Plusieurs jours avaient passés depuis sa rencontre avec un fou, depuis son départ fait sur le vif, depuis sa liberté au final, beaucoup de temps à s'agiter en vain, mais au final, à quoi ça rimait tout ça? Où ça l’amenait?
Quelque part au milieu de Yu no kuni. Elle marquait l’arrêt un instant. Son regard glissait sur un parchemin puis son horizon, avant de me figer dans le ciel, observant les nuages en mouvement. Quelle perte de temps. Oui c’était vrai, mais à vrai dire, elle hésitait, mais comme le soleil réchauffait la peau de son visage et qu’il faisait assez bon pour ôter le manteau, elle prenait cela pour une réponse, particulièrement quand se dévoiler l’œuvre de l’Hyô. Un paon dans son dos, gardien du symbole d’une famille.

Le manteau replié et retenu par un bras, la femme reprenait sa route vers le lieu indiquait, se surprenant de ne croiser personne, peut-être justement que personne ne serait là, si ça se trouve elle était en retard, on avait continué sans elle… Elle était terriblement en retard même, mais il fallait dire que le goût de la liberté lui avait un peu monté à la tête, la brune s’était laissé emporter… Un poil trop. Comme n’importe quel oiseau en cage l’aurait fait. Battre des ailes à l’excès jusqu’à l’épuisement en fonçant droit devant…

Mais finalement la fatigue gagne, la fougue se tasse et comprend dans quelle guêpier on s’était mis, trop loin du réconfort de la cage et de la main qui offrait soin, protection et nourrir, la facilité quoi en échange d’arrêter de vivre pour n’être que pantin. Difficile de dire ce qu’on pouvait préférer de cette vie ou l’autre, un intermédiaire qui sait.

-Il y a quelqu’un ?

Finissait-elle finalement par demander avec pour seule réponse l’écho de ses pas dans cet univers vide. L’oiseau n’était pas rassuré, loin de là. C’était comme si elle se jetait dans un piège ou la gueule d’un loup, tout en misant sur le fait qu’au final, la fatalité n’arriverait pas et que la providence lui offrirait une alternative plus réjouissante. Ses sens s’éveillait, quelqu’un enfin… Mais était-ce lui ? Impossible à savoir, ceci dit, ça ne l’empêchait pas pour autant de tendre une main pour être rattrapé, à moins que cela soit un bâton pour être frappée…

-J’ai montré la lumière à Kumo, mais la belle qui a su l’observer m’a quitté avant d’arriver ici. Aurais-je échoué ? Mais j’ai croisé le canidé qui l’a flairé et m’a réinvité dans cette famille. Est-ce que cela fait de moi une des vôtres ?

Son manteau glissait au sol parce qu’elle l’avait lâché pour libérer ses mains quand son regard cherchait un visage sur lequel se caler. Et maintenant ? Elle n’en avait aucune idée.

« Seitô-Sama, votre invitée est arrivée à destination. »

L'Ombre du Monde Libre avait beaucoup à faire. Assis, sur son bureau, il observait son Agent de l'Ombre personnel. Il avait un Inu, mais il ne pouvait pas dépêcher un Aizuyake pour chacune de ses missions personnelles. C'est là qu'étais intervenue cette Jimenju particulièrement pratique pour ce genre de mission. Dévouée, fidèle, et très concise, la jeune femme et sa sœur jumelle étaient d'une efficacité étonnante.

« Amène-là jusqu'ici. »

Faisant un signe de tête, la jeune femme se retira avant de se diriger vers l'endroit du rendez-vous. Quand la Bakushô arriva à destination, les deux jeunes femmes quittèrent leurs cachettes afin de se dévoiler à elle. Quasiment identique, et n'aillant pour seule différence que leurs habits.

« Bakushô Miaë ? »
« Elle correspond au profil. »
« Avez-vous votre sceau ? »

Elle parlait à la suite, semblant compléter les phrases de l'autre. Après avoir vu le sceau, et vérifié qu'il soit d'origine, les deux jeunes femmes se retournèrent et continuèrent en direction du QG.

