Jour de tranquillité [Asuka]

(#) Sujet: Jour de tranquillité [Asuka] Mar 13 Jan 2015 - 19:11

Pour une cité édifiée en un temps assez court et dans un contexte géopolitique des plus tendus, on pouvait tout de même reconnaître au Shozaichi sa construction bien pensée qui intégrait des commerces, quartiers résidentiels et espaces dédiés à l'activité des shinobis dans une harmonie des plus plaisantes sans pour autant que ceux-ci ne soient tous séparés les uns des autres. Sur un flanc de la capitale, des marches escaladant la colline par paliers successifs ; des escaliers à gauche, un sentier pavé menant aux escaliers à droite, puis le même sentier qui allait sur la gauche et ainsi de suite, comme les balcons d'une rizière. Certaines routes étaient courbées, dans une irrégularité cassant toute monotonie possible et ajoutant plus de charme à cet endroit. Du gazon fraîchement coupé autour, des bancs formant des micros-parc éparpillés avec des espaces verts pour s'allonger.
Il aimait s'y rendre en toute saison et après les missions. De retour d'un voyage au pays des oiseaux avec Van et Hiko qui se déroula alors qu'il revenait juste d'une mission éprouvante mentalement comme physiquement pour lui et Fuusho et qui dut se prolonger, en plus du travail fournit aux avant-postes, le jeune homme savait que le shûkai n'allait pas de si tôt le solliciter à nouveau. Alors il avait pour lui le coin tranquille par excellence, calme même si l'on y trouvait du monde. Pas d'activité particulière mise en place à cet endroit, alors qu'y faire me diriez-vous...

Flâner. Se laisser-aller au milieu des vagues de gens baignant sous un soleil radieux. Peu de monde, le calme était agréable fallait-il le préciser ? On respirait la bonne humeur, et Mikami naviguait au travers de petites assemblées éparses aux mouvement aléatoires et insouciants, slalomant entre les essaims papillonnant. Toutes les conditions étaient favorables pour vivre ce moment de détente en orientant ses pensées vers des instants moins sombres. Planer. Sentir ses traits se plisser sous la brise adoucissant les rayons du soleil et ses épaules se détacher de leur tête qui se soulevait doucement, comme dans les airs, alors ses iris jaunes foncés avaient été recouvertes par ses lourdes paupières. Se libérer de tout son poids, traînant des pieds pour ressentir les variations du sol, un moment d'abandon absolu, une élévation divine pouvant aboutir à une rémission totale. Une contemplation basée sur les sens permettant de faire abstraction de tout brouahaha, pour n'entendre plus que le doux chant des oiseaux et le paisible écoulement d'une rivière lointaine.

Un moment de sérénité inébranlable, vous croyez que c'est possible en ville ? Cette jeune âme errante se sentit soudainement déroutée, le système nerveux transmit l'alarme comme un éclair s'abattant sans crier gare sur une branche de lierre ou un saule pleureur. Une de ses épaules dut percuter, bien que faiblement, l'épaule d'une autre personne. Ses pieds ne s'en remirent pas et s'entrechoquèrent, l’entraînant alors dans leur chute. Il retrouva ses sens juste à temps pour sentir le sol encore frais de la rosée du matin et du vent de l'automne se placarder et s'enfoncer dans son faciès innocent. Pendant deux secondes ce fut le noir complet, le silence implacable. Ç'aurait pu durer des heures que Mikami n'aurait pas lever un petit doigt, il y était trop bien. La fraîcheur du pavé lui caressait l'épiderme alors que les bruits et l'agitation alentours remontaient des profondeurs. Une question se glissa au milieu de ce qui ressemblait au réveil d'une sieste. Le shinobi essayait de se rappeler de la dernière chose qu'il faisait alors qu'il se demandait où il était.

*Hmmpf...* Il allait falloir se lever, il s'en rendait compte au fur et à mesure que son champs de conscience s'étendait. Lui, là, allongé par terre et quelques personnes autours, les rues, la colline. Quand même... L'espace d'un instant il avait oublié tout ça, la redescente avait du être brutale. L'esprit loin des foules, il s'assit en tailleur en se frottant les yeux d'une main emportant la brume sur son passage. Le flou se dissipait peu à peu, dessinant d'abord de vagues formes hautes en couleur puis la silhouette d'une jeune femme dont seule la clarté des yeux apparaissait à sa vision encore troublée...

(#) Sujet: Re: Jour de tranquillité [Asuka] Ven 16 Jan 2015 - 16:32

Prendre l'air. J'en ai besoin. En fait, je ne fais plus que ça depuis quelques jours. Que puis-je faire d'autre? Je suis restée au chevet de mon sensei tout le temps qu'il soit alité. Mais ensuite, il a quand même fini par sortir. Du coup, je n'avais plus d'excuses pour rester là bas. Pour ne plus rester seule et profiter de sa présence... Et puis, je ne peux pas rester chez moi. Chez nous... Je ne sais même pas, en fait. Chez moi ou chez nous? L'incertitude est pire que tout, je crois. Même si... Avoir un mince espoir qu'il soit toujours en vie me permet de l'être encore un peu, moi aussi.

En tous les cas, je n'ai aucune envie de rester enfermée dans la maison que j'ai partagée avec mon frère. Pour ruminer des idées noires? Non merci! Si je m'écoutais, je me flinguerais volontiers. Du coup, je me promène en ville. Errer est d'ailleurs un mot plus adéquat. Dans cette ville qui est mienne, maintenant. Dire que je suis venue ici retrouver mon frère. Que j'ai vécu avec lui à peine un an. Avant de le perdre de nouveau. Alors qu'on a déjà été séparés pendant plus de dix ans. Et me voilà seule dans cette ville que j'ai rejointe pour le retrouver. Alors qu'il n'y est plus. Ironique, non? Je soupire. La vie c'est vraiment merdique.

Ça ne me dit pas quoi faire. Je n'ai envie de rien. M'entrainer? Pour quoi faire? Je l'ai fait tous les jours pendant des journées entières, sur de longs mois. Et tout ça pour quoi? Est-ce que ça a servi à quelque chose? Non! Que dalle! On est allés sauver les membres du Shukai sur ce maudit caillou flottant et je n'ai même pas été capable de retenir mon propre frère. Bravo... En fait, si. J'ai bien envie de quelque chose. De quelque chose que j'ai arrêté depuis le premier jour où je suis arrivée ici. Car j'avais alors démarré une autre vie.

Mais je ne dois pas replonger. J'évite autant que je peux les bars, les auberges et les divers magasins qui me font de l’œil. Ils m'appellent. Ils me disent "Viens, Asuka, on a de l'alcool! allez viens, une petite goutte ça ne pourra pas te faire de mal! Et tu oublieras tout ça! Allez, juste une fois..." Mais je sais très bien ce que ça veut dire. C'est aussi ce que je me suis dit quand j'ai survécu à la destruction de Kiri. Et résultat, j'étais dans le coaltar quasiment du matin au soir. Et il y a beaucoup de choses dont je ne me souviens pas. Et celles dont je me souviens, hé bien je n'en suis pas très fière... Ouais du coup, je fais mes courses au marché. Même si je n'ai plus vraiment faim ces temps ci, en fait.

- "Aïe!"

Pff, et voilà que je me cogne dans des gens, maintenant. Franchement, t'es pas bien ma pauvre. Va donc dormir un peu, ça te fera du bien, tu regardes même pas où tu vas! L'autre personne est carrément tombée. Faut croire que j'ai quand même encore un peu de force. Car moi j'ai réussi à rester debout. Merde, il n'a pas l'air de se relever. Je m'accroupis à côté.

- "Hey? Ça va?"

Je le regarde d'un air interrogateur. Il n'a pas l'air de m'avoir entendue. Ouais, il, car apparemment c'est un homme. Il s'assit et je passe ma main devant son visage pour m'assurer qu'il me voit bien. Puis je la pose sur mon genou et lui demande de nouveau.

- "Ça va? Désolée!"

Je lui adresse aussi un sourire. Tiens, c'est cadeau! C'est pour la peine de t'avoir fait tomber! Même si j'ai pas vraiment envie de sourire, en ce moment.

(#) Sujet: Re: Jour de tranquillité [Asuka] Sam 17 Jan 2015 - 3:37

La silhouette aux yeux clairs s'apparentait un peu plus féminine au fur et à mesure que le flou disparaissait. Une allure athlétique et une chevelure rose se dessinaient à leur tour. Rose ? Ouais ben c'est bon, c'est pas un mec avec les yeux jaunes qui va juger. ⁽¹⁾ Puis une séquence hallucination : disparition, apparition, disparition, apparition, dispari... * Aaargh ! Il s'passe quoi bordel j'ai pas tapé la tête si fort ?!* Puis le voile qui cachait alternativement sa vis-à-vis vint se poser sur son genoux. Nieh ? Ah non, c'était juste une main. Le regard du jeune homme remonta de cette dernière jusqu'au visage maintenant plus net de la personne qu'il avait bousculée ; ou qui l'avait bousculé ? Peu importe, ils s'étaient bousculés. Rencontrés en fait, à ce qu'il paraît ce terme est né en illustrant ce genre de situations (déjà elles-mêmes des illustrations, c'est ouf non ?). Mais revenons en à nos brebis égarées. Elle, lui adressa un joli sourire ; lui, se frottait l'arrière du crâne en le lui rendant avec plaisir mais remarquant tout de même les petites cernes qui se formaient sous ses prunelles chagrinées. Le sourire disparut bien vite en laissant place à une mine bien plus harmonieuse mais des plus tristounettes. Était-ce une shinobi ?

Mikami finit par se relever en posant lui aussi une main sur son genoux, mais plus pour se soutenir que pour la mettre en attente à l'image de la jeune fille qu'il aida tout de même à se remettre debout de sa main libre. Réflexe de courtoisie, rien de méchant. Même s'il s'était bien correctement écrasé depuis son envol spirituel, le shukajin se portait très bien. Toujours dans un élan d'insouciance et de nonchalance envers lui-même, essuyant ses habits en les frottant sèchement de plusieurs gestes des mains, il finit par répondre à son interlocutrice pour peut-être la soulager.

- Ouais, pas de bobos. C'est moi qui m'excuse j'avais sûrement les yeux fermés.

Chose vraie pas besoin de la cacher, il lui avoua dans un sourire désolé et complice à la fois. Ça changeait du regard impassible. Mais celui-ci ne pouvait se défaire de la mine mélancolique et absente qu'elle arborait. Peut-être lui-même trop attiré par la souffrance, il savait reconnaître quelqu'un en proie à la peine quand il la voyait et ne pouvait s'empêcher de faire preuve d'empathie et de se sentir concerné. La solitude peut rendre plus léger, mais ce n'est pas un remède. Loin de prétendre qu'il connaissait la solution miracle, qui n'existait sûrement pas, il avait compris depuis un moment que la phase la plus importante dans le soutien d'une personne... loin de l'action et du renouvellement, c'était l'écoute. Peut-être que fille n'avait besoin de rien et de personne, mais il allait quand même lui rétorquer la question qu'elle venait de lui poser... pour voir.

- Et toi, ça va ?

Par contre, loin de lui l'idée et l'envie de recevoir une réponse bateau ou automatisée. Sa question était sincère, alors peut-être qu'elle allait ignorer l'interrogation ou répondre par un simple " ça va " comme on en reçoit tous les jours, mais le shinobi ne lui laissa pas le temps de faire parvenir la moindre formule à ses lèvres et enchaîna sur plus de précisions avec un ton posé et délicat :

- J'veux dire, en ce moment tout va bien ?

__________
⁽¹⁾ T'as vu comme je place la couleur de mes yeux dont je suis si fier ? Laughing

(#) Sujet: Re: Jour de tranquillité [Asuka] Dim 18 Jan 2015 - 12:15

Il semble se remettre d'aplomb et se rendre compte que je suis là. Car il me rend mon sourire. Bien, au moins, il n'a pas l'air de m'en vouloir. Il se relève et je me redresse en lui tendant une main pour l'aider. Après tout, c'est moi qui l'ait tomber. Je croise ensuite mes bras sous ma poitrine en le regardant s'épousseter. Puis il me répond, en me disant qu'il ne s'est pas fait mal. Je le regarde alors un peu mieux, pendant qu'il me fait de nouveau un sourire. Il dit qu'il avait les yeux fermés. Yeux qui sont... Dorés?! Oh, encore un Jisetsu. Pourtant, je ne le connais pas celui là. Enfin c'est vrai quoi, je passe quasiment tout mon temps au quartier, et en particulier au terrain d'entrainement. Et du coup, j'ai croisé la plupart des membres de mon clan et les connait au moins de vue. Mais pas celui là.

Je regarde le jeune homme qui me fait face. Il a l'air d'avoir environ le même âge que mon frère. Il est grand, et à première vue il a l'air de faire attention à son physique. Il est peut-être shinobi? Ses cheveux foncés encadrent son visage pâle et agréable à regarder. Il est vêtu d'une tenue sombre, qui lui va plutôt bien. Quant à ses yeux... Ils ne sont pas tout à fait de la même teinte que ceux porteurs du kinnegan. Ça a l'air d'être une couleur naturelle, visiblement. C'est trompeur, à première vue. Il faut avoir l'habitude de ces pupilles pour les reconnaitre. Il me demande alors à son tour si je vais bien. Et je me rends compte de mon regard insistant. Merde!

