Mission Rang A : Remotiver les troupes [feat Katano Yusuke]

Ordre de Mission:

Première mission de rang A pour moi. J'y voyais la une occasion de faire mes preuves, mais le stress était présent malgré tout et ne cessait de me harceler au cours des douze nuits que durèrent notre voyage jusqu'au pays des cascades. Il m'arrivait en pleine nuit de me redresser à plusieurs reprises pour relire fébrilement notre ordre de mission que je connaissais déjà par cœur avant d'aller vomir toutes les nausées que le stress me provoquait. Pourtant si nous avions été choisis c'était sans aucun doute qu'il y avait une raison.
La situation étant tout à fait stable et maîtrisée au pays de la neige, aussi, c'est moi et Yusuke qui avions été choisis pour cette mission dite périlleuse. Souvent, je passais la nuit à l'observer dormir dans le lit couchette en face du mien. Paisible, comme si les flots apaisaient son sommeil d'habitude troublé par les cauchemars. Je ne disais rien et me contenter de regarder son visage à la lueur de la lune, espérant aussi me calmer. Mais rien à faire. Le simple fait qu'il soit en mission avec moi était un nouveau sujet d'angoisse. Je ne cessais de revoir les terribles blessures qu'il avait reçues par ma faute. Bien entendu, elles étaient guéries à présent, mais ma douleur à moi, celle enfouit au plus profond de mon cœur était toujours ouvertes, béantes comme un trou sans fin. J'avais peur qu'il ne lui arrive à nouveau malheur et cela était pour moi mon plus grand handicap.
Me balançant alors toujours inconsciemment sur mon lit, je me cognais alors brutalement la tête contre une échelle en poussant un cri de douleur qui malheureusement, le réveilla.

"Ouille !!!"

J'aperçus ses yeux bleus liures dans l'obscurité et je rougis immédiatement, bien qu'il ne puisse le voir avec la pénombre :

"Désolée, je t'ai réveillé ... "

Je savais qu'il avait remarqué mes nuits agitées depuis le départ et qu'une explication allait s'en suivre. Pourtant étais-je vraiment disposé à cela ? Je n'en savais rien. Mollement, je me recouchais dans mon lit sans rien dire, attendant ses paroles.
Demain, nous débarquerions enfin au pays des cascades et je savais que je ne serais pas dans le meilleur état possible, surtout pas après pratiquement douze nuits blanches à somnoler pour essayer de me reposer. Tendant ma main vers lui pour qu'il la saisisse, je me tournais finalement dans sa direction :

"Demain, nous arriverons enfin ... Notre mission pourra commencer !"

J'essayais d'avoir une voix rassurante, mais je savais bien que le stress était perceptible dans cette dernière.

‘‘Lorsqu’on est shinobi, on est très souvent confronté à de grosses responsabilités. De ce fait, on est aussi obligé d’accomplir des actes qui ne sont pas forcément très louables. Un ninja agit dans l’ombre pour le bien de son pays et ne se soucie pas de son intérêt personnel. Oui, il y a cette catégorie là mais il y a également la seconde qui dit qu’un ninja ne se soucie que de lui et ne cherche qu’à devenir plus puissant par tous les moyens. Pour ma part, j’ai encore du mal à me situer. Mon nindô lui-même n’existe pas. Il n’y a que moi qui existe. En fait, j’ai un peu l’impression d’errer comme une âme en peine dans un monde que je ne comprends pas. La politique n’a pas vraiment d’intérêt pour moi et les bassesses de ce bas monde me semblent pour la plupart futiles et inutiles. Seule une chose parvient à capter mon attention : le combat. Je ne vis que pour me battre, tuer et me venger. Je ne suis pas vraiment sûr de ça non plus même si je trouve la tournure de cette phrase particulièrement intéressante. Non… en fait je pense surtout que j’adore le combat. Je me sens comme libéré de quelques chaines invisibles lorsque je me bas. Je mets ma vie dans la balance avec celle de mon adversaire et cette sensation est juste magnifique.’’

Je ne savais pas pourquoi je pensais à tout ça. Sans doute en avais-je un peu marre de regarder les vagues buter contre la coque du bateau. Mais il fallait dire qu’elle était stupéfiante vu d’ici… la mer. Le soleil était sur le point de se coucher, il laissait un reflet presqu’écarlate sur l’eau agitée sous laquelle on devinait ici et là la présence de quelque poisson malin qui se serait échappé de son banc. Yuki était sur le pont en train de rechercher quelque chose, elle avait du perdre sa broche sans doute. Je n’y faisais pas vraiment attention. Je me contentais de mon introspection personnelle. Voilà presque 15 jours que nous voyagions et nous n’avions pas encore vu la moindre parcelle de terre. Lorsqu’on m’a annoncé que je repartais pour une mission de rang A, je sautai de joie. Ma dernière mission m’avait tellement fait me sentir vivant que je n’attendais quasiment plus que cela. Enfin j’aurai à nouveau le droit de tuer au cours d’un combat des plus agréables. Cependant, lorsque j’appris que la mission ne se ferait pas avec un maitre mais avec Yuki, ma joie retomba un peu. Je n’avais encore jamais combattu avec Yuki au cours de cette mission. Le seul affrontement mené à ses côtés était contre ce nukenin et je m’étais ramassé comme une merde. Non, cette fois-ci je ne me ramasserais pas.

Le soleil s’était couché, moi aussi. Je dormais d’un sommeil paisible lorsqu’un bruit lourd vint perturber ma torpeur. Apparemment Yuki s’était cognée contre quelque chose. Je ne pouvais pas très bien voir dans le noir mais je comprenais bien qu’elle n’était pas dans son assiette… comme toutes les nuits depuis que nous étions partis. Je me demandais bien ce qui pouvait la perturber autant. Toujours est-il qu’elle revint dans le lit et tenta de fermer les yeux. Elle me tendit également sa main que je saisis instinctivement. Elle me dit que le lendemain nous arriverions à Taki no Kuni. Enfin, me disais-je !

Le lendemain arriva rapidement. Nous n’avions rien fait d’autre la nuit précédente, je pensais naïvement que Yuki était parvenue à s’endormir. Je me trompais bien évidemment. Lorsque nous accostâmes au quai, il n’y avait pas grand monde. Étrange, d’habitude il y aurait dû y avoir foule, c’était pourtant un quai maritime, l’un des lieux les plus pollué par la populace en temps normal. Je pose mon premier pied à terre et attend Yuki qui est un peu à la traine. Lorsqu’elle me rejoint, je lui dis avec sérénité :

Bon nous n’avons plus qu’à commencer cette mission. Je te propose de nous rendre directement à la caserne où les ninjas vont se reposer lorsqu’ils ne sont pas en service. Là-bas nous recueillerons des infos sur les lieux des attaques ainsi que sur le niveau de perte. Ensuite nous n’aurons qu’à nous n’aurons qu’à aviser selon ce que l’on va trouver.

Je ne sais pas vraiment si c’était le fait de me retrouver avec ma petite amie qui me procurait ce sentiment de bien être mais je me sentais bien plus à mon aise que d’habitude. Tout en lui parlant, je gardais l’une de mes mains sur le pommeau d’Aurore. J’exerçais dessus une pression importante. Cet acte était du à l’excitation de me battre, de faire quelque chose de palpitant. Je plongeai alors mes yeux bleus dans les prunelles de ma petite amie comme pour lui dire que je n’attendais plus que son avalement pour laisser libre court aux pensées de mon sabre qui ne souhaitait désormais plus de discussion mais trancher, trancher et trancher encore. Désormais, je crois que quelques changements s’exerçaient sur ma personnalité. Et puis… je me laissais faire !

