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 On ne choisit pas sa route [PV Eden]

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Katano Raion
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Message(#) Sujet: On ne choisit pas sa route [PV Eden] On ne choisit pas sa route [PV Eden] EmptyMar 23 Déc 2014 - 21:27

Le pays du feu a longtemps été pour moi le symbole de l’hypocrisie générale qui régit le monde shinobi. En tant que soldat de l’honnêteté, j’ai voué ma vie à l’éradication du mensonge. J’ai fais de mon existence un combat contre ceux qui disent « guider » les hommes vers un avenir meilleur mais qui en fait ne font que les manipuler pour les faire entrer dans le rang. C’est en découvrant ce que peut faire un homme qui s’affranchit de ses limites que ces hommes là en sont arrivés à de pareilles extrémités. C’est d’ailleurs pour cela que je fus ainsi considéré comme un criminel. J’étais plus une menace qu’autre chose, une tâche sur le plan de ces bienveillants maitres. Vous comprendrez donc que le fait de me trouver au pays du feu m’animait à la fois d’un désir de combat et d’une aversion profonde pour le lieu sur lequel je mettais les pieds.

Néanmoins il m’est apparu comme aisé de me déplacer sur les sentiers populaires du pays. Les gens ne me reconnaissaient pas, il faut dire qu’une année entière s’était écoulée depuis la dernière fois où j’avais fait parler de moi dans cette contrée. Les gens ne faisaient ainsi ni attention à ma personne ni aux deux sabres qui pendaient à ma ceinture. Je leur rendais leur indifférence, plus content qu’autre chose de ne pas avoir à salir ma lame le long du voyage.

Mais comme tous les voyageurs le savent, la nuit appelle au repos. En effet la nuit tomba et je dus m’atteler à la tâche qu’est celle de rechercher un abri, un gîte pour la nuit. Je demandai donc ma route à quelques passants en prenant toujours soin de cacher une partie de mon visage via ma capuche couleur de néant. J’appris alors que non loin de ma position se trouvait une auberge, « le renard qui dort ». Ayant cessé depuis longtemps le jeu stupide consistant à essayer de trouver un sens au nom de ces établissements de fortunes, je me mis en route. Il ne me fallut d’ailleurs pas très longtemps pour arriver jusqu’à l’institution.

Néanmoins la pluie m’avait fait le cadeau de m’arroser d’une averse puissante ce qui fit qu’à peine après voir passé la porte d’entrée, je me sentis obligé de relever ma capuche et de dévoiler mes mèches blondes à ceux présents dans l’auberge.
D’un léger coup d’œil, je fis rapidement l’inventaire des personnes présentent dans la salle principale. Le tavernier, une jeune femme assise seule sur une table, trois hommes autour de leur propre table et un vieil homme au bar. Je m’avançai ensuite vers le comptoir et fis un signe au tavernier pour qu’il se rapproche. Celui-ci me fit signe d’attendre une seconde ce que je fis sans autres cérémonies. Un des trois hommes se leva alors de la table à laquelle il était assis et se rapprocha de moi, ne considérant néanmoins pas ma présence, il frappa violemment sur le comptoir du plat de la main et y laissa un billet.

« Une autre tournée pour moi et mes potes mon brave ! »

L’homme était définitivement saoul mais il tourna le regard vers moi avec une insistance qui me déplut. Il me passa au crible de ses yeux puis tourna la tête vers la direction des bières pressions. Près de celles-ci qui étaient fixées au mur, un avis de recherche avec la photo d’un homme était punaisé sur un tableau d’affichage. L’homme en question s’avérant être moi. J’espérais pendant quelques secondes que le taux d’alcool dans ses veines l’empêcherait de faire le rapprochement mais le joyeux luron commença à hurler dans l’auberge tout en se reculant.

" Cet homme est un criminel, voyez l’avis de recherche ! Les gars, on va le choper et s’offrir une soirée au bordel avec la prime ! "

Sans doute était-ce la promesse d’une soirée érotique qui fit se lever les deux autres hommes de leur table mais toujours est-il que les trois gaillards m’encerclèrent contre le bar. Je les regardais avec un air désabusé, ne pouvant pas croire que ces simples civils auraient la prétention de vouloir s’en prendre à moi. Sur le comptoir, le vieillard ne semblait pas être intéressé par notre altercation en court et j’avoue que sa nonchalance quant à ce qui se passait me perturba un peu. J’en étais presque à être plus concentré sur lui que sur mes trois adversaires.

Mais ce qui dû arriver arriva, l’un des trois lurons me fonça dessus, je dégainais en un éclair mon sabre noir et le perça au niveau de la gorge. Je fis alors un pas en avant et tout en sortant mon second sabre de l’autre main, je fis de même avec les deux autres. Ils ne purent crier mais s’en allèrent dans de petits gloussements à mesure que leur sang se répandait sur le sol. Le vieillard choisi cet instant pour poser sa tasse et s’en aller. En passant il me fit une petite remarque :

" On ne peut pas sauver tout le monde n’est-ce pas ? "

Je ne trouvai rien à lui répondre. Je me contentai d’esquisser un mouvement de tête affirmatif et de le laisser passer. Il sortit dans la pluie et disparut dans la pénombre avant que la porte de l’auberge ne se referme. Le tavernier était quant à lui tomber dans les pommes. Ne restait dans cette auberge que la jeune fille à l’air mystérieux. Je passai donc derrière le bar, me saisis d’une bouteille de vin et de deux verres. Je m’approchai de la table de la jeune fille et posais la bouteille et un seul verre. Je commençai à verser le liquide pourpre tout en parlant d’une voix légère bien que stable :

« Veuillez accepter cela, je n’avais pas prévu un tel carnage, cela devrait vous permettre de faire passer la pilule. »

Je m’assis en face d’elle, ne demandant pas son avis, je remplis alors mon propre verre.

« Ne vous méprenez pas, si je m’excuse c’est que je sais que vous serez la seule à pouvoir témoigner de ce qui vient de se passer, je veux juste m’assurer que lorsque vous le ferez, vous n’omettrez pas de mentionner le fait que je n’ai rien cherché. »

Je plongeai mon regard dans le sien, je pris alors la peine de lui demander une information personnelle en échange de révélations. Ça devait être le sentiment de confiance post carnage qui voulait ça :

« Je suis Yusuke Katano, je suis recherché par le village de Konoha pour attentat contre le pouvoir. Vous, qui êtes vous ? »
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Message(#) Sujet: Re: On ne choisit pas sa route [PV Eden] On ne choisit pas sa route [PV Eden] EmptyMar 23 Déc 2014 - 23:08

C’est avec attention qu’Eden écoutait la pluie. Bien qu’elle l’ait guidée dans cette auberge de malheur, elle avait quelque chose d’enchanteresse. Son chant était si subtil et délicat, un amalgame de douceur mais aussi de puissance. Eden avait toujours aimée la pluie, surement car elle venait de Kiri, ou du moins de ce qui fut autrefois Kiri. La fraicheur qu’apportait ces torrents d’eau était agréable, tout comme le parfum qu’amenait les saisons pluvieuses. Mais aussi plaisant fut-elle, cette averse chiffonnait notre demoiselle. Ainsi forcée à passer la nuit dans ce gite, elle devait subir l’odeur fétide de l’alcool, les ivrognes et les hommes bruyants. Fort heureusement, il n’y avait pas foule ce soir. En tout on comptait cinq personnes, dont elle-même. Il y avait bien sur le tavernier et trois énergumènes complètement saouls qui parlaient de femmes, sujet original et très riche je vous l’accordent. Sans trop le vouloir, la jeune femme ‘épiait’ leur discussion. A vrai dire c’était la seule chose à faire dans l’instant. L’un parlait de ces récentes conquêtes et son voisin le traitait le menteur. Par moment, la Kaguya levait les yeux au ciel tant cette conversation était lamentable, tout comme leur langage vert et plutôt dégradant pour la gente féminine. A de nombreuses reprises, la jeune femme dut se faire violence pour rester à sa place et silencieuse. Mais l’envie de fendre leur tête de piaf était plutôt forte. Se faire ratatiner par une femme, l’idée leur serait surement fortement désagréable, mais si douce pour la seule représentante de ces dames.

Enfin … L’Errante n’en fit rien, si ce n’est les ignorer maintenant, se focalisant sur ce qui se passait dehors. C’est-à-dire : pas grand-chose. Juste la pluie, encore et toujours. Lasse, la jeune femme déposa le menton dans sa paume de main et soupira légèrement, tout ceci était ennuyeux. Même l’entrée d’un voyageur ne sut la distraire. Quand la porte grinça, Eden ne lui accorda qu’un regard en biais, peut-être serait-ce une connaissance. Mais non, un parfait inconnu trempé jusqu’aux os. Ainsi, elle retourna à ses gouttes d’eau, tandis qu’un des trois éméchés venait de se lever. Le pas titubant, il regagnait le comptoir pour passer sa … Quatrième commande. Tout en se tapotant la joue du bout des ongles, Eden reporta son attention à l’arrivant. Elle le jaugeait. C’était un blondinet, armé de deux sabres. Un samouraï ? Ou un rônin ? Etait-ce important ? Elle n’avait que faire de lui, elle n’irait pas l’inviter à se faire une petite fringale. Cependant, son entrée allait chasser son ennui ! Le saoulard s’était tourné vers lui, le dévisageant tout en hurlant qu’il était un criminel. Tiens donc ? De sa place, l’Errante resta stoïque, observant toujours sans bouger le petit doigt. Dans son for-intérieur, elle se disait : Prenez-vous une raclée qu’on en finisse … L’annonce du bordel l’avait irritée. Au premier rang, elle assistait à cette ‘bagarre’. Même pas capable de marcher droit, les ivrognes s’attaquaient au samouraï qui, tout naturellement, dégaina pour se défendre. Mais nul ne doute qu’à main nue, le résultat aurait été le même. Quoiqu’il en soit les civils partirent bien vite avec leur blessure de défaite. Pas de chance …

L’agitation passée, Eden détourna le regard pour reprendre la contemplation de la pluie, mais déjà l’Autre venait de la rejoindre, une bouteille de vin rouge et deux verres à la main. Ha punaise … Il voulait quoi ? Le Blondinet déposa la bouteille, puis une coupe qu’il commençait déjà à remplir. D’un coup de pied, la jeune femme recula la chaise en face d’elle comme pour l’inviter à s’asseoir. Enfin, elle regardait le verre se remplir un moment avant de poser les yeux sur lui, sans un mot. Veuillez accepter cela, je n’avais pas prévu un tel carnage, cela devrait vous permettre de faire passer la pilule. Haussant les sourcils, elle le dévisageait. Faire passer la pilule ? Avait-elle l’air effrayée ou même surprise ? Haa … Enfin tout s’expliquer ! Le Samouraï lui offrait ce verre pour s’assurer de son silence, ou plutôt pour l’inciter à le défendre en cas d’enquête. Seule témoin de l’affaire, elle devrait plaider en faveur du Blondinet, dire que tout ceci n’avait été que de la légitime défense. Cette approche la fit sourire, même légèrement rire. « Vous m’achetez avec du vin ? Pas de chance, je ne l’apprécie pas. Et quand bien même, ma parole n’est pas achetable. » Mentionna-t-elle avec neutralité. Comme pour signer la « paix » le jeune homme se présenta, tout en appuyant les dires des ivrognes, un criminel … Poliment, elle repoussa le verre pour montrer qu’elle n’en boirait pas et le fixa. « Je suis Kaguya Eden. Je n’approuve pas les actes criminels et je ne compte pas rester ici assez longtemps pour vous servir d’avocat. » Étrangement, elle rapprocha le verre de vin rouge vers elle, mais au lieu de le boire, elle jouait juste avec le pied. « Et puis cela m’est égal, ils étaient insupportables et imprudents, cela se paye … Vous me retirez une épine du pied pour cette soirée. Je suppose que cela vaut bien … Disons ma simple 'sympathie'. »

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Message(#) Sujet: Re: On ne choisit pas sa route [PV Eden] On ne choisit pas sa route [PV Eden] EmptyMer 24 Déc 2014 - 12:08

Je regardais mon interlocutrice avec l’air curieux des chasseurs de la nuit. C’était une curieuse créature. De toutes celles que j’avais rencontré, elle était la plus attractive sur un plan mystérieux. Elle savait entretenir le mystère à son sujet. Sans doute cela faisait-il parti de son charme. J’ai pourtant rencontré un tas d’individus avant elle : des excités, des refrognés, des grincheux, des criminels et des saints. Néanmoins la jeune fille qui jouait avec le pied du verre que je venais de lui offrir paraissait plus complexe. Comme si un adjectif n’aurait pas suffit à la décrire. Mais alors qu’elle me révélait un peu plus d’informations à son sujet, notamment son nom, je pus comprendre d’où lui venaient cet air supérieur et le flegme dont elle a fait preuve lorsque j’ai égorgé les clients de la taverne. Car la jeune fille ne le cachait pas, elle faisait parti du clan Kaguya. Ces manipulateurs d’ossements et éternel meilleurs ennemis des Samui. Je me souvenais qu’au début de mon histoire à Kiri, un événement politique avait provoqué une sorte de conflit entre les deux clans. Les membres du villages avait délibérer et avaient finalement pu parvenir à un consensus pacifique. Comment avaient-ils appelé cette journée déjà ? Le jour sans brouillard ? Je ne m’en souvenais plus. Toujours était-il qu’une tension existait entre les deux familles et que la destruction de Kiri n’arrangea rien. Les Kaguyas ont décidé de vivre une vie clandestine tandis que les Samui, en bons soldats qu’ils sont, sont partis rejoindre l’alliance des pays neutres.

Ainsi à l’entente du nom de mon interlocutrice un léger sourire, à peine perceptible, s’imprima sur mon visage. J’étais satisfait d’avoir en face de moi une ancienne compatriote et une potentielle ennemie de mes propres adversaires de toujours. Celle-ci continuait d’ailleurs de parler, me faisant bien comprendre qu’elle ne jouerait pas les témoins pour moi mais qu’elle ne désapprouvait pas mon acte. La conversation tournait quelque peu en rond et j’étais bien trop intrigué pour me permettre de me lever et de marcher vers ma chambre. Toutefois, il me fallait faire preuve de tact car les anciens soldats de Kiri avaient tendance à se mettre en colère pour un rien. Non pas que j’ai peur de la jeune fille, mais quelque chose en moi voulait en savoir plus et la voir s’envoler m’aurait grandement frustré. Je pris donc le verre de vin et le portai à mes lèvres. Tout en humectant le nectar, je m’en servis une gorgé. Le goût n’était pas mal, mais la bière restait tout de même meilleure. J’avais pris le vin par respect pour le sexe de mon interlocutrice, j’aurais cru qu’elle se serait offusquée que je lui offre une boisson d’homme. Reposant le verre sur la table, je prends le ton agréable des hommes pacifistes.

« Je déduis d’après votre nom que vous n’êtes pas de cette contrée. Dites moi, avez vous quitté Kiri avant ou après sa destruction ? »

J’avais peut-être fait une gaffe à cet instant. Peut-être était-ce trop tôt, mais au final je m’en fichais un peu. Il fallait prendre des risques pour en apprendre plus. Je savais déjà qu’elle n’était pas dans la région pour le simple amusement de regarder les arbres, je n’allais pas m’immiscer dans sa vie présenter pour lui faire sentir le danger que représente le savoir d’un étranger. Une question toute simple en somme. Je voulais savoir si comme moi, elle avait déserté le village avant qu’il ne soit détruit par les Furyous ou si elle avait combattu jusqu’au dernier moment. Était-elle le genre à se délecter des combats et de la mort ou au contraire à les repousser si bien que cela en devient une mission. Pour être franc, à cet époque, j’avais eu ma dose de pacifistes et de bonne âme, je brûlais de rencontrer des êtres belliqueux et fier comme il y en avait tellement à Kiri.

Néanmoins, un élément me traversa l’esprit alors que je réfléchissais : la jeune fille, si elle faisait partie du village du brouillard devait normalement savoir qui j’étais. Le seul épéiste du village, le plus jeune de surcroit, qui déserte sa patrie après la guerre et la mort de son maitre, le village avait dû en parler pendant quelques temps au moins. Où peut-être les grandes instances avaient préféré garder secrète ma désertion, amplifiant ainsi la réaction e la populace lors de mes premiers actes criminels.

Cette question me trotta dans l’esprit. Je voulus clarifier les choses avec Eden. Lorsqu’elle finit de parler, je repris à mon tour tout en posant mes sabres sur la table. Tout cela de manière bien sûr à éviter qu’elle se sente menacée. Je ne voulais pas qu’elle croie que je m’apprêtais à continuer mon affrontement de tout à l’heure.

