Yuki ? Un petit ricanement, mauvaise foi ou simple incompréhension, difficile de dire, mais ce n'était pas de cet accord là dont je voulais parler, mais du notre,plus antérieur, quelque part c'était arrangeant au fond. Puis la pluie à nouveau, c'était bien la peine de se sécher et le voyage avait été étrangement silencieux, le roi ne réouvrait la bouche pour en sortir un son que devant le nouveau spectacle que lui offrait son temple. Peut-être que tout ce temps il avait été anxieux des misères que j'avais pu faire au lieu et l'idée me faisait sourire alors qu'il s'occupait à reconnaître et citer les origines des plantes.

Il me semblait étrange cependant qu'il ne interroge pas sur le choix porté sur les végétaux. Une plante était vivante, parfois capricieuse, elle suivait un cycle, vivante. Beaucoup de vie au milieu d'un endroit qui semblait désormais stérile, une excuse en prime pour y revenir souvent, encore que on pouvait remarquer les tuyaux percés qui vagabondaient sur la terre de ses immenses bacs. Astuce simple, un trou dans le mur, un tonneau qui récupérait la pluie et le jardin du monde nourri sans effort au grès du temps... Détail néanmoins, mais un qui occupait mon attention pour vérifier si il marchait bien, alors que la voix raisonnant du Kentaro me stoppait dans mon élan, ridicule en y repensant que j'affiche un air aussi surpris en glissant mon regard vers lui à l'issu de quelques mots.

Mon sourcil s'arquait et pas de réponse, il ne m'avait pas semblé de toute façon qu'il s'agissait d'une question, dans quel cas, j'aurais pu dire non, je ne savais pas, mais je devinais ou supposais parfois, tout comme j'en déduisais qu'il n'avait pas envie de décrocher ma tête pour mon initiative ici. Peut-être que ça lui plaisait au final et comme finalement toute son attention fut pour l'autel au milieu, j'en faisais de même en me rapprochant. Un sceau ?

~ Montre moi.

Et effectivement, l'une oui, l'autre non... Pourtant il avait été formel en parlant de la belle bleue, il avait senti quelque chose, qui plus elle j'avais la même fascination pour elle que pour Saïtan. Et ce fait me troubler un peu, étrange coïncidence d'ailleurs alors qu'il s'appuyait sur la main gardienne de Saïtan.

~ Imagine que Kai casse et Saïtan se déchaîne à nouveau... Pire, que Eibā-eki kara ait une sorte de Kai elle aussi...

Je ricanais, mais ce n'était pas drôle, aussi en pardon, non en guise de fourberie en fait j'offrais un baiser au maître des lieux, non pas sans oublier de confisquer la reine bleue, épée de mon maître, à peine le temps de lâcher ses lèvres qu'elle avait repris sa place en un mouvement vif. Une interrogation, j'aurai peut-être même dû demander avant...

~ Tu n'as jamais retenté de placer Saïtan à sa place ?

Peu importe maintenant, alors pourquoi j'hésitais à lâcher l'épée, il parlait d'énergie qui émanait, mais pas besoin d'être senso pour sentir la même chaleur qui émanait de lui, les sabres seraient des sortes de clefs peut-être, alors rien à craindre, puisqu'elles n'étaient pas toutes posées... Le bleu de la lame devenait plus magnifique que jamais, comme révélé par cette main parfaite pour elle. Et maintenant ? Revanche et petit sourire mesquin.

~ Je vais te rappeler longtemps aussi tes mots Hattan ! Merci du cadeau.

Je relâchais la belle bleue enfin aussi vivement que je l'avais posé, je n'étais pas une enfant faite pour la douceur, c'était évident.

Spoiler:

Entendu quoi? Je n'avais perçu aucun son, pourtant le brun semblait s'agiter, comme si toute son attention se faisait happer ailleurs, pourtant j'avais beau regardé autour rien de différent, quoi que si, il faisait froid ici. Quelque pas et je m'éloignais vers le foyer central, alors que lui m'avait quitté de toute façon pour se concentrer sur son autel d'épée, la belle bleue n'avait eu aucun effet, enfin, pas comme si j'en attendais un de toute façon. Claquement de doigts, magie du katon et le bois s'enflammait, bientôt assez rouge pour être lancé et ainsi chauffer la pièce. A peine l'affaire de quelques minutes tout au plus, mais pourtant, quand le regard revenait pour Hattan, il était là stoïque, absent.

~ Hattan?...

