Pris la main dans… les livres ! [Samui Yuki]

Jamais Kibō aurait pensé que cette nuit passerait, en effet, notre jeune héros n'avait pas fermé l'oeil de toute la nuit. Il s'était évadé de l'auberge, où il hébergeait, pour prendre l'air et s'isoler un peu. Lors de cette escapade nocturne, le Genin fit la connaissance d'un étrange personnage, Ikari, un homme de couleur, avec une coupe afro et qui n'arrêtait pas de fumer. Il s'était rencontré par hasard sur l'un des bâtiments les plus hauts de Kiri, car le ninja de Suna voulait sortir de ce brouillard étouffant. Leur discussion se portait sur la voie du ninja, leur motivation et leur projet. Dialogue intéressant, qui permit à l'utilisateur du Onkyôton d'élargir ses connaissances humaines, car il était quelqu'un qui cherchait à comprendre les autres pour pouvoir un jour trouver une solution, afin de répandre la paix dans le monde.

Notre jeune héros était devant l'auberge avec un groupe de Genin de Suna, accompagné de quelques supérieurs, pour visiter Kiri, le village allié à celui du pays du vent. Kibō n'était pas enthousiaste à l'idée de se balader et connaître chaque recoin de rue ou bâtiment du village, mais il n'avait pas trop le choix. Le troupeau se mit en marche et le guide commença son monologue afin d'expliquer le pourquoi du comment de chaque construction. Le shinobi du village caché du sable était le dernier du groupe, il traînait ses pieds comme pas possible. Il arrêta de faire le paresseux lorsqu'il entendit le mot « Bibliothèque », il commença à s'intéresser au sujet, il était partisan de bouquins, il adorait lire et surtout apprendre par la lecture. Il situa la librairie de la ville et lorsqu'ils passèrent devant, Kibō se détacha du groupe pour pénétrer dans le bâtiment.

Il jeta quelques coups d'oeil à l'extérieur pour voir si au moins personne ne l'avait remarqué, mais à voir, sa disparition passa inaperçu. Il se sentait beaucoup mieux au milieu de tous ces livres, des rayons et des rayons remplis de manuscrits, quel bonheur aux yeux de notre héros. Il y avait sûrement des bouquins, qu'il n'y avait pas à Suna et ces ceux-là que Kibō devait trouver. Il adorait s'instruire, car un jour où l'autre chaque information aura son importance. Il chercha des sujets sur les clans de Kiri, les fameux épéistes du village, le fonctionnement de ce dernier, ces lois, etc. Il fouillait toutes les étagères et était attentif au moindre titre comportant une telle information.

Alors qu'il continua sa recherche, avec déjà plusieurs livres en main, il tomba sur une porte avec l'écriture « Entrée interdite ». Un sceau était posé dessus, mais ce dernier était déverrouillé et la porte était entrouverte. La curiosité du Genin avait le dessus sur sa raison, qui lui disait de ne pas rentrer là-dedans, mais l'ado aux cheveux blancs franchit le palier de la porte et entra dans la salle. Son coeur battait la chamade, il savait qu'il n'était pas seul dans la chambre, vu que la porte était déjà ouverte. Il remarqua d'autres rayons blindés de bouquins, avec sur la plupart l'écriture « Top Secret ». Peut-être que Kibō aurait dû écouter sa raison, car dans tous les cas, il n'avait aucune raison d'être là. Des informations très importantes pouvaient se trouver dans un de ces manuscrits et notre jeune héros n'avait en aucun cas l'autorisation de les lire.

Ce matin-là, je m'étais rendu de bonne heure à la bibliothèque de Kiri afin de pouvoir consulter des archives classées top secrète concernant la génétique bien particulière du clan Kaguya.
Ce n'avait pas été une mince affaire d'obtenir ses autorisations. J'avais dû supplier Tenzo prétextant des recherches importantes pour ma carrière de future médecine, puis j'avais ensuite était convié par la plupart des doyens du clan Kaguya avant de signer pas mal de papier et jurer sur mon honneur que je n'utiliserais pas à de mauvaises fins. Autant, vous le dire, j'étais en ce moment verni. J'avais pris la paire de lunettes que je portais très rarement pour l'occasion et s'est à la lueur d'une unique chandelle que je parcourais les allées des rayonnages chargés de volumes confidentiels à la recherche de mon précieux ...
Le grimoire que je parvenais à extraire d'une allée poussiéreuse était pour le moins énorme et le trainer jusqu'à la petite table que contenait cet endroit fut des plus difficile, mais je m'y attelais avec cœur avant d'enfin pouvoir palper les pages jaunis par le temps du bout des doigts :

"Enfin ... Te voilà !"

J'allais enfin pouvoir en apprendre plus et comprendre bien entendu la mystérieuse génétique qui permettait au Kaguya de développer leur os de cette façon. Mon but était pourtant tout autre ... Comprendre la dégénérescence de leur os. J'étais moi-même devenu une Kaguya depuis que ma ... Cheville était faites à partir de l'un des os de ce clan. La maladie qui les rongeait risquait un jour de s'attaquer à moi. Mais ce n'était pas dans un but personnel que j'entreprenais tout ce travail, mais bel et bien dans celui de trouver une solution pour palier à la mortalité importante des membres de ce clan ... Et éviter ce sort tragique à mes ... Amis.
Un soupir et j'attaquais ma lecture.
Les heures s'écoulèrent en même temps que ma conscience se plongeait en profondeur dans l'archive, lisant les inscriptions manuscrites consignaient à droite à gauche, prenant des notes sur chaque petit détail. Je ne remarque pas qu'un intrus s'est introduit dans les archives dont j'ai malencontreusement laissé la porte ouverte.
C'est la lueur de la flamme vacillante qui aiguise mes sens et me fait réaliser que je ne suis plus seule. Alors je tends l'oreille et observe la pièce par-dessus mes lunettes :

"Qui est là ?"

Kibō continua d'avancer dans la salle obscure, il savait pertinemment qu'il n'avait rien à faire là, mais une drôle de sensation le poussa à continuer, à fouiller les étagères. Cependant, il ne toucha à aucun bouquin, car plus loin il perçut une lumière, faible, mais une lumière quand même. Il marcha se dirigeant contre cette source, il regarda autour de lui et put lire des titres de livres, auxquelles ils auraient bien voulu jeter un coup d'oeil, mais il ne le fit pas. Il était bien trop respectueux pour cela.

Il aurait très bien pu en voler, il en avait même les capacités. Lui qui était un spécialiste du Fûinjutsu, il lui suffisait de sceller un livre dans un parchemin et le tour était fait. Il y avait tellement de livres, personne ne se rendrait compte s'il en manquait un ou deux. Cependant, il devait tout de même y avoir des protections, sinon la chose serait trop facile, même si à la base il n'aurait pas pu rentrer ici. En effet, le sceau qui était posé sur la porte était d'une difficulté extrême, donc peut-être que les manuscrits ne possédaient aucune défense. Le Genin se demandait bien qui avait pu laisser cette porte ouverte, en fait il ne laissa pas simplement la porte ouverte, mais la personne en question était en train de dévoiler tous les secrets de Kiri.

Notre jeune héros arriva à la lumière, une simple chandelle était posée sur une table éclairant un immense et vieux livre, derrière ce manuscrit, se trouvait.. Une enfant ? En tout cas elle était plus jeune que Kibō et comme lui, il avait 16 ans, elle devait forcément être une gamine. Comment ce faisait-il qu'une aussi jeune fille puisse pénétrer ici et lire des bouquins d'une valeur et d'une importance inestimable ? Il devait forcément y avoir quelqu'un d'autre dans cette pièce, la mère de la fille ou une enseignante, une personne plus âgée en fait. La demoiselle ne le remarqua pas tout de suite, puis sentit une présence et demanda qui se trouvait là. Le ninja de Suna fut pris au dépourvu, il espérait seulement cette enfant n'allait pas se mettre à crier.

"Salut, désolé si je t'ai fait peur, ce n'était en aucun mon intention. Je m'appelle Kibō, la porte était ouverte et je suis entré. Tu es toute seule ?"

L'utilisateur du Onkyôton se trouvait face la jeune fille aux lunettes, avec en main plusieurs bouquins sur les divers clans du village et d'autres informations du genre. Il ne savait pas trop à qui il avait à faire et ne savait pas du tout qu'elle allait être la réaction de la demoiselle. Heureusement pour lui, Kibō n'avait pas une tête effrayante, il avait même un visage d'ange avec ses cheveux blancs et ses yeux bleus ciels. Il lui fit un sourire pour lui montrer qu'il ne lui voulait aucun mal et qu'il n'était pas là pour voler ou je ne sais quoi.

Mon regard s'arrondit de surprise en voyant l'inconnu entrer plus profondément dans les archives secrètes et s'avancer vers moi d'une attitude prudente. Ma main se referma sans ménagement et brutalement sur le bouquin que je tenais entre les mains, le refermant d'un coup sec pour l'empêcher d'en voir les illustrations expliquant avec précision la génétique des Kaguya :

"Euh ... Bonjour !! Non, non, tu ne m'as pas fait peur, mais ..."