Mais il enchaîne, et complète sa question. Ha. Ce n'est pas parce qu'il a remarqué que je le regarde un peu trop, qu'il me dit ça. Mais bon, j'aime bien connaitre qui fait partie de ma famille, quand même! Bon par contre, je tourne quand même la tête. Et me demande quoi lui répondre. Oui, car le ton emprunté et sa voix apaisante invitent à la réponse. Le mec, je lui rentre dedans et il voit direct qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Il aurait pu se relever, s'épousseter, et tracer sa route. Mais non, il ne l'a pas fait.

- "Ça se voit tant que ça?"

J'imagine que oui. Ce fait des jours que je dors peu, mange quasiment pas et passe mon temps à errer en ville. Et à lutter contre cette envie de boire. Mais pourtant, c'est le premier à me demander. Alors que les gens ont certainement dû le remarquer. Mais ils doivent certainement s'en ficher. Ou n'osent pas demander de peur de ma réaction. Qu'est-ce que j'en sais, moi? En tous cas, pour l'instant un petit groupe nous observe. Ben ouais, faut croire qu'un type qui tombe par terre ça fait une animation et attire l'attention. Je soupire.

- "Viens. On va marcher un peu."

Puis je me mets en route, histoire qu'on puisse parler tranquillement. Les gens reprennent leurs activités. Je ne sais pas s'il va vouloir me suivre, mais s'il pose la question, c'est qu'il veut une réponse, non? Sinon il n'aurait pas complété sa question. Je marche alors calmement, sans but particulier. Je lui lance un regard en coin. Puis entreprends de lui répondre.

- "Tu as entendu parler de cette île, apparue il y a peu? Celle qui est liée aux furyous?"

J'observe sa réaction pour savoir s'il voit de quoi je veux parler, puis poursuit.

- "Avec mon sensei et mon frère, nous sommes partis là bas pour aller chercher les équipes du Shukai et les ramener. Une équipe de récupération, en gros. Nous en avons trouvés la plupart, et avons réussi à les ramener en à peu près bon état. Sauf que... Eh bien... Mon frère est resté là bas..."

Je déglutis, avant de continuer. Je regarde distraitement devant moi.

- "J'ai vu l'île disparaitre dans les flots, tandis que nous étions en sécurité sur le bateau. Elle a engloutit mon frère. Je me suis dit qu'il allait revenir. Mais... Les jours passent, et il ne revient pas... Peut-être même qu'il ne s'en est pas sorti..."

Je me tourne vers lui, les yeux luisants.

- "Alors non, ça ne va pas."

Puis je me tais, et poursuit mon chemin. C'est égoïste. Cette mission a été un succès, non? On est revenus avec plus de monde qu'à l'aller. Et pourtant, je ne peux pas m'empêcher de penser que c'est un échec. J'aurais peut-être pu éviter à mon frère d'y aller. Et il serait toujours là. Mais pas Kakeshuou... Ni Aokiji, ni Setsuna... Je suis shinobi, je n'ai pas à avoir ce genre de pensées. Je devrais être contente d'avoir sauvé mon propre capitaine. Qui ne m'a pas remerciée, d'ailleurs... Remerciée de quoi? D'avoir fait mon travail? Nouveau soupir. Borel, je viens de me livrer à un parfait inconnu. Je suis vraiment grave.

(#) Sujet: Re: Jour de tranquillité [Asuka] Dim 18 Jan 2015 - 19:41

Les bancs et espaces verts plats ou sur la pente défilaient entre deux escaliers au fur et à mesure qu'ils descendaient lentement la colline. Leurs pieds battaient doucement le pavé, contrastant avec les dialogues et la marche plus rapide des quelques personnes autour des deux shinobi. Que ce soit les civils ou le climat qui se présentait comme doux et radieux, tous deux ignoraient les chutes de feuilles mortes qui cernaient les deux jeunes ninjas. L'automne s'abattait sur eux de la même manière que semblait s'amuser à le faire l'enfer jouant sournoisement avec leur âme. Signe de renouveau ? De changement en tout cas, la plupart des personnes de leur classe sociale se voyaient prises dans son tourbillon de flamme étape par étape, les rongeant petit-à-petit, d'abord de loin, mais surtout progressivement, lentement, sûrement, à coup de drames intervenant à chaque fois que l'on croit les nuages éloignés. Puis c'est la foudre qui frappait, enfonçant un peu plus leur cœur dans les limbes alors que le temps défilait impassiblement. Qui a dit qu'elle ne frappait jamais deux fois au même endroit ? Et ouais, ce n'était vraiment pas difficile de se reconnaître entre shinobis, au moindre coup d'œil un soupçon attentif... Il y a des peines qui parlent mieux que les mots.

Mikami la regardait silencieusement, se perdant dans le mélange de douceur et de mélancolie que présentait son profil. Plusieurs fois il faillit l'ouvrir alors que l'expression de la jeune femme rallongeait son temps de réaction, avant que celle-ci ne reprenne lui ôtant alors l'intention de prendre la parole. Elle faisait bien. À chaque fois qu'il se ravisait en écoutant sa voix à chaque mot un peu plus tremblotante, il remerciait son esprit d'être en retard en se répétant qu'il se devait de savoir être moins virulents dans les conversations, surtout celles faisant intervenir les vibrations qui émanent du plexus solaire lorsque l'on est bouleversé, en bien ou en mal. Il faut partir du principe que si une personne s'ouvre, peu importe la manière et le contexte, c'est qu'elle avait besoin de s'exprimer. Peu importe que ça puisse paraître aux yeux d'autres personnes plus acerbes et habituées à émettre instinctivement un jugement, ridicule, redondant ou inapproprié. Il ne faut freiner aucune forme d'expression, mais la laisser s'évacuer et se disperser dans la nature.

Ainsi il ne mentionna pas le fait que le capitaine Suoh fut appelé sur cette île alors qu'ils partaient en mission, - avant de ne plus jamais remontrer la couleur d'une de ses pupilles - ou qu'il crut comprendre que l'île avait coulé comme l'aurait fait l'Atlantide quand elle lui dit qu'elle avait disparu dans les flots. À cette heure-ci, ce n'était absolument pas à lui de parler. Sérieux, là, on s'en foutait de combien sur l'échelle de Richter ? De toutes ses petites péripéties personnelles et distractions mentales qui allaient et venaient à tout moment ? Descendant lentement d'autres escaliers, évitant doucement quelques personnes assises sur les marches, il s'efforçait de respecter le discours de sa vis-à-vis qui apparemment paraissait à chaque phrase plus éprouvant ; se contentant de montrer des signes d'écoute à travers de légers mouvements de la tête ou d'imperceptibles mais significatifs changement sur son faciès. L'inaction, la communication non-verbale et instinctive, il n'y a que ça qui laisse encore assez de place à la vérité et qui peut rester vraie en toute circonstance.

La disparition d'un frère s'avéra être le mal qui tourmentait la jeune fille. La même chaire, alors une partie de soit qui s'en va, emportée dans le sillon de la machine de l'ère shinobi ayant pactisé avec le diable. Lentement, sûrement. Avançant pourtant à trop vive allure quand la moindre chose semble nous échapper, car elle ne s'arrête jamais pour attendre ceux qui tombent. Est-ce réellement comme ça que la Nature a créé la loi du plus fort ? Les jours passaient sans qu'elle n'ait de nouvelles ; et plus ça allait, plus elle marquait de pauses dans son récit. Puis elle prononça son inapaisable incertitude, dans un "peut-être" qui pour le jeune homme sonna comme un gong dont la vibration se propagea dans tout le corps en commençant par son estomac. Le fait de se perdre dans l'inconnu, d'être noyé dans le doute, de ne plus savoir à quoi s'en remettre au point de ne plus arriver à faire le moindre choix, il le connaissait très bien ; et la souffrance de son interlocutrice finit par l'atteindre au plus profond de son être comme si un mot avait suffit à ce qu'ils la partagent.

Et enfin la réponse, mettant un point final harmonieux avec sa triste et banale histoire.

- Alors non, ça ne va pas.

Et ouais, quand on pose une question qui se veut sincère il faut se savoir prêt à affronter avec courage la réponse en accord avec la réalité. Mikami ne dit toujours rien devant le regard débordant de tourment que lui adressa Asuka, même s'il ne connaissait pas encore son prénom, mais son implacable mine impassible fut vaincue. Alors, continuant de marcher entre les parcs paisibles et bien plus silencieux arrivés au plus bas de la colline, il ne rajouta aucun mot, ne sachant de toute façon lequel ajouter et n'étant pas dans la capacité de le faire. Il plaça simplement une main sur l'épaule de la kunoichi qui l'avait aidé plus tôt à se redresser, en guise de soutien et d'accompagnement, alors qu'il ne pouvait amèrement rien faire de plus tandis que leurs pieds frottaient encore les pavés.

(#) Sujet: Re: Jour de tranquillité [Asuka] Lun 19 Jan 2015 - 16:50

Voilà, j'en ai terminé. Je lui ai raconté ce qu'il s'est passé et j'ai répondu à sa question. Mine de rien, ça fait du bien de pouvoir en parler à quelqu'un. Car de tous ceux qui sont au courant, je n'ai pu en discuter qu'avec Yanosa. Notre sensei à tous les deux. Les autres, ceux qu'on a ramenés de l'ile et qui l'ont vue se faire engloutir et mon frère avec, hé bien... Ils s'en foutent complètement. Aucune d'entre eux n'est jamais venu me voir. Je n'ai reçu aucune lettre non plus. Aucune convocation dans le bureau de notre capitaine. Pas même un simple merci. Non, rien. A croire que ce qu'il s'est passé est complètement normal. Arekushi n'est pas très apprécié, je crois. Mais quand même! C'est grâce à lui si on a réussi à s'enfuir! Parce que lui est resté et a empêché l'île de s'effondrer, le temps que l'on aille se mettre à l'abri sur le bateau. Résultat, ça fait des semaines qu'il est porté disparu. Et ils font quoi pour lui tous ces capitaines et bras droit à qui on a sauvé les miches? Que dalle! Oui oui, que dalle!

Je shoote violemment dans un caillou, à défaut de l'un d'entre eux. Si seulement je le pouvais, je partirais à sa recherche moi-même. Mais je ne sais pas du tout comment faire, ni par où commencer. Et puis si je quitte le Shukai en plus je vais être considérée comme déserteur. Quoique, ça m'en fiche un peu. Si c'est pour retrouver mon frère, je m'en tamponne l'oreille avec une babouche. Mais ce qui me pose problème, c'est que si jamais il revient et que je ne suis pas là à l'attendre, il pensera quoi? Raaah, ça m'énerve! Heureusement que notre cousin est capitaine des renseignements. Lui, il doit être en train de déployer tous les moyens possibles pour le retrouver. Ouais, sûrement. C'est un peu rassurant.

Tout comme la main chaude qui se pose doucement sur mon épaule. C'est fou comme parfois un simple contact peu remonter le moral. Je me tourne vers lui, et arrête de marcher. Ce mec... Il m'a écoutée patiemment, sans jamais me couper. Et il ne m'a pas dit de banalités comme parfois on peut en dire. Quand on ne sait pas quoi dire, justement. Non, il a préféré se taire. Et c'est pas plus mal. Je préfère ça plutôt que d'entendre des mensonges comme "Ne t'inquiète pas il reviendra", ou d'autres phrases banales alors qu'en fait, ce qu'il va se passer, on en sait rien. Je lui adresse un sourire.

- "Merci."

Je pose une de mes mains sur la sienne. Comme pour la garder là et rester en contact. Pour être certaine d'avoir quelqu'un à mes côtés. Quelque chose qui me fait défaut, en ce moment. Je ferme les yeux quelques instants. Pour mieux m'imprégner de cet instant d'apaisement. Puis les rouvre pour les poser sur lui.

- "Au fait, moi c'est Asuka. Jisetsu, Asuka."

Je lui souris de nouveau, tandis que je continue.

- "Et toi, c'est quoi ton petit nom?"

J'hésite un peu, puis reprend.

- "Je ne t'avais jamais vu. Tu es nouveau, dans le coin?"

Bon après, je fais peut-être pas non plus attention à tous les gens que je croise. Et puis s'il fréquente pas les terrains d'entrainements, j'avais peu de chances de le croiser non plus. Allez assez parlé de moi, à son tour, maintenant! Enfin, s'il en a envie! Parce que sinon, il peut très bien me laisser plantée là, aussi. C'est un choix possible.

