Mission n°1: Ne fuyez pas les tempêtes

Ordre et participants:

• Inuzuka Takeo
  
• Kurokami Yusei
  
• Ikari Kasaï
  
• Narrateur

L’alerte était lancée. Les cloches du village résonnaient, rompant le silence nocturne qui s’était installé de leur tintement lugubre. Le village s’illuminait petit à petit alors que les fenêtres des habitations s’éclairaient subitement. Un ordre commun habitait tous les shinobis qui avaient dû pour la plupart se réveiller en pleine nuit : se présenter aux portes à la porte Est du village le plus rapidement possible.

Sur place un grand rassemblement avait lieu, les shinobis arrivaient les uns après les autres. Bientôt l’assaut serait donné. Les civils autour de la place avaient ouvert les volets afin de connaître la raison de tout ce remue-ménage. Tout le monde voulait des réponses et bien que certains aient été alertés par une poignée de personnes, une voix se fit entendre provenant d’un homme corpulent qui s’était surélevé pour l’occasion.

Shinobis de Konoha, l’heure est grave, Ame a été attaqué dans le courant de la nuit. D’après les premiers rapports il semblerait que le gouvernement est déjà tombé, et que ce soit l’œuvre du Shoraizen, la plupart étant des membres du clan Sabakyô. Je sais que plusieurs d’entre vous considèrent encore ces déserteurs comme des amis, des camarades. Mais il y a de cela maintenant des années, Konoha a promis protection et paix au pays de la Pluie. Deux choses qui manquaient à l’époque. Ame est devenu plus que notre allié, plus qu’un simple territoire que nous avons conquis. Les habitants du pays de la Pluie sont devenus des citoyens du pays du Feu. De notre réaction dépend leur liberté, leurs vies. Konohajins ! Il est temps de faire votre devoir ! Chacun d’entre vous sera assigné dès que possible à une équipe et partira immédiatement pour Ame. Faites honneur à Konoha mais surtout faites ce qui est juste !

Petit mouvement de foule, les assignations furent faites le plus rapidement possible, les groupes avaient donnés. Il était temps d’un dernier débriefing avec les coordinateurs.

Spoiler:

« Yo ! Je serai votre coordinateur pour cette intervention, Iji Yamanaka pour vous servir. J’assurerai le relais depuis Konoha afin de vous transmettre les ordres complémentaires et vous tenir au courant de l’évolution de la situation. Takeo Inuzuka, vous serez en charge de votre trinôme composé de vous et … Yusei Kurokami et Kasaï Ikari c’est ça ? Petit check-up de dernière minute … laissez-moi vous faire une petite mise en garde. Nous –les coordinateurs- avons reçu l’ordre de vous prévenir à l’écart des oreilles indiscrètes mais … Y a quelques petits trucs qui chiffonnent le gratin de Konoha : Ame est tombé beaucoup trop rapidement et l’info a mis … du temps à arriver si vous voyez ce que je veux dire. Au vu des ennemis présumés –d’anciens Konohajins majoritairement-, on craint qu’il n’y ait des fuites ou des taupes dans le village. Une fois partis ne faites donc pas trop confiance aux autres. Enfin, aidez le plus possible ceux que vous rencontrerez mais ne vous mettez pas trop en danger non plus. Le plus important c’est que vous reveniez vivant de tout ça. Allez, si tout est clair… J’vous lâche et bonne chance. Si vous avez besoin de me contacter pensez très fort à moi j’vous recontacte par télépathie dès que j’en ai fini ici de toute façon, contentez-vous d’vous diriger en direction d’Ame pour le moment y a pas de temps à perdre ! »

Saluant les trois Konohajins d’un signe de la main et d’un petit sourire, le blondinet qui devait sûrement tout juste d’être majeur se dirigea vers une autre équipe. La soirée ne faisait que commencer.

Je fus aussitôt réveillé par un son strident, mais que j’avais réussi à reconnaître même en plein sommeil. Pour ceux qui me connaissaient, ils savaient qu’il en fallait beaucoup pour me faire sortir de mon sommeil, mais ce n’était pas toutes les nuits que rugissait l’alarme du village. Préférant ne pas me rappeler de la dernière fois où j’avais entendu ce son, je me concentrai sur mon équipement, puisque je me doutais bien qu’il faudrait à un certain point en venir aux armes. On ne sonnait pas l’alarme du village pour rien après tout. En moins de deux, j’étais sur mes deux jambes et j’enfilais déjà une tenue plus appropriée. Aka fut rapidement près à mes côtés et je quittai aussitôt mon appartement, non sans au moins avoir pris un fruit au passage. Grimpant agilement sur le toit de l’immeuble, je gagnai rapidement la porte Est, où tout shinobi devait se rendre lorsque l’alarme sonnait, mon ninken sur les talons.

Lorsque j’arrivai près de ladite porte, je remarquai que je n’étais ni le premier ni le dernier konohajin à se pointer ici; à chaque seconde, plus de shinobis s’amassaient devant les portes, en attente d’informations ainsi que d’ordres. Ceux-ci ne se firent pas attendre, sûrement pour désengorger les lieux qui commençaient à être un peu trop bondés. Un murmure parcourut l’assemblée lorsqu’on apprit finalement la raison d’un tel rassemblement : Ame no Kuni avait été attaqué il y avait de cela à peine quelques heures, sinon moins, par ce qui semblait être le Shoraizen, la fameuse organisation que l’ex-intendant Sabakyô-san avait créé après sa fuite de Konoha, emportant avec lui la majeure partie du clan Hyô parmi tant d’autres. Qu’ils attaquent aussi ouvertement l’un de nos alliés de plus longue date était tout ce qu’il me fallait pour que je puisse leur botter l’arrière-train sans remords. L’homme s’éclipsa ensuite sous les vivats de la foule, alors que les coordinateurs s’avançaient pour faire les équipes. J’entendis alors une voix dans ma tête m’indiquer un lieu spécifique. Je me retrouvai rapidement devant un jeune homme aux cheveux blonds, d’à peu près son âge.

Ce dernier se présenta comme notre coordinateur, ce que j’avais déduit depuis le temps. Ce fut lorsque j’entendis son nom, Yamanaka, que je compris comment il avait réussi ce tour de passe-passe. Je reportai ensuite mon attention sur lui afin d’être au courant de tout ce qu’il fallait savoir. Le briefing avec le coordinateur était primordial avant une mission, je devais absorber toute l’information. Encore plus si j’étais chef d’équipe, ce que j’appris en même temps que les deux autres shinobis avec moi. Je remerciai mentalement le jeune homme du dernier check-up puisqu’il me permit d’apprendre le nom de mes coéquipiers, sans me douter à cet instant-là qu’il pouvait probablement lire mes pensées. Nous poursuivîmes le briefing et comme je pensais ce dernier terminé, Yamanaka-san nous retins pour nous avertir de ne pas trop faire confiance aux autres équipes rendus à Ame. Haussant le sourcil, ce dernier expliqua que Ame était tombé trop rapidement pour que cela soit une surprise, qu’on devait avoir fuité des informations au Shoraizen, le principal suspect pour l’instant. Je hochais la tête une dernière fois vers notre coordinateur avant de me retourner vers mon équipe. C’était une drôle de sensation d’être chef d’équipe, quoique avec les circonstances je ne devrais pas être aussi content.

- Salut à vous deux, comme il l’a dit je suis Takeo du clan Inuzuka et mon compagnon c’est Akamori. J’aurais aimé vous rencontrer sous d’autres circonstances, mais essayons de faire de notre mieux. Allez, il n’y a pas de temps à perdre. Nous ferons plus ample connaissance en chemin.

D’un hochement de tête commun, nous nous élançâmes tous vers les portes, en direction du pays de la Pluie. En chemin, j’essayais d’en apprendre un peu plus sur les compétences de ceux avec qui je combattrais bientôt. Autant en savoir le plus sur ce qu’ils peuvent afin de mieux les diriger. Ce n’est qu’en leur parlant que je réalisai l’expérience que j’avais. Après tout, je m’étais quand même frotté deux fois à un Furyou et en était ressorti vivant. Si j’avais été nommé chef d’équipe, c’était qu’il devait y avoir une raison et je devais faire mon mieux pour les guider, pour nous guider, vers la victoire, mais également la survie. Nous arrivâmes aux frontières avec le pays de la Pluie et je leur indiquai d’arrêter. Si jamais le Shoraizen avait attaqué Ame, ils devaient sans doute s’attendre à ce que Konoha réplique rapidement. Cela voulait dire qu’il était très possible qu’ils réservent une jolie embuscade aux renforts konohajin qui fonceront tête baissée pour secourir Ame. Je fermais aussitôt les yeux et me concentrai sur les différentes odeurs qui nous entouraient. Je sentais bien sûr Aka, à mes côtés, ainsi que les deux shinobis qui étaient avec nous, de même que les effluves habituels à la forêt, à l’orée de laquelle nous nous étions arrêtés. Puis, je me mis à sonder plus loin, du côté du pays de la Pluie.

- Si jamais quelqu’un se cache de l’autre côté et nous réserve une mauvaise surprise, vous pouvez être certains que notre flair les trouvera sans même qu’ils sachent que nous sommes là, expliquai-je au deux shinobis qui devaient sûrement me regarder étrangement.

Je devais sûrement avoir l’air bizarre, les yeux fermés en train de sentir l’air ambient comme si j’avais retenu mon souffle. Bon j’exagère un peu, mais pour eux ça devait donner ça. Faisant autant confiance à mon flair qu’à celui de mon ninken, je me mis à la recherche de n’importe quelle odeur qui aurait pu trahir soit un piège soit des gens qui se cachaient, attendant patiemment que leur proie ne se jette devant eux. Si jamais j’arrivais à les sentir, je pouvais leur garantir qu’ils ne s’attendront pas à ce que allons leur réserver.

Spoiler:

Encore une journée qui n'allait pas être de tout repos, et quand je parle de journée, je veux bien évidemment dire au beau milieu de la nuit. Sérieusement, je me demande si on ne devait pas demander des frais supplémentaires pour être dérangé en plein milieu de notre sommeil réparateur, ce n'est pas possible ! Comment pense-t-il qu'on puisse bien exécuter nos missions en temps normal si on nous faisait en plus partir je ne sais où pendant notre temps de repos ?! Je ne suis pas contre partir pour une mission de nuit, loin de là. Je suis juste contre le fait de devoir enchaîner les missions de jour et de nuit, et de jour et de nuit, et de-BREF, vous m'avez compris...

Revenons à nos moutons, la raison pour laquelle j'étais tiré de mon sommeil, et donc de mon confortable pieu, c'était parce qu'une alerte a été donnée dans le village. En effet, une grande partie des shinobis présents dans le village ont été demandés pour rejoindre la porte Est du village, afin de pouvoir réagir à une situation de crise. Je me préparai donc en faisant un inventaire rapide de mon équipement, en enfilant ma tunique de combat et en complétant le tout par une de mes casquettes, avant de sortir par la porte de mon appartement et sauter de toit en toit pour arriver au lieu de rendez-vous. J'avais beau détester le fait de partir à l'improviste comme ça, je devais avouer que j'aimais tout de même me balader comme ça, en sautant partout ou en me faufilant dans les moindres recoins du village, ça donnait une sensation de liberté et aussi une certaine classe qui n'a pas su me déplaire.