« Pour ma part je suis un ancien épéiste de Kiri, je ne l’ai plus été après sa destruction. »

Une manière comme une autre de dire qu’on est plus Kirijin. Inutile de faire part de ma désertion, c’était un détail sans importance et surtout, je ne savais pas encore comment réagirait mon interlocutrice en apprenant que j’ai sans doute trahi sa patrie originelle. Peut-être était elle encore animée de ce sentiment patriotique qui anime si bien les Kaguyas (ou pas). Je posai mais mains sur le bois doux en chêne et j’attendais…
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Message(#) Sujet: Re: On ne choisit pas sa route [PV Eden] On ne choisit pas sa route [PV Eden] EmptyMer 24 Déc 2014 - 17:46


Eden observait le Blondinet, fouillant par la même occasion dans sa mémoire Elle ne l’avait jamais vu auparavant, elle en était maintenant sure. Même les affiches montrant son visage n’avaient pas attirées son attention. Il fallait dire que cela ne l’intéressait pas vraiment, elle n’avait pas une chasseuse de prime. L’argent, la gloire, la renommée, elle ne les cherchait pas. Mais qui était-il alors ? Il ne portait ni bandeau, ni emblème de clan. Elle le 'connaissait' juste comme ennemi du Pays du Feu, il ne s’en cachait pas. Mais ce n’était pas un problème. Quand bien même la Kaguya avait vécu au Pays du Feu pendant une partie de sa vie, elle n’avait aucune attache pour ce pays, aucune sympathie. Encore et toujours, elle ne voulait que se rapprocher de sa ‘mère patrie’, de son clan. Rencontrer d’autres Kaguya était en effet son objectif actuel. Et une fois ceci fait ? Hmm … Qui sait ? Peut-être s’établir de nouveau à Mizu no Kuni. Leur clan appartenait à ces contrés après tout, ils avaient autant de droits sur cet archipel que les Samui. Que dis-je ... Nul n’était aussi digne que les Kaguya d’être sur le domaine de l’eau. Le jour sans Brume avait peut-être signé la paix, mais au fond de son cœur, elle restait une Patriote prête à faire briller le nom de son clan. Des idéaux et objectifs un peu surréalistes pour une seule femme … Mais comme on dit : Rome ne s’est pas construit en un jour. Même si Rome n’existe pas … Quel drôle de nom pour une cité n’est-il pas ? Mais quoiqu’il en soit, le dicton était assez éloquent pour être cité.

Quoiqu’il en soit, Eden maltraitait délicatement avec le pied du verre. Puis elle caressait les courbes étonnamment arrondies du contenant avant de le faire tourner de droite à gauche, remuant le liquide écarlate qu’il contenait. Liquide dont s’abreuver le Blondinet. Elle le regardait faire avant de tapoter le verre du bout des ongles, laissant s’élever le son cristallin de la coupe. Dans un effort presque olympien, la Kaguya souleva la vaisselle pour y poser le bord des lèvres, les trempant juste assez pour ressentir l’amertume de cette boisson. Enfin, la coupe retourna sur la table pour une nouvelle séance de torture. Pourquoi cet effort ? L’homme avait fait l’effort de ne pas la découper en tant que témoin. Bref. L’odeur du raisin avait éveillée la faim de notre demoiselle. Aussi, elle quitta Yusuke du l’œil pour regarder en direction du comptoir, en quête d’un truc à manger … Du pain, des onigiris peut-être … Mais très vite elle fut distraite par la question du Samourai. Il l’interrogeait sur son départ de Kiri. Quel homme curieux ! Eden ne cachait pas sa surprise face à cette demande. Elle resta silencieuse un instant, le dévisageant à moitié avant de répondre. « J’ai quitté Kiri avant l’Avènement de Tenzo au pouvoir. Avant la pseudo-paix avec les Samui donc … » Samui. C’est avec un certain dédain qu’elle prononçait ce nom. Plus fort qu’elle … Les conflits entre les deux clans étaient immémoriaux. Et quand bien même Tenzô avait signé la paix avec eux … La « cohabitation » restait difficile. Mais il n’était plus nécessaires de parler de ce temps maintenant révolu, Tenzo n’était plus, tout comme Kiri … Balayée par une force ‘mystique’. Quel gâchis.

Quand elle soupira, l’Autre déposait ses sabres à côté de lui, annonçant alors la couleur. Un compatriote donc ? Quelle coïncidence … Enfin, Eden n’y croyait pas. Pour elle, rien n’arrivait par hasard. Il disait être épéiste … Et il n’avait pas l’air bien plus vieux qu’elle-même … Peut-être s’étaient-ils déjà croisés sans le savoir au cœur même de leur nation perdue. Trouvant le sujet plutôt savonneux, Eden s’intéressa à tout autre chose. Elle lui adressa un signe de tête « Qu'avez-vous fait après la chute de Kiri ? Mise à part être déclaré ennemi de Konoha ... » Elle devait bien savoir à qui elle avait à faire … Et surtout à quel point il était dangereux pour s'attirer les foudres d'une nation dite la plus puissante.

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Message(#) Sujet: Re: On ne choisit pas sa route [PV Eden] On ne choisit pas sa route [PV Eden] EmptyJeu 25 Déc 2014 - 9:16

Je repris le verre en main et le porta à mes lèvres. Doucement et sans me presser, je fis glisser le liquide jusque dans mon palais où sa saveur sembla se décupler. Peut-être son goût changeait-il avec la teneur de la conversation. Toujours est-il que je restais très attentif à ce qui sortait de la bouche de la jeune Eden. Ses propos m’intriguant et m’intéressants, je n’avais pas à me forcer à l’écouter. Bien au contraire, ses paroles coulaient sans problème jusque dans mon esprit et venaient rejoindre la base de donnée cérébrale que j’entretenais avec une incroyable facilité. Sur le coup, j’attribuais cette curieuse aisance au vin et à ses vertus en tant qu’inhibiteur de sens. Mais malgré l’alcool, il ne m’échappa pas qu’à travers ses propos, Eden faisait bel et bien part de son aversion pour le clan Samui. Certes de manière sobre et subtile comme toute femme se doit de rester en toute circonstance mais néanmoins, la pensée était là et je l’avais identifié. Il faut croire que même après des mois d’efforts pour amener la paix, les hommes ne peuvent pas supporter de respirer le même air. Ce n’est pas vraiment en relation avec la tolérance comme tout le monde semble le croire. Bien au contraire, je crois, moi, que cela à en fait à voir avec le côté instinctif de l’homme dont il ne peut se défaire. Ce côté qui lui fait douter des autres et se méfier du monde entier. Ce côté qui le rend si puissant en tant que ninja et qui lui permet de gravir les échelons en –et j’insiste sur ce point- écrasant les autres.

J’eus d’abords l’intention de continuer la discussion dans le but d’en savoir plus sur le passé d’Eden. Par expérience, je savais qu’on en apprenait plus sur une personne en fouillant dans son « jadis » qu’en observant son présent. Puisqu’après tout nous ne sommes que la somme des évènements de notre vie. Chaque expérience nous façonne à sa manière et fait de nous ce que nous devenons. Mais Eden ne m’en laissa pas le temps. Elle ne voulut pas m’en laisser le temps, je le senti dans sa voix. Je n’insistai pas pour autant. Je me contentai d’écouter sa question et d’y réfléchir. Celle-ci me fit d’ailleurs sourire. Je repris une gorgée du nectar et ainsi terminai le verre. Je regardai ensuite vers le bar pour voir si je ne pouvais pas dénicher quelque chose à me mettre sous la dent. En effet une journée sans manger avait eu le mérite de me creuser l’estomac et même si la conversation que j’entretenais me distrayait de ma faim, celle-ci revenait à la charge.

« Après la chute de Kiri je suis devenu l’ennemi public de Konoha, du Shukaï et de Suna. J’ai fais en sorte de me trouver de bons alliés, j’ai traversé le monde en découvrant ses étrangetés et ses peuples. Je me suis alors rendu compte de ce qui fait un bon homme et de ce qui fait un honnête homme. »

Je me levai donc et partis en direction du bar tout en parlant. Je passai derrière celui-ci et découvris une sorte de four. Je l’ouvris et en sortis deux ramens. Apparemment le tavernier avait eu l’intention de servir deux autres personnes. Curieux quand on savait qui se trouvait dans la taverne à ce moment là. Sans me questionner plus loin je retournai à ma table en déposant les deux bols. J’avais pris soin de placer des baguettes dans ma poche et je les plaçai également comme il se doit. Je me rassis alors et pris une bouchée avec les baguettes. Je n’étais pas particulièrement à l’aise mais je surpassais ma timidité par la faim.

« Je vous en dit trop Eden, vous en savez plus sur moi que j’en sais sur vous. Ce n’est pas très prudent pour un soldat comme moi. J’aimerais que nous équilibrions le tout. Au lieu de vous demander ce qui vous amène ici. Je me contenterais de vos plans futurs. Qu’est-ce que vous comptez faire vu que vous ne resterez pas ici suffisamment longtemps pour me servir de témoin ? »

Je n’avais guère envie de savoir ce qui l’amenait au pays du feu. Quelque part je sentais que l’information n’avait pas tant d’importance que cela. Néanmoins, cela m’intriguait de savoir où cette jeune âme allait partir. Elle avait ce regard des gens qui s’engagent dans une curieuse aventure et cela lui donnait un air puissant. Ainsi je repris une bouchée en attendant sa réponse. Empli de ma propre curiosité, je devais peut-être faire un peu gamin. Mais au diable les faux semblant, je voulais savoir alors je saurais. Cependant, mon expression restait toujours aussi simple, un sourire au coin des lèvres et un regard énigmatique…
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Message(#) Sujet: Re: On ne choisit pas sa route [PV Eden] On ne choisit pas sa route [PV Eden] EmptyJeu 25 Déc 2014 - 14:12


Au fil du récit, Eden exprimait sa surprise. Ce simple homme était devenu l’ennemi du monde après la chute de Kiri. Comment avait-il fait son compte ? Avait-il tué des gens importants dans ces nations ? A moins qu’il n’est juste semé la zizanie dans ces contrés … Quoiqu’il en soit, la moitié du monde lui était inhospitalière, du moins pour les grandes nations. Seul Kumo n’avait pas été citée, peut-être cela viendrait avec le temps. Cette pensée la fit sourire. Après tout, pourquoi en serait-il autrement ? Chaque Grande Nation fonctionnait de la même façon – à quelques détails près -, alors … C’était déjà tout vu ? Pas forcément. Quelque part, Eden était envieuse. Elle-même souhaitait faire le tour de la carte, des villages et des Grandes Nations pour apprendre de ses voyages, de ses rencontres. Et elle reprendrait la route vers ce monde si grand et lointain au lever du soleil … Mais pour cette soirée, la demoiselle prenait une petite pause. C’est avec un certain plaisir qu’elle conversait avec Yusuke, et même partager un bol de ramen en sa compagnie. Certes, elle aimait la solitude mais par moment, être accompagnée n’était pas désagréable. Le plat devant elle, elle lâcha un « Merci » presque machinal. Un léger nuage de fumée s’élevait au-dessus du bouillon, laissant s’échapper la douce senteur des ramen. Eden distinguait l’odeur de la viande dans ce bouillon et cela fut suffisant pour faire grogner son ventre, lui rappelant qu’il était affamé et que ce plat serait le bienvenu. Sans trop de cérémonie, le Blondinet avait déjà entamé ses nouilles. La Kaguya préférait s’attaquer à un morceau de bœuf, et pendant le court silence de la dégustation, elle venait couler son narutomaki avec ses baguettes, tout en pensant : meurs salaud ! Fin de parasitage puéril … Merci d’avoir suivi cette bêtise. Episode deux !

Yusuke trouvait injuste qu’il ait à parler sur sa vie, tandis qu’elle restait muette sur le sujet. Ainsi, il l’interrogeait, mais pas sur ce qu’elle avait fait, mais ce qu’elle comptait faire à l’avenir. Il n’était pas aisé de répondre à cette question. L’avenir était capricieux et notre route changeait en fonction des épreuves, des obstacles, mais aussi des rencontres et des objectifs communs. Peut-être finirait-elle dans un groupe, ou plutôt une organisation, à suivre le chemin que la ‘communauté’ aurait choisie. Hmmm … Non. Eden était aussi indépendante que têtue, elle ne suivait pas les foules, pas sans bonne raison en tout cas. Elle aimait l’idée de choisir sa propre voie, quitte à se retrouver seule. C’était un pari plutôt risqué mais ce qui devra arriver, arrivera. Son morceau de bœuf englouti et l’ornement de son bol à la surface, Eden croisa le regard du Blondinet. « Hmm …. Qui sait. J’aimerai beaucoup pouvoir traverser le monde comme vous-même autrefois. Il y a beaucoup de chose qui me reste à apprendre, notamment sur la ‘voie’ du ninja, ou bien le genre de personne que je veux être … » Mince, pourquoi dévoilait-elle cela ? C’est lui qui était partit sur : La façon d’être un homme bon et honnête. Danger ! Danger ! Elle enchaine. « Mais pour l’instant, il me faut retrouver mon clan. » Cette tâche était déjà bien compliquée ! Les Kaguya avaient fui Mizu et était maintenant dispersés au quatre coin du monde, du moins c’est ainsi qu’elle voyait les choses. Pendant un court instant, elle regardait son bouillon, observant son mince reflet dans l’eau, elle regardait l’emblème sur son front … Puis pour flouter cette image, elle agita les baguettes et attrapa des nouilles. « Quand cela sera fait … Je retournerai à Mizu, avec eux s’ils le souhaitent. »

Et une fois à Mizu ? Surement rependraient-ils ce qui leur revenait de droit ? Le droit à la gouvernance. D’ailleurs à ce propos … Yusuke pourrait peut-être lui être utile, lui apprendre des choses. Il avait beaucoup voyagé, il avait rencontré beaucoup de personnes. Actuellement, elle ne voyait que lui pour répondre à quelques questions. Ou plutôt à une seule. Celle-ci « Dites-moi Yusuke-san … Avez-vous rencontré Tenzo Kaguya durant vos voyages ? »
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Message(#) Sujet: Re: On ne choisit pas sa route [PV Eden] On ne choisit pas sa route [PV Eden] EmptyJeu 25 Déc 2014 - 22:33

Eden semblait s’ouvrir de plus en plus à moi. Elle avait l’air plus à son aise alors qu’elle dégustait son ramen. Elle avait d’ailleurs une curieuse façon de manger. Comme si chaque aliment qui passait entre ses baguettes se devaient de mourir ébouillanté avant d’avoir le privilège de pouvoir pénétrer dans son palais. J’eus d’abord un léger sourire lorsque je la vis se battre avec son morceau de viande mais je me ravisais vite, pensant qu’une telle expression pourrait faire prendre peur à la jeune fille. Je ne souriais plus donc et arborais des lèvres neutres, des lèvres qui se nourrissent, purement et simplement. Mais mes yeux ne quittaient presque pas la jeune fille des yeux. Maintenant que je m’étais un peu plus rapproché, il était peut-être temps de me montrer plus concerné. Après tout, les rencontres se font de cette manière. D’abord on ne se soucie pas, on ne pense pas au futur. Mais la rencontre devient connaissance et elle évolue comme un petit organisme ayant son propre mode de vie. Néanmoins une relation dépend des choix des acteurs et de l’implication de ces derniers. Rien de moins et rien de plus. Au final, une relation, c’est banalement simple.

Je demeurais donc attentif aux maux que m’exprimait la jeune fille. Elle avait des rêves, des aspirations. Elle voulait découvrir le monde, se découvrir. Elle avait beau être plus vieille que moi, elle me ressemblait étrangement. Il n’y a pas si longtemps que ça, moi-même j’arpentais les rues de cet univers malsain pour me découvrir. Malheureusement, je n’ai pas vraiment trouvé ce à quoi je m’attendais. En effet, au lieu de retrouver un moi que je croyais confiné, j’ai déniché un monstre qui peu à peu a prit possession de mes moyens. Je suis devenu marionnette de ma propre haine et c’est certainement cela qui m’a mené sur la voie du crime. Je ne voulais pas le dire à Eden, je ne voulais pas lui faire peur. Elle qui avait presque l’air heureuse de me narrer ses aspirations, je ne voulais pas lui faire regretter ses révélations. Après tout, je n’étais qu’un exemple isolé, je n’avais rien d’une vérité générale. Peut-être la jeune fille se retrouverait-elle accomplie après un voyage autour du monde. Je ne réagis donc pas à ses paroles, me contentant de faire semblant de manger. A la vérité, j’eus presque envie de laisser mon plat sur la table tant le sentiment de compréhension m’envahissait.

Bien heureusement pour moi, la jeune Eden changea de sujet de conversation. Elle s’orienta vers son clan et, de fil en aiguille, elle me demanda si j’avais connu le grand Tenzo. Apparemment, il était une sorte d’idole pour elle. Un exemple à suivre. Sur le coup je ne le réalisais pas mais Tenzo était bien un Kaguya et il régnait sur Kiri d’une main de fer. Un dirigeant aimant envers son peuple, c’est ce que Demon m’en a décrit. D’ailleurs il aurait été bien plus indiqué que moi pour en parler. Je voulus ainsi dans un premier temps rester évasif dans ma réponse mais, après réflexion, je réalisai que je devais à mon interlocutrice d’être honnête. Je pris donc une petite gorgée de sauce de ramen avant de me racler la gorge.

