Matinée agréable, pour cause, j'avais reçu un ordre de mission des plus agréables, escorter le Kage à Suna, il devait être... Occupé, ou simplement encore endormi, peu importe, il était tôt, très tôt même. Tout était réuni pour me convenir, le désert, donc la liberté, les rafales de vent et les tempêtes parait-il, le défi de leur contenir tête et pour finir, l’art de son affection, la recherche d'une double un grain, parmi les autres qui composait cette citée. Bref, tout bénef, être payé à faire ce que l’on aime, jour de chance, autant dire que j'étais bien décidé à en profiter, c’est donc à pas léger que je rejoignais les portes ce tunnel entre deux flans, bien garder en passant. Suna avait une défense naturelle des plus impressionnantes, une vraie forteresse que j'admirais béate et patiente.

Enfin le sable chaud caressait mes pieds s’enfonçant dans le sable, le vent léger pour le moment ne montrait pas ce qu’il lui réservait de pire, ce sentiment de liberté dans cette mer de sable n’avait pas de prix, bien souvent, il m'avait manqué ce genre de sensation alors que mon regard se perdait dans le désert. N’était-ce après tout pas après elle que je courais s’en cesse, rêve ou illusion, peu importe, la ressentir de quelque façon que ce soit me convenait. C’était évident que j'étais quelqu’un de lunatique, qui aurait cru que la veille j'aurais pu pleuré dans les rues de Suna, l’art de passer du mal-être à la joie en un instant, comment hein ? La réponse parut évidente, de longues années de chagrin m'avaient rien apporté, avec le temps j'aurais pu oublier l’essentiel en me laissant ronger, m'oublier moi, l’idiote. Mais ces derniers jours, cette quête de repos m'avait permis de méditer sur tout loin des racines qui m'aveuglaient en général. La chaleur ardente du désert n'avait pas son pareil pour isoler du monde, comme pour absorber toute mon énergie, comme durant le trajet, j'avais aimé.

Un mal pour un bien alors, que tout ce qui c'était passé jusque-là, à chaque je pensais aux lettres que j'avais écrites, leur contenu, c'était comme mon propre chemin que je refaisais en le dévoilant à une autre. Un point utile. De là à dire que j'en restais changer, difficile à confirmer, pourtant mon comportement avait changé, je reprenais la vie avec la légèreté qu'un poids ne savait plus ne donner. Un léger je-m'en-foutiste du passé qui refaisait surface pour imprégner à nouveau, mais il ne fallait pas s’y tromper, c’était juste arrangeant pour la vile renarde au fond. Sourire en coin en observant une silhouette, puis carnassier, je reprenais mes droits plutôt, un mauvais cap qui passait grâce à elle certainement qui m'avait fait vider mon sac. Appuyée contre un mur j'agitais une bouteille devant une fille qui venait de s'arrêter dans sa course, me voilà la lui tendant, un tissu qui serait familier pour elle autour du cou, un grigri au poignet.

Belle a en tombée, comme je l'attendais de ma jumelle, le visage rougi par l'effort, mais des traits toujours aussi sublimés, je me perdais dans sa contemplation silencieuse me perdant dans le vif regard de ses iris. Son prénom dans un murmure et ma main sur sa joue pour vérifier qu'elle était réelle, rassurée, maintenant le sourire était ravi, alors que j'avais été hésitante. Maintenant je ne doutais plus.

~ Demoiselle, vous me feriez faire le tour de la ville ? Après une bonne douche je te prendrais bien dans mes bras, alors cette course, on se la fait maintenant que tu es échauffé ?!

Petit air taquin, une tape sur sa tête et j'étais la première élancée, je trichais !

~ Allez Lucy, tu m'as promis mieux que ça !

Un jour de plus qui voyait le soleil se lever, faisant perdurer cette insoutenable attente. Impatiente. Mais il fallait le voir d’un autre angle, dans un sens inverse. Un jour de moins avant l’arrivée imminente de sa jumelle. Question de point de vue. Les premiers rayons venaient réchauffer le village de sa nuit froide, chatouillant la lucarne de la chambre de la chanteuse. Des pare-soleil les empêchant justement de trop s’immiscer, emprisonnant en quelque sorte la fraicheur de la pièce. Mais déjà, Lucy était levée, déjà presque prête à partir. S’attachant les cheveux avec sa pince préférée, elle prenait déjà le chemin de la sortie. Un dernier check-up sur “le sceau à messages instantanés“. Vide. Et la voilà qui quittait son dortoir aux couleurs féminines. Il fallait dire qu’ici, il était préférable de tout faire avant que les températures ne montent trop. Elle balançait une friandise à son rongeur, qui ne tardait pas à partir en éclaireur. Il aimait faire ça, partir devant, atteindre un point, se retourner, attendre sa maître, puis repartir, et ainsi de suite.

