Ce que j’aime tout particulièrement chez ce jeune Jisetsu que j’ai pour élève, c’est son incroyable capacité à se donner à fond en toute circonstance. J’ai rarement vu une telle motivation et c’est sans doute pour cela que je me suis si vite attaché à lui. Un véritable petit démon d l’entrainement. Il ne se plaint jamais et prend toujours pleinement en compte chacun de mes conseils. Je ne pense pas pouvoir trouver meilleur élève que lui ou plus adapté à ma manière de travailler.

A peine ais-je prononcer ma phrase débutant le combat, que mon jeunot d’adversaire se positionne en posture d’attaque. Comme il l’a lui-même signifié, il maitrise suffisamment le taijutsu pour se prétendre adepte de ce style de combat. Pour moi, c’est différent, sans mes sabres, je ne suis pas vraiment une bête dans le combat au taijutsu non armé. Bien sûr, je maitrise quelques techniques qui font de moi un adversaire convenable mais je ne suis pas vraiment bon pour ce qui est de la défense. Pourtant, au cours de mes nombreux combats, je n’ai pu que remarquer que ceux sachant se défendre le mieux sont généralement ceux qui survivent le plus longtemps. Et même si gagner un combat est important, au final c’est surtout celui qui reste en vie qui est le véritable vainqueur.

Arekushi fonce sur moi, il a une vitesse convenable et la pousse à fond, c’est intéressant. Je me prépare à un éventuel choc. Au dernier moment cependant, mon disciple freine, envoyant un peu de sable dans mes yeux. Il effectue ensuite un balayage du pied qui n’est certes pas suffisamment puissant pour me faire tomber mais assez appuyé pour me déstabiliser quelques peu. Sans m’en rendre compte alors, je me prends un coup de poing en pleine poire. Seul hic dans cette affaire, je n’ai pas l’impression de n’avoir encaissé qu’un coup de poing sur le visage, mon torse et mon corps tout entier semble ressentir la douleur. Je suis projeté en arrière, je m’écrase au sol.

Arekushi me fait la courtoisie d’arrêter là son assaut, il m’explique que son œil lui permet d’augmenter drastiquement la vitesse de ses coups. Je souris en entendant cette phrase tout en me relevant et en lui refaisant face. J’avais oublié le pouvoir formidable de ces yeux. Un pouvoir parfaitement adapté au ninjutsu, genjutsu et taijutsu. Une sorte de couteau suisse dans les arts ninja. Il est toujours utile en toute situation.

Je baisse ma garde, le regarde quelques instants puis me met à parler calmement.

« Si tu utilise tes capacités spéciales, je crois que je vais en faire de même… »

Mes bras se crispent et mes poings se serrent. Je sens mon chakra afflué vers le premier verrou psychique. Je l’explose d’un coup et une forte transpiration ressort des ports de ma peau. Je continue de faire affluer mon chakra dans mes méridiens et explose la seconde porte.

Je me lance alors rapidement à la charge de mon élève et lui assène un coup de poing en pleine face. Je ne sais pas si j’ai atteint ma cible vue sa capacité à visualiser les actions en retardant le temps mais toujours est-il que mon attaque frontale est plus ou moins bien exécutée. Je la conclue par un coup de pied rotatif vers le torse de mon disciple. Mais encore une fois, je suis incapable de savoir si cette offensive va aboutir. C’est l’un des grands problèmes des combats contre les utilisateurs de Kinnegan.

« Tu peux sans doute contrôler le temps mais moi je peux aller plus vite que tes yeux si je le désire ! »

Mon élève s’écrase au sol et recrache un peu de sang qui lui est arrivé dans la bouche. Il n’a as du être insensible à mon attaque et a finalement moins bien réussis à contrer que je ne l’aurais cru. Mais je ne peux pas lui en vouloir, il ne maitrise pas encore tous les pouvoirs de son œil et il lui faudra du temps avant de se rendre même compte de son véritable potentiel. Toujours est-il que mes yeux se posent sur ce corps au sol qui doucement se relève alors que mon bien aimé disciple me demande de l’aider à maitriser son corps et à le rendre plus prompt à user de techniques telles que les miennes. A ces paroles je fais un pas en arrière et cesse de me maintenir en position de combat. Il semblerait que cet affrontement amical soit donné avec des commentaires après chaque action, soit.

