La lune brillait particulièrement ce soir-là, illuminant ce ciel, plongé dans les ténèbres de la nuit depuis à peine quelques heures. Un silence de mort prédominait les routes traversant les rizières malgré les bourrasques de vent. Leurs souffles étaient assez puissants pour faire plier les branches et agiter les feuilles des arbres bordant la région.
Une silhouette, que dis-je, une ombre arpentait les sentiers de Kusa no kuni à une allure folle ne laissant derrière elle qu'une légère brise ; impossible à repérer, par quiconque de non-initié aux déplacements furtifs et silencieux d'un ninja. Cette obscurité sembla ensuite se diriger vers un petit-bois qui se trouvait non loin de la route principale qu'elle suivait. Arrivée à une distance raisonnable pour ne plus être vue ou entendue par les gens qui passeraient dans le coin, le mystérieux personnage arrêta enfin de se mouvoir. Il se dissimula dans un buisson se trouvant dans un espace assez réduit pour voir sans être vu. Un petit feu de camp, consumant du bois sec provenant sûrement des alentours, servait de chauffage, mais aussi à cuire un sanglier récemment tué. Le regard de l'homme, toujours dissimulé dans la broussaille, se porta vers le propriétaire de ce festin rural qui semblait ne pas l'avoir repéré...du moins pour l'instant.
*** Après un repas, le sang présent dans tout l'organisme se dirige vers le système digestif afin de se charger en nutriments permettant le fonctionnement des muscles. Cette digestion consomme beaucoup d'énergie et a pour conséquence la « mise en veille » de nos autres organes notamment le cerveau. Cela entraîne fatigue, étourdissement, perte de concentration, d'efficacité et donc de temps ! C'est l'un des meilleurs moments pour assassiner une cible et donc le pire pour engager un combat. ***
C'était sa stratégie, il lui suffisait juste d'attendre le bon moment pour surgir, le bon moment pour enfoncer, découper, arracher. C'est au moment de se noyer, dans une mare constituer de son sang, qu'il se rendrait compte à quel point il avait été imprudent. Mais dans la vie, il y a des jours où tout se passe selon le plan et les autres... Un faux mouvement, une respiration trop bruyante, une technique sensitive ou tout simplement l'instinct ? La raison, pour laquelle le chasseur aux yeux azur détecta la présence de notre ombre malveillante, reste et restera inconnue. Contraint de sortir de sa cachette, « l'homme buisson » se leva lentement et prit la direction dans laquelle se trouvait sa cible, fumant une cigarette l'air décontracté. Le fumeur, étant sûrement très irrité par le dérangement causé, s'adressa à celui que la lueur des flammes avait révélé comme étant : Moto Tokuzen. Le ton spartiate - utilisé par le grand brun pour signifier à notre protagoniste de détaler – irrita fortement le konohajin qui ne s'empêcha pas de lui en toucher un mot.
« En voilà des manières ?!» lança-t-il la voix affligée.
« Je ne m'attendais pas à tomber sur le meilleur des gentlemen, mais il va falloir que je fasse avec. Les meurtriers ayant le sens des politesses ne sont plus de ce monde hélas ! J'imagine qu'avec le caractère qu'est le tien, il va nous falloir nous battre ? Et bien soit ! Je manque d'exercice en ce moment, tache donc de me divertir le plus longtemps possible. »
Ayant fini la conversation de son côté, il dégaina son sabre se plaçant en position défensive. Tokuzen afficha sur son visage son fameux sourire, débordant d'arrogance, dont le don était de provoquer la colère chez la plupart de ses adversaires.
L'insonorité qui régnait au début de la nuit, allait bientôt laisser place au vacarme d'une joute shinobi...
J’attendais donc, placidement, telle qu’une omnisciente prospection, jusqu’à ce que à ma ahurissante surprise, je cueillis une surprenante certitude ; en pleine effervescence, ma fougue s'exaltait lorsque le silence fut détrôné et que j’ouïs finalement l'importun, sarcastique qui plus est. Splendide entrée en scène, j'étais friand de ce genre d'élocution, parvenant stridente à mes oreilles ; aux premiers abord, j'admet que son indésirable compagnie m'agaçai plus qu'il ne fallait au début, néanmoins mon âme glosait tout autre chose, car aux confins de ma conscience, je remerciai les dieux eux même, puisqu'en cette soirée inaccoutumée, ils permirent l'affranchissement de mon existence, prolixement morne. Face à ce flot de paroles qui me submergeais, j'en savourai chaque note tel un met exquis et cordial dont on apprécie l'amertume ; j'en avais l'âme qui tremblait, ma convoitise, mon envie, est ce aujourd'hui que mon incarnation allait prendre tout son sens ? Subjugué par un fantasme dont je ne souhaitais point me réveiller, mon opposant m'exhortai, m'encouragea à me redresser sur mes jambes, tandis que mes sens en alerte, faisaient trembler tout mon être, non pas d'effroi mais d'excitation. Péroraison apposée, le divertissement du soir s'annonçait satisfaisant.
