Quoi de plus efficace pour apprendre les nouvelles cultures de ce monde, que de s'aventurer dans un pays qui nous est étranger ? Ce fut la réflexion du Saibogu qui décida dès lors de quitter le sable brûlant de Suna, pour se diriger vers les paysages montagneux de Kumo. Après tout, les univers rocailleux cachaient en leur sein, d'innombrables secrets : et c'est à cela que le mécano' pensait. Dans sa demeure, les parchemins débordants de son sac étroit, il partit sans se soucier de ce qu'il laissait derrière, persuadés que son logement était très bien sécurisé. Récemment, il avait même prit soin de rajouter un lance-flamme lorsque quelqu'un dépasserait le hall d'entrée. Chaud devant ! Avant de quitter son lieu d'habitation, il saisit sa blouse qu'il mit rapidement lui donnant un air défagotté tandis qu'il prit une autre sacoche dans lequel se trouvait l'ensemble des recharges inhérentes à son système respiratoire. La porte d'entrée claqua dans un résonnement montrant clairement que le vide avait prit possession des lieux.

Il était désormais temps de mettre les voiles. En fin d'après midi, des gardes étaient encore présents au niveau de la Voie Illusionnée et ils regardèrent le Saibogu d'un air dubitatif tant les bagages étaient nombreux pour n'être qu'une mission. Celui-ci vint à leur rencontre dans le but d'expliquer le pourquoi de son départ. Quelques formulaires à remplir et à signer, et le voilà parti, quittant son pays d'origine pour partir à l'aventure, à la recherche d'une éventuelle nouvelle technologie qu'il pourrait s'approprier !

Jonasan est quelqu'un qui s'assume parfaitement. Le signe de Suna est apparent mais pas comme un bandeau, comme beaucoup de Shinobi. Non. Il a fait dans l'originalité puisque chez lui, l'insigne du Sable se trouve sculpté sur son masque, au niveau de la joue droite. Aucune manière de camoufler ce signe si ce n'est mettre une capuche – capuche qui devra de toute façon être retiré pour que son entrée au sein du pays des nuages se fasse sans encombre.

Le voyage se faisait sans ennuis. Une verdure s'était faite remplacé par un sol rocheux tandis que la chaleur du Vent céda sa place à une température modérée : celle de Kumo. Sur le sol, une sorte de capsule tomba à terre suivit d'un « clic » rapide. Jonasan venait de changer sa cartouche de chakra et pouvait à nouveau respirer pleinement : rappelons que l'oxygène était une source mortelle pour le Saibogu qui est contraint de respirer à l'aide d'une réserve de chakra qu'il insuffle dans son masque à gaz.

Des monts se dressaient face à lui désormais. Il se sentait observé tant le silence était omniprésent. Peut-être était-ce le cas au final ? Il s'en renderait bien vite compte lorsqu'il arrivera à destination. Quoi qu'il en soit, et si la surveillance était comme à Suna, il était conscient qu'il avait déjà été repéré depuis maintenant plusieurs dizaine de minutes. L'air nonchalant, marchant d'une manière à rassurer les personnes qui viendraient à sa rencontre, il observait les environs : loin des dunes, c'était désormais des montagnes qu'il pouvait apercevoir. Des nuages présents en nombre, une atmosphère bien plus humide... Des frissons parcoururent son corps : cela faisait bien longtemps qu'il n'en avait plus ressenti...

A quelques mètres qui le séparait du village, il attendait un bref instant continuant d'admirer l'architecture peu banale qu'avait fait preuve le village. Admirable. C'est alors que quelqu'un vint à sa rencontre : prévisible !

Les services de sécurité étaient clairs. Un shinobi inconnu possédant une réserve de chakra respectable s’approchait du village. Le bonhomme avait été repéré depuis plusieurs kilomètres, errant à la recherche de ce que tous, ici à Kumo, s’étaient accordés à nommer le Sentier perdu. Lorsqu’il finit par découvrir cette voie, sa prise de direction vers Kumo ne pouvait plus être ignorée. Tous savaient depuis un bon moment que cet étranger arriverait ici. Mais comme de coutume, aucune réaction. L’observation est privilégiée à une quelconque action inopportune. Puis, Si l’emplacement exact de Kumo n’est pas connu de tous, il est difficile de considérer un village comme caché au fond. Combien d’étrangers y avaient séjourné ? Combien depuis sa création ? Énormément !