(#) Sujet: Re: Jour de tranquillité [Asuka] Mar 20 Jan 2015 - 23:35

La main qui se pausa sur la sienne le dissuada de se mettre à intervenir de vive voix. La conversation dépassait depuis déjà plusieurs mètres le simple stade du dialogue et de la parole. Leurs mouvements, leurs regards et leurs émotions parlaient pour eux. Alors que ce geste accompagnait un « Merci » qui aurait bien pu se lire seulement dans les yeux de la kunoichi, les tripes du shinobi furent secouées par une onde de choc qui se propagea lentement autour de son épicentre avant de s'évanouir comme elle était apparue, venue de nulle part.

Cet instant lui parut long, peut-être parce qu'ils communiquaient à travers ce simple contact qui à ce moment les reliait à travers sa compassion pour des souffrances communes malgré leurs différences. La réponse gestuelle de la jeune fille le récompensait de s'être montré patient et à l'écoute, lui permettant alors d'entendre sa gratification. Il l'accepta telle qu'elle était, sans bouger son bras d'un pouce pour ne pas qu'il y ait de quiproquo dans leurs discours non-verbaux. Ce dialogue silencieux continua un instant à travers la chaleur de leurs doigts tandis que leurs pieds battaient doucement et simultanément le pavé.

Un sentiment de plénitude l'envahit, il avait fait sa bonne action du jour. Mais exprimer cet apaisement profond de cette manière est trop réducteur. Ce n'est pas quelque chose que l'on accomplit comme une tâche listée dont on peut se débarrasser en la rayant d'un trait. C'était une simple attention. Un geste naturel qui en soit n'avait rien de compliqué. Rien dire, soutenir ; et il y avait autant de variantes que de personnes ayant besoin de cette oreille ouverte, par celles attentives, et de contextes dissimulés derrière ces deux facteurs. C'était ça, pour lui, être à l'écoute. De la légèreté et de la simplicité, cet épanouissement personnel qui s'acquiert seul ou depuis une main tendue et qui se partage à quiconque pourrait au final s'avérer une belle rencontre. Peu importe à quel point il avait pu être barbare dans sa vie passée, une part de ses pêchés venait de s'envoler en emportant le poids qui allait avec.

Il faut être attentif, pas forcément concentré. Et ne pas avoir peur d'être distrait. Ils ne se seraient jamais bousculés si Mikami n'avait pas été aussi distrait, non ?

- Au fait, moi c'est Asuka, Jisetsu Asuka.

Entre deux regards, le blanc. Juste, le blanc. Ses lèvres s'étaient doucement écarquillées. Euh lui c'était Mikami, juste Mikami. " Ah bon il a pas d'prénom ? " Si, Mikami, baka ! (Et non pas Mikami-baka !) Seul son nom faisait à lui aussi défaut. Et elle c'était quoi déjà ? Ah oui, Asuka, Juste Asuka. Non, Jisetsu Asuka. ...Ah ! Jisetsu ! Comme dans Homura Jiset...

- Et toi, c'est quoi ton petit nom ?

Dire que son esprit éparpillé avait failli lui revenir... Comment ça petit nom ?! Et puis ça voulait dire quoi « petit » d'abord ?

- Je ne t'avais jamais vu. Tu es nouveau, dans le coin ?

Était-ce la jeune fille ayant retrouvé sa joie de vivre qui débitait comme ça ? Ou le jeune homme ayant perdu la tête qui avait toujours un temps de retard ? Il la retrouva en se la secouant mentalement, comme pour se défaire de ses yeux bleus alors que les siens y étaient toujours noyés. Qu'est-ce qu'elle lui avait fait déjà ? Ah si, elle lui demandait son « petit nom » en lui balançant à bout portant un regard empli de tristesse et de réconfort alors qu'elle le tenait par la main.

Ses lèvres légèrement entrouvertes finirent par se refermer en scellant le trouble qui avait perturbé un instant son visage impassible. Ce dernier ne persista pas longtemps : un sourire d'abord modéré vint s'intensifier à chaque syllabe de son prénom comme s'il voulait se propager jusqu'au faciès de sa vis-à-vis assez proche pour en ressentir toutes les radiations.

- Mikami.

Son sourire était loin d'atteindre ses oreilles mais il présentait une sincérité bien plus grande.

Et d'ici l'hiver prochain ça fera un an que je me suis engagé dans le Shûkai. Alors non, je ne suis pas tant nouveau mais ça ne m'étonne pas qu'on ne se soit jamais vu... il m'arrive parfois de me fondre dans la masse.

Sans qu'il ne s'en rende compte ils s'étaient arrêtés de marcher, étant arrivés depuis quelques temps au plus bas du pan de la colline qu'ils avaient arpentés. Entraînant alors doucement ses épaules de son avant-bras qui y était resté collé, le shukaijin invita Asuka à reprendre leur marche en direction d'un sentier en parallèle des ruelles pavées et escaliers qu'ils avaient descendus.

- Par contre je suis étonné de n'avoir jamais remarqué au Shozaichi un visage aussi ravissant que le tien...

Et Bim ! Retournement de situation ! Allait-elle retrouver un début de sourire et une mine plus joviale ? C'est vrai que cette flatterie paraissait envoyée facilement, comme une disquette qui aurait pu avoir déjà tourné en boucle. Mais c'était un compliment, qui lui vint naturellement et avec une certaine spontanéité. Patient, il s'était plus tôt retenu de lui en faire part et conservait instinctivement la science du moment propice ; après être passés entre multiples chiasmes et parallélisme. Ils remontaient la pente par ce sentier de terre entre deux espaces herbés ; jusqu'à en prendre de la graine.

Mikami espérait avoir détourné pour un temps éphémère les pensées noires de la kunoichi qui les abritait, il avait peut-être l'art de pénétrer l'esprit des femmes. Restait à voir... Si elle allait perdre les larmes qui avait faillit couler sur sa joue avant qu'il ne fasse en sorte d'alléger l'atmosphère. Le ciel était dégagé après tout, mais le climat humide. L'instant présent soufflait une brise fraîche qui redonnait vigueur aux pores de leur visage alors que cette triste saison imposait sa lourde humidité. C'était l'automne après tout. La perte, le renouveau, blablabla...

(#) Sujet: Re: Jour de tranquillité [Asuka] Mer 21 Jan 2015 - 18:42

Une fois mes questions posées, il m'adresse un grand sourire. Oh. Ça lui va bien. Comment ça, c'est pas très logique ce que je dis? On peut pas dire de quelqu'un que le sourire lui va bien? Ouais, d'accord. Disons qu'il est plutôt mignon, en fait. Et que toute à mes sombres pensées je n'avais pas vraiment fait attention à ça. Mais son sourire le rend encore plus craquant. Et là du coup, ça peut plus m'échapper! Ouais, il est même carrément beau gosse en fait. Bordel, comment j'ai fait pour ne pas le remarquer, franchement? Ouvre les yeux, Asuka!

Et les oreilles. Il s’appelle Mikami. Il n'a pas de nom. Moi mon nom c'est Jisetsu, c'est juste? Et bien lui c'est juste Mikami. Un prénom qui lui va plutôt bien. Oui, ça veut dire beau parfum. Ou beau et sympathique. Concernant son odeur je ne sais pas, pas pour le sympathique je confirme. Et le beau aussi. Et ça fait presque un an qu'il est arrivé au Shukai, lui aussi. Oui car moi aussi je suis arrivée il y a un an. Mais attends, "engagé?", c'est donc un shinobi lui aussi. Je m’apprête à lui répondre quand il fait demi tour et fait glisser sa main présente sur mon épaule le long de mon dos. Ne sachant pas quoi faire des miennes, je les fourre dans mes poches. Et nous reprenons notre marche, sans aucun but précis.

Il reprend la conversation. Et je ne réagis pas tout de suite à son compliment. Car il me faut un peu de temps pour comprendre ce qu'il vient de me dire. Je me tourne vers lui. Il est sérieux, là? C'est à moi, qu'il parle? Il a l'air, oui. Il me trouve jolie. Alors que je dois avoir une mine affreuse. Je ne dors plus, je passe mon temps à pleurer et je ne mange presque plus. Et il me trouve un "visage ravissant". En plus, le vent d'automne souffle et me décoiffe. Enfin, vu le peu que j'étais coiffée, de toutes façons... Je remets une mèche de cheveux en place avant de remettre la main dans la poche. Et regarde devant moi, un sourire aux lèvres. Un sourire qui n'arrive pas à s'effacer. Et je sens que je rougis bêtement, sans savoir quoi répondre.

Quoi répondre, d'ailleurs? On est censés répondre quoi quand on se fait draguer comme ça? Car oui, c'est de la drague non? Enfin je pense. Si ça se trouve je me fais des films, pour changer. Un type beau sympa à l'écoute, qui me trouve jolie. C'est bizarre, non? Depuis quand j'ai du bol, moi? Je suis plutôt du genre à attirer les ennuis. Pas les bons partis. Ha ok j'ai pigé, je suis dans un genjutsu! Ça ne peut être que ça, non? Ou alors je rêve. Ouais, ça doit être ça. Je dors et je m'imagine des trucs. Comme je me sens seule, mon esprit me montre ce que j'ai envie de voir. Haha! J'ai tout compris! Du coup, je peux me laisser aller. Ben ouais, c'est un rêve donc bon ça n'aura pas de conséquences.

- "Tu crois vraiment que le tien te permet de te fondre dans la masse, peut-être?"

Je lui jette un regard, avec un sourire en coin. Puis je rajoute plus doucement.

- "Tu es pas mal, toi aussi..."

Cette fois-ci, je regarde distraitement mes pieds. Franchement nul, comme réponse. "Pas mal", non mais ça veut dire quoi, ça? Carrément croustimiam, ouais!

- "Je suis aussi arrivée il y a un an. Mais je passe tout mon temps au quartier Jisetsu. Au terrain d'entrainement, plus précisément. C'est certainement pour ça qu'on ne s'est jamais croisés."

Pourquoi je lui raconte ça?

- "Tu... Dis que tu t'es engagé. Tu es shinobi, alors? Tu fais partie de quelle section?"

Ouais, raconte un peu! Assez parlé de moi. A ton tour! J'ai bien envie de te connaitre, moi aussi. Même si c'est qu'un rêve, je peux faire la conversation, non?

(#) Sujet: Re: Jour de tranquillité [Asuka] Jeu 22 Jan 2015 - 0:15

À l'aise Blaise, comme sur des roulettes. Peut-être même un peu trop. Feignant la nonchalance, Mikami glissa à son tour ses mains dans les poches mais laissa volontairement son épaule en contact avec celle de la demoiselle alors qu'ils marchaient encore. Le retour de compliment le toucha directement, peu importe la forme qu'elle aurait pu y mettre. Et il l'a voyait discrètement rougir alors que sa tête s'était baissée. Il eut un sourire, peut-être satisfait, ou attendri. Elle avait retrouvé le sien en tout cas. Mission accomplie. La jeune Asuka a retrouvée le sourire ! Dites capitaine de l'ôda, dans votre grande abnégation, pourriez vous m'attribuer l'expérience et l'influence pour la mission secrète de rang S s'il vous plait ?!
Non, je déconne. Ceci avait été une escapade personnelle et officieuse.

C'était donc à lui de faire preuve d'abnégation et de modestie. Pourtant son air se fit bizarrement plus fier quand elle lui dit qu'il lui était difficile de vraiment fondre son visage dans la masse. Lui qui aimait sortir du lot... Bingo ! Peut-être était-ce l'argument accrocheur qui le fit un peu plus plonger de son côté, le jeune homme avait légèrement dévié sa route afin d'intensifier le contact entre leurs bras. Peut-être était-ce la faute du sentier qui n'allait pas en s'élargissant. Non, l'argument accrocheur avait été le sourire qu'elle lui adressa pour ponctuer cette phrase. Lui qui était pourtant habitué à jouer avec l'électricité, il venait de se faire foudroyer.
Puis elle précisa son éloge envers lui, d'un « Tu es pas mal » qui le... Comment ça "pas mal" ?! Genre "pas mal" c'est tout ?! Allez bouh ! Bouuuuuh ! Non mais elle aurait pas pu trouver un truc mieux genre "Hmmm miam un croustibat ! Qui peut te battre !?" (Tu trouves la référence je t'en donne un). Non mais sérieux il avait dit "ravissante", ça vaut tous les poissons panés du monde ça. Et des faits maison pas des fiiiiiindus.

Bref, plus sérieusement. Oui Mikami la trouvait ravissante, oui elle était cernée et atteinte par le manque de sommeil et de nourriture. Mais assez mignonne pour que ces traits la sublime plutôt que la ravage. Et ouais, il y a des femmes très belles quand elle sont tristes. Surtout dans les mangas.
Les choses se bousculaient, un peu comme quand ils s'étaient rencontrés quelques minutes plus tôt. Puis, dans un air dispersé et un entrain qui avait changé du tout au tout, elle lui raconta une petite partie de sa vie en justifiant le fait qu'ils ne se soient jamais vus avant. Ça collait comme théorie, lui qui cherchait plutôt à voyager pour retrouver sa trace et ses capacités, il squattait pas des masses les terrains d’entraînement même s'il appréciait s'y vider de son énergie. En tout cas, c'était pas Homura-sensei qui risquait de l'emmen... *Tilt* Putain c'est vrai ! Elle devait le connaître le bougr...

