Escale à Kumo - Arrivée

(#) Sujet: Escale à Kumo - Arrivée Sam 11 Oct 2014 - 20:44

La nuit était tombée depuis déjà un bon moment alors que Tsubaki approchait du sentier perdu de Kumogakure No Sâto. Elle avait voulu faire une courte pause en fin d'après-midi, voyant que le jeune chaton qui l'accompagnait n'arrivait pas à suivre la cadence. Elle avait quelque peu traîné, s'autorisant une « courte » sieste qui avait finalement duré plus de deux heures, et qui avait octroyé à la jeune fleur un retard dont elle se serait bien passé, en vérité. Aussi avait-elle fermement attaché Kumo dans son harnais, au niveau de son torse, et s'était-elle élancé dans sa vitesse maximum de course en direction du village caché, capitale ninja de Kaminari No Kuni. Elle avait réussi à atteindre les montagnes en un temps record, mais le chemin qui menait au village méritait bien son nom. Si l'on n'avait pas su qu'il menait à Kumogakure, on aurait pu croire que c'était la route d'un village perdu dans le recoin le plus obscure et inaccessible du pays. La jeune kunoichi avait dû redoubler d'efforts pendant son ascension, supportant le poids négligeable de son compagnon de route, mais également de son sac de voyage, qui, en revanche, ralentissait de manière assez considérable la jeune fille. Mais elle continuait toujours avec la même rigueur, languissant de se rendre à sa destination, et se guidant à l'aide des étoiles et de la Lune qui restaient majestueusement dans le ciel, illuminant ses pas dans les montagnes enneigées. Tsubaki arriva finalement au premier niveau de garde du village. Elle aperçut devant elle un shinobi arborant un bandeau représentant un double nuage sur son front. Elle n'en fut que plus soulagée de se dire qu'elle allait enfin pouvoir être prise en charge. Mais sa surprise fut perçante lorsqu'un mur de terre émergea de son chemin, bloquant sa course. Elle faillit rentrer en plein obstacle, ce qui aurait sans nul doute porté préjudice à son chat, qui ne pouvait bien évidemment supporter pareil choc à la vitesse de course de sa maîtresse. Celle-ci laissa échapper un râle de frustration tandis que le ninja fit son apparition à côté d'elle.

« Nom, prénom, lieu de naissance et de résidence, ainsi qu'intention, mademoiselle, s'il vous plaît, demanda le shinobi.
- Et n'essayez pas de mentir, prévint un autre individu. Nous avons une unité sensorielle pour vous tenir à l’œil pendant que vous répondrez. »

Visiblement, la prudence et la sécurité étaient de mise dans le village, qui ne laisserait pas rentrer n'importe qui. Elle préféra jouer la carte de la vérité et n'omettre aucun détail. Elle détacha son chat qui, automatiquement, alla se percher sur la tête en essayant de s'y maintenir en équilibre. Elle expliqua alors aux gardes tous ce qu'ils désiraient savoir répondant à chaque question avec une précision qui l'étonna elle-même. Elle fit également mention des habitants qu'elle avait rencontrés au cours de ses deux missions. Les gardes haussèrent le sourcil à l'annonce de ces informations, ils semblaient connaître les faits. Ils se concertèrent rapidement, et l'un deux disparu en direction du village. De longues et pressantes minutes passèrent, pendant lesquelles Tsubaki prit Kumo dans ses bras, et le caressa, comme pour les détendre tous les deux. Puis le shinobi absent réapparut, annonçant qu’il attendait un shinobi du village pour confirmer l’ordre de laisser passer la jeune femme. Elle espérait que celui-ci ne lui interdirait pas l’entrée, ce serait fâcheux. D’autant qu’elle avait eu de la chance de ne pas tomber sur des animaux sauvages à cette heure-ci de la nuit. A présent, elle n’avait plus qu’une option, attendre qu’on vienne la chercher, car il était hors de question qu’elle reparte en direction de Konoha sans provisions supplémentaires.