Alors qu’il se trouvait en visite d’inspection en tant que membre du Satoru, auprès des unités chargées de la garde et de la défense des entrées du village, le Jonin put être aux premières loges pour voir comment se débrouillaient les shinobis affectés à cette unité. Les récentes intrusions au village, les furyous entre autres, avaient poussé à muscler tout le dispositif de sécurité. Le Raikage veillait au grain. Parfait. Cependant, le Satoru devait dorénavant s’impliquer plus en avant dans toutes ces questions et ne plus seulement attendre d’être affecté à des missions spéciales. Le temps de l’attente passive était révolue.

« Laissez le venir. Je m’en occupe. Que le Jonin chargé d’appliquer les sceaux me suive. »

Après quoi, Zennosuke avança en direction de l’inconnu. À peine une minute et le voilà qui marchait tranquillement en direction de l’homme en question, accompagné du Jonin chargé des sceaux. À mi-distance de l’inconnu, le Seki s’arrêta et se mit à détailler autant que faire que possible, l’attitude du nouveau venu, ainsi que sa mise. Un ninja du village de Suna, à en juger par le bandeau incrustré sur un masque à gaz que l’individu portait sur son visage. De mémoire, le Seki n’avait connaissance d’un quelconque ralliement de Sabakyô au village du Sable. Ce masque était curieux, problématique, bizarre pour un habitant de Suna. À moins que cet individu n'en soit pas un ou soit un cas isolé de ralliement de Sabakyô au Sunagakure no Sato ? Peut être était-ce aussi un de ces membres bizarroïde du clan Saibogu. Vous savez ce clan ou plutôt, cette espèce de fraternité d’ingénieurs tous plus illuminés les uns que les autres.

Main en avant, paume bien visible par le nouveau venu, le Seki lui demanda gentiment de se tenir à une distance respectable. Kumo n’est pas un moulin. Il faudrait montrer patte blanche avant d’espérer y pénétrer.

« Seki Zennosuke, Jônin de ce village. A qui ai-je l’honneur ? Et… Y – a-t-il une raison particulière qui vous pousse à aller plus en avant ? »

Aucune animosité dans le ton de sa voix. Un regard neutre, sans émotion particulière, le bras gauche pendant le long de son côté, puis celui de droite revenant vers lui une fois que l’inconnu pris le parti de s’arrêter. Aucune attitude belliqueuse, pour autant, chaque geste de l’inconnu était scruté. Surveillé comme du lait sur le feu. Un shinobi reste un shinobi… Méfiance est de rigueur surtout par ces temps troubles.

Spoiler:

Voilà enfin une âme qui vive ! Le mécano' se réjouit intérieurement tandis que le duo présent devant lui le somme d'arrêter d'avancer, l'interrogeant sur ses raisons de sa présence : une question pour le moins banal lorsque l'on est en charge de la sécurité du village. Jo' s'arrêta alors à la demande de l'équipe et réfléchis à quoi répondre. En effet, il se trouve que s'il dit la vérité, et qu'il prétexte la recherche de nouvelles technologies, il pourrait être considéré comme un voleur, quelqu'un qui vient espionner le village dans le but d'acquérir les biens qui leurs sont propres. Or, ce n'est pas du tout le cas : le Saibogu a juste soif de savoir, et le fait de visiter l'ensemble des pays limitrophes l'aiderait grandement à atteindre l'objectif. Sa respiration mécanique vint couper le silence qui s'était installé entre les trois protagonistes tandis qu'ils s'analysèrent tous du regard. Un dernier relachement de la pression sorti de son masque et le mécano' prit la parole d'une voix grave, légèrement en écho dû à son masque à gaz.

« Tout n'est que commerce. » Dit-il avant de reprendre quelques instants plus tard. « Vous avez des produits que nous n'avons pas, et je viens à la recherche de ces articles. » Il s'arrêta une énième fois, laissant une brise de vent soulever sa sale blouse blanche. « Nos deux pays étant dans une politique dîtes neutre, je pense que ma présence ici, bien que soumise à une surveillance pointilleuse, ne posera pas de soucis. »

Les vitres teintées de son masque se dirigea vers le compagnon du Seki qui s'était présenté. Zennosuke était tout de même un Jônin, et il semblait être un puissant ninja. Quant au mécano', il n'était qu'un Chûnin – la différence de puissance était tout de même considérable. Il aurait pu venir seul, pourtant ils sont deux face au Saibogu. Les sourcils se froncèrent derrière le visage artificiel de Jo' tandis qu'il décida d'interroger le Jônin sur la présence du second protagoniste.

