« Droite ou gauche ?... » Se demandait la jeune femme au croisement d’un chemin. Voilà une décision bien embêtante à prendre. Eden n’aimait pas avoir à choisir … Un choix changeait une situation, la suite de l’histoire, avait ses conséquences propres. En sommes, c’était plutôt pénible. Mais était-ce si dur ? Entre les deux voies, des pancartes branlantes étaient encore lisibles. L’une affichait le nom d’un village à quelques kilomètres. L’autre donnait la direction vers le village principal du Pays. Mais ces options n’étaient guère au gout de la demoiselle. Elle ne souhaitait pas le confort d’une nation, encore moins la pitié de lamentables paysans. De plus, s’approcher des populations pouvait être risqué. La Kaguya n’oubliait pas son statut de « fugitive ». Certes le terme était un peu fort, mais plein de vérité. Sa famille avait fui l’archipel de Mizu en temps de guerre. Prendre ses jambes à son cou pour survivre … Pff, honteux pour des Shinobis portant la ‘marque’ des Kaguya. Mais la ténébreuse demoiselle entendait bien réparer cette erreur. Elle ne savait pas comment, ni quand. Mais elle pensait bien que retrouver la trace de ses alliés serait un bon début. Et pour se faire, l’ombrageuse demoiselle devait faire son choix.

Sous son capuchon, un grognement se fit entendre. Elle était agacée par cette perte de temps, par son indécision. Aller quoi ! Ce n’est pas la mort ! Et l’un comme l’autre, sa vie ne subirait pas de changement conséquent. Serrant le poing dans sa poche, Eden lança un dernier regard sur les deux voies avant de prendre, tout naturellement, celle qui passait entre les deux. Autant ne pas choisir les sentiers et poursuivre selon son propre instinct. Ainsi, elle s’aventura dans la forêt. Dense, humide et hostile, un environnement propice pour qui veut progresser. Et elle le voulait. C’est en autodidacte – et l’appui de maints ouvrages - qu’elle avait appris tout ce qu’elle savait du chakra, du Kekkai Genkai de sa famille, de tout ce qui se rapporte à la vie Ninja. Mais ce n’était pas suffisant et la pratique se faisait rare. Si bien que l’extraction de ses os provoquait toujours des douleurs. Sa chair se déchirait comme une feuille fragile sous une bourrasque de vent, il en était ainsi pour tous les Kaguya, mais si les autres pouvaient se battre sans se soucier de ce détail, elle aussi le pouvait ! Mince alors … Quelle sotte elle avait été de partir ainsi, en tournant le dos à la faiblesse qui était la sienne. Le courage l’animait mais elle ne sauvegarderait nullement sa vie si celle-ci était en danger. C’est pourquoi elle se montrait prudente. Suffisamment pour étouffer son chakra du mieux qu’elle le pouvait – autant dire que pour les ninjas sensoriels, elle était un gibier de qualité -, elle tentait au mieux de se déplacer sans bruit, de nuit de préférence. Toutes ses précautions étaient-elles vraiment utiles ? Possible, elle vivait encore après tout.

Quoiqu’il en soit, elle progressait avec méfiance dans cette jungle. A l’affut du moindre son, la demoiselle était en alerte, l’esprit aussi vif qu’un faucon. Un bébé faucon disons … Elle avait beaucoup à apprendre. Mais elle avançait lentement, prudemment, dégageant d’un bras les branches qui obstruaient son chemin. Par moment, elle faisait halte, inquiétée par les bruits environnants. Le simple ululement d’une chouette freinait son parcours … Bon, il fallait dire que se promener en forêt en pleine nuit n’était guère très malin. Oppressée par le manteau de nuit, et les bruits étranges, Eden pressa le pas. D’une main, elle attrapa le bord de sa capuche pour la glisser d’avantage sur sa tête, réajustant les pans de son manteau de voyage pour se tenir à l’abri des températures nocturnes, elle continua sa route, avec hâte et précipitation. La jeune femme avait cette agaçante impression d’être suivie. Espérons que ce ne soit qu’une impression. D’elle-même, elle s’arrêta de nouveau et sauta pour rejoindre le feuillage des arbres. En hauteur, elle aurait une meilleure vue, tout en bénéficiant du camouflage. Du moins l’espérait-elle. Accroupie et immobile sur son perchoir, elle tendait l’oreille aux moindres sons, pensant avoir entendu le craquement d’une branche. Le vent ? Impossible, il ne s’était pas levé. Dans l’attente, elle regardait partout, se pensant discrète et bien cachée jusqu’à entendre un : Grrrrr. Un rappel à l’ordre plutôt risqué de son estomac …

«Toujours dans un état de vagabond suite à la mort d’Urufu.»


Matawa n’était pas comme la petite qu’il suivait depuis un moment et il le savait simplement en posant les yeux sur elle, menue et naïve, voilà se qu’il pensait d’elle, mais peut-être qu’elle saurait le surprendre. D’une certaine façon, elle lui rappelait un (moi passé). Une ancienne vérité qui encore aujourd’hui pourrait être la sienne s’il n’avait pas emprunté un chemin différent, car les crimes et les assassins changent une personne, elle la force à prendre une pente bien triste… Toujours seule, elle marchait et savait qu’un prédateur la chassait, elle semblait nerveuse et plusieurs petits gestes lancés par mégarde amplifiaient l’état dans lequel elle était plongée. Au moins, elle tendait l’oreille sur l’environnement qui l’entourait, se qui aux yeux du Hyô l’éloignait de la classe moyenne, peut-être qu’à la limite elle était une grande voyageuse, mais il en doutait.

Pour lui, une seule question résidait dans son esprit. En valait-elle la peine ?

Le blond perché leva les yeux au ciel, comme pour trouver la réponse à ses prières, à ses craintes et hésitations. Les yeux clos, il huma l’air frais de la nuit qui s’installait, accompagner du dernier rayon de soleil qui quittait son visage pour laisser un voile plus obscur le recouvrir, il ouvrit les yeux et sue qu’il allait devoir laisser place à son instinct. La dernière personne à avoir pénétrer dans se coin perdu n’avait pas été de grande aide dans cette dure épreuve qu’était la sienne, mis peut-être, du moins il l’espérait, que cette petite saurait l’amuser un moment.

Dans un geste théâtral et silencieux, il cueillit une flasque à sa ceinture et en propagea les éclats aqueux jusqu’à se créer de magnifiques ailes d’ébène, aussi sombre que la nuit, elle lui conférerait camouflage et grâce dans cette jungle.

Ça ne lui pris qu’une seconde pour rejoindre la petite, d’un pas feutré, il atterrit majestueusement comme un oiseau à moins de trois mètres de la fillette, puis lui fit une légère révérence avant de rabattre ses ailes sur son corps, ainsi, elle créait un manteau sombre sur son hôte.

- Tu sembles perdu petite. Que fais-tu dans un coin si dangereux ?

Puis son regard doré s’alluma d’une lueur surnaturelle, excitée de savoir se qu’elle allait lui répondre, Matawa attendait en silence alors que son entrée devait encore ébranler la fillette.

Que le corps humain peut être traitre par moment … Eden en convenait et subissait cette lourde traitrise. Punaise … Elle regrettait déjà d’avoir sauté l’heure du diner. Mais ce n’était pas un choix, mais plutôt une conséquence de son vagabondage. L’approvisionnement était difficile et rares étaient les villageois qui offraient gracieusement de la nourriture. Mais à ne pas se méprendre, elle n’était pas réduite à fouiller les poubelles pour manger. Jamais …. La Kaguya avait sa fierté, autant mourir de faim que jouer la mendiante. A la limite, voler était une option plus tentante. Mais pour l’heure, la jeune femme comptait assez sur sa petite taille pour se fondre dans le décor. Pensait-elle vraiment leurrer son poursuivant avec pareil tactique ? Ma foi, pourquoi pas ? D’ailleurs, qui cela pouvait-il bien être ? Un chasseur de prime ? Pff, il serait déçu en voyant qu’elle n’était pas une dangereuse criminelle valant un paquet de ryos. Désolée, elle n’était qu’une Kaguya en quête de réponse, une âme errante parmi bien d’autres qui cherchait inlassablement sa route. Mais cette même route était entachée d’embuches et de trouble-fête comme ce foutu poursuivant. Le tuer ? Pff … Elle n’était pas stupide au point de se surestimer. A défaut d’être forte, elle savait au moins reconnaitre sa faiblesse.

Mais … Plus un bruit, plus une trace d’un quelconque intrus. Merde. Beaucoup se serait réjoui de ce constat. Mais dans l’esprit d’Eden, cela ne présageait qu’une chose : Elle était prise dans un piège. Lequel, elle n’en savait rien, mais cela ne faisait pas l’ombre d’un doute. « ‘Taku … » murmura-t-elle pour elle-même en regardant en contre bas, puis sur les sommets voisins. Personne. Pas l’ombre d’un chakra. Cependant … C’est par une même ombre qu’elle se fit « écraser ». L’éclat blafard de la lune n’était plus, terrassé par une silhouette imposante, menaçante. Vive, la jeune femme fit volte-face et recula agilement de plusieurs pas, sa petite taille lui permettait des ‘prouesses’ habiles et gracieuses. Tout en prenant une posture de défense, elle observait la silhouette. Elle devinait aisément un homme en vue de sa carrure, un homme plutôt grand, à la musculature imposante. Une menace. L’homme s’inclina en une belle révérence sous l’œil on ne peut plus méfiant de la Kaguya. Le visage caché sous l’ombre de sa capuche, Eden le jaugeait, le fixait, le dévisageait. Il voulait quoi ? Pourquoi la suivre ?

Premier constat : Il était agaçant. « Petite » avait-il dit. Il l’a prenait pour quoi ? Une enfant égarée ? La blague ! Sa simple réponse fut un « Tch » parfaitement claire et éloquent, elle était déjà irritée. Quant à la suite … L’ange la questionnait sur sa raison de sa présence. Pendant un court instant, l’ombrageuse demoiselle observait l’étrange éclat de ses yeux. C’était troublant, déstabilisant. Mais encore insuffisant pour la faire plier. Ce fut des secondes qui passaient sous un silence total. Seul le souffle de vent se faisait entendre, remuant la capuche d’Eden sans la renverser. « Mon chemin était parfaitement claire avant que tu ne viennes l’obscurcir … Le seul danger que j’entrevois pour l’instant, c’est toi.» fit-elle remarquer avec une certaine froideur. Cette même froideur était si caractéristique chez elle. Et l’inconnu allait en faire les frais. Et la tension était si palpable … Ami ou ennemi, se demandait-elle. Non, ce n’était jamais aussi simple malheureusement. Et quand bien même, il n’était qu’une gêne pour le moment. Elle lui adressa un signe de la tête quelque peu agressive pour montrer qu’elle s’adressait à lui. « Pourquoi tu m’suis ? »

Cette petite avait du cran de lui parler ainsi sans savoir qui il était et se qu’il avait déjà fait tant de fois, mais par chance, le blond n’était pas un sadique qui aimait tuer par plaisir, seulement sous la contrainte. Si elle était tombée sur un shinobi de se genre, il n’aurait pas donné cher de sa peau, probablement qu’elle aurait au minimum perdu sa langue pour l’avoir agité si rapidement de manière arrogante et au pire, il n’aimait pas l’imaginer. Lui était différent, il avait déjà une idée derrière la tête, une idée qui si elle n’était pas idiote lui procurerait une grande satisfaction.

