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 Retour au bercail... [ft Oniri]

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Suna
Ketsueki Yami
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Message(#) Sujet: Retour au bercail... [ft Oniri] Retour au bercail... [ft Oniri] EmptyMar 13 Jan 2015 - 12:35

Music ♫:

Aujourd'hui était un nouveau grand jour : mon réaménagement dans le manoir Ketsueki était prévu.
Oniri avait fait faire des travaux de restaurations avant son coma sans que je ne le sache : elle avait souhaité me faire la surprise j'imagine... Sauf qu'elle ne s'en rappelait plus elle même à ce jour et que, ce n'était qu'une supposition de ma part. Mis à part elle, qui aurait employé des ouvriers et avancé les travaux financièrement ? Je ne voyais pas pourquoi le village l'aurait fait et il ne restait donc qu'Oniri...

J'avais été très surprise de le constater : les lieux resplendissaient et possédaient une seconde jeunesse ! Elle avait fait respecté mes goûts pour ne pas dénaturée pour autant l'identité du clan et tout était parfait ! Elle avait même pris soin de faire mettre une porte blindée pour la chambre de Megami, cadenassée et verrouillée à l'aide d'un mot de passe qu'Oniri était la seule à connaître... Mais désormais j'imaginais aisément qu'elle ne s'en souvenait plus et que, par conséquences, cette pièce resterait scellée a jamais : c'était ce que je voulais... Le piano avait lui aussi disparu... Peut-être était-ce mieux ainsi.

Bien que suscitant de mauvais souvenirs pour moi et un profond mal aise pour ma meilleure amie, le tableau de Megami trônait toujours au dessus de la cheminée de la bibliothèque.
Pour l'occasion, Oniri s'était vêtue tout en blanc, comme le jour de mon départ et de l'éveil de ma Némésis... Cela non plus elle ne devait pas s'en rappeler mais je m'efforçais de ne voir cela que comme un curieux hasard et non pas comme une coïncidence morbide.

J'étais encombrée de plus de bagages que la dernière fois... Oniri avait fait renouveler ma garde robe si bien que bons nombres de tenues et de bibelots m'appartenaient désormais : tous fort en symbolique pour moi qui n'avait jamais rien possédé pour moi même. Je serrais Bloody dans mes bras alors que j'ignorais si elle savait que c'était elle qui me l'avait offert... Je n'osais pas lui poser toutes ces questions par peur d'éveiller en elle des doutes et des craintes... Tout comme je ne voulais pas me défaire de ma peluche chauve-souris : symbole de notre amitié et des épreuves que nous avions traversé. J'avais l'impression de la perdre de jour en jour, de la voir s'éloigner de moi sans qu'elle ne s'en rend compte alors que tout avait déjà changé... Je voulais au moins conserver contre mon cœur meurtri et forcé au silence, un artefact puissant qui me rappelait qui elle était pour moi et qui j'étais pour elle.

J'avais fait le choix de quitter la demeure Saibogu pour cette raison : son détachement. Ce revirement de situation et son coma m'avait profondément affecté si bien que je préférais moi même mettre de la distance entre nous pour ne pas souffrir davantage.
Comment voyait-elle les choses de son côté ? Je ne le savais pas non plus... Beaucoup d'ignorances et de douleurs impossibles à exprimer... Le fallait-il ? J'avais peur que ne rien dire finisse par détruire notre profonde amitié mais tout dire reviendrait à lui infliger mille et unes souffrances... Soit, notre amitié en serait peut-être conservée mais à quel prix ? Je ne voulais pas la voir souffrir une fois de plus à cause de moi donc, pour la première fois de ma vie, je taisais mes pensées.

« Tu vas bien Oniri ? Tu as l'air pensive... »

Elle avait surtout l'air très mal à l'aise et je craignais que sa présence ici ne lui rappelle quelque peu les moments affreux qu'elle avait dû vivre ici avec Megami, et la cicatrice ainsi que les séquelles que cela lui avait causé... Je devais avouée être moi même oppressée de rentrer à la maison... Je n'avais pas grandi ici mais je m'évertuais à m'y acclimater pour me ressourcer auprès des miens qui n'étaient plus de ce monde pour la plupart.

J'allais poser mes valises dans un coin du grand hall et revenais pour l'étreindre doucement à la fois pour la réconforter et pour lui intimer que même séparées, je serais toujours là pour elle.

« Tu restes ma meilleure amie : peu importe la distance... »

Lui disais-je dans un sourire ému.
Je ne pouvais pas lui en dire plus...
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Retour au bercail... [ft Oniri] Retour au bercail... [ft Oniri] EmptyMar 13 Jan 2015 - 22:39

Mucic ♫:

Le jour était venu. Elle s'apprêtait à partir. Quoi de plus naturel? Elle cherchait simplement à retrouver son foyer. Tout ceci n'avait jamais été autre que temporaire. Je le savais dès le départ. Alors pourquoi étais-je si triste? Sans doute parce qu'au fond de moi je devinais qu'il s'agissait de la fin de quelque chose. Une chose n'ayant sans doute jamais commencée. Plus le temps passait et plus j'avais la sensation que nous nous éloignions l'une de l'autre. Je ne comprenais pas pourquoi. Cela m'effrayait. J'avais peur de la perdre. Pourtant, je ne pouvais que souhaiter son bonheur, tel était tout ce qui importait à mes yeux, le sien et celui de Shinji. J'essayai de me le dire, mais cette situation ne parvenait à me complaire et me donnait la sensation de disparaître lentement, comme si je venais à m'effacer de ce monde. Quelque fois j'en venais à penser que je n'étais jamais vraiment sortie de mon coma. Qu'une part de moi demeurait encore allongée dans ce lit d'hôpital...

