Parce qu'il faut un début à tout, j'allais dès aujourd'hui rencontrer la personne qui serait mon formateur pour les prochaines saisons à venir. Pourquoi cela ? Pourquoi aujourd'hui ? Et bien, tout simplement parce que le Clan en avait décidé ainsi et que l'Hokage en avait fait de même. Aujourd'hui, la jeune Sarutobi que j'étais allait apprendre d'un autre Senseï que son vieil oncle. Je crois qu'un jour, je raconterai ce temps là à mes enfants et mes petits enfants, gardant l'espoir secret de vivre jusqu'à ce que la vie puisse m'offrir tout ces miracles. Je leur raconterai qu'en ce temps là, on avait vraiment le choix et que lorsque les anciens vous disent qu'il faut faire comme cela ou comme ceci, c'est qu'il faut le faire ainsi et pas autrement. Je leur raconterai cela comme une vieille égocentrique qui n'a pas su aller plus de l'avant et évoluer avec son temps. Cette pensée me fait froid dans le dos. Qu'importe, je leur raconterai certainement que ma famille décida pour moi qu'il était enfin temps d'intégrer une équipe. Que les missions solos, c'était bel et bien finit. Mais à par cette vieille femme qui s'en plaindra dans quelques années, qui d'autres auraient pu s'en plaindre ?

Et bien, je peux l'avouer, j'étais assez excitée à l'idée d'évoluer en fin, d'avoir un autre mentor qui m'apprendrait et m'entrainerait. Mais je n'étais pas simplement nerveuse, j'étais également terriblement anxieuse à cette idée. Et mon mauvais caractère ressortait bien plus que l'enthousiasme que je cachais derrière cette carapace. D'humeur maussade, je m'étais levée tôt en cette journée de printemps. Le soleil avait déjà reprit son travail d’astre guidant le temps, chassant le mauvais temps. Autant dire que la journée démarrait sous les meilleures conditions à Konoha. Mais pour ce qui été de mon humeur, c’était tout autre chose … Je ne prenais pas vraiment le temps de prendre un petit déjeuner copieux, partant directement avec simplement une pomme en main, que je mangeais en chemin. J’étais partie bien à l’avance, pouvant ainsi arriver à l’heure tout en flânant dans les rues de ma ville. L’hiver avait été long et froid, plus que d’habitude. Alors pouvoir remettre des hauts à manche courte sans craindre d’attraper froid était un bonheur sans égal pour moi. Simplement vêtue d’un t-shirt blanc coquille d’œil, d’une jupette plissée bleu et de leggings noir au dessous, m’arrivant à mi-cuisse, j’avançais, nerveuse. Sans prendre la peine de me coiffer, j’avais attaché mes cheveux avec mes habituels rubans de couleur or, me faisant pour l’occasion une queue de cheval. Après tout, je n’étais pas là pour faire de la figuration, j’allais peut être devoir lui montrer de quoi je suis capable ?

J’arrivais tôt, sur ce terrain prévu pour l’entrainement des jeunes genins. Mon rendez-vous avait été fixé ainsi, ayant reçu un petit parchemin directement chez moi. L’endroit été encore calme, de bon matin. Une grande parcelle d’herbe dans une jolie prairie juste à côté de l’immense grillage entourant la zone. C’est ici que je le rencontrerai. Hayashi Raito, c’était son nom. Prometteur, lorsqu’on connait le clan Hayashi. Toutefois, je craignais un peu le style d’homme qu’il pouvait être. S’il était trop sérieux ou pas assez, si c’était un bourreau ou un ourson. Était-il jeune ou vieux ? S’il était terriblement hideux ou au contraire, irrésistiblement beau ? Bref, girl’s stuff. Des questions de filles. Mes flâneries s’arrêtèrent bien vite en voyant que personne n’était encore présent sur le terrain d’entrainement. Je m’asseyais sur l’un des rondins de bois, au centre du terrain. Je soupirais, les yeux perdus dans le vague … Quand soudain, après quelques minutes à attendre en vain qu’il arrive, une ombre vint se placer entre les puissants rayons du soleil et moi. Essayant de l’apercevoir malgré le contre-jour, je ne voyais que la silhouette d’un jeune homme. Bloquant avec ma main les rayons pour me faire une visière, ma vue s’adaptait lentement, trop lentement pour satisfaire ma curiosité. Sans plus attendre, je lui adressais la parole sans même savoir s’il s’agissait bien de lui :