Toujours près d’elle, il s’avança doucement tout en jouant avec la bague à son doigt, laissant presque ses pas trainer derrière lui, puis d’un regard de plus en plus attentionné, il arrêta sa course folle à quelques centimètres de la jeune fille, ses ailes s’étaient déroulées de son corps révélant un torse nu marqué d’un tatouage au niveau du torse, les deux nouveaux membres eux se mouvaient doucement jusqu’à entourer la fillette, aucunement agressive, mais peut-être un peu malaisante, elle l’entourait de manière à l’empêcher de fuir. Ils allaient discuter un peu tous les deux.

- Tu es courageuse petite, tu es chanceuse que je ne te veuille pas de mal. Un sale caractère et un tempérament de fonceuse, tu penses peut-être faire le poids ?

Le blond se mit à glousser devant le jeu de mots, car à vrai dire, il la dépassait de bien plus d’une tête, il devait presque s’accroupir pour la regarder dans les yeux.

- Dis-moi petite, tu sais te battre ?
- Et toi ?

Surpris par l’assurance de la jeune fille, Matawa sourit. Un sourire carnassier, il venait de trouver une personne intéressante.

- Si je sais me battre ?

Dit-il en approchant un Kunai du visage de la jeune fille.

- Oui, mais nous allons voir si toi tu sais te battre.

Puis, dans un bon qui l’entraina dans une bourrasque de vent proportionnel à la force des deux ailes d’encre, Matawa se retrouva à sa position initiale.

- Je suis Matawa et j’ai trouvé en toi une chose que je n’avais pas vue depuis longtemps, un tempérament un peu cavalier alors je te propose ceci : Impressionne-moi petite et peut-être que je te laisserai repartir.

Il n’avait en réalité aucune intention de lui faire réellement du mal, il cherchait simplement un combat pour s’éloigner de la mort de son frère d’armes, car seul le combat réussissait encore à lui rappeler qu’il était encore de se monde.

Dans tous les cas, elle n’aurait pas d’autre choix que de l’impressionné et pour la suite, il verrai en temps et lieu, sans plus attendre, elle devrait engager, sinon s’était lui qui débuterait et il ne se retiendrait pas.

L’assurance d’Eden n’était nullement le reflet de sa personne. Une simple image erronée pour dissuader ? Ouais, on pouvait voir ça ainsi, comme un leurre. Elle connaissait ses valeurs, ses faiblesses. Tout comme elle savait que cet homme pouvait la balayer sans mal. Pourtant, elle restait stoïque face à lui, le défiant presque par son ton et son insolence. Mais c’était plus fort qu’elle ! Face à une menace potentielle, se mettre sur la défensive était naturelle, provoquer un peu moins … Peut-être son attitude sonnerait-il un jour son glas ? Mais ce n’était guère le moment pour songer à cela. La jeune femme ne connaissait pas les intentions de l’ange. Et quand bien même il venait à dévoiler ses projets, elle n’aurait pas foi en sa parole. Les Hommes mentent, c’est un fait. Pourquoi se fier à lui ? C’était grotesque.

Et son approche l’était tout autant. Il faisait quoi là ? A cet approche, les sourcils de la jeune femme venait à se baisser jusqu’à se froncer. Dés qu’un pas était fait vers elle, elle reculait tout naturellement. Que croyait-il faire ? L’atteindre à sa guise sans voir la moindre résistance ? Foutaise ! Cet homme était fou s’il pensait une seule seconde qu’elle serait douce et docile. Eden était tout sauf douce et docile. Elle était une hyène à l’état sauvage … Et le moindre signe d’agression serait pris comme une attaque. Une attaque qui la pousserait à se défendre, souffrance ou non. Elle était une Kaguya ! Ses os ne se briseraient pas à ses coups, tout comme sa volonté d’ailleurs. Approche donc pervers … Pensa-t-elle donc en le fixant, toujours cachée sous son capuchon. Après tout, que risquait-elle ? S’il avait voulu l’abattre surement serait-elle déjà morte. A moins qu’il ne soit un taré qui joue avec ses victimes avant de donner le coup de grâce … Tch. En vérité, l’Ange risquait bien plus … Comme une gifle s’il se faisait trop ‘présent’.

Et c’était bel et bien le cas. Alors qu’elle voulut de nouveau reculer, l’ombrageuse demoiselle se retrouva dos à … Des ailes ? Quel piège minable. Et pourtant, elle était faite comme un rat. Agaçant … Après un bref coup d’œil vers les deux membres étranges, la Kaguya reporta son attention à l’Inconnu. Il se tenait là, à quelques centimètres d’elle, le torse dénudé, laissant entrevoir les tatouages qui marquaient sa peau. Sans regarder plus que nécessaire, Eden s’arrêta un instant sur le tatouage qu’il portait sur la poitrine, une sorte de symbole dont elle ne connaissait pas le sens, ni l’origine. Il appartenait à un gang ou un truc du genre ? Dangereux le type. Après s’être focalisé sur cette marque, le Sac d’Os s’offusqua à ce sobriquet fort déplaisant. « Petite ». Encore et toujours ? Il ne tenait pas à ses bijoux de famille pour s’entêter avec cela ?! A l’abri sous sa capuche, la demoiselle le fusilla du regard. Et lui s’amusait d’elle. Bien qu’elle ne sache rien de lui, Eden le qualifiait déjà comme : Désagréable et déplaisant, d’un point de vu caractériel. Punaise qu’elle voulait l’étrangler ! Mais ses mains restaient sagement au fond des poches de son manteau. Tout du moins avant qu’elle n’en sorte une pour poser l’index sur le torse du Blondinet et le repousser du doigt, une sorte d’avertissement. Mais sans effet, car déjà il l’interrogeait sur ses aptitudes aux combats. C’est donc ce qu’il voulait ? Se battre ? Barbare … « Et toi ? » Rétorqua-t-elle avec défi et assurance, une fois de plus. De plus en plus en colère, la demoiselle de Mizu ne prêta qu’une maigre attention au kunai qui venait d’apparaitre. Et ses tout naturellement qu’elle le laissa s’éloigner, elle n’allait pas cracher dessus. Son nom et son but dévoilé, Eden voyait un peu plus clair en lui.

D’un geste lent, elle retira sa seconde main de sa poche, elle semblait plus froide mais aussi fâchée pour le coup. « Tu n’es donc bon qu’à te battre ? Les hommes ne sont que des barbares belliqueux … Je n’aie aucune envie de me battre. Cependant … Continue à m’appeler Petite et tu apprendras à tes dépends qu’il ne faut pas énerver une femme ! » Au pied de la demoiselle, du sang commençait à joncher le sol. Il s’écoulait de sa paume alors qu’une pointe opale apparaissait progressivement de sa longue manche. Une bourrasque plus puissante balaya les arbres, fauchant le capuchon de la demoiselle. Ses cheveux sombres volaient au gré du vent, dévoilant sur son front deux cercles écarlates. Puis, une fois le souffle passé, l’emblème de son clan disparu sous une mèche sombre, dissimulant à demi son regard colérique. La lame blanchâtre complètement libre de sa chair, et imbibée de son sang, elle l’attrape comme un sabre et dirigea la pointe vers lui. « J’sais pas si t’es digne de connaitre mon nom … Matawa. »

Dans un éclair de surprise, la jeune fille se révéla être une Kaguya, une race très spéciale qui… Il devait se l’avouer, lui avait toujours plu. Elle savait donc se battre et autre fait intéressant, son os du bras s’était laisser sortir pour devenir un petit sabre ayant plus l’apparence d’un tanto qu’autre chose. Encore plus intéressant sachant que lui aussi s’était son arme de prédilection. Seulement, la petite était encore bien loin de son niveau et toute cette hargne rediriger vers les hommes, il ne l’appréciait pas. Il ne l’avait pas aborder pour se battre, mais pour faire d’elle son disciple et ainsi faire une bonne action en fortifiant un peu plus se monde.

À son tour de l’épater, Matawa décida de lui lancer le Kunai qu’il avait à la main, directement lancer sur la tête de la jeune fille de manière a la forcer à l’éviter. Ce qu’elle fit, seulement le mouvement n’était pas destiné à la toucher, seulement à attirer son attention alors que deux de ses clones s’approchaient pour la saisir au bras et la soulever de terre. La voilà dans de beaux draps.

- Je t’aime bien petite, mais tu as beaucoup à apprendre.

Les deux clones identiques la maintenaient au-dessus du sol, désormais vulnérable, elle était sa proie.

- Oh oui je suis digne de connaitre ton nom et tu va me le dire maintenant petite.

Faisant mine d’avoir tout son temps, ses ailes se replièrent sur son dos de manière à lui procurer un accotoir qu’il utilisa comme une chaise. Il la toisa du regard en sortant un juteux morceau de viande rôti qu’il commença à dévorer.

- Je t’écoute petite. Raconte moi tout avant que je ne me tanne, tu es une Kaguya et c’est déjà assez intéressant, tes compétences au combat eux sont loin d’être exceptionnel pour le moment, mais nous pourrons remédier à cela.

Toujours en la fixant, il se demandait si elle allait se laisser faire ou succomber à la tentation, après tout, tout le monde des lieux à la ronde avait bien entendu son estomac grésiller de famine.

La colère était une défense comme une autre. Mais pour Eden, elle signifiait bien plus que cela. D’un naturel calme et glacial, elle s’énervait uniquement quand elle se sentait … Menacer sentimentalement. N’allez pas croire qu’elle avait une sorte de béguin innocent pour ce type, bien au contraire. Mais il était décidé à l’approcher et la faire sortir de ces gonds. Cette tactique lui apparaissait comme trop ‘intime’ ou amical, d’où sa colère. Sans oublier le surnom titillant. Certes elle était petite, mais le lui rappelant sans cesse n’était guère une bonne idée – surtout qu’elle était probablement plus âgé que lui. Pff … Un peu d’inspiration et elle lui trouverait un surnom digne de ce nom. Sur le coup: connard, lui semblait plutôt correct. Mais après une courte réflexion, il n’avait encore rien fait pour mériter ce titre peu élogieux. Enfin tant pis, elle verrait cela en temps et en heure.