Lorsqu'il me donne la main, je parvins à trouver un peu de sérénités et je plongeais dans un demi-sommeil de circonstances avant d'être réveillé aux premières lueurs de l'aube. La mine déconfite et fatiguée, je descendis à la suite du jeune épéiste sur tarmac du port où nous venions d'accoster au pays des cascades. Mes premières pensées vont au magnifique paysage qui accompagne notre venue, mais très vite l'angoisse me reprend et j'ai terriblement mal au ventre. Pourtant, j'essaye de faire bonne figure tout en suivant calmement Yusuke. Lorsqu'il me propose de nous rendre à la caserne pour interroger les soldats, je me contente d'un petit hochement de tête timide :

"D'accord, je te suis ..."

Naturellement, je me sens sous ses ordres. Je n'ai jamais effectué de missions de ce niveau-là, contrairement à lui, et je n'ai donc pas l'expérience nécessaire pour mener cette dernière de front. Ça, ajouté à mon manque de confiance en moi fait que je me laisse totalement guider par le jeune homme.
Nos pas nous conduisent bien rapidement à l'endroit où il a souhaité se rendre et encore une fois, je reste en retrait derrière lui, comme si je cherchais sa protection, ou plutôt son réconfort. Je suis l'élève et il est le professeur. Je ne dis rien, je tente de maîtriser les émotions qui m'assaillent.
Dans la caserne, l'ambiance est calme et détendue, mais très vite, nous remarquons la tension qui y règne. Comment procéder pour parler avec les soldats. Je laisse Yusuke gérer de son côté comme il l'entend, pour ma part, je ne veux pas être un poids malgré ma peur. Je m'avance timidement vers un groupe d'hommes et leurs poses quelques questions succinctes, mais dont l'importance me semble cruciale pour la suite de notre enquête :

"Les soulèvements ont-ils eu lieu suite à un évènement précis ? Quelques choses les ont provoqués ou aucune raison apparente ?

Je ne sais pas vraiment par quoi commencer. Nous avons surtout besoin de savoir comment les choses se sont déroulés pour en arriver à une telle situation. Sur le rapport qu'on nous a remis, je note cependant qu'il y a sans doute des shinobis dans l'histoire. Des chuunins de notre niveau voir plus fort se sont fait abattre sans parvenir à se défendre. Un mystère plane bien évidement sous cette histoire et je me demande comment nous pourrions l'affronter. Avons-nous réellement le niveau pour cette dernière ? Nous le verrons bien assez tôt dans tous les cas. Le regard attentif j'écoute alors les complaintes du groupe de shinobis qui a bien voulu me répondre :

"Tout allait pour le mieux dans le pays ! Les habitants sont, d'ordinaire, très cordiaux avec nous et l'occupation se passe pour le mieux. Le gouverneur veille à ce qu'il n'y ait aucun abus sur la population et que les militaires restent à la place qui est là leur. Pourtant ... Les soulèvements ont commencé petit à petit. Nous avons même vu des gens que nous apprécions énormément en temps normal ..."
"Comme cette vieille Iris !!! Tu te souviens d'elle non Soha !
"... Oui comme Iris ... Bref, des gens que nous fréquentions quotidiennement, changer de comportement tout d'un coup ... Impossible d'en savoir plus depuis et le gouverneur ne veut pas que nous fassions preuve de violence ... "

Voilà qui était bien mystérieux ...

J’avais curieusement le sentiment que Yuki n’était pas, mais alors pas du tout dans son assiette. Je ne comprenais néanmoins pas ce qui la perturbait. Certes, c’était là sa première mission de rang A mais il ne fallait pas en faire un plat. On pouvait mourir, c’est sûr mais nous étions bien placés pour savoir que les choses peuvent aisément tourner au vinaigre. Nous nous sommes dépêcher de nous mettre en route et, sur le chemin et à plusieurs reprises, je tournai la tête vers Yuki pour m’assurer qu’elle était toujours derrière moi. Elle avait l’air de s’effacer intentionnellement ce qui ne me faisait pas particulièrement plaisir… Nous ne mîmes pas longtemps à arriver et lorsque nous atteignîmes la caserne, je sentis enfin rejaillir en Yuki l’envie de faire son devoir. Elle s’écarta un peu de moi pour partir de son côté questionner quelques soldats. Quant à moi, j’analysais comme je le pouvais la situation. Je remarquai que celle-ci était bien compliquée car il fallait se dire que des chûnin au moins aussi forts que moi étaient morts en nombre. Il était clair que la patte du shinobi était visible ici mais il se pouvait également qu’autre chose soit entré dans la balance. Je me rapprochai d’un soldat qui semblait plus enclin au dialogue que les autres.

-Avez-vous remarqué quelque chose d’étrange autre que ces pertes considérables et ces troubles dans le pays.

-Eh bien, je ne voudrais pas être celui qui crie à la conspiration mais il est clair que les ninjas qui se sont fait tuer n’étaient pas au courant qu’on les tenait en joug. Vous n’avez qu’à faire un tour à la morgue pour vous en rendre compte, il s’agit là de simples assassinats. Bien faits si je peux me le permettre: sans combat. Ah oui, j’ai remarqué aussi des bruits étranges la nuit dans la caserne aux alentours de minuit mais c’est sans doute un shinobi qui doit avoir des fringales nocturnes.

Certains éléments commençaient à devenir un peu plus clairs. Je n’étais certes pas sûr de ce que tout cela pouvait bien signifier mais je m’efforçais de faire un tableau mental de ce que je savais. Des bruits nocturnes, des assassinats. De toute évidence, la prochaine étape à suivre, la plus évidente, était d’aller voir les corps. Je cherchais du regard la tente médicale. Je me demandais comment elle se présenterait sur un terrain comme celui-ci. Heureusement, il semblait bien que les convenances étaient toujours respectées. Une tente ornée d’une énorme croix rouge. Sans me soucier le moins du monde de Yuki, je me mis en route. Je ne frappai pas, je rentrai directement. Là étaient alignés plusieurs corps au sol et sur des tables d’autopsies. Il y en avait tellement. Je vis qu’un docteur était en train de pratiquer l’opération sur un autre cadavre. Je me plaçai alors dans son champ de vision et commençai mon interrogatoire.

-Docteur je suis le ninja chargé de l’enquête. Que pouvez vous me dire sur ces meurtres qui de toute évidences sont l’œuvre d’un shinobi.

-Ah c’est vous, je ne vous attendais pas de si tôt. Eh bien tout d’abord ce ne sont pas des meurtres mais des exécutions. La seule chose étrange est que l’on ne retrouve aucune forme de trace de lutte sur aucun des corps. Je ne voudrais pas dire mais on croirait presque que les victimes n’ont pas tenté de se défendre. Vous y comprenez quelques choses vous ? Qui ne se défendrait pas lorsqu’il est en face d’un danger ?

-Vous pensez à un sort de Genjutsu ?

-Non monsieur, il n’y a pas de trace de tels sorts sur leur corps ou dans leur méridiens. Il vous faudra chercher ailleurs j’en ai peur. Une autre idée ?

-Supposez que je sorte une arme sur le champ, vous, vous sauteriez sur moi directement sachant que je ne suis pas hostile ?

-Non bien sûr, je sais que les shinobis sont armés. Mais où voulez-vous en venir.

-Eh bien supposez à présent que vous êtes un chûnin de Kiri qui voit arriver un autre chûnin de Kiri, vous non plus vous ne tenteriez pas de vous débattre pour rien.