« Pour développer son corps, il faut de la patience et de la persévérance. Je ne doute pas de ta volonté mais même la plus puissante des lames s’effile au bout de décennies d’utilisations. Voilà pourquoi je suis là, pour te faire souffrir, à tel point que tu vas te mettre à en redemander !... Pour l’heure terminons ce combat amical, je vais pousser encore plus haut mes capacités, essaye d’encaisser ou, si tu y arrive, de riposter. »

A ces mots je concentre à nouveau mon chakra dans mon corps et explose littéralement les verrous numéro trois et quatre. Je fonce alors tout empli de ma nouvelle puissance vers mon jeune élève et effectue sur lui un coup de coude en plein abdomen. Je le projette avec moi sur plusieurs mètres et je conclue cette avancée par un coup de pied façon uppercut. Je conclue ce magnifique enchainement par un coup du plat de la main en plein sur la poitrine de mon pauvre disciple qui n’a pas encore eu le temps de retomber au sol. Mon coup le projette assez bien en avant et je reprend une position stable.

« Le problème avec cette technique, c’est que si je n’ouvre pas la cinquième porte dans quelques secondes, je vais m’écraser au sol, incapable de bouger pendant un moment. Mais je crois que tu as compris le faussé qui te sépare des maitres du taijutsu de ce monde. Personnellement, je ne suis pas un expert, mais je peux atteindre la huitième porte et mourir si tel est mon désir. »

Ma voix commence à diminuer en intensité, je sens le contre effet de ma technique, je ne tiendrais pas beaucoup plus longtemps. Je cherche dans le regard de mon disciple s’il veut continuer le massacre ou s’il préfère s’arrêter là, que nous nous reposions un peu avant de reprendre l’entrainement…

technique:

J’ai vraiment un élève qui ne lâche jamais rien. A peine s’écrase-t-il au sol qu’Arekushi veut se relever. Il le fait douloureusement, il n’a pas été insensible à mes attaques. Je sens qu’il ne tient plus qu’à un fil qu’il ne s’écroule sur le sable du désert. Il sort de l’une de ses poches un bout de tissus pour coller deux doigts ensemble. Apparemment, il se les serait cassé quelques secondes plus tôt lors de mon enchainement. Comme quoi il a bien réussi à prévoir mes attaques, même à une telle vitesse. Voilà quelque chose de particulièrement impressionnant. Je montre d’ailleurs via mon regard une certaine fierté à son égard qu’il doit surement remarquer. C’est vraiment un homme plein de ressource.

Mon disciple semble vouloir continuer le combat. J’ai comme l’impression que dans longtemps, lorsque nous nous remémorerons ce combat, nous rirons plus de sa stupide fierté que de sa manière de s’écraser au sol. Mais la stupide fierté fait de bon ninja et les bons ninja changent l’histoire pour des générations. C’est le genre d’homme que je veux former. Le genre d’homme dont le groupe a besoin.

Mon disciple fonce sur moi, m’assène une attaque frontale de coup de pied retourné, je perçois son attaque comme tellement claire et prévisible qu’il m’est difficile de ne rien faire pour l’esquiver. Cependant mes os commencent à me faire mal et au dernier moment, alors que j’exécute l’une de mes techniques d’esquive, je me prends un peu du coup de mon adversaire. Je suis déstabilisé mais pas au sol, toujours en mesure de combattre. Je puise alors dans mes dernière volontés pour m’approche juste en face du visage d’Arekushi et lui asséner une pichenette sur le front toute concentrée de mon chakra. Le pauvre réagit comme s’il s’était pris une balle et sa tête fonce en arrière de son corps, le projetant. Je baisse les mains et m’assois, je suis à bout de force. De plus la crise de tétanie me prend et je suis mieux assis pour ne plus pouvoir bouger. Je souffle lentement tandis que je subis la douleur provoquée par les portes.

« Tu t’es bien battu. Prenons quelques heures pour récupérer avant de nous lancer dans une autre étape de ton apprentissage… En tout cas, je suis fier de tes premières performances ! »

Technique:

Cela doit bien faire plusieurs minutes que j’observe le jeune Arekushi en train de s’entrainer. Il y met une vraie volonté, quelque chose de puissant. Il essaye, se plante, réessaye et se plante encore. C’est comme voir un chat sauter d’un bureau encore et encore vers un canapé jusqu’à ce que ce dernier y arrive enfin. D’après moi, c’est la meilleur manière de s’entrainer, il n’y a pas de solution miracle qui sort du chapeau d’un magicien lorsque l’on parle de puissance. Si l’on veut devenir plus fort, il faut le faire à la dure et s’entrainer sans relâche jusqu’à ce que ses propres os refusent de se morceler davantage et que ses muscles soient si usés que l’on ne peut même pas rester allongé sans avoir mal. Je regarde mon disciple s’entrainer et je pense à tout ça, mais je pense surtout à quel genre de monstre il risque de devenir s’il continue dans cette voie avec moi. Je risque bien de faire de lui une créature encore plus puissante et dévastatrice que moi. L’idée me plait et me répugne à la fois, je ne sais pas encore si je suis prêt à mettre une légende au monde. Toujours est-il qu’il y a quelque chose dans notre relation dont je ne serais jamais débarrassé. A partir du jour où je l’ai pris sous mon aile, chaque homme qu’il a tué et qu’il tuera compte sur le tableau de mes propres victimes.