« Hayashi Raito ? Je suis votre … euh … nouvelle élève … ? »

J’étais véritablement cruche et bien trop nerveuse. Sans même être certaine de mon interlocuteur et sans même me présenter, je lui tendais le parchemin signé de l’Hokage.

On frappa à la porte. Qui cela pouvait-il bien être ? Raito sentit son cœur s'accélérer, il espérait que ce n'était pas son sensei On'. Depuis son retour il n'avait pas encore pris la peine d'aller le voir, il ne savait pas comment lui expliquer sa petite disparition inopinée. Mais de toute manière, le luthier avait bien d'autres choses à faire maintenant qu'il était Hokage. L'Hayashi voulait trouver le bon moment pour aller le voir, lorsqu'il serait prêt, lorsqu'il saurait quoi lui dire. En attendant, Raito enfila un bas de jogging et alla ouvrir la porte. C'était un jônin du village que le chûnin avait déjà rencontré. Il sourit en voyant la tête toute décoiffée du jeune homme, on voyait bien qu'il sortait du lit. Il lui annonça qu'il devait rencontrer une genin au terrain d'entrainement. Quand il demanda pourquoi, Raito n'en crut pas ses oreilles, il allait être son sensei. Son sensei ? Mais personne ne lui avait demandé son avis à lui. Qui disait qu'il voulait avoir des élèves ? L'Hayashi s'empressa de savoir qui avait décidé cela, et le jônin répondit simplement : « l'Hokage ». Ainsi donc Onpu avait eu vent du retour de son élève. Il ne l'avait pas encore convoqué, sûrement attendait-il que son élève soit prêt. Mais peut-être aussi que pour punir Raito, il lui assigna l'éducation de quelqu'un. Ce n'était pas que le chûnin ne voulait pas avoir d'élèves, c'est juste qu'il ne se sentait pas prêt. Il avait encore tant à apprendre. Après tout il n'était encore qu'un chûnin, il n'avait rien de spéciale. D'habitude, on confiait des élèves aux jônins. Il n'était pas question que l'Hayashi prenne quelqu'un contre son gré. Si cette genin le méritait, alors il serait son professeur.

Raito remercia l'annonciateur de tempête, et il retourna dans son lit. Le rendez-vous était pour bientôt, mais il n'avait pas envie de se dépêcher. Il fallait l'avouer, il ne savait pas du tout comment réagir. L'Hayashi ne savait comment s'occuper de cette jeune fille. Sarutobi Ayame... C'était son nom d'après les dires du jônin. Sarutobi. Elle faisait donc partit du clan des manipulateurs de la lave. C'était un clan très réputé dans Konoha, presqu'autant que celui des Hayashi. En vérité, il l'était tout autant. Il avait juste été plus discret lors du conflit Uchiwa-Senju. Avoir un Sarutobi comme ennemi n'était jamais une bonne chose. Raito se releva, l'idée d'avoir une telle élève l'excita. C'était fascinant comment le jeune homme pouvait passer d'une telle indifférence, voire flemmitude, à l'excitation. Il s'habilla comme à son habitude, avec sa veste portant le symbole des Senju sur son dos. Il attacha fermement son bandeau sur son front, et il partit en direction du terrain d'entrainement pour rencontrer cette fameuse Ayame.