-J’ai bien peur d’avoir saisis…

La voix du légiste se perdit dans le vent. Il avait le regard d’un homme affolé. Il se rendait bien compte qu’il y avait de grande chance pour que les assassinats aient été perpétrés par des shinobis se trouvant justement dans cette caserne. L’idée me fascinait même si ce n’était qu’une hypothèse et je sortais de la cabine médicale avec l’incroyable envie de la partager avec ma partenaire. J’en profitais néanmoins pour ramasser d’un agent de renseignement les lieux exacts des attaques. Pas de survivants d’après eux…

-Yuki, je crois être sur quelque chose. Tout d’abord nous avons enfin la carte marquant les lieux des attaques. Ensuite je peux te dire que les victimes ne se sont pas débattues et qu’il s’agit d’assassinat. Il n’y a pas de trace de Genjutsu sur leur corps alors je pense que c’est un homme d’ici qui a fait le coup. Pour une fois, voilà qui est intéressent. Et toi ? Qu’est ce que tu as à m’apprendre ? D’ailleurs il faut aussi choisir comment continuer la mission à présent. Ah oui, j'aillais oublier, il parait aussi que la nuit dans cette caserne, on entend quelqu'un rôder...

Je continue à discuter longuement avec les soldats pour en apprendre le plus possible sur eux, sur ce qui s'est passé, sur la façon donc cela s'est déroulé. Je suis tellement absorbé par les informations que je reçois que je ne remarque même pas la disparition de Yusuke qui s'est visiblement échappé de la caserne pour aller un peu plus loin, dans une tente médicale.
Lorsqu'il revient me chercher, il a visiblement un visage plus ... Je n'irais pas jusqu'à dire serein. Mais on sentait qu'il avait visiblement une émotion dont-il voulait me parler. Je frémis, mais je me redresse en saluant poliment les soldats qui ont bien voulu me répondre. Je le rejoins et nous nous isolons dans un recoin de la caserne où il me confit ses trouvailles.

Je suis attentive à ses dernières. Je ne dis rien durant toute la durée des explications, pourtant mon cerveau s'est mis à bouillonner.

J'observe minutieusement la carte qu'il me tend avant de lever mes yeux bleus vers lui pour lui communiquer à mon tour ce que j'ai appris :

"Rien de vraiment précis sur les attaques qu'on subit nos troupes ... Mais plus sur l'ambiance générale du pays ! Tout semble s'être effondré d'un seul coup. Les gens étaient cordiaux, l'occupation se passait bien et la population vivait dans la sérénité ! Et tout d'un coup, c'est comme-ci les gens avaient changé d'attitude ... C'est très étrange comme situation !"

Je baissais légèrement mes yeux pour observer mes pieds, jouant avec ses derniers sur le sol tout en continuant malgré tout mon discours :

"Ça n'aurait été qu'une seule personne, ont aurait pu parler de démence, ou autres choses ... Mais là, on parle de groupe entier de personne tout à fait hétéroclite ! Comme s'ils avaient tous été contaminés en même temps par une étrange maladie qui les rendait agressifs envers les autorités. Je dois avouer que j'ai beaucoup de mal à comprendre !"

J'avais reporté mon attention sur la carte qu'il m'avait tendue et me rapprochant de lui, je l'apposais sur son torse afin d'avoir un support pour pouvoir calculer quelques choses avec précision :

"C'est bien ce que je pensais ... Les lieux des différentes attaques sont vraiment espacés ... Et ce que tu me dis ne me rassure pas vraiment ..."

Je lève alors mon regard détachant la carte de son torse et plongeant mes pupilles dans les siennes :

"Nous allons devoir nous séparer, je pense pour couvrir deux endroits en même temps et ainsi faire progresser notre enquête au plus vite ... "

Je n'aimais pas vraiment cette idée, mais nous étions avant tout en mission :

"Si ce que tu me dis est vrai, nous devons être méfiants envers tout le monde ! Ça pourrait être n'importe qui ! Et si c'est un shinobi, il faudra l'être encore plus ..."

Je désigne alors un point de la carte. Celui où semble-t'il la première attaque à eu lieu :

"J'aimerais aller à cet endroit ... Qu'est-ce qu'on fait ?

Yusuke savait pertinemment ce que valait sa petite amie mais là, pour le coup, il était agréablement surpris. Elle avait fait preuve d’une capacité d’analyse incroyable que même lui aurait eue du mal à reproduire. De toute évidence, elle était très douée pour mettre un plan sur pied. Yusuke regarda sa petite amie apposé sur son torse la carte imposante de la région et rechercher une place forte ou le lieu d’une attaque. Elle se mit alors à parler tel un général de guerre. Elle décrivait ce qu’il fallait faire et ce qui pourrait arriver. Yusuke l’écoutait très attentivement et ne perdait pas une miette de ce discours qui lui paraissait parfaitement construit. Lorsque sa petite amie eue finit, il réfléchit quelques secondes pour sélectionner la meilleure décision. Pour lui, il était clair que son plan était le plus adapté et il n’avait aucune raison de s’y opposer. Il regarda attentivement sa moitié dans les yeux et lui dit ce que tout homme devrait un jour dire à sa petite amie :

-Tu m’impressionne vraiment. Je suis totalement d’accord avec toi. Moi je me rendrais là-bas. Tâche d’être prudente.

Yusuke pointa sur la carte une autre croix rouge et reprit celle-ci pour l’enrouler et la ranger dans sa sacoche. Il donna ensuite un grand baiser à cette jolie jeune femme devant lui et disparu en un clin d’œil. Il sortit rapidement de la caserne par la grande porte et se mit en route vers son objectif. Certes régnait en lui l’inquiétude et la peur qu’il arrive quelque chose à sa Yuki mais il savait aussi que ce petit flocon de neige savait parfaitement se prendre en charge même si elle paraissait inoffensive au premier regard.

Yusuke courut longtemps car le premier lieu d’attaque n’était pas la porte à côté. Lorsqu’il arriva, il eut la surprise de se rendre compte qu’il s’agissait en fait d’une clairière. Une clairière grande et propice à une embuscade. Pourquoi des chûnins de Kiri auraient choisis un endroit tel que celui-ci pour accomplir leurs rondes. Ils étaient pourtant au courant que c’était prendre un risque énorme. Sans doute, se disait Yusuke, avaient-ils pensé que la région était assez sûre pour ne pas avoir à prendre de précautions. Encore une fois l’imprudence était fatale aux pauvres malheureux trop confiants. Soudain, alors que Yusuke tentait de voir par où un éventuel ennemi aurait pu attaquer, il entendit un bruit provenir des broussailles alentours. Au premier abord, une seule personne ou un gros animal. Par instinct plus que par reflexe, Yusuke se saisit d’Aurore et la dégaina. Il commençait à penser que cette mission allait se montrer bien compliquée en comparaison avec ce qu’il avait pu penser.

Soudain, sortit de nulle part, un énorme gaillard sortit de la verdure pour lancer une attaque sur le Kirijin. Celui-ci, fort heureusement, était suffisamment habitué à ce genre d’attaque surprise pour que cela ne lui fasse plus grand-chose. Il contra l’arme ennemi avec Aurore et envoya valser l’adversaire contre un arbre avec un gros coup de pied. L’homme ainsi humilier suait à grosse gouttes. Il était grand, au moins deux mètres. Il avait une énorme cicatrice sur son crâne chauve et devait avoir dans les trente-cinq ans. Mais, comble de la surprise, il portait un bandeau frontale avec l’emblème… de Kiri !

-Que me veux-tu sale traître ? Me faire subir le même sort que les autres ? Sache une chose, je ne suis pas un simple chûnin. Tu va me dire exactement pourquoi tu as fais acte de félonie. Et pourquoi les gens d’ici font-ils du grabuge ?

Yusuke était un petit peu énervé suite à cet échange de coup. Il ne l’avait pas remarqué en premier lieu mais son adversaire l’avait attaqué avec une énorme hache de combat. Celle-ci était vraiment très grande et avec ses deux sabres minuscules en comparaison, Yusuke n’avait aucune chance de s’en sortir vivant. Le Kirijin sortit alors son deuxième sabre et emboita ses armes ensemble. Il modula ensuite leur structure pour leur donner une allure d’énorme épée. Un espadon dans le jargon des épéistes. Il savait que le combat était imminent et il n’espérait en fait que cela. Mais il gardait en tête Yuki et savait que le plus important était l’accomplissement de sa mission, il devait donc garder sa victime en vie.