Pas de réponse et quelques pas cette fois pour le rejoindre, il était toujours devant le socle mais le voilà subitement plié, c'était exactement ça, comme si il menaçait de s'écrouler devant l'autel. Non, il le faisait même après un regard vide et au dessus de lui du sang. A quel moment?! Des clones, elles se dispersaient autour de moi, moi incapable de savoir d'où était venue la menace, je leur laissais le rôle de la défense, du moins si on pouvait appeler ça ainsi... A peine rabattu vers moi, il pesait maintenant une tonne et dans son dos, les coupables, d'où? Un seul réflexe, appuyait sur les plaies pour qu'elles ne laissent pas s'enfuir plus de liquide de vie, étrange sensation de déjà vu en prime et mon appuie perdait de sa force contre ce dos. La mort du Kaguya, par la même blessure, mais dans le sens inverse, une vengeance du destin? Un choc passager balayait par un mouvement de tête, pas le moment, vraiment, en fait si, mais non...

Je n'étais pas d'accord pourtant, mais il était plus facile de tuer que de sauvegarder et pourtant, bien que je n'avais aucune expérience pour le second, je m'attardais sur la recherche d'un solution en éloignant Saïtan qui s'agitait bien plus que moi encore. Ce n'était pourtant pas le moment, mais le serrant dans mes bras n'aidait pas à grand chose, la même chaleur s'écoulait à travers mes doigts. Comment je faisais quand il s'agissait de moi...?

J'aurais dû commencer par là, de la chaleur dans mes mains toujours, mais surtout bientôt une odeur de chair brûlée, un sang bouilli qui avait taché mes mains un instant, les mêmes qui l'instant d'après avait rassemblé de l'eau d'un suiton pour arrêter ces incendies sur sa peau, pour nettoyer ça. Le sang ne coulait plus au moins, mais les plaies n'avaient pas fière allure... Je n'étais pas médecin et alors que je voulais essuyer mes joues je les maquillais d'un vilain rouge, de mieux en mieux, maintenant c'était moi qui perdais toute allure, enfin pour ce que ça comptait désormais. Ses joues aussi étaient bientôt salies alors que je les attrapais pour redresser sa tête, son souffle traversait et imprégnait sa chaleur sur mon pouce, vivant donc? Mais allait-il le rester, au milieu de nulle part, avec pour seule assistance...

Mon front se posait sur le sien, pas même envie de savoir ce qui c'était passé ici, il n'y avait que sa maudite épée pour briser le silence et j'avais eu beau cherché, il n'y avait personne ici, à moins qu'il soit reparti aussitôt. Je n'avais rien d'une senso, il fallait qu'il se réveille, je refusais de le perdre lui aussi comme ça, comme si ça ne suffisait pas assez déjà...

~ Hattan réveille toi.

Supplication ou ordre, simple demande? Difficile à dire.

Il revenait à lui, sa voix perçait, mais elle était fatigué, forcée de sortir de sa gorge qui semblait déjà peiner à prendre l'air, peut-être que c'était moi qui le serrait trop fort contre moi maintenant. Désolé? Mais de quoi...? Mes doubles revenaient, il n'y avait personne ici et l'homme dans mes bras semblait différent, son visage trahissait un malaise, comme ses gestes, il voilait la vérité de cet instant c'était certain en affirmant que tout allait bien.

~ Si tout va bien pour toi, moi ça ne va pas du tout. Il y a ton sang partout Hattan... Menteur.

C'était bien ce qu'il était à ce moment, un qui me prenait pour plus idiote que je ne l'étais, un qui forçait en prime comme un idiot, à croire qu'il me voyait, sans me voir, tellement dur parfois quand il agissait comme ça. Son corps le rappelait à l'ordre il était cloué là quand ma main carressait son visage, un tourné vers le socle des épées, son état avait un rapport avec ça? L'homme était détrempé, mais plus sous l'action de la sueur que mon suiton dans son dos, il fixait longuement Saïtan, un lueur étrange dans ses yeux, comme son fascié. Avant de parler d'un sceau piégé...Soit, alors il ne m'en voudrait pas.

~ Ne le touche plus alors, partons d'ici. Un genjutsu ne blesse pas dans la réalité...

Mais dans cet état, peut-être pas une bonne idée, il suggérait plutôt de se changer et je repensais au Samidare, Saïtan l'avait blessée elle, même à travers un genjutsu... L'éloigner de là me convenait parfaitement finalement et je ne faisais pas prier pour l'aider à rejoindre la table, non pas sans m'assurer qu'il ne puisse pas récupérer son épée. Hors de question qu'elle nous accompagne. Rapide baiser avant de le laisser, un qui laissait un mauvais goût, j'avais oublié que nous étions tapissée de ce liquide rougeâtre... Mais avant de monter...

~ Ne bouge pas, même pas un pouce et laisse la où elle est.