Une fois sur les lieux, je pus voir que, comme à ce que je m'attendais, un attroupement de shinobis s'était regroupé sur les lieux. Je pus faire le tour et ne reconnut que quelques visages. Megumi et les autres de Ryutama étaient semble-t-il parti en mission, ce qui faisait que je n'ai pas pu les croiser. Je reconnaissais cependant le visage de Satochi, un Chunin avec qui j'ai pu travailler lors de l'enquête au temple de Kyubi. Je m'apprêtais à le saluer, pour en même temps lui demander ce qui se passait, quand soudain, une personne nous demanda de nous regrouper tous devant lui afin de l'écouter. Cela semblait être un supérieur pas mal haut gradé qui voulait nous faire un rapport de la situation. Écoutant la consigne, je me mis en rang parmi d'autres.

D'après les dires de ces derniers, nous avons été amenés ici à cause d'une importante situation de crise. En effet, le Pays de la Pluie semblait s'être fait attaqué par des ennemis durant la nuit par un ennemi inconnu. Du fait de notre accord avec ce pays, nous avions le devoir d'intervenir afin de leur venir en aide, puisque notre alliance symbolisait la promesse de Konoha d'offrir sa protection quand la nécessité se faisait entendre. Je pouvais bien le comprendre et était d'accord avec ce principe, notre honneur de shinobis nous obligeait à leur venir en aide, qu'importe le niveau du danger. Suite à cela, nous fûmes chacun assigné à deux autres konohajins afin de pouvoir agir en escouades, et ainsi intervenir le plus rapidement possible sur différents fronts.

Suite à la répartition, je vis que je ne m'étais pas retrouvé avec quelqu'un que je connaissais. Oh well, c'était l'occasion de faire de nouvelles connaissances. En observant les deux individus, j'essayais de deviner quelles étaient à chacun leurs compétences. Voyant le chien accompagné l'autre homme du groupe, je devinais qu'il était un Inuzuka, ce qui pourrait s'avérer très utile pour la traque grâce à leur flair légendaire. Mon autre partenaire, quant à elle, semblait beaucoup plus jeune, la quinzaine, j'aurais dit. Impossible cependant de déterminer d'une simple observation ses capacités.

Alors que je m'apprêtais à dire un mot, nous fûmes interrompus par un jeune blond aux yeux émeraude qui s'approcha de nous. Il se présenta comme étant un Yamanaka. Il était là pour nous encadrer lors de l'opération grâce à ses capacités sensorielles. Il désigna alors le dénommé Takeo, un Inuzuka comme ce à quoi je m'y attendais, comme étant capitaine du groupe. Pourquoi pas, mieux vaut avoir celui qui peut traquer le plus facilement les ennemis en tant que chef d'expédition. Je devais avouer pourtant que je ressenti un goût amer dans la bouche quant au fait qu'on ne m'ait pas choisi comme leader, en temps qu'ainé de la bande. Cependant, il semblerait, d'après ses propos, que la mission n'allait pas être aussi simple que cela. Selon ses dires, il y aurait des taupes parmi les Konohajins, qui auraient fait en sorte que l'info sur l'attaque d'Ame no Kuni arrive le plus tard possible. De ce fait, en plus de devoir traquer les ennemis, on devait aussi déterminer si ces rumeurs sur d'éventuels traîtres étaient bel et bien fondées ou pures diffamations.

Une fois l'information donnée, le chef d'équipe se présenta, ainsi que son chien, Akamori, avant que nous nous élançâmes en direction du pays attaqué par l'organisation qu'était le Shoraizen. C'était peut-être qu'une impression... Mais j'avais du mal à croire qu'ils étaient responsables d'un événement de si grande ampleur. Certes, l'organisation était dotée de pas mal de Shinobis redoutés ayant fui le village à l'époque, mais tout de même... Anéantir un pays entier ? Soit ils étaient totalement inconscients et ont eu un coup de chance. Soit ils étaient plus puissants que je ne le pensai, auquel cas, nous étions sans doute dans la plus grande merde possible. Soit... Autre chose, mais impossible de dire quoi.

Sur le chemin, nous pûmes en apprendre plus sur les membres de l'unité. Je disais tout simplement les infos nécessaires, à savoir nom, grade, spécialisation et tactiques de combat. Le reste n'aurait été que du superflu et distrayant pour la mission. Les autres firent de même pour que l'on puisse faire en sorte de s'organiser au niveau tactique. Si jamais on devait se battre, il serait mieux de pouvoir se coordonner entre nous. Une fois arrivés à la frontière entre le pays du Feu et celui de la Pluie, nous nous arrêtâmes afin que Takeo puisse utiliser son flair d'Inuzuka pour détecter les odeurs suspectes. Tout se passait comme je l'imaginai, mais soudain, les mots du coordinateur me revinrent en mémoire, m'obligeant à assister l'autre chûnin à ma manière. Je fis alors un müdra afin d'invoquer cinq clones, et leur demandai de se disperser dans différentes directions.

« - Le Shoraizen est composé de pas mal de shinobis de Konoha, qui savent donc quels sont ceux qui peuvent les traquer. Ils s'attendent sans doute à ce qu'un Inuzuka traque leur odeur et ont une anti-mesure. Je temporisai mes propos avant d'en venir aux faits. Mes clones sont partis en éclaireur, si jamais un d'entre eux se fait attaquer ou s'ils trouvent quelque chose, je le saurais. »

Je terminai ma phrase en redressant ma casquette avec un sourire simple pour marquer la bonne, l'idéale, l'excellente idée que j'avais eue. Il ne restait plus qu'à voir si ça allait porter ses fruits, et que je puisse rapidement profiter de mon sommeil réparateur.

Spoiler:

Une ombre dans la nuit. Non. Deux. Elles se mouvaient rapidement, piégeant la zone du mieux qu’elles avaient pu malgré leur manque de temps. De simples mécanismes de lancers de kunaï. Rien de très efficace. Mais s’ils avaient eu plus de temps … Une autre fois.

Qui est là ?!

Il était difficile de distinguer quoique ce soit dans ce paysage nocturne balayé par la pluie qui commençait tout juste à tomber en trombe depuis quelques dizaines de minutes. Il ne les avaient pas vu. Et il ne les verraient pas. Du moins pas à temps. Ils étaient tels des spectres, parties intégrantes de cette nuit sans lune. L’une des deux silhouettes encapuchonnées leva un kunai à hauteur de ses yeux, et se prépara à passer à l’action aussi silencieusement qu’à l’accoutumée. Mais Dame Nature en avait décidé autrement. Un éclair fendant la masse épaisse des nuages, Yusei put distinguer le temps d’une seconde les deux silhouettes avant que le kunai lancé avec expertise ne lui traverse le crâne. Aurait-il pu vraiment l’éviter ? Pas dit. La scène s’était comme figée le temps d’un instant.

La victime disparaissant dans un nuage de fumée, les deux silhouettes déçues s’élancèrent prestement en direction du nord-ouest. Mais elles s’étaient à nouveau faites trahir par la foudre alors qu’un des clones les plus proches avait rejoint la scène le plus rapidement possible disparaissant lui aussi dans un petit nuage alors qu’il venait d’enclencher l’un des pièges. Le ciel tonnait plus que de raison ce soir et le temps s’était bel et bien gâté.

Spoiler:

La situation n'était vraiment pas à notre avantage. L'attaque s'étant faite à presque la nuit tombée, il faisait nuit noir sur les lieux, rendant toute traque visuelle difficile. De ce fait, il allait être difficile pour mes clones de repérer une quelconque présence avec leur seule vue. De plus, il pleuvait des cordes, à peine cinq minutes dehors et je sentais que j'avais déjà gagné un peu plus d'un kilo à cause de l'eau sur mes vêtements. Nuit noire + pluie battante + vent violent = Capacités d'observation plus que réduites. Il allait vraiment falloir un miracle pour que l'un de mes clones puisse trouver quel-

*ting*
« Evidemment, faut que je parle trop vite »

Cette sensation particulière, comme si on m’avait envoyé une lettre, mais quelle avait juste pénétré mon cerveau directement. Un de mes clones avait été détruit, il n’y avait pas besoin de chercher de midi à quatorze heures, il avait trouvé quelque chose. C’était maigre comme indice, mais la moindre information pourrait s’avérer utile si utilisée à bon escient, il me fallait donc prévenir notre leader. Moment de gloire en bonne voie.

« - Un de mes clones s’est fait avoir. Il a eu le temps de voir avant de partir deux individus, dont un portant un kunai. Je suppose que c’est ce dernier qui avait abattu mon clone. Hélas, à cause du manque de visibilité, il n’a pu voir que leur silhouette. Je ne sais pas qui ils sont, ni où ils sont par- »
*ting*
« - Faut croire que la chance est de notre côté. Un autre de mes clones, qui s’était approché de la zone où le premier avait disparu les a repéré à un autre endroit avant de se faire disparaître. Je sais maintenant deux choses : la zone dans laquelle ils se trouvaient était entourée de pièges, je suppose qu’ils les ont mis en place pour couvrir leur fuite. »

Je sortis alors une carte de la région, qu’on nous avait distribuée pour la mission.

« - Ensuite, si je situe entre l’endroit où me premier clone a disparu, et le second endroit… Hum ? »

Je marquai un temps de pause, puisque je ne comprenais pas leur logique. Mais bon, le temps pressait, il n'y avait pas de temps pour de trop grosses réflexions.

« - Ils semblent se diriger en direction de la capital d’Ame. On fait quoi du coup ? »

Je laissais la décision au leader, même si je supposais qu’il allait être de mon avis : poursuivre ces deux personnes suspectes. Je proposais aussi que l’un d’entre nous prévienne notre coordinateur de la situation, mais cela était à voir si l’on voulait gagner du temps où confirmer l’optimisation. Pourtant, une question restait dans ma tête, par rapport à ma réflexion précédente : s’ils savaient qu’au final, nous risquions de les traquer, pourquoi se diriger vers la capitale au lieu de fuir tout simplement ailleurs ?

Résumé:

Alors que je mettais mon odorat au travail, tentant de découvrir si nous n’étions pas attendus, Kurokami-san enjoint mes efforts et créa cinq clones de lui-même, qui se dispersèrent aussitôt afin d’aller faire un peu de reconnaissance. Je dus aussi admettre que la supposition qu’ils s’attendaient à des traqueurs de mon clan était juste, mais je ne pouvais m’empêcher d’utiliser ce don qui faisait moi… moi. Enfin bref, je laissai les odeurs venir jusqu’à moi, me révélant leurs secrets. Cette fois, par contre, ne semblait pas être une bonne journée. Peut-être était-ce la pluie qui amplifiait les effluves autour de moi, rendant leur détection plus difficile, mais les secondes s’écoulaient et je ne sentais rien qui ne me signalait qu’il y avait une présence hostile à proximité de notre groupe. Soit ça ou bien il s’agissait d’un ennemi qui était encore plus habile au camouflage que moi à la détection, pensée qui ne m’enchantait guère, je la laissai donc de côté. Pourquoi aurait-il mis un atout aussi important d’entrée de jeu?