Encore une fois, je ne parvenais à me souvenir du jour où Yami avait emménagée chez-moi. Il s'agissait d'un espace blanc de plus dans ma mémoire défaillante. Néanmoins, je savais que je n'étais pas prête d'oublier son départ. Malgré mes efforts pour cacher cette crainte à mon amie, je n'avais eus de cesse de compter les jours, redoutant celui, inéluctable, où elle finirait par me quitter.

Elle transporta ses affaires jusque dans le grand hall. Je portai pour l'occasion une courte robe à froufrou blanche, un des plus éléguant appara, quelques bijoux d'ors, un jolie maquillage ainsi qu'une coiffure impécable. J'ignorai pourquoi j'avais cherché à me rendre si belle pour un évènement si anodin. Peut-être était-ce simplement pour y puiser une quelconque forme de confiance en soit. Si tel fut le cas alors cette tentative fut littéralement réduite à néant lorsque nous entrâme dans la somptueuse demeure des Ketsueki. Si belle, si sombre, si raffinée, cette dernière ne m'évoquait pourtant rien de familier si ce ne fut un intense et profond mal-être. Malgré l'immensité du hall et de sa hauteur sous-plafond, je ne pouvais m'empêcher de me sentir opressée par les lieux. Perturbée, je n'avais de cesse de me retourner, discrètement, balayant du regard les murs de pierres, comme si une ombre me guettait. Cette sensation ne faisait que croitre tandis que nous avancions. Ma tête commençait à me tourner et une douleur vive me prenait au niveau du bas-ventre. Je posai instinctivement ma main dessus et déglutissai, soudainement effrayée. Quelque chose au fond de me moi me criait, me hurlait de fuir ce lieu maudit le plus rapidement possible, mais je me refusai à l'écouter. Je voulais rester avec elle, juste encore un peu...

Mon attitude parut l'inquiéter tandis qu'elle me demandait comment j'allais.

-Heu... Je vais bien...

Je n'avais pas vraiment prit la peine de réfléchir, pas plus que je n'avais cherchée à me montrer convaincante. A cet instant la volonté comme le courage me faisaient défauts. Percevant mon trouble, mon amie revint vers-moi pour m'étreindre. Ce contact, sans doute, aurait-il du me paraître apaisant, mais il n'en fut rien. Au contraire je me raidis sur place incapable de parvenir à ressentir la moindre chaleur, la moindre vie venant d'elle. Elle me paraissait si lointaine, plus que jamais. Elle disait qu'elle serait toujours là pour moi, mais ses paroles glissèrent sur les paroies de mon esprit pour se perdre dans l'oublis. Je l'avisai avec des yeux larmoyants tandis qu'elle s'écartait. Parvenue à un tel stade j'aurais été incapable de dire pourquoi je pleurai. Pourtant les larmes continuaient de glisser le long de mes joues. Incapable de les réfréner, mais aussi incapable de me rérober à son regard de rubis, je restai immobile, ma main toujours posée sur mon ventre.

-Je pensais parvenir à être heureuse. Je pensais me satisfaire de mon ignorance, mais j'ai finis par réaliser...

A quoi bon renier ce qui était si cela me conduisait à perdre ceux qui m'étaient chers? Pour la première fois depuis mon réveil, je voulais savoir, je voulais comprendre dans l'espoir de trouver une issue, une écchappatoire à toute cette folie.

-Par réaliser que les cauchemars de mon passée finirait par invariablement rattraper ceux de mon présent.

Pouvais-je seulement souhaiter acquérir une quelconque forme de rédemption? Le salut était-il encore accessible pour ceux, qui comme moi, avait attenté à leur existence? Devais-je continuer d'avancer éternellement, sans but, dans ce rêve éveillé?

-Des cicatrices... Partout sur mon corps. J'ignore d'où elles viennent...Des pans entiers de ma vie m'échappent sans que je ne sâche pourquoi. Shinji... Il n'a pas toujours été mon ami...

Je serrai des dents, baissant alors les yeux vers ma main aggripa désormais fermement le tissu de ma robe sous laquelle se trouvait ce fameux stimage. Les larmes ruiselaient sur mon visage pendant que certaine heurtaient directement le sol depuis mes prunelles. Cette idée me consumait les entrailles, je n'osai y croire, mais il m'était malheureusement impossible de renier son éventualité.

-J'ai l'impression que tout le monde fait semblant. Comme si vous cherchiez à créer un bonheur artificiel autour de moi. Ma vie était-elle si horrible?

Redressant la tête, je lui adressai un nouveau regard supliant sur un visage déformé par toute cette crainte. J'avais peur encore et toujours de la vérité. Etais-je seulement mon popre cauchemar où étaient-ils le mien?

-Et toi Yami... As-tu seulement déjà été mon amie?

Ces mots, ils compressèrent mon coeur dans un étaux si fort que j'en tombai à genou, sanglotante, mais je ne voulais plus être ignorante. Je voulais savoir, je voulais comprendre, je voulais exister...

-S'il te plait.. Dis-moi ce qui s'est passé. Pourquoi les choses sont-elles ainsi? Pourquoi ais-je fais cela? Pourquoi... Pourquoi ais-je l'impression de te perdre...

Nous étions là, seule dans cette immense salle. Moi misérable, à genoux devant elle, devant la vérité qu'elle incarnait et cet imposant vitrail qui jetait ses halos d'ors sur nos corps profanes.


Dernière édition par Saibogu Oniri le Mer 14 Jan 2015 - 20:44, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: Retour au bercail... [ft Oniri] Retour au bercail... [ft Oniri] EmptyMer 14 Jan 2015 - 13:26

Music ♫:

Elle effleurait sa cicatrice à l'abdomen du bout des doigts : comme si elle savait... Ses souvenirs s’entremêlaient sans doute pour lui expliquer certaines choses : mais était-ce vraiment une bonne chose ? Revivre tout ce qu'elle avait vécu, et finalement pas supporté, d'un seul coup alors qu'elle avait mis un temps considérable a digérer chacun de ses obstacles noirs qui avaient traversé sa vie et qu'elle n'était jamais parvenue a les oublier complètement... J'avais peur qu'elle retombe dans cette spirale infernale et que savoir ne serait que pire encore que son ignorance...

Je m'écartais d'elle, constatant ses yeux embués de larmes ainsi que son désarroi... Cette vision me coupait le souffle tant j'en étais affectée... Elle pleurait, là devant moi, comme si j'étais son salut pour lui remettre les clés de son existence alors même que j'avais largement contribué à sa destruction, malgré moi...

Elle m'expliquait alors qu'elle désirait connaître la vérité, se rendant compte qu'indiciblement son passé cherchait à rattraper son présent. Sa tristesse ne faisait que croître sous le poids de ses paroles et la voir ainsi vulnérable me tiraillait... Je n'étais pas sûre de faire le bon choix en lui expliquant ce qu'elle souhaitait entendre et je ne pourrais pas faire dans la demi mesure... Si je lui disais la vérité je ne voudrais alors rien lui omettre. Toutefois... comment réagirait-elle face à tout cela ? Me détesterait-elle ? La perdrais-je comme le craignais depuis son réveil ?
Elle parlait de ses cicatrices qu'elle ne parvenait pas a expliquer et de tout ces moments qu'elle savait manquants dans son esprit... Et moi, je ne quittais pas son regard ambré : je n'avais pas le droit de baisser le regard et de paraître gênée et mal à l'aise alors que je l'étais complètement face à sa tristesse infinie...

Ce lieu était-il maudit ? Était-ce là que devait se jouer tous nos drames ? Le sang d'Oniri versé sur le sol, des images marquantes à vie, des révélations attendues et toujours : une peine incommensurable...

Shinji n'avait pas toujours été son ami : c'était vrai... J'ignorais qu'elle le savait... Avait-il fini par lui dire ? Cela lui avait-il échappé comme à son habitude ? Comment l'avait-elle pris elle qui souhaitait prendre un nouveau départ et qui a découvert que tous ce qu'elle croyait être n'était qu'illusion ? Elle en venait même a douter de notre amitié ! J'ouvrais la bouche prête à m'exprimer pour démentir : mais que pouvais-je lui dire ? Avais-je seulement le droit de le lui dire ? Les larmes me montaient à mon tour, dévalant le long de mes joues diaphane alors que j'entendais les mots que je ne voulais jamais la voir prononcer.
Son visage était déformé par la peur, son regard dépeignait la crainte... S'en était trop, elle tombait a genou, parcouru de sanglot alors que je demeurais debout, dans la lumière du nouveau vitrail qui représentait le symbole de ma famille et qu'elle avait elle même fait restaurer.
S'en était trop pour moi aussi...

Je m'agenouillais face à elle, caressant son visage d'une main, plantant mes yeux embués dans les siens.

« Je vais te raconter. Je vais te dire tout ce que tu veux savoir. »

Je marquais une pause avant de me lancer :

« Tu n'avais pas une vie horrible mais elle n'en restait pas moins difficile... Tu as vécu des choses qui ont transformé ta vie a commencé par Blake, un nukenin, mort devant tes yeux. Je ne sais pas quelle relation tu entretenais avec lui mais ce n'était pas de l'amour. Tu devais voir en lui ton idéal de liberté : liberté que tu espérais tant. »

Voilà l'un des premiers passages de sa vie dont j'avais connaissance.

« Tu as connu bons nombres d'accrochages avec Shinji : vous avez tous les deux un fort tempérament qui vous a valu plus d'une fois d'être amis/ennemis mais je pense que c'était avant tout un manque de compréhension de votre part... »

Même ce point demeurait flou pour moi... Je savais que Shinji l'avait embrassé mais je me gardais bien de lui dire : pourquoi le savoir si ce n'est semer davantage le trouble dans son esprit torturé.

« Pour ce qui est de tes cicatrices... J'ignore comment tu t'es fait celle de ton avant bras : tu m'as dit t'être blessée dans ton atelier mais je t'avoue ni avoir jamais vraiment cru... Quand a celle qui barre ton ventre... »

Voilà sans doute le passage le plus délicat a expliquer d'autant plus qu'il m'impliquait directement et que je devrais lui expliquer de nouveau qui était Megami... Peut-être même que ce simple nom raviverait en elle des souvenirs que j'aurais préféré voir enterrés... Mais... avais-je vraiment le choix ? Elle voulait savoir … Je me devais de le lui dire...

« Nous nous sommes battues toutes les deux : ici même , au manoir. Je ne m'en souviens pas... »

Je détournais la tête avant de reprendre :

« Mais... Il faut dire que ce n'était pas vraiment moi que tu as eu a affronter... Je pense que tu l'as oublié mais je possède en moi une âme supplémentaire, qui ne m'appartient pas : une membre de mon clan : Megami... »

J'observais ses traits qui avaient de nouveaux changer, la précipitant un peu plus dans l'horreur dont j'aurais voulu la préserver.

« Elle est parvenue a prendre le contrôle de mon corps grâce à une boite a musique que nous avons trouvé dans sa chambre : vous vous êtes battues violemment, tu as failli perdre la vie mais tu es parvenue a détruire la boîte. Nous avons fini a l'hôpital dans un état grave mais nous nous en sommes sorties et tu as conservé cette cicatrice de cet affrontement. Tu n'as pas perdue la vie mais tu ne pourras jamais la donner... »

Je savais que ce fait n'avait pas vraiment affecter l'ancienne Oniri : peut-être ne se rendait-elle pas vraiment compte de ce que cela impliquait sur le long terme mais j'ignorais comment la nouvelle encaisserait cet aveu.

« Pour finir, et un point qui n'est pas des moindres : moi. »

Je soupirais, mes larmes coulaient de nouveau d'elles mêmes alors que je n'avais pas envie d'aborder cet aspect mais qu'il le fallait. Je serrais les poings, tremblotantes face à l'inavouable et le désespoir.

« Bien sûr que nous sommes amies... Nous avons été même beaucoup plus... Cela me paraît presque remonter à une éternité mais... Nous avons entretenue une relation charnelle et amoureuse, je suppose. »

Est-ce que j'avais honte ? Aucunement. Il avait s'agit de ma première fois. En revanche, Oniri semblait fort étonnée de l'apprendre et plutôt que de laisser le mal aise s'installer en elle, je préférais poursuivre :

« Tu avais de véritables sentiments amoureux pour moi et c'est toi qui a voulu concrétiser cette relation. Je t'aimais aussi, je ne peux le nier mais... les émotions, les sentiments, comme tu le sais encore sans doute, c'est assez nouveau pour moi. Je ne voulais pas m'engager dans une relation de couple, car je ne m'imagine pas privée de ma liberté si nouvellement acquise... Tu as accueilli cette annonce comme un détachement de ma part, tu t'es sentis repoussée par celle que tu aimais et je suppose que cela était de trop à supporter... C'est pourquoi, cette nuit là, tu as attenter à ta vie : la suite tu la connais... »

Je me sentais pitoyable de lui avoir tout dit... De lui avoir révéler ce qu'elle avait tenter d'oublier ou de faire taire en écourtant sa vie mais je m'en sentais également soulagée... Je ne voulais pas lui mentir.
Je l'observais attentivement, n'osant plus la toucher après ces révélations, ne souhaitant pas la brusquer en croyant que j'allais tenter quelque chose envers elle... J'attendais simplement ses remarques et sa réaction, les yeux dans les yeux, les larmes dévalant nos joues rougies sous le torrent d'émotions qui nous envahissait toutes les deux...
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Retour au bercail... [ft Oniri] Retour au bercail... [ft Oniri] EmptyMer 14 Jan 2015 - 22:30

Mucic ♫:

Elle se tenait devant moi à genou. Sa main était posée sur ma joue. Ce contact me fit frémir, comme si une onde glacée venait de me parcourir l'échine. Pourquoi sa présence m'évoquait-elle autant de retenues, autant de craintes? Pourtant il s'agissait d'elle, de Yami. Était-ce parce que, en cet instant, je ne parvenais pas à la considérer comme ce qu'elle avait toujours été à mes yeux, une amie? Ou alors parce je redoutai tant cette vérité qu'elle incarnait. Malgré que mon corps réagissait ainsi, qu'il se montrait si distant envers elle, je ne voulais pas l'écouter. Je faisais tout ceci en cet instant dans le but de comprendre afin d'éviter de la perdre. Aussi pris-je sa main dans la mienne tandis que ses doigts continuaient de parcourir les bords de mon visage.

Le cœur palpitant, j'entendis alors parler d'un certain Blake, de sa mort, et de ce qu'il avait jadis représenté pour moi. Ce ne fut pas temps l'histoire en elle-même qui me désespéra, mais le fait que je n'en avais absolument aucune souvenir et qu'en parler ne m'aidait en rien à me rappeler. Il ne s'agissait que de mots auxquelles il m'était impossible d'associer la moindre image.

Puis vint le tour de Shinji, ainsi n'avions-nous jamais réellement été ami. Ce constat me fendit le cœur. Mes craintes étaient justifiée et, désormais, je ne savais que penser de notre relation. Avait-il été honnête avec moi l'autre de notre dernière rencontre? Ou avait-il usé de mise en scène afin d'éviter tout conflit?

Quant à mes cicatrices... Elle me raconta l'origine de celle sur mon bas-ventre. Sotte que j'étais, en cet instant, j'aurais souhaitée qu'elle me mente, qu'elle cherche encore à me dissimuler la vérité, mais son regard intense et larmoyant confirmait ses dires. Mon cœur sauta un battement lorsqu'elle expliqua, qu'à défaut d'avoir survécu, je ne pourrais jamais donner la vie. La question m'avait traversée l'esprit lorsque j'avais découvert cette horrible meurtrissures en m'observant dans le miroir. Cependant je n'avais jamais osé y croire. Ou plutôt n'avais-je jamais cherchée à trouver de réponses. Désormais, elle se trouvait là, sous mes yeux, implacable et malheureusement immuable.

-Ne jamais la donner...

Répétais-je machinalement comme pour réussir à comprendre tout ce qu'impliquait ces paroles. Une boule se forma dans ma gorge tandis que je rabattait mes mains sur mon visage n'osant plus faire face à ce monde, versant toutes les larmes de mon être. Par le passé, une telle notion m'aurait parut si abstraite, si lointaine. Peut-être l'était-elle encore un peu. Néanmoins et sans que je ne sache vraiment pourquoi, j'eus la sensation que tout un pan de ma vie était en train de s'effondrer. Ou plutôt était-ce un pan de mon avenir? En avais-je seulement encore un? J'inspirai et expirai lentement entre deux sanglots que je tentai désespéramment de réfréner, m'essuyant le visage à plusieurs reprises sans parvenir à retrouver un tant soit peut de dignité.

Tout aurait put me paraître tellement dérisoire à côté, mais ce fut sans compter sur cette dernière révélation qui figea une expression hagarde sur mon visage. Là encore, je crus qu'elle se jouait de moi. Comment cela pouvait-il être possible? Moi, aimer une... femme... Cela paraissait si invraisemblable. Ce genre de concept m'était si lointain que je ne pouvais l'apercevoir. Pourtant, une fois de plus ses yeux vermeilles témoignèrent d'une véridicité sans partage.

-Ais-je donc changée à ce point?

Le ton de ma voix trahissait clairement mes états d'âmes. J'étais totalement désespérée. Cette révélation s'avérait toute aussi difficile à assimiler que la précédente. Aviser celle que j'avais toujours cru considérer comme ma meilleur amie comme celle que j'avais jadis aimé, comme celle qui m'avait précipité au bord du gouffre. Je compris, qu'en fin de compte, elle avait finit par choisir Shinji. Ainsi l'amour, ou plutôt ses conséquences, avait eut raison de moi. Tout ceci pouvait-il justifier mon amnésie? J'étais jusqu'alors parvenue à me réjouir de leur bonheurs tout en souhaitant qu'il en demeure ainsi. Sans doute que tout ceci expliquait bien des choses. Peut-être avais-je finis par ne plus être moi au moment où j'avais cessée de l'aimer...

-Je devais vraiment tenir à toi pour en arriver là...

J'avais prononcer ces mots comme pour m'incruster cette idée dans l'esprit, afin de réaliser, de mieux comprendre toute cette histoire dans son ensemble. Les pièces du puzzles se rassemblaient dans pour y former un schéma complexe dont il m'était impossible d'en comprendre toutes les subtilités. Néanmoins, les souvenirs attraient à ce dernier, demeurait toujours intangible. J'aurais crue que la mémoire me serait revenue au fil de toute ces révélations, mais ce ne fut guère le cas.

Puis je me rendis compte que j'avais cessée de pleurer tant mes pensées avait été accaparé par ces révélations successives. J'éprouvai désormais une grande fatigue du à ces multiples chocs émotionnels. Au final, je me demandai si tout ceci m'avait réellement amené à quelque chose. Je relevai le regard vers Yami tentant d'y chercher une quelconque forme d'amour et de réconfort, mais je me heurtai une fois de plus à ce mur blanc qui m'empêchait de percevoir la nature profonde de mes sentiments.

-Vou... Voudrais-tu... que je t'aime à nouveau?

J'ignorai totalement ce qu'il fallait à mon bien être. Mon passé comme mon présent comportait leurs lots de perditions. Devais-je opter pour un indicible songe ou une réalité si cruelle? Incapable de faire le moindre choix, je m'en remettais égoïstement à celle par qui tout avait commencé et par qui tout devait finir....
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Retour au bercail... [ft Oniri] Retour au bercail... [ft Oniri] EmptyJeu 15 Jan 2015 - 12:35

Music ♫:

Comme je m'y attendais, elle semblait bouleversée par mes paroles : qui ne l'aurait pas été. Mais aussi étonnant cela pouvait-il paraître, il me semblait que bien que lui ayant tout révéler, elle n'avait pas pour autant retrouver ses souvenirs : elle n'avait entendu de ma bouche que des faits dont elle ignorait tout, ne se rappelant visiblement d'aucun d'entre eux. Quelque part cela me soulageait : c'était sans doute mieux ainsi...