« J’ai vaguement vu l’homme à Kiri, je sais que mon maitre le considérait comme son frère et avait un immense respect pour lui. L’un de mes anciens compagnons ne tarissait d’ailleurs pas d’éloges à son sujet. Je fus d’ailleurs bien surpris d’apprendre que son corps, ou du moins son apparence, fut volée par les Furyous. Car il semblerait en effet que l’un de ces monstres se balade dans le monde avec le patronyme de notre ancien Mizukage. »

Sur le coup, je ne sus pas comment Eden allait réagir. Je ne voulais pas la brusquer mais elle allait apprendre cela d’une manière ou d’une autre. Pour ma part, j’aurais voulu l’aider mais je ne le pouvais pas. Je n’étais pas assez proche d’elle ni assez suicidaire pour me lancer dans la psychologie féminine des jeunes femmes. Alors je demeurais encré dans mon propre monde, ne désirant plus m’aventurer dans le sien. Je croisai à nouveau son regard avant de me vouloir réorienter le sujet de conversation sur les Kaguyas.

« Pour ce qui est de votre clan, l’un de mes compagnons actuel a pour projet de rencontrer ceux ayant toujours leurs foyers à Mizu no Kuni. Il est d’ailleurs confiant sur le fait que ceux-ci n’ont rien perdu de leur caractère sublime et belliqueux. Peut-être vous intéressera-t-il de le rencontrer. Il s’appel Goren et répond au surnom de Golem de pierre. »
Je dis la dernière phrase sur un ton presque amusé. Parler de mon meilleur ami de la sorte, je me sentais presque comme un prospecteur qui faisait de la pub pour l’un des bars de la ville. Néanmoins Goren n’avait rien d’un bar et si une jeune fille comme Eden allait le voir avec la ferme intension de le faire parler sur les membres de la famille Kaguya, il aurait tendance à la tuer. Sur cette pensée amusante, je rajoutai donc à l’attention de la jeune Eden :

« Si vous tombez sur lui, dites que Yusuke vous envoie, cela vous empêchera quelques désagréments. Maintenant, de quoi désirez vous conversez ? Nous arrivons à court de sujet.»

Je lui offris cette porte de sorti. Elle aurait peut-être envie de se reposer mais dans le doute, je préférais lui laisser le choix. Au final ce n’était pas comme si cette conversation était si lourde à porter. Elle pouvait aller se coucher comme rester là avec moi toute la nuit. Je nous trouverai bien dans cette taverne de quoi tenir la nuit, pensais-je.
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Message(#) Sujet: Re: On ne choisit pas sa route [PV Eden] On ne choisit pas sa route [PV Eden] EmptyVen 26 Déc 2014 - 14:00


Une véritable guerre était en train de se jouer dans le bol de nouilles ! Les baguettes s’enroulaient autour des pattes, mais voilà qu’elles serpentaient à travers les couverts de bois, s’échappant de sa mince prise, criant à la liberté et la survie. Elles voulaient vivre et lutter pour voir leur misérable existence de patte durer encore un peu … Chaque serpentin jaunâtre souhaitait rejoindre le royaume du Lustucru. Mais il n’y aurait que l’estomac d’une femme affamée, ou la poubelle. Mais voilà qu’un morceau de légume apparait pour coincer les fuyards et PAF ! Coincés ! Et bientôt mangés ! Sauf qu’au moment où Eden sortit le bataillon de l’eau, l’information tomba. Son bras se fige et tous les prisonniers de guerre retournent faire un plouf dans le bouillon … Le remous fut tel qu’une partie de la ‘soupe’ termina sur la table. Evasion réussi, bravo les gars ! Eden soupira et leva les yeux vers son interlocuteur … Bien sûr, tout la bataille avait été dans son esprit. L’honneur était sauf ! Seul un « oups » se fit entendre alors qu’elle fouilla dans sa poche pour trouver des mouchoirs, épongeant sa bêtise. Petit nettoyage oblige, la Kaguya écoutait malgré tout ce qu’il avait à lui apprendre.

C’est avec clairvoyance qu’Eden avait observée Yusuke. Comme elle l’avait supposée, cet homme était une mine dont chaque information était une pierre précieuse, un morceau d’or. Maintenant, la Kaguya en savait un peu plus sur Tenzo. Mais aussi auprès de qui elle pourrait quérir d’avantages d’informations. Cependant, le Blondinet lui apprit une chose des plus essentielles – et des moins appréciables ! Le Kage Kaguya n’était qu’à demi dans la tombe. Encore une fois, la brune quitta son bazar des yeux pour considérer le samouraï. Il n’avait pas l’air de plaisanter, il ne valait mieux pas de toute façon. En guise de réaction, Eden fit la moue et abandonna son nettoyage pour s’enfoncer dans sa chaise, ses bras se croisaient sous sa poitrine, semblant réfléchir. La jeune femme n’était même pas surprise au final, si ce n’est qu’elle était juste déçue. Mais elle s’interrogeait. Était-ce une bonne idée que de vouloir en apprendre plus sur lui ? Il avait été un modèle pour les Kaguya, il avait été le seul manieur d’os à posséder le pouvoir. Mais quel homme était-il vraiment ? Ces proches le qualifieraient de bon, ses ennemis de salaud, jamais elle ne trouverait d’avis juste et impartial, sans ombrage ni mensonge. La voilà bien avancée en tout cas.

En guise de conclusion, Yusuke lui fit part d’une chose intéressante. L’un de ses compagnons, Goren était son nom, avait pour projet de rencontrer les Kaguya, pensant trouver des combattants toujours aussi fiers, hargneux et belliqueux. Que comptait-il faire d’eux ? Une pseudo-armée d’élite pour reprendre Mizu ? Cela la fit sourire, le plan lui plaisait en vérité. Et ce même plan traçait son itinéraire. Bien qu’elle ait déjà pour idée de retourner à Mizu, Eden était maintenant sûre de trouver ce qu’elle cherchait, en fouillant un peu certes. Mais un homme se faisait appeler : le Golem de pierre, ne devait pas être dur à trouver ! Elle l’imaginait déjà colossal et intimidant, avec un hachoir dans le dos, l’air renfrogné et peut-être aigri. Le pauvre … Cette description la fit sourire, et se justifiait presque quand le Blondinet ajouta : ‘dites que Yusuke vous envoie, cela vous empêchera quelques désagréments.’ Elle eut envie de rire sur le coup. Quant à la suite : ‘Maintenant, de quoi désirez vous conversez ? Nous arrivons à court de sujet’. Ehmm … Ca se demande vraiment ce genre de chose ? Eden se retrouvait complètement décontenancé par cette question. Mais …. Mais on ne dit jamais ça ! Pas de cette façon en tout cas ! Maintenant, la jeune femme perdait ses moyens, elle aurait pu se liquéfier sur place tant elle était gênée. Aussitôt, elle toussote et reprend la bataille de ses nouilles, ajoutant. « Faut pas dire les choses ainsi, ça me fait perdre mes moyens, et puis maintenant je suis perdue. Vous vous ennuyez ? Vous voulez peut-être aller vous coucher ? Ha non, ne partez pas maintenant. Enfin … Si vous pouvez, mais pas avoir de m’avoir répondu ! Ou alors vous pourriez ne pas avoir envie de répondre et prendre la fuite … Je peux toujours pour attacher à la chaise si cela est nécessaire. Mais ce serait mal venu et vous pourriez m’attaquer comme ces ivrognes … » Elle pensait ? Non non, pas du tout. Enfin si un peu. Mince, le pauvre, il devait subir l’imagination étrange de la Kaguya. Car en plus de penser à une chose, elle imaginait déjà la conséquence, et la conséquence de la conséquence, jusqu’à épuisement de son quota imaginatif. Aie … Eden le fixait alors, tout en battant des paupières plusieurs fois, hébétée par cette scène qu’elle venait de jouer. Peut-être n’avait-il rien entendu ?... Tu parles. L’Errante toussota pour reprendre un peu de contenance et demanda enfin. « Euh …. Quels sont vos crimes pour être l’ennemi public numéro un des Grandes Nations ?... »

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Message(#) Sujet: Re: On ne choisit pas sa route [PV Eden] On ne choisit pas sa route [PV Eden] EmptyMar 30 Déc 2014 - 17:05

J’avais fini mon bol de nouille. Désormais je fixai mon interlocutrice. Cette dernière mangeait encore mais avait elle aussi presque terminé son repas. Néanmoins, la réaction qu’elle eut à ma question fit que je fus presque aussi perdu qu’elle. En effet, ses propos étaient à la fois incohérents, farfelus et étrangement incompréhensibles. L’effet fut d’ailleurs immédiat : je souris du coin des lèvres. La pauvre fille s’était perdue dans le fil de ses pensées et je connaissais trop bien ce sentiment pour m’en offusquer. Bien au contraire, je crois que cet impair nous rapprocha sur un plan humain. Mais bien entendu, la jeune fille se ravisa immédiatement en me posant une question qui fit se changer le sujet de notre conversation. Une question à propos de ma réputation de criminel. Sur le coup, c’était comme si j’étais lassé, épuisé de devoir toujours en revenir à cela. Pourquoi étais-je un tel criminel ? Allez demandez aux nations, ce sont elles qui m’ont accolé ce titre et qui ont fait de moi un rebus. Cependant ma relation avec mon interlocutrice avait trop bien commencée pour que je me tente à la détruire en me vexant. Je pris donc la décision de satisfaire sa curiosité, qu’importe la douleur ou l’ennui que cela me procurait.

« J’ai déserté Kiri, trahi Konoha et le Shukaï. Je fais également parti d’un micro organisme dont l’un des membres s’est fait ennemi de Suna. C’est la raison pour laquelle je suis maintenant l’ennemi de cette nation et qu’elle est mon ennemi. Les détails ne sont pas importants, ils ne feraient que vous ennuyer. »

Soudain je fus pris d’un sentiment étrange. Vous connaissez surement cette impression que l’on vit les derniers instants de sa vie et que donc, il faut en profiter un maximum. Mon regard se portait vers la fenêtre donnant vers l’extérieur de l’auberge. Alors, tandis que la pluie s’abattait sur la vitre et le sol dans un orchestre majestueux, je me rendis compte de la précarité de ma situation. J’eus comme le sentiment que mes dernières heures étaient proches, qu’il fallait en profiter un maximum. Que je ne survivrai pas aussi longtemps que j’aurais bien pu l’espérer. Je ne savais pas ce qui animait cette pensée. Peut-être était-ce la marque à mon bras ou encore le sentiment constant de danger qui m’entourait. Mais la mort me guettait et sans savoir comment, je fus happé par le désir de profiter de la vie. D’en profiter un maximum, de me pervertir et de faire de dont j’avais envie. Ma première pensée fut donc naturellement orientée vers la destruction de mes ennemis mais l’instant d’après, mes yeux croisèrent ceux d’Eden. Je compris ce que je voulais. A cet instant, rien d’autre que la jeune fille. Une fille belle, bien en chaire et complètement sereine. Une fille qui s’en sortirait bien dans ce monde. Au moins pourrais-je imprimer le souvenir d’un homme différent dans le sien. Si au moins je pouvais l’approcher…

Je ne réfléchis plus et mon corps se mit à se mouvoir par lui même. Il poussa la table d’un revers de la main, faisant voler les bols vers le sol et je m’approchai de la jeune fille pour la faire se lever. Sans autres cérémonies je plongeai mon regard dans le sien alors que j’y voyais un sentiment particulier mais que je ne pus, sur le moment, identifier.

« J’ai le sentiment qu’il nous faut profiter… »

Je l’embrassai. Je l’embrassai comme je savais bien le faire, comme je l’avais appris en m’exerçant sur Yuki, en pratiquant sur les différentes femmes qui ont peuplés ma vie. Je l’embrassai avec douceur et souffrance. Par mon baiser se transmettait et mes doutes et mes peurs. Car si un jour on vous a dit que Yusuke Katano n’avait peur de rien, alors on vous a menti. Yusuke avait bien peur, et cela depuis le début de sa vie. Il avait peur de vivre, comme on a peur de mourir. Mais ce soir là, j’avais pris la décision de me laisser vivre. Me laisser vivre comme je ne l’avais encore jamais fait. Prendre le moment comme il vient et faire de la nuit un havre de passion humaine. Alors, même si tétanisé par la peur de sentir le bonheur caresser ma peau, je me mettais à douter, j’aurais une folle à mes côtés pour me relancer.

Mon baiser me sembla durer des heures. Je fermai les yeux et ne sut pas qu’elle fut la réelle réaction de mon interlocutrice. Elle avait deux option, s’en aller et me gifler comme une fille normale l’aurait fait, ou me rendre mon baiser. Alors, la furie de notre passion nous aurait emmené jusque dans l’une des chambres où nous aurions tous deux expier nos passions. Nous aurions fait du lit un champ de bataille où je me serais battu contre moi-même. Alors, chaque assaut sur le corps de la jeune fille aurait été d’une puissance inouïe, renforcé par le sentiment de combat. Ce n’aurait pas été l’amour que j’aurai fait, mais la guerre.

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Message(#) Sujet: Re: On ne choisit pas sa route [PV Eden] On ne choisit pas sa route [PV Eden] EmptyMar 30 Déc 2014 - 20:36

C’est par des concours de circonstances que Yusuke avait fini ennemi public numéro 1. Du moins, c’est ce qu’il annonçait et Eden ne doutait pas de sa parole. Que gagnerait-il à mentir ? Surtout auprès d’une femme qu’il ne connaissait pas, dont il ne cherchait peut être pas la sympathie et encore moins la confiance. Mais c’était parfait, car la Kaguya ne cherchait pas non plus à se faire des amis. Juste à passer un moment tranquille, se reposer et retourner à ses affaires le lendemain, sans trop se poser de questions, ni regarder vers l’arrière. Et quant au passé du Blondinet, elle n’en demanderait pas d’avantage. Aussi méchant que cela soit, sa vie ne l’intéressait pas. Il était juste … Un passe-temps du soir, une compagnie agréable. Et puis c’était lui qui était venu jusqu’à elle, Eden n’avait rien demandé. D’ailleurs, pourquoi ne pas l’avoir envoyé sur les roses ? Qui sait … Surement sa curiosité, encore et toujours en train de titiller ses principes. Et quand bien même elle voulait en savoir plus, Yusuke ne lui aurait pas répondu. Lui-même disait les détails superflus et ennuyeux, comme quoi … Ils se comprenaient un minimum. La réponse d’Eden fut plutôt expéditive … Elle se contenta d’un haussement d’épaule, synonyme de : Tant pis. Puis, elle termina son bol en quelques coups de baguettes. Maintenant en équilibre sur la vaisselle, elles n’attendaient plus qu’à être lavées.

Le silence s’installait progressivement. Seuls les clapotis de la pluie sur les carreaux se faisaient entendre. Ce son était si nostalgique pour la Kaguya. La pluie était si caractéristique de Kiri, de ses souvenirs. Pendant un court instant, la Brunette observait son interlocuteur, il restait muet, le visage tournait vers la vitre, dans la vague, probablement dans ses pensées. Ce qui poussait Eden à en faire de même. Sauf que sa mémoire ne l’embarqua pas si loin que ça. Dans les méandres de ses souvenirs, elle n’allait pas chercher son passé à Kiri, mais une rencontre datant que quelques semaines, tout au plus. Cette fameuse nuit, elle avait rencontré un déserteur. Cet homme maniait l’encre et avait tout bonnement posé sa marque sur la demoiselle. Un tatouage pour être plus précise. Tel un animal, la Kaguya avait été marqué comme : Disciple du renard. Ce type était son Maitre … Rien que d’y repenser, Eden sentait la colère la posséder de nouveau. Et machinalement, ses doigts redessinaient le tatouage sous la table, à l’abri du regard du Blondinet. Le sceau du Shoraizen tachait son poignet droit, qu’elle s’entêtait à cacher sous sa manche. Eden avait même dû revoir sa tenue, troquant ses manches courtes, pour des manches longues s’attachant aux majeurs pour dissimuler le revers des mains. Avec ceci, aucune chance que sa manche glisse pour dévoiler l’horreur. Oui horreur. Pis ! Ce Hyô avait dit : Nous nous reverrons d’ici peu. Beurk …

La Brunette fut alors violemment arrachée à ses songes. Un bruit de fracas l’a fit même sursauter, l’obligeant à lever les yeux vers la source de bruit. C’était Yusuke. Il s’était levé de sa chaise, envoyant valdinguer la table d’un coup de bras – renversant bols, verres et autres bouteilles-. Très surprise, presque inquiète, par cette brutalité soudaine, Eden se leva de sa chaise d’un bond, comme si elle était prête à se défendre à la moindre attaque. Sa main était déjà sur le côté, paume tendue, prête à recevoir son radius en guise de sabres. Le Blondinet venait de réduire dangereusement la distance et ses paroles étaient confuses. Aussi, la jeune femme répéta. « Qu’il nous faut pro… » Elle n’eut le temps d’en dire d’avantage. Qu’est-ce que …. Ses yeux s’écarquillaient d’un coup alors que le Samouraï l’embrassait. Oui oui, comme ça, d’un coup, sans prévenir. Eden était totalement surprise et ses joues empourprées de gêne et … Non c’est tout ! Nameho ! Très très rares étaient les hommes à l’avoir approchés, touchés, elle ne leur laissait pas la chance pour. Mais Yusuke semblait juste prendre ce qu’il voulait, sans demander d’avis. Et ce baiser était si …. Etrange. Certes, il était tendre mais … Il rendait la Kaguya complètement confuse, si ce n’est pas plus. Pendant de longues secondes, le cerveau d’Eden était en mode bug. Le programme a cessé de fonctionner. Relancer ? Faire un rapport de bug ? Enfin, elle reprit ses esprits. Mais elle était prise par une drôle de … Sensation, de la peur peut-être. Elle ne voulait pas le vexer. Pourtant …

