C'était donc ce qui m'attendait. Une vie d'errance au sein des archipels de Mizu no Kuni pour trouver qui voudrait bien me donner quelques informations sur Kiri et ses Furyou. Enfin, bien sur, c'était de la pure exagération, cela ne faisait que quelques minutes que je me baladais avec mes deux sacs. Je finis par tomber sur une sorte d'auberge, peut-être avaient-ils du bon Saké ? Cela faisait longtemps que je n'avais pas pu en boire sereinement.

C'était une vieille bâtisse qui tenait encore debout. Elle ne payait pas de mine extérieurement, mais c'était souvent dans ce genre d'endroit qu'on trouvait la meilleure ambiance et le meilleur alcool. C'était donc dans cette optique que je finis par rentrer à l'intérieur en allant commander au comptoir leur meilleur Saké. Il me fit servit tiède, comme je les aime et je pris une carafe ainsi que deux récipients que j'emmenais à une table au fond, loin des regards, loin des oreilles de l'établissement. Je pris le temps, la plaisance de boire tranquillement ma première coupole de Saké. J'attendais maintenant. Je m'étais assez baladé, j'étais même aller jusqu'au comptoir pour qu'on puisse me voir. Une personne qui connaissait les environs savait directe que je n'étais pas du coin, mais on ne pouvait tout de même pas deviner que j'étais un ninja.

J'avais malgré tout mon katana, toujours auprès de moi, comme d'habitude et j'avais cette présence qui mélangeait à la fois de l'assurance et de la chaleur. On peut le dire, que je n'étais pas quelqu'un de commun, surtout sur ces terres dévastés. Après tout, le passé appartient au passé et je n'avais aucune raison d'éprouver de la haine auprès de ce pays qui doit d'abord se remettre de ses évènements récents. Le Saké, en tout cas, était fameux, je prenais un malin plaisir à le déguster. Qui allait se présenter à moi ? Curiosité, crainte, excitation, tous ces sentiments se mélangés en moi.

Une longue marche. Mais rien de printanier. L’homme qui parcourait les chemins et les paysages de l’Île était en patrouille. Le devait-il ? Pas vraiment ; voilà déjà près d’une semaine que son Village a été anéanti. Ses amis et collègues massacrés par centaines, et le pays ravagé par l’Ennemi. Mais il n’en demeurait pas moins un fait pour ce rustre de combattant : ces lieux n’en restaient pas moins ses fiefs, ses terres. Le territoire de son Clan, comme de son Village. Et pour cette simple raison, il était hors de question de les laisser à la dérive, entre les mains de chaque misérable se pensant assez fort et assez courageux pour se rendre maître des environs. Après deux jours de patrouille, il avait déjà rencontré plusieurs groupuscules cherchant à grandir et à s’accroître. Il les avait réduits à l’état de cendres et de copeaux de glace. A vous qui pensez pouvoir imposer votre Ordre, il vous faudra d’abord vous débarrasser d’un vieux Gardien de ces lieux … .

Après cette nouvelle course, l’homme espérait pourtant pouvoir se poser un peu. Dans cette région Ouest du Pays de l’Eau, quelques établissements résistaient au temps et aux assauts des lieux. Un bon point à n’en point douter. Mais il fallait cependant voir dans ces échoppes un lieu de repos pour tous, aussi bien rescapés, déplacés … et brigands de tout étage. Pourtant, Kakeshuou Samui n’avait pas le choix. Et il n’était pas homme à faire dans la dentelle. S’il fallait passer par là, il ferait certainement d’une pierre deux coups.
C’est donc en cette fin de journée, que le corps imposant d’un combattant d’élite pénétrait dans ces lieux. Entraînant derrière lui la brume ambiante des lieux, son sabre au clair, le regard sérieux d’un homme ayant connu moult périple se posait sur l’assistance qui contemplait son entrée. A la vue de l’individu qui venait de se présenter, des murmures se levèrent dans l’ombre. Tout le monde savait ici de qui il s’agissait. Le Ninja que certains s’étaient mis à appeler « Le Dernier soldat de Kiri » avait déjà une solide réputation avant même la catastrophe face aux Furyous. Le fait qu’il continue à écumer l’île pour garantir l’ordre du Village caché de la Brume était la preuve même que les évènements récents ne lui feraient pas lachés l’affaire. Et sans vraiment attendre, un petit groupe jusque là retranché au bar préférait prendre la porte de derrière, pour ne pas souffrir d’une compagnie indésirable. Les yeux glacés du vétéran se posèrent sur les mécréants. Héhéhé, partez donc ; à voir votre réaction, la présence d’un représentant de l’ordre n’est pas votre fort. Nous nous croiserons sans le moindre doute dans les prochains jours à venir … .