« Bien. Suivez-nous. Seitô-Sama vous attend. »
« Vous avez rencontré l'Inu, et vous êtes ici. Vous n'avez pas échoué. »
« Bienvenu dans la Famille. »
« Bienvenu dans le Shôraizen. »

Après une dizaine de minutes de marche, elles passèrent dans un passage au cœur de la montagne. Il en suivit une quinzaine de minutes à travers la montagne afin de rejoindre un autre passage... Sans eux, combien de temps de marche fallait-il ? Beaucoup. Mais ces passages se refermaient derrière elles, avant qu'elles n'atteignent la grande porte principale. Entrant dans la citadelle souterraine, les deux femmes dirent en même temps.

« Bienvenu dans la Citadelle souterraine du Shôraizen. »

Une cité pleine de vie et d'action. Une vraie cité sous-terre... Continuant leurs chemins, elles ouvrirent une brèche dans la roche afin d'atteindre le Palais du Désespoir. Entrant à l'intérieur de celui-ci, elles se dirigèrent dans le bureau du Tsugurike, avant de lui indiquer d'entré, et de dire à l'unissons :

« Seitô-Sama vous attend. »

Entrant dans la pièce, le Tsugurike posa ses yeux sur elle avant de dire.

« Bienvenue dans la famille, Bakushô Miaë. »

Bienvenue ? L'inu ? Les mots sifflaient dans sa tête à la fois compris et incompris, elles parlaient sûrement du blond, mais alors c'était voulu leur rencontre, pas un fruit du hasard ? Qui sait, c'était peut-être lui qui guider ce mouvement, va savoir. Son regard curieux vagabondait tout autour de ce nouveau décor inscrit au cœur d'une montagne il semblerait. Impressionnant, oui c'était vraiment bien le bon mot à choisir quand on voyait l'infrastructure qu'ils avaient établie ici. Des traces d'une âme d'artiste la rendait conquise, mais la brune se gardait bien de le montrer. Elle relevait un sourcil quand on l'invitait à entrer dans le clos de sa destination sûrement, s'attardant alors vers ses deux hôtesses.

-Voilà longtemps que vous vivez ici ?...

Mais très vite, la fin du moment découverte du lieu, une nouvelle voix, en fait, pas si nouvelle que ça pour dire vrai. La brune reconnaissait l'auteur de son invitation, elle se rapprochait sans précaution, plus à ça près après tout non ? Son iris doré se faisait perçante face à ses traits presque familiers, un doute sur sa rencontre avec le chien, préméditer ou pas ? On allait vite le savoir. La fille ôtait le haut de son vêtement dévoilant l'oeuvre de l'Hyo un paon gardien d'une marque.

-Matawa m'a beaucoup parlé de toi,tu as un don pour attirer les gens il faut croire, mais es tu aussi exceptionnel qu ils en ont l'impression ?

Va savoir. Son intérêt se portait longuement sur don masque avant qu elle ne se décide a s installer face à lui, jambes croisées et bras derrière la tête elle questionnait a nouveau.

-Raconte moi ton histoire, pourquoi vous avez quitté konoha. Tu n'aimais pas ton village ?

La question aurait pu paraître stupide d autant qu on lui avait expliqué en parti déjà, mais les vraies histoires se découvraient et se dévoilaient au fil des récits en témoignant. Plus ils étaient divers, plus cette dernière était convaincante et forte d intérêt aussi, la fille se faisait patiente en espérant l entendre non pas sans aider à sa confession.

-Apres tout dans une même famille on peut tout se dire non ?


Mais le ton changeait au milieu de la phrase et une iris turquoise annonçait une invitée supplementaire, moins niaise que la première...

-Que gagne t on a te suivre ? Sois précis.

La première phrase de la Bakushô fut une simple question pour obtenir une simple réponse. Une indication temporelle de temps. Combien de temps j'étais ici ? Sous la terre ? Dans cette citadelle que la montagne elle-même protégeait ? J'avais une réponse à cela, et je comptais bien la lui offrir. Néanmoins, il ne fallait pas précipiter la chose... Elle avait encore des questions, qui s'orienter vers une définition de ma personne. Si j'étais impressionnant ? Elle s'arrêta dans un silence observateur, silence que j'allais user pour répondre à sa question.