Je rouvris les yeux et regardai tour à tour mes deux coéquipiers. J’attendrai un peu voir ce que les clones de mon coéquipier arriveront à trouver, puis nous continuerons, n’ayant trouvé aucune trace d’ennemis. Je ne sais pas si on peut appeler ça de la chance dans un cas comme celui-ci, mais nous n’eûmes pas à attendre longtemps avant d’avoir des nouvelles des clones. S’il pouvait le savoir c’était que les clones s’étaient faits avoir, c’est donc sans surprise que j’appris cette nouvelle. Ce que je trouvai plus surprenant fut les informations avec lesquelles ils revenaient. Le premier clone avait eu le temps de voir deux individus s’enfuir de lui avant d’être touché par une arme quelconque, peut-être un kunai si on supposait que les deux shinobis avaient le même équipement. Cela voulait donc dire qu’ils avaient échappés à mon nez… ou qu’ils étaient plus loin que je pensais. Le deuxième, quant à lui, nous permis de retrouver notre duo avant d’être victime de pièges, gracieuseté de nos shinobis mystères.

C’est ainsi que grâce au deuxième clone qui avait retrouvé la trace des assaillants, nous pûmes déduire la trajectoire qu’ils voulaient prendre. Ikari-san profita alors de ce court moment de silence pour nous avouer son inexpérience dans ce genre de mission. Cela devait sûrement rajouter un stress supplémentaire qu’elle n’avait pas besoin, c’est pourquoi en tant que chef d’équipe je décidai qu’il était de mon rôle de rassurer la jeune femme.

- Ne t’en fait pas, si tu es dans notre équipe c’est qu’ils ont vu que tu avais ta place parmi nous. Même si nous ne savons pas encore quoi, je suis sûr que tu as quelque chose à apporter à cette équipe. En tout cas, trois tête valent déjà mieux que deux alors c’est déjà ça… À peine avais-je fini que Kurokami-san laissait échapper un bruit que j’interprétai facilement comme de la consternation. Ça va, Kurokami-san?

Levant les yeux vers moi, je compris aussitôt qu’il venait de faire une importante découverte. Je me rapprochai aussi du jeune homme et jetai un coup d’œil sur sa carte. Alors que mes yeux trouvaient rapidement notre propre emplacement, j’appris par mon coéquipier que les deux shinobis étaient en direction de nul autre que la capitale d’Ame no Kuni. Nous échangeâmes un regard lourd de sens, comprenant tous les deux ce qu’il fallait faire. Cela ne m’empêcha pas de le dire à voix haute, histoire de faire les choses de façon officielle.

- Pas de temps à perdre alors, direction la capitale; j’informerai Iji-san de la situation en chemin. Dis à tes clones de les suivre eux-aussi, ils ont une légère avance sur nous qui pourrait nous sauver la mise si jamais ils trouvent un refuge d’ici là. Même si la situation nous demande de se dépêcher, les pièges que le clone de Kurokami-san a détecté m’inquiète, nous devrions avancer avec caution. J’attendis quelques secondes avant de partager une possibilité qui m’avait traversé l’esprit. Avant que nous partions, je tiens à vous rappeler qu’il n’est pas impossible qu’ils se soient laissé voir délibérément. En d’autres mots, une embuscade n’est pas impossible. Gardez vos yeux et vos oreilles alertes, je ferai de même avec mon nez.

Mon discours terminé, je regardai mes coéquipiers pour savoir s’ils n’avaient pas autres choses à rajouter puis nous sortîmes de notre cachette et gagnâmes Ame no Kuni. Aussitôt, je remarquai les pièges au ras du sol, et ce malgré la pluie qui avaient commencé à tomber encore plus fort. C’est sûr que quand on savait qu’ils étaient là c’était plus facile à trouver, j’étais reconnaissant envers les clones de Kurokami-san pour cela. Je n’attendis pas plus longtemps et contactai Iji-san.

- *Iji-san, ici Takeo. Dès notre arrivée à Ame no Kuni, nous avons rencontrés un duo de shinobi inconnus qui, après avoir éliminé un clone et truffé l’endroit de pièges, a pris la fuite. Nous avons réussi à déduire qu’ils se dirigeaient vers la capitale. Nous sommes présentement en chasse de ces individus. Poursuivons-nous la chasse?*

Je devais l’informer le plus rapidement de la situation, savoir si nous faisions bien la bonne chose. Car nous pensions peut-être faire la chose qui nous semblait la plus logique, ce qui pensions être la bonne chose, mais peut-être étions-nous attendus quelque part d’autre pour quelque chose d’encore plus important. Cependant, jusqu’à ce qu’on nous dise autrement, je poursuivrai cette trace avant qu’elle ne devienne froide et que nous ne puissions plus retrouver les shinobis qui pourrait sans doute nous en apprendre sur les opérations du Shoraizen. Au pire des cas, nous laisserons les clones faire la filature alors nous rejoindrons les autres Konohajins envoyés à Ame.

Spoiler:

Seulement quelques minutes après s’être exprimé par ce biais, Takeo obtient par télépathie une réponse du Yamanaka.

Un duo ? C'est chelou ... Dans tous les cas j'ai vos instructions. Direction la capitale, on aimerait que vous vous rendiez sur place pour inspecter les lieux, savoir de quoi il en retourne exactement vis-à-vis du gouvernement. S'il est toujours en place ... Contactez-moi quand vous en serez pas loin. Si le duo de supposés ennemis se dirige vers la capitale continuez à les suivre, essayez de les rattraper et gérez-les. Mais s'ils dévient trop, vous focalisez pas dessus. Juste dirigez-vous vers la capitale.

De leur côté, les clones de Yusei semblent être pris d’un léger mal de tête. Cependant, ce n’est pas ça l’important en ce qui les concerne. Petit à petit, ils perdent la notion d’espace. Tout se ressemble et il semblerait qu’ils tournent en rond en vain. Vous l’aurez compris, ils sont perdus, désorienté et n’arrivent pas à retrouver leur chemin que ce soit en direction de Konoha, d’Ame ou de l’original. Maintenant il reste à savoir ce qu’ils vont faire… S'auto-détruire pour prévenir l'original? Essayer de retrouver leur chemin en vain? Essayer de comprendre ce qui se passe?


Suivant les instructions de votre chef d’équipe, confirmé d’ailleurs par votre intermédiaire avec Konoha, vous vous élancez en direction de la capitale. Or, sans que ce soit prévisible ou autre, vous êtes rapidement stoppé par un mur… invisible. Qu’importe dans l’angle où vous le regarderez, il est bel et bien invisible et il vous bloque littéralement le passage. Vous pouvez éventuellement essayer de voir s’il est présent sous terre ou s’il a une fin vers le haut, la droite ou la gauche… mais vous comprendrez bien rapidement que sa longueur, sa largeur et sa hauteur atteignent presque l’infinie, et qu’il est aussi présent sous terre. Bref, votre passage est complètement bloqué par ce fameux mur. En ce qui concerne sa résistance, il semble tout aussi étranges puisque véritablement incassable, qu’importent les jutsu que vous utiliserez.

Or, face à ce mur invisible des plus bizarres, une voix à la sonorité spectrale résonne dans la tête de Kasaï.

Parfois, les gens n’aiment pas qu’on leur fasse face… Mais chut… ils ne doivent pas savoir…

Exactement au même moment, la même voix résonne dans la tête de Takeo.

Avancer, reculer… n’est-ce pas la même chose… ? Mais chut... ils ne doivent pas savoir…

Tout ça sans parler des deux inconnus qui doivent vainement en profiter pour prendre de l’avance sur vous… Allez-vous vous laisser distancer à cause d’un problème des plus étranges ?

Spoiler:

Bizarre, bizarre, qui dit bizarre ? En effet, me voilà en train de m'interroger sur les motivations de l'ennemi. Je suis d'accord sur le fait qu'essayer de placer des pièges et d'éliminer quiconque serait prêt à leur courir après, quitte à perdre du temps, ce serait une réaction logique par rapport à la situation. Cependant... Pourquoi se diriger encore plus vers le centre de pays ? D'accord qu'ils voulaient sans doute en finir avec une attaque de la capitale pour marquer un coup violent sur le pays, ou pour toute autre raison X ou Y. Mais se diriger vers le centre, ça serait s'enfermer non ? Enfin, l'heure n'était pas, pour l'instant, aux questions, mais à l'action.

Après un court instant, nous eûmes l'ordre d'Iji-san, par l'intermédiaire de Takeo-san, de se rendre vers lae capitale le plus rapidement possible, et de nous occuper des deux individus suspects si jamais on les trouve sur le chemin. Choix qui pour moi paraissait aussi logique que ma proposition précédente, à savoir, aller directement traquer les individus, pour au moins chopper des infos. Si on se rendait à la capitale, non seulement, nous pourrions en savoir plus sur la situation actuelle, mais en plus, avec un peu de chance, on pourrait les intercepter, coup double.

Nous partîmes donc en direction de la capitale afin d'accomplir notre mission. Sur le chemin, on croisa plusieurs pièges qui étaient mis un peu partout : des fils de fer, tendus, des lanceurs de kunais à enclenchement, des parchemins explosifs, il y en avait pas mal. Le plus développé et qui me causa pas mal de désagrément fut un piège en de temps lançant d'abord des shurikens, et qui, si jamais on l'esquivait, nous balancerait des rondins à la gueule. Heureusement que j'avais pas mal de réflexes, sinon, je ne donnais pas cher de ma peau. Le voyage était long, et m'impatienta, ce qui fit que je décidai de foncer tête baissée pour avancer plus vite... Avant de me percuter directement le crâne sur ce qui s'apparentait à un mur.

Une fois tombé au sol, je me ressaisissais en me frottant le front, tout en jurant comme un vieux pochetron. J'observais devant moi pour voir ce qui m'avait freiné dans ma course, mais échouai. En effet, il ne semblait y avoir... Rien, nada, pas la moindre chose que s'apparentait à une surface pouvant bloquer ma course. Pourtant, après m'être levé pour essayer de comprendre, j'avançai ma main, paume ouverte, afin d'essayer de toucher quelque chose. Ce fut alors le cas, alors que je tendais ma main dans le vide, je pouvais sentir une paroi devant nous. Impossible de déterminer son épaisseur ni sa consistance, mais je pouvais dire qu'elle était pas mal solide.

Soudain, la fameuse sensation étrange que je ressentais quand un de mes clones annulait son jutsu parcouru mon corps. Par la même occasion, je pus voir la raison pour laquelle il avait choisi de se détruire : il s'était perdu. Étrange, pourtant, ils avaient eux aussi une version de la carte avec laquelle j'ai pu me repérer, et puis, ils ont eux aussi mon sens de l'observation qui, même s'il n'est pas parfait, est acceptable. Alors que sa réflexion s'intensifiait, les deux autres clones semblaient s'être auto-détruit, mais cette fois, au même moment. Le sort était le même pour eux : Ils s'étaient perdus. Il n'y avait pas grand-chose à dire en réalité, il n'y avait pas vraiment d'expli-

« … Ah moins que… »

Un déclic se fit dans la tête, en voyant que les trois ont eu une réaction similaire, et surtout, ont subi au même instant la même chose. Voyant qu'il n'y avait pas grande utilité à continuer à parler tout seul, je me mis à parler à mes co-équipiers.

