À l'entente de mon nom, je me retournais vivement pour apercevoir un visage familier. Mon faciès se fendit alors d'un sourire en reconnaissant l'individu qui me faisait face. Oui, c'était plus qu'un visage familier, c'était même un de mes anciens élèves, je ne pus me retenir et je lâchais un petit :


"Tiens donc, mais qui vois-je ... Monsieur le Blagueur en manque d'hémorroïde à soigner !"


Je m'approchais alors vers lui en me retournant, lui dévoilant ainsi le symbole de Shozaïchi qui ornait mon bras droit. Là, j'hésitais quelques secondes, puis je le saisis dans mes bras pour une accolade, certes brève, mais sincère :


"Comment te portes-tu ? Kibo ne m'a rien dit sur toi depuis que nous nous sommes retrouvés ..."


Il faut dire que l'on avait eu beaucoup d'autre occupation sans nul doute plus intéressante. Mais ça, je ne pouvais lui avouer comme ça de bout en blanc. Pour l'instant, je me contentais de lui sourire avec mon petit air rêveur tout en continuant d'observer le vaste couloir dans lequel je déambulais.


"Oh ! Excuse-moi ... Ma présence ici doit te paraitre saugrenue, mais un certain Kajiro m'a lâché ici en me disant que je trouverai le bureau de la Kazekage ... Mais c'est tellement grand que ... Je crois que je me suis perdue !"


Je rougissais en avouant cela, puis finalement, je levais un petit regard timide à son encontre :


"Tu peux peut être m'aider ! J'ai une entrevue avec elle, je ne voudrais pas trop la faire patienter, je sais que son temps est des plus précieux !"


Autant demander à quelqu'un qui connaissait les lieux, plutôt que de continuer à tourner en rond sans vraiment savoir ou j'allais. Non seulement, je gagnerais du temps, mais en plus, ça me permettrait d'en savoir plus sur Kioshi et sur ce qui s'étaient passés depuis notre dernière rencontre.

Un léger sourire se dessine sur mon visage lorsque j'entends les paroles du Yamada. Je voulais avant tout le rassurer, car ce dernier me semblait légèrement perdu :


"Ne t'en fais pas pour Kibo, il va très bien ... On s'est rencontré dans un petit village tout au nord du pays et on a fait route ensemble jusqu'à Suna !"


Pousserais-je le bouchon à dire qu'il était même au mieux de sa forme ? Non quand même pas, je préférais pour l'instant me laisser aller à ses retrouvailles plutôt plaisantes avec le Yamada. Lui me parlant un peu de lui avant de revenir vers moi, pourtant, j'avais remarqué une hésitation dans son ton :


"Il s'est passé quelque chose ?"


Oui, je sentais que quelques choses n'allaient pas, mais comme il enchaînait sur moi, je ne m'attardais pas longtemps sur cette question :


"Oh ... Ça va bientôt faire deux ans maintenant ... J'ai grandi oui ! J'ai pris une dizaine de centimètres depuis notre dernière rencontre, j'imagine que ça doit un peu choquer ... Enfin au moins, je ne suis pas trop ridicule en rapport taille quand je suis à côté de ..."


Non-là, je commençais vraiment à m'égarer, il valait mieux revenir sur des sujets plus concrets. La raison de ma visite ici ? Contrairement aux autres sunajins, à Kioshi, je savais que je pouvais le dire :


"Je suis ici pour discuter avec elle par rapport au Shukaï. Lui expliquer que nous ne sommes pas une menace pour vous ... Après ... Si tu veux vraiment tout savoir, nous aimerions lui faire une proposition quant à la traque de certains nukenins ..."


Je laissais un petit soupir m'échapper en repensant à tout ce qui s'était passé au Shukaï ... Yusuke ... Goren ... Aoji ... Tout cela était allé beaucoup trop loin :


"Goren à fait un passage assez dévastateur dans notre capitale ... Nous aimerions faire front commun avec d'autres individus pour les empêcher de nuire une nouvelle fois ... Les civils en subissent trop les conséquences ..."


