J'étais lessivé du combat. J'étais loin d'avoir terminé le combat, je pouvais encore me battre, mais la simple idée de posséder un état d'esprit lié à la guerre me dérangeait. Il m'était désormais indispensable de m'asseoir sur une roche, à attendre que mon chakra circule de nouveau correctement à l'intérieur de mon corps. Nouée, mon énergie se gorgeait dans mes organes de façon saccadée, ne me permettant pas de m'en servir comme je le voudrais. Mon souffle, aussi interrompu que mon chakra, reprenait petit à petit une régularité rassurante.
Je croquais à pleines dents dans la barre chocolatée que me proposait ma partenaire, pas par manque d'énergie mais par faim. Mon ventre hurlait tant j'avais besoin de nourriture et d'eau, mais je tâchais de faire en sorte que ça ne se fasse pas entendre. Les quelques grognements étouffés de mon estomac étaient recouverts par ma voix.
"Je n'ai pas réussi à te vaincre, je n'ai même pas réussi à te poser un quelconque problème. Je suis déçu de moi."
La déception était grande certes, mais c'est surtout la tristesse d'avoir cédé mon corps à l'inconscience m'ayant mené à la frénésie qui me chagrinait. Alors que je voyais mes mouvements à travers mon regard, je ne les ressentais pas à travers la volonté d'agir. Mes enchaînements, mes danses, tout ce que je faisais l'espace de quelques secondes étaient complètement incontrôlées, et même si je me doute que mon corps n'a pas été possédé, il m'était plus simple d'imaginer que Kihaya contrôlait mon corps. De cette façon, le visage de Kihaya me revenait alors que mes tremblements cessaient.
"J'aimerais t'inviter à manger un morceau. Je n'ai pas grand chose sur moi, mais je dois avoir économisé de quoi payer notre dîner. Interdiction de refuser, je te dois bien ça."
En passant mes mains sur les poches arrière de mon pantalon, qui étaient assez plates. En effet, je ne possédais que quelques pièces que je distinguais par le relief contre le tissu de mon vêtement, et après un compte approximatif, cette initiative me coûtera la totalité de mes économies. Toutefois, avec un sourire, je devançais le mouvement de Yuki, afin de rejoindre les rues de la ville dans le but de nous rassasier.