La nuit.

La nuit étendant son manteau et sa robe sombre et obscure dans laquelle évoluait des créatures bien redoutables et repoussantes. Et Freya était de celles ci, son corps décharné et horrifiant lui rappelant sans cesse le prix de son inconscience d'antan. Ses blessures et cicatrices lui démontrant sa mortalité et la fragilité véritable d'elle même. Elle n'était rien de plus qu'une femme jouant parmi les autres, elle n'était rien de plus qu'un monstre physiquement mais bien sensible à l'humanité qui s'écoulait devant ses yeux. Elle avait certes, embrassé sa destinée en jouant les sorcières et monstres de contes mais regrettait chaque secondes sa faiblesse sous l'étendard de Kiri.

Ses bras s'ouvrirent dans une nouvelle tentative pour décrocher les cieux magistraux et conquérants mais elle qu'avait-elle à leurs envier? Bientôt viendrait la dernière partie de sa vie, de son destin et alors elle verrait par ses yeux le résultat de ces transformations et rencontre. Apprendrait-elle pour autant à accepter sa personnalité égard et dispersé aux grès des différents meurtres qu'elle avait commis? Sans but apparent et dans une violence gratuit. Tous ses actions et actes n'étaient finalement qu'une fuite vers l'avant poussé par une peur viscérale de l'acceptation de soi même.

Et son sabre à ses côtés vibrant et pleurant en silence, ce soir elle ne tuerait pas. Ce soir elle ne faisait qu'un avec sa lame, fidèle et meilleur amie qu'elle n'avait jamais eu durant sa vie. La prenant par la garde pour observer l'acier froid et d'un geste cordial et avec douceur caresser le métal, chérir cet instrument de guerre utilisé comme un vulgaire couteau de boucher dans le but insensé de conquérir sa vie. L'histoire retiendrait-elle son nom? Probablement pas, en revanche son sabre perdurait esprit immortel traversant les âges sans peines. Se relevant avec peine avant d'étreindre Irelya avec passion, fermer un instant les yeux sur l'horizon et le clair obscure apparaissant pour finalement ouvrir son regard sur une présence apparaissant.

Un homme la reliant à son passé, qu'elle tombe alors à genoux et que son front avec humilité touche le sol. Impensable auparavant voilà que ce fantôme surgissant permet à la femme de redevenir humaine. De devenir vraiment ce qu'elle voulait, de vivre simplement. La hiérarchie n'existe plus mais le respect prime encore et subsiste toujours pour celui qui était le chef incontesté de Kiri et des sabreurs. Car il est tout et elle n'est rien, elle appartient aux cauchemars et idées sombre des brigands tandis qu'il représente la splendeur décadente et perdue de la brume. Si un instant la haine avait surgit dans le coeur de la créature désormais elle adopte une autre attitude, bien sur la colère gronde mais elle accepte. Elle ne peut faire autrement et blâmer celui qui n'y était pour rien n'arrangerait rien. Kiri n’est plus mais les guerriers parcourent encore le monde. Ils changent et survivent comme ils peuvent.

Mais elle à présent ne survie plus, elle se contente de vivre.

Parce que la rencontre entre la déchéance et la grandeur permet de grandes choses.

Parce que la rédemption existe encore.

Parce qu'il n'existe tout simplement pas d'autres solutions.

Et les larmes coulent le long des joues rugueuses du visage monstrueux de la sabreur.

Rien n'était sien.

Pas même cette superbe lame qui l'accompagnait depuis maintenant le début de sa longue carrière. Bien plus qu'un simple outil, plus qu'une simple épée de truand et de bandit c'était en son originalité et sa vivacité que Irelya avait réussit à prendre part dans le coeur de la créature qui peinant à se relever titubait avant d'arracher d'un geste sec la lame des mains de son ancien supérieur. Oui elle était bien la personne répondant au nom qu'avait utilisé le régent de la brume mais aujourd'hui ce nom n'était plus rien.

