- Tu ne peux pas m'entendre, mais je regrette... Je regrette d'avoir voulu l'affronter au lieu de fuir avec toi... te voilà désormais dans un lit, sans pouvoir entendre ceux qui t'aiment...

La douleur ! Qu’est-ce donc que cette sensation ? La douleur n’est autre qu’une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable. J’ai lu un jour un livre qui expliquait que la douleur était un signal d’alarme de l’organisme, incitant celui-ci à résoudre le problème. J’avais pu ressentir cette dernière à de nombreuse reprise durant ces deux dernières années et tout shinobi quel qui soit a forcément été confronté à cette dernière. Il est dans l’ordre des choses qu’un shinobi ressente la douleur. Du moins tout individu du sens commun est censé la ressentir car elle est quelque chose de propre à l’organisme, une chose qu’on ne peut dompter, elle est là on ne peut pas l’effacer, le seuil peut être amélioré mais elle ne disparaît jamais hormis si on a été soumis à je ne sais trop quel substance qui vous rend insensible à celle-ci comme cela semblait être le cas pour Eichi. Depuis sa dernière visite pour remplir le reste de la paperasse administrative je ne l’avais pas spécialement revue et même si j’avais envie d’en savoir plus sur lui et ses nouvelles aptitudes, je devais passer voir quelqu’un avant.

Cette personne que je devais voir n’était autre que Yamada Kioshi, le chef du Kakumeigun. Depuis mon retour, mon pauvre chef était plongé dans un coma. Enfin il l’était déjà avant que je revienne, en fait il y était depuis le combat contre les Furyou, combat durant lequel Eichi avait perdu toute sensibilité de douleur et touché. Ils avaient combattu côte à côte et tous les deux avaient souffert de gros dégâts. Le plus critique était évidemment Kioshi. Je lui avais déjà rendu visite mais aucune réponse de sa part. Aujourd’hui je m’y rendais de nouveau pour prendre des nouvelles, lui parler. On dit que les gens dans le coma entendent les discussions qu’il y a autour d’eux alors si je pouvais lui tenir compagnie… Cela me passait le temps et puis c’était normale pour moi d’aller le voir, il était mon supérieur maintenant. Néanmoins, je ne pense pas que je sois la personne qu’il veuille voir en premier mais soit je lui avais déjà tout raconté la première fois que j’étais venue. Je veux parler de ma disparition et de ce que j’ai fait pendant deux ans. A croire que c’était plus facile de parler à quelqu’un qui dort.

Bref… J’étais en route pour sa chambre. A l’accueil une infirmière me mit au courant du réel dégât de l’attaque Furyou sur l’organisme du Yamada et qu’il était en phase de éveil voir même réveillé. Surdité et d’autres noms de syndromes qui m’échappèrent comme la perte de mémoire voilà tel étaient les résultats d’un combat contre un Furyou. Surdité ? Cela voulait dire qu’il n’avait pas entendu mon histoire alors, quelque part j’étais rassuré… Enfin le mieux était quand même qu’il soit réveillé… Je m’empressais de rejoindre sa chambre pour lui tenir compagnie seulement je n’étais pas le seul à être venue pour le voir aujourd’hui. Eichi était là. Je restais sur le pas de la porte. Il parlait au Yamada, il s’excusait à propos du combat. Visiblement il se sentait coupable de l’état de Kioshi. Je n’intervins pas directement. Le Yamada semblait endormie quand soudain il se réveilla saisissant au col Eichi. J’apparu alors pour calmer les ardeurs de Kioshi. Il ne me reconnaîtrait surement pas au vue de son état mais je me devais d’être là. Je pris délicatement la main du Yamada la reposant sur le lit. L’infirmière m’avait donné de quoi écrire, papier crayon quoi. Je les posai sur le lit. Eichi en ferait meilleur usage que moi.

¤ Je ne pense pas qu’il se souvienne de moi, les médecins m’ont informé de son état. Son cerveau a été pas mal affecté d’après ce que j’ai pu comprendre et la partir des souvenirs surtout… ¤

Je ne connaissais pas grand-chose en médecine. Il faut dire la spécialiste était Noki. Elle s’y connaissait nettement mieux que moi, dans notre équipe au sein du Kakumeigun, chacun avait un domaine de prédilection, elle, c’était la médecine. Bref… Posant une main sur celle du Yamada, je le regardais tout en m’adressant à Eichi

¤ En tous cas, je suis contente de te voir ici Eichi, et laisse-moi te dire que tu n’y aies pour rien. Ce n’est pas ta faute, il ne faut pas que tu culpabilise, surtout pas. ¤

Il fallait communiquer avec Kioshi maintenant. Il ne faudrait pas qu’il pense qu’on parle sur son dos. Je pris le papier, le crayon et tendit le tout à Eichi. Je ne savais pas quoi mettre dessus pour commencer peut-être que lui saurait trouver les mots comme il avait su le faire avec moi.

- J'ai l'impression que ça va devenir plus compliqué que prévu... Désolé Kazekage-Sensei... Vous savez, de mon côté je fais de nombreuses recherches pour tenter de trouver une parade... Mas j'ai du mal... Je suis désolé.

On ne fut pas longtemps seule dans au chevet du Yamada, une autre personne se joint à nous. Zanshi était venu pour prendre des nouvelles. Kioshi semblait ne pas se souvenir de moi ce qui ne m’étonnai pas. Le fait que j’ai disparu ces deux dernières années ne devait pas aidé. Je m’éclipsai de la conversation et me mit à la fenêtre tantôt observant l’horizon, tantôt écoutant la discussion. Je ne pouvais pas vraiment aidé du fait que je ne savais encore que très peu de choses à propos des Furyou. Tout ce qu’on pouvait dire c’était qu’au vue des états dans lesquels étaient deux des membres qui en avait affronté qu’un seul, cela ne donnait pas trop envie de l’avoir en face de nous.

Kioshi devait être soutenu. Surmonter une telle chose est très difficile voire même impossible et je ne pense pas mâcher mes mots en disant cela. Il avait de la chance d’être entouré à ce point, trois visites le jour de son réveil, au même moment. C’était peut-être un peu trop d’ailleurs pour une personne souffrant de trouble de la mémoire et de surdité. Je me sentais pas à ma place finalement ici. Le fait qu’il m’ait oublié, m’avait un peu affecté tout de même malgré que je ne fusse pas étonnée, je ne pouvais pas le nier mais que faire, que dire ? Comment réagir face à un homme qui ne se souviens plus de vous ?

Depuis ma position j’analysai les réactions de Kioshi depuis le début. Certaines choses lui revenaient, visiblement Eichi l’avait marqué et Zanshi aussi. Pas étonnant ? C’est ce que je pensais aussi. Après tout, il les avait côtoyé durant ces deux dernières années, seulement je fus frappée par la façon dont il se souvenu d’eux. Chaque fois une réaction brusque. Ce fut plus frappant avec Zanshi qu’avec Eichi mais dans les deux cas il y en avait eu une alors qu’aucune ne s’était produise avec moi. J’analysai pour essayer de comprendre et les mots qu’il prononçait m’y aidèrent. Même si autrefois je ne réfléchissais que très peu avant d’agir, j’avais appris à mes dépend que c’était une erreur. Ces deux ans avaient été très bénéfique de ce côté-là. Mon sens de l’analyse était meilleur ce qui me permis de comprendre.

Le temps d’assimiler les choses et je compris. Kioshi se souvint d’Eichi uniquement par rapport au faite qu’il était présent lors de la bataille contre le Furyou, son « Toi tu étais là… » m’avait mis la puce à l’oreille. Cela peut paraître anodin et au départ ça l’été mais sa deuxième réaction, celle vis-à-vis de Zanshi confirma ce que j’avais en tête. Il se souvenait de Zanshi comme celle l’ayant attaqué. Je m’en souviens bien puisque j’étais également présente. Il se souvenait des batailles qu’il avait effectuées mais quelque chose clochait. Pourquoi ne se souvenait-il pas de moi ? J’étais pourtant avec lui lors du combat contre Zanshi. Il voyait Zanshi comme la fille venu pour la tuer.

C’est là que je compris qu’il ne se souvenait pas des batailles mais des choses qui semblait correspondre à des souvenirs douloureux. Je n’en n’étais pas un pour lui, Eichi non plus mais il avait mis plus de temps à se souvenir d’Eichi que de Zanshi ce qui montrait une chose que j’ai du mal à expliciter. Si mon analyse était bonne, ses souvenirs étaient comme catégorisait. Plus la personne évoquée des souvenirs douloureux, plus vite il se souvenait d’elle. Eichi n’évoquait pas la douleur en lui-même alors que Zanshi si c’est pour ça qu’il s’en était rappelé plus rapidement ? Ce qui distinguait Eichi de moi, en revanche, je n’arrivais pas trop à comprendre, peut-être est-ce le fait qu’il ait participé à un combat beaucoup plus sanglant que celui que j’avais pu avoir avec le Kioshi contre Zanshi d’où le fait qu’il ne m’ait pas reconnu encore.

¤ J’ai compris. Eichi, Zanshi, il s’est souvenu de vous mais pas de moi. Du moins pour l’instant. Si ce que je pense est juste, Kioshi se souviens des souvenirs difficiles et une hiérarchie existe dans ses souvenirs. Plus vous avez contribué à un souvenir néfastes, plus vite il se souvient de vous. ¤

Je pensais à ce que je venais de dire. Et repris

¤ J’ai bien peur que si on réfléchit ainsi il ne lui reste que les mauvais souvenirs de sa vie. C’est-à-dire entre-autre son combat contre toi Zanshi et celui contre le Furyou auquel Eichi à nettement contribuer. Il faudrait que je planche sur le sujet pour essayer de comprendre plus. C’est juste une analyse à première vue et elle est loin d’être claire… ¤

Trop d’idée me venait en tête, Kioshi devait se sentir exclu mais c’était de lui dont il s’agissait donc bon… Les deux autres personnes présentes ne devait rien comprendre à ce que je racontais mais peu importe, le but n’était pas là. Je regardais Eichi qui voulait tant qu’à lui effectuer des expériences sur son sang.

¤ Zanshi, il me faudrait une salle à disposition avec des infirmières. Eichi on va accélérer le mouvement, tu veux trouver ? Cherchons ensemble. Je vais analyser ce qui est à analyser, les infirmières vont t’aider, je sais que tu as une équipe, agrandissons là. S’il se souvient de ses souvenirs douloureux, peut-être es-tu en mesure de lui faire retrouver ses bons. Après tout le sang noir du Furyou, donc peut-être son énergie, son pouvoir … ¤

Spoiler:

Le Yamada sembla en effet ne pas me reconnaître ou tout au moins si, il avait reconnu cette femme du passé, cette personne que l'on nommait l'Ecarlate. Sa réaction me surprit pour ne pas dire choqua; il s'était insurgé contre moi dans un coin de la pièce brandissant ce qui lui était passé sous la main, un vase soit dit en passant. Je ne sus vraiment comme réagir, puis je n'en eus finalement pas besoin; Eichi s'était interposé. Une donna quelques mots au jûnin amnésique puis me tendit ses notes. Je les lus et compris rapidement la situation en plus de saisir certaines autres informations. Mon regard se porta un instant sur le Wada puis se posa aussitôt, de nouveau, sur Kioshi. Quelques mots de chuunin du jeune homme puis Mia intervint, expliquant plusieurs points. C'était un en effet les mêmes hypothèses que j'avais rapidement soulevées, une mémoire sélective focalisée sur ses malheurs. Je fis un pas en arrière, me rapprochant de la porte.

"Bien sûr, tous les moyens, ou presque; seront bons. Je ferai certainement mieux de m'en aller."

Je me retournai, clichai et sorti de la chambre sans ajouter un mot ni un regard à qui que ce soit. Une telle situation parvenait à me mettre mal à l'aise, et plus encore. Je pouvais sentir mon cœur se serrer, battre plus fort mais à la différence des autres fois, ce n'était pas d'amour qu'il était transit mais de douleur, de souffrance. Les Furyous n'avaient pas réussi à atteindre le objectif principal mais en revanche ils avaient parfaitement réussi à remplir leur mission secondaire : instiller le mal dans le creux des shinobi. Ce mal revêtait plusieurs visages tous plus sombres les uns que les autres. Je plaquai la main contre un mur et pris une profonde respiration. La peinture sous ma main crépita et l'épais plâtre jusque lors blanc prit une teinte brunie. Malgré ma tentative pour me calmer, ma respiration se fit plus irrégulière et je pus sentir une larme se former dans le coin de mon œil, et perler sur ma joue.

Cette affaire qui devenait compliquée pour le Wada portait déjà, à mes yeux, un tout autre masque. Malgré mon pouvoir, pas des moindres, je ne pouvais strictement rien faire si ce n'était tenter de trouver une solution, laquelle me semblait compte tenu de la situation mondiale bien difficilement envisageable. Enfin, je ne doutais pas que les ninjas entourant le Yamada parviendraient peut-être mieux que moi à trouver l'issue la plus positive. Ce qui lui arrivait me plongeait dans un moment de faiblesse, et je repensais à mon grand-père. Heureusement, aucun autre homme n'était capable de faire ce qu'il m'avait fait, je n'avais donc rien à craindre si ce n'était de perdre l'être le plus chère à mon cœur à ce jour. J'essuyai mes yeux rougis d'un revers de mains, lâchai le mur qui avait subit mes maux et pris la direction du hall de l'hôpital, la mine assombrie. Je me dis alors que peut-être je n'aurais pas dû venir.

Une fois dans le hall un ninja, chuunin certainement; m'interpella, m'interrogea.

"Tout va bien Kazekage-Sama ?"
"Oui..."

Soufflais-je péniblement.