recelant des montagnes de trésors oubliés ? Comme si on enterrait des empereurs des dans tombeaux royaux, avec toutes ses richesses, avant d’en sceller l’entrée secrète…

J’ignorais que l’on prenait encore considération de ce type de rumeurs et de missions. En fait non, il ne s’agissait pas d’une rumeur cette fois, mais d’une légende… Grand changement. Voyons le bon côté des choses : je n’allais pas bouffer du sable à longueur de journée cette fois. Un trésor et un volcan… Qu’est-ce qui faut pas inventer. Et si le volcan se met en route, le trésor devient quoi ? Imaginez qu’après un énième pillage, on rentre et on remarque que nos richesses ont été fondues… A tous les coups, on en sortirait d’humeur volcanique…

Hai no Kuni… Un pays au passé douloureux. L’ancien repère de Makka et une grande guerre s’y déroula. Le pays ne s’en était pas encore remis. A certains endroits, on devinait encore les vestiges de la guerre et du massacre. Bien que cela remontait à quelques années déjà. Un pays qui ne me manquait pas. La dernière fois que j’étais venu, c’était pour enquêter sur la disparition de Kenji, notre ancien Kazekage. Bon, le paysage était déjà moins dévasté à l’époque. Ils s’en remettent tout doucement…

Je continuais ma route jusqu’au premier village, où je tentais de me faire discret en rejoignant la taverne du coin. J’avais participé à la guerre, j’étais donc en parti coupable de l’état du pays… Pourquoi la taverne ? Parce qu’il n’y avait rien de mieux pour les rumeurs. Si celle d’un trésor est parvenue jusqu’à Kaze no Kuni, j’obtiendrais peut-être d’autres informations ici ?

« Un trésor au volcan ? Ouais, on m’en parle souvent. Des hommes partent, mais personne ne revient. Allez savoir pourquoi. Ils n’ont rien trouvé et ont trop honte de repasser par ici, ou bien ils ont trouvé quelque chose, et à ce moment-là on ne retourne pas s’en vanter dans une taverne. »

Le genre d’information un peu dangereuse pour soi-même. Je n’avais donc aucune piste pour retrouver l’un des anciens chercheurs de trésor. Parce que si l’or avait déjà été trouvé, je ne risque plus de récupérer grand-chose. Bien que je ne croyais pas forcément à cette légende, une mission demeure une mission. Puis, avec la crise mondiale liée aux Furyous, un peu d’argent ne peut qu’aider le village et le pays. Cette rumeur pouvait très bien avoir circulé uniquement dans le but de rameuter des touristes d’ailleurs.

Il ne restait plus qu’à fouiller directement le lieu concerné. Si les hommes ne parlent pas, ce sera peut-être le cas de la roche ?

Je n’appréciais pas véritablement ce type de mission. Un truc basé sur des légendes… Ca fait pas sérieux quoi. Mais vu qu’un village digne de ce nom se devait d’obtenir le maximum d’information sur le maximum de choses banales comme celle censées être extraordinaires… Je comprenais pourquoi le Yondaime voulait en avoir le cœur net. Je comprenais également pourquoi c’est un membre du Satoru qui est envoyé sur le terrain. Lorsqu’il est difficile d’évaluer le niveau de difficulté qui sera engendré par une mission, autant envoyer quelqu’un d’apte, de compétent. Si bien entendu, la réussite, au premier coup, de la mission est ce qui est attendu.

Je m’étais affairé, préparé comme je le faisais habituellement. Mon ninja-tô, en place bien rangé dans son fourreau attaché sur mon dos. Je finissais de porter mes protège-tibias avant de chausser mes chaussures. Je m’observais. Tout était en place : les gants de protection, les étuis à utilitaires, une petite sacoche sur le côté. Impeccable. Portant mon bandeau kumo sur l’épaule droite tel un brassard, je sortais de chez moi avant de me rendre aux portes du village. Un petit périple m’attendait jusqu’à l’île voisine du pays de la cendre.

Je disposais de deux jours pour chercher quelques informations avant le jour fatidique où, selon la légende, un trésor devait apparaître au sein du volcan de Ra’ Oni. Oui, bien entendu, ce trésor était protégé par une armée ancienne d’un soit disant seigneur mort tué par la lave, mais qui accorderait du crédit à ce passage de la mission ? Je gardais en tête cette pseudo information, mais décidais de ne pas l’inclure dans mes analyses. Étais-je laxiste ? Peut-être. Mais entre nous, une armée enfouie dans un volcan… Voilà quoi !

Un peu plus de vingt-quatre heures après mon départ, j’étais parvenu aux abords du volcan Ra’ Oni. Mes pas me dirigèrent vers l’endroit où j’espérais trouver quelques informations pertinentes. Des infos pertinentes sur une légende. Il faut le faire. Je sais. Mais s’il y avait une chance d’en savoir plus sur ce curieux phénomène digne d’un conte de fée, c’est bien auprès des populations environnantes. Je décidais donc, d’aller me renseigner auprès des autorités du coin, puis j’irais voir quelques personnes âgées sur la place publique ou aux endroits que l’on voudrait bien m’indiquer.

Mes pas me menèrent devant Monsieur le Chef du village. Un homme aux réactions vives, la soixantaine, l’œil aux aguets. Il me semblait qu’il était plein de vitalité, même si son ventre bedonnant et sa grosse moustache lui donnait plus une allure de vieux noble. J’imaginais que dans sa jeunesse, il avait dû être un combattant… Ou du moins quelqu’un de téméraire. C’est avec lui que j’échangeais. Il se montra pour le moins passionné par le sujet. Mais malgré l’heure que j’ai passé avec lui, je ne recueillis que des anecdotes sur les expéditions malheureuses sur ce sujet ou encore des choses que je savais déjà.

Fort heureusement, le bonhomme m’indiqua l’adresse de la personne la plus vieille vivant encore en ce village. Et c’est chez elle que mes pas me menèrent. Une fois arrivé, je toquais à la porte. L’on m’ouvrait. Une petite femme d’environ la cinquantaine. J’expliquais que je rendais visite à la mamie Akusa sur recommandation du chef du village. On me fit entrer jusqu’au salon où se trouvait la vieille dame. Elle me montrait le dos, lorsque j’entrais dans la pièce. Assise sur un large fauteuil douillet non loin du feu. Je saluais poliment, au pas de la porte du salon, avant de renouveller mes salutations devant la vieille femme. Mais… Oh chose curieuse, celle que j’avais en face de moi était si ridée, si ratatinée qu’il me semblait qu’elle avait allègrement dépassé la centaine.

Si elle n’était pas sénile, j’aurais peut-être plus d’informations sur cette légende… En tout état de cause, j’avais encore quelques heures avant le moment fatidique. D’après mes modestes calculs bien entendu.

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