Cigarettes et biberons [Libre]

(#) Sujet: Cigarettes et biberons [Libre] Mer 12 Nov 2014 - 23:45

HRP:

Le professeur Kyouki Hakkyou en était persuadé, cet essai serait le bon. Aucun doute possible sur le résultat, sa curiosité et ses multiples expériences précédentes lui confirmaient la voie empruntée. Un peu de ci, une lichette de ça et le reste viendrait en mélangeant énergiquement. Approchant du but, Hakkyou sensei fit intervenir son assistant pour terminer l’homogénéisation des mélanges tandis qu’il préparer le nécessaire.

- « C’est prêt monsieur. »
- « Oh parfait. Parfait. » Il trempa son pinceau dans ce mélange harmonieux et débuta les spires et volutes dictées par ses ouvrages. Une arabesque après l’autre, le dessin de ses désirs prenait forme. Passé, Présent, Avenir, tous réunis en un même lieu, tous unis en un même point, cette ligne du destin ramenée à une position déterminée et déterminante. Il le tenait enfin, ce pouvoir du temps. « Splendide, tout simplement splendide. »

Ou pas.

D’abord le vrombissement grandissant, puis les arcs de lumière, ce qui se voulût clarté et précision se révéla désordre et confusion. En cherchant à influer le Destin, le professeur apporta le Chaos et avec lui, la destruction. Son labo vola en éclat, sa chair se dispersa en particules si fines qu’il devint imperceptible, lui et son assistant, soit dit en passant. L’onde de choc se propagea à travers le quartier, une distorsion à travers l’espace-temps qui progressa à travers les rues telles une vague impérieuse.

Fuusho fumait, adossé aussi simplement qu’inutilement contre un mur, lorsqu’il sentit le remous. Dans un premier temps, il crût sa faim à l’origine de ce trouble passager. Mais force était de constater que le désagrément se propagea au reste de son corps. Perdant l’équilibre il s’effondra sur place, à l’image de plusieurs autres passants. La lutte était vaine, très vite, tout ne fut plus qu’obscurité.

Lorsqu’il reprit ses esprits, ses habits s’étaient élargis, ou alors… « Bordel ! Oh ? » Même sa voix l’étonna, si fluette. Son visage lui était inaccessible, mais le reste de son corps… . Tout, tout chez lui avait rapetissé. Tout ? Une vérification et un désarroi plus tard, il confirma, tout avait bien rétréci.

- « Baaaaaaaah ! » L’angoisse prit le dessus, alors qu’il constata l’aspect enfantin des personnes présentes autour de lui. Agrippant le premier venu, il s’affola de plus belle « Qu’est-ce qui nous arriiiiiive ! »

(#) Sujet: Re: Cigarettes et biberons [Libre] Dim 16 Nov 2014 - 11:56

Spoiler:

Le Hoheinheim était tranquillement en train de marcher dans les rues du Shukai lorsqu'une explosion retentit. Non loin de sa position, le trentenaire avait pu apercevoir une lueur éclatante juste avant le drame. Il n'eut malheureusement pas le temps de s'en inquiéter davantage en voyant la vague d'énergie lui arriver dessus. Comme n'importe qui l'aurait fait, Van protégea son visage avec ses mains en priant pour que cela ne le défigure pas à vie. Il fut projeté alors quelques mètres plus loin, roulant et boulant jusqu'à l'entrée d'une auberge avant de rester un instant allongé sur le sol, bras et jambes étendues les yeux grands ouverts.

" Ouah ! " s'écria-t-il. Doucement le Hoheinheim se releva pour découvrir sa nouvelle forme physique. Étrangement le monde autour de lui semblait plus... Grand qu'auparavant. Son reflet dans le vitrage de l'auberge le laissa pantois alors que son uniforme du Buki gisait sur le sol bien trop grand pour la nouvelle taille du Chuunin.

D'un sang froid insensée Van, à présent nu comme un ver remonta ses lunettes elles aussi devenues bien trop grandes. S'abaissant pour ramasser sa tenue, il gratifia l'uniforme d'un Fuinjutsu afin que celui-ci s'adapte à sa nouvelle taille. Une fois de nouveau vêtu, l'homme s'avança dans les rues en prenant la direction du centre de l'explosion.

En chemin, le trentenaire absorbé par les théories qui défilaient dans sa tête, quant à une explication plausible de tout ça fut interrompu par la venue d'un nourrisson barbu et perturbé. Secoué dans tous les sens, Van se vit hurler dessus et interrogé par le bébé barbu qui souhaitait comprendre ce qui était en train de leur arriver. Il était vrai en y regardant plus attentivement qu'aucune personne n'avait pu échapper à ce retour en enfance.

Toujours en pleine réflexion malgré les secousses provoquées par son nouvel interlocuteur, Van dont les lunettes voyageaient sur son visage plaqua celles-ci contre son nez avant de prendre la parole une fois le bébé barbu calmé. " Du calme Bébé Barbe san ! " Le Hoheinheim marqua un temps d'arrêt, c'était la première fois qu'il entendait sa voix depuis la transformation et ce qui aurait voulu se faire grave, se fit en une voix de crécelle affreusement irritante à l'oreille.

" Habilles toi tu fais peur aux passants, ils n'ont pas besoin de voir une chose aussi horrible que le pénis d'un bébé barbu qui hurle et qui les agresse... " En tournant la tête sur le côté, Van remarqua le manque total d'intérêt des passants pour ce genre de détails car étant dans la même situation, tout le monde cherchait à comprendre ce qui avait bien pu se passé.