La voix de la kunoichi le ramena sur terre pour de nouveau le faire planer, dans une hésitante douceur qui contrastait avec sa tristesse passée et avait le don de charmer le shukaijin. Il allait lui dire un truc d'ailleurs, mais il l'avait déjà oublié.
Shinobi, lui ? Ouais, ça faisait un moment que lui-même avait arrêté de se poser la question. Il lui répondit alors en lui expliquant son amnésie, sa période d'errance et le noir dans lequel il se trouvait, le vide et l'incertitude... Comment il avait remonté la pente de la même manière qu'ils étaient en train de le faire côte à côte sur ce sentier à l'écart de la route normale. Il précisa aussi qu'il n'avait toujours pas été affecté à une section, mais qu'à cause de ce qu'il venait de lui raconter il lui semblait logique d'entrer au jôhô.

Toute cette histoire, ça faisait beaucoup de détails donnés à une seule personne et en une seule fois. Peu importe. Logiquement, il eut envie d'en savoir autant sur elle. Mais plutôt que de lui demander à son tour si elle avait déjà rejoint une section, si oui laquelle, quelle place y occupait-elle... et j'en passe, il formula sa question autrement, tentant de mettre en valeur sa vis-à-vis :

- Et à quel point es-tu devenue forte depuis que tu es ici ?

Parce que ça ne suffisait pas, il accompagna ses paroles d'un mouvement sec du bassin envers la jeune fille. Un peu taquin, il la poussa donc du côté de l'herbe pour voir à quelle point elle saurait faire opposition ; sans non plus exagérer sur la puissance du coup. Dans tous les cas, la sensation de chute pourrait la réveiller. Mais si jamais elle venait à perdre l'équilibre, vous pouvez être sûr que Mikami allait la rattraper.

(#) Sujet: Re: Jour de tranquillité [Asuka] Sam 24 Jan 2015 - 13:58

Je lui ai posé deux questions. Deux. Seulement deuuuux! Et il ne passera pas par dessus la troisième corde. Il me répond pourtant par un long monologue. Je suis un peu surprise qu'il se livre ainsi à moi. Je ne pensais pas qu'on pourrait autant avoir envie de me parler. Alors je marche à ses côtés sans rien dire. Écoutant ses paroles et son histoire. Il est amnésique. Tout comme Yanosa sensei. Aucun souvenir de son passé, ce qu'il était... Avant. Des fois je me dis que ça pourrait être bien pratique. Tu oublies tout. Tout ce qui fait mal. Tout ce que tu as fait de mal. Et tu recommences ta vie à zéro. En suivant seulement les routes qui sont belles, peu importe où elles nous mènent. Un nouveau départ.

Mais pour lui ça ne s'est pas passé comme ça. Non, ça a été une période d'errance et de doutes. Il s'est cherché lui même en même temps que son passé. Survivant comme il le pouvait. Car oui, quand tu démarres une nouvelle vie tu démarres avec rien. Que dalle. Nada. Et pour s'en sortir à partir de ça il faut être sacrément fortiche. Moi quand je n'ai plus rien u à la destruction de Kiri, je suis retournée dans la maison de mes parents. Et j'ai vendu les bibelots qui y étaient encore. Ce n'était pas grand chose mais ça aide quand même à repartir du bon pied. Mais là... Ça a dû être difficile. Et alors que nous continuons toujours de marcher, je lui donne la main. Pour lui dire que j'écoute, même si je ne dis rien.

Il continue de parler. Et m'informe qu'il ne fait partie d'aucune section. Du moins, pas encore. Lui, il voulait entrer au Jôhô. La section des combattants. C'est celle que je voulais, aussi. Mais on m'a mise à celle de la justice. Pourquoi? Il ne faut pas me demander n'en sais rien! Car ouais, on a jamais eu les explications du pourquoi du comment! Et j'ai jamais su pourquoi on m'avait mise là et pas ailleurs! Mais bon, j'imagine qu'il y a une raison valable. Même si je ne la connais pas. Du coup, oui, la section des soldats. J'aurais bien aimé juste obéir aux ordres et taper sans réfléchir. Ouais, ça me correspond bien. Et oui, c'est comme ça que je vois cette section. Si ça pose un quelconque problème, tant pis!

Puis il en vient à me demander à quel point je suis forte. Hein? Forte, moi? J'ai bien envie de rire, là! J'ai encore beaucoup de progrès à faire! surtout quand je vois mon sensei et mon frère faire. Mon frère... Et soudain je sens qu'il me pousse dans l'herbe. Je pousse aussi... Un cri de surprise! Bordel! Ça lui prend souvent? Ok je vais tomber! Mais pas toute seule! Je l'attire avec moi dans ma chute et on se retrouve tous les deux dans l'herbe. Car ouais, au cas où vous auriez oublié, je lui tenais la main. Et puis bon, réflexe de shinobi! On m'attaque, hors de question de sombrer toute seule! Et me voilà donc allongée dans l'herbe, avec un mec croustimiam sur moi.

Un mec gentil, à l'écoute. Qui peut comprendre ce que je ressens. Car vu qu'il ne connait pas son passé, lui aussi est seul. Et est dans le doute. Oui franchement, c'est bien trop beau pour être vrai. Trop beau pour moi, en tous cas. Il me trouve attirante et me taquine. Je ne m'y connais pas vraiment dans les relations amoureuse mais je crois que je lui plais. Et c'est réciproque... Mais il mérite mieux que ça. Ouais, car moi je m'en souviens de mon passé. Qui voudrait d'une copine qui a plongé dans l'alcool à l'adolescence? Qui a dansé à moitié nue dans des bars sordides pour gagner sa croute? Oui, la vente des babioles, ça n'a pas suffit. J'ai parlé de l'alcool à quelques rares personnes, déjà. Mais le reste... A personne. J'ai bien trop honte. Enfin maintenant. Car quand je le faisais je trouvais ça drôle.

- "Désolée..."

Je le repousse violemment sur le côté, puis me relève. Je me tourne vers lui, tandis qu'il ne doit certainement pas comprendre ce qu'il se passe.

- "Je dois y aller."

Pour où? Aucune idée. Mais je n'ai pas le droit de faire ça. Oui, il mérite mieux que ça. Je lui tourne alors le dos et m'éloigne.

(#) Sujet: Re: Jour de tranquillité [Asuka] Sam 24 Jan 2015 - 23:46

Est-ce qui ne s'en était pas rendu compte ? Non, sa réaction fut nulle car toute réflexion aurait gâché cet instant. Ayant vécu le présent, il n'inhiba en rien le mouvement de la jeune femme qui vint chercher sa main jusque dans sa poche, laissant la chaleur et l'énergie qu'elle procurait remonter sans corps sans la freiner par une quelconque recherche de signification ou tentative de réponse. Mais alors qu'il l'avait bousculée, sa tentative de rattrapage fut enrayée par une force plus grande qui tira de l'autre côté. Sentant son corps attiré vers la kunoichi, son esprit surpris fut pris d'une certaine interrogation.

*Est-ce que c'est moi ou...*

... ou elle l'avait tiré ? Impuissant face à ce genre de manœuvre, Mikami se retrouva étendu sur sa vis-à-vis avec son front, son nez, ses lèvres, à quelques centimètres des siens. Il y eu un moment de flottement, durant lequel le shinobi ne bougea pas. En face de lui, l'expression du visage qu'il observait se perdit dans le passé. Expression que le jeune homme nota mais dont il fut incapable d'en percer le moindre secret. Puis il sentit ses deux mains se plaquer sur lui et le repousser plus loin sur le côté. De l'air s'engouffra entre les deux shukaijin et le parfum qui jusque là envahissait son tissu olfactif s'échappa, lui glissa entre les mains jusqu'à être hors de portée du bout de ses doigts. Peu importe si elle en mettait, chaque demoiselle dégage une odeur qui lui est propre et est toujours des plus agréables.

M'enfin là il respirait plutôt le gazon qui lui chatouillait les narines. Et là elle s'en allait ? Toujours allongé, ayant posé un coude sur l'herbe, il la regarda s'éloigner d'un pas qui lui sembla lent et flottant. La vue peut-être un peu trop floutée, il avait l'impression de la voir les bras croisées et le menton vers le bas, recroquevillée sur elle-même. Il soupira.
Tout ça lui paraissait un peu contradictoire. Après la main, la chute, s'en aller en invoquant une obligation soudaine et inattendue ne lui convenait pas vraiment. Et puis il n'était pas du genre à laisser filer aussi facilement une rencontre avec qui le courant semblait passer. Élever la voix pour l'appeler et essayer de la convaincre de rester ? Mouais... Comme on le disait plus tôt, moins on en dit, mieux on se porte ; c'était à peu près ça non ? Non, pas vraiment, mais les actes parlent toujours mieux.

Mikami finit par se relever, prit le temps de s'épousseter le côté qu'il avait laissé traîner au sol, ne fit pas attention au résultat et sauta sur une branche plus loin sur sa droite. Puis une autre plus loin à gauche, et bondit sur une dernière surplombant une partie du sentier qu'Asuka n'avait pas encore foulée. Aussitôt, il se laissa tomber juste devant elle et lui fit à nouveau face. Le visage flegmatique malgré l'air interrogateur que laissait supposer sa très légère inclinaison sur le côté, il se demandait quelles pouvaient bien être les raisons de ce revirement de situation. Après tout, elle n'était pas obligée de s'en aller aussi brusquement en l'abandonnant littéralement sur le bord de la route. D'un autre côté, cet insaisissabilité plaisait au jeune homme qui sentit le désir monter en riant de son bon vouloir.

Mais en vérité, qu'est-ce qu'ils savaient vraiment l'un sur l'autre ? Malgré le fait qu'il lui ait raconté son histoire dans les grandes lignes, fallait-il compter le nombre de minutes qui s'étaient écoulées depuis qu'elle le renversa ? Ce serait vite fait. Quelque chose n'allait pas et trottait insolemment dans son esprit, au-delà du fait que son frère ait disparu ; cela se voyait à ses yeux dont l'expression n'était pas la même. Partager une forme de souffrance peut lier les gens, c'est vrai, mais pour un temps. Ils ne se connaissaient pas. Leurs attitudes face aux différentes situations, leur façon de les appréhender, de les encaisser, d'y réagir, ainsi que les réflexes qu'ils pouvaient avoir, ce qui les entraînait ou les freinait. Et comment deux shinobis apprennent à se connaître ?
Le combat. Dur, mais vrai. Ou alors duel, ou affrontement, ou même bagarre. C'était une langue universelle que chacun d'eux parlaient et qui ne nécessitaient pas le moindre mot, laissant encore une fois parler les gestes et les instincts.

- Tu es sûre de vraiment devoir y aller... ?

Il marqua une pause mais reprit sans trop perdre de temps.

Viens, on va s'entraîner. Ça devrait nous permettre de nous défouler et décompresser un bon coup.

Parce que ouais, même si la journée avait commencé dans la bonne humeur et la légèreté, ses tripes avaient été soumises à un ascenseur émotionnel qui n'avait eu de cesse de monter et redescendre.

(#) Sujet: Re: Jour de tranquillité [Asuka] Dim 25 Jan 2015 - 21:42

Je m'éloigne de lui. Restant de nouveau seule. Mais je ne peux pas le laisser s'approcher encore d'avantage. Je suis une mauvaise herbe. N'est-ce pas ce qu'on a cessé de me dire toute ma vie? Et les mauvaises herbes étouffent les belles plantes. Regardant distraitement mes pieds, je marche de nouveau sans réel but. Que va-t-il penser de moi? Peu importe, après tout. C'est peut-être mieux qu'il me croit folle. Au moins il ne s'approchera plus. Et il pourra faire une meilleure rencontre. Oui, je ne le mérite pas. Et puis comme ça, je n'ai pas permis qu'il ne puisse se passer quoi que ce soit. Pas d'em...

- "Que...?"

Je m'arrête brusquement et relève la tête. Il est là, planté juste devant moi. Merde. Je ne pensais pas qu'il allait vouloir me rattraper. Je fais quoi maintenant? J'ai l'air maligne... Surtout qu'il me demande si je dois vraiment y aller. J'ouvre la bouche mais rien ne sort. Alors je la referme et baisse de nouveau les yeux. Lui mentir? Je n'ai pas envie de faire ça. Je croise les bras. Mais il enchaine et me demande d'aller s'entrainer. Je le regarde alors de nouveau. Je ne sais pas quoi lui dire. Un entrainement pour décompresser et...

- "Se défouler, hein?"

Pourquoi pas. C'est peut-être ça qu'il me faut pour évacuer tout ces sentiments qui me rongent. Taper dans quelque chose peut ne me faire que du bien. Après tout, c'est le langage que je connais le mieux. C'est loin d'être une mauvaise idée. Décidément, il me plait de plus en plus, lui. Je lui adresse alors un sourire.

- "D'accord."

