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Cela faisait quelque temps déjà, depuis ma réussite à l'examen chuunin, que je songeais à rejoindre l'unité spéciale du village. J'en étais motivée pour plusieurs raisons : je souhaitais pouvoir protéger le village de façon plus importante que ce que mon « simple » grade de shinobis me permettait ; je souhaitais prendre du recul vis à vis des personnes qui comptaient à mes yeux, notamment Oniri surtout, puisque notre amitié n'était plus celle qu'elle était et je le vivais comme un véritable déchirement préférant donc prendre le large à l'extérieur de Suna et de Kaze pour recentrer mes idées ; et je souhaitais prouver au chef du Kakumeigun ; Yamada Kioshi, que j'étais certes une Ketsueki mais que je n'en étais pas moins digne de confiance !

Je savais que pour en faire parti, je n'aurais pas d'autres choix que de devoir prouver ma valeur au Yamada mais, au vue de l'interrogatoire qu'il m'avait fait subir quelques temps plus tôt, je me sentais prête à affronter n'importe quoi. J'étais curieuse de savoir ce qu'il réservait à « ses recrues ».
Comment étais-je censé lui demandé audience ? Je devais prendre rendez vous à l'avance ? Aucune idée et je m'en moquais bien !
D'ailleurs, lors de notre première rencontre, lui même n'avait pas pris de gant pour me prouver sa méfiance à mon sujet.

Je me rendais donc d'un pas déterminé vers le quartier général du Kakumeigun. Vêtue d'un haut blanc a manches bouffantes, découvrant mes épaules rehaussé par un corset de teinte terre de Sienne, ainsi qu'un pantalon adapté à notre contrée désertique et flamboyante, j'avais choisi de faire bonne impression. J'apportais toujours du soin à ma tenue mais aujourd'hui sonnait tout de même comme un jour particulier et, si je ne pouvais pas jouer les manipulatrices avec un expert sensoriel, je pouvais au moins mettre mon « potentiel » en avant pour améliorer mes chances de réussites...

Après la traversée de Suna, je parvenais finalement au bureau de l'intéressé où je fus d'abord accueillie par une tierce personne qui s'occupait visiblement des visites.
Cette dernière me demandait mon identité pour en informer le Yamada. Je souriais en lui répondant :

« Yami... Ketsueki Yami. »

Mes yeux s'animaient d'une certaine malice à l'idée de bientôt pouvoir prouver ma valeur une fois de plus au Chef du Kakumeigun. Comment réagirait-il à mon nom ? Serait-il disposé a me recevoir ? J'espérais bien pour lui que oui ! Sans quoi je me voyais déjà rentrer dans son bureau de façon inopinée, m'asseyant face à lui malgré son désaccord : après tout, je ne manquais pas d'audace surtout lorsque j'étais déterminée à aller au bout des choses...

Après un instant de patience, j'étais finalement autorisée a pénétrer dans le bureau du Yamada. J'entrais dans la pièce assez sommaire qui ne dégorgeait d'aucune prétention, comme je me l'imaginais et adressais un fin sourire à mon nouvel interlocuteur avant de m'installer face à lui.

Le Yamada semblait intrigué de ma présence alors que je ne lâchais pas mon sourire, l'accentuant même tandis que mon regard se faisait plus intense alors qu'il me demandait la raison de ma présence en ce lieu. A vrai dire, j'avais hâte de voir sa tête et ce qu'il me réserverait lorsque je le lui dirais... Quand il faut y aller...

« Je souhaite intégrer le Kakumeigun ! »

Mon intonation montrait mon sérieux et mon engouement. Il m'observait, sans rien dire, visiblement surpris alors je poursuivais pour argumenter mon idée :

« Si j'ai bien compris : je dois passer une sorte d'entretien avec vous, bien que l'interrogatoire de la dernière fois aurait sans doute pu suffire car je ne vois pas quoi rajouter sur ma personne de plus que ce que je ne vous ai déjà dit... »

Je marquais une courte pause, cherchant quoi dire de plus...