Quels liens entretenir avec elle ? Devait-il mettre une certaine distance élève-professeur ? Ou au contraire la jouer cool. Il y avait de fortes chances qu'elle ait presque le même que le chûnin qui était encore très jeune. Raito pensa alors à la relation qu'il avait avec Onpu. Au-delà du cadre sensei-élève, l'Hayashi considérait le luthier comme un ami aujourd'hui. Il se permettait beaucoup de familiarités avec lui... Quoiqu'il se mettait toujours à l'aise avec tout le monde. Il était inutile de se poser trop de questions, Raito verrait bien à quoi s'en tenir sur le moment. Le chûnin marcha donc d'un pas nonchalant jusqu'au terrain d'entrainement. Cette année le printemps était plutôt agréable, et les rayons du soleil se reflétait sur les mèches blondes du jeune homme qui appréciait la sensation de chaleur qu'il ressentait. En arrivant au niveau de la grande parcelle d'herbes qui servait de terrain d'entrainement, l'Hayashi scruta les horizons. Malgré le fait qu'il soit en retard, il était encore assez tôt et il n'y avait pas grand monde, pour ne pas dire personne.

Raito vit une jeune fille au loin. Il n'était pas assez proche pour voir à quoi elle ressemblait. Il alla donc dans sa direction, et en se rapprochant, il vit son visage délicat. Merde. Elle était jolie. Non pas que Raito voulait avoir une élève hideuse, mais il avait espéré d'une jeune fille un peu moins jolie. Ses désirs d'homme venant à la charge, il avait bien du mal à réprimer son instinct de dragueur. Non, il ne pouvait pas se permettre de flirter avec son élève. Pour qui passerait-il ? Et s'il ne la prenait pas en tant qu'élève, pour ensuite tenter sa chance ? L'idée effleura l'esprit du Konohajin, mais elle disparut tout aussitôt. Il ne pouvait pas faire échouer une jeune fille exprès parce qu'elle était mignonne. Raito allait devoir se faire une raison. Ce n'était pas difficile non de Dieu ! Il avait juste à se comporter normalement, et tout se passerait bien. Le shinobi arriva au niveau de la jeune fille. Il y avait encore peut-être une chance qu'elle ne soit pas Ayame.

- Hayashi Raito ? Je suis votre … euh … nouvelle élève … ?

Merde, cette fois il n'y avait plus de doute possible, c'était bien elle. Raito prit le parchemin et il regarda l'ordre de l'Hokage. L'enfoiré, On' avait donc bien donné l'ordre que l'Hayashi prenne une élève, sans même lui demander son avis. Enfin bon, que pouvait-il bien lui dire ? Il n'était pas en position de discuter. Cependant, il ne fallait pas qu'Ayame croit qu'elle serait prit d'office, c'était encore un droit non discutable que chacun des ninjas possédait ici. On pouvait décider si tel ou tel genin deviendrait notre élève ou non.

- Mon élève ? Ça reste encore à voir. Sarutobi Ayame je présume ? Il lui adressa un sourire qui se voulait rassurant, il ne voulait pas non plus être trop dur. Enchanté Ayame, j't'en pris assis-toi, on va d'abord discuter un peu histoire faire connaissance, et pour que je puisse te cerner. Après, on passera aux choses sérieuses, et on verra si t'es prête à passer à la vitesse supérieure dans ton éducation de ninja. J'espère que tu feras honneur au clan Sarutobi qui est un très grand clan, sans vouloir te mettre la pression. Cette fois Raito eut un sourire taquin. M'enfin bref, je monopolise la parole, vas-y présente toi.