" Bon... Que tu ne ME fasse pas peur en m'agressant... Tiens. "

Van se baissa pour ramasser ce qui semblait être les vêtements du bébé barbu et gratifia la tenue d'un fuinjutsu afin qu'elle puisse mieux allé à son propriétaire. " J'ai vu le départ de l'explosion un peu plus loin, nous ferions mieux d'aller jeter un œil pour en apprendre plus. "

" Au fait mon nom est Van Hoheinheim. Ravi de te rencontré. " Le bébé Hoheinheim tendit sa petite main en direction du bébé Barbu. Aussi grand que deux nourrissons, les deux casses bonbons devraient donc éclaircir toute cette histoire et trouver un moyen de regagner leur vraie taille.

(#) Sujet: Re: Cigarettes et biberons [Libre] Dim 16 Nov 2014 - 17:11

Spoiler:

- « Fuusho, enchanté. » Lui répondit-il en saisissant la main tendue. Il aurait préféré un cadre plus studieux pour la rencontre avec un expert en Fûin, mais le terrain lui offrait une autre forme d’apprentissage tout aussi profitable. La preuve avec la méthode de rétrécissement de la matière utilisée sur ses habits. Un procédé que Fuusho estima ingénieux. « Merci pour les fringues. J’espère que t’as une technique inverse. » Il ne comptait pas rester si petit bien longtemps.

Son sac, lui, malheureusement était resté aussi gros qu’avant, et bien trop lourd pour ses pauvres petits muscles ridiculement atrophiés. Alors faute de pouvoir tout prendre, il récupéra simplement sa bague à tabac.

*Hoheinheim, Hoheinheim…* se répétait-il intérieurement alors qu’il s’allumait une cigarette. Pourquoi ce nom compliqué lui était familier… Oh !? « Arekushi m’a parlé de toi ! Mais, Bébé Binocle sera plus simple à dire. » Sautillant à cloche pied pour remettre son pantalon⁽¹⁾, il emboita le pas de Van à travers des scènes toutes plus improbables les unes que les autres. Pas un seul adulte ne croisa leur route, et ce ne serait qu’une question de minutes avant que les autorités n’apparaissent au milieu de tout ce foutoir. Des autorités plus compétentes que le barbu retourné au stade larvesque de couche-culotte.

Leur marche dandinante, ils étaient courts sur patte après tout, les guida jusqu’à un rien du tout. Un énorme cercle noircissait le sol là où aurait dû se trouver un bâtiment, très certainement. À croire que la bâtisse s’était simplement volatilisée. « Au moins, on est sûr que c’est ici que ça a explosé. » Les pleures d’un bébé, autre victime de l’onde de choc, attira alors son attention. S’approchant du petit, il le questionna sur ce lieu. « Bonjour. Dites, c’était quoi ici, avant ? » Mais les larmes de l’enfant ne cessaient de couler. Son cri perçant gagna en puissance au point d’obliger Fuusho à plaquer chaque main sur une oreille. « C’était qu’une question, pas la peine de le prendre comme ça… . » Rien n’y fît. Il ne comprit que l’enfant en était réellement un que lorsqu’une petite fille, déboulant de la porte derrière eux, apportât un biberon au bébé braillard.

- « Excusez-le. Tout ceci l’a quelque peu survolté. Vous savez ce qui se passe ? Pourquoi je ressemble à sa sœur plus qu’à sa mère ? » Le fumeur haussa les épaules comme seule réponse. Il se trouvait tout aussi perdu qu’eux. Peut-être que d’apprendre ce qui se trouvât ici les aiderait à résoudre cette affaire, alors il réitéra sa question, à la bonne personne cette fois.

- « Y’avait quoi là, avant l’explosion ? » Son doigt pointa le cercle noir.

____
⁽¹⁾Oui, il fume avant de s’habiller.

(#) Sujet: Re: Cigarettes et biberons [Libre] Dim 16 Nov 2014 - 20:43

Courir courir courir... L'Homme courait à sa perte comme s'il y était en retard alors que Mikami essayait de rattraper le sien. À quoi ? Un rendez-vous avec une femme. Non, pas une charmante créature aux formes fines et voluptés, mais avec ce qui pour l'instant était un vague visage sur un bout de papier, insignifiante mission de rang D. Obligation matinale, réveil frappant comme un redoutable ennemi plutôt que les doux rayons du soleil déposant crescendo leur chaleureux baisé sur des joues innocentes et retirant violemment par le pied un jeune homme trop attaché à la tendresse que peut apporter un oreiller. Pourquoi ? L'ordre disait... l'ordre disait... grmml... rien qui ne sortait bien de la routine, si ce n'est "tiens-toi prêt quand elle aura besoin de faire ses lacets, de toute façon elle l'a commandé et tu seras récompensé". Du moins cela sonnait comme tel et comme le bruit d'une chaîne, résonnant tous deux dans la boîte crânienne de ce modeste Mikami. Drôle d'interprétation, bien triste époque.

Alors il sautait de toit en toit, poursuivant la course endiablée des aiguilles d'une horloge qui ne jamais s'essoufflait. Était-ce pour ça qu'il s'était engagé au Shûkai ? Sûrement pas, devait-il forcément y passer ? Question pertinente si l'on considère qu'il y a des choses auxquelles on ne peut échapper ou par lesquelles il faut passer.
Cependant considérez une personne au terrain propice à toute forme de distraction à commencer par mentale, et une sphère de lumière grandissante se formant non loin, que croyez-vous qu'il aurait fait ? Ce dernier écrasa le sol surplombant en fait le plafond d'une maison de son humble chakra et tourna des talons, puis se propulsa bien au-dessus du point culminant de ce qui ressemblait de plus en plus à une explosion. Bien singulière dans tous les cas, une illumination qui gagnait tranquillement du terrain, se propageant régulièrement comme une expiration de tant de frustration contenue trop longtemps dans un si petit corps.

Le jeune shinobi se trouvait bien au-dessus de son sommet, la contemplait depuis les airs l'esprit bien intrigué par la forme que ce qui ne ressemblait plus à une explosion prenait. De là-haut, il se rendit compte que cet évènement ne se limitait pas au dôme de lumière mais était précédé d'une onde de particule qui freinèrent sa course aérienne. Seul le battement des feuilles composant l'ordre de mission se permettait de briser un silence d'une quiétude pourtant royale.