« Hum... Je suppose que vous allez me demander pourquoi cette idée... Eh bien... Parce que je souhaites protéger Suna et ses citoyens plus encore ainsi que plus largement Kaze. Je suis parvenue a vous prouver ma loyauté et la confiance que vous pouviez m'accorder et je souhaiterais l'étendre au reste de mon pays pour que le nom Ketsueki ne soit plus synonyme de trahison ! »

Mes yeux s'étaient animés d'une nouvelle flamme : celle de la conviction et de la détermination. Bien sûr, je ne souhaitais pas propager un visage positif et sans crainte de mon clan à autrui car ce serait leur mentir. Nous aimions le sang et le leur en faisait partie. Bien sûr, je ne nuirais jamais a un membre de ma patrie mais je préférais qu'ils conservent cette crainte pour qu'ils s'en méfient... Je ne connaissais pas les autres Ketsueki et je ne savais pas de quoi ils étaient capable mais la folie et l'euphorie écarlate nous gagnait tous...

Il fallait aussi sûrement que je vantes mes mérites et mes qualités mais je trouvais cela bien trop pompeux pour moi tant et si bien que je me contentais d'énoncer mes facultés que j'étais prête a mettre à la disposition de l'unité spéciale du village.

« Je souhaite constituer une véritable banque de sang en goûtant le plus possible à ceux qui constituent notre nation et les autres afin d'être en mesure de retrouver les responsables d'un méfait en reconnaissant leur identité sanguine : car chaque sang possède son propre goût, sa propre identité et qu'à force d'entraînement, je sais que je serais capable d'emmagasiner un maximum d'informations les concernant simplement en les ayant déjà bu au préalable. Nous pourrions user de cette faculté à notre avantage. »

D'ailleurs, j'avais déjà bu du sang ennemis dont je conservais les échantillons dans des capsules à ma ceinture : du sang Jisetsu. Un shinobi médecin m'avait aidé a le synthétiser pour en créer une quantité plus importante que je gardais à ma disposition pour agir rapidement si je me retrouvais de nouveau en leur présence...

Je me demandais bien ce que le chef du Kakumeigun pensait de toutes ces informations...

Le Yamada semblait encore méfiant à mon égard... C'est toutefois ce que ses paroles laissaient supposer... A notre désavantage ? Croyait-il vraiment que j'avais l'intention de me retourner contre le village ? N'avait-il donc pas compris mes propos lors de notre rencontre précédente ?

Il se relevait et me tournait le dos tout en étudiant ma proposition. Peut-être m'étais-je trompée... ? Qui exposerait son dos de la sorte à une personne que l'on juge indigne de confiance ? Peut-être que cela même constituait un test... qui sait ?

J'aurais donc plusieurs tâches à accomplir pour prouver ma volonté... En soit je m'étais attendu a quelque chose comme ça même si je pensais qu'il aurait s'agit davantage d'une seule mission sur le terrain et non pas plusieurs et surtout pas de ce genre là... Aller me présenter auprès des autres membres de l'unité spéciale pour... me vendre ? C'était ça ma première tâche ? Je plissais les yeux un instant, cherchant à voir s'il plaisantait mais cela n'en avait pas l'air...

Déterminée, je me redressais donc et m'apprêtait à quitter la salle mais je me ravisais, reportant le regard sur le Chef du Kakumeigun avant de lui demander :

« Je peux y aller ? »

Une fois son accord, je m'engouffrais dans le bâtiment : au moins cela me permettrait de faire connaissances avec mes coéquipiers potentiels et le lieu en lui même. Mais comment allais-je procéder ? Je n'étais pas vraiment la reine du dialogue... Et en général lorsque j'ouvrais la bouche, mes interlocuteurs inconnus ne tardaient pas à me craindre qu'à éprouver de la compassion...

Une idée me venait à l'esprit... Et si j'agissais de la même façon que lorsque je souhaitais obtenir ce que je chérissais tant : du sang... En général, et notamment la gente masculine, m'accueillait volontiers plus chaleureusement lorsque je m'adressais à eux de cette façon ! Je ne perdais rien à tester... Et justement, j'apercevais ma première vict... cible.

Nonchalamment, je m'approchais de l'homme qui m'avait annoncé au Yamada alors qu'il s'avérait sur des documents assis à un bureau.
Je souriais, arborant un faciès qui montrait clairement que j'étais sure de moi tandis que j'engageais la conversation d'une voix suave.