« Je pense que vous n'êtes pas dupe, Zennosuke. Notre différence de puissance est tout de même importante. Je suis persuadé que vous et votre équipe l'avait remarqué. Pourquoi donc venir à deux à ma rencontre ? » Les poumons du Saibogu se gonfla d'air avant d'entendre son masque relâcher une certaine pression. « Je suis Saibogu Jonasan, Chûnin de Suna. Comme je vous l'ai dit, je viens uniquement dans un but commercial. »

Il n'aimait pas ça. Devoir dévoiler son identité comme cela, à un autre ninja qui plus est. D'autant plus que son nom reflète complètement le fait qu'il est un ninja d'une grande famille jouissant d'une technologie hors pairs. Est-ce que l'ensemble de ces informations mettra la puce à l'oreille du Jônin ? Trouvera t-il un lien de corrélation entre le fait que Jo' soit là pour enquêter – en réalité – sur les nouvelles technologies qu'il pourrait trouver ici ? C'était fort probable. Mais au moins le Saibogu avait été franc, sans réellement l'être. Oui. Il était là pour acheter, c'était vrai. Mais il comptait réalisé avec ces achats, une œuvre d'art digne de ce nom. Beaucoup d'idée germait dans son esprit, et il avait hâte de pouvoir construire tout cela...

« J'espère que mon entrée au sein de votre village pourra se faire. Comme je vous ai dis, je ne viens pas dans le but de nuire à votre village ou à son organisation. Je partirais comme je suis venu. Vous n'avez rien à craindre de moi. » Insista t-il pour que l'accès lui soit autorisé.

Zennosuke observait son interlocuteur de la tête aux pieds, sans en donner l’impression. Il le soupesait, le mesurait à l’aune des propos que cette curieuse personne qu’il avait en face de lui, voulait bien lui tenir. Un commerçant donc… Voyez-vous ça ! Des raisons d’être sceptique, le Jonin en avait. Ce d’autant plus que rares sont les shinobis qui lâchent la voie des armes pour se consacrer à une aventure mercantile. Par la puissance de leur jutsus, ils sont généralement plus à même de se procurer cet or, ces richesses que recherchent activement les vrais marchands. Du moins, les civils marchands… Bien entendu, Zennosuke comprenait parfaitement que ce motif avancé n’était pas celui véritable. Ce sunajin, puisqu’il se présentait comme tel, était probablement envoyé pour espionner un peu tout en faisant un semblant de marché. De bonne guerre. Il s’arrangeait pour pouvoir s’octroyer un droit de passage dans ce village lui étant inconnu en avançant des arguments politique. La neutralité de Suna envers Kumo et vice versa. Soit. Aux yeux du Seki, cet argument n’avait pas tant de poids que cela, puisqu’il considère Suna comme un village créé avec l’appui de Kumo, mais dont la politique a été bien trop souvent opposée à celle de son village. Mais, il allait laisser tout cela de côté. D'une voix ferme et pourtant neutre, sans la moindre intonation malpolie, le Seki s'adressa au Sunajin.

« Jonasan, s’il n’avait s’agit que de se battre, vous l’avez compris, nul besoin pour moi d’être accompagné… Cependant, vous l’avez certainement deviné, mon collègue ici présent n’est pas à mes côtés pour faire joli. Il est chargé de vous appliquer un sceau de haut niveau nous permettant de vous garder à l’œil. »

Le Seki marquait une pause. Le ton de sa voix était neutre. Son regard, lui, était devenu des plus expressif quant à la question de garder à l'oeil le Saibogu. Big brother is watching you ! Ce qu’il proposait était simple. Nul besoin d’en discuter. Une alternative : accepter et pénétrer dans Kumo ou refuser et s’en aller comme il était venu.