Puis pour faire bref de son vol il chuta, sentant d'abord ses habits heurter sa peau sous les coups de l'air qu'il fendait, puis ceux-ci glisser et s'échapper. Ses chaussures se libérèrent et se séparèrent. Son pantalon eut l'air de s'arrêter, préférant une chute plus lente et plus douce, vite rejoint par un caleçon qui devait sûrement étouffer. C'est dans ce genre de moment que l'on comprend la définition d'expressions comme "à l'air libre". Seuls ses hauts étaient encore entrainés par la descente effrénée de ses épaules. La lumière finirait par l'aveugler alors Mikami effectua un demi-tour aérien d'une grâce qu'il aurait bien aimé observer à la troisième personne, tournant alors ses pupilles jaunes vers le ciel dont son corps s'éloignait. Du ciel seulement ? Pourquoi son accoutrement s'en était-il allé ? Et surtout... Où étaient passées ses putains de jambes ?! Elles n'apparaissaient plus à la suite de son t-shirt qui tremblait dans tous les sens puis... s'enfuit à son tour, caressant peut-être une dernière fois ses épaules et découvrant le corps nu d'un jeune homme qui comprenait enfin la situation.

* C'est vraiment un gros délire ce rêve... *

Mais la sensation de chute aurait du le réveiller depuis bien longtemps tant elle était longue, et il ne tarda pas à le comprendre tout en observant sa nouvelle... euh ancienne apparence de pauvre bambin.

- Ah, ah... AAAAAAAAAAAAAAAH !!! ... Ah, ah ouais quand même... !

Il saisit de ses deux mains son ordre de mission fixant agressivement le faciès rabougri de la vieille bique qui osa le mettre hors du lit et hors de lui pour des désirs inutiles et caprices infantiles.

*Je me demande si je devrais pas t'en vouloir vieille sal...*

Hop ! Le jeune garçon mordit la poussière, dans un choc qu'il aurait imaginé bien plus violent. C'est fou comme un tas de cendre peut absorber la puissance d'un choc. N'essayez tout de même pas ça chez vous les enfants. Le nuage noir qu'il avait soulevé retombait, laissant apparaître une scène venue d'un autre monde. Un enfant à la tenue d'un scientifique en fin de vie, un autre avec une barbe qui lui gratterait presque le nombril et une jeune fille qui tendait le bras vers le haut pour donner le biberon à un autre enfant. Mikami se releva tenant l'ordre de mission d'une main et se donnant une bonne claque de l'autre. Toujours pas un rêve... juste un matin surnaturel. Comprenant la gravité de sa situation, il plaqua ses papiers entre ses jambes, couvrant à la fois son sexe et son scrotum puis se rua vers le marmot avec les lunettes l'agrippant pitoyablement et désespérément par le col, le visage noir et boursoufflé ruisselant de larmes...

- Toi, le savant ! Habille-moi... !

(#) Sujet: Re: Cigarettes et biberons [Libre] Mar 18 Nov 2014 - 18:37

Les deux bébés hommes s'échangèrent une poignet de main des plus drôles pour leur si petit gabarit. De loin on jurerait voir deux avortons vouloir jouer les vrais hommes. Fuusho était le prénom du bébé barbu qui remercia dans un premier temps le Hoheinheim pour l'ajustement provisoire de ses vêtements. Puis dans un second temps s'interrogea quant à la possibilité de leur rendre une taille normale ce que Van approuva intérieurement afin de se laisser le temps d'y réfléchir un peu plus tard.

Sans donner de réponse et le regard posé sur son interlocuteur, le trentenaire laissa Fuusho réfléchir quelques instants en s'étonnant par la même occasion de la bonne prononciation de son nom. Van le mira les yeux grands ouverts, c'était bien la première fois qu'un membre du Shukai parvenait du premier coup à bien répéter son nom. Avec les années Van avait apprit à se montrer indulgent envers les personnes qui le côtoyait sans insister davantage... Après tout lui non plus ne trouvait pas ça très difficile à faire mais beaucoup n'y arrivaient tout simplement pas.

Néanmoins, toute bonne chose avait une fin et aussi court que fut son plaisir de voir une telle chose arrivée, le naturel revint et bébé binocle fut son nouveau surnom. Jugé plus simple par son inventeur, il n'en restait pas moins un juste retour des choses après le surnom que Van lui donna un peu plus tôt...

Arekushi avait donc parler de Van à un nouveau membre. Surprit, le Hoheinheim apprécia l'attention et remarqua chez le Jisetsu une nature moins sauvage qu'il ne l'aurait penser.

Balayant l'air envahit par la nicotine devant son visage, Van ouvrit finalement la marche et les deux bébés ninjas prirent la direction de l'explosion afin de mener l'enquête et en apprendre plus sur leur état. Sur place, les cris et pleurs d'un nouveau bébé alarmèrent Fuusho qui tentait désespérément d'obtenir davantage d'informations sur ce qui s'était passé. En voyant surgir encore un bébé qui cette fois-ci se devait d'être la mère biologique du vrai nourrisson, les deux ninjas du Shukai comprirent l'essentiel au même moment.

La question de Fuusho interpella le Hoheinheim qui avait finit par laisser vaguer son regard à droite à gauche pour étudier la scène. Malheureusement pour eux, un bébé nu tomba du ciel, soulevant le tas de cendre qui se trouvait au milieu. Fronçant les sourcils, Van s'interrogea à voix hautes. "Est-ce bien un bébé qui vient de tombé ? "

Sa question trouva réponse aussitôt que le petit sortit de la cendre, nu et se voulant impératif quant à sa demande d'être vêtit. Laissant échappé un " lol " le Hoheinheim s'approcha avant de frapper d'un mawashigeri aussi dérisoire qu'impressionnant mais suffisant pour projeté le gamin dans un rideau encore en bon état. Sautant sur sa proie tel un psychopathe dont le reflet des lunettes ne pouvaient rendre perceptible le blanc de ses yeux, Van gratifia le drap d'un Fuinjutsu en criant " Fuinpowa ! " ce qui étrangla dans un premier temps le gamin avant de prendre une forme de ruban d'emballage de papier cadeau.