« Peu après ma désertion, j'ai rencontré une femme. Elle avait besoin d'un fou pour son propre jeu, j'avais besoin d'une base pour le mien. Il s'est rapidement trouvé qu'elle avait une base, et que j'étais taillé pour le rôle qu'elle souhaitait me donner. Aujourd'hui, elle s'occupe de cette base et siège à mes côtés en tant qu'Aizuyake : le Buta. »

Je fis un simple silence, avant de reprendre d'une même voix neutre et métallique, tout en observant son tatouage.

« Ce que je suis importe peu... Un Leader, un Visionnaire, un Assassin, un Criminel, un Donneur d'espoir, un Roi ou un Ange déchu en passant par le simple Terroriste, tous ces rôles sont attribués à ma personne. Tu es libre de croire et de m'attribuer le rôle que tu souhaites m'attribuer comme tous les autres ici, Bakushô Miaë... Si tu me penses exceptionnel, alors je le serai. Au fond, c'est à toi qu'il faut poser cette question... »

Elle vint ensuite s'asseoir en face de moi. Nous voilà désormais en tête-à-tête, nous, déserteur et criminel de nos pays respectifs. La question suivante est, aussi surprenant que cela soit, teinté d'une certaine innocence. Partir parce que je n'aimais pas mon village ? Non, inutile d'être aussi catégorique. Mais malgré cela, elle m'apporta confirmation sur le fait que cette question était importante pour elle, m'incitant à parler plus longuement sur ce sujet que les autres réponses aux questions qu'elle m'avait précédemment posées.

Mais avant que je ne puisse reprendre, je compris vite que cette apparente innocence venait de se teindre à un vif intérêt, le fameux appât du gain. Je pouvais le voir dans son regard, ce n'était plus la même... Son iris doré était devenu d'un bleu ciel. Une couleur d'une clarté sans égale, et pourtant si sombre dans son essence...

Néanmoins, je ne pris pas en compte ce changement. Mon tour arriverait bien assez vite pour lui poser une question primordiale, mais ce regard empli de malice m'avait suffisamment fait comprendre le genre de personne que j'avais en face de moi...

« Non, je n'ai pas quitté mon village car je ne l'aimais plus. Simplement, j'ai quitté mon village car celui qui le dirige a trahi l'essence même de la volonté du feu. J'agissais dans l'intérêt de mon village, de ma patrie, de ma nation et de ce que je pensais une cause juste. Le village de la Feuille était le meilleur exemple de cette justice, jusqu'à ce que son dirigeant préfère choisir la soumission à l'indépendance. La Volonté du Feu n'est pas ça, et un Hokage doit respecter la Volonté du Feu, sinon ce n'est plus l'ombre de grand chose... Parce qu'à mes yeux, le Rokudaime n'était pas cette même volonté, j'ai refusé de servir sous ses ordres. »

Je fis un autre silence, avant de reprendre.

« Je pense que l'on ne suit pas et on ne se bat pas pour un Homme, mais pour une idée, une conviction personnelle. Les dirigeants ne doivent être que l'incarnation de cette idée, ils doivent avoir atteint un état de Pouvoir et de Puissance physique et spirituelle tel que ce sont les plus aptes à incarner cette même idée de façon vivante. C'est pourquoi je compléterai ce que je t'ai dit. Je peux être ce que tu souhaites à tes yeux, cela m'est égal. Mais je suis Chef du Shôraizen parce que tu es son membre. Et en tant que Membre, comme les autres, vous avez choisi librement de me suivre et de me soutenir. Mes convictions sont les vôtres, et les vôtres sont les miennes. Je ne fais que les défends en première ligne, j'ouvre la voie et je guide vers ce but. En quel droit ? »

Je la fixais, avant d'annoncer.

« C'est le droit que vous m'aviez offert en plaçant votre confiance en ma personne. Mais plus qu'un simple droit, c'est désormais un devoir d'agir dans le bien de cette idée, en faisant les sacrifices nécessaires. C'est comme cela que je conçois le rôle de Dirigeant. »

Une énième pause... Je reprenais...

« J'ai servi la Feuille et son idéal, car ce sont eux qui m'ont offert ma liberté... Mais je me suis rendu compte que mon dirigeant n'incarnait plus cet idéal. J'avais le choix de me soumettre et de ne plus pouvoir agir, et donc de perdre ma liberté tout en servant un système qui était à l'opposé de ce que je croyais, ou partir pour continuer à servir ces idéaux qui me tenaient à cœur. J'ai fait mon choix, et tu as fait le tien en quittant Kumo. »

Je laissais un silence s'installer, avant de répondre à cette dernière question.