Sa main droite se faufila entre son corps et celui du blondinet, se posant contre son torse. Sous ses doigts, elle pouvait sentir la forme de ses muscles, la chaleur de sa peau, maintenant elle sentait la douceur de son parfum. Tout ceci ne manqua pas de la faire rougir … Mais il fallait le faire. Sans brusquerie, elle le repoussa tout en s’éloignant un petit pas, la main toujours contre son buste. Gênée, les joues roses, le regard vaguement perdu, elle lui demanda d’une petite voix, plutôt douce mais représentant toute sa gênée. « J’peux savoir à … A quoi tu joues ? » Plus de vouvoiement, après tout …. Il l’avait forcé à mettre un pied dans la sphère de l’intime. Se rendant compte qu’elle le touchait toujours, Eden rappelait très vite sa main à elle, prêt de sa poitrine. Son cœur battait maintenant contre elle, l’obligeant à regarder en face sa presque panique. Mais … Elle se sentait si vivante à ce moment …
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Message(#) Sujet: Re: On ne choisit pas sa route [PV Eden] On ne choisit pas sa route [PV Eden] EmptyMer 31 Déc 2014 - 0:04

L’espace d’un instant, je ne fus plus moi. Je n’étais plus, ni Yusuke, ni Katano, ni le monstre qui avait élu domicile dans mes entrailles. Un pauvre diable à l’extérieur de son propre corps. Incapable de penser, incapable de s’arrêter. Mes pulsions m’avaient poussé vers la pauvre Eden qui avait dû prendre tout son courage pour me repousser de la manière des plus que respectable. Si encore elle en était restée là. Sa main chaleureuse sur mon torse, l’expression désolée et interloquée sur son visage. Tout cela me fit déjà mal, je ne savais pas pourquoi. Car au fond, derrière le meurtrier, le tueur, le traitre et le voleur, il y avait bien un homme, un petit garçon. Il était là, côtoyant chaque jour le monstre et son infâme haine. Il arrivait parfois que l’un ou l’autre remonte à la surface. Mais ce jour là, dans l’auberge, ce fut une toute autre personne qui s’exprima. C’était un mélange de mes peurs, un mélange de mes doutes. Un mélange de cet atroce sentiment de mort qui pèse sur moi ces derniers temps. Mon acte était tout sauf habituel et la réaction d’Eden complètement normale étant donnée la situation, néanmoins la phrase qu’elle prononça me toucha comme un glaive s’enfonçant dans ma chaire. Le tutoiement à lui tout seul avait marqué une rupture mais le verbe jouer m’acheva. Je ne jouai pas, je guerroyais avec la vie. Je me battais, cela n’avait rien d’un jeu ! J’aurais voulu l’exprimer, lui faire comprendre tout ça. Mais au final, rien ne sorti de ma bouche pendant de longues secondes. Longues secondes pendant lesquels je demeurais immobile, les yeux fixes, plongeant délibérément dans le regard de la pauvre fille que je venais d’agresser. Je recherchais des réponses dans ses pupilles mais n’y trouvais que plus de questions.

« Je n’ai pas de réponse. Je regardai la pluie tomber, j’ai eu envie de t’embrasser, alors je l’ai fait. Ma vie est trop sur la sellette pour que je me fatigue à avoir de secondes pensées. »

J’avais sorti cette phrase des plus profonds vestiges de vanité de mon âme. Yusuke n’était pas faible, il ne connaissait pas la peur. C’est ce qu’on vous dira et ils auront encore tort. Aucun homme ne peut ignorer la peur. Celle-ci est omniprésente dès votre premier souffle de vie. Mais elle se matérialise ou se manifeste de manière différente. Néanmoins le sujet de notre histoire ne se trouve pas dans la métaphysique de la peur et de ses conséquences, elle se trouve dans mes actes et mes paroles. Ainsi, toujours fixe et droit comme un pique, je relevais la tête vers la fenêtre extérieure. La pluie s’était arrêtée. Comme si la nature me mettait au défi, j’appuyai mon regard dans la direction de la fenêtre pour être sûr que pas une goutte de plus ne tombait du ciel nocturne. Je fis alors un pas en avant dans cette même direction puis m’arrêta.

« Il s’est arrêté de pleuvoir, il est probablement temps pour moi d’y retourner. Tu as mes excuses puisque ce que j’ai fait t’a déplu apparemment. »

Eden ne devait pas le savoir, mais le « y » en question avait tout un sens. Le fait de retourner au combat. Le fait de retourner à une vie sans finalité où seule la mort vous attend au tournant. Le fait de n’être rien qu’un pion sur un échiquier et qu’au final, vous ne pouvez rien y faire, qu’importe votre motivation. J’avais essayé de changer le monde, le rendre plus pure, déshabillé de ses mensonges. Je n’avais réussis qu’à me faire des ennemis et une vie plus pitoyable. Du simple genin j’étais devenu l’épéiste de Kiri. Je suis ensuite devenu un traitre à sa patrie pour finir dans les prisons de Konoha. Enfin libéré par Konoha, je suis devenu serviteur du shukaï où j’ai encore montré mon talent prononcé pour la trahison. Et j’en étais là, à appeler la mort de toute ma voix et tout mon corps.

Les pas que je fis vers la porte étaient lents. A tout moment la jeune Eden pouvait me rattraper. Elle avait encore le choix. Quelque part je crois que je faisais exprès de le lui laisser. M’en remettre à quelqu’un pour une fois, cela me changeait, me permettait de prendre une certaine distance, un certain repos. Ainsi les pas furent lents et presque au ralenti. Elle ne dû pas s’en rendre compte ou, si elle l’avait fait, elle l’aurait attribué au choc que je venais de recevoir. Toujours était il qu’elle pouvait me faucher en vol. Faire de cette nuit un éclat de vie plus joyeux. Peut-être allait-elle décider de saisir la nuit comme elle vient. Peut-être aussi allait-elle me laisser partir. Que de mystère dans la vie d’un condamné me direz vous. Mais souvenez vous que la vie d’un homme s’écrit en question, pas en réponses.
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Message(#) Sujet: Re: On ne choisit pas sa route [PV Eden] On ne choisit pas sa route [PV Eden] EmptyMer 31 Déc 2014 - 0:47


Un simple baiser eut des conséquences terribles chez Eden. Bien sûr, nul ne pouvait le voir. Elle était bouleversée … Ressentait presque les affres de cette solitude que tant de fois, elle chérissait … Pourquoi ? C’était si confus, elle ne pouvait mettre de mot sur ce qu’elle avait devant les yeux. Une sorte de néant de brumes … Un brouillard, oui c’est cela. Mais il semblait si effrayant, si dense. Elle y retrouvait elle. Les deux ex-Kirijins n’étaient pas si différents … En son sein subsistait cet homme – au visage doux -, cohabitant avec ce meurtrier, ce fugitif. Pour Eden, c’était plus ou moins semblable bien que complètement incomparable. Elle se montrait froide, inébranlable, insaisissable comme l’horizon. Sous son masque se trouvait une brume pour dissimulait son vrai elle. Une femme naïve, probablement sensible, au cœur fragile. Une ‘elle’ qu’elle préservait et gardait à l’abri des élans naturels, tel que … L’amour ou l’amitié. La colère traversait sans mal cette brume … Tout comme la rancune. Tous les sentiments d’attaches et d’envies étaient masqués sauf que … En un simple baiser, Yusuke l’avait fracturé. Chaque regard qu’il posait sur elle, chaque parole fissuraient un peu plus cette apparence de glace. Et c’était dangereux, si dangereux … Eden s’y refusait catégoriquement. Et puis pourquoi était-elle si bouleversée ? Ce n’était rien, c’était insignifiant, cet échange l’était. Il ne signifiait rien. Vraiment ? Possible … Mais elle se doutait bien que pour le Blondinet ce n’était qu’un bisou comme il aurait pu offrir à bons nombres de femmes. Les longues secondes ne furent que questions, un enchevêtrement d’interrogation. Mais la réponse qu’il offrit à la Kaguya ne fit pas à son gout. Il expliquait la raison de son débordement par : Ma vie est toujours en danger, je profite comme je peux. Oui, elle le prit ainsi, cette tournure s’y prêtait du moins. Et la Brunette s’en retrouvait blessée.

Puis, il prit la fuite, tout bonnement. Justifiant cela par : Je dois y retourner. Nah nah. Tu n’iras nulle part ! Pensa-t-elle très fort. Quand bien même il s’excusait, le mal était fait. Eden avait la fâcheuse impression d’en faire une histoire personnelle. Bordel … Ce Samouraï n’eut besoin que d’un minuscule échange pour l’atteindre. Ainsi quand il tourna les talons, direction la porte, Eden haussa les sourcils. Il partait vraiment ? Après avoir semé la zizanie chez elle, dans son esprit, dans son cœur – car il était question de cela-. Lâche, pensa la jeune femme tandis que ses sourcils se fronçaient, elle était fâchée. C’était fascinant de compter tout ce qu’elle avait ressenti en si peu de temps, mais aussi la variété d’émotions. De la stupeur pour commencer, puis vint la panique, le trouble, le néant mêlé à une sensation agréable. Puis le bouleversement, le trouble – oui encore – et enfin la colère et la contrariété. Quiconque pense qu’Eden est insensible se met le doigt dans l’œil jusqu’au coude.

Quoiqu’il en soit, la Kaguya le rattrapait en quelques pas. Sauf qu’elle ne comptait pas l’enlacer pour le retenir, ni même lui attraper doucement la main. Sa méthode fut plus … Brutale, en accord avec le caractère de cochon qu’elle cachait également. Ainsi, elle lui attrapa le bras et le tira vers elle pour le forcer à se tourner, face à elle. Bien sûr, sa prise n’était pas douloureuse, du moins pas pour un combattant tel que lui. Mais la tendresse n’y était pas, juste une femme fâchée et blessée. « Que crois-tu faire ? Tu débarques, tu te permets de venir pour me chambouler et tu comptes repartir comme une fleur ? Bon certes, c’était plutôt surprenant … Agréable aussi mais surprenant … » Mince ! Pourquoi elle avouait ça ?! Ça n’allait pas dans le sens de son sermon. Elle reprit, un peu plus irritée par sa propre bêtise. « Tu ne fuis pas la mort actuellement, il n’y a aucune menace autour de toi. Alors ouvre les yeux et cesse de te mentir à toi-même. » En réalité, Eden avait plus l’impression qu’il la fuyait elle, pour l’avoir embrassé, peut-être pour avoir osé songer à plus que cela, vouloir plus que cela, qui sait. Son regard se faisait dur, tout comme son ton ainsi que sa prise sur son bras. Mais elle se sentait mieux. Sa contrariété affichait, elle voyait sa colère s’envoler. Eden était bien plus nerveux et colérique qu’on le pensait. Progressivement, sa poigne libère le bras du Blondinet, ne laissant plus que la chaleur de son empreinte sur sa peau. Un soupir appuyé se fait attendre alors qu’elle se détournait à demi de lui, se trouvant ridicule de réagir aussi vivement. Et puis crotte, pourquoi fallait-il qu’il l’embrasse hein ? La était tout son trouble. Car pour elle, ce n’était pas rien …


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Message(#) Sujet: Re: On ne choisit pas sa route [PV Eden] On ne choisit pas sa route [PV Eden] EmptyMer 31 Déc 2014 - 9:36

Un jour un sage m’a dit qu’il était plus productif de marcher lentement jusque dans l’œil d’un cyclone que de courir en essayant de s’échapper. Je n’avais alors sur le moment, ni compris à quel point il avait raison ni à quel point sa citation se rapprochait de ma vie actuelle. Car mon existence n’était qu’une fuite sans fin. Sur les doigts d’une main on pouvait compter les fois où j’avais choisi de me dresser tel un homme majestueux en face de la tempête que m’imposait la vie. Je n’étais au final pas un grand homme. Un grand criminel, un énorme poltron, peut-être, mais pas un grand homme. Cette prise de conscience me fit m’arrêter au moment même où Eden me prit le bras. Sa poigne était violente, presque maladroite. Je pouvais sentir la colère passer de ses doigts à ma peau. Lorsque je lui fis face, je vis dans ses yeux toute la perturbation que j’avais installée en elle. Elle sentait la colère et la rancune. La jeune fille qui ne montrait jusque là que peu d’émotion s’était métamorphosée en geyser de sensation. Une fine fleur qui avait éclos à la lumière d’un conflit stupide et imprévu. Je ne pus refrogner une pensée poétique à cet instant. L’enfant au fond de moi le voulait. J’aurais pu l’exprimer de vive voix mais cela n’aurait fait que rajouter de l’ambiguïté à une situation déjà suffisamment cocasse. J’écoutai donc Eden qui se plaignit de moi qui chamboula sa nuit. Néanmoins dans ses phrases à demi écorchées je retrouvais ses véritables pensées. Le fait que ce moment d’intimité était plus agréable pour elle qu’elle ne le laissait croire. Les phrases suivantes furent autrement plus violentes, m’attaquant dans mon mode de vie. Sur le moment d’ailleurs j’aurai voulu l’étriper, la prendre par les épaules et lui crier que j’étais toujours en danger. Que je ne pouvais dormir que d’un seul œil car les sbires des villages cherchaient au moins une fois par semaine à m’ôter la vie dans mon sommeil. Que j’étais la conséquence d’un maitre qui meurt, d’un frère qui trahit et d’une femme qui veut ma mort. Je n’étais pas le plus simple des hommes et j’étais loin d’être le plus heureux.

Mais je me ravisai. Comme le disait le sage, rien ne sert de courir, rien ne sert de s’embourber dans de pâles justifications. L’air est pur pour ceux qui peuvent voir loin et je percevais un conflit interminable si je m’engageais dans cette voie. Je décidai donc de la jouer à la manière plus douce, moins conflictuelle. Peut-être alors aurais-je avancé un peu dans ma quête de tranquillité. Je pris la voix calme et posée des hommes qui en savent toujours plus et me mis à communiquer avec Eden sur ce que je pensais être une meilleure base de discussion.

« Il y a peut-être du vrai dans ce que tu dis. Mais il y a aussi du faux. Je suis toujours en danger. Depuis le moment où j’ai décidé de sauver ce monde de l’hypocrisie générale, je suis devenu la cible de tous. »

J’aurai voulu continuer, lui dire que le jeu n’en valait pas la chandelle. Qu’il valait mieux se laisser vivre, qu’il valait mieux ne pas se soucier des affaires du monde. Que la vérité se cachait bien souvent derrière des centaines de strates de mensonges. Mais une autre question me passa par l’esprit. Elle avait cherché à m’arrêter en me traitant presque de lâche pour tenter de fuir. Je plongeai mon regard dans le sien qui se déroba à mon assaut. Elle tourna la tête sur le côté et je ne pus alors voir que ses joues rosées par la timidité. Je pris une tout autre voix. Moins assurée, plus hésitante sur la fin des mots.

« Nous voilà revenu à la case départ où nous ne savons plus quoi faire. Et pourtant je partais et tu m’as rattrapé. Mais je ne ferais plus de pas en avant. Si tu veux que je reste, qu’importe ce que tu prévois que nous fassions, je te suggère d’agir maintenant. Les joies dans la vie d’un ninja sont rares, il faut savoir en profiter, tout comme il faut savoir lâcher prise parfois… »

A la vérité, j’avais envie qu’elle me dise de rester, même si cela aurait été pour discuter. Nous aurions passé la nuit à parler de l’un et de l’autre, à nous narrer nos histoires. Mais quelque chose me disais que cela ne se passerait encore une fois pas comme je l’aurai prévu. Un sentiment étrange me prévenant que mon monde n’a jamais été comme je l’espérai. Et comme un benêt je pensais cela vrai. Alors mon regard passa d’Eden jusqu’au sol et pendant de longues secondes, j’essayai en vain de faire se mouvoir ma jambe. Celle-ci résistait à mes assauts pour la faire se mouvoir, certainement grâce aux contre attaques de mon cœur sur mon esprit. Mais la défense impénétrable allait lâcher et j’aurais finalement quitté cette auberge avant que la lune ne s’éteigne sous les nuages qui s’approchaient dangereusement de sa personne. Le tout était de savoir ce qui allait se passer pour en connaître les conséquences.