Mais déjà le sujet avait changé, pour revenir sur un domaine que je maitrisais plutôt bien. Je le regardais alors soupçonneuses :


"Euh ... Oui, je pense ? Pourquoi ? Tu veux me parler d'un souci en particulier ?"

Je rougissais devant le clin d'œil que le chef du Kakumeigun m'adressait. Désormais, je ne savais plus vraiment quoi regarder sans me sentir légèrement oppressé par la situation. Puis le fait qu'il s'agissait du sensei de mon petit copain, me calma immédiatement et me remis en confiance. Aussitôt, je me détendais et je m'apaisais alors que la discussion elle suivait son court tout naturellement. Il semblait plutôt confiant quant à notre proposition à la Kazekage et j'espérais qu'elle serait du même avis que lui, mais je ne préférais pas me prononcer pour l'instant. Après tout, je ne la connaissais pas, je n'étais pas dans sa tête, tout ce que je savais, c'est qu'il était important d'établir cette sorte de passerelle avec un pays tel que Suna afin d'essayer d'établir un semblant de paix et de sécurité pour nos concitoyens.
Je poussais alors un soupir :


"Espérons qu'elle soit de votre avis, mais je ne préfère pas trop m'avancer ..."


Quant à la question de Goren, elle restait en suspend, une lueur mauvaise se dessinant dans mon regard à la simple évocation de ce monstre :


"Nous n'avions qu'un objectif quand ils nous ont attaqués ... Protéger notre population et malheureusement, il n'était pas seul ... Nous avons préféré les mettre en fuite, plutôt que de tenter le diable en les poursuivants ... Nos défenses étaient ébranlées ... Nous avons été attaqués de l'intérieur même de nos murs à cause d'une taupe qui leur à ouvert un passage ... C'est un coup dur, nous avons dû forcé les mesures de sécurité ... D'ailleurs je vous conseille de vous méfiez des Kumojins ... Il y en avait un dans le groupe de paria qui nous as outragés ..."


Je grommelle plus pour moi-même qu'autre chose, ceci est un très mauvais souvenir pour moi. La perte de Yusuke, mon amant, mon âme ... Je secoue la tête de droite à gauche vigoureusement pour me remettre alors les idées en place. Mais très vite le Kioshi revient sur son état et je reste un moment incertaine avant de hocher la tête :


"Si la Kazekage est d'accord, je vous examinerai alors après mon entretien, cela ne peut qu'être bénéfique pour vous et vous rassurez ... D'ailleurs en parlant de Furyous ... Excusez-moi mon impertinence vis-à-vis de ma question, mais connaissez vous la position de la Kazekage vis-à-vis des serviteurs comme ils se font appeler ... J'ai une requête assez particulière à lui soumettre à cet effet ..."


Je rougis devant mon audace, mais je préfère en parler à une connaissance ayant un certain pouvoir pour me faire une idée.

Le kumojin ? Un seki ? À cette interrogation je secouais négativement la tête, mais plus parce que je ne savais pas qu'autre chose :


"Nous n'avons pas pu l'identifier avec précision dans tout le remue-ménage qu'ils ont provoqués."


Et c'était la vérité. Les évènements étaient allés beaucoup trop vite pour que nous parvenions à nous y retrouver simplement tout en arrivant à gérer sur tous les fronts. Toujours étant, que désormais, Kumo représentait encore plus qu'auparavant, une menace pour moi comme pour ma nouvelle nation. J'en étais complètement tétanisée et bien vite, ce qui s'était passé là-bas, me revint en mémoire. Je frisonne et je me remets les idées en place en secouant vigoureusement la tête avant de lui répondre. Mon regard s'est tourné vers lui et il est animé d'une flamme nouvelle :


"Le Shukaï est ma nouvelle nation tout comme Mizu l'était avant d'être détruit ... Je le défendrais jusqu'à ma mort si cela est nécessaire ! Je mettrais tout ce qui est en mon pouvoir à son service pour assurer sa protection ! Voilà tout !"