Enfin, je pouvais mettre un visage sur un nom et un prénom. Je pouvais à présent distinguer les traits de mon nouveau Senseï. Enfin, tout est relatif ! Et c'est ce que j'allais vite comprendre. Je dévisageais enfin le jeune homme, alors qu'il venait de récupérer le fin morceau de papier entre ses mains, lui même signé de la main de l'Hokage en personne. Le temps qu'il prenne à lire les écris de l'Hokage, lui donnant l'ordre de devenir mon supérieur, j'avais tout le loisir de laisser mes yeux ambrés s'imprégner de son image, de sa silhouette, de découvrir les moindres traits reconnaissables au premier coup d'oeil. Et moi qui me faisait tant d'histoire il y a encore quelques minutes, j'étais enfin fixé sur ce qu'il était. Plus la peine de se torturer l'esprit sur ce qui m'attendait. En ce qui m'attendait sembler me plaire en tout point. Il n'était pas vieux, au contraire, il devait être proche de mon âge. J'étais également agréablement surprise de voir qu'il était plutôt beau garçon, de beaux traits fins, gardant un visage masculins sous une crinière dorée. Le contre jour faisait en sorte que ses cheveux blonds semblaient avoir prit la teinte du soleil. Il semblait également bien bâtit, un solide garçon. Après tout, il était d'un rang supérieur au mien pour prétendre être mon senseï, non ? Il devait donc être très doué. Ce qui ne m'étonnait pas, en ayant appris son nom de famille.

Soudain, je remarquais que le visage de Raito se crispa un peu. En découvrant ce qui était écrit sur la petite lettre, il semblait assez surpris et même gêné de ce qu'il y avait d'écrit. Pourquoi donc ? N'était-il pas au courant ? Allait-il me dire qu'il s'agit d'une erreur ou bien qu'il n'était pas en mesure de s'occuper d'un cas comme moi ? Je commençais à m'inquiéter sérieusement, je n'allais tout de même pas faire demi-tour, rentrer chez moi, après avoir prit tant d'intérêt à cette nouvelle opportunité. Mon visage trahit certainement mon inquiétude et ses paroles me confirmèrent celle-ci. M'imposer ainsi comme son élève ne semblait pas l'enchanter, il me dit que cela restait à voir. Alors que voulait-il de moi ? Voir si j'étais un bon élément ou une totale incapable avant de me chapeauter ? Dans ce cas, pourquoi pas. Il m'adressa un sourire, qui eu l'effet de me détendre un peu, bien que mon regard semblait boire ses paroles, attendant tel ou tel verdict. Il me proposa de m'assoir, de faire un peu plus connaissance. Très bien ! Jusque là, cela semblait être très simple. Mais il m'annonça que la suite serait un peu moins tranquille, ce qui eu le don de m'ajouter un peu plus de pression sur les épaules. Il ajouta une couche en me rappelant mes dignes origines, celle du clan Sarutobi. Au final, il me proposa dans ce climat légèrement tendu de mon côté de me présenter. Un autre sourire eu à nouveau l'effet de me détendre. Je poussais alors un long soupire, avant de prendre la parole.

« Très bien ! J'ai donc dix-sept ans, je fais partit comme vous l'avez dit au clan Sarutobi.»

Je lui souris en retour, cherchant à me rassurer moi-même, ayant peur de me vautrer lors de cette simple présentation. Je voulais absolument qu'il me choisisse pour être son élève. Je savais que je n'aurai pas d'autres occasions avant des semaines, voir des mois, avant que l'on m'affecte à une nouvelle équipe. Je voulais donc me montrer digne. Je semblais un peu nerveuse à l'idée de me présenter, j'avais en somme peur qu'il me juge mal, qu'il me trouve complétement crétine. Mes jambes devaient certainement trembler sur elle même. Moi qui avait toujours eu un véritable caractère de garçon manquer, n'ayant jamais ma langue dans ma poche, voilà que j'avais peur de m'exprimer. J'allais devoir trouver d'autres argument que mon âge et mon clan si je voulais au moins l'intéresser. Mais de quoi lui parler ? Mon passé ? Mes parents ? Cela n'était pas trop intime pour une présentation ? Pourtant, c'est ce que j'avais de plus cher au coeur, je voulais lui dire pour quoi je souhaitais devenir véritablement forte. Mes yeux se baissèrent soudainement, repensant à tout cela. Puis, lorsque j'avais enfin formulé mes mots, je le regardais à nouveau, mon regard dans le sien, m'arrachant un peu une réponse alors que mes sourcils étaient un peu plus froncé, l'expression de mon visage était plus que sérieuse.