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Message(#) Sujet: Re: On ne choisit pas sa route [PV Eden] On ne choisit pas sa route [PV Eden] EmptyMer 31 Déc 2014 - 14:29


En son for-intérieur, la jeune femme se maudissait d’avoir été si sensible et loquace. C’était si risible et ridicule. Un tel débordement ne lui ressemblait pas. Ou du moins plus … Les années l’avaient rendue ainsi, froide et distance. Mais depuis quelques temps, elle avait la colère facile. Tout du moins elle était sorti de ses gonds trop de fois pour pouvoir les compter. En vérité, il n’y avait que ces deux hommes pour la faire réagir aussi vivement … Lui pour commencer. Sauf qu’elle n’avait pas envie de le frapper, peut-être pensait-elle que seul l’impact de ses mots serait suffisant pour le … Raisonner ? Ou juste l’aider à aller mieux. Puis il y avait Matawa qu’elle avait frappé, giflée même, mais des coups qui lui avaient rendu telle une leçon. Pff … Au final, elle se sentait bête. Pourquoi l’avoir retenu ? Elle aurait tout simplement du l’ignorer et le laisser franchir la porte, ainsi la Brunette serait retourné à ses occupations, puis à son lit. Mais … Non ! Il fallait qu’autre chose s’en mêle Ce même autre chose qu’elle tenait à l’abri depuis si longtemps et qui, maintenant, était presque à nu. Maintenant gênée, la jeune femme ne le regardait plus, fuyant presque son regard. A vrai dire, cette situation l’effrayait, la demoiselle n’avait jamais connu pareil chose … La nouveauté et l’inconnu faisaient peurs, c’était bien connu et la Kaguya en faisait le frais, un peu durement d’ailleurs selon son pauvre cœur qui aurai pu jaillir de sa poitrine tant il battait fort.

Quand le Blondinet répliqua, Eden eut un sourire amusé. Et sa première pensée fut : Il n’exagère pas un peu ? Elle ne doutait pas qu’il ait sauvé le monde non, en même temps elle s’en fichait pas mal. Elle doutait plutôt du : Le monde est mon ennemi. Ainsi, il pensait que chaque humain sur cette maudite terre avait de la haine pour lui, voulait lui arracher les yeux ? Elle eut un rire amusée avant de répondre, plutôt espiègle. « Tu te trompes. Tu n’aies pas la mienne de cible. » Tout cela pour lui dire : Non, tu n’es pas la cible de tous, la preuve. En plus de dire la vérité, elle cherchait aussi à lui remonter un peu le moral. « Tous n’est pas tout le monde … » Rajouta-t-elle, pour bien appuyer son erreur de jugement. Bon évidemment … Il y avait toujours ces ivrognes qui avaient voulu sa peau. Il y avait toujours des petits malins dans leur genre, mais c’était une minorité. Chagrinée par cette situation, la jeune femme fit quelques pas en se frottant l’arrière de la nuque. Elle réfléchissait à une issue, à des mots qui seraient susceptible de lui faire du bien. Quand elle posa de nouveau le regard sur lui. Ce fut la surprise. Il n’était en rien l’homme confiant qu’il avait été à son entrée, presque frimeur. Non, il semblait plus … Indécis, voir même humain. Et c’était agréable à constater. Même l’ennemi numéro un pouvait douter et avoir peur, s’en était presque touchant. Ainsi si elle voulait le retenir, c’était maintenant ou jamais. Car la vie était trop courte pour la laisser filer de la sorte. Lâcher prise hein …. Se laisser aller, ne plus se soucier de rien … Eden se savait incapable de faire cela. Elle était trop préoccupée par le lendemain, anxieuse à l’approche de l’avenir qu’elle ne pouvait dire stop.

Après une longue inspiration pour se donner du ‘courage’. Tendant alors le bras vers le jeune homme, Eden allait poser la main sur lui, joue ou épaule, la trajectoire était encore indécise. Mais sa main se figeait dans le vide, à quelques centimètres de sa peau. Un bruit venait de résonner à l’arrière. Son bras retomba à ses côtés tandis qu’elle se tourna. Le tavernier reprenait ses esprits. L’homme attrapa le comptoir pour se hisser vers l’avant. Il tituba un instant, encore embrouillé par son évanouissement. La Kaguya grinça quelque peu des dents. D’un pas plutôt assuré, elle traversa la pièce pour rejoindre le comptoir. Sans ménagement, la Brunette attrapa le tavernier par le col pour l’attirer vers elle, presque couché sur le bar, puis elle lui envoya un coup de poing suffisamment fort pour l’assommer de nouveau. Elle secoua un instant la main comme pour chasser une douleur et affirma. « Il y aura bien assez de problèmes avec les ivrognes, pas besoin qu’il rajoute son grain de sel … » Elle lui offrait une sorte de couverture ? Et de soucis en moins ? Qui sait. Sa main libera le col du tavernier qui glissa lamentablement de son comptoir pour s’écraser par terre, de l’autre côté. Tout en tournant de nouveau vers le Serviteur, la jeune femme se frotta les cheveux, dégageant un instant la mèche de son visage pour le dévoiler dans son intégralité. « Je ne comprends pas pourquoi, mais j’ai envie de t’aider. Alors pour ce soir, cesse ta course contre le monde et souffle. Et si les ivrognes rameutent du renfort, je t’aiderai à t’échapper. Ça te va ? » Proposa-t-elle en le désignant de la main. Elle lui proposait donc de rester pour ce soir … C’était plutôt ambiguë comme invitation. Mais tout n’était qu’ambiguïté depuis ce baiser …

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Message(#) Sujet: Re: On ne choisit pas sa route [PV Eden] On ne choisit pas sa route [PV Eden] EmptyJeu 1 Jan 2015 - 21:51

La main d’Eden se dirigea vers mon visage. Elle avait avoué ne pas faire partie des prédateurs qui en voulaient à ma vie. Elle avait tenté de me rassurer. Maintenant sa main dans le peu d’air qui nous séparait pourrait décider de la suite de notre rencontre. Mais le destin est parfois traitre. Il n’aime pas laisser les choses suivre leur cours. Il aime mettre son grain de sel et c’est ainsi que le tavernier commença à se réveiller. La main d’Eden cessa sa course vers ma personne. Le bruit qu’avait fait l’inconnu en sortant de sa torpeur avait cassé la magie du moment et il était maintenant temps de se débarrasser de ce fauteur de trouble. J’eus d’abord le reflexe de poser ma main sur le manche de mon arme lorsque je le vis remuer. Cependant Eden fut plus rapide et plus vive que moi. Elle marcha d’un pas décidé vers le pauvre homme et l’allongea sur le comptoir avant de lui asséner un coup de poing fracassant sur le visage. Le pauvre diable rejoignit ainsi aussi vite le pays des rêves qu’il l’avait quitté. Je fus agréablement surpris de voir que la jeune fille savait aussi faire usage de violence lorsque cela était nécessaire. Son action me remit en confiance. Un sourire s’imprima sur mon visage et fit disparaître l’horrible expression de tristesse qui y avait élu domicile. Mais alors qu’Eden se rapprocha de nouveau, je m’écartai à mon tour, me dirigeant vers le bar. Je ne ratai cependant pas la manière gracieuse qu’elle avait de remettre ses cheveux en ordre. Un mouvement qui avait eu le dont de m’aguicher d’une manière ensorcelante. Je compris alors que j’étais définitivement sorti de mon moment de détresse. Un court moment donc qui était bel et bien derrière moi.

Je passai derrière le comptoir du bar et je me saisis d’un paquet de glaçon que je fis glisser dans un sachet en plastic. Je me rapprochai ensuite d’Eden pour poser le sachet sur sa main. Celle-ci ne devait pas être particulièrement blessée mais un tel coup de poing laisserait à coup sûr une égratignure de plus si on ne prenait pas le soin de la camoufler en utilisant de la glace. Je laissai le paquet sur la blessure lorsqu’elle posa sa main et je m’attelai à ramasser la table et les chaises que je remettais en ordre. Je lui fis alors signe qu’elle pouvait alors s’asseoir. Je ne le fis néanmoins pas à la manière de ces aristocrates qui invitent leur dame à prendre place. Plutôt comme un garçon timide qui essaye de se faire pardonner de s’être montrer trop humain. Je pris moi même place sur la chaise d’en face et je sortis un rouleau de ma sacoche. Je le déroulai sur la table et y apposai ma main. Apparurent alors une bouteille de gnôle avec deux verres. L’alcool n’était pas de la première fraicheur mais je m’apprêtai à expliquer mon choix à la jeune fille qui devait sans doute me regarder d’un curieux œil.

« Voici la bouteille que mon maitre m’a offert pour mon seul anniversaire passé en sa compagnie. Il y a dessus l’emblème de son clan. Il est mort quelques temps après et c’est justement à ce moment que j’ai choisi ce mode de vie. »

Je me dévoilai. Parce qu’il fallait bien le faire et parce que me confesser m’apportai un certain réconfort. Et puis j’avais aussi le droit à un peu de repos. Eden me proposait cela : m’offrir un moment de répit. Un moment pendant lequel je pourrai souffler un peu et me sentir homme à nouveau. Ne plus être qu’un simple outil pour la création d’un nouveau monde.

« Il est mort en protégeant le village de Kiri. Néanmoins ses dernières paroles furent le pilier de ma nouvelle doctrine. Je quittai le village fou de rage, abandonnant mon frère d’arme le plus cher et ma fiancée. »

Une petite pensée me traversa l’esprit. Un souvenir de Demon et de Yuki. Ces deux individus avaient beaucoup comptés pour moi mais je m’en étais débarrassé comme on se désolidarise d’une entreprise que l’on ne cautionne pas. J’avais peut-être mal agis mais je n’en éprouvais pas le moindre remord.

« J’ai alors rejoins Goren, fais du tort à Konoha, finis en prison pour un bon moment. J’ai rencontré des âmes pures dans les villages et ai intégré le Shukaî, pensant que je pourrais peut-être changer le système de l’intérieur. Voyant que je m’étais trompé, je m’échappai de nouveau. »

A mesure que je parlai et narrais ma vie, je finissais un peu plus de la bouteille de gnôle entre moi et Eden. Je n’avais pas pour but de la terminer ce jour-là mais j’en consommai assez pour me permettre de ressentir ce doux sentiment de tristesse qui accompagne si souvent l’introspection.

« J’ai rencontré un nombre incalculable de personne au cours de mes voyages. Chacun m’a donné son avis sur le monde et j’ai bien pu voir que personne ne partage le même. J’ai également réalisé que certaines personnes sont le bien incarné quand d’autres sont des fils du démon. Malheureusement, alors que je faisais la connaissance de tout ce monde, je me rendis peu à peu compte que j’abritai moi-même une sorte de monstre. Un moi étrange et enfouie qui remonte de temps à autre à la surface. Il est mon côté obscur, bien plus obscur que le criminel que le monde croit connaître. »

Je finis ma phrase par une descente bien forte. Je posai alors mes deux mains sur la table et plongeai mon regard dans celui d’Eden. Pourrait-elle comprendre l’histoire d’un homme qui a perdu beaucoup de monde, qui a tout sacrifié dans le but de trouver un sens à la mort de celui qui avait été comme un homme pour lui ? C’était incertain, comme le jour et la nuit et comme tous mes lendemains.
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Message(#) Sujet: Re: On ne choisit pas sa route [PV Eden] On ne choisit pas sa route [PV Eden] EmptyJeu 1 Jan 2015 - 23:56


Une étrange frustration prenait possession de la jeune femme. Plus étrange encore, elle ne saurait dire pourquoi elle l’était. Parce que le tavernier avait tout bonnement tout gâché ? Qu’elle n’avait su finir son geste ? Ou bien parce que cette rencontre prenait une tournure des plus inattendue ? Surement un mélange de tout cela. Une chose était sure, le Blondinet ne la laissait pas froide. Il avait su la troubler, la toucher – pas forcement sur le plan physique -. Même, elle était prête à assumer sa curiosité ! Pour une fois qu’elle ne se mentait pas. En temps normal, Eden se dirait : Je le questionne car il peut m’être utile. Ce soir-là, elle se disait : Je le questionne car il m’intéresse. En tout point il était intéressant. Sauf que l’interroger plus de nécessaire était impoli. Et surement n’apprécierait-il pas qu’elle fouille dans sa vie. C’est pourquoi elle mettait sa curiosité en sourdine. A la place, la Brunette le regardait tout simplement, pour le voir s’éloigner et passer de l’autre côté du comptoir. Décidemment, c’était un véritable pillage ! Entres la bouteille de vin et les ramens … Il faudrait payer pour cela. Ou pas. Peut-être même le tenancier dormirait-il encore à son départ, ce qui ne serait pas plus mal d’ailleurs. Qu’importe … Eden le suivait du regard, l’observant alors qu’il s’armait d’une poignée de glaçons. Ces mêmes blocs opales prirent place dans un sachet alors qu’il retournait auprès de la demoiselle. Quand elle comprit ce qu’il avait en tête, elle se mit à rougir. Il s’occupait d’elle ? Elle ne rêvait pas ? Le sachet glacé fut déposé sur son poignet, chassant bien vite la douleur. Une fois de plus, cet homme se montrait gentil, attentionné. Et son geste touchait la Kaguya. Elle murmura un « Merci » plutôt gêné, avant de compresser le sachet contre sa peau. Mais cette même attention l’a poussé à se méfier de lui. Le dernier à avoir pris soin d’elle lui l’a lui avait mise à l’envers. Enfin … Une mauvaise expérience pouvait être isolée ! Eden avait encore la foi pour croire que tous les hommes n’étaient pas des porcs malveillants et malhonnêtes.

Accordant le bénéfice du doute à Yusuke, Eden entreprit de le rejoindre – une fois la table remise en place. De nouveau attablée, la jeune femme posa les bras sur le bois. Sans trop réfléchir, elle remonta sa manche pour libérer son poignet de tout tissu. La fonte de la glace rendait son vêtement humide et ce n’était pas tellement agréable. La confiance qu’elle accordait au Blondinet lui fit oublier le tatouage sur sa peau. Tant et si bien qu’elle le laissait à la vue de tous avant que le sachet froid ne regagne sa chair, camouflant l’encre tout en lui arracher un frisson. Quand elle leva le nez de son bras, Eden vit … Une bouteille d’alcool ? Comment ? Quand avait-il ?... Stupéfaite, elle ne comprit que peu après que c’était une ‘invocation’, si toutefois on peut la nommer ainsi. Cette bouteille avait été renfermée dans un parchemin. Mais elle signifiait, apparemment, beaucoup pour lui. Tout en remplissant les deux verres joints au breuvage, le Déserteur expliquait que ce nectar était un cadeau de son maitre. Sa mort avait influencée son mode de vie. Eden se faisait alors attentive. A l’écoute, elle redressa un bras pour encrer son menton au creux de sa main, laissant l’autre à plat, reposant sous un amas de glaçons. Pour ce repos accordé, Yusuke était décidé à se livrer.

Sa vie ne semblait être que synonyme de combats et de sacrifices. Il avait perdu son sensei, abandonné ses amis et sa compagne. Devant toutes ses pertes, Eden avait de la peine pour lui … Ça devait être dur. Et son récit était un rappel à l’ordre. Un rappel qui lui donnait aussi raison. Ne pas s’attacher, un principe plutôt dur à suivre. Car chaque rencontre effritait sa conviction et son envie d’être seule. D’ailleurs, CETTE rencontre en particulier mettait à mal ses valeurs. Mais ne pas s’attacher permettait de ne pas souffrir de la mort. Souvent, elle se demandait si cela valait le coup … S’accrocher aux autres, être dépendant d’eux pour au final pleurer de leur perte. Un soupir clôtura sa pensé alors qu’elle tendait l’oreille à la suite de ses aveux. Doucement, le but de Yusuke se dessinait. Il voulait changer le monde ? Le façonner à son gout peut être … C’était plutôt prétentieux de se dire qu’un seul homme pouvait tout changer. Et quand son chemin était obstrué, il prenait la fuite, abandonnant de nouveau ce qu’il avait construit pour retenter sa chance ailleurs. Du moins c’est ce qu’elle comprenait. S’il était homme à disparaitre, la Kaguya avait tout intérêt à ne pas s’attacher à lui, elle ne voulait pas prendre le risque de porter la déception de son départ, principe ou non … Ce soir-là, elle n’avait pas envie de lutter contre sa conscience. Lâcher prise avait-il dit plus tôt, elle tachait de suivre ce conseil.