Plus rien en effet car sans ce village et son titre particulier l'ancienne rousse perdait en son originalité et sa complicité avec sa lame, et à force de l'emporter partout et de la montrer comme une aiguille elle oubliait ce qui constituait cette lame. Sa particularité qui sintilla comme pour répondre en échos à sa soeur bien caché dans le revers des habits du dernier Mizukage. Le dernier de sa lignée, le dernier de son rang et le dernier chef de cette escouade si particulière. Des sabreurs Freya n'en connaissait qu'un, un blond se nommant Yusuke et dont les méfaits étaient aujourd'hui bien connu. Est ce que les anciens de son rang étaient donc obligés à finir comme des bêtes de foires ou des errants condamnés à une solitude et le répondant du cliquetis de leurs armes? Car à vrai dire si Freya ne connaissait pas le lien entre celle de l'homme aux paroles directes il était pourtant quasiment certains que cette relation était déjà plus développé que la sienne avec Irelya. Le monstre de cristal n'avait plus agit depuis un moment non pas un signe du regain de passivité de sa maitresse mais des méthodes de combats qu'elle utilisait au détriment du sabre. Une mine de dégout alors que la rage s’accumulait autant dans l'arme que dans le porteur qui faisait à présent face à son ancien régent avec une véhémence particulière. Commune à ceux de sa nation.

-Pourquoi? Pourquoi ne sommes nous que des outils? Sinichi avait pour habitude de dire qu'il était une arme, que son corps était une extension de Kiri. Pourquoi ne le sommes nous plus? Comment ce culte de notre caste a disparue? Comment expliquez vous que depuis votre ascension Kiri n'a jamais cessé de perdre puissance et valeur.

Elle avait hurlé les derniers mots alors que des larmes pourpres et à la couleur carmin coulaient le long de ses joues, dans l'obscurité ballante de ce lieu. Irelya n’émettait aucun son mais pour une fois son pouvoir se matérialisait d'une manière propre, comme si la rage ancienne et contenu dans le coeur de sa maitresse l'aidait à se remettre sur le droit chemin. Comme si les deux étaient unis et en symbiose uniquement face à un ancien symbole de leurs nations.

-Au fond si je n'ai aucun homme à vous apportez c'est la preuve que c'est de votre faute. Que de votre faute non seulement notre particularité n'est plus mais également que le respect n'existe plus. Au fond qu'est ce qui me garantie qu'aujourd'hui après le drame, après mes propres drames vous soyez en mesure de répondre à mes question. Qu'est ce qui me montre que vous aussi êtes vraiment le porteur légitime de votre lame?

Une attaque ouverte, une pique pas propre et lache mais la colère de la créature ne se calmait pas. Comme une enfant refusant d'admettre ses tords et fautes, comme une fille fuguant et trouvant son père sur la porte d'entrée. Si elle ne pouvait accepter certaines choses pour elele même alors elle attaquerait l'autre. Cela avait toujours fonctionné jusqu'à présent, l'empêchant ainsi d'avoir à expier ses péchés et à reconnaitre une vérité lourde mais nécessaire. Aussi pesante que la tension qui s'accumulait alors que les poings fermés pour contenir sa haine elle osait défier du regard son anciens supérieur. Il refusait les maigres tentatives de respect qu'elle essayait avec peine de faire exister encore, il ne faisait finalement qu'accélérer le processus de sa propre perte alors qu'en folle courageuse elle essayait de se sauver. Finalement n'était ce pas lui son plus grand mal? La rencontre avec un fantôme du passé ne l’emmènerait-elle pas dans les limbes de son ancienne nation? Trop de doutes et de questions à cet instant critique et fatidique. Tandis que derrière le corps de la succube le paysage se transformait en un chateau de glace sous les impulsions violentes et dangereuses de l'arme. Finalement elle aussi révélait son rôle, elle canalisait depuis le tout début les accès et le tempérament sanguinaire et dangereux de Freya et alors que maintenant elle luttait pour se contenir c'était Irelya qui prenait les rênes de ce corps humains si facilement contrôlable. L'arme avait trouvé un manieur aussi doué que manipulable et elle ne s'en séparerait pas, la présence du maitre de la caste la dérangeait plus que Freya ne pouvait l'imaginer.

Un duel aurait lieu, si il n'était pas physique il le deviendrait rapidement sur le plan verbal. Car c'est l'esprit de toute une nation qui s'éveillait dans Freya, de tous les êtres livrés à leurs propre sort par ce lui qui l'air de rien leurs faisait face. Par ce parjure qui avait abandonné son peuple en capitaine fuyant le navire coulant.

Et les morts réclamaient du sang.

-Tu n'es qu'un outil.

La colère se dissipait lors de la tirade laissant l'ancien Mizukage voir la créature prendre l'apparence de la rousse qu'elle était autrefois. Reprendre son ancien corps et physique dont tous voulaient une part avec un masque de méprit et de haine sur son visage. Tout ceci n'était qu'une illusion mais comme chaque illusion ce mirage avait son objectif et son but.