Avançant dans les lieux, l’homme se posta face au bar ; son regard suffit à ce qu’on lui serve la même liqueur habituelle. Il était déjà un client régulier depuis plusieurs années. C’était même un point de chute régulier pour les Ninjas. En revanche, peu de chances que le patron puisse renouveler la clientèle de combattants pour les prochaines années … . Un petit shooter, dont le contenu fut rapidement ingurgité. Et d’une traite !
Un nouveau regard sur les locaux … et le quinquagénaire finit enfin par repérer l’étranger qui se trouvait là. Encore un ? Une personne supplémentaire cherchant à s’emparer de l’île au vu de la situation ? De rage, le Jônin posa brusquement son verre sur la table et se porta plus en avant vers l’individu qui siégeait dans ces lieux.

~ Depuis les incidents, nul secours de la part des autres Grandes Nations … nul signe de soutien de leur part alors que le combat le plus rude a eu lieu sur ces terres … .

Ses pas le guidèrent à deux mètres à peine de l’individu qu’il avait remarqué. Tu es bien fortement armé, étranger ! Quelles sont tes intentions en te rendant sur nos terres ? As-tu prévu de revendiquer ces terres, comme les autres malfrats qui pensent pouvoir soumettre les populations locales ? Main sur le pommeau, l’attitude de Kakeshuou était des plus agressives … . Mais étant donné les récents évènements qui avaient frappé si durement les lieux et ses habitants, on ne pouvait espérer trouver que deux visages : celui des désespérés, et celui des rageurs. Le visage aussi renfermé que sévère, c’était maintenant l’Inquisiteur qui se plaçait face au Kumojin.

~ En revanche, ceux qui pensent pouvoir profiter de la situation pour imposer leur ordre se sont multipliés de façon aussi prolifique qu’insultante ! Le plus petit évènement est idéal pour massacrer les adversaires d’hier, pas vrai ? Qui es-tu, étranger ! Et que viens-tu faire sur ces terres ! Réponds !

Il ne me fallut qu'un coup d'œil pour comprendre. L'homme qui venait de rentrer dans la taverne venait rien que de part sa présence, provoquer le tumulte des gens présents en ces lieux. Des hommes à l'allure peut recommandable s'en allèrent par la porte de l'arrière. C'était donc quelqu'un qui n'était pas amis avec ce genre de personnes. Un homme du Damyo ? Ou ce que je recherche par dessus tout, un ancien Kirijin ? De toute évidence, vu qu'il était seul, il devait être fort pour provoquer de telles réactions. Il ne me fallut peut de temps pour confirmer cela grâce à la sensorialité naturelle de mon clan. Son chakra était plus puissant que le mien, même celui de mes coéquipiers était inférieur à cet homme. Il se trouvait entre le chakra de mes équipiers Jonin et des différents Kage que j'avais pu rencontrer. Qui était-il donc ? Je me devais en tout cas, de ne pas agir futilement, sinon, ma tête risquerait bien d'être détachée de mon corps sans que je ne m'en rende compte.