(#) Sujet: Re: Escale à Kumo - Arrivée Dim 12 Oct 2014 - 15:36

Cela faisait déjà cinq heures que Tsubaki attendait, autour d’un feu de camp qu’elle avait réussi à bricoler seule, sans l’aide des gardes immobiles et insensible du village. Elle avait beau connaître des civils, ils refusaient catégoriquement de la laisser passer, sous prétexte que seul un shinobi bien gradé pouvait donner l’acceptation d’entrée des shinobis extérieurs au village, qu’ils soient originaire de Kaminari No Kuni ou pas. C’est ainsi qu’elle avait râlé, et s’était posée avec Kumo sur la neige montagnarde, recherchant aux alentours des branches d’arbres pour se bricoler un peu de chauffage. Elle était certaine qu’au moins un des gardes maîtrisait le Katon, mais aucun n’était venu l’aider à l’allumer. Elle avait dû chercher des silex dans la froidure du gel et de la glace hivernaux. Elle avait fini par s’établir une petite zone de chaleur en attendant statiquement qu’on vienne l’autoriser à entrer.

Mais là, la coupe était pleine pour la jeune fille, elle n’en pouvait plus de patienter vainement dans cette absence de chaleur et de lumière. Tsukuyomi lui-même avait cessé de l’accompagner dans son calvaire depuis la colonie de nuages qui étaient arrivés deux heures plus tôt. Les éclats stellaires l’avaient quittée depuis trop longtemps pour que cette épreuve reste supportable. Aussi décida-t-elle de plier bagage et de s’en aller, et de revenir en pleine journée, plus tard, dans quelques semaines, quelques mois, histoire de trouver quelqu’un qui puisse la faire entrer. Avec un peu de chance, peut-être pourrait-elle rencontrer un Kumojin pendant son voyage jusqu’au Hi No Kuni. Alors qu’elle réveillait Kumo et commençait à remballer ses affaires, le garde sensoriel la rejoignit et l’interpela :

« Vous ne comptez pas nous quitter sans autorisation tout de même ? Ce serait présomptueux. Nous devons vous tenir sous surveillance. »

« Et maintenant il veut m’empêcher de partir alors qu’il m’interdit d’entrer ? Non mais ils vont pas bien ici ? » pensa la jeune femme.

« Je crois, annonça-t-elle, que je vais mettre ma politesse de côté pour cette fois, et vous répondre franchement ce que je pense. »

Elle finit d’ajuster ses affaires sur ses épaules, et attacha son chaton encore à moitié endormi dans son harnais, et éteignit son feu en y jetant un gros tas de neige. Et, dans un élan d’énervement et d’agacement, de colère et d’impatience, elle gratifia au garde un magnifique doigt d’honneur qu’elle accompagna de ces mots :

« Après le temps que vous m’avez fait passer à attendre que rien ne vienne, je ne vais certainement pas attendre que vous me donniez en plus l’autorisation de m’en aller. Je suis encore jeune, moi, j’ai encore toute la vie devant moi, je ne suis pas un vieux débris qui n’a plus que la mort à attendre. Et sachez, mon bon monsieur que rien n’arrête une femme, encore plus lorsqu’elle fuit quelqu’un. Alors laissez-moi vous dire, mon vieux, que vous pouvez aller vous faire mettre. Je m’en vais, et vous n’y pouvez rien. »

Le garde, devant cette insolence et cette grossièreté inattendues, eut un temps d’absence, et la fleur sauvage ne lui laissa pas le temps de reprendre ses esprits et d’en placer une. Elle s’élança dans la nuit, froide et sombre, en direction de la chaîne de montagnes qui s’élevait derrière Kumo. Elle comptait se rendre à la ville portuaire de Senun, histoire de voyager par voie nautique plutôt que terrestre. De là, elle atteindrait Yu No Kuni par le port de Chiheisen. Elle avait entendu dire qu’il y avait de très bonnes sources chaudes dans ce pays, et honnêtement, elle avait hâte de se réchauffer un petit peu. Elle s’inquiétait de la réserve de nourriture qu’il lui restait, mais elle se remémora qu’elle avait encore assez de vivre pour Kumo, ce qui lui libéra l’esprit. Elle pouvait bien jeûner pendant un jour ou deux, ou même trois, mais il était hors de question que le jeune félin subisse le même sort. C’est dans ces pensées qu’elle avançait en direction de son rêve de découverte, dans la direction d’un océan prometteur, et de pays nouveaux.

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