Les mots sont fermes et francs. Je ne peux malheureusement pas faire mieux pour lui prouver ma conviction à défendre ma nouvelle nation, mais pour l'heure j'ai d'autre sujet de préoccupation et alors que nous revenons sur le sujet des serviteurs, mais yeux regarde le Yamada avec une nouvelle lueur. Il peut sans doute m'aider pour cela :


"Mais oui ... Kioshi, il faut que tu m'aides !"


Je parais soudainement anxieuse et excité à la fois :


"Je te résume rapidement la situation pour que tu comprennes ! Toi seul peu m'aider !"


Je reprends alors rapidement mon souffle pour lui expliquer :


"Il y a deux semaines, j'ai fait mon entrée dans le désert de Suna et alors que j'allais vers le lac Suishou, j'ai rencontré une étrange caravane ... En m'approchant, j'ai fini par découvrir qu'il avait kidnappé une jeune fille du nom de Saibogu Suzuka ! Je ne sais pas si ce nom te dit quelques choses, mais elle vient de votre village et j'ai pu la sauver ... Malheureuse ..."


Je redresse la manche de ma tunique et lui montre mon poignet :


"Elle avait le F gravé sur le poignet. Elle en semblait terriblement affectée et m'a dit qu'elle n'était pas au courant, qu'elle n'avait pas cette marque lorsqu'elle était encore à Suna et elle l'avait à son réveil ... Lorsque je lui ai enlevé le bandage qui l'a caché c'était selon elle, la première fois qu'elle la voyait. Je suis peut-être naïve ... Mais je suis sûre que cette jeune fille ne m'a pas menti ! J'ai décidé de la ramener à Suna et de plaider sa cause après de la Kazekage, mais je ne suis pas sûre de ce qu'elle va faire de cette dernière !!!"


Aussitôt, j'en venais à son action :


"Je t'en pris, aide moi au moins à lui accorder un sursis ! Kibo est avec elle, ils ne devraient pas tarder à arriver à Suna, mais tu es chez du kakumeigun ... Je suis sure que tu peux lui apporter ta protection, du moins le temps qu'elle rencontre la Kazekage pour qu'elle décide de son sort ... S'il te plait ..."

Cette conversation n'était donc qu'une mesure d'accord. Je secouais positivement la tête devant ce que me demandait le Yamada :


"Je ne te demande vraiment pas plus Kioshi ... Comme je te l'ai dit moi-même, je ne sais pas si elle ment ou non. Et je n'ai pas les capacités de le savoir. La kazekage sera peut-être elle, plus apte à le découvrir mais ce n'est pas mon cas en l'état actuel des choses !"


J'eus alors un petit sourire timide devant ma faiblesse alors que nous continuons notre route. Le bureau ne devait plus être très loin à présent et alors que nous finissions finalement par nous arrêter devant une porte, je me tournais une dernière fois vers mon interlocuteur comme pour lui prodiguer de ... Précieux conseils, ou peut être plus pour avoir une sorte d'accord entre nous :


"Je vais demander à Habashi Zanshi l'autorisation de t'examiner ne t'en fais pas, je ferais en sorte que tu retrouves pleinement tes capacités bien que ça semble déjà être le cas !"


Petit sourire flatteur à son encontre :


"Je pense demander l'autorisation de rester quelque temps à Suna ... Pas plus de trois ou quatre jours, mais je suppose que cela donnera à Kibo l'occasion de te parler de quelques choses d'important ! Ne soit pas trop sévère avec lui s'il te plait ..."

L'allusion à laquelle je faisais référence était bien cachée et je savais qu'il ne se douterait pas un seul instant du sujet de cette dernière. La surprise serait de taille, c'était le cas de le dire.