J'étais surprise, c'était le cas de le dire. Je ne m'attendais pas à être dérangé ici, pas plus que je ne m'attendais à avoir mal refermé la porte derrière moi et encore moins que quelqu'un aurait l'idée de s'introduire dans la pièce. Mes yeux vagabondèrent à la lueur de la pénombre sur le jeune homme. Observant ce dernier dans les moindres détails, j'essayais d'en apprendre plus sur lui et de comprendre qui il était, ce qu'il faisait là, mais mon esprit était encore beaucoup trop embué par la surprise de le voir ici. Je pris alors le vieux manuscrit entre mes mains :

"Je ne te connais pas ... Tu n'es pas d'ici non ?"

Je préférais m'en assurer, mais ce jeune homme n'avait rien de très Kirijin. En même temps qui d'autres qu'un Kirijin aurait pu s'enfoncer aussi profondément dans la bibliothèque de Kiri afin d'y découvrir cette zone presque ... Secrète. Un hasard, ou alors s'était un vrai fouineur ... Il m'avait fallu trois mois pour obtenir les autorisations nécessaires à passer la matinée ici, je ne comptais pas me la laisser gâcher.
Mes sourcils se froncèrent légèrement alors que la flamme continuait à vaciller. Je devais en apprendre plus sur ce jeune homme et vite avant de le raccompagner loin des archives :

"Tu as laissé la porte ouverte non ? Ma flamme vacille !"

Je m'approchais alors de lui, lui passant devant sans trop lui prêter d'attention en apparence et je remis le livre dans le rayonnage ou je l'avais emprunté, avant d'appuyer ma main sur la tranche comme pour remettre une protection invisible au retrait de ce dernier :

"Tu n'as rien à faire ici, je vais te raccompagner si tu veux bien !"

Les quelques secondes où je m'étais retrouvé en face de lui m'avait été suffisante pour l'observer attentivement. À peine plus âgés que moi, cheveux blancs, yeux bleus aussi clair que les miens. Mon regard se perdit quelques secondes au travers de ses miroirs de l'âme. J'attendais son approbation.

La jeune fille referma le plus rapidement possible le livre qu'elle était en train de lire. Que pouvait bien lire d'aussi important une aussi jeune fille pour le cacher ainsi. Kibō ne voulait pas paraître un fouineur et détourna son regard pour ne pas voir ce qu'il y avait dans le livre et même sur la couverture du bouquin. La demoiselle salua notre jeune héros et le rassura en lui disant qu'elle n'avait pas eu peur. Elle avait l'air par contre toute déboussoler, comme si elle ne comprenait pas ce qui était en train de se passer. Le Genin de Suna comprit tout de suite qu'il se trouvait dans un endroit encore plus important de ce qu'il ne pensait et il se sentit soudainement mal alaise. Il ne savait pas trop où se mettre et ne savait pas quoi dire à la jeune fille. Heureusement que cette dernière prit la parole en demandant d'où provenait l'homme qui se trouvait devant elle.

"En effet je ne suis pas d'ici. Je suis de Suna, nous sommes en visite avec un petit groupe de Genin."

L'ado aux cheveux blancs expliqua aussi pourquoi il se trouvait à Kiri, il voulait être le plus transparent avec la jeune fille, pour la mettre le plus à l'aise possible, car l'endroit pouvait porter à confusion. Elle pourrait très bien croire que c'est quelqu'un profitant de l'alliance entre Suna et Kiri pour récolter des informations secrètes sur le village de la brume. Cette situation pouvait compromettre l'alliance entre le deux villages. Heureusement que la demoiselle était quelqu'un d'intelligent cherchant d'abord de savoir à qui elle avait à faire avant de tirer des conclusions trop rapidement. La flamme vacilla à nouveau et elle demanda si le Genin avait laissé la porte ouverte.

"Oui je l'ai laissé ouverte, je voulais ressortir, mais la lueur de ta flamme m'a fait venir ici, il me semblait bizarre qu'une porte avec un tel sceau soit restée ouverte."

La jeune fille se leva, rangea son livre et en passant devant notre jeune héros, lui annonça qu'il n'avait rien à faire ici et qu'elle allait le raccompagner. Sans dire un mot, le shinobi du pays du vent fit signe de la tête et la suivit jusqu'au seuil de la porte. Le Genin sortit de la salle et se retourna vers la demoiselle.

"Merci et désolé, je ne voulais pas fouiller ou quoi que ce soit, mais j'ai trouvé bizarre que cette porte soit restée ouverte. Bon, je vais aller lire tous ces bouquins, à la prochaine."

Notre jeune héros alla se poser à une des tables de la bibliothèque pour débuter sa lecture. Il aurait bien voulu faire de plus ample connaissance avec la jeune fille, au fait, il ne savait même pas comment elle s'appelait. Kibō leva la tête et prit la parole juste avant que la jeune fille ne reparte.

"Excuse moi. Au fait, tu t'appelles comment ?"

Arrivée sur le pas de la porte de la salle des archives, je laissais passer le jeune homme avant de refermer immédiatement la porte derrière moi. D'un léger souffle sur la flamme de ma bougie, j'éteignais cette dernière avant de poser mon bougeoir sur une étagère destiné à cela. Puis, attendant quelques secondes de plus, je me retournais vers la porte de la salle des archives que je balayais d'un geste de la main avant de faire apparaitre un sceau sur l'ensemble de la porte ou je tapotais rapidement sur ce dernier en divers endroit avant qu'un cliquetis m'indique que la porte était verrouillée. Je pouvais à présent me consacrer à jeune homme qui était déjà allé s'installer à une table de la bibliothèque.
Je le suivis avant de m'installer en face de lui :

"Tu ne vas pas rejoindre ton groupe de visite ? Il y a des choses plus intéressantes à voir à Kiri que la bibliothèque, je pense !"

Un mince sourire illumina mon visage alors que je fermais doucement les paupières pour augmenter la juvénilité de mon visage. Je tripotais maladroitement l'une des aspérités du bois de la table, tout en rouvrant mes pupilles et en détaillant cette fois-ci au soleil le jeune homme :

"Je m'appelle Yuki, Kibo! Enchantée de faire ta connaissance !"

Bah quoi, j'avais quand même le droit de me montrer un minimum amical avec lui quand même. C'était la base d'une bonne éducation et d'après ses dires, il était quand même notre invitée. J'avais entendu parler il y a quelques jours de cette visite de quelques genins, mais je ne m'attendais pas à en rencontrer un :

"Le pays de l'eau est bien différent de celui du vent ... J'y suis allée l'année dernière pour participer à l'examen de sélection des nouveaux chuunin ! J'ai affronté un sunajin du nom de Goren !"

Une grimace se dessina sur mon visage en repensant à ce dernier et je m'étirais doucement sur ma chaise avant de me redresser et de m'approcher de la baie vitrée de la bibliothèque tout en défaisant le large ruban noir entravant la taille de ma robe blanche afin de la resserrer. Je continue à observer le jeune homme du coin de l'œil, attendant un signe, une requête de sa part, voir s'il avait une envie particulière pour le reste de son séjour au pays de l'eau.

Kibō avait demandé le nom de la jeune fille et cette dernière n'allait pas partir, elle était seulement train de refermer la porte avant de se poser en face de notre jeune héros. Cette jeune demoiselle représentait la pureté aux yeux du Genin de Suna. Elle était si jeune, parfaite, mais en même temps si fragile. Il n'y avait rien à dire, elle était très belle et le fait de l'avoir en face de lui, si près, l'utilisateur du Onkyôton se mit à rougir. Il ne comprenait pas bien ce qu'il lui arrivait, c'était la première fois qu'il ressentait cette sensation. Soudainement, il remarqua que la Kirijin lui avait posé une question et qu'il n'y avait toujours pas répondu.

"Euh.. non.. non. Ce n'est pas tous les jours que l'on vient ici et je préfère lire et m'instruire sur des lectures que nous n'avons pas à Suna, plutôt que de visiter la ville. En plus avec ce brouillard on ne vient rien."

Dit-il en rigolant. L'ado aux cheveux blancs remarqua ensuite qu'elle était en train de l'examiner, elle n'en avait pas eu le temps dans la bibliothèque secrète et elle en profitait maintenant. Le shinobi du pays du vent devint de plus en plus rouge et il commençait à suer. Il ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait et cela l'énervait. La jeune fille se présenta, elle s'appelait Yuki, comme la neige, ce nom lui allait à merveille. Elle fut enchantée de rencontrer notre héros et sans tarder le Genin répliqua en lui disant que tout le privilège était pour lui, d'une voix très stressée.

Yuki lui raconta qu'elle avait déjà visitée le pays du vent, lors d'un examen Chûnin, où elle avait affronté un certain Goren. Là, Kibō resta sur le cul, cette fille était une Kunoichi ? Elle était plus jeune que lui et avait participé à un examen pour devenir Chûnin l'an dernier, ce qui veut dire que soit elle est déjà Chûnin soit que durant cette année elle est parvenue à atteindre le grade. Elle était plus gradée que notre héros, quelle honte, alors que c'était une fille et en plus de cela, plus jeune que lui. D'une certaine façon, cela attira encore plus le Genin de Suna, qui sans aucun doute ressentait une attirance particulière pour la demoiselle.