Je restais de marbre devant le compliment du jeune sabreur et pourtant lorsqu'il se rapprocha de moi pour coller délicatement ses lèvres aux miennes, je retrouvais un peu de ma confiance en moi, fermant les yeux pour savourer ce contact intime avant de m'éloigner de lui doucement. À peine je rouvrais les yeux que déjà mon petit ami s'était évaporé dans la nature. Un petit rire me transcenda alors que je constatais que le jeune homme était toujours égal à lui-même, disparaissant plus vite que son ombre quand la situation l'incombait.
C'est donc beaucoup plus lentement que je me rendis sur la scène du crime. L'endroit où avait eu lieu la première attaque de nos unités.

La scène s'était déroulée en pleine place publique. Un choix plutôt étrange selon moi pour agir en toute discrétion. De nombreux commerçants avaient des vues sur le lieu où je me trouvais et la vie y était toujours très présente. Je percevais cependant multitudes de regard hostile envers moi, mais aussi envers ma plaque de shinobis fièrement exposait sur mon bras droit. Je frémis devant l'intensité de ces regards et comme pour les oublier, ou du moins les faire disparaitre un instant de mon esprit, je tentais de m'occuper en faisant autre chose. Chercher des indices par exemple.
Le bain de sang avait été nettoyé bien entendu, mais malgré tout, il restait des traces assez évidentes, non pas de luttes comme on aurait pu le penser, mais plus d'attentats. Visiblement, les choses avaient été assez rapides et imprévisibles. Une partie de la statue qui ornait la place était à moitié détruite, de même que la fontaine sur laquelle elle devait se trouver auparavant. Je poussais alors un long soupir en m'asseyant sur l'un des rebords restant de l'œuvre d'art pour pouvoir observer plus amplement les lieux. Une place dégagée ou de nombreux bâtiments pouvaient permettre de lancer une attaque en hauteur. Voilà qui était intéressant. Je me mis alors à observer avec beaucoup d'attention les nombreuses bâtisses du lieu avant de soudain avoir une intuition. Je lève brutalement les yeux sur la gauche et recule de juste le buste en arrière pour éviter de peu une .... Tomate. Mes yeux se tournent dans un premier temps vers le fruit un peu trop mur, puis tout doucement, je lève les yeux devant une horde de commerçants en colère.

Ils m'observent tous avec méchanceté et je ne comprends pas dans un premier temps avant d'apercevoir leurs yeux rouges et leurs expressions furibondes. Que se passe-t-il. Un autre commerçant commence alors à lever la main et lance dans ma direction un œuf pourri. D'un bond, je saute en arrière m'éloignant d'eux alors que mon regard se fait plus perçant. Ils se mettent alors à crier diverses insultes en ma direction :

"Ordure !"
"Dégage Morveuse !"
"À bas la vermine ! Vive la liberté !" [...]

Je les vois alors brandir diverses armes à feu et les pointers dans ma direction en continuant à fulminer comme des putois enragés. Mais que se passait-il donc dans ce pays ?

~ * ~

L'homme à la lourde hache rigole d'une voix grave et roque avant de parler difficilement entre ses lèvres :

"Tu es fini petit homme ! Je vais te dévorer tout cru !"

La lourde hache commence alors à tournoyer dans les airs pour se précipiter vers le jeune homme. Ce dernier, déjà prêt au combat sent alors soudainement, une odeur étrange s'insinuer dans son organisme, il est alors comme ... Engourdi ...

Yusuke regarda quelques instants son adversaire. Il avait bien du mal à soutenir un tel contact visuel car rien que le fait de savoir que cet homme était un traître à sa patrie inspirait à Yusuke un profond dégoût et une envie de meurtre plus qu’oppressante. Ainsi, alors que Yusuke continuait de défier son adversaire fripon du regard, celui-ci fit tournoyer sa hache dans les aires et l’envoya valdinguer vers notre épéiste. Bien entendu, en spadassin digne de ce nom il plaça sa grosse épée en plein dans la trajectoire du projectile mais, allez savoir pourquoi il se sentait plus faible tout à coup. Il ressentait comme une gêne au niveau du bras et cela l’empêchait partiellement de bouger. Chose étrange s’il en est car il ne put se protéger efficacement de la hache qui fonçait toute droite sur lui. En effet, celle-ci entra en collision avec son épée et projeta Yusuke en arrière rendant de ce fait leur forme initiale à ses sabres. Le pauvre sabreur n’avait rien vu venir. S’agissait-il d’un sort de genjutsu ou d’une autre traitrise ? Le ninja n’en savait rien mais pour lui les paramètres étaient clairs. S’il ne faisait pas rapidement quelque chose il allait au devant de grands dangers. Il se redressa donc, à nouveau libre de ses mouvements et fondit sur son adversaire. Malheureusement, au moment même de frapper sa proie alors désarmée, il ressentit à nouveau un engourdissement profond qui le coupa dans son élan. Il fut alors projeté en arrière par un coup rapide de son assaillant. Une nouvelle fois il alla rejoindre le décor et son feuillage.

Yusuke ne comprenait pas comment une telle technique pouvait s’exécuter sans que l’on puisse le voir. Il était clair pour lui qu’il y avait là anguille sous roche et il était bien décidé à trouver pourquoi il ne parvenait pas à lancer la moindre offensive. C’est alors que, telle une épiphanie lui parvint la solution. Il pensa à la possibilité que son adversaire n’était pas tout seul, qu’il pouvait être accompagné d’un individu présent dans les alentours mais se cachant pour exécuter ses techniques. Un stratagème ingénieux s’il en est mais possible. Tout devait se faire dans l’ombre mais après un moment de réflexion Yusuke en vint à penser que si ce deuxième homme ne parvenait pas à le voir directement, il ne parviendrait pas à réaliser sa technique. Tout était donc dans la dissimulation. Yusuke n’attendit pas plus longtemps et se releva directement, les yeux plein d’une rage encore inexploitée.

-Ninpô, camouflage dans la brume.

Le brouillard se leva, plus épais et dense que jamais. Rien ni personne ne pouvait distinguer quoi que ce soit à travers cette purée de poix. Pour un senseur, cette technique est vraiment utile. Malheureusement je ne faisais pas partie de cette catégorie j’étais donc dans l’obligation de me plier aux possibilités limitées qu’offrait ce sort. Je devais me repérer à l’ouïe. Mes sabres étaient dégainés et je guettais les sons, aussi infimes pouvaient ils être. Soudain un craquement, le jeune épéiste se faufilait telle une ombre dans la nuit noire et se retrouva près du foyer sonore. Il distinguait à présent une respiration prononcée juste en face de lui. Il fit un tour de terrain et se retrouva dans le dos de son adversaire qui commençait à paniquer. Sans un mot et sans un bruit, il enfonça ses deux sabres dans le cœur et le foie de l’homme. Celui-ci mourut presque instantanément. Le jeune épéiste se mit donc à la recherche du second individu qui ne devait pas se trouver vraiment proche vu qu’il aimait se cacher. Il retira son sort, se releva et fixa son regard quelque part dans la broussaille.

-Sort de cachette lâche et vient te battre en homme. C’est toi que je vais interroger finalement.