« J'ai été élevé par mes grands-parents, mes parents étant morts dans le conflit opposant Uchiwa et Senju. Ces derniers passaient leur temps sur les champs de bataille, je les ai très peu connu. J'ai haïs le monde entier, j'ai haïs les Shinobis de me les avoir enlevé. Au final, je ne veux qu'une chose : Découvrir pourquoi ils se sont battus, pourquoi ils ont préféré choisir de défendre une paix éphémère plutôt qu'une vie de famille. Je veux moi aussi ressentir ce qu'ils ont pu ressentir, ce qui vous pousse à oublier tout le reste. Et pour cela, je veux devenir forte, aussi forte que n'importe quel autre guerrier. Voilà qui je suis, voilà pourquoi j'espère être à la hauteur de vos attentes pour que vous puissiez m'accepter comme votre élève. »

Je me levais soudainement, essayant de cacher mon émotion suite à cette révélation que je venais de faire, à un parfait inconnu. Je m'étirais longuement, levant mes bras au ciel, avant d'en replier un pour lâcher un long bâillement que j'étouffais avec une main. Je lui avais déballé une partie de mes vrais sentiments, de ce qui était réellement intime, une chose que je n'avais pas l'habitude de dire. Après tout, je devais mettre le paquet, lui montrer que je ne voulais pas rester sur la touche.

« Vous savez tout, Raito-San. Quelle est la suite ? Vous allez vous présenter ? Ou bien vous souhaitez tester mes capacités dès maintenant ? »

Je me laissais un peu plus de répit, affichant un sourire déterminé à poursuivre, me mettant un peu plus à l'aise en lui posant ces questions un peu impromptues, devançant un peu le Senseï. Mon caractère légèrement impatient et turbulent ne semblait plus être filtré par la peur. Maintenant qu'il me connaissait pour ce que j'étais, j'allais être un peu plus celle que je suis habituellement.

Raito regardait celle qui devait être son élève, si elle en était digne. Mince ! Elle était vraiment mignonne, le chûnin devait faire attention à ne pas dépasser la ligne sinon il pouvait avoir de graves problèmes. Mais il lui prenait quoi à On' aussi de lui donner une jolie fille qui avait presque son âge, c'était le tenter plus qu'autre chose. Pendant qu'elle parlait, il la scruta sous tous les angles. Pas seulement pour observer ses traits délicats, mais plus pour essayer de la déchiffrer, on pouvait en apprendre beaucoup sur quelqu'un rien qu'en l'observant. Elle semblait sous pression, mais en même temps, plus elle parlait, plus elle redevenait elle-même, et plus elle semblait devenir une fille qui avait confiance en elle. C'était bien, Raito aimait bien les filles au caractère trempé, lui-même étant une tête brûlée. Après avoir sortie une simple phrase, pour dire qu'elle n'avait que dix-sept ans et qu'elle venait du clan Sarutobi, en somme pour dire des choses que le nouveau membre de l'ANBU savait déjà, elle s'arrêta. Elle semblait chercher ses mots. L'Hayashi plongea son regard dans le sien, elle ne se démonta pas. Bien. Il lui laissa le temps de trouver ses mots car il n'était jamais facile de parler de soi-même. Le Konohajin commença à jouer avec l'herbe en attendant que son interlocutrice reprenne enfin la parole.