Le défenseur moral de la paix avait chaud, très chaud, pourtant ici la température n'était pas aussi élevée qu'à Suna. C'était cette fille qui lui faisait effet, mais il ne voulait pas s'en convaincre. Il devait sortir pour prendre l'air, mais il n'avait pas envie de la quitter. Cependant, s'il lui proposait d'aller faire un tour, elle allait tout de suite comprendre son attirance ou bien elle allait se poser des questions, car il y a cinq minutes il lui disait qu'il préférait étudier et peu de temps après il voulait sortir. Kibō pensait trop et ne savait pas quoi faire, mais les mots sortirent tout seul de sa bouche, comme si pour une fois c'était son coeur qui parlait et non pas sa raison, sa logique.

"Ça te dit d'aller faire un tour en ville et me faire visiter ton village ?"

Il ne savait pas trop ce qu'allait répondre la jeune fille et il préférait ne pas y penser. Il attendait simplement le verdict.

Mon regard vagabonda vers l'extérieur, observant la ville sous toutes ses coutures. Le jeune homme me parla du brouillard. J'y étais tellement habituée que je le remarquais à peine à présent et les mots sortirent tout seuls de ma bouche :

"Oh ... Je trouve qu'il fait plutôt beau moi aujourd'hui justement ..."

Puis, me rendant compte de mon impolitesse, je devins écarlate et tournais doucement le regard vers lui sans pour autant tenir compte de ma gêne :

"C'est sûr que ce n'est pas comparable à Suna, je suppose ... Il fait rarement mauvais chez vous non ?"

Je venais de me réinstaller sur la chaise en face de lui et j'avais posé mes deux coudes sur la table pour soutenir mon visage qui l'observait à présent avec une attention non contenue. J'aimais bien rencontrer des gens d'autres pays et en apprendre plus sur eux. Si je ne m'étais pas destinée à devenir kunoïchi, nul doute que je me serais lancé dans une carrière d'exploratrice !

"Parle-moi de Suna ! Je n'ai vu ce pays qu'une fois et à part l'arène ou était organisé l'examen, je n'ai pas vu grand-chose, je dois avouer ! Raconte-moi comment s'est !"

J'avais envie d'en savoir plus, mais le jeune homme était en train de changer d'attitude. Je le voyais dans ses yeux et à mon tour, je fus comme déstabilisée. Une longue minute s'écoula jusqu'à ce qu'enfin l'un de nous deux décident de briser le silence. Lui en l'occurrence. Je rougis immédiatement, quelque peu mécontente de ne pas avoir de réponse à mes questions sur Suna, puis finalement, après avoir repoussé ma chaise et lissé ma robe, je me suis redressais :

"Et bien ! Puisque tu as changé d'avis ! Allons-y !"

Je l'entraînais alors vers la sortie de la bibliothèque par le petit chemin remplie d'échelles et de passages étroits et surélevé sur le lieu de connaissance, que j'avais l'habitude d'emprunter.
Finalement, après quelques minutes, nous arrivions enfin dans l'imposant hall octogonal de l'académie shinobi de Kiri qui était également l'endroit qui accueillait la bibliothèque.
Sans rien dire, je me suis avancée vers la porte de la sortie pour arriver sur le parvis devant le bâtiment. Restait maintenant à savoir ce que je pourrais lui faire visiter. Je ne savais pas vraiment ce qui l'intéressait, aussi, je me tournais vers lui la mine interrogatrice :

"Tu aimerais voir quoi toi ?"

Les deux shinobis sortirent de la bibliothèque, ils étaient dehors, mais Kibō n'arrivait pas à comprendre comment elle pouvait dire qu'il faisait beau aujourd'hui. On ne voyait rien. Cependant, comme l'avait dit la Chûnin, ce n'était pas comparable à Suna. Il était vrai que dans le village du pays du vent il y avait toujours beaucoup de soleil et les nuages y étaient rares. On pouvait peut-être comparer le brouillard de Kiri au sable du désert qui se lève lorsqu'il y a du vent. Là aussi on ne voyait rien, mais il fallait sortir du village pour se retrouver dans ce genre de situation.

"Effectivement, ce n'est pas comparable à Suna, mais ce brouillard me rappelle les tempêtes de sables que nous avons dans le désert, dans les deux cas on ne voit rien."

Raconta notre jeune héros tout en souriant à la Kirijin. Cette dernière lui demanda ensuite de lui parler de Suna. Et bien, elle n'était peut-être pas tombée sur la meilleure personne pour parler de ça, mais l'ado aux cheveux blancs connaissait assez bien le village depuis le temps qu'il y réside. Kibō n'était pas originaire de ce village, mais il venait d'un petit village se situant à Ki no Kuni. Il avait rejoint Suna dans l'unique but devenir ninja, afin de réaliser son rêve, celui de répandre la paix dans le monde.

"Je vois, tu n'as certainement pas vu le plus bel établissement de notre village, c'est sûrement un des plus moches d'ailleurs. Que dire sur Suna ? "

Le Genin croisa ses bras, les mit derrière la tête et regarda le ciel tout en se rappelant de son village adoptif.

"Une chose que je trouve incroyable dans notre village c'est la Voie Illusionnée, c'est ainsi que l'on appelle les portes du village. Elles sont immenses, mais si on ne connaît pas l'emplacement exact du village, il est impossible de les voir, je trouve ça magique. Sinon, le reste des bâtiments ne tapent pas à l'oeil, mise à part le palais du conseil, où se trouve le Kazekage. C'est le plus gros bâtiment du village et il se trouve en plein milieu de celui-ci. À mon avis, je trouve que c'est magnifique d'avoir toujours du soleil, les gens se sentent mieux en présence de la lumière, comparé à vous. À force de rester dans l'obscurité, les gens deviennent mauvais, à part certaines exceptions. "

Il faisait allusion à la demoiselle à ses côtés.

"La seule chose qui me dérange chez nous, c'est que les villageois se méfient de tout et de tout le monde. Ils ont été trahis à plusieurs reprises par les différents Kazekage et à présent il est très difficile de gagner leur confiance. Il n'y a pas une ambiance extraordinaire au sein de la communauté, mais j'espère changer cela un jour, aussi bien à Suna que partout dans le monde."

Kibō venait de faire part de son rêve sans le faire exprès, il s'était ouvert spontanément à la jeune fille, qui lui procurait une sensation de bien être à ses côtés. Il espérait lui avoir donné une réponse assez complète. Il devait à présent choisir qu'est ce qu'il voulait visiter, mais il n'en avait aucune idée.

"C'est toi la chef ici, montre moi ce qui mérite d'être vu."

Le Genin partagea un autre sourire sincère envers sa camarade, il se demandait ce qu'elle allait bien pouvoir lui montrer.

Où allais-je donc pouvoir conduire mon invité ? Pour moi, le mystère restait encore entier et alors que nous marchions au travers d'un dédale de rues toujours plus impressionnant au fur et à mesure que nous avancions, je continuais d'écouter les paroles du jeune homme. D'après ses dires, j'avais effectivement raté pas mal de chose dans ma piètre visite à Suna. J'en étais un peu déçue d'ailleurs, moi qui aurais tellement aimé en voir plus :

"J'espère que je pourrais y retourner un jour pour voir tout ça alors !"

Un léger sourire à son encore et j'avais enfin décidé d'ou j'allais l'emmener :

"Je vais te montrer un joli truc, tu vas voir ! Plus intéressant que les livres du moins, mais j'espère que tu es agile !"

Et sans plus attendre, je m'élançais en direction de la haute muraille de pierre qui entourée l'ensemble de la capitale du pays de la brume. Il voulait voir quelque chose alors j'allais lui montrer LA chose qui pour moi était la plus belle à Kiri.
Nous avons esquivé pas mal de monde en nous engouffrant dans une petite rue que je connaissais bien, mais arriver devant le mur de pierre, je me mis à longer ce dernier jusqu'à rejoindre un petit bosquet à même le village. Petit bosquet très connus de nous autres adolescents, le chemin était déjà tout tracé et pas mal emprunté. Ce dernier s'élevait en pente douce et arrivait à un pan de mur à moitié effondré à cause d'une végétation plus que luxuriante, qui avait commençait à reprendre ses droits sur notre construction.
Après cela, il fallait faire un peu d'escalade et j'en oubliais totalement que ma tenue n'était pas des plus adéquate avant de prendre les devant et de me hisser à bout de bras entre les briques de la barrière.
Arrivée au sommet de cette dernière, je m'agenouillais et tendais le bras en direction du jeune homme pour l'aider à finir de se hisser sur le muret. Enfin, nous y étions. Situé à une vingtaine de mètres au dessus de la ville, les remparts, ultime protection de la capitale, surplombée la brume et laissait place à un paysage surréaliste. Tout autour de la cité, des forêts et des marécages à perte de vue baignant dans les alvéoles brumeuses. Je fis quelques pas alors en sautillant le long du mur avant de m'asseoir au bord de ce dernier et regardant le paysage que nous surplombions à présent :

"Pas mal hein !"