Arekushi s’arrête quelques secondes après un ultime essai, me dit que si je veux, je peux vaquer à d’autres occupations. En parlant il brise le fil de mes pensées mais je me rends compte qu’il a raison et qu’il n’y a pas vraiment de raison valable pour que je reste là à le regarder. Je me lève et comprends qu’en fait, il s’entrainera encore plus dur lorsque je ne serais plus là. J’ai une petite idée derrière la tête mais je ne veux pas lui en parler. Je me contente de siffloter un peu pour capter son attention.

« Je vais chercher quelque chose un peu plus loin, surveille le campement et ne perds pas mon sabre. »

Je dis ça comme cela, mais s’il venait vraiment à perdre mon sabre, je n’aurais pas d’autres choix que de le tuer. Je suis intransigeant lorsqu’il s’agit de mes tranchoirs et je refuse de laisser qui que ce soit s’en emparer sans ma permission. Arekushi connaît le maitre puissant et sage, il ne connaît pas encore le démon qui sommeil à l’intérieur de moi. Il ne l’a pas vu, pas entraperçu même. Il n’a aucune idée du genre de monstre que je peux devenir. La torture, le génocide, la castration au sabre, tout cela peut paraître comme des traitements de faveurs à côté de ce que je peux infliger lorsque je laisse mon côté noir prendre le dessus. C’est ce qui me rend plus fort et c’est ce qui me fais le plus peur. Car je ne suis plus vraiment aux commandes même si la sensation est… exquise.

Pendant quelques minutes, je marche dans le désert, passant de dune en dune et laissant mes pieds doucement soulever le sable qui les enseveli à chaque pas. Mes pensées convergent vers mes théories sur Arekushi et son avenir mais lorsqu’enfin je vois la bâtisse que je cherche, je ne pense plus qu’à la manière dont j’ai dompté Aurore et Crépuscule. Je passe la porte du bâtiment et tout ce que j’ai en tête c’est la première fois que j’ai utilisé mes lames pour découper de la chaire de brigand. Mais je marche vers le comptoir sur lequel s’appui le propriétaire de l’établissement.

« Gorua Cho ? »

« Lui-même »

« J’ai entendu dire que le propriétaire de cette armurerie du désert était lui-même un fin bretteur, est-ce exacte ? »

« Tout ce qu’il y a de plus exacte, je manie le sabre aussi bien que la fourchette lorsque je mange. »

Mon interlocuteur finit sa phrase et je dépose une bourse imposante sur son comptoir. Je lui souris malicieusement et plonge mon regard dans le sien.

« Je crois qu’il va vous falloir fermer un moment, je dois vous emmener quelque part… »

spoiler:

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Un dernier coup, un ultime soupir ? Non, Gorua est toujours debout. Il est touché mais n’a rien concrètement. Il halète avec force. Ses jours ne sont pas en danger mais l’entaille sur son torse est parfaite. Une vraie perle. Je reconnais presque mon travail sur ce magnifique torse balafré. Je suis vraiment fier de l’œuvre de mon élève. Je regarde avec questionnement le vieil homme qui se retourne vers mon disciple. La plaie est béante mais il a aussi réussi à toucher son adversaire. Cependant son arme est soudain réduite en morceau et ses yeux s’écarquillent à la vue de cette catastrophe. Le pauvre vieux pose alors un genou au sol et demeure muet.

Je n’aime pas ce spectacle. En un éclair, je passe à côté de Gorua et le décapite. Le pauvre homme- ou plutôt sa carcasse- s’écrase sur le sol et sa tête roule sur le sable. Je fais un mouvement rapide du sabre pour me débarrasser du sang sur ma lame et je range mon arme dans son fourreau. Je me tourne ensuite vers mon disciple.

« Il n’aurait rien fait de plus, la vie d’un bretteur s’arrête lorsque son sabre n’est plus. De plus, tu as maitrisé ma technique. »

Je m’approche de lui et lui reprend mon arme des mains pour pouvoir la ranger dans mon autre fourreau.

« A présent il te faudra te trouver toi-même une arme ou t’en confectionner une via le ninjutsu. Ce n’est pas aisé mais une épée est toujours une extension de son propre corps. »

Je tourne les talons et me replace près du campement, je fais rapidement mes affaires et range le tout. Nous devons nous déplacer de nouveau. Je finis aussi vite que je peux de tout empaqueter et je me retourne enfin une nouvelle fois vers mon disciple.

« La route est longue vers la puissance. Nous ne pouvons rester là. Il nous faut nous déplacer pour en découvrir plus sur ce désert. Je t’apprendrais plus de choses plus tard. »