Bon… Il y était enfin. Konoha. Les remparts avaient de la gueule, de quoi en imposer à des kilomètres à la ronde, et plus particulièrement de quoi protéger l’intérieur du village d’ennemis, d’inconnus, de gens comme lui en somme d’entrer. Non non non il ne se considérait pas comme un ennemi de Konoha, mais franchement, il devait forcément représenter une menace pour eux. Tout inconnu ne devait pas être lâché dans la cité des feuillus comme ça, surtout en temps de guerre.

Marchant d’un pas tranquille et en plein milieu de la route au fur et à mesure qu’il se rapprochait pour clairement faire savoir qu’il ne voulait pas passer en douce, il se demanda un instant si invoquer Rufus serait de trop. A tous les coups ce dernier surkifferait l’extérieur du village. C’était vert, c’était beau, c’était grand. Et surtout les portes en imposaient pas mal. Un monument en soit. Pour sûr que quand elles étaient fermées, elles ne devaient pas être si faciles à forcer. Jaugeant la sécurité du village, il aperçut plusieurs patrouilleurs sur les remparts en plus des gardes aux portes. En même temps normal. Depuis qu’il avait été décidé que tout ninja basique devait être en mesure de courir sur n’importe quelle surface, un simple mur ne devait plus suffire à éloigner tout le beau monde.

« Hoy! Bien le bonjour à vous ! Laissez-moi m’présenter. Iroh Dents d’acier. Nukenin de mon état, même si ce terme doit vous paraître à vous, shinobis d’un Village ninja, bien péjoratif. Pour vous servir. »

Simulant une fausse courbette dans son uniforme qui se voulait d’un style militaire –les restes de son service chez le bon peuple des lapins-, le jeune homme, à distance raisonnable des portes avait cru bon d’apostropher les gardes. Leur susurrer à l’oreille n’était probablement pas la meilleure chose à faire en cette période de troubles.

« J’aimerais m’entretenir avec l’un de vos responsables si cela est possible. »

Posant les mains sur ses hanches en attendant qu’on lui réponde, le shinobi accentua le léger sourire qu’il affichait jusqu’à maintenant avant de lâcher un long sifflement tout en essayant de voir à quoi ressemblait l’intérieur du village depuis là où il se trouvait. D’ici il pouvait voir le Palais du Hokage et même la fameuse montagne où les différents faciès des Kages et Kagettes de la Feuille depuis sa création trônaient, surveillant le village qu’ils avaient dû tous jurer de protéger … Enfin dans la forme, parce que dans la pratique de vilaines rumeurs étaient arrivées jusqu'à ses oreilles, comme à celles de tout un chacun.

« Eh ben, ça a l’air pas si mal ici n’empêche, j’espère qu’on m’laissera rentrer ! »

Purement de la provoc' même s'il y avait une part de vérité, mais bon quitte à passer pour un blaireau naïf autant le faire jusqu'au bout. Il ne comptait pas frauder et voulait s'allier aux amis des arbres, donc bon à quoi bon faire le mec trop dark? Il n'était pas très patient, autant papoter avec les gardes à l'entrée au lieu de se murer dans un silence pesant...

Spoiler:

« Je suis le responsable, Anonymous. » Mon regard le scrutait de haut en bas. « Alors comme ça tu es un Nukenin… » Mon poing se serra. « Nous n’aimons pas réellement les Nukenin… » Mes yeux s’arrêtèrent pour le regarder droit dans les yeux. « Avant de commencer quoi que ce soit, j’aurais trois questions à te poser… » Je les énumérais avec mes doigts. « As-tu déjà tué des Shinobi ? Si oui, combien ? Et pourquoi ? » L’énumération terminée, mon bras se logea le long de mon corps. « Après avoir répondu à ces trois questions, je déciderais si tu es susceptible de pouvoir t’entretenir avec moi. »

« Bien, je t’écoute. »

De l’esbroufe ahah. En voilà un qui voulait en mettre plein les mirettes à ses coéquipiers. Regardant le bonhomme tomber depuis le haut des remparts pour se réceptionner comme une fleur sur la terre ferme, le Nukenin sourit d’avantage. Il avait demandé à parler quelqu’un, quelqu’un il y avait. Quelle efficacité ! Au moins ne se faisait-il pas ignorer et éconduire comme un vulgaire mendiant. Ecoutant sa tirade d’un air chaleureux, le rejeton des lapins ne put s’empêcher de scruter son interlocuteur. C’était facile de faire le mec autoritaire derrière un masque. Si ça se trouvait c’était une femme… Mais bon fort peu probable.