Déterminé, le Blondinet s’entêtait à la faire craquer et passa à l’attaque – si toutefois on peut appeler cela une attaque. C’est avec une certaine agilité qu’il projeta son kunai vers elle, visant son visage. La Kaguya n’eut qu’un froncement de sourcils. Tout en resserrant sa poigne sur son arme d’os, elle se baissa pour laisser le kunai se planta dans l’écorce de l’arbre. Elle s’attendait à le voir arriver au corps à corps, son petite gabarit faisait une cible facile pour les costauds. Ainsi, l’os qu’elle avait en main l’accueillerait sans douceur. Sauf que … Nah ! Les choses ne prirent pas cette tournure. La ténébreuse demoiselle était même – une fois de plus – tombée dans son piège. C’était malin ça … Deux clones apparurent sur ses flancs pour la saisir par les bras. Lamentablement immobilisée, en plus de ne plus toucher le sol, Kaguya se mit à se débattre comme une forcenée, pas question de se laisser faire ! « Espèce de …. » Après quelques secondes de résistances, Eden ‘abandonna’. Par reflexe, ses poings se refermaient sur les bras de ses agresseurs, puis elle cessa de s’agiter pour regarder le Blondinet, forcement fier de lui. Le tatouage disait l’appréciait, mais souligner son manque de compétence. Et … Mince, quel était cette odeur agréable ? Le bougre venait de se saisir d’un morceau de viande qu’il mangeait tout simplement sous son nez affamé. Eden le regardait alors sans cacher sa surprise et son ventre se manifesta de nouveau, réveillé par l’odeur alléchante. Traitre …

Semblant maintenant calme, l’Errante soupira et baissa un peu la tête, laissant ses mèches sombres dissimuler son visage. C’était bien sa veine. Et la suite était tellement risible. Encore une fois, Matawa mit le doigt sur ses capacités tout en disant vouloir y remédier. A ces mots, Eden eut un léger rire amusé. « Tes méthodes laissent à désirer « sensei ». Tu crois que c’est une façon d’offrir son aide ?! En me ligotant comme un vulgaire gigot et te montrer à moitié nu. C’est indécent … » En mentionnant son torse nu, la jeune femme le désigna d’un geste de tête avant de retourner le regard, c’était gênant … Cette situation était grotesque et très vite, elle était prise de crampe et douleurs dans le bras, toujours soutenu par les deux clones. Rapidement, deux projectiles d’os jaillirent de ses paumes, transperçant les deux membres clonés qui la soutenaient.

Les deux projectiles perforèrent la peau des deux clones comme si elle n’avait été qu’une masse de fumée condensée, c’est à dire trop facilement. Seulement, à la seconde où les pics osseux touchèrent leurs cibles, une double salve de shurikens d’encre partie en direction de la petite Kaguya. Dommage, elle n’avait pas su être patiente alors que de son intention initiale, Matawa n’avait pas voulu lui faire de mal. Si elle avait eu la décence de s’avouer vaincu et d’arrêter ce petit jeu, elle aurait pu éviter tant de souffrance.

- Mes méthodes laissent peut-être à désirer, mais avec moi si tu n’apprends pas à la dure, tu meurs c’est donc la meilleure façon de stimuler tes sens et tes aptitudes. Je ne t’offre donc pas simplement une chance de devenir plus forte, mais une chance de survivre dans se monde et pour ma nudité, sache que je suis toujours plus à l’aise avec mon torse dénudé, je sens plus facilement le vent le frotter et parvient donc ainsi à esquiver certaine attaque que je n’aurais pu voir, mais ça, c’est une autre histoire. Relève-toi et cette fois n’essaye pas de jouer la maligne, tu souffriras plus sinon…

Désormais accoudé sur ses propres genoux, toujours son morceau de viande dans les mains, il la regardait souffrir, la pauvre venait de se prendre de plein fouet l’explosion de deux de ses clones d’encre… Quelle bêtise ! Elle aurait dû être plus prudente, mais désormais elle le serait. Chacun de ses shurikens avait la force d’un coup de poing alors imaginer quand vous en recevez une tonne et de tous les côtés en même temps, par surprise et sans moyen de se défendre sans oublier la force de propulsion qui les rendait encore plus fort…

- Tu viens d’avoir ta première leçon, loin de moi l’idée de te blesser, mais mes clones explose au moindre dommage, rependant ici et là des shurikens.

Honnêtement, tous avaient survécu à un clone, mais deux et ainsi de suite s’était une autre chose, encore plus à bout portant, mais elle réussit quand même à se relever, à montrer qu’elle était forte. Comme toute Kaguya, elle semblait habituer à une certaine douleur, mais ce qu’elle venait d’endurer c’était du solide. Elle en souffrirait quelques jours tout au plus.

Sortant de sa réflexion, le blond aux yeux doré lança un morceau de viande à sa nouvelle protéger.

- Tiens, ça te permettra de reprendre des forces et vue se que tu viens d’encaisser, tu en auras besoin.

Un petit défi dans l’air, un toisement, puis elle prit le morceau, trop affamé…

- Tu as des questions petites ? Avant que les choses sérieuses ne commencent.

Technique utilisé :

La colère la rendait impulsive. Tant et si bien qu’elle se condamnait elle-même à vouloir se précipiter. Mais n’était-ce pas là les erreurs d’une novice ? Car elle l’était, Eden ne s’en cachait pas. Et cette même erreur eut de lourdes conséquences. En effet, les deux clones explosèrent dans un amas de fumée et … De l’encre ? Maintenant la peau et les vêtements teintés tel un jais, la jeune femme se voyait en plus prise de douleurs. C’était quoi ça ?! Elle avait comme l’impression de recevoir des coups de poings plus ou moins violents. Cette force fut suffisante pour lui couper le souffle un instant. Par reflexe, elle renforça la solidité de ses os, comme une barrière retenant d’avantages la douleur. Elle était une Kaguya après tout … Nul ne pouvait brisait ses os. Mais l’impact restait en soi douleur. Quand elle fut libérée de la prise des clones, la petite demoiselle se retrouva à quatre pattes sur la branche, les mains à plat par terre, le visage rivait vers le sol. Elle se laissait le temps d’oublier la douleur en se sclérosant un instant. Son souffle revenait, la souffrance devenait moindre, du moins qu’elle ne s’agitait pas. D’une oreille distraite, la jeune femme écoutait le Blondinet discourir. Pendant son blabla, elle se redressa un peu pour se mettre sur les genoux et se mettre debout, non sans mal. Sans trop de gêne, elle attrape le bord de son sweat pour le relever et dévoiler un morceau de hanche, puis de cote rougie pour les coups. Un soupir passa et le tissu recouvrit sa peau pâle. Bientôt l’encre serait effacée pour laisser place à de nombreux hématomes.

Enfin, elle se figea en l’entendant parler de souffrance. Aussitôt, elle rétorqua « Que sais-tu de la souffrance gamin ?... « Est-ce lui qui voyait sa chair se fendre au moindre usage de jutsu ? Pas qu’elle sache alors pour parler de cela, pour comprendre cela, il n’était pas le mieux placé. Et puis crotte ! Ce type avait le don de l’énerver ! Sa façon de faire, sa présence, même son parfum … Et d’autant plus son attitude. Il venait tout bonnement de lui balancer un morceau de sa viande. Le morceau rôti se planta sur son sabre osseux qu’elle venait de redresser pour attraper la nourriture. Elle lui fusilla du regard. « Tu m’balances ça comme si j’étais ton familier … Sauf que j'suis une femme et pas un toutou qu'on récompense quand il fait le beau ! » Une femme oui oui ... Avec le mauvais caractère et la 'chiantitude' qui va avec ... Agacée, la jeune femme gonfla les joues en le regardant. Enfin, elle lui tourna le dos pour manger, comme si elle boudait …Il y avait un peu de ça. Tout en fermant les yeux sur ses membres douleurs, Eden commençait à manger, jusqu'à se rendre compte que sa lèvre était légèrement fendu par les coups, mêlant le gout de la nourriture à celui du sang ... Miam ! Elle n’aimait pas tellement la viande mais n’allait surement pas cracher dessus … Après un instant de silence, la Kaguya tourna légèrement la tête sur le côté pour l’entrevoir, elle le détailla un court moment du regard et l’ignora de nouveau. « … Merci … Homme stupide … » Merci pour ? Qui sait … Pour pleins de choses peut-être, sa compagnie, le partage ? Secret.

Et puis non … Elle n’aurait pas dû le remercier ! Ce crétin n’avait de cesser de l’appeler petite … A ce surnom, Eden fit volte-face et s’approcha de lui. En quelques pas, elle l’avait rejoint et pointa le doigt vers lui, les sourcils froncés. Du bout de l’ongle, elle tapote le torse du jeune homme, le fixant. « Je m’appelle Eden pas Petite crétin ! » Un regard sévère et agacé se posait sur lui avant qu’elle ne se détourna à moitié, les bras maintenant croisés sous sa poitrine. « Et puis pourquoi tu m’prends pour ton poulain alors que j’t’ai rien demandé ? T’a rien de mieux à faire de la nuit ? Les gens normaux dorment quand le soleil est couché. » Ils ne devaient pas être normaux ces deux la … En vérité, Eden avait une multitude de questions. Mais cela prouverait qu’elle s’intéressait à lui. Or elle n’avait pas envie de cela. Sauf que souvent, on ne pouvait aller contre ses envies. Disons qu’elle s’intéressait dans son propre bénéfice …

Matawa avait terminé sa viande tranquillement avant de lui répondre, par politesse et probablement un peu par gourmandise également, après tout cette petite avec un je ne sais quoi et cette viande aussi. Fraichement trancher et rôti sur un lit de braise par un clone de lui même alors qu’il s’était reposé toute la journée, laissant la sale besogne à ses invocations et autres familiers. Puis, voyant qu’elle avait désormais terminé sa tirade, il lui répondit aussi bêtement. Comme s’il la connaissait depuis toujours et après tout il pouvait se le permettre, elle n’était pas une menace.

- Se que je sais de la souffrance ? J’en sais probablement bien plus que toi Eden.