« Bonjour. Désolé pour tout à l'heure, je me suis montrée un peu brute alors que j'aurais dû vous exposer la raison de ma présence. Je recommence donc : je m'appelle Yami et je serais peut-être prochainement l'une de vos coéquipières puisque je souhaite intégrer le Kakumeigun. »

Mes yeux rubis enivraient les siens et ne les lâchaient pas une seconde tandis que j'usais ma persuasion pour entrer dans ses bonnes grâces... Il y avait une rumeur qui circulait dans mon clan comme quoi nous étions emprunts de charme pour séduire aux mieux nos proies... Était-ce vrai ? Aucune idée...

« Oh ne t'en fais pas pour ça ! C'est de ma faute j'aurais dû te questionner... Au fait tu peux me tutoyer ! »

Bingo... J'inclinais légèrement la tête sur le côté tandis qu'il se grattait la tête l'air gêné.

« D'accord ! J'espère que nous aurons à travailler ensemble... »

Lui glissais-je avec un sourire et un haussement de sourcil entendu. Il me disait le même genre de choses tandis que je le remerciais et m'en allait me présenter aux autres de la même manière. Certains étaient plus réceptifs que d'autres mais cela c'était vrai dans tout domaine puisque je rencontrais le même genre de caractère lorsque je cherchais à me nourrir d'eux... Toutefois, j'avais toujours beaucoup plus de mal à toucher les femmes de cette manière... J'adaptais donc mon comportement, affichant une mine plus insouciante et joviale lorsque je m'adressais à elle alors même que je devais faire un travail surhumain pour arborer un comportement qui n'était pas le mien en leur présence pour me faire accepter d'elles. A vrai dire je n'en avais que faire et je pouvais bien me montrer directe... ce n'était pas moi de ne pas jouer franc jeu... C'est pourquoi je m'adressais aux femmes d'une tout autre manière qui reflétait tout autant ma personnalité :

« Bonjour. Je m'appelle Yami : Ketsueki Yami. Je me présente à vous puisque je vais intégrer le Kakumeigun. »

La femme m'observait de la tête aux pieds avec dédain et un certain air supérieur que je détestais... Elle voulait faire sa dominante avec moi ? Peine perdue... Peut-être l'était-elle en temps normal mais je l'étais bien plus encore...

« Ketsueki ? Le sang ? On se passerait bien d'une suceuse dans notre unité ! »

Ben voyons... Tout en finesse et quel niveau... Si elle souhaitait jouer à ce jeu puéril...

« Elle s'accommode pourtant de thon je ne vois donc pas encore ma présence serait refusée : ce serait de la discrimination ! Et puis « notre unité » ? Elle ne vous appartient pas vous en faites seulement partie : un pion de plus su l'échiquier qui la constitue. Ne prenez donc pas d'air supérieure en vous prenant pour Reine alors que vous n'êtes que cavalier... »

Le tout dit avec le sourire bien évidemment. J'attrapais même le café qu'elle venait de se servir et m'en allait en sirotant ce dernier devant les regards amusés des autres.
Là dessus, je retournais au bureau du Yamada, frappant à sa porte tout en attendant sa réponse puis m'asseyant de nouveau face à lui tout en me délectant de ma boisson.

«Mission accomplie ! »

Il reluquait mon café : visiblement il était jaloux. L'idée de lui rapporter quelque chose m'avait traversé l'esprit mais je m'étais ravisée au dernier moment, jugeant que cette attention serait traduite comme un acte pour m'attirer ses bonnes grâces et donc tenter de le corrompre donc je l'avais volontairement « oublié ». Si j'entrais dans le Kakumeigun, je lui en apporterais pour me faire « pardonner ».

« J'ai voulu vous prendre aussi quelque chose mais je me suis dit que vous l’interpréteriez comme une façon de vous corrompre donc je me suis ravisée. »

Après quoi, il m'exposait ses intentions : intendante c'était le rôle qu'il souhaitait me confier... Alors ça y est j'avais déjà un pied dans l'étrier ? Qu'était censé faire une intendante ? Dans mon esprit ça sonnait un peu comme la concierge sauf que j'avais besoin d'action pas d'être posée derrière un bureau a réguler les visites...

Toutefois, le Yamada m'expliquait alors les réelles fonctions de ce poste : pas seulement chef ou supérieur, loyauté infinie et ne pas remettre en doute ses ordres... Ce n'était pas déjà des choses que j'étais censée lui porter même sans ce grade spécial ?! Devenir son ombre ? Ça c'était nouveau en revanche... Je devrais toujours être à ses côtés : un peu comme une assistante ? C'était ce que j'en comprenais et ça m'allait !