Il ne me faut pas longtemps pour comprendre que si je ne pars pas d'ici rapidement, la situation risque de dégénérée et devenir critique pour ma propre personne. Pourtant, certaines choses m'échappent. Pourquoi les habitants s'en prennent-ils à moi alors que je n'ai montré aucune hostilité à aucun moment quel qu'il soit. Je frémis et pourtant, je ne perds pas ma concentration. Toisant chacun des hommes, chacune des femmes réunies en ce lieu, je m'apprête à devoir user de mes pouvoirs pour parer leurs coups de feu ou leurs jets d'armes. Il va me falloir agir vite, mais surtout ne pas les blesser. Ces gens sont manipulés, il y a quelques choses qui se cache la dessous mais quoi. Alors que j'entends un coup de feu, je réagis instinctivement. Alors que mon regard se tourne une nouvelle fois vers l'attroupement de villageois, un mudra plus tard, deux sceaux sont posés à même le sol de la grande place et une barrière invisible se dresse devant moi, absorbant dans un tressautement la balle à une vingtaine de centimètres de mon visage. Je regarde cette dernière un long moment tournoyer dans le mur invisible avant de m'en saisir délicatement et d'observer une nouvelle fois les commerçants. Les choses n'ont que trop durer. Sautant d'un bon agile sur la statue déjà presque entièrement détruite de la ville, je fais un autre bond pour prendre de la hauteur et me retrouver sur les toits des immeubles. Il y a quelques choses cloches dans ce lieu et je dois absolument trouver de quoi il s'agit, mais pour ça, j'ai vraiment besoin d'avoir un point de vue plus aérien sur le village.

Il ne m'a fallu que quelques secondes pour repérer l'immense cascade dominant l'ensemble de la vallée ou est installé la capitale du pays des cascades. Un lieu stratégique selon moi. Il ne m'a suffi que d'une demi second pour me décider. Je porte alors ma main à mon cou et appuie doucement sur le communicateur muni d'une oreillette que moi et Yusuke avons pris soin d'enfiler avant de nous séparer :

"Yusuke ! Je viens d'aller en ville et cela confirme mes craintes ! Mais je pense avoir une piste ! Comment ça se passe de ton côté ? Tout va bien ?"

Je me dirigeais à présent vers la forêt luxuriante en courant à un rythme soutenu, gravissant une pente escarpée qui semblait me mener droit vers la cascade. Ce point de vue élevé me serait vraiment un atout majeur pour la suite. Du moins, c'est ce que j'espérais.

Yusuke était à présent parfaitement maitre de la situation et, bien mieux encore, il était prêt à en découdre avec toute la rage qu’un homme peut avoir au cœur. En fait, son avertissement vis-à-vis du second homme qui, selon lui se cachait dans les broussailles n’avait pas vraiment porté ses fruits en premier lieu. En effet, il n’entendit pas la moindre réaction et commença sérieusement à douter qu’il y avait quelqu’un de cacher là. Peut-être était-ce vraiment l’autre gugusse qui effectuait ces sorts de déstabilisation. De toute façon, il était clair que Yusuke était encore une fois (pour changer^^) dans le doute.

Soudain, après quelques secondes d’attente, un son se fit entendre et un homme sortit doucement des broussailles. Beaucoup plus maigre que son prédécesseur, il était aussi plus petit. Il ne portait pas d’arme mais avait quelque chose de plus inaccessible que son compagnon. Lui aussi portait un bandeau frontal du village de Kiri sur la cuisse droite. Voilà une chose qui était particulièrement étrange. Tellement étrange que Yusuke lui-même ne put s’empêcher de questionner son futur adversaire.

-Pourquoi vous rebeller ? Pourquoi tuer vos frères d’arme ? Je ne comprends pas.

L’expression du shinobi inconnu qui jusque là était indifférente changea tout de suite et laissa place à un visage surpris. De toute évidence, il ne s’attendait pas à ce genre de question.

-Tu viens tuer mes hommes et tu ose me dire que tu ne sais pas pourquoi ? Eh bien petit ignare, tout simplement parce qu’on a marre de se faire ordonner de surveiller un pays qui nous déteste. Du moins c’est mon sentiment. Et tu sais ce que m’a répondu mon chef quand je lui ai dit que je voulais rentrer ? «Tu iras où je te le dirai quand je te le dirai » Est-ce que ta la moindre…

Yusuke en avait assez entendu. En un clin d’œil il avait chargé sur son adversaire et lui avait charcuté la peau. Il ne lui avait pas fallu plus de quelques secondes pour le faire et la fin de la phrase de l’inconnu allait au final se terminer dans le néant. Jamais il n’aurait du relâcher son attention… Mais l’épéiste était sans cœur dans ce genre de situation. Le cadavre tombant au sol, notre héro se mit à percevoir des sons étranges se rapprochant de sa position. Quelques secondes plus tard, trois autres ninjas apparurent. Ceux-ci avaient l’air moins puissant que leurs prédécesseurs désormais disparus. Lorsque Yusuke voulut se mit en position de combat, il eut l’agréable surprise d’entendre les mots suivant sortant de la bouche des jeunots.

-Ne nous tuez pas monsieur on ne voulait pas faire ça. C’est ces deux hommes qui nous ont obligés. En plus on a fait que rajouter sur les corps des traces de coup.

Yusuke se ravisa et rangea ses sabres devant une telle déclaration. Bien sûr ces gamins seraient sanctionnés mais pas par le glaive. Notre épéiste entendit soudain la voix de Yuki résonner en lui. C’était le micro qu’ils avaient placée avant de se séparer. Yuki faisait un bref rapport et demandait comment se passaient les choses de son côté.

-Apparemment les meurtres n’étaient qu’un évènement isolé. Je ne suis pas vraiment sûr de tous les détails mais j’ai neutralisé les coupables. Je crois qu’on ferait mieux de se focaliser sur la population à présent. On ferait mieux de se rejoindre, dis moi où tu vas je t’y retrouve le plus vite possible. Continue de ton côté en attendant.

Entendre sa voix me rassura. Mieux encore, il n'avait pas vraiment l'air essoufflé ou souffrant. Ouf ! Cela apaisait légèrement mon angoisse et la peur que j'avais qu'il soit blessé. C'est donc légèrement haletante sous l'effort que j'étais en train de fournir que je lui répondis :

"Ok ! Tant mieux si cette partie de la mission est résolue ! Je me dirige actuellement vers le sommet de la cascade surplombant le village. J'ai besoin d'avoir une vue plongeante sur cette ville et le sommet de la falaise me parait un point stratégique idéal ! Je t'attends là-bas !"

Je coupais alors la communication. J'étais à un peu moins de dix minutes de course encore du point de rendez-vous que je venais de donner à mon compagnon. Le terrain devenait plus glissant et pentue alors qu'une légère brume humidifier la terre argileuse qui s'affaissait sous chacun de mes pas.

Malgré tout, je continuais mon ascension vers les sommets, m'aidant de la végétation luxuriante pour progresser plus vite et empruntant enfin, le bord d'une falaise rocheuse est très humide à cause de la proximité de la chute d'eau, je finis ma traque en parcourant une dizaine de mètres en escalade avant de finalement arriver au bord de la rivière qui se jetait dans le vide.
À première vue, rien d'anormal dans le coin... À première vue seulement, car à peine avais-je pris la peine de me montrer plus attentive à mon entourage que je remarquais cet étrange palmier. Oui ... Très étrange ... On aurait dit que des fragments de poudre s'échapper de son sommet sous forme de petite poussière de pollen.

Avec prudence, je m'avançais vers lui, marchant sur les pierres humides de la rivière pour enjamber cette dernière, je continuais ma progression avec beaucoup de prudences.
Arrivée sur l'autre berge, tout en continuant de marcher en direction du grand arbre, j'appuyais distinctement une nouvelle fois sur mon émetteur :

"Yusuke ... J'ai ... J'ai trouvé quelques choses d'étranges ... Je ne comprends pas ... Je ne ..."

Puis soudain, un grésillement et ma voix s'évaporèrent doucement laissant mon coéquipier dans le flou le plus total sur ce qui venait de se produire. Que m'était-il donc arrivé ? Pour tout vous dire, je ne le savais pas vraiment moi-même. Étais-je consciente ? Étais, je inconsciente ? Il faudrait me rejoindre pour le savoir ...