« - Mes clones se sont auto-détruits parce qu'ils ne trouvaient plus leur chemin. Cependant... Je crois qu'ils se sont fait avoir par un Genjutsu de nos cibles. Ils ont tous les trois subis un étrange mal de tête au même moment, juste avant de commencer à se perdre. Les deux inconnus ont dû tomber sur eux et voulurent les occuper un moment avant qu'ils ne se rendent comptent de quoi que ce soit... »

Observant mes deux co-équipiers, étrangement silencieux, je regardai alors en face de moi, là où était censé se trouver l’obstacle.

« - Je me demande jusqu’à où s’étend ce mur… »

Spoiler:

Résumé:

Les minutes où j’attendis une réponse d’Iji-san me parurent interminables. C’est fou comment c’est lorsqu’on veut que le temps passe le plus vite qu’en réalité il passe le plus lentement! J’eu finalement ma réponse de notre coordinateur – enfin! – qui nous donnait comme instruction de nous diriger immédiatement vers la capitale afin de faire un peu de reconnaissance. Cependant, nous ne devions pas poursuivre le duo si jamais il s’avérait qu’ils n’allaient pas vers la capitale. Le fait qu’il répète que nous devions nous rendre à la capitale m’indiqua qu’il y avait peut-être place à s’inquiéter. Après tout, si je voulais soumettre une nation par où commencerais-je? Par le seuil du pouvoir, évidemment, autrement dit la capitale. Je transmis rapidement les ordres du Yamanaka au restant de ma troupe.

- D’accord, voici les instructions. Nous continuons notre chemin vers la capitale, nous devons faire un rapport de la situation actuelle de celle-ci. La ville est-elle infestée par le Shoraizen? Le gouvernement tient-il encore debout? Le gouvernement est-il seulement encore en vie? Vous voyez le topo. Concernant notre petit duo, nos ordres sont de les suivre et d’essayer de les rattraper tant qu’ils restent en ligne de la capitale. Si jamais ils dévient, nous abandonnons la chasse et nous concentrons sur la capitale. Je m’arrêtai un instant et regardai Kurokami-san. Ce sera le rôle de tes clones de nous garder au courant de leur localisation et de leur actions. Allez, on se dépêche!

Sur ce, j’accélérai la cadence, sans toutefois aller trop vite; je ne voulais surtout pas faire connaissance avec l’un des pièges truffant la forêt. Mes deux coéquipiers semblaient tout aussi pressés que moi puisqu’ils ne dirent rien et emboîtèrent mon rythme. Comme quoi tout le monde semblait avide de se rendre à la capitale. Nous avancions à un très bon rythme, Kurokami-san avait pris un peu d’avance sur Ikari-san et moi, quand il fut stoppé net dans sa course, un bruit sourd résonnant dans la forêt alors qu’il tombait sur les fesses. Dans le temps de le dire, j’étais aux côtés de mon coéquipier et l’aidait à se relever, encore sonné, alors qu’il laissait échapper quelques mots assez colorés qui exprimait sa douleur. Une fois l’autre chûnin bien solide sur ses deux pieds, nous nous approchâmes tous lentement vers l’avant, jusqu’à ce que Kurokami-san pose la main dans... le vide. Hein? Intrigué, je m’avançai à mon tour vers ce qui semblait être une sorte de barrière et tendis la main devant moi. Je sursautai légèrement malgré moi lorsque ma main sentit quelque chose de solide alors qu’il y avait simplement de l’air devant moi. Penchant la tête de chaque côté, m’accroupissant à diverses hauteurs, j’essayais de trouver un quelconque détail, mais la température m’empêchait de discerner quoi que ce soit de précis.

- Mais qu’est-ce qui se passe? On dirait une sorte de barrière invisible qui nous empêche d’aller plus loin.

En même temps de m’interroger sur la nature de ce mur, que fermai le poing et cognai sur le mur comme on le ferait sur une porte, testant sa solidité. Même si on ne le voyait même pas, je pouvais tout de suite savoir que rien qu’on essaierait dessus ne le ferait fléchir. Quel genre de shinobi pouvait faire ce genre de choses? Serait-ce un Fuinjutsu? Au même instant où je me creusais la tête avec ces questions, j’entendis une voix me parler. Relevant brusquement la tête, regardai à gauche et à droite et fit aller mes narines comme jamais, en vain. "Avancer, reculer… n’est-ce pas la même chose…? Mais chut… ils ne doivent pas savoir…" Mais qu’est-ce que cela voulait dire? Je repassai les paroles dans ma tête, cherchant à faire du sens de tout cela. S’agirait-il d’un indice pour passer outre le mur? Si c’était le cas, pourquoi les autres ne pourraient pas être mis au courant? Et qui étaient les autres? Le terme s’étendait-il à mes coéquipiers ou à tout Konoha? Je n’osais toutefois pas informer Iji, de peur que mon messager mystère n’intercepte la communication. Après tout, s’il pouvait me parler dans ma tête, qu’est-ce qui l’empêchait d’écouter?

Je fus interrompis de mes pensées par Kurokami-san, qui nous informa que ses clones s’étaient auto-détruits après s’être perdu. S’être perdu? Dans une forêt? J’eu rapidement réponses à mes questions silencieuses alors qu’il suspectait l’utilisation d’un genjustu et la théorie que le duo avait détecté la présence des clones semblaient plus que plausibles. Je soupirai.

-Bon, eh bien… c’est dommage, ces deux larrons nous auraient certainement donné des informations très importantes, mais ce sont des choses qui arrivent. Notre priorité reste la capitale, mais plus pressant est ce foutu mur…

Observant silencieusement le mur – observer n’est peut-être pas le meilleur terme, mais vous avez compris ce que je voulais dire – j’hésitais toujours à partager les informations qu’on m’avait donné. J’ignorais si j’avais été le seul à recevoir cet étrange message, mais si non les autres ne laissaient montrer aucun signe de confusion. Je repensai au message, tentant de le déchiffre. Avancer, reculer, n’est-ce pas la même chose? La voix nous incitait-elle à retourner sur nos pas et nous nous retrouverions magiquement sur le bon chemin? Je ne voulais pas perdre le temps de l’essayer et perdre du terrain, déjà que nous perdions assez de temps ici avec ce mur. Si ce n’était pas ça, c’était… Eurêka! La voix voulait qu’on traverse le mur de reculons! Nous avancerions en même temps de reculer. Fier de ma découverte, je ne pouvais toutefois pas la partager. C’est alors qu’Ikari-san ouvrit la bouche, ce qui était rare pour la jeune femme. Mais ce qu’elle dit me laissa pantois. Alors je n’étais pas le seul! Mais avais-je été le seul à recevoir un avertissement?

- Effectivement, je crois que tu as raison. Mais si tu as raison, cela veut aussi dire que tu sais qu'il y a des risques. Veux-tu vraiment continuer? Je tombai silencieux à mon tour, conscient des risques et laissant Ikari-san réfléchir à sa décision. Toutefois, je croyais avoir trouvé un moyen de détourner cet avertissement. Je choisis alors mes mots avec soin et continuai avant qu'elle ne puisse répondre. Je crois avoir trouvé la solution, mais plutôt que de vous le dire, je vais vous la monter et vous laisser le découvrir par vous-même. *De cette façon, ça ne sera pas ma faute s’ils finissent par le savoir, ils vont l’avoir découvert par eux-mêmes.*, pensai-je après.

Sans attendre leur réponse, j’étais après tout chef d’équipe je pouvais bien prendre ce genre de décision tout seul, j’avançai jusqu’à ce que je sente le mur invisible frôler mon nez. C’est alors que je pivotai brusquement sur mes talons, de sorte à me retrouver dos au mur et face à mes coéquipiers. Je pris une grande respiration puis tendis le pied vers l’arrière et fis un pas de reculons. Allais-je être stoppé une fois de plus par le mur ou bien avais-je vraiment trouvé comment passé à travers ce mur?

L’espace d’une seule seconde, Takeo pénètre délicatement dans le mur jusqu’à complètement disparaître. Les deux autres Shinobi finissent donc seuls, alors que le chef d’équipe a complètement disparu dans le mur invisible, sans une trace. Il s’est envolé, sans laisser le moindre indice sur ce qui est advenu de lui. C’est comme s’il avait été transposé autre part en soi, du moins en apparence.

Or, c’est maintenant à eux de voir ce qu’ils comptent faire, ne sachant point ce qui est advenu de l’Inuzuka… Faire de même… ou non… ? Là est la vraie question.

Spoiler:

Je n'étais pas vraiment en état de me laisser à réfléchir, puisque je n'avais qu'une chose en tête, c'était de démolir ce mur qui m'avait causé un mal de crâne horrible, il allait le payer, c'est moi qui vous le dis. De quel mur je parle ? Bah de celui qui était devant nous évidemment ! Comment ça y a rien ? Bien sûr que vous ne le voyez pas, il est invisible !... Non, je ne suis pas fou, qu'est-ce qui vous fait dire ça... Bon, d'accord, je peux être un peu excentrique, et une imagination un peu loufo-BREF, là n'était pas la question.

Toujours était-il que nous nous trouvions devant un mystère. Alors que nous poursuivions notre mission en nous rendant vers la capitale d'Ame no Kuni, nous nous retrouvâmes bloqués devant un obstacle invisible, et qui semblait impassable. J'avais beau frapper dans ce dernier, il ne semblait pas faiblir ou se fissurer. S'agissait-il d'un piège, d'un Kekkai mis en place par un de nos ennemis ? Impossible à déterminer, je ne pouvais pas émettre d'avis trop avancé, étant donné mes piètres connaissances en Fuinjutsu.

Étrangement cependant, les deux autres qui étaient avec moi semblaient être plus à même de répondre à l'énigme. En effet, alors que la jeune fille nous adressa la parole en disant qu'elle possédait une partie de la réponse, Takeo-san, quant à lui nous, demanda d'observer son prochain geste et de l'imiter. Il commença donc par se mettre dos à la barrière, me faisant me demander si le pauvre gars avait perdu son sens de l'orientation. Puis, lentement, il se mit à reculer pour se rapprocher de plus en plus de la paroi. Pour une raison obscure, je commençai à l'imaginer avec un smoking blanc et un chapeau, et en reculant comme s'il ne touchait pas le sol. Me sortant de mon imagination, notre capitaine se mit alors à traverser, comme s'il fusionnait dans ce dernier. Je prenais un pas de recul par la surprise, jusqu'à ce que l'Inuzuka disparaisse. Deux questions se posaient dans ma tête alors : « Qu'est-ce qui s'est passé ? » et « Comment il a su qu'il fallait faire ça ? ».

« - Ooooyy, Taichou, tu nous entends ? »

Il ne semblait pas y avoir de réponse, cette barrière était apparemment insonorisée. Je me demandais ce qu'il fallait faire. Le suivre ? Essayer de reproduire sa gestuelle ? Et si jamais on avait atterri dans un guet-apens ? Il est vrai que je suis du genre à foncer tête baissée, et j'aurais foncé directement dans le tas, mais cette fois, il y avait un facteur à prendre en compte : Ikari-san. Je ne pouvais pas impliquer la jeune Genin dans un danger potentiel, surtout avec autant d'inconnus dans l'équation. Il me fallait trouver un moyen de pouvoir s'assurer que tout irait bien du côté de Takeo... Et c'est là que mon génie génial rentra en scène, haha, je suis trop fort. Faisant signe à la genin de ne pas s'avancer en direction du mur, je me mis à penser à la personne qui pourrait nous être utile dans cette situation.

