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Rang B : La sécheresse est un fléau terrible à Ame no kuni, surtout pour les personnes âgées. Cependant, ce n'est pas la déshydratation qui cause le plus de mort. Cela fait plusieurs fois, qu'on retrouve un mort mutilé dans une des diverses maisons du pays. Tous les objets de valeurs ont d'ailleurs été dérobés. Trouver le(s) tueur(s) et mettez un terme à tout ça.

Je plissais le nez en tenant l’ordre de mission, la bouche un peu plus sèche en réfléchissant le plus rapidement possible. Je savais que je n’avais pas beaucoup de temps à perdre, je devais rapidement faire mes bagages et rejoindre mon coéquipier, un certain Ikaysaro, avant de nous déplacer vers Ame no Kuni. Pourtant, je me sentais une certaine nervosité, qui ne parvenait pas à dissiper malgré mes idées qui virevoltaient dans une tornade cérébrale. Depuis ma mission après mon retour de Kumo, je suspectais qu’Ame no Kuni aie engagé des Nukenins pour s’en prendre à une équipe de Konoha. Peut-être que je faisais erreur après tout, sinon Miyu ne dirigerait pas deux de ses Shinobis là-bas. Je devais me préparer et chasser cette nervosité. Je chiffonnais l’ordre de mission avant de la glisser dans ma poche en boule. Je fis quelques pas dans ma caravane, lançant mes kunaïs et mes shurikens dans mon sac, attachant mes sacoches à ma ceinture, quelques provisions et de quoi se cacher dans les bois quelques temps achevèrent le portrait.

Baku lui semblait loin de toutes ces considérations, mais se contentait de m’observer incertain de l’attitude à adopter. En lançant mon sac sur mon épaule, je lui fis un sourire en lui caressant la tête avant de taper sur ma cuisse pour l’encourager à me suivre. Je devais rencontrer Ikaysaro aux portes avant le départ. J’essuyais l’humidité sur mes doigts contre ma cuisse. Je renonçai à descendre mes lunettes sur mon visage, profitant de la chaleur du soleil avant de devoir me remettre sur mes gardes. Baku semblait être moins gêné par mon humeur et se permettait d’explorer les alentours en courant, comme à son habitude. Je le regardais faire, un sourire en coin, en me demandant ce qu’il pouvait bien penser du monde dans lequel il vivait maintenant. Je poussais un dernier soupir, avant de réfléchir à cet Ikaysaro. En tant que Chûnin, j’avais accès à certains dossiers des autres Genins avec qui j’allais travailler.

Je savais qu’il était relativement jeune, mais comparativement à beaucoup de Genin fraîs sorti, c’était déjà un vieux. Pourtant, ce que j’avais entendu parler de lui, était positif. Il manquait d’expérience, mais apprenait vite. D’ailleurs, moi aussi je manquais d’expérience. En approchant des portes, je remarquais un homme, à peine sorti de l’adolescence. Il semblait correspondre à mon coéquipier, il semblait aussi préparé au voyage. Je sifflais un peu pour que Baku s’approche. Il s’assit à côté de moi. Je savais que mon compagnon avait de meilleures aptitudes que moi pour paraître sympathique. Je l’envoyer se présenter en désignant vaguement l’homme que je pensais être mon coéquipier pour la mission. Mon chien s’approcha, la queue battant l’air, avant de venir essayer de poser son museau sur les mains de son « interlocuteur ». J’observais les réactions du Shinobi, juste pour rappeler le chien au cas où. Une fois assez près, je tendis la main dans sa direction pour la lui serrer.

[D’abord, je ne sais pas pour toi, mais moi j’ai beaucoup de mission ces temps-ci et je préférais prendre celle-là tranquille pour RP un peu relationnel à travers. Si ça te pose problème tu me le dis et on fera plus directe par la suite.]

Le jeune homme que j’attendais ne tarda pas, il n’était pas vraiment en retard. En le voyant approcher de moi, tout sourire, je fus tellement surpris que je montais mes lunettes sur mon front au cas où j’aurais eu la berlue. Non, il semblait heureux de me voir, comme si nous nous connaissions. Je dus presque me retenir pour ne pas regarder derrière moi à la recherche d’une tierce personne provoquant cette joie, mais je savais que j’étais seul. Je le vis s’approcher, puis s’arrêter à quelques pas de Baku, avant de se pencher sur lui et de gratter ses oreilles. Bakku se figea, un peu nerveux, la tête tournée vers moi, jusqu’à je lui tapote un peu l’arrière pour lui signaler de se détendre. Il sembla se décrisper et mieux profiter des caresses. Je secouais la tête lentement, un peu découragé, mais un sourire en coin sur mes lèvres. Le charme légendaire de Baku faisait effet, encore une fois, me laissant loin derrière lui. Quand il se redressa, non sans un regard de mon canin dans ma direction, comme une ultime moquerie à mes incapacités sociales.