Sauf que là je confirme le fait que je n'avais rien à faire. Et qu'il va se douter de quelque chose. Re merde. Bon, tant pis. Tant qu'il ne me pose pas de questions, on peut bien passer un peu de temps ensemble non? Surtout que c'est juste de l'entrainement, on ne va rien faire de mal. Enfin normalement. Je me remets en route et le contourne, en le frôlant au passage. Je me dirige alors vers un endroit que je connais bien. Vers "mon" terrain d'entrainement. Celui qui est à une centaine de mètres de chez moi, dans le quartier Jisetsu. J'imagine qu'il me suit. Ou plutôt, qu'il marche à mes côtés comme tout à l'heure. Nous ne mettons pas longtemps à nous y rendre. Le chemin s'est fait dans le silence. Mais une fois sur place, je me tourne vers lui et avec un sourire en coin lui dit:

- "Tu veux voir à quel point je suis devenue forte?"

Il ne faudra pas qu'il vienne se plaindre si je lui fais mal, par contre! Je m'éloigne alors de lui et me mets en garde. Puis je lui fais signe de venir. Allez, viens si tu l'oses! Je veux voir de quel matière tu es fait! Pour ma part, je suis en métal... Et tu ne vas pas tarder à le découvrir!

(#) Sujet: Re: Jour de tranquillité [Asuka] Lun 26 Jan 2015 - 22:47

La kunoichi le frôla en le dépassant alors qu'elle venait de lui accorder sa séance d’entraînement. Son parfum lui embauma les narines et ses cheveux soulevés par le vent vinrent caresser sa joue. Leur épaules flirtèrent et son image angélique disparut alors que l'extérieur de leurs cuisses était le dernier contact auquel il se raccrochait. Peut-être le jeune homme commençait-il à ressentir des sentiments familiers avec ce qui lui échappait... tout comme la jeune fille qui s'éloignait dans son dos à l'image de son passé avec qui l'espace se creusait indubitablement chaque seconde et qui emportait avec lui une part de son identité En bien ou en mal. Mais cette fois-ci il devrait la suivre, s'accommodant à sa marche lente et aux allures qui lui paraissaient hantées par de vieux fantômes.

C'était comme si, atteinte d'un frisson d'hésitation, elle retenait son pied à chaque fois qu'il devait se poser au sol. Il se soulevait faiblement et se reposait un peu brusquement après avoir marqué un temps d'arrêt imperceptible, plutôt comme une rupture dans sa trajectoire. Mais elle ne les traînait pas. Mikami, lui, les laissait volontairement frotter au sol, reprenant une marche calme pour ne pas dépasser la jeune fille. Les mains croisées derrière le dos, position digne des plus anciens temps mais des plus confortables, il la regardait avancer et respirait l'air frais qui secouait les feuilles mortes entre les deux shinobi et les environs. Elles allaient et revenaient. Certaines s'envolaient si haut que l'on savait ne plus jamais les revoir, tandis que d'autres surgissaient d'entre les branches.

Ils vaquèrent comme ça quelques minutes plutôt courtes, jusqu'à ce que les arbres ne soient remplacés par des bâtisses et les feuilles par des personnes de tout bord refaisant leur apparition dans leur journée tranquille. Il appréciait la regarder tourner avec assurance d'une rue à l'autre. Quand il s'agissait d'aller se battre, elle avait l'air de savoir exactement où aller. Ils passèrent sous une arche arborant l'emblème des Jisetsu. Ah, tiens donc. D'ailleurs, malgré le peu de temps écoulé depuis qu'il l'avait rencontrée, le shukaijin n'avait jamais vu de telle lueur dans le regard de la demoiselle que lorsqu'elle se retourna pour le défier. Son sourire en disait long, il était différent ; et accompagnait la flamme qui brillait au fin fond de la pénombre dans ses yeux clairs.

Ses tourments n'avaient pas disparus, mais ils avaient l'air d'être étouffés par le feu qui s'embrasait à l'approche d'un affrontement. Mikami voyait-il juste ? En tout cas, son esprit résonnait clairement à ce genre de vibration. Ses iris avaient déjà effectué un tour d'horizon, remarquant que l'endroit avait l'air espacé et isolé du reste du quartier. Alors il répondit au sourire en coin qu'elle lui avait lancé avant de l'appeler et de se mettre en garde. Le sourire du shinobi marqué par son flegme l'empreint de complaisance et de malice. Là, il se mit à avancer vers la kunoichi.

Il marchait, normalement, les bras le long du corps, lui adressant une expression des plus enjôleuse et captivante. Alors que son pas était lent et modéré, il plongea son regard dans le sien en tentant de partager comme une passion qui commençait à naître ; se laissant même avoir par une légère augmentation de son pouls. Il tendit sa main, en soulevant doucement son bras, et se saisit délicatement des doigts de la jeune fille. Son pouce et son index vinrent glisser contre le haut de sa paume en transmettant un peu de sa chaleur et de sa tendresse. Puis il amorça une clef de bras, qu'il verrouilla.

Alors, réaction ? Le jeune homme était quant à lui fait de foudre. Frappant subitement alors que le soleil réchauffe l'atmosphère et que la pluie caresse la peau. Et le métal est conducteur. Restait à déterminer ce qu'allait donner ce genre de mélange...

(#) Sujet: Re: Jour de tranquillité [Asuka] Mar 27 Jan 2015 - 15:00

Il me suit sans rien dire, alors qu'il ne sait même pas où je vais. Aucune question. Sur pourquoi je lui ai menti en lui disant que j'avais quelque chose à faire alors qu'en fait... Non. Sur où je l'emmène. Non, il me suit simplement. Et c'est pas plus mal. Ça m'évite d'avoir à raconter des bobards. Je n'aime pas ça. Et puis je n'ai pas envie de lui mentir. Il est si gentil avec moi. Est-ce qu'il a deviné que j'avais besoin d'attention? Peut-être qu'il a juste envie de passer un peu de temps avec quelqu'un, lui aussi.

Mais j'y pense! Je lui ai parlé de mon frère disparu. Mais lui? Il n'a aucun souvenir de son passé. Peut-être qu'il a une famille qui l'attend, quelque part. qui le croit mort. Et si... Arekushi était tout simplement amnésique? Et qu'il ne revient pas depuis plusieurs semaines parce qu'il ne se souvient pas quelqu'un l'attend? Si c'est le cas... On risque de mettre du temps avant de se revoir. Peut-être qu'on va encore être séparés pendant dix ans. Ho non! Je dois croire au Shukai, et dans la section de recherche. Ça sert aussi à ça, non? Et puis notre cousin en fait partie. Il va forcément le chercher. Forcément. N'est-ce pas?

Pour l'instant, je n'ai pas envie de penser à lui. Mais plutôt au jeune homme qui m'accompagne. Arrivés sur le terrain d'entrainement, je laisse à Mikami l'honneur d'attaquer en premier. Il me rend son sourire. Et puis il marche tranquillement vers moi. Qu'est-ce qu'il fait? Je ne le lâche pas du regard. Il m'observe aussi. Et avance toujours doucement vers moi. Je me détends un peu, et relâche ma garde. Je l'observe, lui et son beau sourire. Et quand il prend délicatement mes doigts je me laisse faire, le souffle court. Je suis en attente de.. Quoi d'ailleurs? Peu importe, je suis curieuse de voir ce qu'il va faire. Et la suite est des plus surprenantes. Une clef de bras?! Je me tourne légèrement vers lui, et lui chuchote presque:

- "Tu triches..."

Il veut jouer à ça? D'accord! En appui sur une jambe, je caresse celle de Mikami du bout du pied. Je remonte sa cheville, son mollet en le dévorant du regard. Puis une fois derrière le genou j'effectue une violente pression. Lui faisant ainsi perdre l'équilibre et lâcher mon bras. D'un geste rapide, je me place derrière lui et le pousse dans le dos afin de lui faire continuer sa chute déjà amorcée. Quand il touche le sol je m'accroupis sur lui, les jambes de chaque côté de son corps. Et me saisit de son bras, que je plaque fermement dans son dos. Lui effectuant à mon tour une clé de bras. De ma main libre, je tiens son autre poignet au sol. Je me penche en avant, pour lui parler doucement dans l'oreille:

- "Et maintenant?"

Sa main plaquée dans son dos effleure ainsi mon ventre. Mais à peine ma phrase est-elle prononcée que je me redresse, coupant le contact, aussi furtif soit-il. Un sourire qu'il ne peut pas voir se dessine alors de nouveau sur mon visage. J'aime la tournure que prennent les évènements. Même si... Je ne devrais pas. Le sourire s'efface de nouveau. Et ma poigne se fait moins ferme malgré moi.

(#) Sujet: Re: Jour de tranquillité [Asuka] Mer 28 Jan 2015 - 15:48

Du haut de sa position dominante, il sentit un chatouillement des plus lents et des plus doux remonter sa cheville. Mikami ne mit pas longtemps à comprendre que la jeune fille jouait de son corps. Ses sens reçurent une décharge qui coupa son attention malgré son expérience apparemment tournée vers le combat, qui fit qu'il ne déverrouilla pas son emprise. Mais le pied d'Asuka remontait maintenant son mollet, et il sentait son talon glisser doucement sur la bas de sa cuisse. À monter comme ça elle finirait par avoir raison de sa concentration, l'intention de lui casser le bras étant bien loin de lui. Lentement, doucement... Alors qu'il était habitué à s’entraîner vivement, brutalement. Et pourtant ses séances jouaient aussi sur les côtés psychologiques d'un affrontement, mais il ne l'avait jamais fait de cette manière. Celle de ce jour était alors des plus sérieuses de part sa complétude...

*Aaah, la sale ...*

Hop ! Le bout du pied de la kunoichi vint s'enfoncer dans l'arrière de son genoux, le déséquilibrant et l'obligeant à lui céder une marge dans sa prise. Ingénieux... Elle s'y engouffra et glissa derrière lui pour le pousser au sol et le bloquer en s'asseyant sur lui et lui retournant sa clef de bras. Et ouais, même le plus robuste des hommes a ses faiblesses. Dire qu'il avait lui-même pensé à l'avoir dans cette position, il venait encore une fois de se faire devancer. Son intérêt pour la demoiselle grandissait, alors que celle-ci vint lui chuchoter son instant de supériorité dans deux mots dont le souffle lent et chaud vint lui caresser l'oreille. La garce... En plus de jouer avec ses sens, elle se mettait à jouer avec ses sensibilités...
Sentant son t-shirt effleurer l'extrémité de ses doigts, il voulut la saisir pour la plaquer contre lui. Mais sa faible poigne qui se fermait ne rencontrèrent que la brise qui s'engouffra entre ses phalanges. Désireux mais indocile, alors que son champs de vision ne lui permettait pas d'observer plus que le sol et une partie du ciel, il lui adressa un large sourire en coin entre un état ravi et une certaine fourberie. Elle, elle pourrait le voir sur la partie de son profil qu'elle pouvait observer.

* Et maintenant ? Comme tu viens de le dire, c'est coup pour coup ma jolie. *

Il libéra sa main au sol dont la pression s'était relâchée et la glissa sur l'espace entre son mollet et sa cuisse, dans sa jambe pliée. Pas de réaction ? Ses doigts remontèrent la cuisse en effectuant un passage sur le dessus, puis la caresse s'étendit sur la partie inférieure aussi loin que son bras long le permettait. Le poignet légèrement courbé, il pointa les doigts sur sa chaire.
La jeune fille dut ressentir un léger picotement derrière elle. Vous savez, comme quand vous enjambez une clôture pour vous approcher d'un cheval - que dis-je, d'un étalon ! Le fil électrique vous pince la fesse en vous faisant sursauter. C'est ce qu'il se passa. Et Mikami en rajouta un seconde couche, un peu plus forte. La première ayant été destinée à la rappeler au combat alors que la seconde força ses muscles à se raidir, lui laissant ainsi assez d'espace pour se dégager de son emprise. Une décharge faible, mais propre et efficace.

Il poussa le sol pour avancer en rampant rapidement et roula en avant, puis se leva en se retournant. Dans un sourire empreint de malice et d'amusement pourtant étreints par son masque d'impassibilité propre à chaque situation d'adversité, le shûkaijin se remit en garde. Droit et fier comme un homme descendant de sa monture, il avait placé une main derrière son dos et l'autre en face de son cou alors qu'il ne présentait à travers son profil que le minimum de son corps à la kunoichi. Rabattant deux fois les doigts de sa main-avant vers lui, il lui fit signe d'attaquer sans démordre de son expression narquoise et égayée.

(#) Sujet: Re: Jour de tranquillité [Asuka] Mer 28 Jan 2015 - 19:19

Jamais encore je n'ai effectué un entrainement ou un combat de ce genre. Il faut dire qu'il prend des allures plutôt étranges. En témoigne sa main qui remonte le long de ma cuisse... Il a bien évidemment réussi à se défaire de mon emprise, et je ne l'ai pas raffermie quand je l'ai senti vouloir s'en enlever. Il faut bien lui laisser une marge de manœuvre, c'est pas drôle sinon. Et puis un entrainement c'est toujours plus intéressant à deux que seul. Je le laisse faire lorsque sa main remonte le long de ma jambe, me demandant ce qu'il compte faire. Un premier pincement me fait sursauter. Est-ce qu'il vient de me pincer les fesses, là? C'est pas un peu osé pour un premier rendez-vous? Une seconde douleur, plus forte celle ci me fait réagir:

- "Hey!"