« Iji-san, Kurokami Yusei de l'unité de Takeo au rapport. Mes clones, qui étaient à la poursuite des deux shinobis inconnus se sont retrouvés prisonniers dans ce que je pense être un Genjutsu, sans doute lancé par ces derniers, et ont perdu leur trace. Nous nous sommes retrouvés face à une barrière invisible et qui semble, au premier abord, infranchissable, mais Takeo a réussi à la traverser. Cependant, plus moyen d'établir contact avec lui. Pouvez-vous essayer de le retrouver grâce à vos pouvoirs sensoriels et vous assurez qu'il va bien ? Si ce n'est pas possible, j'enverrai plusieurs clones afin de servir d'éclaireurs. »

Prudence à la place de prise de risque, c'était ce qu'il fallait préconiser à l'heure actuelle. Il ne me restait donc plus qu'à agir en conséquence de la suite.

Spoiler:

Hmmm tout va bien il est là. Mais si elle est invisible comment ça vous pouvez pas communiquer avec ? Ok pas grave pour les deux inconnus.

De son côté Takeo reçut un message confirmant l’arrivée prochaine de ses deux compagnons alors la tempête battait toujours son fort, la pluie glissant le long du mur invisible.

* * * * *

J’suis un peu dég n’empêche pour elle, faut vraiment le faire ? J’veux dire le coup d’la corde c’était vraiment pas mal hein.

* * * * *

Alors que Kasaï traverse en compagnie de Yusei celle-ci disparaît. Yusei débarque de l’autre côté seul, le nœud de la corde qui ceinturait Kasaï toujours attaché mais traînant par terre dans la boue. C’était comme si elle s’était évaporée à l'intérieur du mur. Il vous est impossible de retraverser. Seuls Takeo et Yusei sont amenés à poster pour ce tour.

J'attendais patiemment la réponse d'Iji-san, notre coordinateur, afin de résoudre le problème face auquel nous nous trouvions. En effet, même si Takeo avait réussi à passer de l'autre côté de la barrière, rien ne nous garantissait qu'il avait réussi à se retrouver dans le même état que précédemment. Je voulais m'assurer qu'il ne lui était rien arrivé, et que nous pouvions le suivre sans problème. Au bout de quelques secondes, j'entendis la voix du Yamanaka résonner dans ma tête. Il me confirmait que Takeo était bien de l'autre côté de la barrière, surpris du fait qu'on n'arrive pas à communiquer avec lui. En effet, si elle était vraiment juste invisible, nous pourrions tout de même le voir, mais là... Il me confirma le fait de laisser tomber la traque des deux inconnus, notre priorité était vraiment de rejoindre la capitale du pays de la Pluie, donc pour le moment, ces deux inconnus étaient à ignorer.

C'est alors que, en pleine réflexion sur la suite des évènements, Kasai m'interrompit en me disant qu'elle comptait utiliser une corde qu'elle avait dans son sac afin de nous attacher ensemble, et que l'on puisse être sûrs d'être liés lors du passage de la barrière. Ingénieux en effet, même si j'étais surpris du fait qu'elle ait pensé à emmener une corde dans la mission. Rien ne pouvait vraiment prévoir qu'on en aurait besoin... Bah, de toute façon, ça nous arrangeait, pas la peine de se poser de questions.

J'étais tout de même un peu retissant à cette idée, au final, on n'avait pas vraiment eu de réponses sur la sécurité de l'action ou non. Rien ne nous affirmait que l'action qu'on allait répéter allait donner les mêmes résultats que pour Takeo. Mais faut croire que j'étais juste paranoïaque, étrange, comparé à mon attitude qui me dit plutôt de foncer dans le tas pour faire évoluer les choses. Ce fut donc la jeune Genin qui ouvrit la voie, en commençant à reculer. J'étais un peu obligé de suivre le mouvement, et donc, entamai moi-même la marche à reculons.

Après quelques mètres, je pouvais me rendre compte que j'avais passé la barrière, c'était une sensation étrange puisque j'avais l'impression que rien ne s'était passé. Je lâchai donc un soupir de soulagement avant de me tourner pour voir que Takeo était entier, ce qui me rassurait une nouvelle fois. Lâchant un petit rire détendu, je pris la parole.

« - Bon, faut croire que c’était moins dangereux que ce que je pensais. T’étais plus courageuse que moi sur ce coup-là, Kasaï-kun… Kasaï-kun ? »

Tournant la tête, je pus voir qu'au bout de la corde qui nous attachait moi et la genin, il ne se trouvait plus rien à la position de cette dernière. La corde était en train de traîner au sol, toujours attachée comme si elle était autour de la taille de la jeune fille, mais sans rien. C'était comme si elle s'était vaporisée dans l'air. Pas besoin d'être un génie pour comprendre qu'elle avait disparu dans la barrière.Surpris, je retirai ma corde et commençais à frapper la barrière avec mon poing droit, pendant que ma main gauche s'appuyait sur la paroi.

« - Kasai-kun ! Kasai-kun, répond si tu m’entends ! »

Aucune réponse, pas un bruit ni mouvement. Instinctivement, j'essayais de retourner de l'autre côté de la barrière en utilisant la même méthode que précédemment, mais je ne fis que me retrouver littéralement dos au mur. Je frappai une nouvelle fois la barrière, plus fort cette fois, pour évacuer ma frustration. Puis, je me tournai vers notre capitaine pour lui demander dans l'espoir qu'il m'apporte une solution positive. Mon visage restait plutôt stoïque, mais je m'énervai quand même contre moi-même.

« - Taichou, tu ne peux pas utiliser ton flaire pour essayer de la retrouver ? »

La pluie battait de plus en plus fort, et on était trempés jusqu’aux os, mais l’on ne devait pas arrêter maintenant.

Et puis comme ça, je reculai vers l’inconnu. Je ne savais pas trop à quoi je m’étais attendu, peut-être m’attendais-je à être téléporté ou peut-être juste quelque chose qui m’indiquerait que j’avais bel et bien traversé une barrière impénétrable. Bordel, après tout ce que nous avions essayé, sûrement devrais-je sentir quelque chose qui me dirait que j’étais trop brillant et que j’avais trouvé la solution. Bon, peut-être pas la partie où j’étais trop brillant, mais tout cela pour dire que je fus déçu de réaliser qu’il ne s’était absolument rien passé. J’avais fait mon pas vers l’arrière, puis un deuxième avant de m’arrêter. Attendez un instant… Si j’étais parvenu à faire ces deux pas, c’était que j’étais bel et bien traversé de l’autre côté! Il n’y avait pas eu de fanfare ou quoi que ce soit, mais le seul fait que rien n’avait empêché mon avancée – ou appelle-t-on cela une reculée dans ce cas-ci? – alors que quelques mètres devant moi une barrière était supposé bloquer notre route était suffisant pour déduire que j’avais deviné juste. Maintenant que j’avais découvert la solution, il fallait maintenant que je la transmette à mes pairs, si jamais ils n’avaient pas encore deviné en me voyant faire.

Il n’y avait qu’un problème avec ce que je venais de penser. C’était bien beau vouloir le leur dire, mais il fallait qu’ils soient là pour que je puisse leur dire. En effet, devant moi se retrouvait bien la forêt dans laquelle nous étions, je voyais même l’endroit où je m’étais arrêté quelques minutes plus tôt, mais c’était comme si toute trace de mon équipe avait disparu. C’était impossible, ils étaient là il y avait à peine quelques secondes! Mon premier réflexe fut de me lancer vers l’avant, seulement pour être arrêté par la barrière. Il fallait croire que le fait de passer la barrière ne voulait plus dire qu’elle ne fonctionnait plus. Je tentai en vain de reculons, comme je l’avais fait pour me retrouver de ce côté de la barrière. Ce truc marchait pour y rentrer, mais pas pour ressortir, si on partait du fait que cette barrière était là pour éviter les intrus. Sans le savoir sur le coup, je lançai un appel à Iji-san en même temps que Kurokami-san.

-*Iji-san? Ici Takeo. Nous nous sommes retrouvés devant une barrière qui parassait impénétrable, mais que j’ai réussi à traverser. Je vais passer par-dessus les détails pour passer à l’important : au moment où j’ai traversé ladite barrière, j’ai perdu le visuel sur le restant de mon équipe. Cela pourrait-il être l’effet d’un quelconque Genjutsu dont je viens d’entrer dans la zone d’effet?*

Attendant une réponse du coordinateur, je ne pouvais qu’espérer que mes coéquipiers soient toujours là, mais que pour une raison obscure je ne pouvais les voir. Je devais aussi espérer qu’ils comprennent assez rapidement l’astuce pour venir me rejoindre. Je n’avais cependant aucune raison de m’inquiéter puisque cinq minutes ne s’étaient pas écoulées que je voyais quelque chose apparaître comme par magie, chose que je reconnus rapidement comme étant le dos de Kurokami-san.

- Kurokami-san! m’exclamai-je, heureux de le retrouver.

Ainsi, je n’avais pas eu besoin de douter de mon équipe, cette dernière avait rapidement reliés les points. Je remarquai cependant qu’ils avaient pris mon exemple en compte, puisqu’ils semblaient s’être attaché une corde autour de la taille. Ce n’est qu’à cet instant que je réalisai qu’ils avaient dû être aussi inquiets de me voir disparaître que moi je l’avais été de les voir disparaître. L’autre chûnin avait traversé avec succès, mais Ikari-san tardait à arriver. Je compris que quelque chose ne tournait pas rond quand le Kurokami commença à lui parler. Plus courageuse que lui…? Était-elle partie avant lui? Si c’était le cas, j’aurais dû la voir avant Kurokami. Mes yeux se posèrent alors sur la corde, qui devait leur assurer un moyen de revenir en cas de danger, et sur l’espèce de cercle dans cette dernière. Je reconnus immédiatement avec horreur un tour de taille, c’est-à-dire une corde qui avait été enroulé autour de la taille, exactement comme ce que celui qui venait de traverser la barrière avait. Ce dernier confirma rapidement mes doutes en appelant la kunoichi qui manquait à l’appel. Il alla même jusqu’à essayer comme moi de repasser la barrière, mais il n’eut guère plus de succès que moi.

C’est à cet instant qu’il se retourna vers moi et me demanda si je ne pouvais rien faire avec mon flair. La façon dont il s’était retourna vers moi, comment il m’avait appelé capitaine, je réalisai soudainement qu’il fallait effectivement que je fasse quelque chose. Après tout, c’était le rôle du capitaine de s’assurer de la sécurité de tous les éléments de son équipe. C’était aussi son rôle de retrouver tout membre de l’équipe s’étant égaré. Cependant, je ne savais pas quoi faire de plus. Depuis que nous avions été jumelés les trois ensembles, je m’étais familiarisé avec l’odeur naturelle de chacun de mes coéquipiers dans l’éventualité où un scénario comme celui que nous vivions arriverait, mais je ne percevais pas l’odeur de la jeune femme. La barrière m’empêcherait-elle de sentir de même que de m’empêcher de voir? Toutefois, jusqu’à ce que cette hypothèse soit établie comme un fait, je ne pouvais pas baisser les bras; je ne pouvais pas m’arrêter avant d’avoir retrouvé la Konohajin qui était sous ma resposabilité.