« Comment répondre à ta dernière question maintenant ? J'ignore ce que tu peux gagner à nous suivre, car tout dépend ce que tu cherches. J'avais ma petite idée sur la question, mais il faut dire que tu fus une invitée surprise... »

Je fermais les yeux, avant de les rouvrir. J'avais ma petite idée sur la question, mais il faut dire que tu fus une invitée surprise...

« Donc, à qui ai-je l'honneur ? J'imagine que vous avez aussi beaucoup de choses à me dire sur vous, et sur quoi vous cherchez en vous dévoilant à moi... Mais commençons pas le commencement. »

Je la fixais d'un regard totalement neutre, intense, et transperçant...

« Qui êtes-vous et que cherchez-vous ? »

Démasquée ? Un bien grand mot à celle qui s'était dévoilée. Elle l'observait et l'écouter calmement, se retrouvant parfois dans ce qu'il disait. Elle ? Miaë, la brune qui se perdait, ou l'enfant de ce regard bleuté qui attendait sagement de prendre possession de sa poupée de chair. Une au temps compté pour sûr, Aoji' avait toujours eu tout ce qu'elle voulait... D'une façon ou l'autre, tard ou rapidement. Il avait suffit à chaque fois qu'elle daigne se décider...

-Tu es assez malin pour voir le loup sous la brebis dans ta prairie. Intéressant.

Voilà ce qui armait sa première réponse alors que peu à peu sa dominance faisait sombrer la gênante kumojins, une qu'elle ne jugeait pas de confiance. Ce qui motivait la suite de la conversation.

-Je suis surprise que tu invites la brune qui est née dans ce corps, c'est ce côté modulable qui t'a tant plut ? N'as-tu pas peur qu'un autre la retourne comme tu l'as fait, avec de jolis mots et de douces rêveries.

Un rire sous ce sourire carnassier que beaucoup auraient pu reconnaître et lui, l'intendant ? Son regard perçant s'installait dans la pupille de l'homme tandis qu'elle assimilait ce qu'il disait d'On'. Beaucoup de chose juste, mais le Luthier était fidèle à lui même, pour cela qu'elle le respectait. S'il avait été son Kage elle l'aurait probablement assassiner bien plus vite que Tenzö encore... D'ailleurs... Elle laissait filtrer un bout de son identité dans ce nouveau jeu de découvertes...

-Après tout, il m'a bien laissé entrer chez vous, inviter à boire le thé et tranquillement assassiner puis vous dépouiller de votre captif Mizukage...

Pas un instant elle quittait son regard, trop absorbé par la réaction que ce dernier pourrait avoir, impossible qu'il ne soit pas au courant de cela pas vrai ? Mais alors, serait-il capable d'y croire ? La question n'était pas là.

-J'ai moi même connu ton choix et parfois regretter la facilité d'avoir abandonné ma terre, mais à ta différence, je la détestais moi, probablement car je suis native de la terre des larmes célestes sans fin. Qu'une seule place possible dans nos cœurs tu crois ?

Une pensée pour Ame qui l'avait vu naître et son regard se baissait vers le bureau, là un ouvre enveloppe lui rappelait à quel point ses liens avec les fléaux étaient grands et toujours d'un curieux hasard. Une petite fille dans son souvenir de kunoichi de passage sur Ame et un échange d'une lame maudite. Elle aimait bien Natsuki....

-Disons que pour te répondre, je suis un oiseau de mauvais augure bien souvent, pour mes ennemis ou ceux autours de moi aussi malheureusement, mais une alliée fidèle et déterminée. Ce corps est mien, tu ne peux plus déjà rien y faire. La fille va disparaître, la choisiras-tu elle ou moi ? La question est vas tu observer disparaître la perdante impartialement ? Si tu es capable de cela, je reviendrais vers toi avec un jeu tout aussi grand, tu n'as pas idée de mes folies.

Un sourire s'esquissait et l'histoire avait déjà commencée à s'écrire malgré eux...