Ayame avait elle aussi perdu ses parents dans le conflit opposant les Senju et les Uchiwa. Raito s'arrêta de jouer net et releva son visage. Si elle savait le point commun qui la reliait à elle. Rien que le fait d'en parler semblait lui remémorer de très désagréables souvenirs, il connaissait parfaitement ce sentiment. Elle avait eu cependant la chance d'avoir encore ses grands parents pour l'élever. Aujourd'hui elle était donc motivée pour comprendre pourquoi ses parents étaient morts. Une chose que Raito cherchait lui aussi, du moins lui, il essayait de comprendre comment. La mort de ses parents avait été cachée par son clan, et les pistes de recherches étaient minces, pour ne pas dire nulles. Mais il fallait qu'Ayame fasse attention, ne vivre que dans le passé était quelque chose de dangereux. Raito avait failli déserter, pendant un moment il en avait voulu à Konoha. Aujourd'hui c'était du passé, mais il fallait s'assurer qu'Ayame ne porte en elle aucune animosité envers le village caché de la feuille, car au fond il avait été construit sur de nombreuses morts, dont celle de ses parents. Son regard sur elle avait changé, finalement l'idée qu'elle devienne son élève pouvait vraiment se réaliser.

Elle se leva, et demanda quelle était la suite. Elle voulait savoir si Raito allait se présenter, mais d'un autre côté elle ne semblait pas disposer à l'écouté, elle semblait vouloir en découdre maintenant. Le problème, c'est que Raito ne savait pas quel test il pouvait lui faire passer, s'il avait d'autres élèves à former, un test à plusieurs auraient été plus simple, mais là il n'avait que du un contre un en tête, et la jeune Sarutobi n'avait aucune chance, et ce genre de test ne serait ni formateur ni très révélateur, il faudrait sinon que l'Hayashi se retienne. Mais il n'avait rien d'autre en tête, ce serait sûrement donc un combat qui aurait lieu, et Raito pourrait bien en tirer quelque chose de toute manière, tout compte fait.

- Haha du calme Ayame, si tu veux que je te raconte mon histoire, il va falloir te rassoir. Ne t'inquiète pas, tu vas être évaluée il n'y aucun souci, fais moi confiance. Bon alors qu'est-ce que je peux te dire à mon propos. Bah alors comme tu le sais je viens du clan Hayashi et je suis actuellement chûnin. Tu dois te dire que je suis un peu jeune pour devenir senseï, et peut-être même inexpérimenté... Pour tout te dire si tu te dis ça je ne peux te contredire totalement. Je suis à peine plus âgé que toi, d'un an pour tout te dire, et je ne suis que chûnin, généralement ce sont les jônins qui deviennent chef d'équipe. Mais bon, mais On', notre Hokage, doit penser le contraire, et je lui fais confiance, il me connais plutôt bien étant donné que je suis son élève. Bref, mon histoire. Et bien comme toi j'ai perdu mes parents dans le conflit entre les Senju et Uchiwa, ce qui peut paraître étonnant au vue de la position qu'avaient les Hayashi par rapport au conflit. Ils ne voulaient pas y prendre part, mais mes parents étaient à la tête d'une petite branche du clan qui s'est impliquée dans cette guerre, pour aider nos cousins Senju. Mais mon clan à détruit toutes les preuves de leur implication, et il ne reste plus aucune trace sur comment sont morts mes parents, ou plus aucun vivant les ayant cotoyés. Comme toi je veux en apprendre plus sur leur mort, et si possible faire payer les responsables de toute cette dissimulation. Mais je vais te donner un conseil, ne tombe pas dans l'animosité, j'ai failli partir sur le mauvais chemin avec ce genre de sentiment, c'est comme un poison qui te tue à petit feu. Sinon mon autre objectif est devenir Hokage.

Raito se leva.

- Bien avant de commencer, as-tu des talents particuliers ?