Le ton était sévère, pas comme si il avait de l'effet sur l'homme, mais rien de mieux alors que rapidement je lavais mes mains avant de saisir les affaires qu'il avait demandé, que faisait-elle ici d'ailleurs...? La pile de linge se posait sur la table, une bassin et de l'eau tiède s'en suivait bientôt, récupérer dans la faille, une éponge et me voilà lui ôtant tout ce sang, le recouvrant, tâche ardue...

~ Tu veux t'allonger? J'irai chercher un médecin, bois.

Bouteille au volume élevé, astuce de la vieille école, avant de faire le tour vers son dos, une grimace en voyant les dégats et un étrange malaise en essuyant les contours. A moins d'un mètre et je n'avais rien vu, j'ai fait, frustrant au fond...

~ Tu es revenu ici sans moi toi aussi à ce que je vois... Depuis quand tu me mens toi? Tu crois que je ne sais pas voir. Idiot, j'ai cru t'avoir perdu aussi.

Ma tête se posait contre la sienne avait de la presser contre moi, j'étais fatiguée aussi après tout, je pourrais me couvrir derrière ça...

Spoiler:

Pas de médecin, pourquoi je savais d'avance qu'il dirait ça, quel homme têtu, un que je n'étais pas sûr de vouloir s'en tirait à si bon compte, mais le voilà lançait, avant même que je ne puisse dire un mot, il enchainait. Me montrait? Je comprenais où il voulait en venir et bien que il aurait mieux valu qu'il se repose, je suivais son mouvement, un souvenir et les gens dont il parlait, je ne comprenais pas ce qu'ils disaient et cette sensation désagréable... Avant de sursauter, mais peut-être n'avait-il même pas vu que j'avais fait faillir sa lancée volontairement, puisqu'il m'y réinvitait, cette forme était effrayante, je ne voulais pas qu'elle l'approche.

~ Qu'est-ce que...?

Il était brûlant, son front, littéralement en un instant tout son corps si chaud et le voilà qui me disait de me pousser, il plaisantait? Hors de question, pourtant, il alliait le geste à la parole et me voilà éloigner, pas le temps de contester puisque je constatais maintenant. Mes yeux s'écarquillaient surpris, je n'avais jamais rien vu de tel, ça ressemblait à son chakra dont il avait une fois parler, rouge et instable, impossible à maîtriser, pourtant, cette forme, cette enveloppe sur son bras n'avait rien d'aléatoire. Cela ressemblait à un jutsu, ma main se tendit vers lui sans le toucher pour autant, effectivement, cette aura n'aspirait pas confiance, elle le recouvrait progressivement.

~ De quoi tu parles?

Il faisait même la démonstration avec une plante et mes sourcils se fronçaient, Saïtan c'était Hattan, le rappel de cette constatation ne me faisait plus sourire, je n'arrivais pas à me convaincre qu'il s'agissait d'une bonne chose qui se jouait sous mes yeux. Je ne savais même pas comment prendre son essai sur la plante, une démonstration qui avait été radicale... Jeu dangereux qui me faisait serrer les dents.

~ Arrête ça.

En vain, il y avait pris goût ça se sentait, même il obligeait à avancer cette aura étrange je pouvais le sentir, une porte? Mais que déverrouillait-elle, une ouverture sur quoi, la scène aux morts incalculables ne me rassuraient pas, religion, vénération? Autant de mots qui me rendaient craintive et une certitude en prime, ma totale impuissance en étant pourtant si près de lui. La brume finissait de le dévorer en s'attaquant à son torse, non je n'entendais rien, je devrais? Je ne voyais rien non plus, son temple pas le mien, mon regard fixait sur un bras tremblant et lui absorbé par je ne sais quoi. Ne pas le toucher? ...

Pourtant impossible de résister à l'attraction de lueur rouge et si elle n'était qu'une illusion comme Hattan le disait, elle serait immatérielle, elle ne pouvait m'atteindre, pourtant j'étais curieuse de quelle chaleur elle procurait, comme il parlait. Trop tard, l'élan de ma main était partie tout seul pour glisser mes doigts à travers cette brume sanglante. Stoppée par Saïtan et son cliquettement strident, ma tête se tournait vers elle au dernier moment, un air béat et une clone la ramassait avant de se rapprocher avec . Je me contrariais en lui confisquant et maintenant en la tendant à son maître. Si proche dans une proximité physique, mais je le sentais loin, très loin même, la reine elle le ramènerait toujours vers moi si je la gardais, peut-être pour ça que je me ravisais encore pour la bloquer dans mes bras malgré toutes ses réticences, cliquettements et vibration. Heureusement que Kai existait... On aurait dit Tei' avec son chat...