Le nombril était visible, masquant les parties intimes du bébé ainsi que le haut de son corps ne laissant visible que ses yeux et le nez afin que ce dernier puisse tout de même respirer mais jouir d'un magnifique costume. " Voilà " S'exclama le Hoheinheim, frappant ses mains après un travail bien accompli. A nouveau devant la mère bébé qui nourrissait à présent son enfant, le Hoheinheim arriva juste au début de son histoire.

" Nous étions ici avec le professeur quant tout est devenu hors de conrôle... Nous avions réussis ! Enfin... Pas autant qu'on l'aurait penser à vrai dire. Le professeur et son assistant ont tous les deux disparus juste après l'explosion et depuis je cherche dans les décombres en espérant ne pas découvrir leur cadavre... Sans eux je ne sais pas si nous serons capable de redevenir... Comme nous étions... "

Encore plus affreusement choqué qu'après ses deux visions d'horreurs précédentes, Van porta sa main à la bouche pour masquer son effroi. Qu'allaient-ils bien pouvoir devenir ? Ce fut à ce moment que le Hoheinheim revint vers son oeuvre d'art afin de l'interroger. " Est-ce vous le professeur ? Où l'assistant du professeur ? "

(#) Sujet: Re: Cigarettes et biberons [Libre] Jeu 20 Nov 2014 - 22:09

La nouvelle alarma le fumeur, rester des bébés à tout jamais serait quelque peu handicapant. Encore que, si ça lui permettait d’éviter d’être envoyé en première ligne sur le champ de bataille… . « Eh mais… » il sembla réaliser une honteuse trahison. S’approchant de la Bébé Génitrice, la lueur des cendres rougeâtres éclaira le faciès de Fuusho, qui tel un démon du Yomi lui souffla sa fumée au visage.

- « Tu m’dis que tu sais pas ce qui se passe et à lui tu parles d’un professeur et ses expériences !? » Un piège. Une machination. Tout ceci relevait du complot, pourquoi ? Pour… pour… pour quelque horrible raison, sans aucun doute. Sa moue contrariée, bien que dissimulée par l’épaisseur de sa barbe, n’en resta pas moins perceptible. Tout comme sa paranoïa. Alors ? Qu’est-ce tu vas m’raconter c’te fois-ci !? Hein ? Bébé Baratineuse !

Mais aucune réponse n’eut le temps d’être émise, un caillou siffla à côté de ses petites oreilles pour atteindre le dernier venu noirci par les cendres. Ce Bébé Barbouillé réceptionna la pierre avec brio, de la tête certes, mais avec brio !

- « Haha ! En pleine poire !» Fier de son lancer, un bébé bouffi accompagné d’une troupe d’autres moutards pointa son index vers sa cible. « Oi ! L’enfoiré à la suie ! Rends nous notre âge ! » Cette troupe d’une demi-douzaine de demi-portions -comptaient-ils alors pour trois ?- avança vers leur souffre-douleur, persuadés d’avoir à faire au professeur dont parlait la petite fille.

À son tour, Fuusho ramassa un caillou. L’idée première fut de s’autoriser une riposte rapide contre ces Bébés Belliqueux. Mais au fur et à mesure que la distance les séparant s’amincît, il hésita davantage à se retourner contre l’avorton tombé du ciel. Après tout, dans le doute, ne valait-il mieux pas taper sur la cible du plus grand nombre ?

Petit bras armé. Rotation de l’épaule. Ouverture de la main. Légère vrille du poignet pour la finition. Et c’était lancé. La pierre vola vers l’obèse du groupe d’arriérés. Par dépit, le fumeur choisit de frapper les plus stupides.

L’erreur était faite.

Les représailles viendraient.

(#) Sujet: Re: Cigarettes et biberons [Libre] Ven 21 Nov 2014 - 12:07

La réaction du savant, bien que brutale, fut assez prompte. Il l'avait vêtu, mais fallait-il lui en vouloir de l'avoir envoyé valdinguer ? À quoi bon de toute manière... ça ne ferait que les détourner de leur objectif le plus important, à savoir retrouver une apparence correspondant à leur âge réel. À en juger par la conversation que Mikami écoutait silencieusement, se contentant de rester enfoncé et accoudé dans les débris dans lesquels il avait été projeté, les personnes revenus à l'état d'innocence ne grandiraient plus. Bien dommage, ils auraient tous gagnés quelques années et en réalité, l'idée de repasser par l'enfance lui plaisait. Mais qu'importe, l'âge de la majorité n'était qu'illusion et beaucoup n'avaient su se défaire de leur vision étriquée du monde à l'image de ce petit groupe de racaillous - une façon sympathique de désigner de petites racailles, faisant aussi référence à la seule arme de persuasion dont ils purent faire usage, un caillou. Sûrement parce qu'ils en avaient un dans la tête. Celle du jeune genin couvert d'un rideau (au final assez classe il fallait l'avouer, sa tenue ressemblait à celle d'un romain sous l'antiquité) reçue donc gracieusement cette pierre sur le front, sous les éclats de joie de la petite troupe qui se contentait de bien peu.