« Le sceau en question vous empêchera d’utiliser des techniques de haut niveau tout en permettant de vous localiser à tout moment tant que vous resterez à Kumo. Bien entendu, lorsque vous nous quitterez, nous vous retirerons ce sceau. Vous comprenez… Nous sommes un village militaire. Et quand bien même vous seriez de Sunagakure no Sato, vous faire confiance aveuglément serait pure folie de notre part. »

Le Jonin chargé d’appliquer les sceau s’avançait de deux pas vers le Saibogu. La messe est dite. A lui de décider ce qu’il compte faire. Passer les portes en étant on ne peut plus surveillé ou tout simplement retourner librement d’où il venait. Mais il semblait que Zennosuke n’avait pas tout dit :

« Je dois également porter à votre connaissance le fait que nous vérifierons l’état de votre affiliation à celui qui s'est autoproclamé de rang royal… Vous savez certainement de quoi je veux parler... »

Un ton entendu, un regard qui exprimait la même chose. Si le Saibogu était un des serviteurs, il risquait gros en tentant de pénétrer Kumo. Mais après tout, chacun est libre de ses choix et de ses actes n’est-ce pas ?

Spoiler:

Deux choix possibles offrant deux alternatives distinctes. Accepter qu'un inconnu appose un sceau de haut niveau sur le Saibogu, ou refuser et rentrer chez soi. Le choix était bien évidemment d'accepter. Le mécano' étant un expert en Fuinjutsu, il comprendrait rapidement la nature du sceau et avec quelques études par derrière, il pourrait le retirer aisément – il en était persuadé. Aussi, voyant que le Seki voulait jouer le jeu, il allait lui aussi s'amuser. Remontant la manche de sa blouse, laissant apparaître un bras dont les veines bleus étaient présentes en relief sur un épiderme blanchâtre à souhait, il mit son avant-bras en évidence pour que le partenaire du Kumojin vienne faire son travail. Pendant ce temps-là, il écoutait attentivement les paroles de Zennosuke, il avait probablement de belles choses à dire.

Le sceau permettait de localiser Jonasan, et de l'empêcher d'utiliser des techniques de haut niveau. Sortir de Kumo serait égal à la rupture de ce-dernier octroyant au Sunajin la possibilité de jouir à nouveau de son répertoire. L'acolyte du Jônin exécuter son rituel, et à la fin de celui-ci, lorsqu'un dessin spécifique faisait le tour tel un bracelet autour de l'avant-bras de Jonasan, il retourna aux côtés de Zennosuke tandis que le Chûnin prit la parole.

« Comme je vous l'ai dit, je viens ici uniquement dans un but commercial. Faire le tour de vos marchés et peut-être trouver des choses qu'il n'y a pas par chez moi. L'apposition de ce sceau et les événements qui en découlent ne me gêne pas. »

Il était temps de parler d'un sujet qui était particulièrement tabou. Les Furyous. Quelle fut la surprise du Saibogu lorsque le Seki fit part des vérifications quant à l'appartenance ou non de celui-ci à la faction de l'homme se passant pour une divinité. Il y avait une façon toute simple de devenir ce que l'on appelle plus communément « un Serviteur ». Il suffisait de se graver à même la peau la lettre « F ». Cela voulait dire que les personnes allaient combattre avec les Furyous, et non contre eux. Il fallait être fou pour prendre ce genre de décision. Jonasan le savait : accepter l'un ou l'autre était synonyme de mort. Alors autant mourir en assumant ses convictions. Un sourire vint camoufler l'émanation de pression d'oxygène du masque à gaz du Saibogu tandis qu'il allait répondre.

« D'aucune manière je prendrais la décision d'appartenir à cette communauté. Ma liberté aura le prix de la mort s'il le faut. Mais vous pouvez enquêter sur mon passé, vous ne trouverez que des bribes de mon histoire. » Il prit un temps de pause. « Elle n'intéresse personne, et cette histoire m'accompagnera dans ma tombe. »

Son passé était effectivement sordide et peu de personnes auraient pu supporter cette pression qu'il avait constamment à chaque levé du jour. Se faire insulter, cracher dessus, racketter et j'en passe, certains se seraient suicider pendant que d'autres seraient actuellement en détention dans un asile. Mais Jonasan avait vécu cet enfer et était maintenant devenu un Chûnin du village caché du sable. Il était tout de même fier de lui, bien qu'il maintenait cette haine envers la race humaine. Et c'est bien pour cela qu'il souhaitait devenir une machine ! Ce n'est qu'après tout cela qu'il débuta une marche en direction des deux protagonistes souhaitant pénétrer le village caché des nuages !

« Avec ce sceau, il vous sera facilement possible de me détecter et d'avoir un œil sur mes faits et gestes. Je ne me cacherais pas, vous avec carte blanche. » Il marqua un temps. « Vous aurez la preuve de ma bonne foie. »