Yusuke fut soulagé d’entendre la voix de sa petite amie lui annoncer qu’elle avait décidé d’un point de rendez-vous. Apparemment il y avait un point stratégique quelque part dans les alentours s’apparentant au sommet d’une cascade. Yusuke regarda autour de lui mais ne vit pas la moindre trace d’une cascade. Cependant, il voyait bien la couleur bleue caractéristique d’une rivière au-delà des branches et des feuillages. Il rejoignit la frontière de la rivière et la longea sur une longue distance. Au bout d’un certain moment, il se mit à entendre le bruit caractéristique de l’eau qui fouette le sol et la roche miroitante au soleil. Il continua donc son chemin jusqu’à arriver près de la cascade. Celle-ci était vraiment haute et le jeune épéiste se demanda longtemps comment il préférait procéder pour l’ascension de ce monstre de pierre. Finalement, il opta pour sa technique d’escalade favorite. Il déroula les chaines qu’il avait aux bras et les envoya haut sur la paroi rocheuse. L’eau avait tendance à empêcher le métal de s’accrocher à la roche, il dû donc user un peu de son chakra pour permettre une adhésion parfaite. Il se mit donc, au fur et à mesure des lancer, à escalader tel un alpiniste professionnel, la créature aqueuse.

L’escalade fut longue et éprouvante mais il arriva finalement en haut de la cascade. Il jette un léger regard vers les abîmes sous ses pieds et eu la chance d’admirer la ville et le paysage sous un angle totalement différent. De son poste d’observation on pouvait très clairement voir l’intégralité de la région dont les clairières disposées ici et là. Un point d’observation parfait pour un stratège ou un fauteur de trouble sachant utiliser sa tête.

La contemplation du paysage avait soudainement emmené Yusuke dans une autre sphère et il en oublia presque ses obligations de shinobi. Tout cela bien entendu avant qu’un message audio des plus alarmants ne vienne le perturber dans ses pensées. Yuki venait de perdre la connexion avec lui. Elle semblait presque somnolente dans son message et cela inquiéta fortement le shinobi qui se retourna immédiatement pour regarder la plaine. Il chercha Yuki des yeux mais dû patienter quelques secondes avant de la trouver. Il la voyait, affalée près d’un arbre plutôt singulier. Il ne préférait pas prendre de risque et de peur de tomber lui aussi dans un piège il envoya ses chaines ramener la jeune princesse des glaces jusqu’à lui plutôt que d’aller lui-même près de son corps.

- Yuki, réveille-toi !

Il lui tapotait le visage avec force pour la faire émerger. Il avait vérifié ses signes vitaux et la jeune fille semblait être toujours en vie. Il était content mais intrigué également. Il continua de taper jusqu’à ce que la jeune fille émerge finalement et fit quelque chose de particulièrement étrange…

Les coups de Yusuke finirent par me faire sortir de ma torpeur et alors que je rouvrais les yeux brutalement, ce n'est pas la lueur enfantine que j'affichais habituellement qui se porta dans mes pupilles. Non, ces dernières étaient dénuées de toutes lueurs purement et simplement et leurs tailles étaient plus volumineuses que d'ordinaire, le noir de ces dernières agrandit, comme si nous étions dans la pénombre. J'étais comme une macchabée ramenée à la vie par d'étranges procédés et je ne semblais plus mettre de mes mouvements.
Alors, comme tirée par des ficelles invisibles, je me suis brutalement redressée, mes pupilles sans vie fixant étrangement Yusuke. J'ai bondi en arrière, me retrouvant à une dizaine de mètres du jeune homme et la sans prévenir, n'y donner aucun signe de ce qui allait se passer, j'ai composé une dizaine de mudras à une vitesse folle avant de tendre les mains en avant :

"Futon ! Kousoku Tatsumaki !"

Dès lors, une immense tornade commença à croître sur le terrain. Incontrôlable en apparence, je tendis pourtant la main en direction du jeune homme, envoyant la masse d'air tourbillonnante vers le jeune épéiste de Kiri. Les vents étaient puissants, la tornade gagner en puissance et en taille au fur et à mesure qu'elle avançait droit devant elle. Comment allait faire le jeune Kirijin pour s'en sortir ? Je n'en avais aucune idée et je ne me posais même pas la question pour tout vous dire. Tout ce que je savais, c'est que je le détestais à l'instant présent. Il représentait pour moi la haine, la cruauté, la vermine ... Je devais le détruire par tous les moyens qui étaient possibles. Mon cerveau était comme embrumé, obsédé par cette idée fixe.

Alors, une nouvelle fois, j'ai levé les mains, laissant faire la tornade alors que moi-même, j'avais d'autre dessein en tête. Mes mains se sont croisées et entrecroisées et en un même et simple geste, j'ai appuyé distinctement sur le sceau à l'intérieur de mes poignets faisant apparaître dans de petits nuages de poussière mes armes que je saisis au vol en exécutant une rotation sur moi-même avant de me retourner face à mon amant ennemi. Le combat allait maintenant se poursuivre sous un nouvel angle, un angle plus intime, un vrai combat au corps-à-corps et je n'avais aucunement l'intention de perdre.

HRP:

A certains moments de la vie on a réellement l’impression que les dieux souhaitent votre mort. C’est un peu l’impression que Yusuke ressenti lorsqu’il parvint enfin à faire sortir Yuki de sa torpeur. La pauvre fille semblait différente alors. Ses yeux jusqu’à lors rempli de la plus pure des innocence s’étaient changés en des yeux de fureur aux pupilles bestiales. De toute sa vie notre jeune épéiste n’avait jamais eu l’occasion de voir sa petite amie dans un tel état. Il rechignait à croire que c’était là la femme qu’il aimait. Soudain la jeune Yuki bondit des bras du Kirijin et se retrouva à une bonne dizaine de mètres. L’extraction avait été violente et Yusuke ne s’y retrouvait plus. La jeune fille effectua quelques mudras et notre héro su alors qu’il n’avait pas en face de lui la véritable Yuki. Il se savait donc en grand danger et se mit à courir dans la direction opposé. Qu’importe l’attaque qu’elle allait utiliser, Yusuke n’était pas en mesure de se défendre. En effet, une énorme tornade sortit des mains de Yuki et vint se matérialiser sur le terrain. Celle-ci avançait peu à peu vers notre ninja qui tentait toujours de s’enfuir. Il avait couru comme il le pu mais le terrain, mal adapté, l’avait mené au point de chute de la cascade qui s’éclatait quelques mètres sous ses pieds. Il n’avait plus le choix, il allait devoir encaisser la technique de sa petite amie, et cela sans broncher.

Notre héro effectua des mudras et se concentra sur l’énorme tourbillon qui avançait rapidement vers lui. Il puisa une grande quantité de chakra et tenta vainement d’user de l’une de ses techniques bien qu’il la savait moins puissante et incapable de stopper la charge de typhon.

-Suiton, technique de la grande Cataracte !

La cataracte se forma devant lui, améliorée grandement par l’eau de la cascade. Il la faisait tournoyer habilement et tentait comme il le pouvait de la lancer avec le plus de force possible. Malheureusement tous les hommes ont leur limite et la technique était loin d’être suffisante. La force de vent de la tornade se trouva certes affaiblie mais la tornade était toujours là. Yusuke n’avait plus le choix, il allait devoir subir le coup de l’attaque. Déterminé à souffrir, le jeune Kirijin couru directement vers l’attaque. D’un coup il se fit projeter dans l’œil de la tornade puis sur ses parois. Il subissait des coupures et des coups puissants. Certaines de ses côtes se brisaient sous les coups de vent par-ci par là. Il avait heureusement, grâce à son attaque baissé la fréquence de rotation sinon il serait déjà mort. Quelques secondes passèrent et le jeune ninja fut enfin projeté dans les aires dans la direction de la princesse des glaces. Il s’écrasa au sol comme une pauvre pomme et regarda sa compagne.