Il s'échappe en rampant, tandis que je tombe de son dos. Je me rattrape en posant mes mains au sol et appuie sur celles ci pour me donner de l'élan et me mettre debout. Pour sa part il y est aussi en une habile roulade. Il se met en garde en me souriant, et j'en fais de même. Il me fait signe d'approcher. Ainsi l'échauffement est terminé, les choses sérieuses commencent. Et pour un échauffement, ça a bien porté son nom... Je l'observe un peu. Sa posture, son allure. Il a l'air de bien savoir se battre. Sa poigne était ferme tout à l'heure. Et il s'est redressé avec agilité. Il ne dit pas un mot et semble plutôt concentré dans le combat. Même si ça n'en était pas vraiment un pour le moment et que j'ai réussi à lui faire baisser sa garde. D'accord, possible que j'aie triché un peu, moi aussi...

Du coup je pense que je peux y aller franchement. Enfin pas trop non plus hein, je ne veux pas lui faire mal. Pas que je me surestime ou que je le sous-estime, mais ça reste un entrainement et non pas un combat réel. Le but n'est pas de s'envoyer à l'hôpital. Je vais donc le tester. Je lui lance un regard malicieux, puis accumule du chakra sous mes pieds et m'élance rapidement vers lui. Est-ce qu'il se laissera surprendre par ma soudaine vitesse? D'accord c'est rien par rapport à Yanosa, mais je suis encore loin de son niveau. Il me reste encore beaucoup de choses à apprendre. Et puis j'ai même pas encore seize ans et j'ai pas mal glandé quand même...

Arrivée à sa hauteur, je tente un simple coup de poing dans son ventre. Puis un second sur le flanc avec mon autre poing. Je tente ainsi plusieurs coups basiques, cherchant des yeux une ouverture pour m'y engouffrer. Je ne lui laisse aucun répit, le poussant à se protéger sans pouvoir riposter. Et quand il s'y attend le moins, je lui donne un coup chargé de chakra raiton, dans le torse. Puis avant qu'il n'ait pu répondre, je fais un bond en arrière et me mets sur mes gardes. Je l'invite à mon tour à venir m'attaquer. En faisant le même geste que lui, repliant les doigts vers moi. Et je lui lance de nouveau un sourire. Il a eu un aperçu. Alors, qu'est-ce qu'il en pense?

Spoiler:

(#) Sujet: Re: Jour de tranquillité [Asuka] Ven 30 Jan 2015 - 15:28

Alors qu'il se perdait dans l'expression que lui adressait la jeune fille, une légère effluve de chakra provenant de la plante de ses pieds le ramena à la réalité. Elle allait attaquer. Sur ses gardes, les appuis en alerte, il s'attendait à une charge qui elle, ne se fit pas plus désirer. Alors Mikami prit du recul d'un bond en arrière pour retarder le moment où elle serait sur lui à lui asséner son assaut de première intention. Ainsi il aurait moins de mal à anticiper... La kunoichi ne mit quand même que très peu de temps à le rattraper : elle s'en prit tout d'abord à son torse d'un coup de poing qu'il put bloquer de sa main droite en saisissant la sienne. Mais son second bras voulant riposter fut obligé de se rabattre sur son flan en se fléchissant pour bloquer son deuxième coup. Cette scène se répéta dans quelques autres attaques variées, jusqu'à ce que le shûkaijin ne ressente la faiblesse de sa garde alors que ses deux mains étaient prises et que la seconde de l'ôdâjin amorçait une remise d'attaque.

Un grésillement significatif parvint à son oreille. Oh ? Puis se fit un poing fermé chargé d'électricité qui entra dans son champs de vision par le bas en accompagnant le sérieux qu'arborait la demoiselle. Entre de multiples flashs qui vinrent fuser dans les fin fonds de son cerveau, l'amnésique eut pour réflexe de bondir en arrière et en hauteur pour absorber la puissance du coup qu'il allait recevoir alors qu'il contractait tous les muscles de son abdomen. Ce dernier fut quand même un tantinet violent alors qu'il vint se placarder contre des abdos endurcis par une vie passée rude et floue.

Mais la douleur fut d'abord étouffée par la décharge qui lui saisit le ventre. Il la reçut de plein fouet dans une distorsion des tissus qui lui parut familière. Alors qu'Asuka avait reculé pour se remettre en garde, le jeune homme resta un instant à décrypter la sensation qui lui parcourait l'échine. Profitant de ce léger battement, il se tenait un bras tendu plaqué au corps alors que sa main droite venait serrer son coude gauche à son flan, comme s'il avait froid ; alors que la température des lieux et de leurs corps soumis à l'effort de s'y prêtait absolument pas. Mais... l'électrisation, la présence sur un terrain d’entraînement, étaient deux sensations qui se connectèrent en lui comme ayant été maintes fois répétées ensemble. Puis Mikami sembla s'étirer comme appréciant un doux réveil matinal, se courbant le dos en arrière en respirant l'air de nostalgie que lui procurait ce frisson.

Alors que la douleur de l'impact fit enfin son entrée, persistant sur son corps et vouée à laisser une trace dans les jours à venir en débutant par ce rictus qui piqua un de ses profils, il sourit à la kunoichi. Enchanté de la voir se battre avec cette vigueur malgré les souffrances qui l'accablaient. Celles dont elle lui avait parlé comme celles qu'elle avait tue.

- Tu as été bien entraînée...

Effectivement, même si une personne se donne corps et âmes dans des efforts constants, une réelle progression ne peut que mieux se faire si la patte d'un shinobi d'expérience y met de son empreinte. Mais elle avait une force en elle, qui puisait dans une volonté sûrement souvent renforcée par de sévères épreuves. Puis ce fut à son tour de fendre sur la jeune fille, y allant de toute sa vitesse naturelle. Le manieur de foudre, même s'ils étaient deux à le faire ce jour-ci, n'utilisa son chakra que pour se déplacer sur le côté un peu avant d'arriver sur sa cible. Tantôt à gauche, tantôt à droite. Et il s'effaça une dernière fois étant à sa hauteur, en plaquant ses mains au sol et glissant son pied en traçant un arc de cercle dans l'herbe et la terre comme dans un tacle simple à esquiver, mais qui l'obligerait à sauter. Quand elle le fit, il se redressa aussi sec en allongeant un bras dans son mouvement, un poing à moitié ouvert fusant très rapidement sur Asuka de part l'élan donné par le corps du jeune homme qui se relevait.

- Tu as eu un bon sensei ?

En plongeant ses yeux jaunes dans son regard bleuté. Cette main vint s'empoigner d'une des siennes, il plaqua la kunoichi contre lui l'empêchant alors d'effectuer toute frappe, et envoya un pas de danse. Pour le fun, et perturber ses sens. L'amnésique la fit alors tourner sous son bras et alors qu'elle s'éloignait de lui après que leurs doigts aient glissés les uns entre les autres, il bondit une nouvelle fois en arrière en se propulsant sur quelques mètres avec son chakra et pointa un bras comme un canon, tenant le coude raide de son autre main.

- Attention à ça !

D'une voix basse mais perceptible, s'évanouissant dans les piaillement qui jaillissaient de ses avant-bras. Celui dirigé vers l'ôdâjin fut entouré d'électricité qui s'échappa en un rayon prenant sa direction comme un petit éclair suivant un fil électrique alors que le jeune homme modérait l'intensité du courant et la puissance de sa technique. À voir comment "le métal" réagirait à ceci.

Technique:

(#) Sujet: Re: Jour de tranquillité [Asuka] Sam 31 Jan 2015 - 18:16

Il esquive drôlement bien. Il pare bon nombre de mes attaques. Mais il n'arrive pas à éviter mon dernier coup, donné alors que j'ai trouvé une ouverture. Mon poing heurte non pas un ventre mou mais des abdominaux bien entrainés. Appréciable... Je l'observe maintenant, un sourire aux lèvres. De nouveau en garde. Il 'a l'air de s'étirer. Peut-être pour faire passer la douleur du coup. Il me sourit également. Et me complimente. Oh, c'est gentil ça. Bien entrainée, hein? J'espère bien, ça fait presque un an que je viens ici tous les jours!

- "Oh... Merci..."

Je ne sais pas trop quoi répondre à ça. Puis c'est à son tour d'attaquer. Il court vers moi et je m'apprête à me protéger. J'observe ses mouvements. Il feinte plusieurs fois. Allant sur un côté ou sur l'autre sans m'attaquer pour autant. Il cherche à m'avoir de cette façon? Puis il s'accroupit en posant les mains au sol. Ce n'est pas dur de deviner ce qu'il va faire: essayer de me faire tomber. Je le sais, je l'ai cette technique dans mon répertoire! Je saute alors pour esquiver son coup de pied. Mais il se redresse rapidement, me donnant un coup de poing. Je n'ai pas le temps de me protéger, mis à part mon avant bras que je place devant moi. Mais pas le temps de le recouvrir de kinton. Joli coup.

Je lui souris de nouveau, avant de me replacer en position de défense. Et il me demande si j'ai eu un bon sensei. Je me perds dans son regard sans répondre. Puis quand je décide de le faire, il me prend la main et m'attire contre lui. Me voilà plaquée contre son corps ferme. Et ses abdos que je sais musclés. Humm... Un peu gênée de cette soudaine proximité, je détourne le regard. Mais il n'en reste pas là et... Se met à danser. Je le regarde de nouveau. Je me laisse faire mais...

- "Mais qu'est-ce que tu fais?!"

Sérieux c'est assez déstabilisant! Ok je vois. A mon avis c'est le but. Il me fait tourner, puis nos doigts se détachent. Il saute en arrière et pointe son bras vers moi. Et me prévient de faire attention. Cette fois, j'ai le temps de me protéger. Il attaque à distance? Peu importe, je mets de nouveau mon avant bras devant moi. Et cette fois ci, je le recouvre de kinton. Je l'oriente de façon à encaisser sa technique. Un rayon de foudre vient s'abattre sur celui-ci. Je le regarde alors.

- "Tu te bats plutôt bien aussi. Sympa la petite danse."

Un nouveau sourire, amusée. Je me redresse, plus vraiment sur la défensive, pour le coup. Le sourire s'efface.

- "Concernant ta question... J'en ai eu plusieurs."

J'en avais déjà étant gamine. C'est ça de faire partie d'un clan connu. J'avais les meilleurs senseis possibles et je travaillais dur pour faire plaisir à mes parents. Mais bon, ça ne les remplaçait pas. Et j'avais beau m'entrainer encore et encore, ça n'était jamais assez pour mon père. Foutu kinnegan que je n'ai pas réussi à éveiller... Et puis, ils sont morts. Plus de sensei. Plus de parents. Plus de frangin. L'orphelinat. Dans lequel je suis restée jusqu'à la destruction de Kiri. Les essais d'équipe, et les senseis avec qui je n'accrochais pas. Je leur obéissait pas, les faisait tourner chèvre. Jusqu'à ce qu'ils laissent tomber. Et puis ensuite, l'arrivée au Shukai. Nouveau sourire, et je relève la tête pour le regarder.

- "Mais le seul à retenir, c'est Yanosa. Il est super fort et trop classe! Et super gentil, aussi."

Et avec lui, le courant est passé tout de suite.

- "Il m'a entrainée dès le lendemain de mon arrivée au Shukai! Sans que personne ne lui demande! Sans qu'il ne soit payé pour ça, ou que ce soit un ordre... On s'est retrouvés ici, sur ce terrain par hasard. Dire que je n'arrivais même plus à grimper aux arbres..."

Ouais l'alcool ça aide pas.

- "Mais je suis revenue à mon niveau grâce à lui, et même plus encore!"

Je lui adresse un grand sourire, et rit même en annonçant la suite:

- "Et puis, on a cherché mon frère dans le bureau du capitaine Samui. On est arrivés par la fenêtre, en grimpant sur le mur! Yanosa m'a portée sur son dos! Tu aurais du voir leurs têtes en nous voyant arriver, c'était trop drôle! Et Kakeshuou a fait de nous trois une équipe."

Je baisse le regard.

- "Mais maintenant on est plus que tous les deux. Tu parles d'une équipe. Un duo ouais..."

Je croise les bras sous ma poitrine. J'ai plus trop envie de me battre, maintenant.

Spoiler:

Un simple mouvement de l'avant-bras, deux ou trois mudras et son attaque disparaissait comme une goutte de sang dans une flaque d'eau. Alors le kinton n'est pas forcément vulnérable à l'électricité. C'était bon à savoir... Bien joué, pensa-t-il. Même s'il était déçu de voir son rayon disparaître comme un voile de fumée que l'on dissipe d'un battement de la main. Le faciès de la jeune fille répondait aux émotions auxquelles son récit faisait appel. Malgré son flegme naturel, Mikami ne pouvait empêcher des sourires en coin de s'exprimer quand elle lui en adressait un vrai, peu importe qu'il lui soit destiné ou issu d'un précieux souvenir.