- « C’est Baku. Alors qu’est-ce que tu veux m’apprendre ? »

Ma dernière question se voulait être une rebuffade, mais avait un fond de sincérité dont je devais me prévenir. Je me contentais de lui sourire en désigner ses bagages dans une question muette. Sans attendre véritablement une réponse, je hochais ma tête en guise de signe de satisfaction. Franchement, ce jeune homme était un peu naïf, presque transparent aux premiers abords. Pourtant, cette attitude faisait souffler un vent de nouveauté qui cassait radicalement avec l’attitude de Shio et d’Aquila, beaucoup plus nerveux, comme moi d’ailleurs. Je lui fis signe de passer devant, conscient que si près de Konoha, les risques avoisinaient zéro. En le voyant se déplacer, d’arbre en arbre, je me tournais un instant vers mon chien un sourcil sceptique levé. Je replaçais mes lunettes. Il semblait capable de se déplacer, mais je ne comprenais pas trop son empressement. Je haussais les épaules et commençais à le suivre. Après quelques heures, nous avions franchi une distance impressionnante. Je lui fis signe, avec un sourire en coin, de s’arrêter, le temps que nous installions le camp.

- « Tu sais, Ikaysaro, tu n’aies pas obligé de courir. S’il y a plusieurs morts, c’est que le coupable a des raisons de rester, il ne aprtira pas. S’il en a, son départ sera une piste supplémentaire. »

En parlant, je lui souriais gentiment. Baku lui, tournait autour du camp depuis quelques minutes. J’avais décidé de discuter avec mon compagnon pendant que mon ami canin surveillait les alentours une dernière fois, un instinct ancré à force d’entraînement avec moi. Je regardais le jeune genin avec l’image d’un sol vierge d’empreintes qui n’attendait que ses premiers visiteurs. Je savais que c’était en parti faux, mais sa soif d’apprendre provoquait en moi un étrange besoin de discuter, de débattre, de le regarder absorber les connaissances. Il allumait le feu de camp et je m’approchais de lui pour l’aider en protégeant la flamme naissante du vent le temps que cette dernière devienne véritable un feu de camp. Je me relevais, tirais une couverture de mon sac et, en m’appuyant contre une racine, je l’enroulais autour de moi. Après un bref silence, je me permis quelques mots.

- « Tu es de Konoha depuis toujours ? Je veux dire… Tu as toujours fait parti de ce qui est devenu Konoha ou tu as été attiré ici après ? Je dois avouer que je ne comprends cette attraction qu’on les gens pour le Village…

Aussitôt ma question, mes questions plutôt, posées, Baku fit un peu de bruit en approchant pour venir dormir à côté de moi, me forçant un peu à m’écarter pour lui laisser de la place sur un sol que ma présence avait déjà un peu réchauffé. Je souris, riant un peu de l’attitude de Baku, avant de me tourner vers le jeune homme et écouter sa réponse.

L’histoire de Ikaysaro commençait bien plus simplement que je ne pouvais le croire. Il y a quelques mois de cela, je me serais contenté de faire un sourire moqueur et de laisser échapper un commentaire acerbe. Cette fois, je gardais mes commentaires pour moi et hochait simplement la tête. Il venait d’un bon milieu, très tranquille, probablement, sans être doré, certainement confortable. Il n’avait pas été poussé sur la voie Shinobi par la nécessité. C’était un choix, un choix poussé par une sorte de rêverie. Est-ce que je pouvais véritablement lui reprocher, même si l’envie me tenaillait ? Non. L’avenir lui dirait, lui hurlerait, bien assez tôt que ses raisons étaient dangereusement puériles pour ce genre de vie. Alors, il pourrait toujours se décider à se retirer de cette vie et rejoindre l’ébénisterie de ses parents. Je me contentais de caresser discrètement les oreilles de mon chien.