« Eh ben, y en a qui aiment soigner leurs entrées … Anonymous … »

Quelle blague n’empêche … Au pire il aurait pu ne pas dû se présenter au lieu de se foutre de sa gueule à se présenter comme un mec anonyme. Mais bon, à chacun son humour. On disait souvent que le sien était à chier alors bon … un peu de sympathie pour le bonhomme. Se grattant le menton, il se fit quelque peu pensif. Des questions un peu floues. Qu’attendait-il ? Une réponse honnête, hypocrite ? Il était normal de douter d’un inconnu mais de là à penser qu’il pouvait être un saint à n’avoir jamais commis de meurtre. Devait-il lui rappeler que la guerre n’était pas si récente ?

« Des questions avisées pour quelqu’un en charge de la protection des siens. Mais sans aucun doute en connaissez-vous déjà les réponses, du moins à certaines. ‘Fin … autant jouer la carte de la franchise, j’pense que raconter des bobards m’aidera pas pour la suite… »

Poussant un long soupir, Iroh se retint d’exagérer la chose en roulant des yeux. L’autre voulait ses réponses, il les aurait, mais ça n’aurait pas été mieux dans son bureau, en privé ? Un truc intime quoi, où il ne se cramerait pas tout de suite auprès de l’entièreté du village qu’ils souhaitait rejoindre.

« Mon CV … Est pas top je crois. ‘Fin il vous conviendra probablement pas. Banditisme, mercenariat, guerres, j’pense qu’on peut en déduire que j’ai quelques morts à mon actif. Combien ? Passé un certain cap j’ai décidé de n’plus me mettre à compter. Non pas parce que j’n’y s’rai pas arrivé … Mais plus pour déshumaniser le truc, pour percevoir la chose comme mon gagne-pain. »

Petit temps d’arrêt. Se présenter comme un vendu, est-ce que ça ne le tenterait pas de foncer et de n’en faire qu’une bouchée ? Il n’était pas venu pour se battre … Mais se faire enfermer sans garantie de sortie …

« Bandit, mercenaire… » Je souriais derrière ce masque. « Voilà un curriculum qui mérite réflexion. » Dis-je d’un air sérieux.

« Tes réponses sont vagues, étranger. » Je lui fis un signe de tête pour qu’il me suive. « Suis-moi, nous discuterons dans un endroit plus calme. » Tout en marchant, je tournai la tête à 90° et l’observai du coin de l’œil tout en me murmurant à moi-même. « Si je te saigne, autant le faire à l’abri des regards indiscrets… »

« Bien, nous allons rester ici le temps que tu me dises ce que tu as à me dire. » Je lui fis signe de s’asseoir. « Assois-toi. » Dis-je sur un ton d’ordre. « Maintenant que nous sommes dans un endroit plus calme, comme tu peux le constater, nous allons pouvoir commencer à converser. »

Suspens. Le mec en face semblait réfléchir, dodelinant légèrement de la tête. Il avait presque sorti ses deux premiers mots avec envie. ‘fin ça devait être une mauvaise perception de ce qu’il avait dit. Avec ce masque il ne pouvait voir son faciès, de quoi déformer et mal interpréter ce que Anonymous avait à lui dire. Bon. Son curriculum méritait réflexion. Surpriseeee ! Au moins l’autre ne l’avait pas chassé de la périphérie des remparts. C’était qu’il y avait une petit chance !