Avoir eu une équipe, qui tournait efficacement, le sentiment d'avoir perdu le peu de choses qui lui étaient chères, sentir la fragilité et l'instabilité de sa situation. Surplomber le gouffre, vaciller, l'envie ou la faiblesse de s'en remettre au sens du prochain coup de vent. Plonger. Ne pas plonger. Continuer d'errer sur un sentier escarpé à mi-hauteur sur une falaise sans fond, cerné par le vide et un mur empiétant sur chacun de ses pas et poussant à la chute, s'élevant si haut dans les cieux qu'il en est impossible d'en voir le bout. Impossible de se retourner, mais l'avenir offre toujours quantité de choix. La facilité, tomber dans le noir. Le laisser-aller, continuer sur cette route étroite et friable. La difficulté, escalader la falaise et grimper vers la lumière.

Soumis aux variations du ton dans la voix de la kunoichi, l'amnésique revivait mentalement les hauts et les bas qui furent son inévitable quotidien lors de sa période d'errance. Les doutes et l'inconnu, la légèreté et l'insouciance, le retour de l'incertitude et de son ombre oppressante, la clairvoyance et l'assurance, le retour du doute et la crainte du fourvoiement. Comme pris dans cette boucle qui lui semblait infinie, il s'était demandé si ce manque qu'il ressentait envers des inconnues immémoriales s'adressait à des personnes existantes. Vivantes, ou mortes. De la même manière qu'Asuka se demandait si son frère était encore en vie quelque part. La souffrance de savoir sa troupe pourtant solide et soudée peut-être pourfendue à jamais.

Il soupira impassiblement en regardant vers le ciel, regardant un nuage s'en aller comme les souvenirs de cette période sauvage dans le mode de vie. La lutte permanente, un combat sans fin contre la vie. Le shukaijin s'était rendu compte qu'il avait fini par renier ce schéma et vivait de simplicité et de bons sentiments. Mais fut sans cesse incompris, surtout par ceux qui se renfermaient dans la loi du plus fort. ...alors il décida de manier les deux, la voie de la raison comme la loi du plus fort et n'avait jamais lâcher. Du moins il marcherait sur cette voie jusqu'à ce qu'il ne retrouve la mémoire. Après qui sait ce qui l'attendrait.

La force, la raison... Dans les deux cas, ne pas aller vers la lumière entraînait la chute. Un jour ou l'autre. Il créa un clone et deux Mikami faisaient face à l'ôdâjin. Les bras croisés, la tête baissée, le regard sûrement dans le vide. Quand la vie nous apprend quelque chose, pourquoi ne pas le partager avec les personnes qui partagent un temps votre route ? Il inspira.

- Eh, Asuka ! Lâche jamais rien. Peu importe les coups durs, peu importe leur virulence et leur intensité. Tu as des gens qui t'entourent, et d'autres qui t'entoureront. Rien n'est figé, la vie n'est que joie et surprises si l'on croit en elle et croit en soi. Alors... même si c'est dur, bats-toi, ou reste imperméable à tous ces coups durs.

Et les deux Mikami fendirent sur elle. Loin de se douter de ce qui attendait le shozaichi et de la forme qu'allait prendre sa rencontre avec le sensei de la jeune fille, il était prêt à la soutenir peu importe sa force et le temps qu'il aurait à lui accorder. Comme la plupart des personnes qu'il rencontrait.

Alors que je regarde distraitement le sol, je l'entends m’appeler. Je relève alors la tête vers lui et me rends compte qu'il a créé un clone. Il compte toujours se battre? Alors que j'ai adopté une posture qui indiquait clairement que le combat était terminé, pour ma part? Il n'a pas l'air de vouloir en rester là. Je l'écoute, sans bouger. Les bras toujours croisés. Mais mon regard s'est relevé, et c'est lui à présent que j’observe. Il me parle, de sa voix ferme et convaincante. Aucune agressivité, cependant. Il me donne simplement son point de vue, sûr de lui.

Ses paroles entrent dans ma tête et dans mon esprit. Vont-elles y rester? Je ne sais pas. Mais pour l'instant, elles ont l'effet escompté. Je ne sais pas ce qu'il a compris de moi, ce qu'il sait de ce que j'ai pu vivre ou ce que je peux vivre en ce moment. Mais j'ai l'impression qu'il me comprend. Ses paroles ont un sens. Il aurait pu me dire n'importe quoi. Mais non il a choisi de me parler d'encaisser les coups durs. De sourire à la vie et de me battre. Ça, ça me parle. Je décroise les bras et ils viennent se placer le long de mon corps. Les poings serrés. La vie, je vais lui latter la tronche! Peu importe ce qu'elle me mettra, je lui rendrais. Et me relèverais, encore et encore. Et si un jour je ne m'en relève pas, je tomberais le poing serré.

Je me replace de nouveau en position de défense, et le regarde venir vers moi. Je forme plusieurs signes, et des kunais apparaissent dans mes mains. J'en lance deux sur chaque version de lui-même. Le poussant ainsi à dévier sa trajectoire. Les deux sont séparés, et il va m'être plus difficile de les voir venir pour les contrer. Mais s'il avait un plan de prévu, je l'ai au moins déjoué. Je m'accroupis et tourne sur moi-même pour faire tomber celui qui fonce vers moi. Quand au second, je lève le bras pour lui planter mon kunai restant dans la cuisse. Un endroit à ma hauteur vu que je suis baissée, mais pour pas que ça fasse trop mal non plus. J'espère tout de même que c'est son clone...

Je pousse un soupir de soulagement quand je le vois disparaitre. Ouf, au moins je ne l'ai pas blessé. Mais contre toute attente à sa disparition le clone me pète à la tronche! Quoi? Je suis repoussée en arrière et heurte le sol. Allongée par terre, j'observe les nuages. Le vent les pousse dans une direction. Sans volonté, ils ne peuvent pas se dresser contre cet élément. Ils se laissent porter. Le vent les mène alors où il le souhaite, et ils subissent sans rien pouvoir faire. Je crois qu'il est temps pour moi de ne plus me laisser porter par le vent de la mélancolie. Du moins, pour le moment... Car à ce moment là, je ne sais pas que la vie va me donner une grosse beigne dans peu de temps, me laissant quasiment inerte.

D'un bond, je me redresse de nouveau et fais face à Mikami qui devait se demander ce que je faisais. Et qui a eu le temps de se relever aussi. Je lui adresse un sourire. Parfois les rencontres dues au hasard sont les plus belles. La preuve avec Yanosa. Et lui... J'ai bien envie de lui poser des questions à mon tour. Mais il n'aura pas les réponses, car il ne se rappelle de rien. Alors je vais simplement profiter du fait qu'on soit là, tous les deux. Qu'il soit là à s'entrainer avec moi. Je me positionne de nouveau en garde, prête à recevoir son assaut.

Spoiler:

Ce fut un réel plaisir pour Mikami de voir la jeune fille retrouver goût à l'effort plutôt que de se laisser avoir par l'abattement. À un point où il en prendrait lui-même de la graine, lui sur qui ce même discours concernant la volonté d'aller de l'avant avait tant de mal à percer. Ici, il y avait ajouté sa petite touche personnelle. Les joies les flâneries, ça lui parlait bien plus que la lutte permanente. Mais quand il s'agissait d'agir en tant que shinobi, c'était différent. Il avait une détermination intrinsèque qui se lisait souvent à son regard et qu'il considérait comme une empreinte de sa vie antérieure. De celle-ci, il avait pu déduire énormément de chose qu'aucun souvenir ne put lui apporter. Des analyses rassurantes comme des constats plus troublants. Du moins ce qu'il avait vécu eu au moins le mérite de remotiver sa vis-à-vis qu'il paraissait à chaque moment connaître depuis des temps remontant au-delà de leur bousculade, de leur rencontre. Vague impression qui ne le laissait pas indifférent.

Toujours était-il qu'elle se tenait à nouveau debout face à lui prête à recevoir un nouvel assaut de sa part, alors qu'elle fut balayée par l'explosion de son clone dont il avait tout de même fait l'effort de contenir les dégâts qu'il provoquerait. Surtout en contenant l'électricité. Tout ça pour elle. Sans prononcer le moindre mot, elle lui avait répondu qu'elle ne se laisserait pas porter par les douleurs et les coups durs. Et toujours en laissant parler son corps, elle lui demandait d'attaquer à nouveau. Alors que son vœu soit exaucé.

La shûkaijin fendit à nouveau sur elle de toute sa vitesse naturelle. Usant de son chakra dans les derniers mètres pour se déplacer furtivement sur la droite, puis sur la gauche, et arrivé à sa hauteur il se baissa, plaqua les mains au sol. Ces dernières lui servirent d'appui pour suppléer l'impulsion de ses jambes, et il sauta par-dessus la kunoichi en une roulade aérienne au-dessus de sa tête. Il atterrit derrière et se retourna pour asséner un coup léger mais rapide à la tête. Elle esquiva alors qu'un quart de tour lui avait permis de voir venir l'attaque, riposta. Bien vu et rapide... Il bloqua et riposta à son tour. Un échange de coup et de parades s'en suivit alors que les deux shinobi se déplaçaient ça et là sur leur aire de jeu au fil de leur coups et de leurs esquives, dansant comme dansent deux ninjas qui s'affrontent et peut-être avec une certaine complicité. Feintes, blocages, esquives, rien ne manquait.

Une seule chose laissait un vide dans l'esprit du jeune homme qui la sentait se matérialiser par de lentes et fortes pulsations ou vagues sous son estomac. Il tenta de l'attraper pour la mettre au sol mais elle se dégagea avec une facilité qui allait de paire avec la fluidité de leurs mouvements. Toujours insaisissable hein... Un léger mais franc sourire en coin avait pris place sur son visage alors que ses yeux ne traduisaient qu'une profonde concentration qui s'éperdait au-delà du rythme de leur affrontement. L'amnésique se sentait puiser dans ses réserves d'énergie, ça ne lui déplaisait pas. Il adaptait son souffle au tempo de leur duel alors que les premières gouttes de transpiration perlaient sur son front et s'envolaient parfois en sublimant les rayons du soleil par de petits scintillement. Avant de s'écraser au sol et de se faire balayer par le va et vient de leur pieds qui se soulevaient quelques fois pour appuyer une attaque.

Allez, vitesse supérieur et prise de devant sur la surenchère. Un demi-tour sur lui même dans un bond en fléchissant les jambes, afin que son pied droit puisse fuser sur son adversaire au retour de cette rotation. Asuka le bloqua et même le déstabilisa, l'empêchant d'enchaîner sur la remise prévue. Rien de grave... Seconde intention. Prenant appui sur sa parade il permit à son deuxième pied de s'envoler, pour qu'il bascule la tête vers le bas dans une courbure de l'échine qui lui permettait de ne jamais lui tourner le dos. Mikami tira les bras de la jeune fille qui lui avait servi à parer son précédent coup, et l'attira vers lui alors qu'il terminait son salto. Remettant pied à terre il se trouvait juste à côté d'elle alors qu'ils regardaient chacun dans une direction... et lui asséna un second coup de bassin pour encore la renverser.

De nouveau en garde, j'attends qu'il attaque. Il court vers moi, et de nouveau fait quelques feintes à droite et à gauche afin que je ne sache pas d'où il va venir. Mais cette fois-ci il se baisse et pose les mains au sol pour... Sauter par dessus moi ? Je l'observe faire. Joli. Il tente de me frapper et je contre. J'essaie à mon tour et il me pare aussi. Notre entraînement continue ainsi quelques temps. La poussière vole sous nos pieds. Les coups et les esquives s’enchaînent. La sueur perle sur nos fronts. Nos chakras respectifs s'amenuisent. Nos empreintes se forment et s'effacent sur le sol au fur et à mesure de nos passages. Nos souffles s’accélèrent tout comme le battement de nos cœurs.

Pour cette dernière partie, je ne sais pas trop si c'est dû à nos échanges physiques ou autre chose. Parce que je dois dire que j'y prends un certain plaisir. Je lui lance parfois quelques sourires. Comme quand il essaie de m’attraper et que je lui glisse entre les doigts. Notre entraînement prend la forme d'un petit jeu et ce n'est pas désagréable. Et puis pourquoi est-ce qu'il comptait m’attraper, d'abord, hein ? Il comptait me faire quoi une fois que ce serait fait ? Je ne le saurais jamais. Sauf s'il réessaie.