Spoiler:

Son clan ? C'était encore pire que ce que je pensais alors, un clan entier qui se suicidait, pourquoi au juste ? Mon regard se faisait perçant sur cette aura qui le prenait entièrement progressivement, et l'expression du Kentaro le montrait conquis par cette chose, conquis dans le sens qui se ravissait. De mon côté, c'était moins à l'ordre du jour, devait-on comprendre qu'il était seul aujourd'hui, car cette chose avait emporté tous les siens... ? En avait-il conscience, pas sûr.

~ Qui t'attendait ?

Et « lui » répondait de lui même à cette question très bientôt, la forme qui m'avait interpellé dans le genjutsu à nouveau, mais distincte cette fois, elle prenait place sur Hattan, un corps pour deux, non, l'homme en réceptacle à la créature plutôt. Ma mine était parlante, je découvrais enfin l'ennemi que j'avais cherché, le monstre à l'origine de ses plaies, je n'aimais pas ça, pas du tout, d'autant que quand à peine après s'être montrée la chose s'évaporait. Elle était celle qui avait le plus grand contrôle des deux pour l'heure, la preuve, elle laissait un Kentaro épuisé qui s'écroulait et je ne pouvais pas retenir son poids en prime. Je n'aimais pas ça et presque malheureusement, que sa poigne se referme sur Saïtan me rassurait, moi je refermais la mienne sur lui d'une main avec un visage perplexe, un regard qui ne le quittait pas. Peu certaine que la chose ne soit effectivement plus là. Une autre main ne lâchait pas sa prise de la reine, pas question de lui rendre avant d'avoir quitté cet endroit. J'espérais peut-être qu'on y laisserait là cette sorte d’entité, car c'était clairement ainsi que je l'avais perçu et combien même les mots d'Hattan voulait me rassurer, je ne poussais qu'un grognement de contestation en guise de seule réponse. Pas convaincu ça c'était certain.

~ La Peur ? Tu m'as donné un beau panel de frayeur aujourd'hui et moi j'aimerai bien en rester là de ce côté, même si il te convient maintenant à toi.

L'intention y était, mais le ton ne s'était pas donné aussi léger que je l'aurais voulu, malgré tout j'avais cédé Saïtan à son maître pour occuper cette main contre son dos brûlant plutôt, peut-être l'effet du feu derrière lui. A nouveau je grimaçais... Ou alors encore l'effet de cette brume qui était resté, au moins il était sec quand je le quittais un instant pour rattraper nos affaires sur la table, il ne semblait pas si mal installé là où il était. Quelque seconde pour que ma sacoche s'écrase au sol tout près de ses pieds avant que son linge ne rejoigne quant à lui l'autre côté, impossible de décrocher un sourire, combien même j'aurais voulu le forcer. Cette contrariété là était tenace.

~ Ah bon ? J'aurai juré pourtant que tu avais prévu une soirée où je m'occupais de toi. Elle semble réussite donc, comme retrouvailles...

Une trousse qui glissait sur le plancher pour une compresse imbibé d'alcool, un retour tiens en y repensant alors que ces douloureuses choses allaient se placer sur ses plaies dorsales, enfin le sourire, taquine en coin, mesquin, ancien lui aussi.

~ Tu as le droit de crier si tu veux, on est seuls après tout non ?

Peut-être que je serais plus doué que lui pour se faire, la pensée suffisait à avancer sans faire un drame en tout cas pour ce qui venait de se passer, les bandages se plaçaient j'avais l'impression d’emballer un épéiste dans un papier cadeau...

~ Un joli petit nœud et tu seras parfait... Et ton épaule ça va mieux ?

Sûrement pas, je me rappelais qu'il y avait d'autre bandage en y repensant, qu'avait-il fait encore...

~ J’ose espérer qu'il ne va pas falloir que je te surveille comme un enfant à toi aussi.

Un sourcil s'arquait, je jouais assez à la maman comme ça, lassée. Un accord basé sur le respect, là encore mon regard perçait dans son bleu océan, c'était son mot favori ça, pas le mien alors que j'agitais sa chemise pour entrer un bras dans la première manche.

~ Tu as l'intention d'exploiter ce que tu viens de découvrir pas vrai ?

Petit moment dépité, je savais déjà la réponse au fond et non, je le privais de tout commentaire de contestation de ma part, comme si lutter contre la reine ne suffisait pas, néanmoins...

~ Plus besoin de courir, maintenant tu es certain d'être vraiment rentrer chez toi, ça devrait être un jour joyeux ou bien ? Il faut croire qu'il n'y a pas que nos retrouvailles que tu as à fêter ce soir. Qu'as-tu fait à mon cadeau Hattan...

Un doigt pointait la plante sur la table.