Avait-elle changé a ce point ? C'était là sa question et je ne pouvais, une fois de plus, pas lui mentir.

« Ta mémoire a été occultée, tu n'as pas changée Oniri, c'est ton univers qui s'est modifié et qui a, a mon avis, transformé ta perception des choses... »

Etais-je triste qu'elle n'avait à mon égard, plus aucun sentiments amoureux ? Oui bien sûr, sinon je n'aurais pas pris la décision de rejoindre le manoir... J'avais besoin de cet « éloignement » pour me ressourcer et tenter d'oublier tout ce qui s'était passé entre nous pour ne plus souffrir de cette absence d'attention et de considération qu'elle m'avait autrefois porté...

Lui en voulais-je d'avoir tout oublié ? Non... J'avais même été plutôt satisfaite de l'apprendre : tant qu'elle se souvenait de moi. Une partie de ses souvenirs envolés, c'était aussi un pan de ma culpabilité qui avait disparu mais finalement, ce poids si lourd et imposant, était de nouveau réapparu, oppressant mon cœur dans une étreinte meurtrière...

Avais-je le droit de m'en plaindre ? Auparavant surement puisque seul moi comptait à mes yeux mais désormais je n'en avais plus le droit. Mes souffrances n'étaient sans doute rien comparée à ce qu'elle avait ressenti. Ce flot tumultueux d'émotions me broyait et me poussait dans mes plus grand retranchements : je souffrais de ne pas savoir les maîtriser. Je souffrais de ne pas savoir les anticiper. Je souffrais de les ressentir mais j'aimais qu'elles me bercent de leur présence et leur chaleur : les émotions...

J'esquissais un sourire, larmoyante, alors qu'elle m'annonçait que son acte prouvait de son grand attachement à mon égard...

« Oui... Tu as raison : tu étais très attachée à moi... Tu me voyais comme le pilier te permettant d'avancer et la source du bonheur que tu aspirais tant... Moi j'étais tiraillée par mes sentiments, perdue parmi l'attachement que j'avais pour toi et pour Shinji... Épuisée par ce dilemme permanent et nouveau pour ma personne... »

Je n'avais rien ressenti à part la souffrance et la jouissance de celle d'autrui auparavant et Oniri était celle qui m'avait guidé la première pour me faire connaître ces ressentiments.

« J'ai sans doute été égoiste en t'avouant ce qui, je m'en doutais, te plongerais dans un profond mal être mais je ne voulais pas gâcher le prix de ma liberté et de mes indécisions pour rester à tes côtés sans être honnête envers moi même et donc envers toi : je t'aimais, ça je le sais, mais je ne savais pas qui choisir entre vous deux sans blesser l'autre... »

Une nouvelle larme roulait sur ma joue alors que je me rendais compte de l'évidence :

« Finalement... c'est toi qui a choisi pour moi... Ton acte inconsidérée et mes tourments m'ont fait prendre conscience que je t'avais fait assez souffrir et qu'il fallait que j'abandonne : je ne te méritais pas au fond... »

J'avais été tellement soulagée qu'elle pense, à son réveil, que Shinji et moi formions un couple sans qu'elle n'y voit le moindre problèmes ! Oui j'avais été soulagée de voir que ses sentiments pour moi avaient disparu car, bien que douloureux à encaisser, cela me facilitait la tâche : une fois de plus...

Je me rendais compte, à travers toute ces révélations, que je ne parvenais pas à considérer encore les autres, mêmes les êtres chers, avant moi... Je ne voulais pas faire de sacrifices pour eux, jugeant sans doute que j'avais assez donné par le passé et qu'il était à mon tour de profiter de la vie... Peut-être qu'un jour cette vision égoïste et tourmentée changerait pour me faire considérer l'être aimé en premier lieu mais pour l'heure : c'était encore trop tôt...

« Je n'ai jamais été un modèle de stabilité et je ne le serais sans doute jamais ! Tu as besoin de quelqu'un de plus simple et d'équilibré que moi : tu mérites tout le bonheur du monde et ce n'est pas ce que t'a apporté ta considération pour moi : bien au contraire... Alors oui j'aimerais que tu m'aimes de nouveau mais... si tu m'aimais déjà comme la meilleure amie que tu as été, ce serait déjà plus que ce que je ne peux espérer au vue des souffrances que je t'ai infligé malgré moi. »

Parler de tout cela, bien que ô combien éprouvant, me permettait de voir plus clair dans le propre fil de mes pensées : cela s'avérait finalement bénéfique...