-Voici ce que Kiri me donnait lorsque j'étais son outil.

Et de nouveau tout se dissipa alors que les traits monstrueux de la créature reprenaient leurs droits, laissant sa machoire craquer tandis que son bras s'arquait avant de planter avec force et vigueur dans le sol son sabre. Ce n'était déjà plus un sujet sur les armes et les sabreurs, ce n'était pas une leçon qu'elle recevait mais une confrontation ouverte et non sans but d'idéologies. Hattan s'était détaché du monde, il ne l'avait jamais vraiment cotoyé et pourtant. Pourtant la sabreur avait des informations à lui soumettre mais pas maintenant. Pas avant un éclaircissement de ce qu'elle était.

-Ta vie a continué, tu mens et tu le sais. En revanche celle de la population que TU devais protéger s'est effectivement arrêté. Et tu me parles d'avancer, tu te fous de ma gueule Mizukage. Regarde toi? Tu es incapable d'avancer sans faire la leçon à ceux qui recherchent ta compagnie. Tu fuis quelque chose qui n'est pas commun à tous. Tu es responsable Hattan et jamais je te le souhaite que tu n'oublies ce qui s'est passé.

Il était sur de lui et confiant, il se fourvoyait sur toute la ligne. Dans un élan de colère elle laissa des os surgirent à la surface de sa peau tandis qu'elle tentait avec envie de réprimer les actes violents qui montaient en elle. Tout n'était plus qu'un tourbillon de sang et de mort alors que la discussion continuait.

-Tu as perdue celle que tu aimais, j'ai rencontrée son 'enfant' une Tôhatsu. Toi qui l'aimais, toi qui désirais une Kaguya te rends-tu compte de ce que fait la perte d'un être cher? Alors non bien sur que non tu n'es pas Sinichi pas plus que tu n'es moi mais qu'es tu alors? Rien ne semble t'affecter, la mort, la vie tu n'es pas dans ce monde Mizukage. Et ton sabre ne t'aide pas, depuis quand te refuses tu tes sentiments? Depuis quand la haine ta quittée? Tu me blâmes d'avoir cette haine mais aujourd'hui c'est avec elle que je subsiste et regarde moi, sinon comment la colère pourrais-je vivre?

Elle avait dit la vérité et ses pensées et encore elle retenait la moitié de ses mots.

-Kiri n'était pas parfaite, Kiri avait des défauts mais Kiri me donnait une illusion de bonheur. Maintenant? Maintenant je suis un monstre et personne ne me respecte. Le respect n'existe plus, pas plus que la paix. Et toi? Toi ancien Kage tu erres dans ce monde à la recherche de quelque chose visiblement que tu n'as pas. Nous ne sommes pas différents Hattan, pas plus que le sont nos lames. Nous étions tous des outils à notre mesure le tout est de le reconnaitre. Tu t'inventes forgeron alors que ton créateur n'est plus. Tu es tout seul comme moi et un jour tu comprendras mon ressentit.

Elle posa son regard sur l'horizon tandis qu'elle sortait sa fidèle amie de la terre.

-Tout ce que tu as réussi c'est de créer une alliance de faibles et de misérables! Mais tu as aussi réussit à me prouver que je pouvais te revoir sans animosité violente. Tu as réussis à parfaire ma solitude en une errance véritable, tu m'as montré que parfois il vaut mieux se débrouiller sans personne que d'être mal entouré.

Son visage se détendant tandis qu'elle souriait, une larme perlant sur sa joue.

-Et pour ceci tu auras toujours mon respect Hattan, dernier de la lignée des Mizukage et porteur du fardeau d'une nation entière.

Elle tendait sa main ouverte à son ancien chef. Une main joviale pour célébrer leurs retrouvailles, il était seul et cela le minait tandis qu'à l'opposé Freya cherchait partout des camarades.

-Vient, vient ô sabreur sublime et laisse moi te conter ma rencontre avec les fantomes du passé et une Kumojin. Une certaine Bakushô qui a irradié ma vie.

Elle sortait une cigarette et l'allumait en inspirant à fond, son propre fléau ce n'était qu'elle. Elle s'oubliait en cette rencontre en tachant de n'être pas moins que plus heureuse qu'avant. Hattan n'avait plus besoin de plus de reproches. Plus maintenant.