- Je vais faire tout ce que je peux pour retrouver son odeur. Entre-temps, raconte-moi ce qui s’est passé après que je sois traversé, dis-je tandis que je fermais les yeux et me concentrait sur les odeurs nous environnant.

Je trouvais que lorsque mes yeux étaient fermés, mon sens de l’odorat devenait plus sensible, comme si fermer les yeux me permettait de voir les odeurs. Je sais que cela à l’air étrange dit comme ça, mais c’était quelque chose que je n’arrivais pas à décrire autrement. J’écoutai le court récit de Kurokami-san, puisqu’il n’y avait pas tant de temps qui s’était écoulé entre notre séparation. J’appris ainsi que c’était la genin qui avait eu l’idée de la corde et qu’elle avait aussi été la première à traverser; je me fis une note mentale de pas oublier de la féliciter lorsque nous la retrouverions – parce que nous allions définitivement la retrouver. J’appris également qu’ils avaient lui aussi envoyé un message à Iji-san de leur côté. Une pensée alla vers lui, qui devait se sentir assailli par les messages télépathiques. Parlant de ça, je devais le mettre au courant de la situation.

-*Iji-san, c’est Takeo. La situation a changée. Si Kurokami-san a réussi à traverser la barrière, Ikari-san manque à l’appel. Cependant, selon Kurokami, elle aurait traversé la barrière avant lui. Je la cherche présentement en utilisant mon flair, mais pouvez-vous balayer l’endroit au cas où mes recherches se retrouvent à être infructueuses?*

À deux, nous aurions beaucoup plus de chance de retrouver Ikari-san que si j’étais seul, d'autant plus qu'en tant que coordinateur, il devait s'assurer que nous nous rendions à destination, non? Du moins, ça c'était si je n’arrivais pas à retrouver son odeur. Après tout, si j’avais été incapable de repérer les deux individus un peu plus tôt, peut-être était-ce l’endroit qui jouait avec mon nez. Malgré tout cela, je ne pouvais pas lâcher prise, même si une petite partie de moi me disait de ne pas m’attarder sur cela et me dépêcher vers la capitale. Quand elle se faisait un peu trop insistante, je la balayais de la main mentalement, ne voulant pas emprunter ce sentier. Si je laissais Ikari là, seule, quelles étaient les chances qu’elle s’en sorte? Je ne voulais pas la sous-estimer, mais il restait qu’elle était une genin qui n’avait peu d’expérience sur le terrain. Et si elle ne revenait pas, j’aurais cela sur la conscience pour le restant de mes jours. Ce n’était pas la première fois que je me salirais les mains, non, mais pour une personne de mon village, ma seconde famille, oui. Et il était hors de question que je change d’avis sur ce sujet. C’était pourquoi je ne pouvais pas abandonner les recherches.

Spoiler:

Le doute était entré dans mon esprit à ce moment-là. Avais-je eu tort de faire confiance de manière aveugle à l'initiative d'Ikari ? Sans doute pas, puisque j'aurais fait la même chose dans une cette situation, si j'avais était seul. Mais tout de même, mon sens d'éthique me forçait à réagir comme je le faisais, de me blâmer pour la mise en danger d'une camarade moins gradée. Je sais qu'en étant tous envoyés en missions, nous serions forcément préparés à devoir nous exposer à des situations dangereuses, mais quand même...

Dans ma panique, j'étais en train de demander à Takeo d'utiliser son flair afin de s'en servir pour retrouver la jeune fille. Je m'étais dit que sur le moment, en cette nuit noire, l'utilisation de son odorat serait plus utile que celui de ma vue. Mais j'avais oublié tout bêtement, comme un amnésique, un détail important : il n'avait pas réussi à les retrouver tout à l'heure à cause de la pluie battante qui effaçait les odeurs. Comment avais-je pu oublier un tel détail, nom de dieu ! Il me fallait penser vite, et bien.

Cependant, nous ne devions pas nous attarder dans cette zone, bien évidemment. Notre mission principale était de nous rendre vers la capitale d'Ame no Kuni afin de prendre connaissance de la situation. Il nous fallait continuer d'avancer là-bas, si possible, tout en interceptant les deux inconnus. Beaucoup de paramètres étaient à prendre en compte dans cette mission, décidément... Alors que je finissais de raconter ce qui s'était passé de l'autre côté de la barrière, un débat se posait dans ma tête.

« Quel est le plus important… Sauver Ikari… Poursuivre la mission… Que faire ? »

J'étais bras croisés, adosser au mur, en train de réfléchir et de marmonner dans ma barbe en mordillant l'ongle de mon pouce. D'un côté, si nous nous rendions à Ame no Kuni, nous pourrions assurer le succès de la mission, mais rien ne nous garantissait que la Genin puisse être en sécurité. De l'autre, si nous partions sauver Kasai, nous pourrions récupérer notre membre d'équipe et regagner notre force de frappe. Mais nous perdrions trop de temps et risquions d'arriver trop tard.

Trente secondes s'étaient écoulées alors que Takeo avait commencé sa recherche olfactive, mais j'avais l'impression qu'il s'était écoulé une éternité. C'est au bout de ce temps que je pris une grande inspiration et expirai avant de redresser ma casquette, comme j'avais l'habitude de faire lorsque je voulais me déstresser. Puis, d'un ton grave, je m'adressai à Takeo.

« - Nous devons nous rendre à la Capitale. Notre mission principale est de s'assurer que cette dernière est sécurisée, afin de sauver le plus de monde possible. Si nous nous attardons trop sur les recherches, nous ne ferions que mettre en danger des civils. »

Je ne savais pas quelle était la réaction de Takeo à ces mots, à vrai dire, je n'osais pas le regardai dans les yeux. J'étais trop concentré dans l'énonciation de mes mots, que je devais peser. Au premier abord, on pouvait croire que j'avais choisi la solution qui était, certes, la plus logique, mais la moins morale. C'était totalement hors de mes habitudes... C'est pourquoi ce n'était pas la totale réalité ! Je commençais à faire alors le Müdra du Kagebushin no Jutsu.

« - Cependant, fis-je, alors que 5 clones apparurent autour de moi. Sans que je ne leur dise un mot, quatre d’entre eux partirent dans différentes direction, alors que le cinquième restait avec nous. Je refuse aussi bien d’abandonner les recherches. Nous avions bien réussi à trouver deux inconnus avec cette méthode, avec l’assistance d’Iji-san, nous trouverons sûrement Kasaï-kun, terminai-je en serrant mon poing devant moi, affichant un sourire plus confiant. Je transmets mon plan à Iji-san. »

J’étais du genre borné fallait le dire. Suffisait que je regagne mon calme pour quoi mon formidable intellect puisse mettre un plan aussi génial, je suis trop fort ! Toujours affichant mon visage peu expressif comme à l’habituel je me mis à penser à Iji-san, comme devait l’avoir fait Takeo.

« Iji-San, Kurokami Yusei au rapport. Voici le plan que je propose : j’ai créé cinq clones pour pouvoir retrouver Kasai-kun, l’un d’entre eux restera sur place pendant que les 4 autres explorerons la zone. Je leur laisse la charge de retrouver Kasai-Kun, sous votre tutelle, pendant que Takeo-Taichou et moi-même fonçons en direction de la capitale. Je m’excuse encore de vous rajouter du travail et m’en remets à vous, Iji-san. »

Il ne me restait plus qu’à voir si mon plan allait être accepté, ou au contraire, rejeté de tous…

Spoiler:

Beaucoup trop de spam. Lui trouver Kasaï ? Ils se rendaient compte qu’il était supposément à des kilomètres et des kilomètres d’eux ? Fallait pas exagérer non plus …

Qu-quoi ? Non mais j’peux pas chercher de si loin, j’fais juste office de pigeon voyageur ! … Je … J’vais essayer de la contacter.

Avec Kasaï disparue, c’était visiblement la panique...

J’sais pas où elle est mais apparemment elle est en danger !!!

Sa voix paniquée retentit dans leurs esprits. Mais Takeo avait déjà senti l’odeur de Kasaï.

* * * * *

Ils débouchèrent dans une petite clairière entourée d’arbres dans laquelle pataugeaient de nombreux corps de Konohajins dans la boue et le sang. Seuls trois shinobis encore debout leurs faisaient face. Un homme au sabre dégainé, une femme à bout de souffle agenouillée devant un énorme rouleau, un énorme pinceau à ses côtés et une silhouette au milieu des deux.

Takeo c’est toi ? Dieu merci ! Ils nous sont tombés dessus de nulle part … On a réussi à s’en débarrasser mais … Et lui on peut leur faire confiance ?!

Sa voix gutturale s’éleva sur le champ de bataille encore frais à travers son masque à gaz alors qu’il désignait Yusei du doigt. Pendant ce temps quelque chose remua à quelques mètres de l’Inuzuka et du Kurokami : une jeune femme couverte de boue venait de se réveiller et essayer de se défaire de ses liens : Kasaï.

Spoiler:

Fallait croire que j’avais pas de bol avec la création de plans géniaux. Mon intellect et mon génie ne seront sans doute reconnus qu’après ma mort, comme beaucoup d’artistes incompris… Bref, tout ça pour dire que j’avais demandé, quelques instants plus tôt dans mon récit, à Iji-san d’essayer de retrouver notre amie la genin qui avait disparue auparavant. Je m’étais dit que j’allais contourner le problème du « la mission ou les potes » en invoquant des clones qui allait faire une partie du travail pendant que Takeo et moi-même nous chargerions de l’autre. Cependant, un élément perturbateur entra dans l’équation. En effet, Iji-san, qui semblait être assailli de messages télépathiques, réussi à établir un contact avec Kasaï, mais sans la trouver hélas. Il annonça aussi qu’elle était en danger avec une voix inquiète. Ma réflexion commençait à se remettre en place, même si pour le coup, j’avais clairement choisi mon camp. Ce qui nous permit d’approuver cette option était le fait que l’Inuzuka avait réussi à trouver l’odeur de la Genin.

« - Je vois que nous sommes d’accord… Toi, suis-nous. »

Ma dernière phrase était adressée à mon clone. Je comptais l’utiliser afin de prévenir les autres de nous rejoindre. On ne serait pas de trop pour pouvoir voir l’état des lieux. Nous partîmes donc en exploration de la forêt. Je faisais une totale confiance au flair de Takeo pour nous guider vers notre compagnon. Le problème était qu’il avait senti, en plus de l’odeur de Kasai, celle du sang. Il y avait eu un combat là où elle se trouvait, ce qui n’était pas bon signe, étant donné les aveux que nous avait fait la jeune fille. Nous nous dépêchions d’arriver sur les lieux, et à une vingtaine de mètres de l’endroit, je fis disparaître mon clone pour informer les autres de notre position actuelle.

Nous arrivâmes donc dans une clairière où une vision d’horreur nous attendait : un champ de cadavre de Konohajin était étalé au sol. Déjà que l’odeur du sang m’étais insupportable à cette distance, je ne voulais pas imaginer ce que le capitaine ressentait. Au milieu du champ de bataille, trois individus, armés, encore debout, et qui ne semblaient pas être des Konohajins. Un homme au masque à gaz, une fille utilisant un rouleau et un pinceau… C’était les traits caractéristiques des clans Sabakyôs et Hyô, soit, plusieurs alliés du Shoraizen, ceux qui étaient suspectés d’attaquer le pays de la Pluie. Aucun doute, nous nous trouvions face à des ennemis.

