Les choses ne sont jamais simples. Je me retrouve en plein milieu d'un marécage, les odeurs y sont fortes. Que dois-je faire ? Je n'ai plus le moindre objectif. J'ai faim, vraiment faim. J'ai entendu dire qu'une vieille friperie pour les combattants se trouvait dans les parages. Il était temps que j'adapte ma tenue vestimentaire. Effectivement, se trimbaler en kimono déchiré n'est sûrement pas la chose la plus esthétique.
Bref, les arbres étaient nombreux, l'air était difficilement respirable et j'avais l'impression de constamment marcher dans une sorte de fumier. Oui, le plus étrange à dire est que le sol me semblait chaud. Peut-être dû à la fraîcheur de l'air. Alors que je me résignais à devenir à la sous-fifre de l'amie de Oniri-sama, une lueur rougeâtre pointa le bouton de son nez. Oui, c'était sûrement ça, le chemin était identité à celui indiqué, j'allais enfin pouvoir me reposer. Cette friperie est aussi un lieu de passe, un endroit où dormir lorsque nous ne sommes la bienvenue en ces terres. Bien sûr, j'aurais préféré dormir à Suna mais, ce n'était plus possible. Vivre seule est chose difficile, je viens tout juste de m'en souvenir.

Une fois devant la porte, une femme m'ouvra sans même avoir à ouvrir la porte. Elle me proposa de suite une tasse de thé et me dirigea dans ce lieu où les vêtements de guerre semblent choses banales. Faire mon choix fut assez long et difficile. Pour tout dire, les guerriers ne sont que rarement des femmes. Et les demoiselles sont souvent kidnappées pour être violées. Ainsi, le marché de l'armure d'occasion féminine est en perte de vitesse. La vieille n'hésita à me décrire les hurlements d'une compatriote... Les Kawajins sont généralement de piètres combattants, ils sont pauvres, mal armés et souvent mal élevés. Ils ne connaissent rien, pas la moindre culture, pas de savoir faire, pas d'instinct de survie, rien. Ainsi, ils sont considérés comme faibles. Les sauvages pillent les plus petits villages. Ils en viennent même pas à demander de l'aide aux grandes nations pour le moindre petit bobo. Et une fois de plus, ils perdent en moyen. Bref, un piètre pays.

Après une pensée bien déprimante, je finis par enfin trouver le vêtement rêvé. Par respect, je pris la parole pour m'excuser envers les dieux :

- " Je m'excuse envers la défunte et je jure d'honorer sa mémoire en ne causant le moindre mal à ce pays. "

Mes mains liés, je parais bien stupide. Malgré ça, la vieille dame fit de même. Cette mamie profite des morts pour vivre sans la moindre honte mais, cela ne veut pas forcément dire qu'elle est incapable de les respecter. Ne jamais juger un livre sur sa couverture... Suite à ça, je demanda une chambre afin de me reposer convenablement. Que faire maintenant ? Oniri n'est plus là pour occuper mon quotidien, je dois me débrouiller. Dois-je agir pour le bien ? Tout en réfléchissant, je déposa quelques pièces sur la table de cette drôle de femme. Elle sourit de suite. Elle n'exigea rien de volumineux et la prix valait allègrement la chambre, les vêtements et le repas...
Je pris place dans ma chambre et me regarda avec sévérité. Je retira le fond de teint qui me rend si belle et je redevins ce monstre. Oui, je suis moi. Je suis Akasha, la Nukenin !

Demain, je prendrai la route du pays de l'eau, j'y trouverai peut-être de quoi vivre. C'est un pays sans village ninja où la terreur règne en maître. Bien qu'y retourner ne m'apporte pas le moindre plaisir, c'est sûrement là où est ma place....