Le retour au village [OUVERT A TOUS]

Le soleil se levait à peine sur le village caché de la brume, la végétation se mettait à peine en éveille tandis que les oiseaux commençaient à se faire entendre. Le lieu paraissait si paisible, comme si tout les affrontements et les guerres étaient loin derrière Kiri. Sora s'avançait peu à peu vers les longs tunnels, sa démarche était légère et il était facile de voir qu'il revenait d'un long périple. Pour tout avouer il fut envoyé en mission spéciale, cependant il lui fallut du temps pour récolter les informations recherchées, beaucoup de temps. Son voyage avait été si difficile que de multiples blessures étaient visibles sur son corps frêle. Son visage par exemple laissait apparaître de multiples balafres dont une sur la joue gauche, mais il sera très difficile de lui faire avouer comment il s'est fait cette blessure. Sa mission ne l'avait pas rendu plus bavard, cependant elle lui avait ouvert les yeux sur ce monde, son objectif dans cette vie. Il avait comprit qu'observer le monde était important, apprendre des autres était une richesse qui lui était offerte et la rater serait une erreur. Notre protagoniste était aussi revenu plus fort qu'avant, ses techniques étaient maitrisées à la perfection, de nouveaux cadavres avaient fait leur apparition et de nouveaux stratèges étaient présents. Pour le membre du Misuto cette mission fût un réel cadeau du ciel, d'une certaine manière elle lui avait permit de souffler. Quittant pendant un laps de temps le village il avait été mis à l'écart du stress et de l'angoisse habituelle, désormais c'était un nouvel homme qui se présentait devant le village.

Le monde ne devait même plus se souvenir de notre héros, cela faisait tellement longtemps qu'il était porté disparus, personne ne pouvait s'imager qu'il était encore vivant. Et pourtant dans quelques secondes il allait arriver devant les premiers gardes des tunnels, autant dire qu'il allait devoir prouver qui il était pour pouvoir pénétrer dans le village. D'ailleurs beaucoup de questions trottaient dans sa tête, Kiri avait-il changé ? Le Kage était-il toujours le même, Yoru était-il toujours aussi terrifiant? Effectivement la première rencontre avec celui-ci ne fut pas dès plus agréable, le Mizukage lui avait fait comprendre que seul lui décidait. Cependant cela n'avait pas déplut à notre membre du Misuto, celui-ci préférait un homme avec du caractère plutôt qu'un soumis. C'est ainsi que Sora arrivait enfin devant les gardes, le silence s'était installé, c'était comme-ci ces derniers observaient un fantôme, surtout avec l’accoutrement habituel de notre homme. Mais bon, après quelques secondes l'un des gardes prit la parole, celui là avait la langue bien pendue et un cerveau dénoué d'intelligence. Il allait vite le regretter:

- Qui es-tu étranger ? Tu n'as pas été mis au courant ? Le cirque est partit depuis un bout de temps !
- Moi ? AHAHAHAHA ! Laisse moi te montrer qui je suis !

D'un geste rapide de la main, une multitudes de cadavres apparurent au côté de notre héros, sa maîtrise des corps inanimés avaient augmenter ainsi que le nombre de son armée, pour le moment il n'en n'avait invoquer qu'une trentaine, mais cela suffisait largement à effrayer les gardes. Le nombre maximum de cadavres qu'il pouvait invoqué était tenu secret, mais autant vous dire tout de suite qu'il était phénoménale. On pouvait sentir la peur sur le visage des gardes et l'excitation dans les yeux de Sora, sur ce point il n'avait pas changé il aimait toujours autant inspiré la peur, néanmoins les blagues les plus courtes sont les meilleures et il était temps pour lui de ranger ses compagnons. En moins de quelques secondes tout les cadavres quittèrent l'endroit et notre héros arrêta de rire. Il était temps pour lui de rentrer au village et pour ça il allait devoir décliner son identité. Aucun problème:

- Mon nom est Masaru Sora, Haut Gradé de ce village et je suis de retour.

« Un énième fou qui revient hein. »

J'ai ouï dire que Sora était revenu. Pour ceux qui ne le savent pas, Sora c'est ce nécromancien à l'allure bizarre que j'avais croisé une fois ou deux auparavant. Oui mesdames et messieurs, je parle bien de ce détraqué qui a un labo planqué dans la forêt. Je sais qu'il trempe dans des affaires louches néanmoins cela ne m'empêche pas d'apprécier son retour. Qu'a-t-il fait si loin de Kiri pendant tout ce temps ? Je n'en sais trop rien et ne souhaite pas spécialement le savoir. C'est sa vie, il fait ce qu'il veut donc. Après tout, il a prévenu les autorités compétentes de son départ, il n'y a donc pas à le blâmer pour sa longue absence. S'il a voulu voyager, tant mieux pour lui. S'il a souhaité rester loin de la brume pour un temps alors soit, c'est son choix. L'important est qu'il est revenu. Comme le dit la morale stoïcienne : Il faut savoir où est sa place et y rester. En ce qui le concerne, je pense qu'il sait désormais où est sa place puisqu'il est revenu de loin.