Son itinéraire ne variait jamais. Il était le plus physique et en même temps celui qui correspondait le plus aux attentes de la genin sur la longueur, le temps et l’effort. Vallonné à souhait, mais également technique, il était parfait. En plus, son point de chute n’était autre que les grandes portes du village, donnant sur la voie illusionnée. Deux trois échauffements sur place, puis elle se lança, foulant le sable presque humide, et laissant chacun de ses pas dans son dos. Kwizz, quant à lui, survolait de maison en maison, préférant la lumière du jour à l’obscurité des ombres. Ses supporters commerçants la connaissaient bien maintenant, et la saluaient au passage avec un grand sourire. Sourire qu’elle-même renvoyait volontiers. Cela avait au moins le don d’apporter une certaine animation durant sa folle course matinale.

Quelques kilomètres plus loin, la jeune Hassei se rapprochait enfin de son but quotidien.
Mais aujourd’hui, ses efforts allaient être récompensés. Entamant son dernier virage avant d’arriver aux portes du village, elle ralentissait son rythme, instinctivement, surprise par la silhouette d’une jeune femme qu’elle semblait connaître depuis toujours. Ses courbes élancées, son teint de peau, sa chevelure… elle, lui rappelait un proche, une personne qui comptait pour elle. Un chèche familier, une bouteille agitée, il n’y avait plus de doutes. Tant attendue, tant désirée, sa jumelle avait tenu sa promesse. Doucement, Lucy s’approchait. Telle une actrice de retrouvailles sentimentales de longues dates, son cardio s’emballait alors même qu’elle ne courait plus. Si elle n’avait pas été aussi exténuée, aussi physiquement marquée, elle aurait sûrement versé quelques larmes… Rien n’égalait la beauté de son visage. Si gracieuse, cet ange blanc aux couleurs de Kiri, paraissait si douce, si radieuse, si… parfaite, à l’image des rêves de la chanteuse.

Un pas de plus et elle se trouvait à portée de la main de sa correspondante. Sur sa joue, elle accompagnait son prénom murmuré. Un court échange de prénom pour s’assurer que cette réalité n’était pas fiction. Un regard, des regards, des sourires. Aoji prit la parole en première, motivée sûrement par sa majorité de quelques semaines. Elle voulait entamer cette rencontre par une course ? Pourquoi pas. Bonne idée pour couper court à ce moment sourd et émouvant, devenu tellement gênant. D’un sourire en coin, Lucy répondait à l’affirmative. Cependant, elle était déjà partie. Elle voulait la jouer comme ça ? Tricheuse !

« Attends toi, tu vas me le payer ! »

Disait-elle en rigolant, attirant son attention à l’occasion. L’écureuil fit son entrée en scène, agissant tel un obstacle de dernière minute. Entrée fracassante pouvait-on dire, non ? L’avait-elle oublié ? Lui non en tout cas, et semblait vouloir jouer aussi. Cette coure action permit au moins à la plus jeune des deux de rattraper son retard. Cette dernière en profita également pour attraper le chèche à l’une de ses extrémités. Le léger foulard se déroulait autour du coup de la Kaguya, qui s’en saisissait à son tour au dernier moment. Deux trois pas chassés mal contrôlés et Lucy l’avait remis sur sa propriétaire actuelle. Action taquine qui se solda par la saisit de la main droite de sa jumelle. Main dans la main, Lucy tirait doucement la plus précieuse des fleurs, l’entraînant dans sa course effrontée, aux allures de valse très énergique. Après tout, c’était elle qui avait lancé les hostilités.

« Allé, viens ! J’ai tellement de choses à te montrer !!! »

Une grande partie de la population était encore endormie. Riants aux éclats, les deux inséparables jouaient le rôle d’un réveil bien matinal. Dans un incompréhensible brouhaha, elles couraient dans les ruelles du village. A une telle vitesse, Suna devait sûrement ressemblait à un géant château de sable. Visite précipitée, circonstances de taille. Les zygomatiques épuisés, le sourire de Lucy ne s’effaçait pas pour autant. Son regard ne quittait plus celui d’Aoji. Il fallait lui faire confiance. Ces rues, elle les connaissait pas cœur !