Leur rendre leur âge ? Comment leur dire qu'ils étaient physiquement toujours au-dessus de leur âge mental, même après avoir rapetissé ? Ce fut le bambin barbu qui prit les devants en ripostant après avoir hésité à se ranger du côté de la masse. Dans le regard dubitatif qu''il lui lança, il dut comprendre dans celui de ce dernier que ce serait la mauvaise solution et qu'il pourrait compter sur lui si jamais des représailles venaient à poindre. Mais qu'est-ce qu'ils gagneraient à les éclater ? Mikami se ravisa alors que la seconde pierre fusait et en saisit une autre qui lui titillait déjà l'index, la jetant entre les têtes de ses oppresseurs qui se trouvaient juste devant lui. Comme un shuriken, la sienne vint percuter celle qui volait sur le plus imposant stoppant ainsi sa course et le petit groupe ne se rendit compte de ce qui se passa dans leur dos.

- Ah ! Tu m'as raté pauvre tâche !

Et il se saisit du jeune garçon par le col, le détachant de son fauteuil de décombres.

- Peut-être que si on le tabasse ça nous rendra notre apparence...

Décidément, certains étaient vraiment irrécupérables... il fallait s'en débarrasser avant que la recherche à la solution ne se transforme en bagarre générale, en course à la perte. Ils le tenaient pour responsable, c'est bien ça ?

- Il existe un remède, mais je le garde dans mon autre demeure, près du lac dans la forêt à la sortie du village. Seulement il faut l'ingurgiter dans le quart d'heure qui suit la malédiction si vous ne voulez pas garder cette apparence à vie... et de chez moi, nous ne sommes pas tout proche.

Tous se regardèrent, partagés à leur tour entre leur désir d'en découdre et celui de redevenir "normaux". La pression du temps eut raison d'eux et les six enfants s'engouffrèrent au coude à coude dans une ruelle voisine qui étouffa doucement leur vacarme qui s'éloignait. Mikami se tourna alors vers le fumeur qui semblait bien pensif, lui tendant la main pour la lui serrer.

- Enchanté, moi c'est Mikami. J'te remercie pour l'initiative mais c'était pas la peine, ils nous auraient un peu trop... collés, on a mieux à faire. Alors cette euh... dame, sait quelque chose sur ce qu'il s'est pass...

Lorsqu'il tourna les yeux vers la porte de la maison, le cadre s'avéra vide et ne laissait voir que le mobilier déserté. La jeune fille s'était éclipsée...

(#) Sujet: Re: Cigarettes et biberons [Libre] Sam 22 Nov 2014 - 10:50

Les trois bébés se retrouvèrent bien vite accueillis par toute une bande de casses bonbons. Un mini sumotori, faisant ici office de chef improvisé dans la mystérieuse bande des bacs à sable, se manifesta d'une voix entravée par des cellules graisseuses placées là où elles ne devraient pas être. Celui-ci était peut être imposant mais ressemblait davantage à un bébé d'helium qu'autre chose.

Une pierre avait finit par atterrir en plein front du dénommé Mikami qui était tombé plus tôt du ciel. " Je vois que tu as du succès auprès de tous. " Lança le Hoheinheim en déposant ses poings contre ses hanches. Il pointait des yeux dans le même temps Fuusho qui était face à un fâcheux dilemme entre Mikami et la groupe de bébés racailles. Heureusement pour eux, Mikami s'employa à compter une histoire des plus endormantes pour convaincre la petite bande de courir rapidement jusqu'à sa hypothétique maison et ainsi parvenir à prendre le remède avant le prochain quart d'heure.

A nouveau seuls, le trio du Shukai remarqua bien rapidement que la génitrice baratineuse s'était elle aussi enfuie. Son enfant n'était plus là non plus et les trois restèrent quelques instants silencieux en constatant le drame face auquel il se retrouvait. Il restait plusieurs solutions cependant, leur cas n'était pas si désespéré que ça. Van remarqua donc que deux tâches leurs incombaient. La première étant selon le Hoheinheim la plus importante.

" Nous devons retrouver le professeur et son assistant. Si ils sont les seuls à savoir ce qu'ils se passent ils restent nos meilleurs chance de retrouver notre taille normale. "

Il marqua quelques secondes de pauses, passant cette fois-ci à la deuxième tâche. " Cette assistante semble savoir plus long que ce qu'elle n'en dit. Nous devons la retrouvée et voir ce qu'elle trafique. "

Le trio n'obtiendrait rien de plus que le tas de ruine dans lequel le laboratoire avait été laissé. Les expériences qui y avaient été menés étaient sans doute illégale puisque entreprises en plein milieu de la ville. En tant que représentant du Buki le trentenaire ne pouvait laisser un tel crime impunité. Il décida donc de prendre les devants et d'expliquer son intention.

" Ne perdons pas de temps. Kuchyose no Jutsu " Trois scorpions de la taille des marmots apparurent les uns à côtés des autres. Claquetant des pinces ces derniers s'approchèrent des deux étrangers avec la ferme intention de les passer en revue. Le dard arqué prêt à être utilisé, ils firent le tour des deux inconnus avant de se placer à côté d'eux.

" Nous les utiliserons pour nous déplacer. A devoir traîner son petiot la mère n'a pas pu aller bien loin. Retrouvons là d'abord. "

La bande se mit à sa recherche. Van s'employa à fouiller rapidement de fond en comble les ruines du laboratoire avant de sortir et se placer en hauteur. Du haut d'un toit, le panorama était plus large et il finit par distinguer une silhouette ressemblant à la femme au bébé.

" Au Nord, elle se dirige vers le Palais du Triumvirat ! "

Tous se ruèrent vers elle et finirent par s'interposés. Les scorpions ainsi déployés barraient le passage ne laissant plus d'autre choix à la jeune femme que d'obtempérer avec le trio du Shukai.

(#) Sujet: Re: Cigarettes et biberons [Libre] Dim 23 Nov 2014 - 12:29

Droit sur sa monture, Fuusho progressait fièrement aux côtés de ses camarades. Il aurait souhaité en trouver une centaine de plus, tous bébés montés sur scorpions, à chevaucher, enfin… à scorpionner ? La vision épique de cette horde mi-moutard mi-arthropode lui arracha un sourire alors que la fugitive était repérée.