Dénué de la moindre once d'hantise et de nouveau sur mes pieds, je me délectai d'une pénultième bouffée de fumée, muni d'un rictus aussi malsain qu'amusé tandis que parallèlement, le Shinobi d'en face, clôtura son discours. Mon doigt, toujours dégainé, émissaire du fléau, ne tarda point à nous livrer ses secrets ; sans qu'aucun mouvement de ma part n'eu lieu, une arme de jet, mon kunaï, jaillit de mes manches dans un enchaînement des plus véloce. Dans sa ahurissante célérité, l'instrument cliva l'air avant d'engouffrer la distance qui m'éloignait de ma victime, ciblant son buste.
Muni d'un plaisant flegme qui m'orbitait témérairement et de mon air mélancoliquement enjoué, je ne comptais point m'attarder, aussi précisai-je mon avancée en direction de mon partenaire d'infortune, m'avançant vers lui, j'étais loin d'en avoir conclu. Mes pupilles, stimulé par une soif qu'il me fallait étancher, ne quittèrent point le Shinobi un seul instant. Avant d'abaisser soigneusement ma main précédemment dégainée , mon doigt menaçant réitéra une nouvelle fois son assaut, et une fois encore, par un mécanisme clanique des plus mystérieux, un autre de mes kunaï s'échappai de mon linge, et fusa somptueusement vers la position du Shinobi, ciblant ses jambes. Dans le même temps, mes lèvres desséchés se dégainèrent les unes des autres pour que je lui fasse grâce de mes paroles, d'une tonalité impériale et décisive.
▲ Avant de t'avancer d'avantage, montre moi que ton arrogance est justifié, prouve moi ta force.
L'art du combat, c'est d'une importance vitale pour un shinobi ; c'est le domaine de la vie et de la mort. La conservation ou la perte de certaines puissances en dépendent, il est impérieux de le bien régler. Ne pas prendre au sérieux, les choses qui le concernent, c'est faire preuve d'imprudence vis-à-vis de ce que l'on protège et ou que l'on a de plus cher. Les grands artistes du combat, lorsqu'ils entreprennent quelques chefs-d'œuvre, mettent en profit tout ce qu'ils voient, tout ce qu'ils entendent et ne négligent rien pour acquérir de nouvelles connaissances. Cela leur permet, en général, de parvenir heureusement à leur fin : le triomphe. Si un shinobi veut que la gloire et le succès l'accompagne lui et ses armes, il ne doit jamais perdre de vue son nindo, le temps et l'espace. Le nindo n'est pas uniquement un objectif, il sert d'unité de pensée elle inspire une manière de vivre, mais aussi de mourir. Il nous rend intrépides et inébranlables dans les malheurs de la mort. Si le ninja observe le temps, pas seulement le temps d'attaque ou le temps de réflexion, mais celui aussi ou les éléments de la bataille reçoivent leurs différentes modifications ; il saura le temps de son union et de leur mutuel concours pour la production du chakra, de la sérénité ou de la condition adverse. L'espace est tout aussi important que le temps, il faut bien l'étudier. Ainsi, on aura la connaissance du haut et du bas, du proche et de l'éloigné, mais aussi du type de mouvements adéquats à l'environnement qui nous entoure. Tout est un et un est tout.C'est cet enseignement qu'a reçu Tokuzen, et c'est de cette façon qu'il aborde ce qu'il aborda son tout premier duel shinobi.