Hochant la tête en guise de réponse, Iroh commença à suivre le bonhomme masqué. Ses réponses étaint vagues m’enfin … Au moins il avait eu la décence de ne pas continuer d’avantage leur conversation d’ordre privé devant un groupement important de ninjas. Montant les marches tortueuses pour arriver dans une pièce plus que sobre, il dû non sans surprise s’asseoir sur une chaise. Génial. Trop rassurant cet espace clos, mais s’il croyait l’impressionner de cette façon, ou lui foutre les chocottes, il se fourrait le doigt dans le …

« C’est mignon chez moi, un peu rustique, m’enfin … »

Commencer à converser… Attendant la suite, les questions, le rejeton des rongeurs se gratta le menton. C’était à lui de parler ? Soit….

« C’est à moi c’est ça ? Bon par quoi commencer … AH ohi, peut-être la raison de ma présence ici… J’vous cacherai pas qu’au cours de ma vie j’suis passé par pas mal de choix difficiles -m’enfin le quotidien du shinobi, j’vais pas faire ma pisseuse pour autant-, pas mal de questionnement. Comme pas mal de mes compatriotes, en tant que ninja indépendant de Tsuchi j’ai été confronté à un choix celui de mourir là-bas ou de fuir. J’ai préféré la deuxième option… »

D’où sa présence ici, logique ! Bah oui, mort il n’aurait pas pu aller bien loin.

« J’ai recommencé à arpenter les routes et au fil du temps l’idée qu’il me manquait quelque chose a commencé à faire son bonhomme de ch’min… Il m’manquait un but, une cause à défendre. Sans faire de l’sentimentalisme, et pour résumer grossièrement, j’me suis finalement convaincu que ce qui méritait qu’on se batte pour elle c’était la paix, et pas seulement la paix d’une communauté, celle à plus grande échelle.»

Il avait fini. Conclusion. Lance-toi Iroh gogo !

« Et vos dirigeants semblent aspirer à la même chose. Si je suis ici, c’est que j’avais dans l’idée de leur proposer mes services … sur le long terme.»

Mercenaire un jour, mercenaire toujours. Mais cette fois non pas pour son propre bénéfice, mais quelque chose de plus grand. En espérant que le village des feuillus était à la hauteur de ses attentes. Il avait beau être en guerre, il n’en demeurait pas moins qu’il souhaitait être sûr qu’il suivrait bel et bien les dogmes instaurés dont il avait tant entendu parler.

« Effectivement, notre village aspire à la paix. Tout comme – en théorie – l’ensemble des nations présentes dans le monde. » Je me redressai, tout en mettant mon masque au niveau du rayon de soleil, laissant apparaitre une partie de celui-ci. « Seulement, quelques Ombres ont tendances à vouloir la paix par la guerre. Et c’est ce qui se passe actuellement. » Je donnai un coup de menton en avant pour le désigner. « Tu n’es pas sans savoir que Konoha est en guerre actuellement dans le but de vouloir cette paix, contraint de se battre contre une nation ennemie. » Un courant électrique apparut autour de mes doigts. « Es-tu prêt à mourir pour la nation ? Prêt à donner de ton temps ? Donner le meilleur de toi-même pour le bien du village ? » J’observai ensuite à l’extérieur par cette fameuse fenêtre. « Si ce n’est pas le cas, tu peux dégager tout de suite. Nous ne voulons pas de boulet ici. »

« Si tu es prêt, il est temps de passer par la case de l’Hokage. Suis-moi – sans jouer au plus malin – je t’y accompagne. » J’ouvris la porte nous séparant de l’extérieur avant de reprendre. « Une chose, pendant une certaine période, tu seras constamment observé… Alors rien ne sert de tenter quoi que ce soit, ce serait vain… » Puis nous prenions les marches en sens inverse en direction du palais de l’Hokage. « Te voilà dans l’enceinte du village. Histoire d’être clair : peu de… » Je réfléchis un instant avant de reprendre. « … gens comme toi ont eut la chance d’entrer ici. Considères toi comme chanceux. »