Je tendais la main vers Oniri, de cette façon, je saurais si elle acceptait notre accord ou si tout était bel et bien terminé... Je n'avais pas le droit de la brusquer et je n'avais définitivement plus le droit de lui imposer ma vision des choses : c'était a elle, pour une fois, de prendre les décisions dantesques qui changerait la face de notre relation à jamais...
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Retour au bercail... [ft Oniri] Retour au bercail... [ft Oniri] EmptySam 17 Jan 2015 - 14:52



Musique ♫:

Inspirant et expirant lentement dans une respiration saccadée, mon cœur frappait fort dans ma poitrine, mais moins que précédemment. Lentement, je reprenais contenance, lentement je comprenais. Aussi savais-je désormais de quoi toute cette histoire retournait, la mienne, aussi bien que celle de ceux qui m'étaient chers. Seulement pouvais-je encore les considérer comme tels à mes yeux ? Après tout ce qui s'était passé, après tout ce qu'ils m'avaient fait, après tout ce que je leur avais fait ne valait-il pas mieux couper définitivement tout lien avec eux ? Mon amour... Cet amour que j'avais jadis éprouvé pour Yami, et qui me semblait à présent si abstrait, il avait bien failli tous nous détruire. Je compris alors que, qu'importait la décision prise, qu'importait les choix et les actions, il ne pourrait jamais y avoir de fin heureuse. Elle parlait d'elle, prétextant qu'elle n'était pas assez stable pour moi, mais de mon côté, je ne l'étais pour personne.

J'aurai souhaitai lui en vouloir pour tout ceci, j'aurais voulus choisir la facilité en rejetant toutes les fautes sur elle et Shinji, mais, après coup, que pouvais-je bien leur reprocher? Je ne me souvenais de rien, si ce n'était cette amitié illusoire, de cet amour déchu que je ne comprenais pas. Et puis il y avait cette amie au visage larmoyant et au cœur éprouvé par les maux du passé. Je l'avisai, interloquée, mes yeux rougis par la peine, la coiffure échevelée, le teint livide et maladif. Plusieurs mèches de cheveux retombaient devant mon visage. Yami venait de me tendre sa main comme m'inviter à partir sur de nouvelles bases. Et moi, je la regardai, béate, stupide, incertaine. Me demandant ce que je devais faire, s'il me restait encore assez de courage pour vouloir repartir à zéro. Quant bien même j'aurais souhaitée faire preuve d'insensibilité à leurs égard je me rendais compte qu'il m'était impossible de faire cela. Ils incarnaient la famille que je n'avais jamais eut, celle que j'aspirai à protéger du fonde mon être. Je voulais la protéger, la voir heureuse, quitte à devoir la perdre... Cette pensée dessina un sourire triste sur mon visage, à peine perceptible car caché par ma chevelure.

-Je ne veux pas de quelqu'un de stable et d'équilibré, je ne veux pas de tout le bonheur du monde et estime encore moins le mériter. Tout ce que je désirai, c'était une vie simple et heureuse avec vous... avoir une famille.

Le ton de ma voix n'était pas vraiment triste, pas plus qu'il n'était heureux, acerbe ou ironique. Il n'inspirait qu'une neutralité empreinte, sans doute, d'une pointe d'amertume envers cette fatalité. Sans doute que l'ancienne-moi aurait été incapable de prononcer ces mots, car, incapable d'en comprendre et d'en réaliser le sens profonds. Cependant, désormais, alors que les troubles qui avaient jadis affecté mon esprit se trouvaient masqués d'un voile opaque, j'étais plus à même de comprendre ce que je désirai. Cette liberté à laquelle j'avais toujours tant aspiré n'était en réalité qu'une notion dérisoire face à la servitude que nous imposait nos sentiments. Ma rencontre avec Yusuke m'avait permit de le comprendre. Lui qui avait fait le choix, de toute perdre, de renoncer à ceux qu'il aimait pour continuer d'avancer.

-Mais je réalise à présent que cela ne sera jamais possible. Qu'importent sur qui doit être rejeté la faute ; le problème restera à jamais le même et ce dernier porte mon nom...

Aujourd'hui, en ce long et fastidieux après-midi d'automne, je m'apprêtai à un faire le même choix pour des conséquences identiques, mais dont les fondements n'étaient pas meut par la haine, mais bien par l'amour envers mon prochain. Tout perdre afin de tout leur donner, telle était ma décision, mon nouveau nindo... Sa main tendue encore dans ma direction, je fis fi de cette dernière pour me relever lentement.

-Peut-être pourrons-nous un jour redevenir amie. Cependant, celui-ci n'est pas encore venu. En attendant je ne veux plus que ayez à souffrir à cause de moi. Toi la première....

Je lui adressai un nouveau sourire triste tandis que les larmes se remirent à couler le long de mes joues. Cette décision, je savais que je la regretterai à chaque instant qui ce succéderai dans ma vie.

-Me connaissant, l'ancienne-moi à sans doute dû te promettre qu'elle serait toujours là pour toi. Il y a malheureusement eut quelques imprévus en cours de route, mais tu me connais, tu sais à quel point je suis têtue...