Ce conseil en tête et son verre aux lèvres, elle écoutait la suite. Une suite bien plus sombre au fur et à mesure du récit. Il parlait d’une …. Entité noir qu’il possédait. Une sorte de monstre tapis dans l’obscurité. Une chose bien plus monstrueuse qu’on osait le penser. Cherchait-il à l’effrayer en lui faisant pareil aveu ? Ou bien il lâchait juste ce qu’il avait sur le cœur … Il avait connu et vu tellement de choses. Chaque expérience l’avait façonné, changé, forgé … Yusuke était un homme plutôt sombre et mystérieux, voir même intimidant. Même son expression et son regard étaient bercés par une certaine noirceur. Tandis qu’Eden était plutôt naïve et ignorante. Son regard innocent – bien que glaciale- et sa peau de neige la rendaient pure. On pouvait aisément la penser gentille, serviable. Sauf qu’elle ne l’était pas véritablement. Après un petit soupir, la Kaguya baissa les yeux vers son verre quasi-plein. « Hmm … Tout être vivant possède son ‘Passager noir’. Même le plus saint des hommes peut cacher un véritable salaud. » Affirma-t-elle, pensive. « Les épreuves nous poussent à changer, à nous adapter pour survivre. » Son air ne laissait pas de place aux doutes, elle parlait en songeant à sa propre expérience. « Je suis désolée. Tu me parles de toi sans trop de réserve. Mais ce n’est pas équitable. Mon voyage n’est pas aussi riche et mouvementé que le tien. A vrai dire il ne fait que débuter. Il y a bien une rencontre dont je pourrais te parler mais …. » Elle fit tourner le liquide dans le verre en marquant une pause, réfléchissant. « En vérité, ce fut une humiliation sans nom ». En repensant à cela, le regard d’Eden s’illumina de colère, montrant qu’elle aussi possédait bien cette part d’ombre, cachée sous la pâleur de son teint …

C’était étrange … A l’arrivée de Yusuke, la Kaguya n’était qu’une page blanche d’émotion. Mais maintenant, elle se montrait fâchée, fulminant presque. Mais énerver une femme n’était pas une bonne idée ! Grinçant un instant des dents en réprimant sa colère, elle ajouta. « Je ne te connais pas mais … J’ai envie de croire que tu n’es pas mauvais, criminel ou non. J’espère ne pas me tromper. » Sur cette dernière phrase, elle termina son verre d’une traite et plongea son regard dans le sien. L’alcool dut lui monter à la tête car elle ne put s’empêcher de le trouver … Attirant, son regard l’était. Il avait de très beaux yeux et pendant quelques secondes, elle se perdit dans son regard, presque envoutée. Après quelques secondes qui lui parurent comme des heures, elle détourna les yeux. « Ai-je le droit de croire en cela ? Ou je me méprends … » Agacée, elle se recula dans sa chaise, posant le coude sur le dossier. « C’est ridicule … La solitude doit grandement me peser pour que je vienne à m’attacher à un fantôme … » Attachée avait-elle dit ? Oups … Voilà qu’elle pensait à haute voix. Elle rougit. « Enfin attacher n’est pas le mot le plus juste … Oubli donc ça tu veux. »
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Message(#) Sujet: Re: On ne choisit pas sa route [PV Eden] On ne choisit pas sa route [PV Eden] EmptyVen 2 Jan 2015 - 11:27

Lorsque je finis mon récit, Eden porta le verre de gnôle à sa bouche. Sans doute se sentait-elle plus en confiance, plus en intimité que tout à l’heure puisque le mouvement avait quelque chose de naturel, d’automatique. Je la gardai dans le champ de mes yeux tout en singeant partiellement son action. La gnôle descendit rapidement le long de ma gorge me procurant un sentiment de chaleur agréable. Je fus alors en parfaite condition pour l’écouter essayer de me rassurer. Elle me disait que les hommes avaient tous leur part d’ombre, qu’ils avaient tous une sorte de noirceur en eux. Je ne pouvais que la rejoindre sur ce point même si j’aurais voulu préciser que tous les hommes ne laissent pas libre court à leurs démons. Elle me parla alors de son propre voyage qui ne faisait que débuter. Apparemment elle avait fait une rencontre qui l’avait chamboulé avant de me rencontrer moi. Une humiliation si je suivais ses dires. Mais ceux-ci étaient accompagnés d’une incroyable flamme dans le regard de la jeune fille. Une flamme de colère, de passion et de sentiments. Elle avait la rancune forte, la haine tendancieuse. Je reconnaissais dans ses pupilles le potentiel des monstres du soir qui basculent un jour vers la nuit et font de ce monde un horrible havre de guerre.

La phrase suivante me surpris. J’avais pris soin de rester silencieux pendant qu’Eden parlait mais je ne pus réprimer une sorte de soupir involontaire lorsque la jeune fille insinua croire que je n’étais pas mauvais. La pauvre ne savait pas qui elle avait en face d’elle mais il était vrai qu’à l’époque, je n’étais pas mauvais comme tous peuvent bien le croire. Je ne tuais ni femme innocentes ni enfants, je me contentais d’atteindre mes objectifs comme je le pouvais. Mais la jeune fille me retira de mes réflexions en buvant d’une traite son verre puis en plongeant elle-même son regard perçant dans le mien. Un instant je fus surpris, d’ordinaire c’était moi qui forçais les gens à croiser le fil de mes yeux. Mais ce soir là, ce fut différent. Un regard plus puissant, plus assuré et, il fallait bien l’admettre, un peu plus ivre. L’alcool sur nos deux personnes commençait à faire son effet et un bourdonnement agréable prenait déjà place dans ma tête. La phrase qui suivit m’obligea à répondre :

« Je suis mauvais pour certains et un saint pour d’autres. Je n’ai pas l’impression néanmoins d’appartenir à l’une de ces deux classes. »

Une teinte de prétention dans ma voix ? Non, plutôt de la honte. Je n’étais pas un homme de bien et pas un Satan ambulant. Je ne savais guère qu’elle route suivre et sans arrêt je devais m’arrêter pour me mettre à penser, à réfléchir. Qu’étais-je, que voulais-je ? Je n’avais en moi que les questions auxquelles l’une ou l’autre de ces deux routes avait les réponses. Un homme se refusant à une conception trop manichéenne des choses…

Les mots qui vinrent ensuite me donnèrent à la fois du baume au cœur et me firent un peu mal. J’étais traité de fantôme et pourtant il semblait qu’Eden s’attachait à moi de plus en plus. Un léger sourire sur le coin des lèvres, je décidai de changer de sujet comme elle me le demanda. Après tout, qui étais-je pour me dresser devant ses requêtes ? Je me saisis alors du paquet de glace et le soulevai légèrement tout en enrobant sa main dans ma paume. Je pus alors m’assurer de ce que j’avais vu dans un premier lieu. Le tatouage qu’elle avait sur le bras. Mes yeux se perdirent dans sa contemplation quelques secondes avant que je ne repose le sachet sur son bras avec douceur, de peur de n’avoir dévoilé trop longtemps le glyphe.

« Tu as croisé le chemin de Matawa ? Il n’y a que lui pour exercer ce genre d’art sur la peau des gens et pour y laisser le symbole du shozaichi et du renard. »

Je ne souriais plus. Une telle marque me faisait presque affront. C’était comme s’il s’agissait d’un numéro de série sur le collier d’une vache. Je fus pris d’un souffle de colère puissant et incommensurablement entrainant. Mes yeux brûlaient légèrement de ce feu divin pour ne pas trahir mon état mais je les relevais vers Eden, pleins de questions. Était-elle membre du Shozaichi ? Ou peut-être…

« C’est ça… l’humiliation dont tu m’as parlé. Tu as en effet des raisons de te sentir humiliée. Mais c’est peut-être une chance, cela te donne un objectif. Prendre ta revanche. En plus une marque indélébile comme celle-ci, c’est un rappel à l’ordre constant. »

J’avais mis de côté ma colère pour tenter de réconforter la pauvre Eden. Tout en lui exprimant ma manière de penser, je posai doucement la main sur son poignet à côté du sac de glaçon. Ce dernier camouflait comme il le pouvait l’horrible signature du nukenin mais ne pouvait la cacher de moi. Je voyais à travers et ressentais alors la rancune d’Eden, priant pour que cette dernière n’en tienne pas rigueur.

« C’est ridicule, la solitude doit grandement me peser pour que je puisse envisager de soutenir le fardeau d’une autre personne… »

J’avais emprunté la formule à Eden comme pour lui envoyer un message. Mais il est vrai que si je pouvais porter le sort du monde sur mes épaules, je pouvais aussi porter le sort du sien.
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Message(#) Sujet: Re: On ne choisit pas sa route [PV Eden] On ne choisit pas sa route [PV Eden] EmptyVen 2 Jan 2015 - 15:27

L’un le disait mauvais, tandis que l’autre le disait bon … Tout ceci aurait dû rendre Eden forte perplexe, pourtant il n’en était rien. Ce n’était mais aussi simple que cela. Le bien et le mal, le jour et la nuit, le noir et le blanc … Selon elle, ce n’était qu’une question de point de vue. La brunette était sûre que Yusuke faisait ce qu’il avait à faire en ayant de bonnes intentions, ou du moins elle l’espérait. Mais d’un autre point de vu, il faisait le mal. Elle pensait que chaque chose, chaque action était motivée par une envie de faire le bien. Comme arracher la vie d’une personne pour en sauver des milliers derrière. Ceci restait un meurtre aux yeux de la majorité. On ne voyait pas plus loin que cela, mais les conséquences étaient bel et bien présentes, cachée dans les nombreuses vies sauves. Yusuke était-il comme ça ? Sacrifier sa tranquillité personne au profit des autres ? Prendrait-il une vie tout en sachant quand il en sauverait bien plus une fois ceci accompli ? Beaucoup trop de question. Les trois quart ne trouveraient sans doute jamais de réponse. A moins de le suivre et de découvrir cet autre lui. Mais cela ne faisait pas partit des objectifs d’Eden. Cependant, elle avait l’intime conviction qu’elle allait entendre parler de lui, qu’elle le reverrait bien plus tôt qu’elle ne l’espérait. Elle voulait donc le revoir ? Pff ... Foutue conscience trop loquace.

Enfin qu’importe-le côté du miroir, Yusuke ne pensait pas appartenir à ces deux mondes. Il restait entre les deux, jouant sur les deux faces. Surement était-ce pour cela qu’il semblait si … Perdu peut-être. Suivre une route et s’y tenir étaient difficile, car souvent les embuches étaient nombreuses. Elles n’engendraient que le découragement et le doute. Enfin on venait à se perdre à la croisée des chemins, tendant vers l’un, puis vers l’autre. Mais encore une fois, cette notion du bien et du mal lui apparaissait comme enfantin, c’était a facilité de croire en cela. Au final, tout était plutôt gris avec des nuances plus ou moins claires ou foncées. Tout ceci ne faisait que renforcer son envie de l’aider, de lui apporter quelque chose qui pourrait, éventuellement, lui faire sortir la tête de l’eau. C’était plutôt prétentieux de croire qu’elle pourrait le rassurer et lui apporter son réconfort. A vrai dire … La Kaguya espérait qu’il se souvienne d’elle. Que le souvenir de cette soirée, de sa personne lui offre répit et bien être, peut-être même une certaine paix. Elle voulait que cette rencontre soit utile, qu’elle puisse chasser le doute même quand elle ne serait plus là pour l’écouter. La Brunette se trouvait stupide de penser cela, c’était si lamentable d’être bienveillante sans véritable raison … La confiance se mérite avait-elle dit par le passé. Qu’avait-il fait pour mériter la sienne ? Rien, et pourtant, elle lui tendait la main.

Une main qu’il attrapa doucement. Le froid devenait chaleur dans cette prise délicate. Aussitôt, le regard d’Eden se baissait sur cette ‘étreinte’. C’était étrange à voir. En son sein commençait à naitre un nouveau sentiment, du soulagement, une certaine protection complément surréaliste et infondée. Mais quand elle vit le marquage d’encre sur sa peau de neige, la jeune femme détourna le regard. On pouvait y lire de la honte, de la colère … Quand Eden voyait ce sceau, elle se sentait mal, offensée. Elle avait l’impression d’être du bétail. Ou un familier que l’on avait pucé en cas de « perte » ou de fugue. Un animal domestique … Pff. Au fil de ses pensées, elle fronça les sourcils, troquant sa récente compassion pour de la colère. Entendre le nom de cet homme était étrange et réveillé de nombreux souvenirs. Mais le plus surprenant – ou pas – c’est qu’il semblait le connaitre. Peut-être était-il lui-même un membre de cette organisation. Non … Cette colère partageait prouvait bien le contraire. Eden entrevoyait même de la haine devant ce glyphe. Aussi, elle fut bien contente de le voir disparaitre de nouveau sous la glace. Ensuite, il comprit qu’elle était son humiliation. Sauf qu’il ignorait quelle fut la ruse du renard. Quand elle y repensait … Cette montagne, quand elle fut dépossédée de tout vêtement, de toute dignité. Elle souffla pour se calmer et demander. « Tu le connais donc ? Et cette colère que j’entrevois me laisser à penser que tu ne le portes pas dans ton cœur. Tch … Il m’a marqué comme du bétail, et quoique je tente, je ne pourrais me défaire de cette atrocité. » A moins qu’il ne meurt, lui-même l’avait dit. De nouveau, son regard se posa sur son poignet, puis elle ‘loucha’ sur la main du Blondinet, non loin de la sienne. Un rappel à l’ordre avait-il dit … Elle le savait et n’avait nullement besoin de l’entendre. Le plus étrange dans tout cela, elle se trouvait une rancœur qu’elle n’avait jamais côtoyée auparavant. Ce voyage sur sa propre découverte avait donc bel et bien commencé.

Soudainement, sa colère fut balayée comme une feuille au vent. La phrase de Yusuke la fit sourire. Un vrai sourire, le premier de la soirée. Un sourire sincère et doux, amusé également. Maintenant, elle le regardait, lui offrant un visage qu’elle n’avait pas encore montré jusque-là. Non … Qu’elle n’avait montré à quiconque auparavant. Avec espièglerie, elle répliqua. « Qu’elle soirée ridicule alors. » Pour reprendre les termes de chacun. « Mais tu sais, je te demande pas de porter mon fardeau. Tu sembles déjà si … Malheureux … » L’adjectif fut presque murmurer tant elle se sentait triste pour lui. « Je serai même prêter à porte un peu de ton histoire pour t’alléger si cela était possible » Porter l’histoire et le vécu d’un fantôme. L’image aurait pu être romantique … Mais tragique. Tragique car sa route à venir pourrait la guider en face de lui, en tant qu’ennemie. Le monde était si dangereux et les chemins incertains. Penser à cette possibilité l’a chagrinée étrangement. Elle eut un sourire vaguement triste. Pour ne rien arranger, l’alcool dansait dans ses veines. Il était tellement rare chez elle de boire qu’elle se sentait … Bizarre. « Je suis contente que tu sois resté … » Dans un bruit grinçant, sa chaise racla le sol tandis qu’elle se redressa un peu. Se penchant au-dessus de la table, la jeune femme glissa sa main sur la joue du Blondinet et posa ses lèvres sur l’autre. Une sorte de merci sous l’ivresse de la boisson. Et elle avait envie aussi. Pourquoi d’ailleurs ? Étrange. Bien sûr, ce n’était rien … Il avait fait ‘pire’ un peu plus tôt. Sauf que ce baiser sur la joue était emplit de douceur, d’attention. Ce n’était pas un bisou comme n’importe quel autre. Eden ne faisait rien sans raison, sans … Sentiment ? Elle avait parlé d’attachement, puis s’était ravisée. Mais ce retour de ‘parole’ servait juste à cacher sa gêne.
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Message(#) Sujet: Re: On ne choisit pas sa route [PV Eden] On ne choisit pas sa route [PV Eden] EmptyVen 2 Jan 2015 - 23:58

Je commençais à croire qu’Eden m’appréciait vraiment. En moyenne mes rencontres duraient de trois à quinze minutes. Mais cela faisait plus d’une demi-heure que nous étions ensembles. Par deux fois j’avais tenté de partir et par deux fois j’étais resté. Sans doute était-ce le fait de ne pas savoir si j’allais la revoir. Lorsque l’on vit une vie comme la mienne, on ne sait jamais si le soleil du lendemain nous sera charitable et donc si on verra sa nuit. Je pouvais mourir à l’instant comme dans deux cent années. Je ne restais pas pourtant pas que pour ça. Le fait que ce soit Eden, et personne d’autre, cela influa grandement ma décision de demeurer à ses côtés pour la nuit. J’avais fini mon histoire et m’étais sortis de ces douloureux souvenirs. La jeune Eden m’affirma alors qu’elle était prête à porter un peu de mon histoire pour que cela soit moins lourd à supporter. Je la regardai avec un air doux, presque amusé. Si cela était seulement possible… Je me savais incapable de laisser une tierce personne s’occuper du monde à ma place ; porter un tel fardeau. Je savais que c’était difficile, presque impossible, et c’est bien pour cette raison que je me serais refusé à proposer une telle tâche à qui que ce soit. Il fallait que ce soit moi, il fallait que je souffre.

Eden marqua un silence que je ne rompis pas. Elle se redressa ensuite subitement, fit grincer sa chaise dans son mouvement. Toute sa personne se cambra en avant et sa main vint effleurer le cuir de mes joues. Elle m’apposa ensuite un léger baiser sur ces dernières. Je ne fus ni surpris ni interloqué. Sans le savoir, j’avais consenti à cet acte sans me mouvoir ; comme si la chose était naturelle. Revint alors tous mes souvenirs sur Yuki. Ils affluèrent d’un coup, comme un coup de massue. Je me rappelai de toutes mes erreurs, de nos moments. Je revis les scènes de ménages, les disputes aux noms d’oiseaux cinglants. Plus important cependant, je vis notre première rencontre. Le poète qui avait séduit une jeune fille en lui écrivant des verres dans les airs à l’aide de son Raiton et de son Suiton. Un homme qui savait faire preuve de folie artistique et qui pouvait changé d’humeur comme de chemise si sa bien aimée le lui demandait seulement. Je compris que je ne voulais plus être cet homme là. Je saisis que je ne l’étais plus de toute manière et que donc c’était une bonne chose. Je compris que j’étais différent et que l’époque de Yuki, comme je l’avais si souvent dit sans y croire, était bel et bien terminée.

