Yu no kuni, lendemain de la rencontre avec un certain Seito.

Une fumée dansait comme défiant le froid de la saison, une chaleur aquatique sortie tout droit du sol, c'était ici tout un lac en fait qui défiait le temps, cela jusqu'au rival de la brune, le fameux astre de lumière. Elle fixa avec attention tous les contrastes de couleurs dans l'horizon d'un jour se levant à travers une fumée pas si éloignée des nuages qu'elle venait de quitter sous l'impulsion. Ce qu'elle avait fait comme connerie encore ? A vrai dire, la brune ne le savait pas encore, néanmoins, alors qu'elle avait abandonné son manteau au profit d'Aoko enroulée dedans, même là, la Bakushô ne regrettait pas la chaleur de son toit, alors que chaque partie de sa peau frissonnait sous la caresse d'un vent. Cette vue là, c'était ce après quoi elle voulait courir il fut un temps... Ce qui avait changé ? Un oubli il semblerait.

Elle rigolait tout doucement à cette pensée.

C'était juste histoire de prendre un peu l'air pas vrai, l'idée de base devant l'occasion trop belle pour être gâchée en tout cas. A vrai dire, elle n'avait pas tout écouté et simplement, une envie, ou une folie au choix qu'elle avait suivi. Non pas qu'elle eut été franchement convaincue par le beau discours, elle commençait à avoir l'habitude de ces derniers. Tant que l'écoute et l'entente devenait des facultés qu'elle se rendait compte perdre. La Kadoria elle, dormait encore à poings fermés, peut-être trop absorbée par un rêve ou alors c'est la démarche lente et pas inquiète de la Bakushô qui l'avait bercé et que du sommeil, elle devait en manquer. Tant de remue ménage pour un seul homme ? La brune ne comprenait pas, mais ça l'avait bien arrangé.

Proche de la route principale que la kunoichi avait suivis jusqu'à lors, un son d'oiseau lui faisait percuter une présence, une roulotte et un homme qui passait son chemin, un marchand sûrement, des créatures à plumes dans leur cage. Elle s'étonnait d'en entendre chanter malgré cette fâcheuse condition alors qu'à côté d'autre auraient pu être comparé à des peluches sans âme. L'homme lui adressait un regard quand il était à son niveau, une expression neutre, un regard de même enseigne, quelque chose de familier pour elle... quel genre d'oiseau elle était elle et Aoko alors ?

Peut-être de ceux qui ne savaient plus vivre sortis de leur condition domestiquée. Son regard préférait finalement le visage paisible de la petite, dommage que Koémi ne soit pas là pour voir ça elle aussi. Un tour du monde à faire et d'autres choses. La Bakushô n'avait pas oubliée, comment elle le pourrait, ni la vérité sur ce qui était arrivé à Kumohime. La faute à qui ? A qui hein....

=| Réveille toi Princesse... On part à la chasse d'une nouvelle sorte de trésors...

Un mot magique pour débuter un nouvel objectif, tracé leurs rêves, car sortis de leurs têtes, ils commençaient à devenir réels ? Il parait en tout cas. Encore que sans ryos, elles n'iraient pas loin...

Un mal de tête. Un cri horrible, terrifiant. Sale piaf.

Un frisson parcourut mon corps inconscient, malgré la chaleur rassurante qui m’enveloppait. Sans doute le cumul, il faut dire que les derniers jours n’avaient pas été de tout repos, et que je restais encore assez fragile. Beaucoup trop fragile. Tout ça à cause de ce monstre. Et maintenant de cet homme avec son truc moche en décomposition. C’était comme si... comme si ce monde n’était pas le mien. Comme s’il n’était pas fait pour moi. Vraiment pas, il n’est pas mien.

Une voix familière, des mots lourds de sens pour la princesse que je suis. Un murmure. Les prémices du réveil, alors que mes yeux s’ouvraient doucement. La lumière tiqua, bien trop forte. Surtout après un tel sommeil de plomb. À vrai dire... mon réveil ne fut causé que par un mot. Oui, rien qu’un seul.

… un trésor... ?

Le réveil fut difficile, mais l’appel du trésor était irrésistible. Oh oui, je ne savais pas m’en défaire. Surtout lorsque c’est de cette voix que vient l’appel.

Miaë... ? Où... que se passe-t-il ? Où sommes-nous... ?

Peur. Panique. Non je ne parle pas de Hercule, mais simplement de ce que je ressens. À tel point que d’un geste vif, mes bras s’enroulèrent autour de mon éternel ange gardien. Seule elle pouvait, de toute façon, calmer chacune de mes peurs.

Dans la foulée, j’observai les alentours. Un tout nouveau paysage, différent de celui dont je suis habitué. Nous n’étions plus à Kumo. Sans doute loin même, je le sentais. Comme perdue, au milieu de nul part. Loin de ma maison. Loin de tous. Et surtout loin de mon argent. Et pourtant...

Pourtant… étrange sensation. Un poids qui n’était plus, un fardeau sans doute disparu. Une toute nouvelle sensation : un sentiment de liberté. Bon ok, je dois quand même avouer que d’être loin de mon argent me fait bien chier. Et d’autant plus loin de mon fidèle doudou. Perdu à jamais, assurément. Depuis, plus grand chose n’a de réelle importance. Peur et Panique, les zigotos, s’apaisèrent au fil des secondes. Le calme était naît, dans les bras de la Bakushô.

Et que s’est-il passé... ? Raconte-moi...

Oui, malgré tout, il me fallait comprendre la situation dans laquelle j’étais. Même si à nous deux, nous étions capables de traverser toutes les épreuves.