- « Donc la réponse est « oui »… Il faut dire que les ryôs sont une des principales raisons de venir à Konoha. C’est également ce que je pensais… »

Je faisais se retourner Baku sur le dos. Je grattais un peu son estomac, que mon chien acceptait avec un léger tremblement de la patte gauche arrière. Ce qu’avait dit Ikaysaro n’était pas faux et j’en étais venu à des conclusions semblables, du moins, au sujet des marchands. Néanmoins, la question comparant les Inuzuka au Nara ou aux Aburame me fit sourire. Ces deux Clans étaient vraiment des piliers de Konoha. Je devais avouer que leur rôle dans le village militaire ne pouvait se borner qu’à un rôle économique et je suspectais qu’ils aient d’autres implications pour le village. Cependant, Ikaysaro venait d’apporter une idée nouvelle, qui ne m’avait pas effleuré. L’idée de faire partie de quelque chose de plus grand, autant pour la sécurité que pour le bien-être, me sembla étrangement plausible.

- « Tu as de l’intelligence, tu pourrais te montrer douer pour la chasse. Tu comprends les gens, mais je me demande si tu comprends d’où leur viennent leurs désirs. Mais attention, comprendre un sentiment ne veut pas dire qu’on le partage. Si c’est le cas, tu vas te perdre en chassant. »

C’était une de mes premières leçons. Elle m’avait semblé nébuleuse pendant des années. Évidemment, mon mentor avait ajouté de n’être fidèle qu’à une personne, une personne qui serait mon fer de lance, qui vivrait l’excitation à ma place, en majorité. C’était là le rôle de Baku et, moi, de surveiller ses envies. Je lui donnais quelques claques sur le front avant de me dégager un peu pour relever la couverture. Je restais silencieux quelques secondes, me retournant pour me préparer à dormir avant le départ. Après plusieurs minutes de silence, d’une voix un peu bourrue, je me repris la parole pour répondre à mon jeune compagnon.

- « Le Clan est au Village depuis sa création. Le Clan Inuzuka a joué un rôle décisif dans la guerre, un rôle qui a permis la fondation de Konoha. Ne me demande pas quel rôle, je l’ignore, c’est notre Conseil qui a choisi. Mais contrairement au Nara et au Aburame, Konoha ne fait pas l’unanimité parmi les nôtres. Je ne suis pas d’accord avec notre présence permanente à Konoha… Mais comme tu l’as dit, maintenant, j’ai des responsabilités en tant que seul Inuzuka faisant parti du corps militaire de Konoha… »

À partir de là, je gardais le silence. Je ne voulais plus parler. Je préférais dormir ou réfléchir jusqu’à ce qui j’y arrive. Effectivement, plus que jamais, je me demandais ce que je faisais à Konoha. Faire partie de quelque chose de plus grand… J’avais toujours fait partie du Clan, de notre groupe nomade. Peut-être est-ce que je jugeais les Konohajins trop sévèrement, qu’ils n’avaient pas eu la même chance que moi. Pourtant, j’avais la désagréable impression que mes responsabilités servaient surtout à me museler et Ikaysaro venait de m’en faire prendre conscience. Le matin, je me retournais levais avant lui et vint le secouer pour le réveiller. Je ne voulais pas le lever trop brusquement, courir d’arbre en arbre, comme il l’avait fait, devait sûrement l’avoir épuisé. Moi aussi d’ailleurs, j’en sentais le contre coup. Je commençais à préparer le voyage, rangeant mes couvertures. Je me tournais à moitié en lui lançant ma sa gourde que j’avais remplie dans un ruisseau à proximité avant son réveil.

- « Écoute moi, comme je te l’ai dit hier, nous avancerons rapidement, mais pas en sautant. Utilisons nos pieds pour marcher cette fois. Il nous faut arriver à Ame assez en forme pour pouvoir éviter tout ennui sur la route, maintenant que nous sommes loin de Konoha, et au cas où les problèmes se multiplient pour la mission. Maintenant, je vais faire pisser Baku. »

Je me redressais en balançant mon sac sur mon épaule et en m’éloignant un peu. Je voulais lui donner le temps de se dégourdir tout seul et de se mettre à l’aise avant le départ. Je voulais aussi le voir fermer le camp avant notre départ, je pourrais lui apprendre quelques petits trucs à ce propos.

Le reste de la route se passa plus lentement, mais plus reposant. Je réfléchissais à tout ce qu’avait dit Ikaysaro. Sur de nombreux points, il était bien plus brillant que moi. Il était certainement jeune, mais il ne le resterait pas longtemps s’il gardait cette soif d’apprentissage, même des choses les plus idiotes. Fréquemment, pendant le voyage, je jetais des regards dans sa direction et j’éprouvais une forme d’affection pour lui. C’était le premier Konohajin à prendre le temps de s’asseoir et discuter. Miku cherchait seulement à nous enfoncer ses histoires dans la tête et Nikkou avait été rapidement agressif. Quand il parla du tueur, je fus presque surpris de l’entendre, tellement la plupart de mes voyages avaient été solitaires et étaient des moments de contemplation. Je me mis à rire un peu, alors que Baku se contentais de surveiller notre progression, un peu devant nous, comme j’avais l’habitude de faire.

- « Si ça peut te rassurer, les animaux trop gros chasse rarement en parvenant à se camoufler. J’imagine que si c’était un gros baraqué, il aurait été remarqué vu le nombre de corps. On aura probablement à faire à quelqu’un qui sait rester discret en connaissant sa zone de chasse et qui passe inaperçu. »

Je ne savais pas si ça allait le rassurer, mais c’était ce que je pensais. Je devais avouer que, même si j’étais persuadé de savoir me débrouiller dans une ville comme Ame, du moins pour la piste, je doutais de mes capacités pour comprendre comment les choses fonctionnent là-bas. J’appréhendais aussi de me retrouver dans la ville, dont le Clan Inuzuka se gardait bien d’approcher, surtout depuis la Grande Guerre. C’était un lieu de combats fréquents, le sol était presque asséché par le sol épuisé et même le ciel semblait moins gris. Pour la plupart des gens, l’odeur de cette ville était vaguement perceptible, mais les nôtres sentaient la pollution, l’odeur presque aigre de centaines de personnes rassemblées dans un lieu restreint et de la vapeur d’eau. Plus nous approchions, même Baku semblait nerveux. Alors que nous nous arrêtions pour regarder la ville, je ne pus m’empêcher de descendre mes lunettes comme un signe que j’étais près. En suivant Ikaysaro de près, qui s’informait sur le pedigree de Baku, je ne pus que rire.

- « D’où il vient me semble bien moins important… Enfin, si, mais disons plutôt de « qui » il vient. Vous appelleriez un bâtard. C’est un mélange de chiens sauvages et de celui de mon mentor. »

La question me semblait si absurde, que je ne pus m’empêcher de rire en secouant la tête. Franchement, il m’amusait cet Ikaysaro. Néanmoins, je devais essayer de nous orienter. Je levais les yeux vers le ciel, puis les rues, franchement hésitant. Encore ces noms et ces rues, mais tout me semblait plus étouffant que Konoha. J’avais le nez plissé en essayant de voir où pouvait bien se trouver nos employeurs, une force de police ici. Il avait une espèce de caserne j’imagine ou une académie comme nous. Après presque une heure à chercher les lieux, je me sentis assez agacé pour vouloir briser le silence et dissiper notre inquiétude au sujet de notre position.

- « Écoute, Ikaysaro… Je sais traquer, la traque s’appuie sur les traces ou ce que cherche la proie. C’est la même chose pour cet homme. Sauf qu’il cherche quelque chose de nébuleux, non tangible. Les mutilations ont une signification, soit pour un message, soit pour lui-même… Mais tu me l’as dit, tu as grandi à Konoha ou dans ce qui le deviendrait. Moi, je ne connais rien des habitudes des citadins, alors tu vas devoir m’aider à interpréter les traces. »

Je m’arrêtais, pour lui laisser le temps de répondre aux questions, et de bien réfléchir aux implications. Une dénégation de sa part pouvait aussi se produire, mais j’en doutais franchement vu sa curiosité et sa façon de vouloir se tester. J’espérais ne pas m’être trompé sur son compte. En attendant, Baku, nerveux comme je ne l’avais jamais vu à cause de la ville se collait sur ma cuisse dès que je m’arrêtais. En ce moment, il en profitait largement, m’obligeant même à tendre mes muscles pour ne pas être déséquilibré. Je jetais un regard vers lui, pour lui tapoter la tête, mais avec la même pitié qu’il semblait me témoigner parfois.

[Je vais te proposer un truc. Je vais donner les indices et tu vas devoir les interpréter. Ça pourrait donner un jeu de piste sympa jusqu’au dénouement, si ça ne te dérange pas.]

Les deux shinobi des feuilles marchaient dans les rues immenses du village caché de la pluie, le temps était lourd, le soleil mélé à la pollution ambiante donnait une atmosphère étouffante, Ikaysaro n'osait imaginer ce que pouvait endurer Baku actuellement. Les deux compagnons s'égarèrent dans l'immensité de la ville ambiante, à la recherche du poste de police le plus proche. Le genin pourtant habitué aux rues du village de Konoha se sentait comme perdu ici, l'architecture n'était pas du tout la même. Les petites maisons et immeubles de quatre étages de Konoha laissaient place à d'immenses batiments qui occultaient parfois le soleil lui même, décidemment cette ville n'était pas faite pour lui, loin de là. Cette immensité apportait déjà plusieurs indications sur la population locale, contrairement à une petite bourgade ou un quartier paisible de Konoha, ici les gens ne devaient pas tellement se connaitre, ils devaient plutôt se croiser en se regardant à peine. Difficile donc de réunir des témoignages, d'établir des profils des différentes personnes louches du coin, il allait falloir se fier à l'instinct, et au flair de Baku et Ryôken, et seulement après, interpréter les indices trouvés.

*Un type comme lui ne s'arretera pas de si tôt, du moins ça parait logique...Si on arrive à établir sa logique dans les meurtres, on aura peut être la possibilité de le coincer avant qu'il ne fasse une nouvelle victime.*

Finalement, les deux ninjas trouvèrent un poste de police, surement les commanditaires de la mission. Ikaysaro et Ryôken rentrèrent dans le batiment. Le spectacle était désolant, des hommes affalés dans leurs chaises, un ventilateur en marche, une crasse ambiante digne d'une porcherie, la moitié d'entre eux était en train de roupiller, les bouteilles d'alcool vides trainaient par terre. Voilà qui en disait long sur l'innefficacité de cette "police" à trouver un tueur en série... Ikaysaro prit la parole en premier, il dégagea par la même occasion du pied un bouteille d'alcool qui trainait là, le bruit du verre qui tapait partout réveilla l'ensemble de la petite troupe qui en guise de bonjour émirent simplement un grognement dont la signification était inaudible...

"Bonjour messieurs, désolé de vous déranger pendant votre "pause", nous sommes venus à propos des meurtres qui ont eu lieu dernièrement, mutilations de cadavres, vols, visiblement tout celà a été fait par la même personne. Nous sommes venus récolter toutes les informations que vous posséder déjà et vous demander de nous montrer les différentes scènes de crimes, ainsi nous pourrons arrêter ce psychopathe au plus vite et vous laisser reprendre vos occupations habituelles..."

Dormir et boire, Ikaysaro avait envie de le dire, mais bon, c'étaient des clients, ils avaient payé leur mission de rang B, inutile de les braquer, les meurtres devaient déjà les avoir ennuyés. Un homme, gras, mal rasé, mal habillé, qui empestait l'alcool s'approcha d'Ikaysaro, il se mit face à lui et le regarda en levant la tête, il était très petit, le genin faisait au moins une tête de plus que lui. L'homme lacha un bruit inaudible par la bouche aux senteurs de saké et donna une tape amicale sur l'épaule d'Ikaysaro qui resta de marbre tout en retenant sa respiration. Il prit le risque de lancer un regard à Ryôken qui traduisait toute la pitié que son interlocuteur lui inspirait puis écouta ce que ce charmant monsieur avait à dire.

Policier: "Vous v'là enfin! On va bien attendu les mecs! Allez suivez moi j'vous emmene sur la scène du crime, z'allez voir c'est pas joli on a pas encore nettoyé hahahaha! Je vous file le dossier z'aurez qu'à la feuilletter pendant le trajet!"

Ikaysaro fronça les sourcils et prit le dossier qui visiblement avait trainé dans une sorte de sauce tomate bizarre provenant surement d'un sandwich mal négocié. Il suivit naturellement le policier, en compagnie de son co-équipier et de son nouveau compagnon canin. Le dossier indiquait que toutes les victimes étaient âgés de plus de 75 ans, que c'étaient des gens modestes, pas forcément fortunés. Les vols concernaient des bijoux de famille, des objets qui avaient certainement plus une valeur sentimentale que financière. Enfin les corps avaient subis visiblement des coups de couteau au niveau du visage, et les phalanges des malheureux avaient été coupés et dispersés dans la pièce (Notre tueur a joué dans Saw). Ikaysaro était plutôt solide niveau boucherie et hémoglobine, mais ceci lui inspirait un léger dégout qui tendait à lui faire rendre son déjeuner. Il passa le dossier à Ryôken pour qu'il le lise et se lança aussitôt dans des théories suites à ces nouvelles informations. Pendant ce temps, le petit groupe improbable venait d'arriver sur la première scène de crime, un appartement au cinquième étage d'un immeuble.