Il me remarqua rapidement. Il s'approcha de moi et vraisemblablement, avec un air, tout sauf amical, retranscrit dans ses paroles. Je le regardai pourtant fixement, ne détachant pas mon regard une seule seconde de ses yeux. Non pas avec un regard agressive, mais totalement passif, limite sympathique. Je comprenais ce qu'il avait pu vivre, c'était ce que je me disais, mais il était là, seul. Vu son comportement et ses dires, il y avait fort à penser, qu'il défendait en ce moment le pays contre ces frappes dont il parlait... Je me devais à tout prix de régler le malentendu qui venait de s'installer, de lui expliquer la raison de ma présence et ce qu'il pouvait m'apporter. Chose sur, il avait surement du être témoin de l'attaque des Furyou. Ma voix s'éleva juste assez pour qu'il soit le seul à m'entendre. J'étais calme. Je le saluais en baissant la tête doucement, lors de ma présentation.

Je me présente. Je suis Seki Hasaki, émissaire de Kumo et chef du clan Seki. Je vais avant tout vous répondre pour vous prouver mon honnêteté. Je viens quérir des informations sur la situation du pays, du village de Kiri et surtout, de ses habitants. Ont-ils pu trouver refuge ? Y a-t-il des survivants ? Je suis le genre d'homme à croire à une utopie où les villages et les pays pourront coexister. Je suis venu en ces lieux afin de savoir réellement ce qu'il c'est passé. Cela fait bien trop peut de temps que cela c'est passé et pourtant, le temps nous est déjà compté. Si nous n'agissons pas rapidement, ce sera un autre pays qui subira leur courroux. C'est pourquoi je me trouve en ce pays, pourtant si éloigné de Kumo. Nous ne nous attendions pas à ce que l'attaque soit si dévastatrice. Nous ne devons pas les laisser croire que nous sommes vaincus.

Je profitais donc d'une petite pause dans mon discourt pour prendre une gorgée de Saké. Je ne montrais ni crainte, ni peur, ni agressivité à l'égare de mon interlocuteur pour une seule bonne raison. Je ne lui veux aucun mal, ni à lui, ni à ce pays.

Sachez une chose. Je ne sais pas si mes paroles auront de l'importance pour vous, mais j'ai pu voir de mes propres yeux aux côtés du Raikage la puissance d'un des leurs. Malheureusement, nous n'avons rien pu faire, mais je suis positif de croire que le peut d'informations que nous avons récolté servira à l'alliance ninja. Oui j'ose encore parler d'alliance. Je suis le premier attristé de ce qui se passe dans votre pays, mais à l'heure actuelle, les pays ne peuvent mobiliser des effectifs dans un endroit qui a été malheureusement ravagé, car le risque qui plane sur les villages est bien trop grand. Si, par chance, nous arrivions à mettre hors d'état de nuire cette menace, nous pourrions alors porter assistance au pays de l'eau, en espérant qu'aucun autre pays ai subit entre temps les même ravages. Je pense que nous avons cette chance, car je pense qu'on peut établir un plan pour contrer ces Furyou en amassant justement le plus d'informations.

C'est alors que mon regard devint plus dur, je me devais d'appuyer avec insistance mes futurs paroles et mon intention première, ma requête, ma demande à un homme dont je ne savais pour l'instant, rien du tout.

Je pense vous avoir prouvé ma bonne volonté de la meilleure manière qui soit. Je ne peux vous promettre qu'on arrivera à exterminer la menace qui plane sur le monde Shinobi, mais je peux vous promettre que je ferais tout ce qui m'est possible de faire, pour réaliser cela... S'il vous plait, je vous le demande, non pas pour moi, mais pour les sacrifiés de Kiri, les nombreux sacrifices à Tsuchi no Kuni et les personnes qui ne mourront pas grâce aux précieuses informations que vous me fournirez. Si vous n'êtes pas au courant, ou peut de ce qui c'est passé ici lors de l'attaque, permettez-moi de me mettre en contact avec une personne qu'il l'est. Que pouvez-vous me dire ?