S’était étrange de prononcer son nom, le diminutif de petite, il l’aimait bien. Mais s’il l’avait surnommé ainsi se n’était que pour l’énerver, après tout elle aurait pu lui donner son nom au début et s’éviter tous ses pseudonymes qu’elle ne semblait vraiment pas aimer. Son choix et les répercutions, c’état ainsi que fonctionnait le cycle de la vie et le monde shinobi depuis toujours.

Sans vraiment de gêne, il lui tourna le dos l’espace d’un instant, afin de lui montrer son dos parsemé de multiple cicatrice, probablement plus que quiconque en avait. Encore plus nombreuse que les routes sur une carte, ses souvenirs d’un passé trouble prouvaient la véracité de ses dires.

- J’ai subi tant de choses dans ma vie, ses sept années-là m’ont apporté tant de cicatrise que je ne les compte plus, sept ans de calvaire à me faire battre et fouetter jusqu’aux os, tu connais bien cette souffrance, tu sais donc probablement qu’on s’habitue aussi à l’ouverture de la chair, mais jamais à la douleur qui l’accompagne. Malgré mes origines, mon clan qui est bien loin du tien et mon sang qui n’a rien avoir avec celui des Kaguya, je sais se qu’est la souffrance physique et je t’épargne celle de l’esprit qui est encore plus grande.

Prenant une pause comme pour noter la gravité de la chose, le regard du Hyô redevint lumineux comme à son habitude, laissant le passé et les ténèbres repartir dans un coin oublier de sa mémoire.

- Et puis je ne te considère pas comme un chien, j’ai probablement une plus grande affection pour les canidés que les humains je ne t’aurais donc pas jeté la viande.

Un petit rire franc s’échappa de ses lèvres, puis il reprit.

- J’accepte tes excuses par contre et pour ce qui est de mes agissements nocturnes, je pourrais perdre mon temps à te demander la même chose alors je passe directement aux choses sérieuses, si je te prends sous mon aile, c’est que je t’aime bien petite.

Celui-là lui avait échapper, mais Eden n’en serait que plus mignonne à entendre se pseudonyme qu’elle détestait tant.

- Je n’ai jamais su expliquer pourquoi j’aimais les gens, mais c’est une chose rare et de ta naïveté et ton caractère se détache deux des choses qui me poussent à suivre mon intuition. Alors oublie cette question, le pourquoi ne s’expliquera jamais fidèlement, mais sache que devant mon honneur et ma vie, je ne te tends pas un piège pour tirer quelque chose de toi, j’essaie simplement de me changer les idées et c’est toi que le destin a guidé sur mes pas.

Puis, il se leva, posa sa main à son cou et sur son dispositif de communication qu’elle n’avait peut-être pas remarqué jusqu’ici. Laissant sa main baguée miroiter sous la douce lumière de la lune. Puis, il lui tendit la main avant d’ajouter.

- Je t’offre bien plus que se que tu peux imaginer, dans se monde un main franche comme la mienne se fait plutôt rare et le repos que t’offrirait mon repère également. Tu sembles seule et mes vigiles n’ont pas trouvé signe de vie sur trois kilomètres autour de nous alors suis moi, si tu acceptes je ferai de toi une femme plus forte, plus résistante et surtout plus prudente.

Il prit une pause devant l’hésitation de la jeune femme au regard de rubis et à la peau de neige.

- Avant que tu ne demandes pourquoi, permet moi de te dire que cette offre, je te la fais, car je vois cette flamme dans ton regard, tu veut devenir grade, forte et indépendante, tu possèdes une qualité qui me sufi, je sais que mes enseignements ne seront pas donnés en vain et puis un peu de compagnies est toujours agréable non ?

Il disait en savoir plus qu’elle ? Cette réponse lui arracha un froncement de sourcil. La jeune femme s’attendait à tout, sauf à voir ceci …Quand le Blondinet fit volte-face, il lui permit d’observer son dos, et toutes les marques dont il était serti. Les boursouflures étaient si nombreuses, innombrables en vérité. Eden ne l’avouerait jamais, mais cela était dur à regarder. Chaque cicatrice avait une histoire à raconter. Elles étaient souvent synonymes de combats. Il ne faisait donc que cela ? Non … Ce n’était pas normal. Celles qu’il portait – a la vues de tous – venait d’un tout autre mal. La Kaguya se questionnait d’avantage à son sujet. Qu’avait-il vécu pour porter pareil preuve de souffrance ? Pourquoi avoir subi cela ? Peut-être était-il un esclave par le passé ? Cette idée lui semblait bien déplaisante à imaginer. Et les justifications de Matawa étaient encore plus rudes que cette découverte quelque peu lugubre. Il disait avoir vécu un calvaire pendant sept années, à se faire battre et fouetter. Quel tortionnaire pouvait être aussi cruel pour lever le fouet sur un enfant ? Peinée par ce qu’elle voyait, par ce qu’elle entendait et imaginait – à savoir que son imagination était bien vaste – Eden détourna les yeux, regardant maintenant le feuillage voisin, comme s’il était soudain devenu une beauté rare. Le ‘sensei’ soulignait alors le point qui les lier. Le point un peu sinistre qu’était la douleur. Mais ce n’était en aucun cas comparable … Les gènes Kaguya offraient une régénération unique et extraordinaire, ainsi ils ne portaient pas les stigmates de leurs jutsu. Le manieur d’encres n’avait pas cette chance.

Touchée par tout ceci, l’ombrageuse demoiselle se rendait compte à quel point elle avait été injuste avec lui. Mince … Attendez ! Pourquoi elle se sentait coupable ? Et attendrie ? Mauvais signe ! Vite repli stratégique sous la barrière de l’indifférence. Eden se détourna de lui pour lui offrir son profil, cachant son visage sous l’ombre du feuillage. Elle n’allait surement pas exposer ses faiblesses sentimentales ô combien non-assumées et réprimées. Et encore moins devant un homme qu’elle ne connaissait – au final – pas. Mais passons. La suite fut un peu plus surprenante. Non pas cette proportion de la ‘couver’ mais le retour magistral et détestable du « Petite ». Titillée, la Kaguya fit claquer sa langue contre son palais, montrant sa désapprobation. L’Errante passait aussi au-dessus du : Je t’aime bien. C’était juste trop …. Hors-principe pour être relever.

Pendant un court instant, Eden se faisait plus distrait. Certes elle ne se faisait pas sourde à ses paroles, mais elle prenait un temps pour regarder son état. Son manteau kaki était taché d’encre … Tout comme son short et les hautes chaussettes noires qui couvraient cuisses et jambes. Sa peau pâle aussi était par endroit tenté de noir. Beurk … C’était dégoutant. Bien joué hein Matawa … Ses talents étaient bien salissant. Peut-être pour ça qu’il jouait les vers ? Mais il n’avait pas froid ? Et il faisait comment en tant de pluie ou de neige ? En pleine nuit, sous le froid de l’hiver, il allait surement tomber malade … Crétin d’homme. Ca ne pense qu’une fois les conséquences sous le nez. Mais il fallait toujours rêver pour qu’Eden lui tienne la main pendant qu’il serait alité ! Quoiqu’il en soit, la novice n’avait pas perdu une miette de ses mots. Il voulait donc lui offrir une chance de … Progresser ? Non pas de survivre, elle avait réussi à survivre seule jusqu’à là, il n’irait pas lui apprendre cela. Mais en soi, la proposition était intéressante, et elle fit hésiter Eden. Cependant, quand il venait à parler de compagnie, elle rétorqua. « Je ne cherche pas de compagnie. » Ce qui était plutôt vrai. Elle avait toujours été une solitaire et devenir dépendante d’un groupe, d’une personne lui était fortement désagréable. Enfin, elle posa le regard sur lui et d’une neutralité totale, Eden rajouta. « Ravie de t’avoir ‘changer les idées’ quelque temps, mais j’ai mes propres objectifs, et te suivre m’en éloigne. » Mais n’avait-elle pas besoin de force pour sa quête ? Retrouver son clan ne serait pas chose facile, encore moins pour une faible. Elle soupira face à sa propre pensée. D’un geste de la main, elle fit une sorte de « coucou » et ajouta « Janne Matawa-"kun" ! » puis elle sauta de la branche pour retomber en contre bas, sur le sol et reprendre son chemin, pensant qu’il la laisserait repartir tout simplement.

Spoiler:

Le blond avait écouté, patiemment. Puis son interlocutrice avait fait son choix, seulement qui ou qu’es qu’il avait dit qui aurait pu lui laisser croire qu’elle avait un tel pouvoir ? D’ou il venait, ses méthodes bien qu’inorthodoxe avait toujours sue faire de grande répercussion dans la vie de ses élèves, mais bon… Elle ne le comprendrait que bien plus tard et son dévolu était jeté.

D’un sifflement, il lui répondit.

Puis deux autres lui apparurent, plus rapide et vif que les précédents encore, la prenant de nouveau par surprise, sauf qu’au lieu de la prendre de chaque côté, le premier la saisit de dos, la retourna qu’elle puisse voir l’original lui porter un sourire carnassier, puis le second descendit du ciel en lui portant un coup au crâne. Elle perdit conscience sur le coup.

Ensuite, ils la portèrent jusqu’au repère, un lieu nouveau qu’il venait de trouver un peu plus tôt, une montagne pleine et dense, abriter de tout danger et à proximité d’un petit cours d’eau. Les clones la tenaient encore, puis la plongèrent dans l’eau fraiche de l’hiver. Une température qui eut tôt fait de la réveiller, puis on lui obstrua la bouche un instant, qu’elle puisse admirer le spectacle. L’oiseau repris forme des ailes d’encre de son invocateur pour devenir une bête superbe qui s’envola haut dans le ciel, son but étant de garder un œil sur les environs alors que le Hyô original s’étirait doucement les bras.

Puis, la magie commença, il pris une pause solide sur ses jambes qu’il enfonça du mieux qu’il pue dans la neige avant de commencer des gestes précis, fort et très agressifs envers la montage, puis elle bougea, une porte sembla se dérober puis un couloir et enfin il termina ses mouvements. Le clone restant revint les bras chargés de branche de bois, puis les deux duos pénétrèrent la montagne, illuminer par la flamme que venait de souffler Matawa.

Leur périple ne fut pas des plus long, environ cinq minutes les séparaient désormais de l’entrée principale et voilà qu’ils débouchaient sur une sale taillée dans la pierre, grosse d’environ dix mètres de long, par huit de large et de haut, un énorme rectangle lisse et inhabité. Un lieu qu’il venait de créer.

La petite fut relâchée et les clones partirent en direction des parois ou ils creusèrent des emplacements pour les torches et le nécessaire.