Et bien voilà, les présentations venaient être faites. Moi qui était bien trop nerveuse à vouloir le convaincre rapidement, me voilà à être peut être un peu trop entreprenante à me lever et me montrer si impatiente de cette manière. Tant pis, s’il voulait apprendre à me connaître, il allait devoir se rendre compte que je n’étais pas une frêle jeune fille, loin de là, j’étais bien plus que ça. J’avais mon caractère, un caractère bien trempé, semblant terne et calme, mais en réalité brulant à l’image des cendres. J’avais donc du être un poil trop nerveuse, car il me demanda de m’assoir de nouveau, ce que je fis bien vite aussi. J’écoutais alors l’histoire de ce jeune homme, à l’âge similaire au mien, un peu plus vieux d’un an seulement, comme il me le précisait. J’avais déjà cette similitude avec lui, mais cela ne s’arrêta pas là, ce que je pu constater assez rapidement aussi.

Alors comme cela, c’était un sorte de prodige élève de l’Hokage en personne qui allait m’entrainer ? Un sourire s’affichait sur mon visage lorsqu’il contait son histoire. Le clan Hayashi était réputé pour ses hommes de talents, ça je le savais bien aussi, mais de là à savoir qu’il était déjà rang B et Chûnin. Il n’y avait donc aucun doute pour moi, j’allais pouvoir progresser grâce à son aide. C’était en quelque sorte un véritable honneur pour moi que d’avoir un homme de confiance de l’Hokage choisit pour ma formation. Moi qui avais été une véritable tête brûlée à l’Académie, ne supportant aucun ordre et aucune forme d’autorité, voilà que c’était un des membres prestigieux de notre village qui allait avoir la lourde tâche de me diriger.

Mon visage devint à nouveau plus grave lorsqu’il se mit à me raconter sa propre histoire. Tout comme moi, il avait perdu ses parents lors du conflit entre Senju et Uchiwa. Après tout, cela semblait logique vue que nous avions le même âge. Beaucoup d’entre nous, de notre génération, on connu la douleur de perdre un membre ou plus dans ces batailles. Voilà notre second point commun, que j’aurai préféré évité d’avoir, que ce soit pour lui ou pour moi-même, évidemment. Cette boule de haine en moi remonta à la surface, repensant à tout ce qui avait pu se passer à ce moment là, le nombre d’enfants qui avait perdu sa famille durant ces conflits pour paix que je qualifierais sans égard de bancale. Car oui, si la création des villages fut faite, ce n’est pas pour autant que nous vivons dans le meilleur de monde. Mais son conseil eu l’effet de me calmer un peu, lorsqu’il me parla de ne pas me focaliser sur la haine qui pouvait nous animer. Lui aussi l’avait ressenti, lui aussi l’avait vécu, peut être d’une autre manière que moi, mais il pouvait me comprendre. J’étais d’autant plus satisfaite à l’idée d’avoir trouvé quelqu’un qui pouvait comprendre ma rage et ma colère. Mais aussi ma tristesse, ma soif de vengeance, peut être aussi.

Il me lâcha enfin, comme un cheveu sur la soupe à la fin de sa présentation, qu’il voulait être Hokage. Et bien, en voilà une annonce. C’était assez drôle de voir la manière qu’il avait de le dire, sans crier garde, ne s’attardant presque pas sur son rêve. Un autre sourire s’afficha sur mon visage. Il me demanda alors si je possédais des talents particuliers. Je fis un large signe de la tête, pour lui dire que oui, avant de reprendre la parole.

« Eh bien, oui. Comme tout membre du clan Sarutobi, je me suis perfectionné au Ninjutsu. Je maîtrise également la cendre, une affinité assez particulière de mon clan. »

« Quelle est la suite du programme ? Vous parliez de tester mes capacités ... »

La jeune fille maitrisait donc la cendre, et se spécialisait dans le ninjutsu. Bon, si Raito devait l'entrainer il ne serait pas à côté de la plaque, et il pourrait l'aider à progresser. Ayame questionna encore une fois l'Hayashi sur la suite des festivités. Le chûnin regarda le terrain d'entrainement... Il devrait trouver quelque chose à faire pour évaluer la Sarutobi. Onpu avait évalué Raito avec un grelot. Il n'allait pas faire dans l'originalité, et recopier son sensei. L'ANBU avait pensé à cette éventualité avant de partir de chez lui, et en avait pris deux. Il les sortit en tendit une à Ayame. L'Hayashi avait décidé d'apporter malgré tout sa petite touche dans l'exercice. Bien que Raito était un chûnin, si la genin était ingénieuse elle pouvait s'en sortir et peut-être même réussir à gagner le petit défi.