Au fond, je n'espérais pas grand chose, j'étais partit sur des divagations, sur une utopie qui me tenait profondément à cœur. Allait-il me croire ? Allait-il me répondre ? Allait-il me tuer ? L'avenir seul nous le dirait, c'est pour cela que je restais assis à boire mon Sake.

Pour dissiper tout malaise, l’étranger s’était plus à faire un monologue plus long que ses pieds. Mais le contenu de son discours – bien qu’utopique et irréel – ne partit pas dans l’oreille d’un sourd. Ne quittant pas pour autant sa posture agressive, l’homme qui avait inscrit sa marque dans ces lieux maintenait sa position, le toisant et évaluant chaque argument qui lui était présenté. Et si les premiers arguments vinrent à ses oreilles comme un marteau-piqueur sur du bitume, les derniers sonnèrent comme une complainte navrante … .

Un Kumojin ? Tu es donc un ancien Ennemi, et – supposément – un nouvel Allié ? Malchance : l’ancêtre que tu avais sous les yeux ne croyait guère à cette nouvelle Alliance récemment forgée. Si certains se plaisaient à penser qu’il s’agissait là du moyen d’éviter la guerre, le vétéran ne s’abandonnait pas à la bêtise. Des tentatives de réconciliation et de paix, il en avait vu plusieurs ; mais aucune qui ne tienne vraiment la route ! Pour l’heure, il savait par expérience que ce genre de motivation ne menait qu’au fond du gouffre. Et pour renouveler son argumentaire, il en avait pour preuve le fait que, tout Alliance qu’il y ait, jamais celle-ci ne s’était montré aussi absence que lors de la récente guerre. Certes, des Sunajins avaient été dépêché pour les soutenir. Mais où étaient donc ces Kumojin lors des premiers affrontements ? Et avaient-ils été un tantinet efficaces dans les premiers échanges ? Non, on ne pouvait guère prétendre cela … .
Des combats dans d’autres contrées ? Voilà qui mit la puce à l’oreille le vieux combattant et vint à réduire l’expression de sa rage guerrière. Les Furyou n’avaient donc pas seulement agi à Kirigakure no Sato, mais aussi dans le reste du monde ! D’après les dires de l’étranger, il fallait croire que les Kirijins n’étaient pas les seuls à avoir subi le courroux de cet Ennemi mystérieux. Et dans ce sens, il fallait supposer que la force de frappe de ces monstres était bien plus conséquente et dévastatrice lorsqu’ils étaient tous réunis. A cette simple pensée, notre vieux briscard grinça des dents ; il avait véritablement la rage de vaincre et de se venger ! Tôt ou tard, ce souhait serait réalisé, à n’en point douter !

Le terme d’émissaire revint à son esprit ; et la chose sembla comique pour Kakeshuou Samui. Avec qui comptes-tu parlementer, Étranger ? Les nôtres ont du fuir devant la menace. La seule chose avec laquelle tu pourras discuter ici sont les caillasses et les larrons qui pensent s’être rendus maîtres de l’île par notre absence … ! En revanche, ta présence peut encore être d’un précieux secours. En tout cas pour assurer un certain minimum entre les rescapés et les autres Grandes Nations. Le tout était de jouer finement pour ne pas perdre l’avantage diplomatique.
Commençons par une présentation simple des choses. Sans forcément paraître plaisant et changer d’attitude ! Ce grizzly que tu as face à toi, jeune Hasaki, est de loin l’homme le plus bourru et le plus vénérable de Kiri. Et ce n’est pas forcément de l’auto-congratulation … .

~ Je suis Kakeshuou Samui, du Clan Samui. Ninja du Village Caché de la Brume … ou de ce qu’il en reste. Notre Village a été détruit et les nôtres se sont réfugiés dans différents fiefs que nous gardons sous notre contrôle. Jusqu’à ce que notre Village soit restauré dans les faits.