Kibō était aux côtés de sa compagne, qui lui faisait office de guide. Ils étaient dans les rues de Kiri, à voir la jeune fille ne savait pas trop où se rendre, il devait sûrement y avoir pas mal de choses à visiter, mais elle ne savait pas quoi montrer en premier. Le Genin n'était pas pénible, il allait se contenter de tout, tant qu'il était avec Yuki, elle aurait même pu lui montrer les plus horribles choses du village, il serait content. La Chûnin avait un air triste après les paroles de notre jeune héros, elle avait regrettée d'être passé à côtés de toutes les belles choses que Suna pouvait montrer. La demoiselle espérait y retourner un jour et l'utilisateur du Onkyôton en serait ravi, il pourrait même lui servir de guide comme elle était en train de le faire actuellement.

"Je serai ravi de t'accueillir à Suna et te faire visiter le village, comme ça on sera quitte."

Kibō lui retourna le sourire de tout à l'heure, il n'avait jamais été aussi souriant avec quelqu'un. Soudainement la noiraude eut une illumination, elle savait où aller. Elle avait l'air toute contente d'avoir eu cette idée et cela fit à nouveau sourire le défenseur moral de la paix. Par contre, elle lui demanda s'il était agile, le Genin ne comprit pas tout de suite où elle voulait en venir, mais cette dernière partit au quart de tour et commença à courir, sauter, esquiver du monde, etc. Kibō s'élança à sa poursuite sans trop réfléchir, il ne voulait pas la perdre de vue.

Les deux ninjas arrivèrent au pied d'un immense mur de pierre, c'était la protection du village. Yuki se mit à longer la construction et l'ado aux cheveux blancs fit de même, ils arrivèrent dans un petit bosquet légèrement pentu. Ils continuèrent leur course pour ensuite commencer à escalader, il était en train de quitter le village, le jeune homme ne comprenait pas ce que voulait lui montrer la jeune fille. La Kirijin arriva avant notre héros au sommet du mur et s'agenouilla pour ensuite lui tendre la main. Le ninja de Suna accepta avec plaisir l'aide de sa nouvelle amie. Yuki était déjà en train de rêvasser en regardant le magnifique paysage, alors que le Genin n'avait pas encore levé le regard et lorsqu'il le fut, il resta bouche bée.

"Incroyable"

Le shinobi du pays du vent se sentait le maitre du monde, on aurait dit qu'il était au paradis. La brume occupait la plupart du panorama, on aurait pensé être au-dessus des nuages. On pouvait, cependant, voir de la forêt et des marécages montraient bien que notre jeune héros était encore sur terre au non pas aux cieux. La demoiselle alla s'asseoir un peu plus loin, Kibō la rejoignit et s'assit à ses côtés. Lorsqu'il se posa, il mit malencontreusement sa main sur celle de la jeune fille. L'homme aux yeux bleu ciel retira immédiatement sa main, il était devenu rouge comme une tomate. Il vivait un moment magique, avec une vue magnifique et en compagnie d'une charmante demoiselle, que demander de mieux ? Notre jeune héros n'avait pas vécu de moment aussi intense depuis sa vie de ninja.

"Merci pour tout Yuki.."

Le regard plongé sur le pays de la brume, Kibō était aux anges et tout cela grâce à la jeune fille.

Je ne répondis pas à l'invitation du jeune homme, mais le sourire qu'il reçut était un gage de toutes les réponses positives du monde et c'est alors que notre ascension se finit, alors que nous étions plus ou moins confortablement installés sur le mur de pierre est en train de contempler le paysage, que la discussion reprit de façon plus légère :

"Mais de rien ..."

Après tout, que pouvais-je faire de plus. Il était mon hôte et je ne pouvais pas me permettre de le laisser partir avec la mauvaise image caractéristique que tout le monde avait de Kiri. Cette même mauvaise image qui faisait que le pays de l'eau s'appelait le pays de la Brume sanglante. C'est vrai quoi, même si nous n'étions pas très commodes, nous étions quand même assez poli et cordial quand la situation l'exigeait.
Pour l'heure, je pouvais poursuivre la visite. C'est donc en me redressant et en agitant les bras pour reprendre mon équilibre que je me remettais droite tout en regardant le jeune genin de haut :

"Hum ... Je vais essayer de te montrer d'autres trucs sympas ! Mais c'est vrai que si l'architecture ne t'intéresse pas, c'est un peu limité à Kiri !"

Où pouvais-je viens l'emmener ? Il y avait bien la colline où j'avais rencontré Yusuke pour la première fois, mais s'était un endroit beaucoup trop intime pour moi pour que je permette au moindre inconnu de s'en approcher. J'aurais pu tout aussi bien le conduire dans le quartier Samui où l'on trouvait les plus riches demeures mais je n'étais pas sûre que cela l'intéressé, quant à aller faire un tour dans les marécages ou sur un lieu d'entraînement, c'était peut être pas le mieux ... Ou alors ça pourrait être intéressant. Un petit soupir de lassitude devant l'incertitude de la situation s'échappa d'entre mes lèvres et je réajustais une nouvelle fois ma robe sur mes hanches comme un mauvais tic dont on n'arrive pas à se débarrasser avant de m'adresser au jeune garçon :

"Je pourrais peut-être ... Te montrer l'endroit où j'ai l'habitude de m'entraîner et tu me montreras de quoi tu es capable qu'en penses-tu ? Ça peut être une bonne idée ?"

Surtout la seule idée que j'avais. j'attendis à peine sa réponse avant de me retourner vers un autre effondrement dans le mur de défense de la cité ou là, je sautais en direction du sol en contrebas. Juste un saut de cinq mètres de hauteur, en soit rien de compliqué quand on est shinobi ... Sauf qu'en on porte une robe qui a tendance à se soulever ...
C'est donc rougissante que j'attendis que le jeune Sunajin me rejoigne en faisant comme-ci de rien n'était et qu'il n'avait pas aperçu une parcelle de dentelle blanche lorsque j'avais sauté :

"Dépêchons-nous !"

hrp:

Les deux ninjas restèrent au bord du gouffre pendant un moment, ils contemplaient la magnifique vue que pouvait offrir Kiri sur le pays des vagues. Kibō aurait pu rester là toute la journée, mais Yuki voulut lui montrer autre chose, dommage. La Chûnin se leva et regarda notre jeune héros avant de lui proposer de continuer la visite, mais elle lui fit comprendre qu'il fallait aimer l'architecture pour trouver quelque chose d'intéressant à voir. Le Genin de Suna se releva gentiment, laissant le temps à sa compagne de trouver quoi lui faire voir. Elle avait du mal à trouver un endroit, on pouvait le voir sur son beau visage.

Soudainement, la jeune fille eut une idée, elle voulait montrer le lieu où elle avait l'habitude de s'entrainer, ainsi il pourrait montrer chacun leur tour de quoi ils étaient capables. Pourquoi pas, après tout ça pouvait être drôle. Une chose était sûre, c'était que le défenseur moral de la paix n'avait aucune intention de blesser ou de se battre contre Yuki, il ne pouvait même pas s'imaginer lui faire du mal. Il était clairement tomber sous son charme, peut-être le premier coup de foudre de sa vie. Cependant, le temps allait lui faire oublier la jeune demoiselle, car il n'allait sûrement pas la revoir avant un moment, mais qui c'est, peut-être que le destin les réunira à nouveau.

La Kunoichi sauta en bas du mur effondré et commença sa course en direction de l'endroit désiré. Lors de sa chute, la jupe qu'elle portait se leva, Kibō détourna tout de suite le regard, mais avait quand même eu un aperçu, qui le fit devenir tout rouge à nouveau. Il espérait seulement la demoiselle ne l'ait pas vue regarder. L'utilisateur du Onkyôton sauta à son tour pour se mettre à la poursuite de la jeune fille, qui avait déjà pris quelques mètres d'avance. Le ninja du pays du vent courait derrière Yuki et avait sans cesse l'image de sa dentelle en tête, il allait en rêver toute la nuit. Kibō secoua la tête pour faire partir ses pensées obscènes et se concentra sur ce qu'il allait bien pouvoir montrer à la Chûnin pour l'épater.

Les deux shinobis arrivèrent au terrain d'entraînement et notre héros laissa prendre quelques mètres d'avance à la jeune fille, pour que les deux se retrouvent l'un en face de l'autre. Kibō utilisa deux techniques pour les combiner et faire une farce sa compagne. Alors que tout était calme, une voix, la même que celle de Yuki, se fit entendre à l'oreille de la demoiselle, celle-ci lui chuchota.

"Je suis ton subconscient, ne te fie pas de cet homme, il a de très mauvaises intentions."

Le Genin de Suna se tint sur ses gardes sur une éventuelle offensive de la Kunoichi après les paroles qu'il venait de lui chuchoter à l'oreille. On allait voir si la jeune allait tomber dans le piège et commencer à se méfier du jeune homme aux yeux bleu ciel.