Eden se rassit. Je demeurais muet. La fixant de mes yeux à la fois doux et penseurs, je me rendis compte que l’alcool avait trop empli son sang pour qu’elle puisse me rendre mon regard correctement. Mon expression se simplifia davantage et je me mutai à la limite de l’homme qui se sent ravi d’une situation. Je me levai alors et rangeai ma bouteille dans son parchemin. Je rangeai le dit parchemin puis pris la main d’Eden pour la faire se lever.

« N’aie pas peur, je te ramène simplement à un endroit où tu pourras te reposer. »

Je la guidai lentement à travers l’auberge, faisant bien attention aux obstacles susceptibles de provoquer sa chute. Nous mîmes quelques minutes à monter l’escalier et quelques secondes pour rejoindre une chambre vide. J’ouvris cette dernière en explosant la serrure à l’aide de mon chakra raiton et dirigeai la jeune Eden vers le lit. Elle faillit alors s’écraser au sol en heurtant un objet sur le sol. Je la rattrapai au dernier moment avant qu’elle ne heurte le sol et nos visages se retrouvèrent curieusement proches. Mon regard plongé dans le sien, j’émis un léger sourire, presque gêné par la situation.

« Plus de peur que de mal. »

J’aurais pu l’embrasser à cet instant, oui j’aurais pu. Mais j’aurais pu aussi faire autre chose. Dans ma tête, deux routes s’offraient à moi, l’embrasser et peut-être atteindre une autre zone d’intimité où tous les deux nous pourrions profiter du fardeau de l’autre pour se débarrasser du notre ou tout simplement l’aider à se placer dans son lit et veiller sur elle toute la nuit. Je ne savais pas très bien ce que je voulais. Je suppose qu’une part de moi appelait à la concrétisation du désir, au plaisir charnel et au rapprochement qui en découlait. Mais une autre part de moi, vestige d’une époque où j’étais le jeune homme galant et timide, voulait la laisser dormir, veiller sur elle, ne pas lui laisser la chance de toucher à mes démons. Alors je me serais assuré que le tavernier ne se réveille pas avant le lendemain et que nous ne soyons pas dérangés dans notre sommeil. Comme je l’ai donc dit, deux routes. Mais je ne pouvais cependant me libérer de ce regard si profond alors que nos visages étaient si proches, nos lèvres si rapprochées…
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Message(#) Sujet: Re: On ne choisit pas sa route [PV Eden] On ne choisit pas sa route [PV Eden] EmptySam 3 Jan 2015 - 22:28


Quelle idée que d’aller boire ce genre de breuvage cul-sec ? D’autant plus quand la boisson ne faisait pas partit de nos habitudes … Et puis, cette gnôle était vraiment très forte. Un seul verre avait réussi à mettre ‘ko’ notre demoiselle. Son taux d’alcoolémie avait crevé le plafond. Bon, j’exagère certes, mais pour quelqu’un qui ne consomme jamais ce genre de potion, c’était fatal. L’état de la jeune femme laissait quelque peu à désirer. Un léger voile s’était posé devant ses yeux, alors qu’elle avait l’impression de … ‘Flotter’ sur un petit nuage. Son corps lui semblait léger. Ce n’était pas désagréable. Ceci dit, sa vision trouble n’était pas enviable du tout. Cependant, cette petite ivresse brisait sa retenue. Elle agissait plus librement, ce qu’elle se refusait de faire en temps normal. Ces nouvelles ailes de liberté l’avaient fait agir. Bien sûr, elle en était consciente, elle savait qu’elle venait de baiser la joue du Blondinet. Elle l’avait voulu, et l’avait fait. Mais elle regrettait de ne pas l’avoir fait de sa ‘propre initiative’, l’alcool jouait son rôle et c’était quelque peu dommage. Pour vu qu’il ne lui en veille pas pour cette petite lâcheté. Celle dont elle faisait preuve en s’appuyant sur la bouteille pour agir, se montrer plus douce, plus attentionnée. C’était lamentable. Elle l’était. Elle avait aussi l’alcool mauvais apparemment … C’est moche.

Ce qui était d’autant plus moche ? Qu’elle se fasse assister pour la suite. Pendant de courtes secondes, Eden se frotta les yeux, cherchant à chasser ce flou constant. Mais rien à faire. Peut-être était-ce juste la fatigue qui reprenait ses droits. Quoiqu’il en soit, le Blondinet ne prit plus de temps pour se lever et lui attraper la main. A ce contact emplit de chaleur et d’attention, la Kaguya leva la tête vers lui, l’interrogeant du regard. Elle ne semblait plus aussi gêner par la proximité, par le contact de sa peau, par ce regard percent qu’il posait sur elle. Aussitôt, Yusuke leva le doute et effaça toute crainte en lui demandant simplement de ne pas être effrayée. Etrangement …. Ces quelques mots furent suffisants pour qu’elle lui accorde sa confiance. C’était pourtant si facile de le demander. Un petit quelque chose poussait Eden à croire en lui, à ses actions et ses intentions. C’est accompagné par cette foi soudaine qu’elle lui adressa un petit sourire. Elle se leva avec son aide, puis s’agrippa presque à son bras pour le suivre. La brunette détestait sa faiblesse actuelle, se monter ainsi, lui ‘demander’ assistance. Et dire qu’il n’avait demandé qu’à partir depuis son arrivée, et elle le retenait. Quelle mouche l’avait donc piquée ? Enfin le sabreur l’aurait sans doute mit en pièces s’il était mécontent ou gêné par sa présence. Pis ! Il ne l’aurait surement pas embrassé. Et puis, elle n’avait rien demandé d’abord ! D’ailleurs elle s’interrogeait encore sur la raison qui l’avait poussé à boire ce verre. Coup de folie …. Probablement.

Ainsi, la jeune femme traversa l’auberge en compagnie du bel homme. Ses pas étaient prudents et lent, comme si elle évitait à se prendre les pieds. Il serait bête de tomber et d’emporter Yusuke avec elle … Durant le trajet, il n’eut pas tellement de souci … Enfin, mise à part l’effraction dans la chambre vide. Mettant un pied devant l’autre, Eden trouva le lit. Mais avant de pouvoir s’y installer, elle s’empierga dans le pied du meuble et tomba en avant, misérablement. Elle se savait maladroite, mais pas à ce point. Avant qu’elle ne touche le sol, la jeune femme fut enlacée par une paire de bras … Des bras puissants qui la tenaient à l’abri de sa maladresse, ainsi que la douleur qui l’aurait accompagnée. Pendant quelques secondes, la Kaguya observait le visage de son ‘sauveur’, il était si proche … Elle pouvait sentir son souffle sur ses joues, la senteur de ses cheveux et la chaleur de sa peau. Ces secondes furent bien longues. Elle le fixa un instant alors que ses joues commençaient à s’empourprer. Jamais elle n’avait été dans pareil situation. Jamais elle n’avait été aussi proche d’un homme. A ce moment-là, le cerveau d’Eden cessa de fonctionner … En mode veille, elle n’eut besoin de réfléchir d’avantage pour plonger sa main dans les cheveux du jeune homme. Durant son geste, elle se redressa légèrement pour rejoindre ses lèvres. Elle l’embrassait, tout simplement. Comme lui-même l’avait fait un peu plus tôt. Un baiser plutôt doux et délicat. En même temps, elle se rapprocha du Blondinet, pressant son faible corps contre le sien, l’obligeant alors à se reculer pour se remettre debout. Etre à moitié par terre n’était pas très confortable. Maintenant sur ses jambes, la Kaguya attrapa le col du sabreur pour le retenir, les lèvres caressant toujours les siennes. C’était un contact si agréable … La passion s’y mêlait progressivement jusqu’à faire naitre une toute autre envie, plus charnelle … Plus honteuse pour Eden. Elle était gênée de ressentir de genre d’appel, ce genre de désir qui pourtant était parfaitement humain. Durant le baiser, elle se mit à rougir, se rendant compte qu’elle avait embarqué Yusuke vers la couche. C’est avec retenue qu’elle se détacha de sa bouche, baissant un peu la tête pour se cacher. « Dé … Désolée … » De quoi s’excusait-elle au juste ? De l’avoir entrainé dans sa folie ? D’avoir osée imaginée de genre de … Chose. C’était si irréaliste. Elle n’était pas ce genre de femme. En vérité, elle portait encore sa ‘fleur’.

Spoiler:

EDIT : En me relisant, j'ai vu que j'avais utilisée du patois qui peut ne pas être compréhensible xD
S'empierger : Tomber en se prenant les pieds dans quelque chose
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Message(#) Sujet: Re: On ne choisit pas sa route [PV Eden] On ne choisit pas sa route [PV Eden] EmptySam 3 Jan 2015 - 23:49

Avez vous déjà ressenti cette sensation étrange de bien être. L’impression qu’un moment peut durer des heures alors qu’en réalité, il ne dure que quelques secondes. Ce sentiment incroyable qu’est celui d’être bloqué dans un monde parallèle où seules les sensations demeurent. C’est rare, je vous l’accorde. Tellement rare qu’entre deux de ces moments, on a le temps d’oublier qu’ils existent. La dernière fois que j’avais ressenti un tel enveloppement dans le bonheur ? Ma première nuit avec Yuki. Malheureusement, cette nuit là avait été garnie de petits sentiments de douleur, la douleur d’un homme qui sait qu’il est souffrance. En serait-il de même dans la situation que je suis en train de narrer ? C’était la question que je me posais. Je m’en inquiétais presque. Mais les lèvres d’Eden vinrent heurter les miennes. Un parfum doux m’enivra alors, comme une illusion olfactive. Sans m’en rendre compte je la redressais tout doucement, comme pour ne pas casser la jeune fille en fleur de porcelaine. Celle-ci m’attira près d’elle, toujours plus près. Je la sentais tomber alors, s’écraser au ralenti sur le matelas du lit. Un sourire aux lèvres, je continuais de l’embrasser. Un désir ardent m’empoigna, me harcela de ses assauts répétés. Je voulu me libéré, succomber à la tentation de laisser mes mains partirent vagabonder sur le corps de la jeune fille en accord avec les assauts de ses lèvres… Je me ravisais cependant, l’entendant s’excuser.

"Moi aussi"

Me reculant lentement, je me détachais de son emprise, de son parfum, de ses yeux qui auraient pu m’emprisonner n’importe où. J’étais un homme d’instinct mais je restais un homme d’honneur. Je voyais bien que la jeune fille n’était pas en pleine possession de ses moyens et ce mot prononcé dans la pénombre avait eu l’effet d’une bombe dans mon esprit. Un rappel à l’ordre. Un catalyseur qui avait fait ressurgir tous mes souvenirs. Pris soudain d’une honte viscérale, je souriais à la jeune fille qui me regarda interloquée. Lentement je me penchai alors et déposai un baiser sur son front. J’en profitai pour faire passer du chakra raiton par mes lèvres, juste ce qu’il faut pour qu’elle ne sente rien passer et qu’elle sombre dans le sommeil. Dans son état, elle n’avait rien sentie. Lorsqu’elle tomba sur le lit comme une masse, je m’attelai alors à la recouvrir d’une couverture. Je la libérai de l’emprise de ses cheveux en renvoyant ceux-ci sur le côté. Je pus alors la regarder, la contempler, l’observer sans prendre le risque de la gêner. Un rayon lunaire se posait sur sa joue comme un bandage moelleux, augmentant sa beauté et lui donnant l’aspect d’une créature fragile.

Je suis peut-être resté quelques minutes à la regarder dormir. Elle était paisible et c’était pour moi comme une victoire d’apporter un peu de sérénité à la jeune fille en fleur. J’ouvris la fenêtre pour laisser le vent d’automne pénétrer la pièce et je sortis de la chambre, voulant m’occuper de quelque chose d’autre. Je dévalai alors les escaliers et m’attelai à nettoyer la salle commune. Je me débarrassai du corps du tavernier en le rangeant dans une chambre avec les autres que je barricadais d’ailleurs de plusieurs couches de meubles. Je prenais cependant le soin de placer un explosif que je réglais pour exploser dans deux jours, au cas où j’oublierais de les libérer. Je rangeai le mobilier, récupérai les morceaux de verres cassés et fis en sorte que toutes les traces de carnages aient disparu. Mais alors que je m’apprêtais à remonter à l’étage, la porte d’entrée s’ouvrit. Le même vieillard du début de la soirée fit son apparition et me lança un regard blasé. Il n’était ni surpris ni en colère de voir que tout avait été nettoyé. Je le regardai interloqué tandis qu’il vint s’asseoir au bar. Je voulus pendant quelques instants lui demander ce qu’il venait faire mais il se servit un verre de lait chaud et me lança un regard l’air de demander ce que j’attendais.

« Je surveillerais l’entrée, m’occuperais des visiteurs s’il y en a. Remontez donc prendre du repos. »

Encore une fois, je restais sans voix. Je ne savais que dire en fait. Qui était-il, que retirait-il de cette aide qu’il m’offrait. Au final, je me contentais de lui faire un signe de tête, fortement semblable à celui dont je l’avais gratifié au début de la soirée. Je remontai ensuite les escaliers et me redirigeais vers la chambre d’Eden. En entrant je pus constater avec complaisance qu’elle dormait toujours. Quelques secondes je retombai dans sa contemplation, elle avait l’air d’un ange. Je me dirigeai par la suite vers la fenêtre et montais pour m’allonger à demi sur son rebord. Le dos contre le mur, j’étais dans une position plus confortable que je ne l’aurais cru. Alors, tout en gardant la main sur mon sabre en prévision des dangers, je me laissais bercer par le vent qui venait se frotter contre la peau de mon visage et chanter ses douces berceuses à mes oreilles. Je m’endormi à mon tour.
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Message(#) Sujet: Re: On ne choisit pas sa route [PV Eden] On ne choisit pas sa route [PV Eden] EmptyDim 4 Jan 2015 - 23:32


Couchée sur le lit, Eden regardait Yusuke. Sa main reposait toujours dans ses cheveux blonds, les caressant lentement, presque instinctivement, elle ne se rendait même pas compte de son geste. Elle le regardait juste, alors qu’il se détachait de ses lèvres jusqu’à s’éloigner doucement d’elle. Il semblait diffèrent, presque honteux. Et la surprise de la jeune femme se lisait dans ses yeux. Pourtant elle ne disait rien, attendant juste qu’il daigne se justifier. Enfin … Non. Elle ne voulait qu’il s’explique, elle voulait juste comprendre tout cela. En fin de compte, le sabreur s’excusait également – probablement pas pour les mêmes raisons -. Mais Eden n’en avait que faire des raisons, des questions et des conséquences. De plus, son cerveau était en off, réfléchir n’était pas une bonne idée, une migraine n’était aucunement désirée. Alors elle laissait les choses faire et se passer comme elles le devraient. Bien que l’obscurité ne lui offrait pas une visibilité correcte, Eden put voit un sourire sur les lèvres du criminel. Celles-là même se posaient de nouveau sur elle, sur son front. C’était étrange comme sensation. La Kaguya se sentait rassurée, protégée, c’était absurde le pouvoir d’un simple baiser. Il eut pour effet de l’endormir. Purement et simplement ! Les paupières soudainement lourdes, Eden s’autorisait des secondes de répit qui, au final, la plongeait dans un profond sommeil.

***

La nuit d’Eden fut dépourvue de rêves. Le vide tout simplement. Mon sommeil fut léger. Voilà bien longtemps qu’elle n’avait pas aussi bien dormie. Toujours très anxieuse et soucieuse du lendemain, la Kaguya s’inquiétait et se faisait souvent du souci pour pas grand-chose. Cela engendrait le stress, qui lui-même troublait son sommeil. Son sommeil troublait lui faisait perdre l’appétit. Toutes ses réactions en chaine se concluaient par un début de mauvaise santé. Or, elle n’avait pas besoin de cela. La malédiction des Kagyua pesait aussi sur ses minces épaules. Si elle ne perdait pas la vie dans la bataille, elle serait emportée par cette étrange maladie qui frappait son clan.