« Quand es-tu arrivée ? Tu as faim ? Soif ? Tu veux te reposer ? T’es venue seule ? »

Puis elle respirait…

Oh ! Le fameux écureuil et je sautillais par dessus à la dernière minute, il aurait presque pu finir piétiner, mais à la place pendant ma rotation d'esquive je lui jetais une friandise de Konoha, comme promis, tout un immense sac rapporté et un sourire en croisant le regard pétillant de la sunajins. Un instant d'une seconde, pourtant si bien et rapidement gravé que je pouvais le revoir comme si on avait arrêté le temps à ce moment-là. La joie, comme retrouver quelque de chère ? Non, mieux encore un nouveau souffle.

Elle tira sur son cadeau et si un autre avait fait ça, j'aurais vu noir, voulu arracher sa main, à la place je cherchais la douceur dans son contact, la chaleur de la sentir réelle et la voilà qui c'était fois littéralement me tirer vers l'avant, comme elle le faisait souvent dans ses lettres. Une énergie pour avancer plus vite, mieux, sereine et satisfaite malgré l'effort. Une magie. Je me laissais faire, pour une fois aucune envie de tout contrôler, c'était son talent à elle, me faire lâcher une prise trop ferme sur mon existence.

~ Je te suis aussi longtemps tu ne lâcheras pas cette main, je ne voudrais pas me perdre !

M'en séparer plutôt... Combien même en courait longtemps, à chaque pas je me sentais plus légère, comme si plus elle prenait de l'élan avec moi, plus elle me décrochait de mes liens, éclats de rires, on aurait dit deux enfants au milieu de leur terrain de jeu, le sien. Puis la fin du souffle après un tel abus de force et je jouais le jeu en m'accroupissant alors qu'elle reprenait son souffle, mon regard ne savait rien voir à part le sien, j'étais incapable de profiter de sa visite des lieux. Sourire quand la mélodie de sa voix chatouillait mon ouïe, combien de fois l'avais-je imaginé, maintenant, quand je la lirais, c'est elle que j'entendrais, peut-être me manquerait-elle moins, ou l'inverse. Pourquoi penser à ça ? L'humeur était à la fête, vieille manie mauvaise que j'avais ces derniers temps.

~ Hier, avec Hattan pour le sommet, mais le long voyage et quelques détails, m'ont empêché de te retrouver tout de suite, au moins maintenant, je suis libre comme l'air, tout mon temps pour toi, du moins, l'espace de mon séjour. Je ne veux que toi, avec moi et c'tout.

Regard profond et sourire en coin, je savais être sincère la preuve était définitivement là, bien que j'en avais douté souvent, peut-être qu'assumer mes envies avec elle était si simple, car elle endosserait le poids avec moi ? Je ne pouvais l'expliquer, cette femme était une thérapie sans même en être consciente, une source d'inspiration.

~ Si on allait à l'endroit que tu préfères le plus ici ? J'ai apporté tout ce qu'il fallait pour le thé, il faudra passer à ma chambre pour récupérer tout ce que je vous ai ramené aussi ! Tu veux commencer par quoi ? Ah attend je sais...

Subitement redressée, un ongle tranchant et sa coiffure réduite à néant sans qu'elle ne perd un cheveux... Puis un élan qui reprenait.

~ Finissons cette course que je gagne ! Rattrape moi si tu peux Lucy !

Moi mauvaise perdante ? Mais non et je la regardais tellement absorbé que... Auto-assomée... Je ne savais pas trop à quel moment, mais une chose était sûre, j'étais au sol à me tenir le front qui avait subit l'impact d'un panneau... Mais quel boulet et je pouffais de rire, sans plus pouvoir m'arrêter, rien de drôle pourtant... Je sortais une nouvelle boite de ma poche, pas cassée heureusement.

~ Voilà la remplaçante, je veux de la glace... Dur à trouver à Suna non ?

« Oh mais tu ne te perdras pas ! Du moins, je ne te perdrais pas ! »

Une courte pause, le temps quand même de goûter à la voix de sa chère et tendre jumelle. Un moment comme celui-là, elle l’avait attendu avec impatience. Aoji’ ? Non, désirée ! Un homme s’approcha des deux demoiselles, s’inquiétant sur l’état de santé de ces dernières. Ses paroles, non captivante, eurent l’effet d’une légère brise à son oreille. Égoïste, plus rien n’avait d’importance aux yeux de la jeune Hassei si ce n’était la douceur du timbre de voix de la Kaguya, son regard pétillant et l’aura si harmonieuse qu’elle dégageait autour d’elle. Elle buvait ses paroles, mais ne savait calmer sa soif. Finalement, elle ne lui en voulait pas, connaissait les raisons de sa venue. Hier, ce matin, demain. Peu importait tant qu’elle la voyait.

« Oui… »

Lâcha-t-elle. Elle acquiesçait simplement et ne la contredisait pas. Elle avait tellement raison. Aujourd’hui, et les jours suivants jusqu’à son triste départ, Lucy profiterait au maximum de celle qui la comprenait tant, la ressemblait tant et surtout la soutenait tellement dans ses actes, lui donnant une motivation à toute épreuve. Cette course, aussi futile soit-elle, en était l’exemple même. Cela faisait déjà une bonne heure qu’elle courait à s’en faire mal aux mollets mais depuis qu’elles s’étaient rencontrées, la kunoichi du désert aurait facilement pu enchaîner un marathon. Elle redoublait d’efforts, même si son souffle trahissait quelque peu sa fatigue.

« J’ai envie de tout faire, avec toi, là maintenant. Tout ce qu’on s’est dit par lettres. On ne va pas traîner si on veut avoir suffisamment de temps…. Ah, excuse-moi, je n’aborderais plus ce sujet, promis. On s’en moque après tout de quand tu repars car aujourd’hui, tu es là. Vivons le moment présent, amusons-nous, et ne pensons pas à demain… Quoique, c’est bientôt mon anniversaire ! »

Disait-elle en terminant sa phrase en tirant légèrement sa langue comme pour taquiner sa jumelle. Se souvenait-elle de la date ? Lui avait-elle au moins dite… En tout cas, pas besoin de cadeaux, ni quoique ce soit, cette jolie princesse au teint blanc était le plus beau présent qu’il soit. Soudain, blanche-neige se redressa, et dans un mouvement rapide récupéra la pince à cheveux. Joueuse la Kirijin ? Elles s’étaient décidemment bien trouvées. La plus belle des deux sprinta malheureusement sur à peine plus d’un mètre, chutant au sol suite à une percussion maladroite. Paniquée, Lucy s’en rapprocha aussi rapidement, injuriant ce panneau de tous les noms. Qu’est-ce qu’il faisait là lui ? Non mais ! Se penchant au dessus d’elle, elle s’assura qu’elle allait bien… Visiblement, il en fallait plus pour mettre K.O, les alliés bleus de Suna. Après la panique, la moquerie. Un sourire se dessinait sur le visage de la chanteuse. Plus de peur que de mal. Ridicule ? Non, bien sûr que non… les passants riaient sûrement pour autre chose…

« Tu as gagné ! »

Dit-elle en rigolant. Une boite lui fut tendue en échange de sa main pour l’aider à se relever. La remplaçante en os arrivait à point nommé. Heureusement que cette dernière ne s’était pas brisée dans la chute.

« De la glace ? Oui on pourrait croire avec cette chaleur. Mais tu t’en rendras vite compte, les habitants du village sont très gourmands. Viens, je connais quelqu’un qui sait en faire des très bonnes, artisanales en plus ! »

Cette fois-ci, elle avait croisé son bras avec le sien. Mariées ? Oh, bien plus que ça ! Plus proches, plus complices, elles marchaient dans la rue, ne se souciant guère du regard des gens. À coté d’elle, Lucy se sentait en super forme, joyeuse, pleine d’énergie à revendre. Quoique… elle en avait déjà pas mal dépensé. Son souffle, elle l’avait récupéré.

« Ton voyage n’a pas été trop long ? Dis-moi, tu es logée où en ce moment ? J’espère que tu ne dors pas au palais… c’est tellement pas… assez bien. »

Oui, en fait il n’y avait rien à reprocher aux chambres d’accueil, si ce n’était que du coup, Aoji’, la nuit tombée, devait quitter Lucy. C’était en quelque sorte une invitation déguisée. Un croisement plus loin, une ruelle en courbe offrait une grande partie des marchands de la ville. Tout juste ouvert, installés et prêt à recevoir des clients, les jumelles se pointèrent à la lucarne du glacier.

« Lucy-sama. Dites-moi, comme d’habitude ? Cornet à trois boules, parfum violette, violette et violette, c’est ça ? »
« Exactement ! »
« Et pour vous mademoiselle… Humm… Chocolat ? »

C’était à son tour de choisir. Ensuite, elles pourraient très bien se rendre au petit havre de paix de la chanteuse. Le soleil devait l’éclairer très légèrement à cette heure-ci. Que voulez-vous, la sunajin était aux petits soins pour sa jumelle, il ne fallait pas qu’elle brûle dès son premier jour…

Elle se moquait gentiment, je la sentais heureuse et pour le coup je sentais sa joie qui déteignait sur moi, encore plus que quand l’excitation de la retrouver était là, encore que plus que quand je l'avais en face. C'était comme ci j'avais changé de bulle et que celle-ci était si immense que je ne pourrais jamais manquer d'air. Pas avec elle à mes côtés. Une force étrange offerte par le destin au fruit du hasard, peut-être n'étais-je pas aussi victime d'infortune que je m'étais plus à le croire.

~ Merci Lucy.

Le ton las et sincère, comme mon expression, tant pis si elle ne comprenait pas, tant que moi je savais ce qu'elle faisait pour moi, je n'aurais qu'à lui rendre cette main qu'elle me tendait pour me relever et pas que du sol ou ma bêtise m'avait faite tombée. Cette main je la serrais comme ne voulant plus jamais la quitter et il semblait être là un sentiment partagé, j'adorais les glaces, elle s'était souvenu, je ricanais alors qu'enlacée, nous déambulions dans les rues de Suna, deux enfants. Deux soldats qui oubliaient le fardeau d'en être un on se retrouvant. Elle parlait anniversaire et je lui susurrais...

~ Mi-saison de l'été... Voilà pourquoi il fallait tant que je sois ici maintenant. J'ai ton cadeau, mais pas aujourd'hui, car il est un peu spécial...

Un héritage a transmettre, mais c'était là une autre histoire, celle d'aujourd'hui nous conduisait face à un marchand et un air surpris quand il disait chocolat ce marchand... ça me rappelait mes jeunes années avec Shinichi, ce chantage qui faisait qu'à chaque mission, chaque entraînement il m'en offrait une. J'étirais un sourire pour cacher une moue en acquiesçant d'un hochement de tête la proposition du commerçant. Pourquoi ce pincement dans mon cœur ? Mon regard se perdait dans le sien en repensant à ses dires, la point passait, effet magique et je riais toute seule en attendant ma gourmandise.

~ Serais ce une invitation Jumelle ? Hattan est parti plus tôt de Kiri pour m'offrir ce temps avec toi, il se lève aussi tôt malgré les vacances pour régler les affaires de son village de loin, tandis que moi... Libre comme l'air avec toi. Quelle ingrate je serais de l'abandonner, si tu consens à lui faire une place, toi et lui, que pourrais-je demander de plus. On peut s'arranger !

Et je lui mettais un coup de coude taquin en rigolant dévoilant ainsi toutes mes dents avant de très vite m'intéressais à la glace délicieuse.

~ Montre moi ton monde Lucy, allait !

J'avais attrapé sa main libre pour l’entraîner, beaucoup d'efforts que je lui demandais aujourd'hui, bien plus encore bientôt alors que je sortais de ma sacoche un carnet au cuir fané, d'une taille moyenne, mais à la belle épaisseur. Puis maintenant que j'avais lâché sa main pour se faire je lui tendais, un pari risqué, mais toute une symbolique aussi.

~ Ici, tout ce que j'ai appris, de tout les gens que j'ai rencontré, toutes mes expériences, ma vie dans ses pires et meilleurs moments depuis que j'ai dix ans. Certains passages que je ne suis même plus capable de lire par lâcheté, mais qui pourtant m'avaient sauvés un temps en les couchant sur le papier. Tu disais vouloir tout savoir, jamais personne ne saura qui j'ai été et serais que toi, tous mes secrets, je n'ai pas peur avec toi qu'ils soient dévoilés. Mon cadeau, pour ton anniversaire. L'année prochaine, tu auras son successeur.

Ma vie, mon histoire, toutes mes failles, mes forces, mes recettes de kunoichi, jutsu, futilités, tout était là, rassembler depuis la première fois où j'avais manqué d'air pour respirer, mon trésor secret. Pourtant aucune hésitation, aucun regret quand il passait dans ses mains, à l'inverse, c'était comme abandonner le poids de ce vécu avec lui, comme si elle le porterait pour moi. L'espace d'un instant je me sentais si égoïste de le faire, pourtant dans son regard, le doute se dissipait...