Moins d'une dizaine de minutes plus tard, nous arrivions enfin en vue de mon terrain d'entraînement favori. Un très sombre marécage éclairé uniquement en journée par des colonnes de lumières, que l'on pouvait apercevoir à cause de la poussière d'en l'air ambiant, qui filtraient au travers de l'épais feuillage des arbres. Une parcelle assez peu profonde d'eau était alors envahie d'une vingtaine de pilotis plantés à même la vase.
Cet endroit était spécial pour moi et je rougis sans que mon accompagnant s'en rende compte tout en m'élançant vers un des pilotis et en restant en équilibre sur ce dernier avant de me retourner vers le Sunajin :

"Nous y voilà !"

Je rougis de plus belle tout en lui souriant :

"C'est vraiment un endroit spécial pour moi ici ! J'adore venir m'y entraîner !"

C'est surtout ici, que quelques semaines plus tôt, Yusuke et moi, nous nous étions embrassés pour la première fois. Je rougis d'autant plus en repensant à la scène et me retenant d'avoir une attitude hautement puérile, je fis quelques bonds en arrière pour m'éloigner un peu du bord et permettre au jeune homme de prendre place. Mais alors, j'entendis la voix résonner dans ma tête. Cela me fit peur dans un premier temps et j'eus un sursaut de panique tellement fort, que je ratais ma cible et tombais directement dans l'eau vaseuse, couvrant ma belle robe blanche d'une couche humide et marron de boue :

"Oh non !!!!"

Là, pour le coup, j'étais vraiment dépitée ... J'allais me faire tuer par ma mère et ma grand-mère. Ma robe était neuve.
Je n'avais même pas prêté attention au soit disant parole de mon subconscient, toujours étant que cela m'avait flanqué une belle frousse et qu'à présent, je me dirigeais vers une parcelle de terre en croisant les bras sur ma poitrine, frigorifiée :

"Brrrr !!! En plus, elle est glacée ! J'ai vraiment le chic pour gâcher les visites moi !"

Je m'installais sur une branche d'arbre en me frictionnant pour essayer de me réchauffer, mais rien à faire :

"Je suis désolée, c'est la première fois que j'entends des voix comme ça ! Tu as entendu toi aussi ? Ça m'a fait vraiment peur et du coup, j'ai perdu l'équilibre !"

J'affichais à présent une mine dépitée :

"On va devoir rentrer au village, je suis désolée, je t'ai gâché l'après-midi..."

Si Kibō ne s'attendait pas à une chose, c'était bien que sa compagne ait les frissons et tombe dans les marécages. Le Genin y resta très mal, il ne savait pas quoi faire, tout était de sa faute, mais la Chûnin ne le savait pas. Quel con. Il venait de gâcher un moment sympathique entre les deux et tout ce qu'il avait trouvé à faire c'était de tout faire foirer. Il aurait dû l'avertir avant d'utiliser ses techniques. Yuki avait l'air tellement contente d'être dans cet endroit et maintenant, elle n'avait qu'une seule envie, s'était de repartir pour se changer, car elle était trempe et gelée.

La demoiselle sortit de l'eau et alla se positionner plus loin pour essayer de se réchauffer et d'enlever un maximum de crasse sur sa belle robe. La pauvre, elle mourrait de froid, on pouvait le voir, car elle tremblait. Le Genin sauta de pilotis en pilotis pour rejoindre au plus vite la Kunoichi de Kiri, il devait se faire pardonner. Il enleva sa jaquette et la mis sur les épaules de Yuki. Il lui restait sa petite cotte de maille et même si devait être torse nu, c'était le prix à payer pour avoir fait tomber une fille dans de l'eau sale. Il lui frotta les épaules pour essayer de la réchauffer, mais bon, il n'y avait pas grand-chose à faire, elle était trempe et elle devait à tout prit se rechanger, sinon elle allait attraper froid.

Le ninja de Suna se positionna devant elle, se baissa en pliant ses genoux et demanda à ce que la jeune fille grimpe sur son dos. Il allait la ramener au village, elle ne pouvait pas marcher dans un tel état, elle avait plein d'eau dans ses souliers et il n'y avait rien de plus dérangeant que de bouger avec des habits qui collent à la peau à cause de l'eau. Il allait l'accompagner jusqu'à chez elle, il venait de perdre une occasion pour rester un peu plus longtemps avec la Chûnin, mais ma fois, il avait qu'à y penser plutôt avant de vouloir faire son malin.

Il ne savait pas trop s'il devait avouer à la jeune fille ou non, que c'était lui l'auteur de la voix. Il devait le lui dire, mais pas maintenant, sinon sa relation avec la noiraude allait prendre une mauvaise tournure et il ne souhaitait en aucun cas terminer cette rencontre sur une mauvaise note. Il allait devoir tout faire à la perfection pour ne pas décevoir la jeune fille et essayer de marquer le plus de points possibles avant qu'ils se quittent

" Je n'ai pas entendu de voix moi.. Allez, monte sur mon dos, je te ramène à la maison. "

Le défenseur moral de la paix attendait uniquement que Yuki monte sur lui et le dirige jusqu'à chez elle. Une fois arrivée à destination elle décidera de la suite de la rencontre, soit elle se rechangerait et ils continueraient la visite, soit elle sera tellement gelée, qu'elle décidera de prendre un bon bain chaud et de se quitter ainsi avec notre jeune héros. La suite dépendait uniquement de la shinobi du pays des vagues, Kibō espérait pouvoir passer encore un peu de temps en sa compagnie.

C'est donc toute tremblotante et avec un peu de roses aux joues que je consens à m'approcher du jeune homme et à grimper sur son dos après avoir ôter mes chaussures. Je tiens ses dernières dans une main et je m'agrippe aux épaules du Sunajin de l'autre. Avant de glisser mes jambes autour de son torse et de me laisser porter ainsi en rougissant de plus belle :

"Merci ... Je suis vraiment désolée d'avoir tout gâché !"

Je pousse un petit soupir en appuyant mon menton sur son front, légèrement dépité devant ma nonchalance et mon manque d'habileté. J'essaye de faire passer le temps en lui racontant des bêtises histoire de le divertir, mais je ne sais pas au fond de moi si cela est très efficace. Toujours étant que je tente quand même l'affaire :

"Tu vas être tout mouillé avec cette histoire ! Il ne faudrait pas que tu attrapes froid à ton tour !"

Je rigole doucement en cachant mon visage dans son épaule alors que je lui indique d'une petite main tremblante le chemin le plus court pour rentrer au village. Nul va s'en dire que les rumeurs vont aller vite en me voyant sur son dos, j'imagine à peine la réaction des anciens Samui. Mais bon, je m'en fous un peu, je dois dire. Mes mains se resserrent doucement autour de ses épaules alors qu'enfin, après un peu de marches, nous arrivons devant le quartier Samui :

"Tu ne veux pas que je marche ? Je t'assure, je vais bien et ça me réchauffera de marcher !"

Disons plutôt que je préférais quand même éviter que l'on me voit sur le dos d'un garçon ... Surtout si ce garçon n'était pas Yusuke, c'est donc après avoir lourdement insisté que je regagnais le sol et glissais mes pieds dans mes chaussures avant d'attraper la main du jeune homme :

"Dépêchons-nous !"

Je me mets alors à courir au travers des rues avant d'enfin arriver devant le portail de ma maison. Je pousse ce dernier et invite le jeune homme à rentrer :

"J'espère que grand-mère n'est pas là ! On va passer par le balcon de ma chambre !"

Et sans plus attendre, je traversais la vaste cour bordant trois maisons et m'avançant vers la quatrième tout au fond. Je prenais alors une bonne impulsion et m'accrocher au chèvrefeuille qui remontait jusqu'au balcon avant de tendre la main une nouvelle fois vers le jeune homme :

"Allez grimpe !"

Nous y étions donc à présent et je poussais la vitre de ma baie vitrée avant d'entrer dans la chambre entièrement blanche et dont l'unique note de couleur était les rideaux d'un mauve pâle et les tissus de la chaise de la même couleur. Je me tournais alors vers le jeune homme :

"Reste là ! Installe-toi ! Je prends une douche rapidement et je me change ! J'en ai pour cinq minutes, je fais vite !"

J'affichais alors un petit sourire timide avant de m'engouffrer dans la salle de bain attenante à ma chambre ou l'eau de ne tarda pas à couler. Poser sur l'édredon du lit, un chat noir dormait paisiblement.

La jeune demoiselle monta sur le dos de notre jeune héros, il fut content qu'elle ait accepté de se faire raccompagner chez elle. C'était la moindre des choses après la boulette qu'il venait de faire. La Chûnin s'accrocha du mieux qu'elle pouvait à Kibō, ce dernier attendit qu'elle soit bien en place avant de démarre, il ne voulait surtout pas la faire retomber. Yuki ne bougea plus, elle avait l'air d'avoir trouvée la bonne position, alors le ninja de Suna se releva et commença sa marche en direction de la demeure de la Kunoichi. Cette dernière se préoccupa pour l'utilisateur du Onkyôton, elle était en train de mouiller le Genin et elle avait peur qu'il attrape froid.

" Ne t'en fais pas pour moi. "

Effectivement le défenseur moral de la paix commençait à être mouillé, mais ce n'était pas grave. Il continua sa route comme si de rien n'était et suivait à la lettre les indications de la jeune fille pour se rendre chez elle. Durant le trajet, la Chûnin essaya de faire divertir notre jeune héros et elle y parvint. Kibō ne connaissait pas ce côté humoristique de la jeune fille, elle était pleine de surprise et cela plut à l'ado aux cheveux blancs.