J’étais sur le point de me mettre en garde quand celui au masque à gaz s’adressa à Takeo de manière singulière. Ils étaient amis ? Mon regard devint tout d’un coup celui de l’incompréhension, et se tourna en direction de Takeo. Je ne comprenais pas ce qui se passait, et fut encore plus surpris quand l’individu me désigna comme étant une menace potentielle. Bordel, c’était moi la menace, et c’était eux qui venaient de tuer une dizaine de shinobis de la feuille, et puis quoi encore ?! Pas le temps de se poser des questions, à quelques mètres de nous, du bruit ne commençait à retentir. Tournant la tête, il ne me fut pas longtemps pour savoir qui c’était.

« - Kasai-kun ! »

La pauvre Genin était attachée, ses pieds et mains liés, trainant ainsi dans la boue sans possibilité de faire quoi que ce soit. Je me précipitai donc à ses côtés avant de sortir un Kunai de ma sacoche et de m’en servir pour couper les liens de la Genin. En faisant cela, j’essayais de comprendre ce qui était en train de se passer. Pourquoi nous étions tombés sur eux ? Et pourquoi s’adressaient-ils ainsi à Takeo. Puis… J’eu comme un flash, un déclic.

« - …on craint qu’il n’y ait des fuites ou des taupes dans le village… »
« Pourquoi Takeo avait réussi à repérer Kasai maintenant et pas les inconnus tout à l’heure ? »
« - Un de mes clones s’est fait avoir, il a eu le temps de voir deux individus… »
« Comment a-t-il su la méthode pour traverser la barrière ? »
« - Takeo c’est toi ? Dieu Merci ! »
« … »

Je me relevai donc en me mettant face à la direction de Takeo, et l’observait non pas avec le regard que l’on porte envers un camarade, mais avec celui que l’on porte à un ennemi. Avec tous les éléments que j’avais en ma possession, j’étais arrivé à une conclusion : Takeo était une des taupes de Konoha. J’étais en train d’aider Kasai à se relever, en lui demandant de rester derrière moi, sans quitter mes yeux de l’homme. C’était en parti à cause de lui qu’on n’avait pas pu aider ces Konohajin. A cause de lui qu’Ame avait était attaqué. A cause de lui que Kasai s’était retrouvée-

« … Une minute… »

Kasai ligôtée ? Pourquoi l’auraient-ils ligoté alors qu’ils auraient pu tout simplement la tuer comme les autres. Puis, un autre souvenir revint dans mon esprit. Kasai elle aussi savait, en partie, comment passer la barrière. Etait-elle aussi dans le coup, et ils m’avaient tendu un piège ? Kasai aurait très bien pu m’avoir pendant le temps où je l’avais détaché, mais tout de même… Je devenais à moitié parano, je ne voulais pas les accuser à tort, ni prévenir Iji-san en cas d’erreur. Je devais trouver un moyen de dissoudre cette situation. Une seule question me vint à l’esprit, en espérant que cela puisse nous permettre de résoudre cette affaire.

« - Kasai… Takeo…Comment avez-vous deviné comment passer la barrière ? »

Des trois, j’étais le seul à n’avoir eu aucune idée sur le procédé, cela n’était pas dû au hasard. Je devais découvrir la vérité…

Spoiler:

Laissant les odeurs m’entourer, décelant dans chacune les particularités qui me permettait de les identifier, je laissais mon nez, ainsi que celui d’Akamori, faire leur travail. Cela ne faisait pas si longtemps que je m’étais mis au travail, à peine le temps d’écouter le récit de Kurokami-san et transmettre un court message à notre coordinateur, mais cela avait dut paraître comme une éternité pour celui qui devait simplement attendre sans rien pouvoir faire que des résultats arrivent. Comprenez bien que j’étais tout à fait empathique à sa situation, ayant moi-même eu ce sentiment plusieurs fois, mais la patience pouvait parfois s’avérer toute aussi efficace que la meilleure des offensives. Il fallait me laisser le temps de retrouver sa trace avant de se lancer dans quoi que ce soit. La mission était bien de se rendre à la capitale, mais en tant que chef d’équipe je ne laisserais pas quelqu’un derrière. Déjà que se lancer à trois là-dedans n’était pas la plus sûre des options, je ne voulais pas descendre ce nombre à deux. Cela allait prendre le temps que ça prendrait, mais ce sera toute notre équipe qui arrivera à la capitale.

Je réalisai bien rapidement que je n’avais pas eu besoin de m’inquiéter un instant à propos du chûnin m’accompagnant, alors qu’il me dévoilait son plan d’utiliser ses clones afin de faire une fouille des bois environnant à la recherche de la jeune femme. Un simple sourire flotta sur mes lèvres, n’ayant pas l’occasion d’être distrait dans ma traque. Celle-ci me demandait toute ma concentration afin de trouver l’odeur d’Ikari-san, je ne pouvais rien dire sur son plan, qui était certes ingénieux. Le plus de personne pourrai couvrir le plus de terrain. Il transmit son plan à Iji-san, dont la réponse se fit instantanée dans nos têtes. Ne comprenant pas pourquoi j’étais impliqué dans cette réponse alors que la communication avait-été fait par Kurokami-san, mais je compris rapidement que j’étais tout aussi concerné par la réponse. Bon d’accord, nous avions peut-être sous-estimé la distance qui nous séparait… Cependant, la suite de son message, me fit totalement oublier ce petit détail. Elle était en danger! Comme s’il n’avait manqué que cela, mes narines identifièrent l’odeur d’Ikari-san. J’ouvris subitement les yeux et fixai mon coéquipier.

- Je l’ai! Ramènes tes clones, mais demande-leur de rester un peu derrière nous et d’attendre la moindre complication. J’ai comme un mauvais pressentiment…

Sans un mot de plus, je m’élançai vers la direction où je sentais l’odeur du dernier membre de notre trio. Plus nous avancions, plus l’odeur se faisait présente, c’était un bon signe pour annoncer que nous nous rapprochions d’elle. Dans notre empressement, nous allions un peu trop vite et c’est sans avoir eu le temps d’observer ce qui s’y déroulait que notre petit groupe entrâmes dans une petite clairière. Mes premières observations confirmèrent aussitôt le mauvais pressentiment que j’avais eu alors que les corps de nombreux Konohajins jonchaient le sol, sans vie. Ceux qui étaient responsables de ce massacre étaient-ils encore dans le coin? Était-ce eux qui avaient Ikari-san? Mes yeux se posèrent alors sur les figures se tenant devant nous. Une était celle d’un homme au sabre dégainé, suivi d’un autre homme dont le visage était en partie dissimulé derrière un masque à gaz et finalement une jeune femme agenouillée devant un parchemin, la respiration haletante. Avais-je devant les yeux la coupable pour tout cela?

Avant même que je ne puisse dire quoi que ce soit, l’homme au masque prit la parole, m’adressant directement la parole? Mais que faisait-il? Pourquoi me parlait-il? Je n’avais aucune idée de ce dont il parlait! Alors que tout mon corps commençait à paniquer de lui-même, je fis tout ce que je pouvais pour que mon esprit ne se mette pas à paniquer lui aussi. Avant tout, je devais rester calme et penser à la situation. C’est là que je compris ce que l’ennemi essayait de faire. Il voulait semer la discorde dans notre équipe, la détruire de l’intérieur, car rien de mieux que le doute pour faire écrouler n’importe quelle équipe, encore plus une rapidement rassemblée comme la nôtre. C’était cela! Ils profitaient de la fragilité de la confiance entre nous pour ne rien avoir à faire pour nous éliminer. Mais comment faire comprendre cela sans avoir l’air de celui qui se justifie? C’était clair comme de l’eau de roche que c’était la première excuse que n’importe qui sortirait dans une telle situation, coupable ou non. Il m’en fallait plus pour le convaincre, mais quoi?

Quand mon coéquipier remarqua la disparue, ligotée et à moitié ensevelit dans la boue que créait cette pluie diluvienne, je gardai la responsabilité de jeter un œil sur eux. Ils semblaient intéressé par moi, plutôt gardeur leur attention sur moi que sur celle qu’on tentait de sauver. J’étais conscient que cela me rendait encore plus suspicieux, mais je devais faire ce que je pouvais pour les empêcher de nous empêcher de sauver la Konohajin. Attendez… la sauver? Alors que plein de corps de shinobis de la Feuille nous entourait? Pourquoi l’aurait-elle épargnée? À peine la pensée s’était-elle introduite dans mon esprit que je la chassai; ce n’était pas le temps d’entrer dans leur jeu. Tout était parfaitement planifié, j’étais prêt à parier qu’Ikari-san serait dans un état qui l’empêcherait de justifier pourquoi elle avait été gardée en vie sinon qu’elle était de mèche avec eux. Sûrement pour essayer de nous innocenter, ce dernier nous demanda simplement comment nous avions su pour la barrière. Je le remerciai intérieurement de ne pas nous avoir jugé coupable sur le coup, j’allais tout expliquer lorsque la jeune genin se jeta sur le Kurokami à ses côtés, un kunai sortit de nulle part à sa gorge. Ne sachant plus où donner de la tête entre le trio qui nous menaçait de loin et le conflit interne que nous avions, je décidai de donner une part de mes responsabilités à mon ninken. S’il y avait bien quelqu’un en qui j’avais confiance, c’était lui.

- Écoutez, je n’ai aucune espèce d’idée de qui vous êtes ni de ce vous faites ici, alors si vous me permettez, j’ai un petit conflit à résoudre. Je baissai mon regard vers mon ninken. Aka, au moindre geste tu me le dis. Puis, reportant une dernière fois mon regard vers le trio : Si j’étais vous, je n’essaierais pas de duper un chien ninja du pays du Feu.

Laissant Aka les observer comme un prédateur qui guette ses proies, je me retournai vers les deux Konohajins, pris dans une étreinte létale. Au moindre faux mouvement, Ikari pouvait mettre fin à la vie de Kurokami-san et je ne voulais pas prendre de risques.

- Ikari-san! C’est Takeo, ton chef d’équipe, qui t’ordonne immédiatement de lâcher prise de ton coéquipier.

N’osant pas trop approcher pour ne pas qu’elle fasse quelque chose qu’elle pourrait regretter, je m’étais contenté de crier dans l’espoir qu’elle m’entende et qu’elle reprenne ses esprits. Si elle entendait ce qu’elle était en train de faire, peut-être réaliserait-elle d’elle-même. J’ignorai ce qu’ils avaient fait à Ikari-san, mais il était évident qu’elle prenait Kurokami pour quelqu’un d’autre. À moins qu’elle nous soit vraiment…? Non, je ne pouvais me permettre de penser cela sans aucune preuve à par les apparences, car Dieu sait que les apparences sont souvent trompeuses. Les apparences… comme un flash, le visage de l’homme au masque à gaz apparut dans mon esprit. Mais bien sûr! Si elles pouvaient être trompeuses, cette fois-ci elles m’avaient donné la dernière pièce du puzzle. M’approchant doucement, je lançai rapidement un regard en coin vers Akamori voir si tout était sous contrôle, et parlai au deux shinobis en même temps d’une voix plus douce pour ne pas me faire entendre et ainsi risquer une interruption qui pourrait clouer mon cercueil. Qui sait quel genre d’âneries ils pourraient sortir pour être sûr de tout faire foirer.