Bien que prudent, le Jônin s’autorisa à avancer prudemment et à prendre place à la chaise proche laissée libre. Bien que s’assurant être à la portée de son arme, le vétéran des guerres kiriennes était disposé à échanger quelques informations avec cet homme. Peu importe ses origines, s’il s’agissait de faire lutte commune – chose en laquelle Kakeshuou n’accordait aucun crédit ! – tenter l’expérience restait dans ses cordes ; mais toute chose a un prix ! Et en l’occurrence, dans ce contexte dévastateur pour le Pays de l’Eau, le prix pouvait être très cher.

~ Pour avoir été sur les premières lignes lors de l’affrontement, je suis effectivement détenteur d’informations qui pourraient t’être utiles. Et si cela se fait dans l’optique de vaincre un ennemi commun, je suis disposé à te donner les informations dont je dispose … . Mais cela aura un prix, bien évidemment !

D’un geste de la main, le quinquagénaire demandait de nouveau un verre au patron des lieux. Inutile de préciser quoi, l’homme au comptoir savait parfaitement ce que prendrait cet homme aguerri qui venait chez lui depuis plusieurs années. Bien que profitant des intérêts du lieu, le combattant de l’Ombre n’en gardait pas moins son sérieux.

~ Je pense même que les informations que j’ai te seront des plus utiles. Après tout, si vous avez affronté les Furyou, nous avons affronté leur Leader au cœur même de notre Village. Tu comprends donc que je veuille mettre un prix sur les informations dont je dispose. D’autant qu’à l’heure actuelle … il s’agit certainement de notre seule arme pour maintenir l’équilibre entre les grandes Nations Ninjas !

Le verre fut posé sur la table, et la liqueur payée. Posant ses doigts sur le verre, le Jônin à l’épaisse tignasse blanche faisait connaître ses conditions avant de révéler toute information.

~ J’attends en retour des informations sur les combattants que vous avez affrontés, cela va de soi. Mais je veux également l’immunité pour nos hommes et l’assurance qu’ils ne seront pas pris pour cible par ton Village, en dehors de circonstances exceptionnelles. Par ailleurs, j’attends à ce que le Pays de l’Eau, et en particulier l’ancien Village Caché de la Brume soit respecté en tant que sanctuaire, et en tant que tel, que ce dernier ne soit ni fouillé, ni pillé par ton Village ! Si tu acceptes ces clauses, je te délivrerai toutes les informations que tu souhaites connaître. Et elles sont de valeur, crois-moi.

En guise d'accord, le Shinobi prenait son verre et le mettait en avant, proposant ainsi de trinquer comme signe de respect et d'engagement des clauses proposées. Après tout, s'il existe encore une maigre valeur dans ce monde de sang et de barbarie ... c'est l'honneur entre deux hommes.

Mon regard, mon attention se portait sur cet homme qui venait de s'asseoir à ma table, sans pour autant baisser sa garde. Son nom était donc Samui Kakeshuou… Je me souviens de son nom maintenant. Il avait déjà rencontré quelques uns de nos ninjas de Kumo. D'une simple analyse, j'avais pu deviner qu'il était quelqu'un de dangereux, mais ce qui est sur, c'est que la description qu'on en faisait ne délogé pas mes premières pensées sur cet individu. Il parla de fiefs encore sous leur contrôle… Soit je m'avance trop vite, soit il parle surement des pays liés à son clan, liés à son village, à son pays. Ce qui nous donnerait de toute évidence Yuki no Kuni. Bien entendu, rien n'est sur, mais c'est déjà une piste que nous pourrions exploiter. En tout cas, c'était bien ce que je pensais, c'était un ancien Kirijin, extrêmement influent et puissant. Très bonne pioche sur ce coup. Allait-on seulement trouver un accord.