- Bon alors pour t'évaluer on va faire un petit test tous les deux. Je t'explique le principe, l'exercice que je vais te proposer est très classique, les chefs d'équipes l'utilisent souvent pour repérer de futurs élèves potentiels. Normalement ils gardent un grelot sur eux et demandent à leurs élèves d'essayer de l'attraper. Seulement nous on a un petit problème, c'est que pour l'instant je n'ai que toi comme élève, donc ça va être du un contre un.

Raito accrocha un grelot à sa ceinture et invita Ayame à en faire de même.

- Je vais donc modifier un peu l'exercice pour qu'il soit quand même plus intéressant pour nous. Tu vas aussi porter un grelot, et c'est celui qui attrapera le grelot de l'autre en premier qui aura gagner. Pour devenir mon élève, tu dois au moins toucher le grelot, je ne m'attends pas à ce que tu l'attrapes, mais si tu y arrives ça serait formidable. Ne t'inquiète pas, je vais m'adapter à toi sinon il n'y aurait aucun intérêt. On va donc dire que moi je n'ai pas le droit d'utiliser des techniques de ninjutsu qui peuvent t'infliger directement des dégâts. Comme ça, ça devrait équilibre un peu plus les débats.

L'ANBU s'assura que sa potentielle recrue avait bien compris le principe de l'exercice. Ils se mirent en position, prêt à commencer le petit test lorsqu'un Konohajin vint les interrompre. Raito le connaissait, il faisait parti de l'unité spéciale lui aussi, tout comme lui, section Rinkan. Il ne portait pas son masque, le chûnin devait donc faire attention à ne pas faire de bourde. Il fit un signe de main à Ayame pour lui dire de se rapprocher et d'attendre.

- Hayashi Raito ? Sarutobi Ayame ? Bonjour, je me nomme Akinaru, ce n'était pas le cas, je viens de la part du QG. Vous avez été affecté en binôme à une mission de rang B.

- Ah bah très bien, Ayame, cette mission sera ton test, je t'observerai durant la mission et si tu la réussis alors tu deviendras mon élève. Akinaru-senpai, cette mission elle commence quand ?

- De rien Raito-kôhai !

Raito observa le petit clin d'Akinaru, et il sourit. Si Ayame n'avait pas été là, jamais il ne l'aurait appelé senpai, et il ne se serait pas laissé appeler kôhai. Mais pour l'instant il ne dit rien.

- Ayame on se retrouve demain pour cette mission, reposes-toi bien tu en auras besoin, moi j'vais me coucher. Akinaru merci d'être venu nous donner l'info. Ah Ayame si tu pouvais quand même aller retirer l'ordre de mission ça serait sympa ! Bon aller ciao les enfants.

- Raito pouvez-vous rester ici quelques minutes, j'ai un message privé pour vous de la part de votre sensei.

- Oh non... Quoi ?

Ils attendirent qu'Ayame s'éloigne.

- Bon on a une mission, va chercher ton masque et retrouve moi au QG, on va passer la nuit ensemble !

- Mais attends j'ai une mission demain ! J'ai besoin de dormir cette nuit !

- Ouais mais ça mon pote fallait y penser avant de rentrer dans cette unité, aller dépêche-toi maintenant, on se retrouve dans une demi-heure !

Raito s'en alla en pestant pour aller se préparer. Cette nuit s'annonçait longue.

HRP: