Ordres:

Les mains croisées, le thé encore chaud, en hauteur, dans la végétation Kusajin.

-Nous ne pouvons pas jeter la honte sur notre clan et sur notre peuple de la sorte, il nous faut d'autres coupables.

-Tu connais Jinkito, c'est un imbécile... Mais je crois avoir entendu qu'il n'avait pas emmené que des Tôhatsu dans son groupe.

-Tu penses que le Shûkai serait mal renseigné, mon oncle ?

-C'est probable, vos services sont encore jeunes et tu sais bien que Kusa n'est jamais très simple à comprendre. Ébruiter l'affaire reviendrait à discréditer notre clan, et qui sait quels seront les effets d'une telle bombe au sein de Kusa, tu es bien placée pour savoir que nous rentrons très facilement en conflit. Je pense que si les fautifs étaient d'anciens Konohajins...

-D'anciens Konohajins nostalgiques de l'occupation de la Feuille, ça se tient. Mais les ordres sont clairs, Jinkito sera jugé par la justice quoi qu'il arrive.

-Jinkito est mon fils et je sais que lorsqu'il aura reçu assez d'adrénaline, il reviendra la queue entre les jambes et ne fera plus parler de lui.

J’acquiesçai, inutile de retenir mon oncle plus longtemps. Après un bref salut je m'en retournai auprès de mon unité postée au pied de l'arbre dans lequel je venais de m'entretenir. Nous étions proche de la ville de Kusa, et déjà ma stratégie germait dans mon esprit. A mon arrivée, garde à vous obligatoire.

-Je vais trouver le chef et sa bande, nous pouvons les considérer comme neutralisés. Par contre, vous trouverez un camp d'anciens alignés Konohajins dans les environs, c'est eux qu'il nous faut. Vous vous divisez en deux, le premier groupe dresse le nécessaire pour une exécution publique sur la place principale de Kusa et e deuxième interpelle les vétérans.

Personne ne tenta d'objecter. Zassou et son oncle savaient pertinemment que les vétérans présents sur le sol Kusajin n'avaient rien à voir avec cette pseudo révolte, en revanche, leur présence était le signe qu'un lien d'amitié perdurait encore entre l'Herbe et la Feuille, intolérable. Les choses étaient en marche...

***

-Nan mais t'es sérieuse, là ? Toi tu dis qu't'es pour Kusa mais t'es "La Justice" du Shûkai ? T'as cru qu...

-Bon arrête Jinkito. Tu vas t'instruire avant de parler. C'est déjà une fleur que te fait ton père et c'est une décision à laquelle je consens, mais crois-moi que si ça avait été quelqu'un d'autre tu serais déjà à Shozaichi entrain d'crever au bout d'une corde.

-Mais euh... pfff...

Jinkito était un gamin de 16 ans, je lui changeais ses couches quand il était bébé, c'est pour vous dire qu'il était vraiment jeune et que quoi qu'il en pense, j'avais l'ascendant sur lui. Sa bande était constituée d'une flopée de gamins dans son genre. Pathétique, honteux pour notre clan.

-Bon, et qu'est-ce qu'on vous reproche, au juste ?

-Bah on a cassé des trucs, déchiré des pancartes, écrits des choses aux murs, et tout. On a même cassé la gueule à un mec du Shûkai ! Enfin pour l'instant...

-Bon... on rentre, alors ?

***

Le général Hiromoto n'avait pas changé d'un poil, son armure était la même, son regard était le même.

-Je pense qu'il serait bon que la culpabilité du massacre perpétré face aux Amejins il y a quelques jours soit retirée de mes épaules et léguée aux exécutés. Je pense que tu vois où je veux en venir...

-Bien-sûr, votre excellence.

***

L'Oda ne pouvait se permettre d'aller contre sa philosophie en discréditant les peuples dont il était le garant, aussi c'est pourquoi le lendemain matin, en place principale, c'est à quelques anciens combattants Konohajins que l'on accorda quelques instants de silence une fois présentés au peloton d'exécution. Zassou avais pris position sur l'estrade où l'on verrait les neuf bougres mourir. Dans la foule, on reconnaissait Kyrio Tôhatsu, son oncle, Jinkito Tôhatsu, le profil bas, le général Hiromoto, les membres de la fameuse "bande" et leurs parents, en bref, s'était mêlée à la population Kusajin une petite partie du clan Tôhatsu. Le triomphe n'en serait que plus grand. Zassou leva les bras.

-Peuple Kusajin ! Notre pays est depuis trop longtemps considéré comme un champ de bataille ! Le Shûkai que nous considérons comme la bannière sous laquelle nous ranger afin de faire prévaloir nos droits fut bafoué, l'Alliance qui nous redonna l'espoir, la force et la fierté fut souillée ! Et par qui ? Elle montra les futurs exécutés du doigt. Par ceux qui se disaient nos alliés et qui, par la fourberie, pillèrent nos terres, tentèrent d'évincer notre identité, et de briser notre honneur: Konoha !!

La foule s'indigna. La Tôhatsu ne pouvait rêver mieux. C'était là toute la force de l'Oda, du mensonge, de l'ombre, du complot, du shinobi politique. Ainsi, son peuple se rangeait sous la bannière de l'Alliance, ainsi, Kusa était protégé.

-Mais aujourd'hui, mes frères, le clan Tôhatsu et l'Ordre du Shûkai désarment les ennemis de Kusa ! Ensemble nous les traquerons, les briserons, et ensemble toujours, nous vaincrons ! Mais prudence, l'ennemi est malin, il sait comment diviser, duper... Combien d'entre vous croyaient que le clan protecteur était à l'origine du massacre ? Combien de vous auraient parié une main sur la culpabilité du clan Tôhatsu ou même des forces du général Hiromoto qui, n'oublions pas, affronta Uchiwa et Senju pendant la Grande Guerre, dans l'affaire du massacre des milices Amejins dans le Sud il y a quelques jours ? Voyez comment l'ennemi veut nous piéger ? Quoi de mieux pour déclarer la guerre à Kusa et à la nouvelle Alliance ? Reprendre Kusa et détruire l'Alliance ? Laisserons-nous le passé refaire surface ?

Après le "non", Zassou prit un ton plus grave.

-Alors voilà ce qui attend ceux qui oseront pénétrer les frontières de notre patrie...

Le pouce de César, neuf corps qui moururent. Le chef ne pourrait nier quoi que ce soit, c'était à peine s'il pouvait encore parler, de toute façon. Il avait tenté de résister dans la version officielle et avait été tiré au sort et malmené gratuitement par l'Oda dans la version officieuse. Zassou pouvait s'en retourner sans crainte.