Ses paroles s'enchainèrent, il venait de parler de plusieurs choses intéressantes. Le Leader des Furyou ? Sa Majesté, à Kiri ? Des échos nous avaient laissé entendre cela, bien sur qu'à Tsuchi il n'était apparemment pas intervenu, donc il restait que Kiri ou la possibilité qu'il ne c'était pas déplacé. En fait, vouloir peser cela sur la balance face aux grands pays ninja était légitime. Sa situation était compréhensible et j'étais justement venue avec certains arguments, en but premier de trouver des informations et surtout, essayer de maintenir de bonnes relations avec le pays de l'eau. Apparemment, il était ce genre de personnes qui m'offrait tout à la fois. Levant son verre qu'il venait de recevoir, il le dressa dans ma direction pour trinquer en signe de respect et de conclusion des termes qu'il venait d'imposer. Restant attentif, mon regard posé sur cet homme, je pris ma coupole et le dressa pour trinquer avec lui. Ce fut un regard qui s'adoucissait que je prononçais quelques paroles avant de trinquer.

Que ce geste soit la preuve et le déclencheur de l'amélioration des ententes entre nos deux pays.

Et le geste fut alors fait, les deux récipients s'entrechoquèrent doucement pour ne pas renverser une seule goutte à côté, dans un bruit sourd, tout en abaissant légèrement la tête pour accentuer ce geste. C'était un acte symbolique certes, mais qui resterait probablement ancré pour quelques années à venir. Tout du moins, je l'espérais de tout cœur et à ce moment là, nous n'étions pas conscient de ce que ce geste prouverait pour les évènements qui suivirent. Je repris donc la parole pour répondre à ce qu'il venait de me dire juste avant et de confirmer ce que j'acceptais.

J'ai pris acte et conscience de votre demande, de votre offre, si je puis dire. J'ai décidé de l'accepter. Pour la simple et bonne raison, que lorsque je reviendrais à Kumo avec autant d'informations que vous semblez me le faire croire, il n'y a aucune raison pour refuser cela. D'ailleurs je vous ai bien dis que je me trouvais en ces lieux avec une intention de paix et non de guerre ou tout autre motif agressif. Les clauses sont donc acceptés et j'aimerais que nous passions aux informations sur ce qu'il c'est passé exactement à Kiri. Veuillez m'excuser, mais je désire noter ce que vous direz sur parchemin.

Je pris alors mon sac, fouilla et pris deux rouleaux, un que je tendis en direction de mon interlocuteur et l'autre vierge, pas très grand, que je déposais alors sur la table afin de le dérouler. Mon chakra se malaxa et un petit sceau sur le parchemin s'activa pour laisser apparaitre une plume et un petit pot d'encre que je me saisis afin de commencer les notes. A la fois concentré sur ma main qui s'apprêtait à écrire et sur cet homme que je m'apprêtais à rendre manuscrit ses dires.

Si vous le voulez bien, nous passerons à mes informations par la suite qui sont indiqués sur le parchemin que je viens de vous donner. Vous pouvez néanmoins y jeter un rapide coup d'œil avant de commencer votre récit pour vous assurer de son contenu, par contre, je dois vous avertir que j'attends les précieuses informations que détiennent Suna et Konoha qui ont combattus sur d'autres fronts que ceux de Kumo. Je vous suis tout ouïe.

Comme je le disais juste avant, le temps était bien trop contre nous. Je ne pouvais me permettre de rester planter là profiter du Sake du coin. Un village compté sur moi. Je ne relâchais à aucun moment mon intention. J'étais assit en face de cet homme. Je faisais confiance à cet homme, car je croyais en l'honneur qui existait entre deux hommes. Maintenant, l'histoire peut tourner une page de plus et avancer.