~ C'était peut-être une mauvaise idée d'apporter de la vie ici, cet endroit semble l'absorber plutôt oui ! Et c'est ici que tu veux faire notre nid... Je ne sais pas très bien comment je dois le prendre.

Pas de reproche, l'humeur était taquine en finissant de refermer cette chemise, inversement des habitudes, je les dégrafais, jamais ne l'aider pourtant à les refermer. En fait, je ne l'aidais jamais tout court en vrai, étrange journée décidément.

Il était vrai que je n'avais pas tout de suite penser à ça et quand ses yeux se baissaient, je réalisais qu'au final, cette journée était pire que ce que j'aurai pensé pour l'homme en face de moi. Ses parents faisaient parti de ces gens-là mort autour d'un socle, d'épée, d'un pseudo dieu, au nom de quoi. Mes traits s'étaient fait plus durs, c'était tellement injuste, mais aussi incertain.

~ Trop tôt et trop peu d'élément pour juger de ça. Toutes les vérités ne sont pas bonnes à savoir, je crois que tu es mieux placé maintenant pour comprendre pourquoi j'affectionne tant les illusions finalement. Moins douloureuse.

Assurément et ma main venait rejoindre sa joue avant de glisser pour reprendre son œuvre, une bataille avec des boutons... Et en même temps une réflexion.

~ Il y a un clan parfait à Kiri pour faire le point sur cette histoire, un Jisetsu serait capable de voir le passé d'un objet, d'un lieu à traversant le temps avec sa pupille. La question est-ce que tu veux vraiment de cette vérité, si ils étaient vraiment là, tu seras prêt à accepter qu'ils aient choisi leur voie à toi ?

Et presque j'aurais pu me mordre la langue pour ça, j'en avais trop dit, penser trop haut et il était trop tard, alors j'en revenais à Saïtan tandis que je le voyais s'agiter, il ne m'écoutait jamais la preuve encore une fois. Je lui aurais bien dit que sa reine était assez monstrueuse de puissance comme ça de ne pas creuser, mais il me coupait l'herbe sous le pied, c'était lui qui avait changé le sujet finalement. Mon regard s'était fait étonné en se posant sur cette main à l'attitude étrange, il voulait quoi encore... Un nouveau contrat ? Non, voilà la seule évidence qui restait là devant ce faible sourire sur son visage, s'était mes yeux à moi qui fuyaient maintenant, pourtant je savais bien qu'un jour ou l'autre il aurait ce chemin devant moi ou bien un autre...

Ses lèvres sur ma peau me décrochait à mon tour ce faible rictus, mais pas de mots qui venaient, même si j’aurais dû le gronder de tenter de se lever, aucune envie, si ce n'était, de laisser faire pour une fois. Étrange journée décidément on pouvait bien de plus en plus le dire, non étrange soirée plutôt maintenant et alors que je rêvassais, me voilà contre le métal gelé de la reine, entre nous deux. Premier réflexe, adresser un long regard à Saïtan, calme qui se réchauffait progressivement ainsi coincée, j'avais peut-être ignoré Hattan pour le coup, mais ce n'était pas tant volontaire et juste un soupir en l'attendant parler de Yuki. Il aurait été simple de lui dire de se taire, avec des mots j'entends, il le fut encore plus en collant mes lèvres pour étouffer sa voix. Son astuce en prime et Saïtan ne me dérangeait plus, elle ne m'avait jamais gênée en fait pourtant elle se faisait gentiment décalé sur le côté de son maître, plus confortable, plus pratique aussi longue étreinte conclue par un soupir. Bien étalée et une épaule que je me rappelais douloureuse il n'y a pas si longtemps en coussin, pas si mal comme accueil de retour. Très bien même, une fois que je rajoutais un bras d'épéiste en couverture pour ma taille. L'heure de la mise au point à laquelle je ne pouvais pas échapper je suppose, ce qu'il m'avait prévenu qu'il demanderait à mon retour était sûrement ça. Par où commencer ? Le début.

~ Je me suis servi de toi, tu as plutôt bien jouer le jeu c'est vrai. Notre contrat après tout et le contrat est fini, il a touché son but.

Vu le temps qui s'écoulait ensuite on aurait pu croire que c'était là ma seule réponse, pourtant, le « mais » plané comme une évidence dans ce calme, un contagieux puisque ça me m'agaçait plus au bout de quelque minute de l'avouer.

~ Si tu étais comme Tenzö, je ne t'aimerais pas, il n'y a que lui qui a acquis cette place, je ne cherche pas un ami chez toi, ni même un bon amant, heureusement surtout quand tu persiste à être cassé tout le temps...

Mon nez s'était relevé pour retrouver son bleu avant de tirer la langue pour le narguer, ma manière à moi encore enfantine d'avancer. Je pensais bien que maintenant il le savait.

~ Chez nous Hattan, plus de contrat pour désigner ta place maintenant, alors comment suis-je censé te désigner ?

Un emmerdeur, mais ça je n'allais pas lui dire, j'avais promis à Yuki, il avait bien choisi son moment pour me faire mentir et mon air se faisait espiègle...

~ Que tu nous fasses devenir un couple pour me faire mentir ma volonté de ne plus te toucher jusqu'au retour de Yuki ne m'étonnerait pas ! Tu as intérêt que ça soit plus sincère que ça, parce que je ne joue plus avec toi, ne me le fait pas regretter.

Ça oui, sinon c'est lui qui le regretterait, suffisait de voir où mener mes déceptions...

Eh bien que d'éloges... Pourtant pas envie de me fâcher, non j'en restais plus amuser, cela malgré l'étrange portrait qu'il faisait de moi, je ne me voyais pas ainsi c'est sûr, mais pas sûr non plus qu'il s'agissait là de reproches. Mon souffle de serpent de temps en temps en guise de réponse, à demi mot certes, mais je venais de lui dire ce qu'il était, il fallait croire que le Kentaro n'avait pas menti quand il disait que c'était fini de jouer avec mes règles seulement, les siennes étaient simples et facilement compréhensibles, plus de détour. Il était temps de lui retourner ses propres mots encore une fois, ça devenait une habitude, à croire que je ne les comprenais que lorsque je finissais par le faire... Il avait raison, j'étais un cas et je n'avais pas réalisé, non pas qu'on me l'avait jamais dit, juste que je n'avais jamais écouté...

~ Ne laisse personne t'empêcher d'avancer dans le chemin que tu as choisi, surtout pas moi. Tu te souviens ? C'est de toi ça, comment tu veux que j'applique tes conseils si tu ne me montres pas l'exemple ?

Rude, car un instant de plus et la réponse aurait été autre, qu'il la ramène tout de suite, mais au final, n'était-ce pas égoïste ? Est-ce que Yuki avait choisi sa voie ? J'en avais de sérieux doutes, ça lui avait été peut-être au final un peu imposé dans un moment où elle était fragile, manipulable, une chose est sûre je ne l'avais pas aidé en prime. Cette idée là me déprimait quand je resserrais mon étreinte sur l'éternel voyageur dans l'âme, qu'est-ce qu'il était au juste.

~ Je suppose que tu as envie d'une réponse claire, je dirais que tu es Hattan, un Kage insupportable aussi je te rassure, mais un dont je ne pourrais pas me défaire, mais si c'est le cas, ce n'est pas tellement pour ce titre, c'est plus pour l'homme derrière. J'aime l'homme beaucoup plus que je déteste son rôle, sûrement mon subconscient qui agit le soir sous l'effet de mes pieds pour punir de sommeil mon supérieur détestable.

Rires, oui ça m'amusait, il me fallait bien trouver une excuse après tout et dans ma bonne grâce je montrais une astuce simple au brun, une qu'il connaissait pourtant, mais qu'il n'appliquait pas, un idiot. Mes jambes se croisaient dans les siennes, il l'avait déjà fait nombre de fois, mais en général fâché, à croire qu'il n'osait agir comme bon lui semblait que là...

~ Simple tu vois et tu aurais un sommeil tranquille, moi aussi sûrement puisque je saurais que tu es avec moi. Je ne vais pas utiliser des mots que toute évidence tu ne comprends pas très bien comme ami ou amoureux, alors disons que tu es mon manteau, réconfortant et rassurant, appréciable quand il se pose sur moi. Un qui sera parfait quand il n'attendra plus après moi pour prendre sa place. Je n'aime pas que tu t'éloignes, comme quand c'est Saïtan que je te confisque pour t'obliger à revenir, ça te parle comment ça ?

Peut-être moins ou plus que des mains qui se promenaient avec douceur sans arrière pensée pour une fois, de l'affection, incapable de donner avec un contrat et qui venait d'elle-même à sa fin, j'étais sans doute un esprit contradictoire, pas ma faute... Je montrais le sceau sur ma paume, un qui me lier directement à Yuki pour papoter, une entrave à sa règle, son ordre, qu'importe, je n'avais plus rien à cacher , plus comme si je m'en méfiais encore.

~ On peut directement demander à Yuki de décider d'elle-même de rentrer ou continuer, quoi qu'il arrive son choix, mais pourquoi revenir sur celui du Kage ? Parce que moi je fais un caprice qui t'a fait douter... ? Kiri est mal partie si tu commences à céder à la pire des femmes à t'entendre !

La pire des pire sûrement, traîtresse même qui venait encore rejoindre des lèvres gentiment repoussées toute la journée...