La destination fut atteinte plutôt que prévu et cela rendit triste notre Genin, qui pensait devoir quitter la noiraude. Lorsqu'ils arrivèrent dans le quartier des Samui, Yuki insista pour descendre, elle devait bien avoir une bonne et sans faire d'histoire, le ninja du pays du vent s'inclina à nouveau et fit descendre gentiment la jeune fille. Était-ce le point d'adieu ? Kibō en était convaincu, mais lorsque Yuki finit de remettre ses souliers, elle attrapa la main du Genin et le traina avec elle au sein du quartier. Le jeune homme aux yeux bleu ciel fut surpris par le geste de sa compagne, il devint pour l'énième fois tout rouge au visage, c'était la première fois qu'il tenait la main d'une fille. Les deux ninjas arrivèrent devant la maison de la Kirijin, elle ouvrit le portail et ils entrèrent.

Yuki avait l'intention de faire entrer le shinobi de Suna chez elle, lorsque le rêveur comprit qu'il allait aller chez la demoiselle, il commença à stresser, il ne comprenait pas ce que voulait faire la jeune fille. Cette dernière fit quelques acrobaties avant de tendre la main à notre jeune héros et l'aider à monter sur son balcon. La demoiselle ouvrit la baie vitrée et pénétra dans sa chambre, très poliment, Kibō ôta ses chaussures et entra timidement dans la pièce. Yuki invita le Genin à s'installer et à l'attendre pendant qu'elle prenait une douche et se rechangeait.

Les paroles de la Chûnin mirent mal alaise notre jeune héros, qui ne savait plus où se mettre, en plus de cela, la salle de bain se trouvait juste à côté, il savait que la jeune femme, pour qui il avait eu un coup de foudre, se trouvait nu dans la pièce juste à côté. Il devait se poser, sinon il allait verser, mais il n'allait tout de même pas se poser sur son lit, de un il était tout propre et de deux, il y avait un chat qui dormait tranquillement, d'ailleurs, vaudrait mieux éviter de le réveiller celui-ci, sinon il risquerait de faire du bruit et attirer l'attention de tout le quartier. Kibō exécuta une technique de Onkyôton, il créa une bulle, qu'il fixa autour de la tête de l'animal. Cette sphère permettait de couper tout son, ainsi le félin n'entendrait rien, même si le Sunajin faisait du bruit.

L'utilisateur du Onkyôton attendait tranquillement la jeune fille, le fait de s'être occupé du chat l'avait un peu calmé. Il avait remarqué qu'ils avaient pénétré dans le quartier Samui pour venir ici, la jeune fille était donc de ce clan. Elle pouvait ainsi maîtriser l'art de la glace. Le Genin était un fan de lecture et adorait s'instruire sur les différents clans qui existaient dans notre monde et il avait lu quelque chose part à rapport à celui-ci. C'était un très puissant, mais surtout beau pouvoir, il adorait la glace, mise à part sa froideur, mais en tout cas, pour une ayant ce pouvoir, Yuki était tout sauf froide.

Technique utilisée:

Dire que je me lavais rapidement serait un euphémisme par rapport à la vitesse où j'exécutais les choses. En deux temps, trois mouvements, le visage couvert de mousse dégoulinant de mes cheveux et ma brosse à dents dans ma bouche, je frictionnais mon crâne pour faire partir toute la boue.
Foutue saleté, il n'y avait vraiment que moi pour me retrouver dans une situation pareille et je n'avais pas très envie de faire patienter mon invité très longtemps. Je me rinçais donc hâtivement avant de sortir de la douche nue comme un ver et de m'enrouler dans une serviette blanche.

"Une culotte ... Une culotte !"

Je parlais plus pour moi-même en fouillant les étagères avant de devenir livide ... Pratique de prendre une douche ... Moins pratique d'oublier ses vêtements dans la chambre par contre ... Que devais-je faire ?
Bon tant pis. Je m'enroulais fermement dans ma serviette de bain, mes cheveux dégoulinants sur mes épaules avant d'entrouvrir légèrement la porte et d'afficher une mine déconfite et rouge à souhait :

"Euh ... J'ai oublié mes vêtements ..."

Je sortais alors en vitesse de la chambre et aussi rapide que je pouvais, je me faufilais jusqu'au placard voisin de la porte où j'entassais les premiers vêtements qui me passaient sous la main, ils feraient l'affaire de toutes les façon.
Je me volatilisais alors, aussi rapidement que j'étais sortie pour regagner la salle de bains et enfin m'habiller. Je restais simple ce coup-ci avec une robe entièrement noire et des collants blancs, ainsi qu'un chignon au dessus de ma tête. Moins de cinq minutes plus tard, j'étais ressortie et je me dirigeais vers mon lit pour m'étaler sur ce dernier après y avoir saisi mon chat. Je regardais alors le jeune sunajin en souriant et en caressant l'animal doucement :

"Désolée de t'avoir fait patienté ! On peut reprendre la visite si tu veux ! À moins que tu ais faim ! On peut manger quelques choses dans ce cas-là !"

Je m'étais à présent installé beaucoup plus confortablement sur mon lit. Étalée sur toute la largeur du matelas deux places, l'édredon formant un nid douillet autour de moi, la gêne était maintenant passé et je regardais le jeune homme en attendant sa réponse. C'était plutôt amusant, au final, de faire visiter son pays à un inconnu, j'espérais au moins qu'il appréciait mes efforts.

Kibō se trouvait toujours dans la chambre de la jeune fille en attendant que cette dernière finisse de se doucher et de se rechanger, ça ne faisait pas longtemps qu'il attendait, mais ça semblait une éternité. Il ne savait pas ce qu'avait en tête Yuki, avait-elle eu un coup de foudre pour le jeune homme à la chevelure blanche ? Pourquoi l'avait-elle ramené chez elle et prit une douche, aucune fille ne faisait ça devant un parfait inconnu, à moins justement qu'elle soit tombée sous le charme ou bien peut-être qu'elle était comme ça de nature tout simplement. Tant de questions passait dans la tête de notre jeune héros, qui lui, fut totalement conquis par la demoiselle, pourtant elle n'avait rien fait de particulier, mais ce sont ces quelques petites attentions qui marquèrent le Genin de Suna.

Enfin la porte de la salle de bain s'ouvrit, elle allait sortir et ils purent enfin reprendre la visite, du moins c'est ce que pensait le défenseur moral de la paix. La Samui sortit en linge et entra dans la chambre, l'utilisateur du Onkyôton rougit à nouveau, que voulait-elle faire ainsi ? Puis les paroles de la jeune fille enlevèrent toutes ambiguïtés sur la situation, elle était simplement venue chercher ses habilles. Le Sunajin se retourna contre la baie vitrée pour ne pas regarder Yuki, il était très respectueux pour cela. Il attendit qu'elle prenne ses vêtements et reparte dans la salle de bain avant de se retourner. Il n'y croyait pas ses yeux, elle était à quelques pas de lui et était simplement couverte d'une serviette de bain, ce n'était juste pas si notre jeune héros allait saigner du nez.

Quelques minutes passèrent et la Chûnin ressortit de la salle de bain, mais cette fois-ci habillée correctement. Elle était vêtue d'une robe noire, le blanc lui allait beaucoup mieux et Kibō allait lui faire la remarque en espérant ne pas commettre une autre gaffe. La Kirijin s'installa sur son lit, était-elle consciente des actes qu'elle faisait ? Depuis le début elle ne faisait que provoquer involontairement le jeune homme, quelqu'un d'autre lui aurait déjà sauté dessus, mais le ninja de Suna était quelqu'un de bien trop respectueux et ne voulait en aucun cas paraître comme un malhonnête. Yuki s'excusa pour l'avoir fait patienter et demanda s'il voulait continuer la visite ou grignoter quelque chose. Lorsqu'elle prononça le mot faim, le ventre du Genin commença à gargouiller comme s'il répondait à la demoiselle.

" Y'a pas de soucis. Effectivement j'ai un peu faim, je peux t'inviter à manger, mais à toi de choisir le restaurant."

Dit-il en souriant, en tant que gentleman s'était à lui d'inviter la jeune fille et non pas le contraire.

" Ah et au passage, tu es très belle avec cette robe, mais le blanc te va mieux. "

Il attendit que celle-ci se lève pour faire péter la bulle, qui se trouvait toujours autour de la tête du chat, qui ne comprenait pas ce qu'il se passait vu qu'il n'entendait rien. Kibō était impatient d'aller manger avec la jeune fille, il voulait en savoir bien plus sur son compte.

Un petit sourire entendu alors que je finissais de câliner l'animal et voilà que je me laissais glisser sur le côté de mon lit en cherchant une autre paire de chaussures, optant, sans hésitation pour mes bottes fourrées. J'enfilais ses dernières tout en lançant des regards au sunajin sans me défaire de mon sourire :

"On va aller au restaurant de mon oncle ! Comme ça, rien a payer !"

Puis, je me redressais et je lui tendais la main. Autant passer par la vrai porte à présent. Pourtant, alors que nous allions franchir cette dernière, mon visage à quelques centimètres du sien, je rougis brutalement lorsqu'il me fit un compliment. Baissant les yeux de timidité, je m'empressais de le remercier :

"Mer ... Merci, c'est gentil !"

Légèrement fébrile dans le ton de ma voix, je m'empressais de descendre rapidement les escaliers en prenant un soin tout particulier à hâter le pas sans croiser son regard. Il était déjà assez tard dans cette matinée et moi aussi, je commençais à avoir faim. Aussi, je m'arrêtais à peine une seconde devant la porte de la cuisine, passant ma tête au travers de cette dernière :

"Grand-mère, je mange chez tonton à midi !"

Je ne lui laissais pas le temps de me répondre, que nous quittions donc la maison et qu'une nouvelle fois, je l'entraînais au travers d'un dédale de rue toujours plus petite les unes des autres pour rejoindre le centre de la capitale :

"Son restaurant est proche de la place centrale ! Dans une toute petite rue, tu vas voir, c'est très charmant !"

Je le tenais toujours par la main, mais sans vraiment en ressentir un gêne, après tout je ne faisais que le guider. Lorsque nous arrivions enfin devant la baie vitrée du lieu pourtant, je le lâchais et poussais la porte en chantonnant gaiement :

"Tonton ! C'est moi !"

Le restaurant était à moitié plein et je fis un petit clin d'œil à Kibo avant de m'avancer vers le comptoir embrasser ma tante et mon oncle en train de préparer des Sushis. J'affichais immédiatement une moue triste :

"Moi et mon ami on meurttttttttt de faim ! Est-ce qu'on peut manger un truc !"

Un sourire plus tard, moi et Kibö, nous nous retrouvions attablés dans un coin du restaurant avec une soupe miso chacun, quelques soucis et des morceaux de viandes grillés en brochette. De quoi ravir nos appétits, j'en mangeais donc le toute gourmandise et s'est en suçotant une brochette que je demandais au jeune homme :

"Ça va ?"

Yuki fit un sourire à Kibō, alors qu'elle était en train d'enfiler de nouveau soulier. Notre jeune héros adorait la voir sourire, il pouvait rester des heures et voir plus, à la regarder, sans jamais se lasser. Comment une créature comme elle pouvait être shinobi ? Seulement un monstre oserait lever le petit doigt sur elle, l'ado aux cheveux blancs voulait tout faire pour protéger la jeune fille, mais ils vivaient trop loin l'un de l'autre. Le ninja de Suna ne pouvait pas partir d'ici, du moins pas sans elle, il ne voulait pas la quitter, mais savait pertinemment que de demain il repartira dans son village. Le rêveur laissa apparaître un visage triste, mais essaya de le masquer lorsque la Chûnin lui adressa la parole. Elle l'invita à aller dans le restaurant de son oncle, afin de ne rien payer.

La Kunoichi se leva de son lit et tendit la main au jeune homme aux yeux de glace. Le Genin accepta avec grand plaisir la main de la Samui. Cette dernière remercia l'utilisateur du Onkyôton pour le compliment et devint rouge, elle montrait toute sa timidité et la chose fit sourire le défenseur moral de la paix, qui trouvait la demoiselle encore plus irrésistible lorsqu'elle agissait de la sorte. Les deux ninjas descendirent les escaliers et après une bref interruption pour avertir la grand-mère de la demoiselle de leur destination, ils sortirent de la demeure.

Le restaurant se trouvait près de la place centrale, la shinobi de Kiri semblait heureuse d'aller manger là. Ils marchèrent jusqu'à l'établissement, toujours main dans la main, Kibō faisait mine de rien, mais il était tout gêné de se promener dans le village en tenant la main de la jeune femme, non pas qu'il n'aimait pas cela, mais il n'en était tout simplement pas habitué. Lorsque les deux arrivèrent à destination, elle lâcha la main de notre jeune héros pour ouvrir la porte du restaurant. Yuki s'annonça comme s'il était à la maison, on voyait qu'elle avait l'habitude de venir manger ici. La Samui fit un clin d'oeil à Kibō avant d'aller saluer sa tante et son oncle, le Genin la suivait et s'inclina poliment devant la famille de la jeune fille. La tante de la jeune fille lança un regard intimidant au ninja de Suna comme pour lui faire comprendre qu'il n'avait pas intérêt à faire du mal à sa nièce. Le jeune homme détourna le regard, il ne savait plus où se mettre, heureusement que son amie le prit pour aller s'asseoir à une table attendant de recevoir de quoi se rassasier.

Plusieurs plats arrivèrent à leur table, le ninja du pays du vent n'avait jamais eu autant de plat sur sa table, mise à part lorsqu'il était encore à Ki no Kuni chez les vieux qu'ils l'avaient adopté. Ça lui rappelait la belle époque où il n'était pas encore ninja et où l'harmonie et la paix étaient présentes. Une mine triste et nostalgique apparurent sur son visage, mais en levant le regard et en voyant Yuki devant lui, il retrouva immédiatement le sourire. Il lui souhaita bon appétit et commença à manger. Alors qu'ils avaient sous peu débuté à manger, la jeune fille lui demandait si tout allait bien.

" Oui oui, tout est vraiment bon. Tu feras les compliments à ta tante et ton oncle. "

Il continua de manger, il ne voulait pas déranger son amie durant le repas, il avait envie de lui poser des milliers de questions sur sa personne, mais il attendit que celle-ci finisse avant d'entamer la discussion.

" Dis-moi Yuki, comment se fait-il que tu sois devenu shinobi ? "

Non pas que les filles n'avaient pas le droit de devenir ninja, mais Kibō ne pouvait s'imaginer des femmes être envoyées sur les champs de batailles, c'était aux hommes de perdre la vie, afin de protéger leur pays, leur village, leur famille et leur femme. Il attendait avec impatience la réponse de sa nouvelle amie, peut-être que c'était simplement une tradition dans le clan Samui.

La viande était bonne et je continuais à suçoter lascivement le morceau de bois de la brochette tout en écoutant le jeune homme avec un sourire non dissimulé. Oui, la cuisine était bonne, heureusement sinon mon oncle serait au chômage. Lorsqu'il me demanda de les gratifier de leur excellence, je ne pus contenir un léger rire tout en cachant ma bouche dans ma serviette :

"Ne t'inquiète pas pour ça ! Ils le savent sinon ça ferait longtemps qu'il aurait fermé boutique !"

Je ne rigolais pas. Les temps étaient durs à Kiri et seul les meilleurs s'en sortaient. Mais ce n'était pas un problème, mon oncle était le meilleur.
Je picorais à présent à l'aide de mes baguettes dans un plat de légumes sans pour autant me défaire du regard similaire au mien du jeune homme :

"Je n'avais pas remarqué que tu avais les yeux aussi clairs que les miens ! Ça ne doit pas être très pratique avec le soleil à Suna ! Moi, je ne supporte pas ça ! Ça me brule !"

Puis vint alors ... La question. Question que j'aurais préféré éviter d'une certaine façon, car la réponse était longue ... Vraiment longue, et la simplifier au maximum revenait à détruire une belle histoire.
Mes yeux s'arquèrent de mécontentement alors que je mangeais avec une délicatesse portée à l'extrême un morceau de pêche cuite :

"Euh ... Disons que ... Je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire. J'admirais beaucoup mes cousins, vu que je passais tout mon temps libre avec eux et forcément ... Ben jouer avec des garçons, ça entraîne certaines tendances à la bagarre et aux jeux de shinobis ... Quand ils sont devenus shinobis, j'ai voulu tenter aussi et avec le passé de mon clan, disons que je n'ai pas eu trop le choix quand ont à découvert mes prédispositions assez précoces à utiliser notre attribue héréditaire !"

Je lui souriais avant de me saisir de son verre dans lequel je transformais immédiatement l'eau en glace avant de faire jaillir cette dernière du verre en formant une petite sculpture représentant le symbole du pays du vent. S'était un exercice plutôt aisé maintenant que je le maitrisais bien. Maman disait souvent que j'avais le même talent que ma tante défunte pour les sculptures. Un léger soupir sortit de ma bouche :

"Grand-mère est une des éminences du clan Samui, je suppose que je suis destinée à le devenir moi aussi !"

Nouveau soupir alors qu'une nouvelle fois, je plongeais mes yeux cristal dans les siens :

"Et toi ! Quels sont tes talents ?"

Yuki rassura Kibō que sa tante et son oncle étaient au courant de la qualité de leur travail, sinon, comme elle le disait, ils auraient fermé boutique depuis bien longtemps. Le Genin se chargera donc lui-même d'aller leur dire, car même s'ils sont conscients de ce qu'ils font, un compliment était toujours le bienvenue. Notre jeune héros attaqua la soupe miso, mais lorsqu'il approcha la cuillère à sa bouche il remarqua que la jeune demoiselle le regardait droit dans les yeux. Le ninja de Suna devint tout rouge et par la même occasion, il se brûla avec la soupe. Elle lui fit remarquer qu'ils avaient tous les deux les yeux très clairs, mais ça, le rêveur l'avait déjà remarqué chez la jeune fille. Elle lui demanda ensuite si le soleil de Suna ne le dérangeait pas trop.