L’homme ayant accepté de trinquer, la chose était soldée. Mais notre homme conservait sa méfiance. Pour quelle raison ? A vrai dire, elles sont nombreuses. Malgré ce signe de bonne volonté, Kakeshuou Samui ne pouvait ignorer qu’il restait un combattant seul parmi tous les Siens désormais sans Village ; et que cet homme était membre d’un ancien ennemi. Par ailleurs, le propre du Ninja était d’accomplir sa mission, peu importe les moyens à employer. Même si pour cela, il devait trahir sa parole et son honneur. Avait-on affaire à ce genre d’individu ? Aucune réponse ne pouvait être donnée à cela ; il eut fallu sonder l’esprit de l’interlocuteur, mais le quinquagénaire n’avait pas ce genre de compétence. En revanche, subsistait une inquiétude bien plus grande. Si cet homme était sincère, et qu’il désirait profondément la paix et l’amitié … qu’en serait-il de son Village ? Tout shinobi qu’il était, rien ne tenait ses supérieurs à cet engagement ; et tout haut gradé qu’il pouvait éventuellement être, il n’était certainement pas le Raïkage – seul homme à vraiment pouvoir valider ce genre de décision ! Aussi, malgré ces échanges de bon procédé, rien ne garantissait la protection des Kirijins, leur coopération et la non-violation des ruines de Kiri Gakure no Sato.

Mais le vieux soldat restait rationnel. Peu importe ces échanges, il fallait déjà une base. Et ce rouleau qui lui était présenté était déjà un bon début. Portant son verre à ses lèvres, notre homme déclipsait le cachet pour dérouler légèrement le parchemin qui lui était confié. D’un œil rapide, pendant que la liqueur coulait le long de sa gorge, il notait quelques noms … . Apéti … faible face au Taïjutsu, vaincu par les Forces Alliées, corps ramené à Kumo. Et La mort de Sonoshee ?? Ecarquillant les yeux, l’Ancien s’était arrêté de boire. Il avait connu ces gamines dans ses jeunes années ; il avait même assisté à son élévation sur la voie du Carnage et du Monde Ninja, lors d’une rencontre des plus hasardeuses. Elle aurait péri ? Alors qu’elle avait fait parler d’elle sur l’ensemble du continent et des îles ? Ces Furyous étaient vraiment quelque chose … . Et comme pour boire à sa mémoire, le Jônin de Kiri but cul-sec son verre, finissant le peu d’alcool qui y restait … .
Un autre Furyou … Panse … . Décidément, ces gens, tout aussi puissants qu’ils étaient, détenaient un humour bien particulier. Quels noms ridicules. Pas plus que « Sa Majesté », après tout … . Mais passons. Les informations semblaient exactes, il s’agissait maintenant de répondre à la demande du personnage.

Posant son verre, l’homme posait ses bras sur la table et croisait ses mains, comme pour passer aux aveux. Regard toujours sérieux, ses yeux altéraient entre le visage du scribe et ses écrits. Histoire de voir s’il retenait bien toutes les informations.

~ Kiri a été prise d’assaut par trois Furyou, d’après nos informations. Les pertes ont été immenses en très peu de temps, et les principaux bâtiments ont été détruits comme un rien. Sur les trois adversaires, j’en ai rencontré deux, et affronté un … certainement le plus intéressant. Il s’est fait appelé « Sa Majesté », et semblait être le Maître des Furyou. Allure fine, teint pâle, chevelure longue et brune. Il faisait jeu égal avec le Mizukage en termes de capacités au corps-à-corps. Son véritable atout était sans conteste son Épée. J’estime qu’elle était aussi bien fournie qu’une Épée Légendaire. Elle a détruit d’un seul coup le Palais du Mizukage, et faisait jeu égal avec le Sabre de Kentaro-Sama. Elle pouvait également prendre forme liquide et attaquer de toute part sous toute forme. Il a même créé un Clone grâce à ce fluide. Très grande vitesse d’ailleurs … .
Nous sommes parvenus à le battre en combinant plusieurs assauts puissants, mais il a porté une attaque surprise et blessé le Mizukage. Il semble que l’adversaire depuis le début n’était qu’un corps d’emprunt. Il s’est dit être immortel. Et pour finir en beauté, il est Nécromancien. Il a fait revenir plusieurs de nos Frères tombés au combat pour fuir et nous ralentir.

Une main levée et un regard en arrière ; histoire d’interpeler le barman pour commander une bière. Parler en continu allait lui donner soif. Et il préférait trouver de quoi se remémorer complètement des récents évènements.