- Bon retour parmi nous Eden, je te présente ton terrain d’entrainement, même si toi tu ne voulais pas de compagnie, tu as su démontrer rapidement une qualité que j’adore exploiter sur mes disciples. Sache que je suis un solitaire moi aussi, mais bon j’imagine que tous les Kaguya sont ainsi, tu n’es pas la première que je rencontre et vous avez tous cette… Animosité qui vous pousse à vous penser, libre. Or, dans ce monde pour être libre, tu dois être forte et je suis plus fort que toi, dommage. Des questions ?

Mais quel … [censuré pour préserver l’innocence de nos lecteurs]. Non en fait je me dois de le dire : Salaud !! Il avait tout prévu et ne comptait nullement la laisser partir ! Devant l’apparition d’autres clones, la jeune femme ne put retenir un juron plutôt sévère. Il s’était foutu d’elle, royalement d’ailleurs. Jamais il n’avait vu l’intention de la voir fuir. Pour le coup, le Blondinet avait tout du prédateur nocturne, calculateur et ô combien fourbe. Eden était devenu une sorte de marionnette que l’on maniait sans ménagement. En effet, le clone lui fit faire un demi-tour express avant qu’un second ne vienne l’assommer à coup sur la tête. Ce fut on ne peut plus radical. Car elle vit des étoiles avant de s’effondrer lamentablement. Ha mais ce …. Vaux-rien n’allait pas s’en tirer à si bon compte ! Mais pour l’heure, elle se laissait transporter comme un sac à patate …

***

Quant à son réveil …. Il y avait de quoi arracher un mort de son sommeil ! Ou une belle au bois dormant de sa léthargie …. Les clones de malheur la balancèrent tout bonnement dans l’eau … A flanc de montagne, dans un torrent glacé. D’abord complètement couchée dans l’eau glaciale, la Kaguya se redressa d’un coup tel un clown sortant de sa boite. En vérité, elle ne put même pas s’exprimer à sa guise – crier de surprise surtout – car un autre Matawa se tenait auprès d’elle, une main sur la bouche pour qu’elle soit silencieuse. Comme une forcenée, la jeune femme se débattait pour chasser cette main gênante. Elle n’avait que faire de l’endroit où elle se trouvait, du paysage montagnard et tout ce qui se rapportait à l’environnement. Non, elle était bien trop secouée par le froid et l’humidité …. Les fesses encore dans l’eau, elle était trempé jusqu’aux os … Ses cheveux mouillés gouttaient sur sa peau déjà pâle, ses vêtements lui collaient à la peau et pesaient plus d’une tonne, le moindre de ses membres tremblaient de froid … Car en plus d’être mouillée, le vent rajoutait une touche glaciale, ce dont elle n’avait pas besoin. Et maintenant, elle ne sentait quasiment plus ses extrémités. Enfin, elle put se défaire de la prise de l’Autre. Toujours dans l’eau, elle jeta un regard noir au Blondinet qui s’étirait si naturellement, comme si de rien n’était. Bon c’est décidé … Elle le détestait, ennemi mortel !

Eden fomentait déjà pour lui faire payer. Elle se retenait surtout de ne pas lui sauter à la gorge. A coup sur elle viendrait lui mordre la jugulaire à cet enfoiré ! La jeune femme était si fâchée qu’elle ne faisait même pas attention au « Sésame ouvres-toi ». Ce ne fut que lorsque que la porte s’ouvrit qu’elle regardait en sa direction. Enfin, elle se leva. Grelotant de froid comme jamais, elle mettait difficilement un pas devant l’autre. Son dos se courbait pour conserver le peu de chaleur qu’elle possédait encore, ses genoux s’entrechoquaient à chaque pas, joint à sa mâchoire qui claquait. En tout cas, elle était sous bonne surveillance … Deux clones la talonnaient, la tenant presque par les bras comme pour éviter toute tentative d’attaque ou de fuite. Pff … Dorénavant libre – ou presque … - la Kaguya défit la fermeture éclair de son manteau d’une main tremblante. Toujours secouée par le froid, la jeune femme retira son blouson trempé et glacé. Elle n’écoutait plus Matawa, elle capta juste un : Des questions. Armée de son vêtement lourd et mouillé, elle le fusilla du regard …. Puis elle le frappa, que dis-je, le fouetta carrément avec le tissu. Eden ponctuait chaque coup d’un : Crétin ! Après quelques coups, et sa colère arrivée à son paroxysme, la jeune femme abandonna son manteau par terre pour terminer par un coup de poing, entendant bien le faire choir pour s’installer sur lui et le cogner de nouveau à sa guise. « Si j’ai des questions ?!! Tu ne tiens pas à tes bijoux de famille, crétin ?! Tu crois que tu peux me kidnapper et attendre de la sympathie de ma part ?! » Eden en oubliait presque la douleur due aux récentes attaques de clone, mais aussi le coup à la nuque qui l’avait assommée. Dans un dernier accès de colère, sa main partit de nouveau vers le visage du blond, mais son poing n’était pas fermé … Une gifle qui bientôt allait rejoindre sa joue.

Une gifle qui allait lui couter cher, voilà se qu’avait pensé le jeune Hyô en voyant le coup partir. Seulement, les attaques précédentes avaient tellement été diminuées par l’état physique de la fillette que le clone qu’elle agressait n’en avait même pas souffert, mais cette gifle si non plus n’était pas assez forte et il le savait. Seulement les gens on tendance à prendre les clones pour se qu’ils ne sont pas c’est-à-dire faible et uniquement constituer pour feindre une présence, or les clones de Matawa ont les mêmes compétences physiques que lui et pouvait allégrement composer toute technique se rapprochant de son élément de base, soit l’encre.

Le clone qui était là, en face d’elle avaient accepté de prendre des coups, pour elle, mais elle n’avait toujours pas compris qu’elle n’était pas en mesure de contrôler la situation et malgré son intention, un petit rappel était nécessaire. Il bloqua donc facilement l’attaque de sa main gauche alors que la droite fonçait à toute allure avec l’intension de percée, comme un dard, elle s’était dirigé à toute vitesse vers l’abdomen de la Kaguya tout doigt pointer vers elle. Sur le coup, elle écarquilla grand les yeux devant l’attaque qui aurait pu lui transpercer le corps, car oui, Matawa était beaucoup plus fort qu’elle. Seulement il n’avait lancé le mouvement que pour lui faire peur et ça avait marché, elle tremblait devant l’attaque qui au lieu de l’envoyer dans une perte de conscience venait de lui déchirer ses vêtements et de lui égratigner la peau sur le flanc gauche de son petit corps blanc.

Excité par la réaction qu’émettait son élève, le blond approchât ça bouche de l’oreille de la jeune fille et lui chuchota une petite réplique.

- Je suis entrainé à tuer depuis mon plus jeune âge, crois tu vraiment avoir une chance ?

Puis, il se mordit tout bonnement la langue, libérant l’attaque préserver dans ses entrailles, explosant tel un ballon trop rempli, libérant une fois de plus une pluie de Kunai sur la jeune fille. Cette fois elle ne s’en relèverait probablement pas, du moins c’est se qu’il s’était dit. Avant de la voir tenter de se relever du sol, couverte d’ecchymoses et de coupures, à moitié conscientes.

- Elle du cran cette petite Eden.

Murmura l’un des clones restant pour illustrer sa propre réflexion, comme si son esprit n’était plus restreint à sa propre tête, l’éco de ses propres réflexions.

Mais elle ne l’entendit pas, elle entendait simplement le bruit d’un pas constant, lent et interminable qui la rejoint, voilà donc le vrai Hyô, terrer dans sa caverne depuis le début, trop incertain de la jeune fille pour daigner se déplacer, il avait simplement envoyé des clones faire la sale besogne.

Un simple coup sur la nuque l’envoya au pays de Morphée, ou elle resterait pour un bon moment.

- Oui, je crois qu’on peut désormais accueillir notre invitée comme il le faut. Déshabille-la, occupe-toi de ses plaies et je m’occupe du reste.

Il n’aurait pas eu besoin de le dire à haute voix, son clone l’aurait quand même fait, agissante à ses ordres absolus, mais la solitude l’avait poussé vers se chemin qu’était un semblant de folie, souriant, il était content de s’être trouvé un peu de compagnies qui en valait la peine.

Le clone s’exécuta, dénuda la jeune fille sans pudeur, car lui non plus n’en avait plus et un corps n’était que l’enveloppe charnelle qui retenir leur chakra, rien de plus. Sans mauvaise intention, il se contenta d’appliquer les premiers soins sur tout le corps de la victime, il lui fit même avaler une solution contenant une pilule militaire énergétique, une dose qui l’aiderait dans son rétablissement, mais ne ferait rien de plus, une sorte d’anesthésiant bon marcher pour l’aider à faire de beau rêve, puis le moment arriva enfin.

L’original forgea de son chakra une grande chaise sur laquelle la Kaguya fut couché, un peu comme une table d’opération, il referma des liens de pierre sur ses membres pour l’empêcher de bouger, puis regarda son clone en face de lui qui une serviette à la main épongeait le front de sa nouvelle protéger.

- Je pense au poignet et toi ?

Un simple hochement de tête confirma se qu’il s’était imaginé, elle recevrait donc son indélébile cadeau sur le poignet droit. Sortant de l’encre d’une de ses fioles, Matawa composa quelques gestes afin d’aiguiser la matière jusqu’à obtenir une aiguille d’encre reliée à un fil qui rejoignait sa réserve personnelle, il pouvait donc commencer.

Elle cria, presque jusqu’à s’étouffer, puis recommença, jusqu’à en perdre conscience, mais la pauvre s’en sortit malgré tout comme une femme forte, sa peau fut transpercer un nombre si important de fois qu’il ne les compta pas, mais à la fin, il regarda son clone, le front tremper de sueur du à la fatigue, puis ajouta la touche finale.

Quelques mundras et une phrase.

- KANJI - LES LARMES D’AME.

Puis, il alla se coucher, libérant la jeune fille de la chaise infernale alors que le clone savait qu’il devrait s’occuper d’elle.

★★★

Le lendemain matin, quand elle ouvrit les yeux, elle trouva un Matawa, l’original ou un clone ? Elle ne pouvait le savoir que d’une seule façon, mais avait-elle retenu la leçon ? Il n’y avait également qu’un seul moyen de le savoir. La confiance.

Cependant, elle pouvait voir autour d’elle le rectangle à aire ouverte, une grande tache d’encre ou elle avait mangé son dernier clone la veille, la chaise et une douleur au poignet, en baissant les yeux, elle verrait se qui marquerait sa peau jusqu’à la fin de ses jours, ou des siens.