- Écoutez bien tous les deux, toi aussi Ikari si tu peux m’entendre. Nous répondrons à toutes ces questions plus tard, et je vous promet qu’il y aura réponses à toutes ces questions, à cette situation impossible, mais nous ne pourrons rien répondre si nous nous tuons les uns les autres ou si nous nous faisons avoir par ces trois-là, dis-je en indiquant le trio avec mes yeux. Je ne voulais pas qu’ils sachent qu’on parlait d’eux. Je sais qu’il est peut-être difficile pour toi de nous suivre, Kurokami-san, mais le temps nous manque. C’est pourquoi je vais simplement dire que l’homme au centre est sans nul doute un membre du clan Sabakyô.

Je pris une pause, leur laissant le temps de réaliser les implications de ce que j’avais dit. Pour moi, c’était clair. L’homme au masque, du clan Sabakyô, avait utilisé un gaz quelconque sur Ikari-san afin de créer encore plus de troubles dans notre équipe. Le fait qu’il soit du clan Sabakyô le reliait directement au Shoraizen, où la majeure partie du clan est partie suite à la désertion de Sabkyô Seito, ex-Intendant de Konoha. Et comme on pensait que le Shoraizen était impliqué dans cette attaque, toutes les pièces s’assemblaient parfaitement. C’était toutefois beaucoup trop long à expliquer et devrait donc attendre que nous soyons tous ensemble et donc débarasser des trois intrus. Je voulais également montrer mon innoncence à travers ma volonté de me les avoir. Après tout, qui voudrait s'en prendre à ses alliés? L’idée de contacter Iji me frôla l’esprit, mais je réalisai que c’était futile puisqu’il ne pourrait rien faire pour nous aider d’où il était et dans la situation que nous étions. À moins qu’il puisse utiliser son pouvoir de Yamanaka pour assommer mentalement nos ennemis d’où il était, ce que je doutais fortement. Maintenant, il fallait voir si mes paroles étaient parvenus jusqu’à la genin et qu’elle lâcherait Kurokami, évitant par le fait même sa mort et l’échec de cette mission.

Spoiler:

Yusei bien que sur ses gardes n’avait pas décelé l’attaque de la jeune femme qui s’était précipitée sur lui. Il n’avait pas fallu grand-chose pour le déstabiliser. L’homme au centre du trio adverse sourit légèrement. Une légère brise et son gaz paralysant bien que dilué avait atteint sa cible, limitant ses réflexes. Mais un autre homme avait le sourire à présent, celui au sabre dont le bras pendait maintenant mollement alors que celui de la jeune femme qui tenait l’arme blanche était plus dynamique que jamais. Partant vers l’arrière, il rencontra une petite résistance alors que l’arme appuyait sur la gorge du Konohajin.

Bien nous pouvons passer à la prochaine étape…

Souriant d’autant plus, l’homme au masque à gaz suivit des yeux le corps inerte du Kurokami s’effondrer la gorge tranchée alors que Kasaï retrouvait l’usage de son bras et que l’illusion dont elle était victime s’estompait pour qu’elle puisse constater par elle-même l’erreur qu’elle avait commise.

Trois contre trois, ça me semble être un combat plus équitable maintenant !

Quelques gestes de pinceau et trois tigres d’encre sortaient du parchemin de la jeune femme, un en direction de Kasaï qui venait de tuer son propre camarade, un pour le chien et un autre pour Takeo. Les hostilités ne faisaient que commencer mais elles seraient bientôt terminées. L’Hyô, le Yamanaka et le Sabakyô qui faisaient face aux deux Konohajins encore en vie étaient relativement confiants quant à leur victoire.

Spoiler:

Trop concentré sur le problème devant mes yeux, je ne remarquai pas le mouvement qui venait du côté ennemi, à savoir l’homme au sabre qui bougeait le bras. Si j’avais été un peu plus attentif – et moins paniqué par la tournure que prenait les événements – j’aurais peut-être mieux compris ce qui allait se passer. J’aurais sûrement réussi à déceler l’odeur du gaz paralysant avant qu’il ne soit trop tard, mais la situation m’empêchait de penser de façon ordonnée. Je savais que l’important était de resté calme, mais là ça commençait à dérailler. C’est pourquoi malgré mes avertissements, malgré mon cri du coeur qui les suppliait d’arrêter, j’assistai impuissant à la mort de Kurokami-kun. Cela c’était passé trop rapidement, trop soudainement; dans le temps de le dire le kunai glissait sans aucune difficulté sur la gorge de mon coéquipier, qui s’écroula immédiatement au sol, Ikari-san par-dessus lui. J’avais à peine eu le temps de faire un pas avant que tout ne se déroule devant mes yeux. Sous le choc de ce que je venais de voir, j’étais paralysé, incapable de bouger un muscle. Détrompez-vous, j’avais déjà vu la mort en face, je l’avais même donné parfois, mais c’était tout autre chose que de voir un coéquipier avec lequel je commençais à bien m’entendre se faire égorger par une autre coéquipière. Quand nous en aurions fini avec ces trois-là – si nous y arrivions – elle aurait de sérieuses explications à donner.

Sachant pertinemment que rester immobile de cette façon était une des pires choses à faire dans une situation comme la nôtre, j’ordonnai aussitôt mon corps à bouger et je bondis pour me rapprocher d’Ikari-san tout en pivotant pour faire de nouveau face à mes adversaires. Depuis la mort de Kurokami, enfin c’était le constat que je donnais sans l’avoir observé de près même si je doutais qu’on puisse survivre à ce que je venais de voir, j’étais encore plus déterminé à m’occuper d’eux. Nous allions leur donner une raclée et ensuite nous les forcerions à nous dévoiler leur secret, en particulier pour qui ils travaillaient et ce qu’ils faisaient ici. J’avais bien ma petite idée, mais je voulais une confirmation. Par contre, je ne pouvais accomplir quoi que ce soit seul, ou même à deux avec Akamori; il me fallait le support d’Ikari-san, peu importe l’état dans lequel elle se trouvait. Les explications iraient à plus tard, pour l’instant je devais espérer qu’elle était redevenue elle-même et qu’elle pourrait m’aider.

- Ikari-san, ce que je vais te demander va peut-être te paraître difficile, mais nous ne devons pas arrêter maintenant. Les trois shinobis qui se dressent devant nous, nous devons nous en occuper. Pour Kurokami-san. Tout le reste peut attendre plus tard.

Loin de la juger pour un acte qui, selon moi, était assez nébuleux pour lui laisser le bénéfice du doute, je voulais au contraire que mes paroles alimentent sa détermination et sa volonté de faire la bonne chose. Je voulais aussi mettre au clair que tant que nous nous ne pencherions pas plus sur la question, je ne la tenais en aucun cas responsable de la mort de notre coéquipier. Si cela se trouvait, c’était eux là-bas qui en était la cause, hypothèse que je trouvais de plus en plus logique. Je ne comprenais juste pas qui aurait pu le faire ni comment. Ni l’homme au masque à gaz, ni le sabreur ni la femme au pinceau ne semblaient être capable d’une telle prouesse… à moins qu’ils ne cachent leur jeu. Alors que je réfléchissais à toute vitesse, cherchant une faille dans leur formation, une façon de les avoir et toute sorte d’autres choses, mes yeux ne quittaient le trio, attentifs au moindre mouvement. Ce fut toutefois une voix qui brisa le silence, la même voix gutturale que plus tôt, qui jugeait maintenant notre combat plus équitable maintenant qu’ils étaient trois. Si j’étais satisfait que quelqu’un considère enfin mon ninken comme un adversaire à lui seul – ce qui n’était pas arrivé souvent de ce que je me rappelle – cela voulait aussi dire qu’il ne sous-estimait pas ses capacités. Je compris aussi que c’était son préambule à son offensive lorsque trois tigres bicolores, blanc par le papier et noir de par l’encre, apparurent de nulle part et foncèrent vers nous. Alors la jeune femme était du clan Hyô si elle pouvait faire apparaître des tigres depuis son papier. Cela expliquait également le gros pinceau qu’elle avait avec elle. Un Sabakyô, une Hyô… les possibilités que ce trio oeuvrait pour le Shoraizen devenait de plus en plus probable, mais je ne voulais pas sauter aux conclusions hâtives. Pour l’instant, toutefois, il nous fallait nous occuper des trois félins.

- Vous parliez d’équité, mais à voir vos effectifs doubler vous ne semblez pas comprendre ce que cela veut dire. criai-je au trio à l’autre bout de la clairière pour qu'il puisse m'entendre, avant de pencher légèrement la tête vers Ikari-san. Si cela pouvait enlever une partie de la colère que j’avais pour eux, cela serait ça de moins pour obscurcir mon jugement. Attention, ils arrivent… Occupes-toi en d’un, Aka et moi on s’occupe des autres.

L’ordre était plus pour me rassurer moi-même que pour réellement lui dire ce qu’elle avait à faire, puisque dans une situation comme celle-ci il n’y avait pas mille et une choses à faire! Je voulais également qu’elle focus son attention sur un seul tigre; je ne voulais pas qu’elle essaie d’en faire plus pour se repentir et qu’elle finisse par y passer elle aussi. Les indications données, je devais maintenant me concentrer sur le tigre qui fonçait vers moi. Heureusement qu’il y avait une bonne distance entre eux et nous, pratiquement toute la clairière, ce qui me laissait le temps de me préparer un tant soit peu. Joignant les mains suivit de rapides mudras, j’invoquai un nuage de fumée autour d’Aka, d’où ressortit une copie de moi-même. Si je ne pouvais jouer avec l’effet de surprise, à savoir qui était le vrai et qui est le clone, je m’assurais qu’il était de taille face au tigre d’encre. Il perdait peut-être en force et en rapidité, mais les jutsus qu’il pouvait maintenant accomplir compensaient largement. Ensuite, je regardai le félin arriver et observai attentivement ses mouvements et la vitesse à laquelle il avançait. Quand il était qu’à quelques mètres de moi, je m’accroupis légèrement et chargeai mon pied de chakra, sentant le bond venir.

Et comme de fait, un instant plus tard le félin sautait vers moi, crocs et griffes premières. Sauf que je l’avais venu venir, j’étais préparé. Utilisant des réflexes rivalisant avec ceux de la bête, j’évitai son saut et me préparai à contre-attaquer. Maintenant qu’il était dans les airs dû à son saut, il était incapable de changer de direction, non plus pouvait-il m’attaquer de nouveau. C’est alors que je relâchai le chakra que j’avais emmagasiné dans mon pied, créant un brasier au bout de mon pied, et d’un coup de pied circulaire allai frapper le tigre qui était toujours en l’air. J’espérais que le feu créé par mon attaque serait suffisant pour faire brûler le papier d’où venait le tigre. Du coin de l’œil, je remarquai un tourbillon dans lequel rien n’était visible, et je sus qu’Akamori s’en tirait bien de son côté. Il fallait seulement qu’Ikari-san s’en sorte elle aussi, il me semblait l’avoir entendu dire qu’elle avait elle aussi une affinité avec le Katon. Je chassai aussitôt cette pensée de ma tête, tant que tout danger n’était pas écarté, je ne pouvais penser à autre chose que le combat. Et j’avais l’impression qu’ils ne s’arrêteront pas qu’avec des tigres d’encre.

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