[Pas de problèmes, c’est le temps des fêtes et la fin des cours pour tout le monde. Mais je t’avertis, je suis en forme pour les prochains jours, surtout avec le double pointage.]

Mon chien était déjà devenu nerveux à cause de la ville. S’il est plus capable de s’adapter à un changement de température que moi, sa manière de tirer la langue m’indique que la température, sans devenir invivable, l’incommode. Cependant, en entrant dans le bâtiment, il s’arrête et me regarde, presque piteux. Je fais une pause avant de rentrer et observe les alentours avant de lui signaler de s’approcher et de suivre d’un geste de la main. Je sais que le laisser dehors ne représente pas vraiment de risque, il est largement capable de se débrouiller, mais je préfère agir comme si nous étions en danger et rester ensemble. Il monte les marches, maintenant sans hésiter, en avançant d’un pas rapide, presque trottinant, malgré le regard des gens du poste. En entrant dans la salle, je ne peux m’empêcher de regarder les lieux, presque figé sous l’effet de la surprise. Soudainement, je comprends pourquoi notre Hokage insiste autant sur l’importance de ne pas laisser les drogues et l’alcool trop nous prendre. Ce problème est presque inconnu au Inuzuka, mais il faut bien avouer que si tous les citadins réagissent ainsi dans ce genre de métier qu’est le nôtre, il vaut mieux prendre ses précautions.

Je laisse Ikaysaro s’occuper de la situation, un peu surpris moi-même, incapable de lui apporter le moindre support. Je ne saurais pas quoi dire, à part me mettre à prendre les bouteilles et les lancer par la fenêtre, en risquant de m’attirer des mauvais coups de leur part ou de blesser les passants. Je prends une grande inspiration, que je relâche, en caressant mon chien, alors que mon compagnon emboîte le pas à notre guide. Alors qu’il jette un regard incertain sur les images et le dossier, sans avoir conscience de ce qu’il dit, je lui rappel quelques règles de traque, ignorant si elle s’appliquerait ici.

- « Un animal, prédateur ou pas, ne va pas provoquer une situation sur un terrain qu’il ne connaît pas, à moins que la nécessité l’y pousse. On va rarement dans le terrier d’un lapin si on peut le capturer dehors, il faut une raison ou un avantage. En plus, tu ne verras jamais un chien manger des insectes ou des rats s’il est capable d’attraper une proie plus grosse. Cependant, il va toujours chercher un maximum de viande pour un minimum de risque. J’imagine que notre proie a quelque chose à gagner et considère que c’est sans risque… Si les humains fonctionnent comme les animaux. »

En parlant, Ikaysaro m’a tendu le dossier. Malgré mes habitudes de chasseurs, je m’aperçois qu’à certaine image mon rythme de voix a ralentit. Je les tourne alors et les observe, avec un mélange de malaise et de curiosité furieuse pour comprendre, mais surtout m’habituer. Du coin de l’œil, notre guide nous regarde, plus blasé que nous, avec un rictus moqueur.

En arrivant sur les lieux, après une montée pénible dans une espèce de tour remplie d’appartements, je me sentis plus mal à l’aise. J’observais les alentours, pointant différents endroits. Je lui pointais ce que le policier appelait une ascenseur, qui ne marchait pas, les deux entrées pour les escaliers, mais aussi l’entrée qui pointait directement sur une rue passante. En entrant dans l’appartement des personnes, je sentis l’odeur faisandée de la viande. En approchant prudemment, je faisais signe à Baku de rester au pied de la porte. Sur les lieux, je voyais surtout des traces de luttes. L’homme était couché de tout son long, à côté du sofa, la lampe au bout de ce dernier renversé. Je regardais les traces de passage, dans le couloir, quelques marques de sang, trop larges pour être des gouttes. Au bout des doigts, beaucoup de traces de sang au sol. Cependant, il avait été lancé un peu partout, éparpillé dans un éventail, à quelques mètre derrière le près du mur. La femme était dans la chambre, aucune trace de lutte, mais une étrange odeur d’alcool flottait dans l’air. Seul la chambre avait été fouillée, la plupart des petits coffres ouverts, beaucoup de bijoux disparus, mais c’était tout. Je les examinais et, en voyant les traces de sang sur les devant, je souris en coin.

- « Alors tu as des idées… Tu passes qu’il a agit comment ? Parce que c’est tout ce que je peux te dire… Pourquoi il l’a fait, je ne suis pas sûr. »