Technique utilisé:

Eden n’était ni stupide, ni sotte. Elle se doutait bien que ce Matawa n’est pas LE Matawa, juste un clone … Un de plus. L’original était-il seulement là ? Quelque part ? Quel comportement de lâche, pensait-elle. Dans sa frénésie furieuse, elle pensait bien être incapable de le blesser, ce n’était pas une prétentieuse. Mais au moins, elle s’exprimait et se défoulait du mieux qu’elle le pouvait, sur le coupable de son malheur actuel. Comme elle regrettait d’être tombée sur lui … Sa pensée fulminante s’arrêta là, car déjà l’Autre répliquait, comme pour punir son audace et sa rébellion. Liant force et rapidité, le clone la frappa sans ménagement au ventre, enfonçant sa main au creux de ses intestins. Le souffle coupé, la jeune femme se plia sous le coup. Par simple reflexe complètement inutile, mais humain, elle attrapa le poignet menaçant, cherchant presque à l’éloigner de sa chair meurtrie. Elle pouvait sentir sa peau se déchirer sous le coup, rependant maintenant son sang sur les tissus déchirés, sur la main de l’assaillant ainsi que sur le sol. Et qu’il était détestable … A venir l’écraser de sa supériorité, même quand elle était au plus bas, misérable. Ce simple murmure lui donnait la nausée … Comme son souffle et son parfum, elle aurait pu lui cracher au visage tant il la dégouté à cet instant. Son rôle accompli, le clone explosa de nouveau. Il était si proche que l’éclat de lames fut tellement plus rude que les précédents. Lamentablement, la jeune femme s’écroula par terre, soulevant un léger nuage de poussière. Le corps sertit de nombreuses entailles, elle sentait chaque parcelle de peau souffrir, chaque muscle grogné au moindre effort. Rester couchée comme une faible ? Jamais ! Surement la force du désespoir la portait-elle, car même tremblante comme une feuille, la brunette se redressa, non sans mal. Cet effort fut considération. Un voile se posait devant ses yeux, obstruant sa vue. Elle pouvait même entendre son cœur battre dans ses oreilles tant elle se sentait mal, menacée, en danger. Et le fléau nommé Matawa fit – enfin – son apparition, surement pour l’achever. Et d’une seconde à l’autre, plus rien …

***

Plus rien jusqu’à ce qu’elle n’ouvre les paupières d’un seul coup. Complètement paniquée, elle tentait de se lever mais ses poignets étaient entravés. Elle avait froid ... Elle pouvait même sentir une brise glaciale sur sa peau nue. Nue ?... Bien que sa posture ne lui permis de faire trop de mouvement, elle pouvait néanmoins bouger la tête vers le bas, ne voyant rien, si ce n’est sa propre nudité. Qu’est-ce que ?! A chaque seconde, elle sentait la panique la posséder, tel un démon vicieux et sans scrupule. L’intrusion d’une lame sur sa chair lui arracha un cri. Redressant la tête vers cette zone de douleur, Eden vit … Son tortionnaire. Celui-là même qui avait partagé son repas avec elle, pour ensuite se jouer de sa personne et la torturer. Oui, c’était une torture, ni plus, ni moins. Une humiliation. Elle le regardait faire en s’agitant du mieux qu’elle pouvait, et chaque passage d’aiguille fut un cri de plus résonnant de la caverne. Elle était résolue à cela, se battre dans le vide, subir cette torture, nue sous l’œil du ‘gourou’. Dans sa résistance inutile, ses cotes jaillirent de sa chair pâle, maintenant rouges de sang. Peut-être pensait-elle pouvoir le stopper en le confrontant à une protubérance osseuse. Mais faute de chakra et d’énergie, elle ne put faire autre chose que cela. Misérable … Epuisée aussi bien physiquement et psychologiquement, Eden prit conscience, abandonnant ses derniers cris, joint par des larmes.

***

Qui sait combien de temps cela avait duré ? Surement des heures … Peut-être des jours, qu’en savait-elle ? Son réveil fut juste infernal. Car la Kagura se souvenait de tout … Le moindre membre était douleur, elle avait l’impression d’être tombée d’une montagne et que ses os avaient cédés dans sa chute, se brisant pour se reformer, mais se casser sur le rocher souvent … Quand elle ouvrit les yeux, la première chose qu’elle vit fut … Ce visage. Passant outre la douleur, elle se redressa d’un seul coup pour s’éloigner de lui. Comment pouvait-il en être autrement ? Marquant la distance de plusieurs pas, elle le regardait avec une grande crainte, un certain dégout, même de la peur. Ce ne fut qu’après qu’elle se rappela de la marque. Baissant les yeux, elle remarqua son corps – récemment dévoilé - entouré de bandages, tel une momie. Mais aussi un tatouage sur son poignet droit. La même qu’il portait sur le torse, avec un supplément dessus. Eden était furieuse … Et blessée. Tant et si bien qu’elle arracha les bandages qui l’entouraient, refusant catégoriquement les soins de son tortionnaire. Les bandages furent jetés à terre tandis qu’elle cachait la marque de son autre main. « J’ai été marqué comme du bétail … » murmura-t-elle pour elle-même. Peut-être pourrait-elle le faire disparaitre en faisant pousser un os sur son emplacement, la peau se déchirait … Mais se régénérait tout aussi vite sur cette horrible marque, lui rappelant sans cesse ce qu’elle avait subi ici, cette torture, cette humiliation. Eden fut envahi par divers sentiments. Elle ne savait pas si elle voulait hurler, pleurer, fuir. En fait, elle voulait faire tout cela à la fois. La seule chose qui lui vint fut la nausée …

Comme du bétail ? Matawa était insulté, elle ne comprenait pas l’ampleur d’un tel cadeau, de cet art indélébile qui imprégnait désormais sa peau.

- Non, pas comme du simple bétail Eden, se tatouage est spécial. C’est un Kanji très puissant qui me permet plusieurs choses, mais qui t’apporte également un certain avantage.

Dit-il en se levant de son siège pour apporter un plateau de nourriture à la petite qui se croyait prisonnière. Sur celui-ci on trouvait plusieurs choses, dont du pain, des fruits divers et même un peu de lait frais. Il s’était souvenu de la réaction de sa protéger quand elle avait vu la viande et avait décidé de lui servir quelque chose qui serait peut-être plus dans ses cordes.

- Mange tu dois reprendre des forces pour l’entrainement.

Puis, il retourna s’assoir comme si de rien n’était.

- Se Kanji, en général on l’utilise sur les membres du Shôraizen, une organisation Nukenin mondialement reconnue pour divers fait, mais principalement pour être une armée ayant fuis les portes de Konoha le pays du feu. Il nous empêche de révéler des informations qui trahiraient notre cause, que se soit de manière géographique, politique et, etc. en plus de clairement nous identifier comme des membres actifs de ce même mouvement. Seulement, le tien est différent, tu es ignorante alors pas besoin de te priver de ta parole. Il te sera simplement utile si jamais un de mes hommes te trouve, tu n’auras qu’à présenter cette marque à quiconque en aura une comme la mienne et ils comprendront. Ce cadeau que tu le veuille ou non, te sauvera peut-être la vie, mais nous permettra également de se revoir dans un futur proche. Chéris-le, il est important et te classe au-dessus du commun des mortels pour bien des gens.

Matawa fit une pause hésitant face à la Kaguya, puis en voyant son expression et sa tentative pour le faire disparaitre, il rie de bon cœur.

- Non, tu ne peux malheureusement pas le retirer, il faudrait que je perde la vie pour que tu t’en trouves libéré. Désormais tu es une disciple du renard et je t’enseignerai se que tu dois savoir pour être plus forte. Mon but n’est pas de faire de toi un monstre, loin de là, mais j’ai sue voir en toi une volonté qui te poussera à te démarquer des gens alors je saute sur l’occasion, je décide de te donner un coup de pouce pour qu’un jour tu puisses atteindre tes objectifs.

Matawa se leva de nouveau, mais cette fois si s’éloigna en direction du centre de la pièce ou il se mit en position de méditation, la position du lotus.

- J’imagine que tu sais comment malaxer ton chakra ? Termine ton assiette et vient, je vais t’enseigner comment faire des clones comme les miens.

Sérieux, le maitre attendait son élève.

Eden se sentait prisonnière. Elle ressentait un besoin de solitude plutôt important tandis que l’Autre semblait juste chercher de la compagnie. Comme quoi … Ni l’un, ni l’autre ne se comprenait. Perdue entre colère, frustration – sans oublier sa blessure psychologique et physique – elle ne savait plus quoi penser, ni à qui se fier. Surement pas à lui. Sa simple vue ne faisait qu’attiser sa colère. C’est pourquoi elle se détourna de lui, lui montrant presque son dos. Pendant un court instant, elle éloignait le col de son kimono de sa peau pour constater ses plaies, elles n’étaient plus si nombreuses mais tout de même, bouger lui demandait des efforts. Tout de même … La régénération des Kaguya était fabuleuse. Mais aussi fabuleux que soit le Shikotsumyaku, il n’avait pas été suffisant pour échapper aux griffes de ce … En fait elle ne trouvait même pas d’adjectif pour le décrire. Désemparée, la jeune femme soupira tout en se massant les tempes, dissimulant son regard dans l’ombre de sa main, elle se frottait les yeux, comme pour se changer les esprits, penser à autre chose, trouver une solution à tout cela. Mais elle se sentait tellement démunie, sans moyen … Même son cerveau était en rébellion, marchant à deux à l’heure tout en lui imposant une affreuse migraine. Pendant un instant, elle se demandait ce qu’elle avait fait par le passé pour subir un tel revers de Karma. Elle devait bien en posséder un mauvais pour se retrouver ici, après cette nuit - ? – infernal.