C'était en quelque sorte une promesse d'avenir. Un avenir, certes, lointain, mais qui offrirait, peut-être, cette fois-ci, une issue valable. En attendant je savais ce qu'il me restait à faire : Cesser de vouloir me souvenir.
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Message(#) Sujet: Re: Retour au bercail... [ft Oniri] Retour au bercail... [ft Oniri] EmptySam 17 Jan 2015 - 23:31

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Music : ♫:

J'avais bon espoir en entendant ces premières paroles : mais ce n'était qu'illusion... Le temps s'arrêtait autour de moi, ne laissant les mots d'Oniri que résonner dans un écho à peine compréhensible. Mes yeux se rivaient sur le sol, des gouttes de sueurs perlaient sur mon visage, tout mon faciès exprimait mon désarroi et ma perdition. Je restais interdite devant ses propos qui avaient pourtant pour but de m'apaiser et de faire mon bonheur alors qu'ils exerçaient exactement l'effet inverse.

Ce ne serait jamais possible : elle le disait, elle le croyait. Tous ces efforts, ces batailles et ces épreuves surmontées pour finalement s'échouer lamentablement contre une montagne indestructible : notre vie entière n'était-elle que désolation et destruction mutuel ? N'avions nous donc pas le droit de goûter au bonheur plutôt que de recevoir sans cesse les affres du désespoir ?

Elle disait être la cause entière du problème quand je pensais qu'il s'agissait pourtant de moi : j'avais eu peur de la perdre maintes fois et voilà que le moment était arrivée : implacable, droit et sérieux comme une exécution en bonne et due forme alors que je venais de me faire transpercer par la lame froide de l'affliction.
Je ne parvenais plus à la voir, ses mots m'échappaient en même temps que sa présence s'estompait devant mon regard perdu. C'était bel et bien terminé... Une ultime larme dévala ma joue avec rapidité alors que je ne pouvais pas lui dire la moindre chose : incapable d'émettre un nouveau son. J'avais été fauché en plein vol, mes ailes de la liberté était bien présente et j'avais voulu m'envoler mais mes plumes s'étaient tâchés de noir avant que des chaînes n'entraves mes pieds nus. L'infinité du monde était devant moi mais n'avait plus de sens puisqu'il me retirait un élément essentiel à son bon fonctionnement : celle qui m'avait changé et qui m'avait appris à apprécier et aimer...

Elle s'en allait dans un au revoir fébrile, ne prenant pas cas de ma main tendue qui tremblait et de mes yeux presque révulsés de terreur que mes cheveux masquaient. La lourde porte se refermait sur moi, m'emprisonnant entre ces murs vides et emprunts de solitude.

Amie nous pourrions le redevenir... Alors c'était ainsi... Pourquoi fallait-il que je subisse un tel ascenseur émotionnel ? Où nous étions nous trompées ? Pourquoi étions nous passées de rien à amoureuses avant d'emprunter le chemin inverse sans discontinuer ? Tu me promettais de revenir vers moi un jour et j'attendrais... j'attendrais sûrement mais pourquoi le devais-je quand la seule chose que je voulais s'était d'être à tes côtés ? Pourquoi devais-je me sentir écrasée par mes propres sentiments, voulant les balayer d'un revers de main alors que j'avais tant affronter et subi pour parvenir jusqu'ici ?! C'était ce que je devais faire... Tu avais choisi de souiller ta vie pour oublier tes périples : j'allais brider mes émotions pour retrouver la paix intérieure que je connaissais avant d'éprouver tout cela, avant de nous rencontrer.

Je n'étais pas haineuse envers toi, je ne t'en voulais pas : tu avais fait ton choix et je t'avais laissé le faire mais cela ne rendait pas cela moins douloureux. Alors pardonne moi de bafouer tes préceptes et tes enseignements mais je n'ai plus la force de relever la tête alors que je ne souhaite que sombrer pour me reposer.
Je ne souhaitais plus qu'une chose : qu'on me laisse en paix dans ma solitude.

Je me redressais soudainement, relevant la tête plus lentement vers la porte alors que mes traits sévissaient et que mes yeux rubis embués de larmes se faisaient plus dur. J'envoyais Bloody contre la porte avec hargne, signant le rejet que j'acceptais pour sa personne. Je me retournais ensuite, ouvrant dans un fracas la porte du séjour tout en fermant tous les rideaux de velours rouges pour me fermer définitivement au monde et cela pour un moment ; m'enfermant dans le cocon qu'était mes origines. J'attrapais un vase ancien et l'envoyait se fracasser contre le mur en face de moi, un éclat ricochait pour venir fendre la peau de ma joue alors qu'un filet de mon fluide s'échappait pour retourner aussitôt à son emplacement, ma plaie se résorbant instantanément sous ma maîtrise médicinale. Mes tissus s'étaient refermés facilement mais les blessures de mon cœur et les meurtrissure de mon esprit prendraient bien plus de temps...

Hystérique, je ravageais une partie des ouvrages de la bibliothèque, me contentant simplement de les renverser sur le sol avec frénésie. Essoufflée et échevelée, le palpitant à cent à l'heure alors que je respirais lourdement comme la bête blessée que j'étais, j'ouvrais la cave a toute volée et m'y engouffrais dans l'obscurité.

Notre rencontre avait amorcé mon changement... tout comme notre séparation...
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