~ Je vais essayer d'arrêter de tricher avec des règles et des illusions quand ça m'arrange, ton rôle à toi de me le rappeler maintenant et d'ignorer mes variations d'humeurs.

Et ce n'était pas comme si il n'aurait pas à le faire... une enfant têtue.

~ Espèce d'idiot, profite c'était la dernière fois que je dis ce genre de chose !

Une légèreté dans le moment vite perdue...

Comme si... ? Bizarrement je devinais la suite dans l'attitude plus parlante que les mots et bizarrement il me rappelait plusieurs autres personnes et le tout me décrochait une sensation étrange, c'était qu'il arrivait à m'attendrir mine de rien... Sauf que... C'était Hattan... Encore une fois, il perdait l'occasion d'esquiver un sujet, j'aurais cédé aussi sur beaucoup, heureusement qu'il était là pour les piqûres de rappel et finalement ça avait un côté rassurant. Puis...

Fou toi pas de moi... ! Céder, sur ce qui l'arrangeait ouais ! Je grimaçais, il allait dire qu'on ne pouvait pas tout avoir ou que je me plaignais tout le temps, mais au diable, non ça ne serait pas si simple, comme si j'allais abandonner...

~ Désolé ?... Quel humour ! N'as-tu pas dit que tu attendrais plus de sérieux de la part du Misuto ? Tu vas être servi avec moi à sa tête tu es prévenu...

J'avais déjà bien mille combines pour le faire changer d'avis sur mon statut et un autre qui me mettait sur le dos me contrariait d'autant plus, je venais de rentrer, il croyait sûrement que ça m'aurait rendu plus docile... Dans ses rêves. Encore ça y était presque, non c'était le cas deux minutes plus tôt.

~ Je ne cache rien du tout, ni toi, t'es pénible à la fin ! Personne ne me demande et je le crie pas sur les toits nuance, pourquoi je le ferais ? Tu vis chez moi, trois quart du temps passé ensemble on est accroché l'un à l'autre, suffi de voir les tronches de tes subordonnés, le Kentaro aurait-il des soucis de vue ? Tu veux quoi de plus parlant, franchement...

Sans parler des relations publiques... Il donnait un sacré boulot au Misuto, mais s'en rendait-il au moins compte ? Évidemment que non, pas lui qui gérer étouffage des scandales.

~ T'es plus sur les routes, ici l'image est importante, à travailler autant que ta maîtrise de Saïtan pour rester puissant, t'es vraiment nul en politique...

Et carrément louche même, tyrannique en prime, m'enfin bon, ça ne semblait pas gêner Kiri plus que ça, ce n'était pas une citée de grande vertu de toute façon, que les Samui pour crier au drame comme quand Tenzö avait légalisé masse de commerces douteux et je pensais surtout à une là de Samui. Nouvelle grimace et réflexion à voix haute.

~ Ah Yuki va adorer la nouvelle, Rei aussi d'ailleurs, encore que la doyenne Samui était de ton avis en un sens... Shord aurait été le pire, même mariée, il s'assurait qu'on ne me touche pas... Un miro aussi ! S'il savait...

Rire, mais un peu noir, il n'avait pas menti sur lui, combien même j'aurais voulu un retournement de situation à la Shinichi, je retenais le bon côté de l'histoire, pas à esquiver le Kyu pour mes affaires, consolation moindre il était vrai, mais ça me suffisait à garder une humeur potable en capturant la main du Kage. Encore une pensée pour faire grincer les dents, réfléchir était mauvais, la preuve.

~ J'ai déjà dit à Yuki que je ne t'écouterais pas, à son moindre signe je vais la chercher et même si ça aurait été ne pas rentrer, jamais.

Tête retournée pour qu'il profite bien du regard, des mots sérieux et un murmure en l'imitant, retour et un soupir disant « désolée ». Un partout ? Pas tout à fait, j'avais retenu une bonne chose, partir plus tôt, plus de temps avec Lucy ! Subitement redressait, je tendais le bras pour fouiller le sac, papier, stylo, le torse du Kentaro en support pour mon calpin.

~ Il faut que je prévienne Lucy que j'arrive ! Depuis le temps que je voulais te demander d'aller là-bas en plus !

Timing parfait en chemin, j'avais eu ma réponse, mais pas fait la mienne... Et voilà ma main déjà griffonnant, puis un sorte d'illumination et un regard perçant avant de me réinstaller à ses cotés pour me blottir dans ses bras. L'écriture ne sera pas la meilleure de toute mes lettres, mais au moins nous serions deux à profiter de la vue... Puis ça changeait rien à mon écriture de chat...

~ Je ne dis pas qui est Lucy hein ? On t'a mis au parfum je m’inquiète pas, d'ailleurs, ma jumelle sait pour nous, content ?