" Non ça va, c'est une question d'habitude, mais par contre c'est vrai que je sors un peu du lot là-bas. C'est la preuve que je ne suis pas originaire de ce village.. "

Dit-il, car oui, il ne savait pas d'où provenait sa vraie famille, mais en tout cas, pas du village caché du sable. Son apparence et son caractère, ainsi que ses techniques n'avaient rien à voir avec les gens de là-bas. Cependant, ça ne voulait pas dire qu'il n'aimait pas Suna, au contraire, il s'y était attaché, il s'était fait ses premiers amis et le village l'avait recueilli lors du besoin.

Les deux ninjas arrivaient à la fin de leurs plats et c'est à ce moment que le défenseur moral de la paix lui posa la question. La Chûnin avait emprunté cette voie par pur hasard, à force de s'amuser avec ses cousins, elle avait pris goût au combat et à toutes ces choses. De plus, son clan était connu pour ses redoutables shinobis, son destin était en quelque sorte tout tracé. La Kirijin attrapa le verre du Genin et grâce à son pouvoir héréditaire, qui était la glace, elle créa le symbole de Suna. C'était magique et magnifique, elle avait tout simplement un don. Elle était vraiment douée, tout comme sa tante d'après les dires de sa maman. Elle soupira en étant consciente de devenir éminence tout comme sa grand-mère. Elle n'avait pas l'air très enthousiaste de le devenir et cela dérangea notre jeune héros, qui posa sa main sur la sienne.

" Tu sais Yuki, tout le monde est maître de son destin, ne l'oublie pas. Tu peux faire ce que tu souhaites et aucune personne a le droit de te l'interdire. "

Kibō ôta sa main sur celle de la Samui, il avait fait cela instinctivement et il n'avait, pour la première fois, ressentit aucune gêne en touchant la main de la jeune fille. Ensuite, la Kunoichi demanda à l'utilisateur du Onkyôton quels étaient ses pouvoirs. Le Genin se trouvait face à un dilemme, lui avouer son talent et lui faire comprendre qu'elle avait auparavant chuter à cause de lui ou tout lui cacher jusqu'à la fin. Cependant, le shinobi du pays du vent voulait tout partager avec Yuki, alors il empoigna la sculpture de la jeune fille et l'approcha de l'oreille de celle-ci.

" Tu es très douée.. "

Les paroles sortirent tout droit du verre et elles faisaient bien sûr référence à la création qu'elle venait de faire, il ne savait pas si elle avait compris quel était son pouvoir, mais pour être sûr le Genin lui en parla.

" Je suis capable de maîtriser le son, je ne sais pas pourquoi j'en suis capable, mais c'est ainsi. Si je savais de quelle famille je provenais peut-être que cela m'aiderait à comprendre qui je suis, mais comme on m'a abandonné lorsque je n'étais qu'un bébé je n'ai aucune information sur mes véritables origines. "

Le jeune homme à la chevelure blanche sourit à sa compagne, le sujet n'était pas joyeux, mais c'était la vie. Kibō était très heureux de sa vie actuelle, il n'était pas quelqu'un qui regardait le passé, il adorait vivre le temps présent et dans ce cas, il était en train de vivre l'un de ses plus beaux moment en compagnie d'une somptueuse demoiselle, pour laquelle il avait chaviré.

"Je vois !"

C'était les seuls mots qui sortirent de ma bouche lorsqu'il me raconta un peu ses origines. Son pouvoir était spécial, mais je n'avais pas vraiment fait le lien avec ce qui m'était arrivé quelques heures plus tôt, pour l'instant, j'étais toujours autant intriguée par le jeune homme venu du sable.

"C'est vrai que c'est triste de ne pas avoir connu sa famille, mais tu m'as l'air en bonne santé et tu ne sembles pas souffrir de la solitude !"

Je n'étais plus du genre à m'apitoyer sur le sort des orphelins à présent, leur vie n'était pas aussi triste que ça, même si c'était plus dans la moralité que dans les faits. Malgré tout, je restais sensible à ses paroles et un léger regard compatissant filtra à travers mes prunelles pour le baigner de ma lumière.
Je finissais ma bouchée alors qu'il continuait à me parler et je lui avais repris le verre des mains, l'observant avec attention pour tenter de percer le mystère de ce dernier.
Comment fonctionnait-il ? Je n'étais pas une professionnelle de la physique, mais je savais que le son était composé de vibration. Autant dire d'ondes.
Sans prévenir, mes mains se saisirent de celle du jeune homme pour les examiner de plus prêt :

"Fait voir tes mains s'il te plait !"

La politesse d'avoir juste demandé la chose, car j'avais déjà ses dextres entre les miennes et je les examinais avec attention, les caressants, les observant, mes prunelles en sculpter les contours et mes doigts les parcouraient avec finesses et douces caresses alors que j'ouvrais doucement la bouche :

"Ce n'est pas le son que tu contrôles ... C'est les vibrations ... Les ondes !"

J'avais redressé le visage à présent et je le dévisageais avec beaucoup d'intérêt :

"C'est la première fois que je vois un ... Tel pouvoir ! C'est vraiment puissant ! Tu te rends compte de ce que tu peux faire avec un tel pouvoir !"

Mes yeux s'étaient illuminés de désirs à présent. Je voulais absolument voir de quoi il était capable et je déposais avec fermeté le verre glacé entre nous :

"Fais le exploser pour voir ! Je suis sûre que ça doit être une broutille pour toi ! Montre-moi !"

Il venait d'attiser ma curiosité naturelle et aucun doute possible là-dessus, je ne le lâcherais pas avant d'avoir vue de quoi il était vraiment capable.

C'est sûr que c'était triste de ne pas connaître sa famille, mais c'était bien plus triste de l'avoir perdu, car dans le cas de notre jeune héros c'était presque normal, il avait grandi avec le couple de vieux et pour lui, c'était eu sa famille. La jeune demoiselle lança un regard compatissant à Kibō, qui lui fit un sourire comme pour dire de ne pas se faire de soucis, il allait très bien. Le Genin pensait que Yuki avait fini de manger, mais cette dernière était encore en train de manger. Elle avait une bonne fourchette, mais elle ne donnait pas l'impression de prendre du poids, en tant que ninja elle devait beaucoup bouger donc bien éliminer ce qu'elle ingurgitait.

La Chûnin était très curieuse du pouvoir du rêveur, elle ne comprenait pas bien comment cela fonctionnait et à vrai dire, le ninja de Suna cherchait également des réponses à cette interrogation. Ça ne faisait pas longtemps qu'il était sorti de l'académie et il avait découvert ce pouvoir lors d'un entrainement banal, il avait fait plusieurs recherches pour comprendre mieux comment cela fonctionnait, mais cela avait l'air compliqué. La Kunoichi attrapa les mains de l'utilisateur du Onkyôton et les examinait. Elle les caressa avec douceur et cette action fit rougir notre jeune héros jusqu'au point de le faire transpirer.

La Samui avait tout de suite compris comment fonctionnait le pouvoir du jeune homme à la chevelure blanche. En effet, il ne maîtrisait pas le son, mais les vibrations. Il avait voulu faire simple pour qu'elle comprenne, mais elle avait l'air d'être quelqu'un de très intelligente. Elle continua ses recherches, mais cette fois-ci elle dévisagea Kibō. On aurait dit qu'elle avait un monstre devant elle, le Genin ne comprenait pas pourquoi elle était aussi surprise que cela, dans le monde ninja, on pouvait s'attendre à voir tout et n'importe quoi. Cependant, il était vrai que si on n'est pas à connaissance d'un certain pouvoir, cela pouvait s'avérer surprenant lors de la première visualisation. Elle annonça que notre héros détenait quelque chose de vraiment puissant et en effet, il ne se rendait pas bien compte du pouvoir qu'il avait entre les mains.

Yuki posa le verre devant le ninja de Suna et lui demanda de le faire exploser. Ce dernier n'avait jamais essayé une telle chose, mais il tenta tout de même de faire ce que voulait la Kirijin. Kibō pointa les deux paumes de ses mains contre le verre et envoya une onde sonore. Il devait faire vibrer le son à la même fréquence que les particules qui constituent le verre, une fois arrivé à la bonne fréquence, il amplifiera les mouvements des particules jusqu'à la rupture du verre. C'est ainsi que notre jeune héros pensa de faire et il avait juste. Dans un premier temps, rien ne se passa jusqu'à qu'il trouve la bonne fréquence, puis le verre commença à se déformer, comme s'il était fait de plastique, c'était vraiment étrange à voir. Le Genin continua ainsi en accroissant le mouvement des particules qui constituaient le verre et peu de temps après, le verre éclata en mille morceaux, attirant l'attention de toute la salle.

" Incroyable.. "

Grâce à la demoiselle, le défenseur moral de la paix venait de voir une autre facette de son pouvoir. Il allait à présent pouvoir créer de nouvelles techniques, non pas basé sur le son en lui-même, mais sur ses vibrations.

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