- « Attrapez ! » Lança-t-il à Mikami et Bébé Binocle, en même temps qu’un sceau dessiné sur une note. Le trio convergea vers la position de la mère, ne lui laissant bientôt aucune autre alternative que la reddition. Les questions habituelles auraient dû être posées, "pourquoi ?", "qui êtes-vous ?", mais Fuusho se contenta d’observer le mioche dans sa poussette. Il ne sut dire quoi mais quelque chose le dérangea dans son comportement. Ce bébé semblait bien trop calme, une attitude aux antipodes des larmes versées à côté des cendres du laboratoire.

- « Y avait quoi dans le biberon ? » Demanda-t-il finalement à Bébé Baratineuse.

- « Comment ça ? »

- « Là, ça ! Ce biberon que vous lui avait donné tout à l’heure, y’a quoi dedans !? » Le temps de réaction apparut trop long aux yeux du fumeur et sa patience affleuraient ses limites. « Envoyez le moi ! » Ordonna-t-il, agacé. Sans prétendre plus longtemps à l’innocence, elle obtempéra en le lui lançant.

La rapide analyse olfactive ne laissa aucun doute quant à son contenu. Mais Fuusho voulut en avoir le cœur net, alors il goûta et ne remarqua pas la petite main tendue de la femme, comme pour l’en empêcher. « De l’alcool. »

- « C’était juste pour le calmer… » La justification fut aussitôt balayée.

- « Vous calmer vot’ gosse avec de l’alcool ? Vous n’avez pas l’impression qu’y a comme un problème !? »

- « Mais c’est pas mon gosse ! » La révélation claqua dans l’air. « Il est comme vous et moi… c’est l’un des apprentis du professeur disparu. »

- « Qu’est-ce qui… » La vision du trentenaire se flouta légèrement. Perdant alors l’équilibre il chuta lourdement au sol, aussi lourdement qu’un bébé pouvait le faire.

Vraisemblablement, le biberon ne contenait pas que de l’alcool.

(#) Sujet: Re: Cigarettes et biberons [Libre] Mar 25 Nov 2014 - 2:46

- Vous calmez vot’ gosse avec de l’alcool ? Vous n’avez pas l’impression qu’y a comme un problème !?

Haha, l'ironie de l'apostrophe du bébé fumeur (et barbu !) amusa fortement celui qui avait les pupilles jaunes, toujours assis sur le scorpion qu'on lui affréta et depuis que la situation avait été reprise en main : la tête reposée sur son poing, lui-même tenu par son coude appuyé sur le genou. Mikami semblait être celui qui recevait de loin le moins de stresse des évènements en cours, à la limite du paranormal - reconnaissons au moins cette prouesse au scientifique responsable. Peut-être qu'il ne saisissait pas la gravité de la situation, mais cette nouvelle corpulence était plus en harmonie avec son esprit. Et entre les chérubins buveurs d'alcool, consommateurs de cigarettes et la course en arachnide, la part infantile de son âme était servie ; de quoi délirer dans ses rêves pendant des jours et des nuits. Peut-être était enfin venu le jour où les Hommes revenaient à l'état d'innocence...

À cette pensée, son petit torse se bomba et se dégonfla dans un soupire étouffé par l'agitation ambiante. Ses yeux se plissèrent à la vue de la tentative de rétention de la dégustation du biberon, et son crâne se décolla de sa main ; la façon que la jeune femme - ou jeune fille ? ... jeune jeune ⁽¹⁾ femme ? - eut d'arrêter son bras et l'expression de son faciès ne traduisaient que bien trop d'arrière-pensées. Peut-être était-ce seulement du à la façon de faire de celui qui lui avait dit s'appeler Fuusho. Si la petite demoiselle nourrissait un sentiment de culpabilité quant aux expériences de l'homme qu'elle assistait, les trois bambins devraient changer de tactique pour récupérer des informations...

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Pour retourner en arrière, le shinobi à la queue de cheval ne fut pas le seul avec qui celui aux cheveux mi-longs et lâchés échangea des présentations. Après que la technique de kuchyose soit lancée et que les scorpions eurent finis de renifler son accoutrement à fleurs entre robe romaine et tapisserie de grand-mère (qu'il venait de s'accommoder, le ridicule commençant à peser mais il n'avait rien pu faire pour le design original du rideau), il s'était tourné vers celui aux lunettes et lui avait adressé la parole l'accompagnant d'un ton ouvert, avenant, et d'un langage non-verbal qui avait tout d'une poignée de main.
« Classe l'invocation. Me concernant, je m'appelle toujours Mikami. Et toi tu es... ?»
« Van [...] ⁽³⁾»
**

Puis Fuusho s'effondra. Van sembla vouloir agir mais Mikami l'arrêta d'un coup d'œil qui voulait dire "Attends, je vais essayer quelque chose" entre complicité et interposition spontanée. Il se redressa en posant les mains sur ses cuisses et descendit de la bête qu'il avait scorpionné, s'avança vers la petite fille - néanmoins à sa taille - et lui posa une main sur l'épaule. Elle eut un mouvement de sursaut et de recul, mais s'arrêta net quand elle vit qu'aucune animosité ne régnait dans le regard pourtant sombre du garçon et ne prit même pas la peine de dégager son bras. Il allait tenter de se montrer compréhensible, histoire de voir à quel point son comportement changerait.

- Écoute, même si les circonstances peuvent paraître t'accuser le fait que tu sois une assistante de la personne responsable de tout ceci ne te rend pas forcément coupable. Mes camarades et moi cherchons à résoudre ce problème, pas envoyer le plus de monde possible derrière les barreaux. Tu as ma parole de ninja que nous saurons faire preuve de discernement. Alors nous avons besoin d'apprendre un maximum de chose et en cet instant il n'y a que toi qui puisse nous aider. Tout peut nous être utile, quel était votre objectif, la puissance du dosage, des composés éventuels pouvant provoquer un effet inverse, ce genre de truc... et en particulier ton savoir scientifique sur cette expérience ; je ne te cache pas que tu vas devoir nous donner un coup de main.