Les premières lueurs du soleil caressaient le visage de la belle endormie. Elle ne se ressentait pas encore la chaleur de la journée, mais dans un mouvement, le faible éclat illumina ses paupières. Cela fut suffisant pour l’arracher aux bras de Morphée. La brunette fit la moue un instant et porta son bras sur son visage, cachant son front et son regard de la lumière. A l’abri de ces éclats d’aurore, ses yeux s’ouvrirent. La première chose qu’elle vit : Un jeune homme installé contre la fenêtre, les paupières closes, l’air serein. Yusuke était resté, veillant sur elle. Pendant de longues secondes, la manieuse d’os restait là, couchée, cachée des rayons du soleil, le regard portait sur le visage du jeune homme. Il aurait pu partir durant la nuit, mais il était resté, pourquoi ? Elle était intriguée. Mais elle ne voulait pas le questionner, surement avait-il ses raisons. Elle n’avait pas le droit de le questionner sur cela. Alors elle se taisait, le laissant à son repos, il lui semblait si rare. Au fur et a mesure de sa contemplation, un mal de tête s’emparait belle, grandissant à la même allure que le soleil. Plus il grimpait dans le ciel, et plus sa tête était douloureuse. C’était donc cela les effets post-boissons. Ce n’était pas enviable du tout … Eden fit la grimace et s’assit dans le lit, se massant les tempes un instant. Les yeux fermés, elle voulut se mettre sur le bord du lit. Sauf qu’elle jugea mal la distance et son bras pour appui dans le vide. L’Errante perdit tout simplement l’équilibre et tomba du lit pour se finir par terre, à quatre pattes … Tout ceci dans un boum magistralement pas distrait. Hébétée, elle resta dans cette posture un instant, les yeux écarquillés. Enfin un « Aie …. » pas très crédible passa ses lèvres, rajoutant une touche de ridicule à tout ceci. Décidément … Elle se donnait en spectacle. Presque aussitôt, elle leva la tête vers Yusuke pour voir s'il dormait ... L'honneur était sauf. La jeune femme redressa et quitta la chambre sur la pointe des pieds, le laissant dormir. Rapidement - du moins ce que sa gueule de bois lui permettait - elle descendit dans la salle commune. Elle était vide, tout le monde devait dormir. Même le tavernier n'était pas affalé par terre. Tant pis ... Haussant les épaules, elle passa de l'autre coté du comptoir pour passer dans la cuisine. Elle attrapa un plateau et fit deux thé qu'elle posa dessus. Ensuite, Eden plaça du pain et quelques fruits à coté des tasses. Concentrée, la jeune femme retourna à la chambre pour tout poser sur le lit. Elle se felicita d'être arriver jusque la sans rien faire tomber, ni casser. Elle était très maladroite ... Pourquoi cette attention petit déjeuner ? Qui sait ? Il avait prit soin d'elle, elle pouvait bien se montrer un peu attentionnée à son tour.

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Message(#) Sujet: Re: On ne choisit pas sa route [PV Eden] On ne choisit pas sa route [PV Eden] EmptyLun 5 Jan 2015 - 18:02

Un vent d’azur me titilla la peau du visage et eu le bénéfice de faire s’activer mes narines. Lentement mes yeux s’ouvrirent et je pus apprécier le paysage qui s’offrait à moi. Une vaste succession d’arbre de tous les genres. Des arbres fruitiers, des arbres donnant des fleurs et d’autres dont le seul but était de procurer un peu d’ombre à ces chanceux qui passeraient sous son feuillage. Les couleurs se mélangeaient et créait une mosaïque indescriptible tant le résultat était magnifique. Autant dire que se réveiller avec une telle vision, cela ne pouvait signifier que le début d’une bonne journée. Et je le pensais, rien qu’en ouvrant les yeux, que cette journée là serait différente. J’avais envie de le croire, j’avais envie de me mentir. Jusque là j’avais toujours affronté les vérités comme elles me venaient mais cette récente rencontre, ce chamboulement mineur avait réanimé une envie de vivre en moi que je pensais avoir perdu.
Néanmoins, le sentiment amer qui accompagnait le bonheur passager était bien présent : la peur du fait que ce sentiment soit en effet éphémère. Je devrais alors retourner à ma vie de souffrance, de mensonge et de haine. Maintenant que j’avais goûté à l’arrière du jardin, je n’avais plus envie de repasser au dessus de la barrière.

Je tournai la tête, vit qu’Eden était déjà debout, elle venait de poser un plateau sur le lit. Dessus se trouvaient deux tasses, vraisemblablement du thé. Quelques fruits aussi. Décidément, Eden était décidée à me rendre l’appareil pour ce que je lui avais offert. Mais que lui avais-je offert ? Rien si on me questionnait. Que m’avait-elle offert elle-même mis à part sa présence ? Rien non plus. Se pouvait-il que nous faisions désormais partie de ces gens qui, entre eux, son gentils et bienveillants de manière intentionnelle et sans rien attendre en retour ? C’était bien ce que semblait montrer la situation. Alors, sans un mot de plus, je descendis de mon perchoir près de la fenêtre et posais les pieds à terre. Eden me remarqua alors et je lui souris machinalement. Je me posais sur un côté du lit et, tout en maintenant mes yeux fermement sur la jeune fille, je me servais de la tasse de thé en murmurant un remerciement. Le nectar s’infiltrat dans ma gorge comme un réchauffement agréable. Je le sentis couler tandis que je déglutissais. Mais comme je l’ai précisé, c’était Eden qui m’intriguait.

D’abord, je ne voulus rien dire, ne pas casser la magie du moment. Je n’avais pas particulièrement envie de briser cet instant où ni l’un ni l’autre nous n’ouvrions la bouche. Nous nous contentions de boire le thé comme deux personnes qui cherchent à s’apprivoiser. De temps à autres, je baissais mon regard vers la tasse, de peur de gêner la jeune fille. Je la savais aisément confuse et je voulais lui apporter quelques réconforts en maintenant une certaine distance. Mais lorsque ma tasse fut terminée et que le vent cessa de souffler sur les rideaux en soie de notre chambre, je regardai par la fenêtre et déclarai d’une voix douce :

-Et maintenant, on fait quoi ?

La question pouvait paraître violente tant elle cassait une certaine magie mais je me devais de la poser. Ne serait-ce que pour savoir où tout cela nous mènerait. J’étais incapable de savoir si une relation (ou l’absence de relation comme c’était le cas ici) mènerait ou non à quelque chose. Je demeurais, comme toujours dans le brouillard le plus total lorsque mes problèmes touchaient aux relations humaines. Mais ma voix était calme, comme si je ne m’attendais pas vraiment à une réponse précise. En laissant vagabonder mon regard par delà l’ouverture qu’offrait la fenêtre, je laissais Eden répondre. Presque machinalement, sans réel lien avec sa réponse ou plutôt pour changer de sujet, je repris :

-Il fait beau, allons tout bonnement nous promener. Rien ne nous retiens ici.

Je me levai du lit, empoignai une pomme avec force dans une main et la main d’Eden doucement dans l’autre. Je l’entrainais avec moi tandis que nous dévalions les escaliers vers l’extérieur de la taverne. Mais une fois arrivée devant la porte, je me retournais, sentant comme un sentiment de mal aise chez ma partenaire. Je lui offris mon regard et tentai de comprendre ce qui n’allait pas :

-Il y a quelque chose qui ne va pas ?

J’étais transformé en ce matin et le beau temps m’avait redonné le goût de la vie pour quelques heures. J’étais d’ailleurs si enthousiasme parce que je savais bien que cela ne durerait pas. J’avai envie d’en profiter un maximum. Mais en avais-je le droit ? Etait-ce de même pour Eden ? Je n’avais même pas pris la peine de me poser ces questions.
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Message(#) Sujet: Re: On ne choisit pas sa route [PV Eden] On ne choisit pas sa route [PV Eden] EmptyMar 6 Jan 2015 - 0:35


Deux chemins s’étaient dressés devant Eden … Être agréable avec Yusuke sans raison apparente. Ou bien disparaitre avant son réveil, sans demander son reste. Dans les deux cas, il y aurait de la peine. Celle de devoir reprendre sa route, et deux routes complètements différentes. Pour le Blondinet, c’était la voie de la haine et de la souffrance. Pour la Brunette, celle de l’inconnue et de la découverte. Les deux ninjas étaient vraiment très différents, aux antipodes même. Pourtant, ils avaient passées une soirée agréable, une soirée qui s’était soldé par une migraine, certes. Peut-être seraient-ils confrontés l’un à l’autre dans l’avenir … L’un ne pouvait poursuivre sa route sans détruite l’autre, détruire ses objectifs, la gêne qui représenterait. C’était plutôt triste. Mais dans ce monde de cruauté et de guerre, on ne pouvait être sûr de rien, encore moins du lendemain. En ayant cette vision des choses, Eden comprenait maintenant le : Il nous faut en profiter, que le Sabreur avait avoué la veille au soir. Mais ce n’était plus d’actualité. De plus, ce jour était nouveau … Avec son lot de surprise, de mésaventures et de choix à faire. Son premier avait été de descendre dans cette cuisine pour confectionner ce petit-déjeuner rapide. Bizarrement, elle ressentait de la fierté devant cela. Certes, n’était pas grand-chose, c’était même plutôt maladroit car elle ne savait rien de ses gouts. Mais comme on dit, c’est l’attention qui compte.

Ainsi, la jeune femme déposa le plateau sur le lit. Par la suite, elle tourna les yeux vers la fenêtre pour voir si le blondinet était réveillé. Ses paupières étaient ouvert, il contemplait le levant dans un silence et calme parfait. Il avait l’air serein. Peut-être que ce moment de répit lui avait fait du bien. Ne plus dormir d’un seul œil … Ce devait être agréable quand on était un fugitif en cavale. Après quelques secondes, Yusuke se tourna vers Eden, quittant son ‘lit’ pour la rejoindre. Il lui adressa un sourire qu’elle lui rendit avec une certaine gêne et timidité. Sa tasse à la main, Eden prit un peu de distance pour partir vers la fenêtre. Elle le laissait ‘seul’ près du lit, boire et manger tranquillement. Pas un mot ne fut prononcé pendant les minutes d’éveil. Tout était si calme … L’auberge l’était. D’ailleurs, c’était à croire qu’ils étaient les seuls êtres vivants du coin. Il n’y avait pas de client ici ? Et le tavernier ou était-il passé ? Mystère … A l’extérieur, c’était la même chose. Pas le moindre passant, même pas un chat. Juste des oiseaux entamant leurs chants matinaux, berçant l’aurore de cette joie musicale. Doucement, Eden posa l’épaule contre le rebord de la fenêtre, regardant via la vitre. De sa place, elle pouvait voir quelques moineaux sur une branche nue, l’automne commençait à déplumer la faune, mettant à l’épreuve le feuillage fragile. Le froid finirait par les dévoiler, tandis que les sapins montraient fièrement leurs épines. Eden avait toujours aimée les saisons de froids et de pluie. Peut-être cela lui rappelait la majestueuse mais cruelle Kiri. Toute aussi paisible que cette nature encore endormie, Eden portait la tasse à ses narines, humant l’arôme des feuilles de thé, avant d’y poser les lèvres, se délectant de cette boisson qu’elle appréciait tant. Rapidement, le contenu devenait moindre.

D’un seul coup, elle fut arrachée à sa rêverie. La voix de Yusuke la fit atterrir sur terre, dans cette chambre, près de cette fenêtre. On fait quoi, demanda-t-il. Encore une fois, ce genre de formule lui fit perdre ses moyens …. Cela était comme : On parle de quoi ? Qu’il avait sorti la veille. Quelque peu désabusée, Eden porta le regard sur lui, hébétée, les yeux un peu écarquillés. « Je ne sais pas vraiment … », elle termina sa tasse d’une seule gorgée alors qu’il proposait de se promener. A cela, Eden eut un léger rire amusé. Elle ne se moquait pas attention. Presque décidé, Yusuke bondit de sa place tel un clown de sa boite, il empoigna un fruit, puis la main d’Eden et la tira à l’extérieur, manquant presque de lui arracher le bras tant il avait été spontané et un peu brutal. Elle ne s’était pas du tout attendu à cela non plus. Les yeux écarquillés, la Kaguya se laissa emporter comme une poupée de chiffon, ‘volant’ presque derrière lui, prit dans son entrain soudain. Dans les escaliers, elle dut se concentrer pour ne pas se tordre une cheville, suivre le mouvement et la rapidité de ses gestes. En aussi peu de temps qu’il le fallait le dire, ils étaient déjà en bras, dans la salle commune de l’auberge. Enfin, il fit halte devant la porte, lui demandant ce qui n’allait pas. Eden souffla un coup et se massa un peu l’épaule. « Quel brutalité, si mes os n’étaient pas Kaguya, mon bras serait partit sans le reste. » Dit-elle avec un sourire, elle plaisantait bien sûr. Elle roula un peu l’épaule avant de le regarder, un peu plus sérieuse, plus préoccupée peut-être. « Dis-moi … Quelle est ta route et ton but ?... Je crains que dans l’avenir, nos chemins ne se croisent de nouveau, mais nous oppose. Tu dois savoir mieux que moi que tout peut changer et arriver. Je ne veux pas cela et être un jour ton ennemie ... Alors réponds moi s’il te plait … » Sa voix avait été douce, mais plus elle songeait à être son ennemie, plus son ton était sombre, empreint de doute et de crainte. Elle voulait des réponses, elle voulait être sûre. Le temps leur permettrait-il cela ? Un dernier échange amical ? A moins que les ivrognes de la veille ne reviennent armés de fourche et de torche, telle les chasseurs de sorcière. Tout était possible … Et surtout l’impossible.

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Message(#) Sujet: Re: On ne choisit pas sa route [PV Eden] On ne choisit pas sa route [PV Eden] EmptyJeu 8 Jan 2015 - 16:07

Presque surpris par la question de mon interlocutrice, je me rendis alors compte de là où elle voulait en venir. Elle désirait savoir où nous mènerait l’avenir. Comme moi elle sentait notre rapprochement se faire de plus en plus et cela lui faisait peur. Dans ses yeux je percevais à la fois l’appréhension et l’espoir. Peut-être même un reste du désir de cette nuit. Mais ce n’était pas dans ses yeux que je pouvais faire naitre la vérité : le triste fait qu’elle et moi serions peut-être ennemi le jour suivant et qu’il y avait de bonne chance, selon la route qu’elle souhaitait emprunter, que je la tue elle ou l’une des personnes chère à son cœur. Je croisai alors son regard comme on croise le fer, rempli de la détermination immortel que l’on peut ressentir lorsque l’on s’apprête à enfin révéler ce qui nous motive dans la vie. Prenant une inspiration profonde, je me lançai avec une voix calme, à la manière d’un banal compte rendu :

-Je vais tenter de tuer tous les chefs d’états encore en place. Je ferais ce que je peux pour détruire toutes les institutions et plonger ce monde dans le chaos le plus primaire. Les hommes renoueront ainsi naturellement avec leurs instincts de prédateurs, ils s’entretueront, feront couler beaucoup de sang pendant un long moment. Mais lorsque le jour sera venu pour que le bain de sang cesse, les hommes pourront enfin s’assumer comme ils sont vraiment, monstres et anges à la fois.

J’avais certainement détruit toutes les illusions de mon interlocutrice. Lui ayant déjà parlé de mon passager noir, je supposai qu’elle devait se dire qu’au final, j’étais tout ce qu’il y avait de plus monstrueux. Mais j’étais moi, complètement assumé. J’étais à la fois l’ange et le démon. La nuit au calme que je venais de passer m’avait permis d’y voir plus clair et j’étais un peu moins dans le brouillard qu’à mon arrivée dans le bar.

Je continuai d’appuyer mon regard sur la pauvre Eden, elle qui devait être chamboulée par ma déclaration. Mais lorsque je voulus continuer, un bruit suspect attira mon attention. Quelqu’un poussa la porte de la taverne. Lorsque celle-ci fut complètement ouverte, je pus constater que ce dernier était un homme et qu’il arborait les couleurs du pays du feu ainsi que le bandeau frontal de son village. Attiré d’instinct par le danger, je posai délicatement ma main sur le manche de mon sabre. Le pauvre homme qui jusque là avait une mine des plus guillerette dû me reconnaître car son expression changea en quelques secondes du tout au tout et il voulut sortir un kunaï de la poche arrière de sa sacoche. Je perçus le léger mouvement et, animé par la menace, je dégainais à la vitesse du son. Je ne lui avais ni coupé la tête ni déchiré la langue, trouvant la mort trop peu esthétique. Ma lame avait tout simplement pénétrée son thorax empalant par la même occasion son malheureux cœur.

L’homme tomba à terre à l’intérieur de l’auberge, laissant ainsi la porte grande ouverte. Sans mot dire, je le saisis au niveau des épaules et le tirai vers l’intérieur. Mon regard se porta alors vers Eden tandis que je nettoyai ma lame. La pauvre avait assisté à toute la scène mais j’ignorais ce qu’elle en pensait. D’ordinaire, j’aurais ressenti comme une sorte de honte vis à vis de mon acte. Mais à cet instant précis, ni la honte ni la peur ne fit irruption dans mon esprit. J’étais entré dans une nouvelle aire d’acceptation…

-C’est ce que je fais, je tue pour ne pas être tuer. Cela doit te paraître barbare, voir immoral. Mais je ne t’ai jamais caché le fait d’être en quelques sortes un homme sortant de l’ordinaire. C’est ce que je défends. La vérité, l’instinct, la nature des choses. L’homme est fait pour tuer, c’est un prédateur, comme tous les animaux.

Je la blessai peut-être de mes propos mais il fallait qu’elle sache, il fallait qu’elle comprenne quelle doctrine animait chacun de mes actes, quel genre d’homme j’étais vraiment. Sur cette dernière phrase cependant, je ne pus me résoudre à croiser son regard à nouveau. Trop honteux ? Non, plutôt incapable de faire face aux illusions que j’étais probablement en train de détruire.
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