Puis il essaie quelque chose d'autre. Après divers coups échangés ainsi que des esquives, il finit par m'attirer à lui. Là, il tente de nouveau de me faire tomber. Il faut croire qu'il a envie de me voir allongée... Mais cette fois ci je ne suis pas prise par surprise. J'arrive à me ressaisir, et prend appui sur mes jambes. Mes pieds s'enfoncent légèrement dans le sol. Je souris. A mon tour, maintenant... Je me tourne légèrement vers lui et lui chuchote un :

- « Tu aimes ça donner des coups de reins, hein ? »

Je lui laisse quelques secondes pour réfléchir à ma phrase. Et comprendre le double sens évident. A peine quelques secondes, pour qu'il n'ait pas le temps de se ressaisir après avoir été déstabilisé. Et là, je lui fais la même chose qu'à lui : je lui donne un coup de bassin pour le faire tomber. Une fois cela fait, je me rue sur lui. D'un geste vif, je pose une main sur sa taille pour le retourner et qu'il me fasse face. Puis je le chevauche et m’assoit sur lui. Et lui annonce d'une voix forte:

- « Attaque surprise ! »

Sans lui laisser d'avantage le temps de réagir - ou bien parce qu'il se laisse faire – je pose mes deux mains à plat sur son ventre. Et là, je me mets à le chatouiller. Le ventre, les côtes. Cherchant les endroits les plus sensibles en regardant ses réactions. Pour ma part, j'aborde un grand sourire. Oui, je m'amuse beaucoup. J'espère qu'il en est de même pour lui ? De toutes façons, je vais le chatouiller jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus et me supplie d'arrêter ! Oui bien qu'il arrive à se défaire de mon emprise par lui-même.

Son coup de bassin se heurta au corps ferme de la jeune femme et... boïng, Mikami se vit propulsé dans la direction opposée comme s'il avait été une balle rebondissante qui avait frappé un mur. Pris entre deux élans, son corps se plia en deux et son centre de gravité l'attira vers le sol. Croyez-vous qu'il aurait mordu la poussière aussi simplement ? Noooon... Il fallut que sa partenaire ne le retourne pour lui sauter sauvagement dessus dans l'intention de le plaquer au sol et de l'obliger à faire face à une défaite. Partenaire d'ailleurs ? Oui, terme exact à employer quand l'on s'entraîne dans un environnement sain. Même une compétition peut donner tout un panel de gagnants si elle est menée sainement. Et ni l'amnésique, ni l'alcoolique ne se verrait comme perdant de ce léger affrontement. Le shinobi et la kunoichi s'enrichissaient tous deux l'un de l'autre, du dialogue qu'ils menaient avec leurs poings, leur parades et leurs ripostes. Leurs esquives, leurs feintes et leurs prises disaient "attrape-moi si tu peux", et ses bassins qui s'entrechoquaient essayaient peut-être de déterminer sûrement un peu tôt lequel des dos portaient le mieux la culotte.

- Tu aimes ça donner des coups de reins, hein ?

Oh la vilaine... Le shûkaijin voulut exprimer un léger grognement de désir, peut-être seulement pour rentrer dans la complicité alors qu'elle venait de toucher son vice, mais son dos frappa le sol avant que tout son corps ne s'y retrouve plaqué par les jambes et le fessier de l'ôdâjin. Dans la même position qu'un peu plus tôt, mais le souffle plus prononcé, plus rapide et surtout de face, lui offrant une vue des plus parfaites et dégagées sur son assaillante. Mais comment comptait-elle faire une clef de bras dans cette posi... AAARH c'est quoi ct'attaque surprise ?! Pris de cours, Mikami ne put que refermer ses bras en les fléchissant au possible et contracter tous les muscles du haut de son corps pour faire barrage aux doigts vifs, combatifs et démangeant de la demoiselle. Bientôt se fut les muscles de son visage qui se contractaient en de multiples rictus, au bord de la rupture. Puis ils explosèrent, laissant jaillir des rires et des larmes poussées à la fuite par des yeux plissés qui se levaient au ciel, dans la même direction que le coin de ses lèvres.

Mais pas question de se laisser faire ainsi. Même si c'était agréable de l'avoir là, sur lui, il engagea la contre-attaque. Livrant d'autres zones aux mains chatouilleuses d'Asuka, il s'attela à la meilleure des défenses en lui rendant son assaut. Lui aussi attaquait le ventre, le bas du ventre c'est aussi sensible. Oh jolis abdos mademoiselle... Il en contournait les côtés car il savait la fragilité de cette partie du corps, et tentait aussi les côtes par des doigtés perçants, anarchiques et successifs. Oups, ses mains glissèrent un peu trop haut, attention voyons... Technique de secours : enfoncer les pouces dans les côtes. Ça, tout le monde craint. Encore une fois elle fut obligée de relâcher son emprise, et plutôt que de glisser sur le sol Mikami lui attrapa les épaules et la poussa à son tour pour renverser la situation et la plaquer au sol.

Dans le mouvement, alors qu'il tenait ses épaules paralysées, il lui arracha un baiser et continua sa route dans une nouvelle roulade qui lui permit à nouveau de se relever. Ce genre de baiser qui fait smack, débordant insolemment du coin de la lèvre et les attrapant dans leur totalité. Qui fait mal par la brièveté qu'on y met soi-même et par sa furtivité. Debout, il s'était remis en garde de profil ; mais plutôt que de placer une main dans le dos, il se tenait le ventre pour récupérer de cette agression inattendue. Son souffle commençait à se faire haletant, alors que ses yeux dessinaient le seul calme sur son visage. Seule trace du sérieux témoin de l’entraînement, perdu entre l'envie qu'il éprouvait et son sourire en coin impertinent. Sentant encore la douceur de ses lèvres qui ne semblait vouloir s'échapper, il mordit sa lèvre inférieure comme pour saisir cette gourmandise qu'il lui avait volé.

* Et toi est-ce que tu aimes danser ? *

Même emporté dans son élan, il savait pertinemment qu'elle ne pourrait pas ignorer son geste et peu importe sa brièveté. Le jeune homme espérait seulement ne pas l'avoir mise dans une position inconfortable.

- Tu reviens... te battre ?

Mes doigts parcourent son ventre, ses côtes et son torse à la recherche de points faibles. Et ça marche. Il rit aux éclats. Ça fait plaisir à voir. Il tente de se protéger de mes attaques successives mais je rentre dans les failles qu'il m'offre. Et soudain il me donne une grosse occasion. Je m'y précipite mais... Ses mains se posent sur moi à son tour. Hey, c'est mon attaque, ça, copieur ! Il me chatouille lui aussi à divers endroits. On mène une véritable bataille, tentant de s'immiscer sur le ventre de l'autre en protégeant chacun le sien.

Mon sourire s'est peu à peu changé en rire. Jusqu'à même en rire jusqu'aux éclats. Et à ce moment-là, je ne pense à rien d'autre qu'à cet instant et à m’amuser. Sa main parcourant une partie de mon corps non sujette aux chatouilles me sort brusquement de ce moment. Est-ce qu'il vient de me peloter le nichon, là ? Déjà qu'il m'a pincé les fesses tout à l'heure... Monsieur cache bien son jeu, on dirait qu'il en profite là. Bon, c'est pas comme si j'étais en train de gesticuler dans tous les sens tout en étant assise sur lui, qui est allongé au sol... Ouais d'accord, je profite aussi peut-être un peu, moi aussi....

Ce geste malheureux et visiblement non voulu – je lui accorde le bénéfice du doute - l'a également fait sortir de notre petit jeu improvisé. Car il change d'attitude et me plante ses pouces dans les côtes. Je me raidis directement et arrête toute tentative de chatouille. Renversement de situation. Ou plutôt, il me renverse moi. Me voilà à mon tour allongée au sol, plaquée par les épaules, à sa merci. Ou presque... Il s'approche rapidement de moi pour... M'embrasser ?!

Attends, il vient de m'embrasser, là, non ? Il est déjà debout. Quant à moi, je reste là, surprise. J'effleure mes lèvres du bout des doigts, comme pour m'assurer qu'il m'a bien touchée ici. C'était... Agréable. Sa voix me fait tourner le visage vers lui. Et tandis que je repose mon bras le long de ma tête, je l'observe sans répondre.

Il a réussi à me faire sortir de mes pensées durant quelques temps. Alors même qu'il ne me connaissait pas. Il s'est intéressé à moi. Ça commence par une bousculade et ça finit dans un baiser... Gentil attentionné et joueur. Plutôt beau gosse aussi, ce qui ne gâche rien non plus. Et une certaine complicité s'est installée entre nous en si peu de temps. Oui il me plaît, c'est certain. Peut-être qu'il pourrait y avoir quelque chose de beau entre nous. Mais ça ne change rien au fait que... Je ne le mérite pas. Et qu'il mérite mieux que ça. Sans parler du fait que peut-être, quelqu'un l'attende déjà quelque part. Même s'il ne s'en souvient pas. Je romps enfin le silence.

- « Non. Tu as gagné... »

Je me relève et secoue mes vêtements pour faire tomber la poussière. Je me dirige vers lui. Une fois à hauteur, je m'adresse à lui, en regardant distraitement le sol.

- « Je dois... Je dois... Me laver. »

Ouais en fait c'est exactement ça. Il va sûrement comprendre ça comme une excuse bidon. Même si j'ai transpiré durant l’entraînement, c'est pas urgent. Ou croire que je dois me laver à causer de lui. Oh non, ce n'est pas à cause du bisou que je dois me laver ! Pas du tout ! Enfin si c'est en partie à cause de ça mais ce n'est pas pour l'effacer... Au contraire. C'est pour faire de la place afin d'en recevoir d'autres. Je relève la tête et m'approche doucement de lui. Là, je fais comme lui et l'embrasse. Pas sur les lèvres, non. Ni sur la joue. Les deux en même temps. Moitié moitié. Comme une promesse. Quand je serais prête, tu l'auras en entier...

- « Merci pour tout, Mikami. »

Un sourire accompagne mes paroles, et puis je me retourne. Et lui donne un coup de fesses sur son côté. Pour le faire tomber de nouveau. Là, je m'enfuis en courant. En riant aux éclats de ma petite blague.

Finiii:

Il avait gagné ? Comment ça gagné ? Il l'avait vaincue ? Elle ne pouvait plus rien faire et était clouée au sol ? Non, puisqu'elle se relevait. Peut-être que la jeune fille ne voulait plus continuer. Mais il n'avait pas le sentiment d'être allé trop loin, son souffle lui disait même le contraire. Ses mains avaient rippé un peu plus tôt, mais seul le dos de ses phalanges avait rencontré la poitrine de la kunoichi. Il n'y avait rien d'intentionnel... Mais tout à fait volontairement, Mikami en garderait le souvenir. Cependant ce n'était pas à quoi se perdait son esprit à cet instant là. Sa garde se relâchait et ses traits comme ses lèvres s'écarquillèrent faiblement et innocemment.

Elle marchait à nouveau vers lui, sans en dire plus. Petit à petit elle se rapprochait, un pas succédant l'autre alors que son cœur fit un bond de surprise provoqué par le doute qui l'assaillit. Un second pas, puis foulant le sol, encore un autre. Son pouls s'accélérait. Encore un pas, un nouveau pas, un autre, encore, trois, deux, un....

- Je dois... Je dois... Me laver.

Les battements de son cœur se temporisèrent dans un rythme pourtant rapide, et sa respiration était lente bien que largement perceptible à l'oreille, marquée de légères vibrations qui trahissaient son attente et son incertitude. Petit à petit, ses bras étaient retombés le long de son corps et il ne pipait mot, alors que la kunoichi lui faisait face malgré son visage détourné, devant lui, ses jambes, son bassin, et sa tête, tous à à peine quelques centimètres de lui, immobile. Il n'aurait pas bougé. Si elle avait envie d'y aller, peu importe la justification, il ne pouvait l'en priver ni la retenir. En revanche il la rattraperait par le bras si jamais elle partait sans plus lui adresser le moindre regard.

Mais au lieu de ça... Ses lèvres vinrent se loger où d'habitude il arborait un sourire en coin qui bizarrement faisait bien moins le malin. Le temps s'arrêta un instant pour se rallonger en plusieurs secondes qui n'en étaient en fait qu'une seule, alors que tout était devenu blanc autour de lui et qu'il ne voyait que la partie du visage de la Jisetsu qui lui était permis de voir alors qu'elle se trouvait si proche. Et dans un léger sourire, il se laissa renverser et posa ses fesses au sol, les mains entre ses jambes pliées. Le dos courbé, il la regardait s'en aller en lui adressant un dernier sourire en coin empreint d'affection et de sincérité, pour une fois. Elle l'avait remercié, avait ri et même à gorge déployée, souri maintes fois et s'en allait en dégageant un aura à l'opposée de celui qui l'entourait quand ils s'étaient bousculés.

C'est qu'elle en avait fait du chemin la demoiselle depuis. On aurait beau eu dire que l'amnésique y mit son coup de patte, mais si elle repartait dans cet état ce fut surtout grâce à sa force mentale et sa volonté de ne pas se laisser abattre. Alors il se releva, en fermant les yeux dans une expression emplie de sérénité et de satisfaction. Il s'épousseta le cul. Décidément, la poussière avait joué un rôle primordial en ce jour tranquille ; ils la balayaient comme les soucis assaillant les shinobis qu'ils étaient, la repoussaient d'un revers de la main, s'en débarrassaient en frappant du poing. Mikami repartirait heureux du quartier Jisetsu, il lui fallait pas grand chose. Alors à une prochaine fois, Asu-chan... au plaisir de jours plus gais ou encore plus sombres.

Mot de la fin :

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Jour de tranquillité [Asuka]

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