La jeune fille ne dit rien, mais elle semblait s'être apaisée et dorénavant plus disposée à écouter qu'à courir.

- Il va aussi falloir que tu nous ramènes notre camarade, entre la disparition de votre professeur et de son assistant et le changement corporel sur on ne sait quel périmètre nous avons assez de problèmes à gérer comme ça. Je suppose que si tu as donné de ce biberon à ton camarade on ne doit rien y trouver de vraiment nocif, ni pour lui ni pour notre ami.

- ... Non, c'est juste... un peu comme un somnifère. C'est de ma propre confection, j'ai un sérum dans mon labo... chez moi, à deux pâtés de maisons d'ici. Je peux vous y conduire, et on pourra aussi y travailler s'il le faut...

Bingo, les évènements commençaient à prendre une toute autre direction qui avait de quoi rendre ses vis-à-vis plus optimistes. Du moins Van, Fuusho étant bien tombé dans les vapes. Même si Mikami avait lancé des théories de solutions partielles à la petite demoiselle comme des bouteilles à la mer, il y avait de l'espoir à ce qu'une vraie solution puisse être trouvée. En revanche il en avait très peu pour le sort des deux apprentis sorciers. Logiquement ils se trouvaient à l'épicentre de l'explosion, et vu l'état des restes du laboratoire...

Les deux shinobis encore conscients hissèrent le corps du troisième sur sa monture. Si seulement toute la fumée qu'il inhalait avait pu le rendre plus léger... à moins qu'une perte de force soit une conséquence du rajeunissement. Le jeune garçon aux pupilles jaunes foncées profita de l'accalmie pour s'abandonner à un tour d'horizon. Décidément cette journée était réellement digne d'une hallucination... Des dizaines d'enfants en bas âges déambulant dans les rues trainaient leurs vêtements trop grands comme des robes de mariées. Ça valait vraiment le coup d'œil.

La mini-miss finit par tourner des talons et ré-empoigner sa poussette, s'engageant dans une rue adjacente et les scorpions du bébé scientifique lui emboitèrent le pas. N'empêche que... il y avait un détail qui troublait Mikami, qui nota que plus ils s'éloignaient du lieu de l'explosion, plus la moyenne d'âge des enfants aux alentours avait l'air de s'élever... Faisant comprendre tant bien que mal à son fier destrier de se rapprocher de celui les ayant invoqués, il chuchota à ce dernier à l'écart de leur guide tout en la gardant dans son champs de vision :

- Dis-moi Van, tu trouves pas ça bizarre que nous soyons tous redevenus de tendres enfants mais que cet assistant dans la poussette soit carrément redevenu un nouveau-né... ?

_________

⁽¹⁾ Bonus de jeunesse X2 ⁽²⁾
⁽²⁾ Tu m'inspires Fuusho mwahaa Wink

⁽³⁾ En vrai je veux pas trop prendre la parole à ta place, mais comme ça ça te laisse de broder la réplique et autour de ton nom, si je l'ai mal compris ou si tu ne me l'as carrément pas dit ;p

(#) Sujet: Re: Cigarettes et biberons [Libre] Jeu 27 Nov 2014 - 19:50

Dubitatif, Van resta muet, laissant la parole à ses deux partenaires du jour. La question de Fuusho n'était pas idiote. Il était vrai que le comportement du nourrisson changea bien vite entre le temps où il était au laboratoire et maintenant. Plus calme celui-ci était clairement méconnaissable et le fait que Fuusho se saisisse du biberon laissa un mauvais pressentiment au Hoheinheim.

Toujours muet, il se contenta de voir agir le bébé barbu qui mit le doigt sur la composition peu commune du contenu du biberon. De l'alcool. La jeune fille ne lésinait pas sur les moyen et Van en resta plutôt outré. Même si il n'avait pas d'enfant il ne se rappelait pas avoir bu avant l'âge de dix sept ans tout au plus.

Mais ce n'était pas tout, et les prochaines révélations faites n'étaient pas moins importantes. Le bébé était en fait l'un des assistants et l'utilité du biberon davantage soporifique qu'alcoolisé. Fuusho ne tarda pas à tituber avant de sombrer dans un état comateux. Il tomba lourdement les fesses au sol ce qui amena par la suite les deux restants à charger le bougre sur sa monture.

Le Chuunin n'avait pas beaucoup ouvert la bouche jusqu'à maintenant. Se contentant de se présenter sous le nom de Van Hoheinheim au bébé capricieux qui avait oser lui ordonner de l'habillé. Loin d'être rancunier cette petite altercation n'avait en rien froisser le trentenaire qui montra bien moins d'agressivité dans sa réponse par la suite. Plus ils s'éloignaient du centre de l'explosion et plus la moyenne d'âge des habitants augmentait.

Un fait que ne manqua pas non plus Mikami qui s'empressa de rejoindre Van à la tête du peloton pour lui faire part de son interrogation. Le Lumineux songea dans un premier temps à ce qu'il avait pu advenir du Scientifique et du second assistant. Si l'explosion sur l'un des deux l'avait changer en nourrisson, les deux autres devaient très certainement être dans le même état et dans un endroit qu'ils n'avaient pas encore trouver. Il leur faudrait donc revenir au laboratoire et poursuivre leurs recherches dans le périmètre.