« Merci de votre confiance ! »

J'étirais un sourire satisfait tout en ne me laissant pas submerger par mes émotions qui, intérieurement, me faisaient sauter de joie comme une enfant à qui on aurait acheté son jouet préféré !

« Je vous jure allégeance et fidélité et me trouverais toujours à vos côtés.»

C'était peine croyable que je m'abaisse de la sorte devant lui mais il restait le chef du Kakumeigun, un supérieur et un shinobi possédant plus d'expérience que moi : en cela, ça ne me gênait pas de prêter serment sur ma loyauté.
Quelle tâche m'attendait dorénavant ? Avait-il déjà prévu quelque chose ? J'attendais avec impatience son nouvel ordre.

Une feuille comportant mon nom se trouvait sur son bureau, il la présentait de manière a ce que je puisse la voir. Que devais-je y trouver ? C'était un moyen de pression que de voir une telle fiche d'évaluation ? Un moyen pour me signifier que ma réponse à sa prochaine demande s'inscrirait positivement ou négativement sur mon bulletin de notes ?! Le couperet tomba : Zanshi ou Kioshi ? Telle était sa question... Zanshi était ma Kazekage mais aussi ma sensei toutefois, si j'intégrais le Kakumeigun, j'imaginais facilement que je dépendais davantage de ses ordres à lui au quotidien et exceptionnellement sur ceux que Zanshi me donnerait. Je lui étais loyale à elle aussi mais, mes directives principales proviendraient du Yamada, sauf ordre contraire de la part de ma kazekage : elle possédait tout de même plus d'autorité que lui et je ne pouvais pas aller à son encontre : mais cela le chef du Kakumeigun devait bien sans douter après tout il se trouvait lui même sous ses directives à elle.

« Dorénavant, vous passez en priorité, sauf si ma Kazekage m'ordonne le contraire. »

Je le fixais avec intensité.

« Je suis prête. »

Je n'avais rien de plus à ajouter : j'avais hâte de faire mes preuves qu'importe ce qu'il pouvait me demander tant que cela ne nuisait pas au village ou à Kaze et comme je le savais filer droit, il n'y avait pas de raison pour qu'il m'expose un ordre qui m'intime le contraire...

En revanche, rien n'avait laissé supposer qu'il me demande de lui rapporter tous les dires et actes étranges que pourrait commettre celle qui lui avait confié son cœur...
Je fronçais les sourcils un instant : avaient-ils des problèmes dans leur couple ? Etais-je censé la prendre en filature pour savoir si elle avait un amant ? Me prenait-il pour une sorte d'entremetteuse ?! Et si cela était bien plus fondée ? Et s'il songeait aux rumeurs qui circulait à travers Suna comme quoi l'Ecarlate serait à l'origine des attentats ?! J'avais ouïe dire ces histoires mais je n'en croyais pas un mot : pourquoi aurait-elle fait cela ? Elle avait un passé atypique pour une Kage et alors ? Elle avait depuis maintes fois prouvé sa valeur et sa loyauté : qui pouvait croire qu'elle était responsable de ses bâtiments détruits, ces civils blessés et ces conseillers probablement morts ? Pas moi en tout cas... Beaucoup la craignait, moi la première, mais c'était avant de la connaître en tant que sensei car elle se montrait beaucoup plus attentive et accueillante que je ne l'aurais cru, elle savait faire preuve d'un grand professionnalisme.

« D'accord, je le ferais. »

Pourquoi voulait-il la faire surveiller ? Je n'en avais pas la moindre idée mais ce n'était pas mes affaires... On m'ordonnait de le faire donc j'allais le faire : peut être qu'en savoir le moins possible était encore la place la plus confortable... J'allais donc observer discrètement Zanshi lors de nos prochaines entrevues, tout en paraissant naturelle. C'était simple en fin de compte : en tant que son élève, il m'était facile de l'approcher sans paraître insistante ou louche...

Je supposais, par ses mots, que je prenais mon poste d'intendante dès à présent ce qui m'incombait de rester à ses côtés mais qu'étais-je censé faire dorénavant ? Il m'indiquait toutefois que je pouvais prendre congé pour la journée. A partir du lendemain je ne saurais plus que l'ombre de lui-même...