Le ninja avait mal, certes, mais il tira de sa volonté la souche la plus pure pour lui permettre de se remettre debout. Il faisait à présent face pleinement à sa petite amie qui n’avait rien changé de son expression. Il plongea son regard dans le sien, cherchant une faille, n’importe quoi qu’il ait pu exploiter. Finalement, il comprit. Il comprit que s’il ne se battait pas, elle allait le faire. Il effectua des mudras alors que la jeune fille le menaçait à distance de ses tonfas.

-Nous allons enfin en découdre… Ninpô, camouflage dans la brume.

La brume envahit le terrain et recouvrit l’intégralité de sa surface. Impossible pour les deux êtres de se voir. Néanmoins, ils se sentaient parfaitement. Ils se voyaient à travers leur cœur. Yusuke à travers son amour et la jeune Yuki à travers sa haine irréfléchie. Le jeune Kirijin sortit ses sabres de leurs fourreaux et les brandit vers là où il croyait que son adversaire l’attendait.

Il n’attendit pas plus longtemps et chargea à travers la purée de poix. Yuki n’avait pas bougé et ils entrèrent en collision, entamant une danse obscure entre amour et haine, entre sentiment et indifférence. L’un frappait, l’autre contrait et ainsi de suite. Ils s’apercevaient à peine et le combat dans ses conditions se faisait plus au feeling que par la vision. Yusuke entama alors une perforation chirurgicale de l’épaule droite de Yuki et continua avec un coup de pied pour la renvoyer dans le brouillard. Il rangea alors ses sabres et se remit à effectuer des mudras.

-Raiton, racines de l’arbre de foudre !

La technique se fit et le destin des deux amants se figea dans le bois de l’arbre de foudre qui envoya par delà le brouillard, progresser ses racines.

Spoiler:

Entre conscience et inconscience, je continue donc le combat comme une âme vagabonde prête à tout pour en découdre. Mes pas me portent naturellement en avant, vers le jeune Kirijin. Mes bras se tendent seul en deux positions différentes et mes jambes se voutent d'elles même pour préparer une nouvelle attaque. Le jeune homme est en difficulté. Je vois le sang ruisseler sur son visage et ses blessures me sont plus que visible grâce à mes capacités de médecins. Pourtant, je ne sens pas la flamme qui m'habite habituellement et me pousserait à lui venir en aide. Non, pour l'instant, je n'ai qu'une seule envie, finir le travail et protégé l'arbre.

C'est donc d'instinct, que je me place devant ce dernier, prêt à cueillir mon adversaire et son sang, fruit de ma récolte de haine et de douleur. Féline, je bondis en avant et les danses au corps-à-corps s'enchainent, se multiplient.

Nos lames s'entrechoquent dans de puissants échos de métal et chacun de nos assauts sont contrés, repoussés par l'adversaire. Nous sommes pratiquement, de force, égales. Pourtant, un moment d'inattention et sa lame me transpercent l'épaule droite avant de me repousser d'un brutal coup de pied dans le brouillard qu'il a créait quelques minutes auparavant.

De stupeur, ou plutôt d'incompréhension, je tombe à la renverse dans le brouillard avant de sentir mon corps envahi d'un million de salves d'éclair qui me font souffrir d'énormes décharges d'électricité.
Mon corps se soulève, il est traversé de part en part par l'électricité et au bout d'un moment, plus rien, le néant. Tout à disparus et je sens mon souffle se faire plus lent, plus régulier. Lentement et en tremblant, j'appuie mes mains sur la terre humide. Cette même terre qui m'a servie à faire un lien avec le sol et de ne pas être morte sous l'électrocution.
Mes membres tremblent et il me faut quelques minutes avant de parvenir à me redresser complètement. La Lueur dans mes yeux n'a pas changé. L'arbre est toujours là.
À nouveau, la marionnette se remet en position de garde et une nouvelle fois, j'attaque mon adversaire. Ce coup-ci, je ne le raterai pas.

Je sens le pouvoir et le froid affluer dans mes mains et alors que mes yeux lancent des éclairs au travers de la brume, je compose douze mudras et je scelle un destin.

"Hyouton ! Joukaku Koori !"

Mes poings frappent alors violemment le sol et de ces derniers une faille jaillit, une faille qui laisse bientôt place à quelques choses de beaucoup plus grand encore. Un toit de tuiles de glace en forme pointue, puis une tour qui petit à petit croit jusqu'à atteindre les sommets. Ma création est merveilleuse et à la fois terrifiante. Des flèches en jaillissent de toute part, allant dans toutes les directions. Plusieurs me touchent et traversent mon corps de part en part, mais je suis immunisé contre l'effet secondaire de ces terribles sembons de glaces. Un sourire diabolique s'affiche sur mon visage. Le jeune épéiste va-t-il survivre à ma fureur.

De toute évidence la situation ne tournait pas à l’avantage de notre jeune shinobi qui n’avait plus qu’un seul objectif désormais : rester en vie. Il n’avait plus la possibilité de combattre comme il le désirait. En effet, il avait perdu une grande quantité de chakra même s’il lui en restait suffisamment, l’état plutôt pitoyable dans lequel se trouvait son corps ne lui permettait pas toutes les frivolités qu’il aurait pu accomplir. Il examina pendant quelques secondes les marques de déchirures sur son corps, celles-ci le faisaient atrocement souffrir et il se demandait combien de temps il tiendrait encore avant de perdre connaissance sous le coup de la douleur. Il avait lancé sa dernière attaque mais il se savait encore en danger. Il commença, plus inquiet qu’à son habitude, à se déplacer dans le brouillard. Puis soudain, il se souvint de cet arbre étrange qui se trouvait près de Yuki lorsque celle-ci était encore affalée sur le sol. Il ne savait pas lui-même pourquoi il y repensait ni même comment l’idée avait germée dans son esprit mais il était clair que cet arbre l’obnubilait à présent. Un arbre seul, au milieu d’une plaine comme celle sur laquelle ils se trouvaient. Cela devait certainement avoir un lien avec le comportement de Yuki. Cependant, ne pouvant voir un arbre dans le brouillard, il dû donc retirer du terrain son brouillard. Il ne lui fallut pas longtemps pour exécuter les signes incantatoires et la brume se retira.

La vision à laquelle eu droit notre jeune épéiste lorsque la purée de poix s’en alla fut des plus horrifique. Devant lui, à quelques dizaines de mètres seulement, une énorme tour de glace s’était élevée. Il comprenait bien ce qui allait suivre mais il n’avait pas vraiment envie d’y penser. Il tenta comme il le pouvait de faire vite et commença à chercher du regard le fameux arbre. Malheureusement ce qu’il avait prévu débuta et des projectiles foncèrent sur lui. Il n’avait plus le choix désormais. Yusuke fit un énorme bond en avant comme pour éviter une flèche invisible et effectua des signes incantatoires.

-Raiton, Armure de foudre !

L’armure apparut instantanément et recouvrit l’intégralité de son corps. Au même moment une énorme flèche de glace vint se ficher sur l’emplacement du cœur de Yusuke. Chose singulière s’il en est, l’armure commença à se fissurer. L’épéiste comprit directement que s’il se prenait plus de flèche en plein dans son armure il n’y survivrait pas et devrait pointer chez la faucheuse. Il se hâta donc et commença une course effrénée vers la tour. Plusieurs flèches l’atteignirent mais aucune d’entre elle ne parvint à détruire sa belle armure de foudre complètement. Une fois au niveau de la tour il grimpa à l’horizontale sur sa surface et courut de plus belle pour rejoindre son sommet. Une fois en haut, Il vit enfin le palmier qu’il cherchait, bien isolé à mois de 50 mètres de la tour. Il prit quelques tiers de secondes pour réfléchir et comprit ce qu’il lui restait à faire. Il ne voyait pas Yuki mais sentait sa présence… il devait la sauver.