Le trentenaire espérait simplement qu'ils n'en soient pas mort. Peut être qu'ils en sauraient plus si ils parvenaient à communiquer avec le nourrisson autrement que par la parole. C'était plutôt délicat et malheureusement sonder l'esprit des gens ne faisait pas parti des capacités du Chuunin. " Il ne serait pas idiot de penser que la puissance dégagée par l'explosion se soit atténuée sur la distance. Si tel est le cas le professeur et son deuxième assistant devraient être dans le même état que celui-ci... "

L'homme soupira tant la situation dans laquelle il s'était retrouvée devenait complexe. Si ils ne parvenaient pas eux même à leur faire retrouver quelques années jusqu'à ce que ces derniers puissent parler... Leur tâche deviendrait impossible. L'utilité de la jeune femme douée de la parole devenait donc indispensable. Elle ne leur avait très certainement pas tout dit, mais ils en sauraient plus encore une fois au laboratoire.

Lorsqu'ils arrivèrent. La femme bébé extirpa une clef de sa poche et ouvrit la porte. Jusqu'ici tout avait l'air normal. Les aménagements étaient fait de telle sorte à ce que ses résidents puissent y vivre confortablement. Après avoir traverser un long couloir, toute la petite troupe toujours à dos de scorpions car n'étant pas très gros ils purent suivre eux aussi le reste du groupe, arrivèrent devant une bibliothèque.

Avant que la jeune femme n'opère Van laissa échapper à Mikami une remarque discrète. "pff derrière la bibliothèque, bonjour l'originalité ! "

Puis ils s'engouffrèrent dans une trappe qui s'ouvrit non pas derrière la bibliothèque mais dans le sol derrière eux. Des escaliers s'enfonçaient dans les sous-sols de la maison et la découverte d'un lieu où reposaient tout un équipement de première qualité du parfait scientifique, subjugua le Lumineux. Les yeux émerveillés, Van resta tout d'abord ébloui face au trésor que pouvait contenir cette cave.

Contraint d'admettre une certaine classe, l'homme ne tarda pas à porter son attention au bébé femme qui tenait cette fois-ci aux bras le nourrisson à présent endormi. " Vous êtes donc la femme de cet assistant... "

La remarque du Hoheinheim n'était dû qu'aux photos d'un couple qu'il avait vu dans la maison. Il déduisit ainsi que ce bébé n'était autre que la femme du nourrisson qu'elle contentait avec le cocktail de son biberon. Le bébé à lunette se gratta la tête. Ils étaient maintenant dans de beaux draps... Trouver une solution par eux mêmes allait être complexe et le silence dont fit preuve le bébé femme ne fit que rendre cette pensée évidente.

" A quelle point êtes vous impliquez dans cette affaire ? "

" Mon époux et moi travaillions ensemble à vrai dire. Mais je n'étais pas aussi proche lors de l'explosion et je n'ai pas été affectée autant qu'eux. Malheureusement le professeur est le seul à connaître la formule. Nous ne faisions que suivre ses directives... " Elle marqua un silence tout en soupirant. " Je n'aurais jamais cru qu'une telle chose arriverait. "

Le plus petit des bébés émerge enfin, et commence par chougner. À priori d’humeur grognon au réveil, celui-là. Mais lorsqu’il comprend enfin où il se trouve, son râle s’achève. Et de ses deux grandes billes qui lui servent d’yeux, il fixe sons ciller une fiole au contenant verdâtre, posée sur l’étagère plus loin. Son petit bras boudiné se lève lentement, et d’un doigt proche d’une saucisse apéritif, il désigne l’élixir.

- « Bwablablblblêbl » Balbutie-t-il avec sa bave. Une communication des plus distinctes, au vocabulaire riche et aux arguments solides. Mais qu’attendent-ils pour faire ce qu’il a demandé hein !? Outré par ces personnes si peu réceptives, le bébé réitère sa demande « Blêblblbêbla !? » Accentuant la fin de sa phrase pour souligner l’interrogation, le bébé baveur hausse les épaules tout en écartant les bras. Bordel, mais bougez-vous !

- « Bâlaaa ! » s’exclame-t-il lorsque sa gourde de femme daigne se déplacer jusqu’à l’objet convoité. Acquiesçant du regard –oui c’est possible !–, il lui tend les bras et ouvre grand la bouche. Prêt à réceptionner le breuvage. Bébé Baratineuse ouvre la fiole, grimace face à l’odeur qui en émane et verse le tout dans le gosier goulu de son mari. Si c’est un antidote, il n’y en a plus pour les autres… . Toute une vie à refaire ? D’aucun s’en seraient réjouis mais pas Fuusho, lui le regrette, du moins, il le regrettera surement dès lors qu’il sera de nouveau conscient.

- « Aaah ! » Le cri tonne dans le labo secondaire alors que le bébé femme assiste impuissante aux convulsions de son bébé mari. A priori, le liquide verdâtre n’est pas un antidote.

Les secousses s’intensifient avant de s’arrêter brusquement. Un calme inquiétant pétrifiant chacun. Quelle était la raison de tout ceci ? Le bébé Baveux était-il suicidaire ? « Pour…quoi ? » Sanglote la femme en serrant le petit corps frêle et inerte de son amour contre son sein.

- « Tu m’étouffes bourrique ! » Ô joie, ô ardeur, ce bébé est bien vivant ! La Baratineuse relâche sa prise pour contempler ce miracle. « Je savais bien que ça pourrait servir un jour ce petit élixir… bref. C’est un joyeux bordel qu’on a foutu là ! Mais ne vous inquiétez pas, l’unique remède est en chacun de nous… enfin, presque en chacun, et c’est la patience. D'ici moins d’une heure nous devrions tous retrouver notre corps d’adulte. »

L’explication tombe, nette, impeccable. Et avec elle la consolation d’un retour à la normal proche. Fuusho se réveille alors, avec une désagréable sensation de bouche pâteuse et l’esprit désorienté.

- « Commen… non, laissez tomber, j’préfère pas savoir. » Dépité, il se rallonge et ferme les yeux. S’abandonnant à une situation qui le dépasse bien trop, il capitule et fait ce dans quoi il excelle : rien.

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