L'homme que l'incorrigible Moto avait en face de lui était quelqu'un d'assez malin. En effet, le bras du « meurtrier porcin » était resté pointé dans la direction de notre konohajin , le fixant du doigt durant tout son discours. Un kunai, sorti de la manche du membre et visant Tokuzen, fonça à une vitesse non-négligeable en direction de son torse. Le genin de la feuille, surpris par une telle attaque, n'eut le temps par réflex que de dévier l'objet à l'aide de son sabre – l'esquive étant quasi-impossible au vu de la distance les séparant – qui se planta ensuite dans le sol, à quelques centimètres de ses pieds. Ne donnant pas une seconde de répit à son adversaire, l'assaillant continua l'assaut utilisant le même stratagème, sauf que cette fois-ci, l'agression visait les piliers du corps du jeune Moto. L'offenseur n'en resta pas là, de suite après avoir lancé son attaque, il se précipita à l'assaut voulant sûrement bénéficier du bien fait de ses estocades.
*** Il est rapide... pas le temps d'esquiver !*** pensa alors le ninja du pays du feu.
Ne se souciant pas de la précédente attaque, il préféra se concentrer sur les mouvements de l'antagoniste en face de lui. Saisissant son épée, il se rua vers son adversaire – laissant à ce moment le kunai se planter de moitié dans sa cuisse gauche – afin de lui porter un coup d'épée, au niveau du torse, en biais partant gauche et dont le but était de surprendre.
« Je veux bien jouer avec toi, mais il serait fort aimable que tu y mette du tiens. J'ose espérer que tu n'as pas pensé que ta petite attaque, comparable à une piqure de moustique, aurait vraiment pu m'atteindre ?! »
La douleur était présente, mais il fallait en faire abstraction. Tokuzen avait à sa manière su gérer : le temps, l'espace tout en suivant son nindô...
Récapitulatif:
Je pare ton premier kunai avec mon sabre et ensuite voyant que tu bouges vers moi juste après avoir envoyé le deuxième, je décide de te foncer dessus en même si ton kunai se plante dans ma cuisse gauche.
Le coup d'épée que je donne part en visant ton épaule gauche pour arriver à la droite de ton bassin.
Je joue sur l'effet de surprise au cas si tu avais prévu une esquive de ma part il faut le prendre en compte.
Good luck ^^
Santé : Coupure assez profonde à la cuisse gauche mais le kunai encore planté empêche le sang de s'échapper. Chakra : Au maximum
Dernière édition par Moto Tokuzen le Mar 15 Avr 2014 - 4:21, édité 1 fois
L'homme des buissons s'en sortit indemne de mon assaut, il se rendit compte de mon statut et telle qu’une torpille des plus véloces, il vint à mon encontre, poing serré autour de son sabre, muni d’une détermination des plus tenaces, intéressant. Cet opposant qui me faisait face s’avéra bien plus enchantant que je l’ai cru. Il ne broncha guère lorsque la froidure de mon instrument épousa sa chair. Splendide, magnifique ; qu'on me pende ! A travers sa campagne fulgurante, il opta pour ma mise en déroute, ne serait ce le temps d'un délai plus que ras, plutôt que de s'attarder au devant d'indigent détail, me subjuguant presque. Ses dires, toujours plus narquois se suffirent à eux même afin d'entonner son chant de guerre.
Son sabre, face à mon seul doigt dégainé, fût dès lors arrêté, repoussé par une force répulsive des plus ardentes, l’empêchant d’aller au-delà de mon souhait. N’est-ce pas magnifique, un tel échange, un tel clash, où nous pouvions bénéficier de ce moment de répit, cet instant où tout se fige, où plus rien n’importe, sauf le regard partagé des deux adversaires, chacun bercé par une confiance des plus intangibles, par un calme des plus impalpables, un échange où l’on pouvait scruter les pensées de l’autre, où l’on fusionnait avec son âme, où on apprenait à connaître la voie d’une vie ; ce moment, nous le vécurent.
Un éclair de désir d’une accentuation fulminante fut susceptible dans mes pupilles réjouis. Une sphère de lumière me ceintura et sitôt celle-ci disparue, substituée par un spectre photonique invisible à l’œil nu, mais dont la perception était sans équivoque. Son poing bloqué, se tenant à quelques centimètres de sa personne et dans cet instant qui dans nos pensées dura bien longtemps, mais qui dans la réalité ne fut que l’écoulement d’une paire de seconde, mon antagoniste fut instantanément repoussé à une dizaine de mètre, soumis à la répulsion dont je fus usage, l'accompagnant trois mètre vers l'arrière.
▲ Je crains que la piqûre de moustique ne se soit changé en une réelle plaie. Selon le fameux dicton, maintenant que je t'ai cogné, il est l'heure des question .. Qui es tu donc ? Toi dont la bravoure est sans égal.