Il s’exécuta. Il sauta dans les aires justes devant le point de tire de la tour et son plan se mit en marche. Une flèche de glace vint se ficher dans son dos et le projeta en avant. Malheureusement, la flèche, de part ce tire à bout presque portant avait gagnée en puissance. L’armure de Yusuke se brisa et la flèche lui transperça l’abdomen. Il tenu néanmoins bon et continua sa route dans les aires jusqu’à l’arbre. Il dégaina ses sabres et au moment où il passa dessous, le découpa d’un coup net et précis. Soudain des spores sortirent du palmier et s’en allèrent voler au loin. Notre héros ne pu se réceptionner correctement et roula sur une bonne dizaine de mètres avant de s’affaler lourdement sur le sol. La flèche de glace s’était cassée mais le trou béant dans l’abdomen de Yusuke était bel et bien là. Il n’avait plus qu’à espérer que Yuki soit sorti de sa torpeur car si ce n’était pas le cas, le jeune shinobi ne vivrait plus très longtemps.

Spoiler:

Une salve de sang s'échappa de ma gorge en même temps que je reprenais conscience.
Le palmier tomba alors lourdement au sol en même temps que moi-même mon corps s'affaissait doucement et que je tombais à genoux sur le sol humide.
Ma tête me faisait mal, horriblement mal. Une nouvelle fois, j'ouvris la bouche pour cracher encore une fois au flot de sang et cette vision réveilla instinctivement mon esprit. Sans plus attendre, je plaquais ma main sur ma poitrine en murmurant :

"Fukkou Saibou !"

Mes mains prièrent immédiatement une aura bleutée et alors que je sentais le reflux de mon chakra allait et venir dans mon corps, je réparais une à une les perforations aux poumons que j'avais subis, les cellules brulées par l'attaque de foudre. Mais je ne comprenais toujours pas ce qui s'était passé. Aussi, alors que je continuais à me soigner, le cherchais des yeux un indice pour comprendre la situation. Mes yeux se posèrent alors sur Yusuke, affalaient au sol, couvert de sang :

"Non ..."

Les paroles étaient sorties de ma bouche toute seule et je ne finis même pas de me soigner que je marchais à quatre pattes jusqu'à lui avant de le secouer frénétiquement :

"Non !!! Yusuke réveille toi s'il te plait !"

Je voyais ses paupières frémir. Il était conscient, il me regardait. Un soupir de soulagement me parcourut alors que j'observais ses blessures. Immédiatement, sans lui demander d'avantages d'explications pour le moment, j'appliquais mes deux mains sur son torse en relançant une nouvelle fois ma technique de régénération des cellules. Je m'attardais longuement sur les deux plaies de son abdomen. Celle qui l'avait traversé de part en part et celle qui avait presque touché son cœur. D'une détermination sans faille, je reconstituer petit à petit les cellules et je refermais ces deux plaies avant de m'attaquer à celle moins profonde située sur l'ensemble de son corps.
Je me sentais déjà pratiquement vidé alors que je n'avais pas utilisé de technique auparavant. C'était incompréhensible.

Alors que je déchirais machinalement une partie de son pantalon pour réparer une plaie plus profonde que les autres au niveau de son genou, je lui demandais haletante :

"Qu'est-ce qui s'est passé pour qu'on soit dans cet état-là ? Je ne me souviens de rien ? J'étais évanouie ? Tu as éliminé les ennemis tous seuls !"

Je finissais de le soigner et alors ma tête me refit soudain mal, je portais immédiatement ma main à ma tête :

"Aie ma tête !"

L’épéiste se demandait s’il avait réussit à faire mouche. S’il avait échoué, cela signifierait automatiquement la mort pour lui car la jeune Yuki n’hésiterait pas une seconde vu le panache avec lequel elle l’avait attaqué précédemment. Le destin de notre héro tenait dans la réussite de cette dernière attaque et dans les conséquences qui allaient de pair avec elle. Soudain, le jeune épéiste se senti partir, petit à petit. Il avait mal, il souffrait comme jamais. La jeune Yuki pouvait bien dire ce qu’elle voulait, elle le surpassait de bien trop loin pour qu’il puisse espérer la vaincre avec son niveau actuel. Il n’était rien d’autre qu’un moucheron à côté de cette force de la nature. Elle avait créé une tour de glace avec une telle aisance que même notre Kirijin en était subjugué. Affalé sur le sol, incapable de bouger le moindre membre, notre petite tête blonde réfléchissait pour oublier la douleur. Celle-ci le lacérait mais il trouvait quand même la force de se demander si la jeune Yuki, même si elle n’était pas libérée du maléfice, pourrait continuer à vivre. Il ne voulait pas mourir mais, plus que cela, il ne voulait pas que «elle» meurt ! Il éprouvait des sentiments contradictoires et complexes mais tous disparurent telle la fumée éphémère des logis bien chauffés lorsque sur son épaule se posa la main de Yuki. Celle-ci n’était ni menaçante ni meurtrière. Les choses semblaient s’arranger d’elles même, il avait donc réussit.

Yusuke fut réellement soulagé de voir le visage de sa petite amie de nouveau innocent et de retrouver sa blancheur des neiges. Il retrouvait également ses chères pupilles. Elles se faisaient ballon à l’intérieur des yeux noirs qui exprimait à la fois la tendresse, l’inquiétude et l’incompréhension. De notre guerrier de la foudre il ne restait rien. Il ne restait qu’un cœur. Un géant de papier heureux de retrouver le stylo qui a su le dessiner sur la feuille blanche de la vie. Le fait que Yuki pose ses mains sur son torse le fit sourire instantanément et il se sentit comme transporté par une dose incroyable de morphine tant ses douleurs s’apaisaient d’elles même. La jeune Yuki soigna son amant comme elle le put mais alors que celle-ci espérait la guérison de son cœur, elle laissa maladroitement échappé une information qui fit tendre l’oreille à Yusuke qui avait encore du mal à parler. Elle ne se souvenait de rien. Pour l’épéiste, cela équivalait à porter un fardeau à lui tout seul. Il fut néanmoins soulagé car si elle ne se souvenait de rien, elle ne se souvenait pas non plus qu’il avait tenté de la tuer et n’avait rien fait pour l’épargner. Yusuke inspira profondément et alors que Yuki se plaignait d’une douleur à la tête, le jeune shinobi porta, avec les dernières forces qui lui restaient, la main sur son visage pour la caresser.

-Oui, j’ai tué tout les fauteurs de troubles, tu avais perdu connaissance dans une attaque surprise. Je crois qu’ils rendaient les gens un peu fou avec le palmier que je viens de couper. Les choses devraient rentrer dans l’ordre désormais. Nous n’avons plus qu’à rentrer chez nous.

Yusuke termina sa phrase et retomba immédiatement dans une torpeur de sommeil. Il avait utilisé beaucoup de chakra et avait beaucoup souffert sous les assauts de sa petite amie. Techniquement, il avait perdu le combat. Mais la mission était un succès et la jeune Yuki ne se souvenait de rien, pour lui, cette défaite avait le goût d’une victoire. Une victoire plus que mérité vu les efforts engagés dans la bataille. De toute évidence, notre shinobi avait tout donné et ne pouvait plus se mouvoir. Il n’en était pas sûr mais il avait supposé que les spores de l’arbre, sur une longue durée, avaient réussit à rendre tout le monde fou de rage. Yuki avait été directement exposée se qui expliquait pourquoi elle avait perdu directement la tête. Pour créer un tel arbre, il devait certainement y avoir quelqu’un caché sous la terre, guettant les ennuis. Mais ce serait pour une prochaine fois. Comment dit-on déjà ? La suite au prochain épisode…

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