~ Le deuxième Furyou, que j’ai rencontré moi-même était une morveuse, qui se nommait Poupe. Gamine avec des cheveux bruns et un regard assez moqueur. Elle était joueuse et voulait s’amuser avec les autres, même si cela impliquait prendre leurs vies. Elle semblait pratiquer un Jutsu étrange, et contrôlait des Poupées Vaudou. Elle a neutralité la plupart de ses adversaires d’une simple pique dans des poupées blanches faites de pailles. Et elle gardait pourtant une attitude joueuse et « gamine ». Elle a quitté les lieux en voyant ses adversaires moins … enjouées … . Un Jutsu de Lien, donc, très certainement. Pas de réactions très claires face aux autres Jutsus … .

Enfin la bière ! Une bonne nouvelle dans cette journée ; car raconter la défaite ne peut laisser qu’un goût amère à la bouche. Se désaltérant dans ce discours, il laissait la satisfaction d’une gorge humidifiée s’exprimer pleinement, alors qu’il laissait son verre retomber sur la table. Mais ce visage épanoui laissa bientôt place à une ombre sur le visage de l’homme. Une rage profonde qui se voulait justifié. Car le dernier Furyou était à ses yeux le pire de tous. Une puanteur dont il comptait bien se débarrasser lui-même.
Mais révéler cette information serait certainement sensible. Après tout, l’identité de cet homme en faisait un originaire de Kiri. Certes défunt, mais traître dans la mort. Et dans ce sens, Kakeshuou Samui – soldat loyal et déterminé à servir et mourir pour son Village et son Clan – ne pouvait pardonner à cet homme de n’avoir pas davantage lutter pour conserver son âme et son honneur. Il avait pourtant fréquenté l’homme pendant sa vie, et avait été amené à le tolérer, voire à le respecter. Désormais, sa participation au massacre serait la définition même de « Trahison » et d’ « Impiété ». Serrant les dents, il entamait son dernier commentaire … .

~ Le dernier Furyou est un maudit. Un renégat à son propre Village, membre de l’infâme Clan des Kaguya ! Bien qu’il se fasse appeler Zo, il était le Yondaïme Mizukage, et se nommait en réalité Kaguya Tenzö ! Il combat avec les caractéristiques misérables de son Clan odieux : la Manipulation des Os. Il reste redoutable, malgré sa Nature. Et ses techniques restent dignes d’un Kage. Mais peu importe ce Furyou … . Vous n’aurez pas à vous en occuper … .

On notait clairement la haine sur le faciès âgé du combattant. C’était suffisamment clair : tout cela, il en ferait une affaire personnelle ! Hors de question de ployer devant un homme incapable de contrôler son propre esprit et s’en prenant à ceux dont il a la charge et le devoir de protection. Avoir baffoué toutes ces valeurs d’un revers de main ne méritait rien d’autre que la Mort. Mais pas un simple assassinat : une exécution en bonne et due forme était nécessaire, afin de montrer que Kiri, même détruite, restait en vie, forte, et se chargeait de ses problèmes personnelles.

~ Il s'est avéré que son corps inerte a été retrouvé dans sa tombe. Son corps aurait été manipulé. Mais je me chargerai personnellement de ce scélérat avec ce qu’il reste des Miens. Peu importe s'il faut brûler son corps pour ne plus le voir revenir, et si les dernières forces de Kiri doivent y rester pour traquer celui qui l'a manipulé, nous accomplirons cette tâche ; c’est un Devoir auquel nous ne dérogerons pas !

Et sur cette déclaration solennelle, l’homme reprenait son verre et s’envoyait une belle lampée, histoire de déblayer cette histoire. Maintenant que l’histoire des Furyou était parcourue, l’homme tenait à en savoir plus. Après tout, il avait une occasion unique d’obtenir plus d’informations. Aussi bien sur ces adversaires redoutables que sur le reste du monde.

~ Tu mentionnes un maux qui a saisi les différents combattants sur le champ de bataille … . On sait à quoi c’est dû ? Et quels ont été les effets concrets ? Il y a eu des survivants ? …