Formalité et première ligne : « imagine la tête du Godaime à côté, d'ailleurs c'était son épée que je voulais lui confisquer, à l'heure qu'il est, je pense qu'elle a pris la forme du panier de linge sale... Je t'expliquerais ! ». Sourire, il allait aussi vite regretter le côté « officiel », premier exemple.

Pff, il pouvait dire ce qu'il voulait, j'étais dans mon petit monde occupée avec la sunajins, ses petits pics ne me faisaient que sourire et quand il parlait d'honnêteté envers les kirijins je piquais un poil, sans pour autant perdre ce petit air comblé. j'allais lui faire le communiquer en direct à son ascension, on verra bien si ça le ravira tout autant... Je lui donnais un indice en prime bonne joueuse comme j'étais... ou pas.

~ J'irais leur crier dès demain si ça te fait tant plaisir, mais tout Kiri s'en foutra, tout Kiri le sait déjà..

Un petit souffle pour faire voler ses cheveux, quelle naïveté il avait parfois, Kiri était une conservatrice et une sacrée commère en prime, mais là n'était pas la question, car la vérité...

~ J'ai toujours répondu avec franchise à ceux qui m'ont posé la question sur nous, sauf peut-être avec Tei'... Mais c'est plus compliqué, il n'a jamais aimé me partager.

Retour à la lettre plus intéressante, j'informe ma belle de préparer saké et nos soirées ! Non pas sans garder mon attention sur le Kentaro, c'était marrant ce qu'il disait, peut-être une bonne chose, au moins ce que je voulais entendre ça c'était sûr. Seulement je bloquais sur quelque passage, pensait qu'il était heureux, quel homme libre ne le serait pas, je ricanais, la liberté comme les chaînes à un endroit avait son lot de bon et mauvais côté. On m'arrêtait dans ma tâche et c'était tant mieux, mon inspiration était ailleurs, dans une triste vérité... Une que je n'aurais sûrement j'avais avoué à un autre, le comble, je lui avais fait la morale.

~ Il a peut-être choisi pour nous deux ton destin tu sais. Le jour même où tu m'as coupé les doigts, j'attendais déjà patiemment, je savais déjà Tenzö mort pour cette citée ingrate, c'était sa mort à elle en retour que je voulais. Puis errer ou y mourir. Cette garce est bénite des dieux, ses Kages beaucoup moins, fais attention à toi, je doute qu'elle ait des Shinichi, Yoru, Tenzö et Hattan en illimité et surtout une Saïtan pour m'endormir si vite.

Mais le brun était venu contenir cette fureur, bonne chose alors que les doigts qu'il examinait capturer les siens en laissant un petit blanc avant de m'intéresser à la suite de ses dires plus réjouissant.

~ Hum... La tête de L'Hokage quand il va nous voir ensemble, imagine ce qui va se tramer dans sa tête à lui... Amusant ! Tisser des liens c'est facile Hattan, il suffit de donner leur chance aux gens. Souri et on te sourira, ris et ton rire sera contagieux, ne cherche pas à plaire et tu plairas... Il ne faut pas avoir peur de se dévoiler, du moins en parti, ni d'être approché, encore moins d'approcher, si on s'arrête à la surface... Je voudrais encore trancher ta tête.

Ma main rapportait la sienne à mes lèvres pour une douceur avant de m'en séparer, parce que je savais qu'il aimait ça et là était toute la complexité des rapports humains... Apprendre à comprendre les autres et leur besoin, faire des concessions, mais ça relevait plus du caractère à ce niveau là.

~ Tu auras le temps de t'y faire. Ce qui a ouvert Lucy à moi ? Que je me sois ouverte à elle, intéressée, on a tenté toutes les deux, chercher un point d'accroche, des points communs, un fil lancé au vent et le tissage en a fait une corde qui devient de plus en plus solide, comme toi et moi au final, mais avec un procédé différent.

Je reprenais ma lettre, puis soudainement une idée...

~ Cela n'a rien de compliqué, tu veux essayer ? Si tu lui écrivais à ma place, pas le Mizukage, mais Hattan, ça pourrait être drôle, c'est souvent plus facile d'écrire les choses que les dires, car de toute façon, à des milliers de kilomètres, si ça ne marche pas comme tu veux, quelle influence sur ta vie ici... ?

Mon stylo et mon cahier dans ses mains, un œil attentif sur le papier et de l'affection en encouragement, que demandait de plus ?

~ Allez, allez, chère Lucy en général, ou fille dont je ne comprend pas le cœur si facilement capturé par la Kaguya comme le mien...

Je pouffais de rire, mais je ne me moquais pas ! Je taquinais, nuance.