Le tortionnaire expliquait donc son œuvre. Et entendre son prénom dans sa bouche était si … Irritant ! Enfin, elle tendait l’oreille à ce qu’il avait à dire. Et il disait que ce tatouage était spécial, qui lui serait très utile à lui, tout en lui apportant quelque chose. Le souvenir horrible de sa face, sans doute …. Il ne fallait pas lui en vouloir, sa colère et son humiliation étaient les causes de sa ô combien mauvaise humeur. Et surement le Blondinet ne s’attendait-il pas à recevoir sa confiance et son amitié. Et s’il le pensait ? C’est qu’il était drôlement naïf. En l’entendant se lever, Eden se tourna vers lui, à son approche, elle reculait. Pas question de le laisser de nouveau venir, jamais … Le jeune homme ne posa qu’un plateau, lui demandant de manger. Un bref coup d’œil sur le plateau lui permit de voir du pain, des fruits aussi …. Un menu plus apprécié certes, mais … Attendez ? Il parlait d’entrainement ? La jeune femme vit rouge. Il lui faisait tout ce cinéma pour ensuite la trainer sur le terrain d’entrainement ? Il s’attendait à ce qu’elle soit docile et obéissante ?! Eden en parlait son japonais tant elle était … Enervée. Dans sa colère, un os sortit de sa paume de main, s’allongeant jusqu’à former un sabre, un wakizashi. Mais au lieu de s’élancer vers elle, la Kaguya restait sur place, à fulminer, à se dire : Ne sois pas stupide, reste calme, il va encore te cogner. Et voilà qu’elle se retrouvait avec la peur au ventre, peur de s’emporter et de se faire corriger de nouveau. C’était indigne … Souhaitant échapper à toute pulsion trop forte, la Brunette planta l’os dans le sol d’un seul geste et croisa les bras, boudant presque. Sauf qu’elle ne boudait pas, elle s’attardait à calmer sa colère, tout en l’écoutant. Elle ne savait pas si elle devait se féliciter de ne pas être entrave, ou si elle devait mal prendre le fait d’être : ignorante comme il se plaisait à dire. A son grand malheur, comme elle l’avait supposé, cette marque était également une sorte de … Traceur lui permettant de la retrouver et apparemment, il comptait bien la revoir plus tard. Génial … Elle avait déjà hâte ! Ironie bien sûr.

Ainsi, il devait mourir pour qu’elle soit ‘libre’ ? Et bien soit, son sort était scellé. Certes pas aujourd’hui, mais un jour … Pendant qu’il parlait, les ongles de la jeune femme battait la poigne d’os, montrant son agacement et son impatience. Il parlait de disciple du renard, qu’il la rendait plus forte mais qu’il ne voulait pas faire d’elle un monstre. Ce mot lui arracha un rire plutôt sombre mais moqueur. Comme ses pensées étaient cruelles à ce moment, elle lui voulait tellement de mal, lui souhaitait tellement de malheur et de souffrance, l’humiliation aussi. Et dire qu'un peu plus tôt elle avait ressentie de la compassion pour lui ... Quelle avait été bête ... Enfin, le Blond l’invita à manger puis le rejoindre. Manger ? Ha oui …. Eden en oubliait son plateau. Mais elle se refusait de le manger. Elle ne voulait rien venant de lui. Mais elle pensait bien ne pas avoir le choix. Il ne la laisserait pas partir, elle le savait. Eden n’avait plus qu’à jouer le jeu … Docilement, comme l’animal marqué qu’elle était maintenant. Cette simple pensée la révulsait totalement. Une dernière fois, elle regardait la marque du Shoraizen qui teintait sa peau. Aussitôt, elle tira sur sa manche pour la cacher, c’était une horreur, œuvre ou non ! A contre cœur, elle avala le pain, puis les fruits avec une certaine méthodique. La Kaguya avait une drôle de façon de manger … Elle décortiquait les plats pour manger ingrédients par ingrédients alors que d’ordinaire, on mangeait le tout ensemble, sans faire de distinction. Ses repas étaient des autopsies visant à séparer chaque aliment … Etrange mais rigolo. Quoiqu’il en soit, quand elle attrape le verre de lait, elle fit une pause, tout ceci était peut-être empoissonné, ou drogué … Dégoutée, elle reposa le verre sans le boire et eut une moue écœurée.

Ceci fait, elle se tournait vers Matawa et s’avança. Au passage, elle reprit son sabre. Le regard ombrageux, le visage sombre, elle le rejoint et le fixe sans la moindre gentillesse. Vas-y apprends-moi, j’te fendrais le crane avec ceci, pensa-t-elle sans bouger.

La petite n’avait rien compris, nada. Le blond se releva et la toisa un moment avec son katana en os. Elle le sous-estimait en plus de réellement se prendre pour une prisonnière, certes ses méthodes n’étaient pas les meilleures et les plus appropriées, mais elles avaient mainte fois porté leur fruit. Casser la coquille d’un fruit pour en sortir le précieux joyau. Elle avait plutôt de la chance, déjà elle avait sortie l’arme, mais ne l’avais pas utiliser, c’était déjà un début. Probablement qu’elle ne voyait même pas l’évolution qu’elle avait subie. Auparavant elle aurait encore attaqué tête baisser, insouciante, et se serait fait écraser.

- J’aurais pourtant cru que le lait était bon pour les os, mais bon soit. Tu sembles encore suspicieuse et douter de moi… Je comprend je t’assure, mais toi tu n’y vois pas clair alors pas d’entrainement pour tout de suite.

Matawa se dirigea vers l’entrée, puis stoppa sa marche après avoir mis quelques mètres entre lui et la Kaguya. Il jouait avec la bague à son doigt tout en détachant sa ceinture.

- Tu vois la sortie derrière moi ? Tu te prends pour un oiseau en cage alors je t’offre une chance. Sors et tu es libre. Simple non ?

Enlevant son propre Kimono, Matawa étira ses muscles, puis prit son tanto en main avant de lancer le tissu un peu plus loin, dévoilant une fois de plus sa constitution de ninja, marqué au fer rouge par la douleur de la vraie souffrance et de la guerre.

- Seulement tu dois me battre pour passer, ainsi tu comprendras que l’entrainement est important. J’aurais pu te tuer dehors, mais je t’ai laisser une chance que tu ne vois pas, bat moi et je saurai que tu n’a pas besoin de moi, mais si l’inverse se produit, tu accepteras la voix du renard et se sans plus jamais douter de ma bonne foi.

Près, il l’attendait, qu’allait-elle choisir ? Se rassoir et accepter tout de suite son offre devant le défi impossible ? Ou simplement tenter sa chance comme une lionne enragée et frapper une fois de plus le mur qu’était son maitre improvisé ? Il lui fit signe de s’avancer, prêt à en découdre.

« Tu m’humilies et tu crois que je vais te faire confiance ? Mon pauvre que tu es naïf. La confiance, ça se mérite, hors tu n’as rien fait pour mériter la mienne. » Annonça-t-elle enfin, très clairement et distinctement. Dans cet élan de confiance, la jeune femme retrouvait une once de courage. Quant à sa dignité … Elle était encore en miette et probablement très dure à regagner. Sans comprendre pourquoi, elle se sentait un peu plus … Forte. Peut-être sa colère lui faisait pousser des ailes. Possible. Mais elle n’attaquait pas aveuglement sous le coup de sa fureur. Se prendre bêtement des coups … Non merci. Cela lui faisait mal de l’admettre, mais elle avait retenue la leçon, durement ceci étant dit. Et puis qu’avait-elle à voir selon lui ? Elle était prête à apprendre lui, et il faisait le difficile. Cet homme était compliqué et toujours un peu plus détestable. Attendait-il vraiment qu'elle lui accorde une confiance aveugle ? Il l'avait très mal cerner en ce cas ... Sans bouger de sa place, Eden le suivait du regard, l’observant partir vers la sortie. Aussi, elle haussa les sourcils. Il l’invitait à partir ? Après s’être ‘tué’ à la tâche pour la convaincre. Trop facile … Ça sentait le piège à plein nez. C’est pourquoi elle ne s’y précipitait pas. Quel était l’entourloupe ? Immobile, la Kaguya attendait qu’il dévoile le cout de cette pseudo-liberté. Mais avant, il se dévêtit avec cérémonie, se sentant presque obligé de rouler des muscles. Cela laissa Eden de glace. Et le prix de son départ tomba. Le battre. Qu’il était drôle. Quel chantage. Soit elle gagnait et pouvait partir, soit elle perdait et devait accepter qu’il soit son ‘maitre’. En gros, elle n’avait pas le choix. Eden lâcha un « Tch » et lui adressa un regard sévère. « Tu me penses stupide pour me lancer dans un combat que je ne peux pas gagner ? Ton chantage, c’est de la triche, car qu’importe l’issu que je choisis, je suis perdante. »

Oui il trichait, tout bonnement ! Et elle l’accusait ouvertement ! « Et pour ton information, mes os sont suffisamment solides. Maintenant ramène toi pendant que mon humeur si prête. » Sévère et exigeante en plus la Kaguya. Attention, à ne pas croire qu’elle était plus fâchée. Au contraire, elle lui en voulait atrocement, ceci dit, elle était prête à apprendre, même auprès de lui. De plus, elle ne pouvait pas attaquer tête baissée, il était surement un clone alors que le vrai Matawa était ailleurs, une ruse dans le genre. Pfff. Dans un geste plutôt las, elle attrapa son épaule et la massa légèrement, avec une grimace. Ses muscles étaient douloureux, c'était incommodant et gênant pour se mouvoir. En plus cette affreuse marque lui faisait mal. Ceci fait, elle remit correctement les pans du kimono, il ne l’avait que trop vu … Et resserra la obi autour de ses fines hanches, elle ne pouvait pas se battre si elle n’était pas à son aise. Avec froideur elle le regardait, attendant qu'il se manifeste, ou daigne enfin revenir. Froideur .... Elle avait été moindre à leur rencontre, quand il avait été 'gentil'. Mais elle l'abordait de nouveau ... C'était aussi son moyen pour canaliser sa colère, ne pas la laisser paraitre.

Spoiler:

Eden observait le blondinet d’un mauvais œil. Son sourire était agaçant …. Pourquoi d’ailleurs ? Il était satisfait, presque hautain et cela titillait notre demoiselle. Tant et si bien qu’elle grogna discrètement pour elle-même, comme cherchant à évacuer sa colère autrement que par des attaques vaines. C’était dur à admettre, mais il lui avait véritablement apprit quelque chose : Penser et agir. C’était, certes, très basique et bête, mais essentiel. Enfin, il n’allait pas recevoir une médaille pour autant ! Ingrate ? Non, elle ne l’était pas. Mais avec lui, la Kaguya ne voulait pas lui …. Apporter du crédit. Elle voulait être chiante. Et cette même envie l’a fit sourire, un sourire malicieux, mais pas mauvais. N’allez pas croire qu’elle lui avait pardonné, loin de là même ! Mais … Quelque chose la poussait à ne pas être mauvaise avec lui. C’était étrange et incompréhensible vu la colère et la haine qu’elle lui avait porté peu avant. Elle-même ne comprenait pas les élans curieux qu’étaient ses émotions et sentiments. Maintenant revenu au centre de la ‘piste’, Matawa se mit à parler, s’excusant même. Tiens donc … A son pardon, Eden haussa les sourcils, tel un : Et puis quoi d’autre avec ceci ? Ces excuses lui semblaient bien plates. D’ailleurs, elle croisa les bras – boudant presque - montrant qu’elle n’était pas encore prête à lui offrir son pardon. Mais passons et commençons comme il venait de le dire.

Premièrement, elle fut mécontente d’être désarmée de la sorte. Un peu de respect pour les parties d’elle-même ! Cet os venait de son squelette, de sa vie. Ce n’était pas un bout de bois arraché à un arbre ! Mais elle ne dit, et fit rien pour le contrer, pour lui répondre. Elle aurait tout le temps de se montrer insolente plus tard … Mais elle avait déjà hâte de passer à cette partie ! Concentration maintenant ! Etrangement attentive, Eden buvait presque ses paroles, regardant ce qu’il désignait du doigt, hochant la tête dès qu’il expliquait quelque chose. Elle avait toujours été bonne élève et comprenait rapidement ce qu’on lui expliquait, que ce soit un plan, une marche à suivre ou, comme ici même, les fonctionnements d’un jutsu. Le tatoué parlait d’une projection de soi, du moins c’est ainsi qu’elle prit le : image mentale. Une fois ceci fait, elle devait concentrer son chakra dans tout son corps pour en faire une réplique parfaite, du moindre détail de son anatomie. Cela était valable pour ses vêtements comme pour la plus maigre nuance de couleur de ses cheveux sombres. A la théorie, Matawa ajouta un exemple. Il lui montrait lentement les signes incantatoires – qu’elle mémorisait déjà – tout en concentrant son énergie. Un léger halo bleuté l’entourait alors. Son chakra était si concentré qu’elle pouvait le voir à l’œil nu. Enfin la ‘fumée’ d’énergie se rependit sur ses mains, n’attendant plus que l’invocation des doubles. Ensuite, il parlait des différentes façons de conjurer un clone, elle semblait nombreuses et variés, mais avant de trouver sa façon de faire, elle le copierait jusqu’à maitriser la chose …

Presque aussitôt, quatre similis se trouvaient à côté de l’Original. Enfin, il l’invitait à s’exercer. Eden leva les mains pour les joindre, tout en baissant la tête pour voir ce qu’elle faisait. Mais elle se figea et regarda de nouveau Matawa quand il ajouta qu’il utilisait son élément pour créer des clones plus sournois. Ca … Elle l’avait compris … Elle s’en était tellement mangée en moins de 24h qu’elle n’osait même pas douter de sa parole. Quand il eut fini de parler, la Kaguya baissa de nouveau le regard sur ses mains maintenant rassemblée. Elle réfléchissait à ce qu’il venait de dire. Lier son affinité à la technique pour des effets ‘secondaires’. Eden se savait doton. Elle imaginait déjà un clone éclatant en boue. Celle-là même durcirait pour entraver les mouvements. Cette image était plaisante … Mais elle imaginait aussi un clone rependant des pics d’os … C’était tellement sournois. L’ignorant maintenant, elle revoyait ses gestes et les imiter. Alors que ses mains réalisaient les signes d’incantation, Eden concentrait son chakra dans tout son corps. Dans son esprit, elle se visualisait, dans ce kimono d’homme trop grand pour elle. L’image en tête et le chakra jaugeaient dans ses mains, elle termina le jutsu. A ses côtés, un unique clone, semblant parfait. Elle se tourna vers elle-même, étrange d’écrire cela. Mais très vite, le clone se mit à fondre. La peau ‘coulait’ littéralement, venant à changer de teinte. Sa peau de neige prenait une couleur d’argile. Les jambes se liquéfiaient et le clone entier devient une flaque de boue. Eden observait le phénomène avec des yeux ronds …. C’était dégoutant et glauque de se voir fondre de la sorte. Brr …. Sans bouger, la Kaguya tourna l’œil vers Matawa, cherchant à le dissuader de tout commentaire. « J’crois que c’est pas encore ça …. ». Elle eut un petit sourire gêné, le tout premier qu’elle lui offrait, tout en se frottant l’arrière de la nuque, une nuque encore douloureuse des coups qu’elle avait reçu. La jeune femme cherchait déjà la raison de son échec. Une dose de chakra trop faible peut-être …. Ou bien une affinité de terre se mêlant à son hérédité ne donnait pas de bon résultat. Surement devait-elle ‘choisir’ l’un ou l’autre. Dans sa réflexion, elle se frotta la joue du bout du doigt, le regard vers le sol.

Et la … C’est le drame … A côté de son pied, une araignée … Mais énorme !!! Le monstre titanesque posa l’une de ses nombreuses pattes sur sa jambe, prête à y grimper. Eden poussa un cri avant de disparaitre en vitesse éclaire derrière le Blondinet. Cachée par l’imposante musculature du Hyô, elle posa ses mains sur ses bras – presque doucement - et se pencha sur le côté pour sortir le haut de sa tête de sa cachette, observant le monstre … Agrippée à lui, elle leva les yeux pour le regarder, le regard presque innocent. « Va l’écrabouiller et j’t’appelle Maitre autant de fois que tu veux ! » Froussarde ? Non ! Enfin si un peu !... Bon juste pour les araignées …. Et les abeilles. Ouais bon les phobies ça existe ….

Sans trop se soucier de son approche, de son touché et cette bête hideuse, Matawa s’arma d’un kunai. Sans plus de cérémonie, il le lança sur le monstre pour l’abattre. Merde … Elle allait devoir l’appeler ‘Maitre’. Même reconnaitre qu’il était son sensei. Quel horreur. Dans sa mauvaise foi ultime, Eden gonfla les joues et détourna le regard. Elle se permit même de commenter. « Y’a pas de mérite …. Elle n’était pas si grosse que ça … » Menteuse …. Le Blondinet se détacha d’elle pour s’avancer le monstre, récupérer son arme. Par la même occasion, il se baissait avec la flaque de boue pour l’examiner de plus près. De son coté, Eden fulminait. Non pas sur son échec mais pour cette araignée si facilement vaincue, l’obligeant maintenant à tenir sa parole. Elle pourrait très bien tourner le dos à sa ‘promesse’. Sauf qu’elle avait des principes, des valeurs qui régissaient sa vie. Elle ne pouvait pas leur tourner le dos à sa guise.

Après son analyse, le blondinet se tourna vers elle, tout sourire – forcement – et lui expliqua son erreur. Hmmm … Elle avait donc utiliser son chakra dôton pour ce clone. La jeune femme n’eut pas besoin d’en entendre d’avantage pour comprendre. Elle devait faire la part des choses, scinder son énergie en deux. Car son chakra possédait plusieurs natures. Ou plutôt, elle possédait plusieurs ‘chakra’. L’un étant lié à son hérédité, l’autre à son affinité. Tous deux étaient très différents, c’était deus formes distinctes. Pour montrer qu’elle avait compris, la brunette acquiesça d’un signe de tête. Après une grande inspiration, elle se concentra, mains liées. Deux chakra différents. Elle imaginait deux boites, chacune comportant un flux. L’énergie des Kaguya … Uniquement ceci. Après la série de signes, elle conjura une autre elle. Comme durant sa première tentative, le clone était là …. Sans souci. Il ne fondait plus, n’explosait pas non plus après invocation. Il se mettait même à bouger, pensant presque de lui-même. L’autre Eden remuait les doigts, puis poser le regard sur le Blondinet. Elles le fixaient, un peu durement. L’une des deux fronça les sourcils et baissa les yeux sur le torse de Matawa, regardant le tatouage qu’il portait sur sa peau. Le même qu’elle avait maintenant sur son poignet. Son expression espiègle disparu pour un visage plus confus, plus blessé. « Pourquoi avoir fait ça ?... De cette façon … C’était cruel et odieux ... » Demanda-t-elle presque dans un murmure. Sa voix trahissait sa blessure. Son clone s'était joint à elle dans cette question, créant comme un écho profond.

Spoiler:

Mince … Il s’en souvenait donc de cette appellation. Elle semblait même lui tenir à cœur. Tant et si bien que Matawa en fit la remarque, qu’elle n’avait pas tenue sa part du ‘marché’. A cette « réprimande », Eden gonfla un peu les joues, semblant boudée, tout en regardant ailleurs, tel un : J’ai dit ça moi ? T’es sur ?... M’en souviens pas. Avec ceci, elle eut un léger sourire discret, caché par ses cheveux. Elle se sentait étrangement mieux, moins tendue, moins colérique. La Kaguya ne faisait jamais la gueule bien longtemps. Attention, sa ‘bonne humeur’ n’était pas synonyme de pardon. Certes, elle ne boudait pas longtemps, mais elle restait un poil rancunier. L’atmosphère moins oppressante, elle était prête à coopérer sans trop de souci. D’ailleurs, la brunette prit place quand le blondinet en fit la demande. Enfin, c’est une certaine surprise qui passait sur ses traits quand il prit possession de sa main. Elle baissa les yeux vers la prise, observant la main du Hyô. Puis son regard rougeâtre se posa sur le tatouage à moitié caché par sa manche.

Enfin, le ‘ravisseur’ prit la parole. Il parlait de l’avis des populations sur son clan. Ceci attira son attention. Qu’entendait-il par la ? Il connaissait d’autres Kaguya ? Apparemment, oui. A cette information, Eden fronça les sourcils. Pas par colère, mais sous la curiosité. Celle-ci avait été piquée au vif. Maintenant, elle le fixait, attendant qu’il en dise d’avantage sur ce sujet. Sauf qu’il n’en fit rien. Il passait à autre chose, à la raison pour laquelle il l’avait marqué. Il disait vouloir la préserver. De quoi, se demanda-t-elle. Matawa ajoutait que bons nombres de ninja travailler dans son organisation et pourrait lui tendre la main maintenant qu’elle portait la trace du Renard. Le Blondinet citait également son choix, celui de la choisir elle. Il cherchait déjà un disciple pour avoir jeté son dévolu sur elle ? Possible. Curieusement, Eden ne cherchait pas à s’échapper de son étreinte, elle l’écoutait en silence. Du moins jusqu’à ce qu’il l’interrogea sur la suite. A cette question, la jeune femme pinça les lèvres et regarder ailleurs, dans sa réflexion. « Il y a beaucoup de choix que j’aimerai faire, beaucoup de route que j’aimerai emprunter. Mon but est si difficile à atteindre dans un monde aussi vaste que je m’y perds. Mais surement sauras-tu m’aider. Ou puis-je trouver le Kaguya dont tu as parlé ? … Matawa-sama ? –sensei ?... » Elle avait sa part du marché à respecter après tout. Sans trop lui laisser le temps de répondre, elle rajouta. « Il y a des choses que je dois faire avant de te ‘suivre’. Mais … Comment puis-je te retrouver pour suivre la direction du … Shoraizen ? » Pensait-elle se souvenir de ce nom. Elle émettait donc une certaine volonté à le suivre, à rejoindre cette organisation qui pourrait lui être bénéfique.