J'espère au passage que son retour est de bon présage. Il ne manquerait plus que Kiru et Michiki après lui reviennent et nous pourrons considérer notre village comme réellement complet. En attendant ce moment, Kiri restera en quelque sorte vide. C'est idiot à dire mais ces gens là – à savoir Kiru, Michiki et Sora – font parti à part entière de notre histoire. Du coup bien que j'ai plus d'affinité avec certains, j'espère leur retour à tous sous peu. M'enfin. Nous ne sommes pas là pour parler des anciens et du bon vieux temps mais bien du Masaru et de son retour parmi nous. Déambulant dans les rues lorsque j'ai appris son retour, je me grouille et me pointe à l'endroit où il doit normalement passer : la frontière. Usant de cette technique bien connue qu'est le shunshin, je me déplace à très grande vitesse et ne tarde pas à arriver aux portes. De là, je vois le nécromant approcher et entrer au village. Je suis plus ou moins caché derrière quelques gardes et me contente de sourire. Il n'a pas changé celui-là. Toujours aussi laid et bizarre. En même temps, ça n'aurait pas été drôle s'il serait revenu plus beau, plus présentable et moins étrange. Ça n'aurait pas été la même personne. Là je vois qu'il est resté le même et ce n'est pas plus mal en soi. Ceci-dit, je suppose qu'il a dû pas mal progresser le bougre. J'ai hâte de voir ça. Entre lui, Kyoji, Xaldin et Yuka, les jonins sont légions désormais. Le Misutô va sûrement se remplir à nouveau. Tout cela s'annonce intéressant. Et dire que la plupart d'entre-eux étaient genins il y a peu … Le temps passe vite. Les générations s'enchaînent.
À croire que je me fais vieux.

Après avoir revu Sora, je repars. Je n'ai pas pris la peine de le saluer – il faut dire que j'ai un peu la flemme. De toute façon, je suis sûr que nous nous reverrons sous peu au détour d'une mission ou de je ne sais trop quoi encore. J'ai fait ce que j'avais à faire ici – c'est-à-dire vérifier qu'il était bien de retour – je peux donc quitter les lieux et reprendre une activité normale. Si j'ai un peu de temps devant moi, je passerai sûrement dans son labo afin de lui souhaiter un bon retour parmi nous. Enfin … Je suis pas sûr qu'il risque d'apprécier que je squatte son antre. Voyez-vous, de mémoire, ce n'est pas le genre d'homme à apprécier la compagnie des petits lutins farceurs. Surtout si ces derniers entrent par effraction dans son lieu de travail. En ce sens, Sora à un petit côté Michiki. Lui non plus n'appréciait pas que je le dérange... Ces nécromant décidément... Tous les même.

L'annonce de son nom fit plisser d'indifférence l’œil du Tsar. Masaru Sora. Un nécromancien du Misuto. Un ersatz de Shinda Michiki, pour le Mizukage. Yoru n'avait pas eu un très bon feeling avec cet étrange et inquiétant personnage. Bien qu'ils partageaient le même sens du devoir envers la Brume, et le même travail au sein du Misuto, le Lutin Fou n'appréciait aucunement le nécromant. Lors de leur entrevue au Palais du Mizukage, le Ryûzoji avait eu des pulsions meurtrières - alimentées par sa Démence - suite au discours du quidam au teint cadavérique. Sora n'avait fait que remuer le couteau dans la plaie en prononçant le nom de Gekei Akishi, et en l'agrémentant d'une demande particulière : récupérer son cadavre pour le manipuler. Yoru ne pouvait se soumettre à une telle demande. Akishi était plus qu'un simple shinobi, dont le corps pouvait être recyclé pour être exploité au bon vouloir d'un gazier aussi perfide que le Masaru. Il était un guerrier qui avait fait beaucoup de choses pour son village, et qui comptait beaucoup aux yeux de son ancien sensei. Le Tyran de la Brume ne niait pas le fait que Kiri, tout comme d'autres villages, comportait dans ses rangs des manipulateurs de cadavres. Toutefois, il y avait des morts qu'il fallait respecter, et préserver des combats, à nouveau.

C'était bien là toute la différence entre Sora et Michiki, ce nécromancien de renom qui faisait de l'ombre à la renommée du Masaru. L'ancien chef du Misuto n'avait aucun respect pour la vie, comme en témoignait sa brutalité aux côtés du Ryûzoji lorsqu'il s'agissait de devoir massacrer quelques dangereux prisonniers. Le nécromant n'avait aucun scrupule quant à ses méthodes peu humaines pour éradiquer la vermine qui pullulait çà et là dans les cellules du Misuto. L'autre négligeait en revanche la mort; il n'avait aucun respect pour ses anciens frères d'armes, et n'hésitait pas à les reprendre en main pour en faire de fidèles esclaves. Ainsi, lorsqu'en ce début de journée, un fidèle espion de l'unité spéciale de Kiri annonça la présence du nécromant dans les parages, le Sandaime Mizukage fut peu enclin à venir à son encontre pour de chaleureuses retrouvailles.

✗ Maître Mizukage, que voulez-vous faire ? Devons-nous envoyer une unité pour "accueillir" le dénommé Sora ? Ou bien voulez-vous vous en charger vous-même ?

Soupirant, l'autocrate se leva de son bureau. Habituellement, le quidam à la pupille solitaire était ravi à l'idée de se soustraire de sa tâche bureaucratique : il ne se sentait pas à sa place lorsqu'il s'agissait de remplir sans arrêt des formulaires, et de participer à de lassantes réunions en compagnie de toute la clique des croutons du conseil. Cette fois-ci, quand il s'agissait de prendre une décision pour le nécromancien, l'affaire était toute autre : le Mizukage était peu motivé à l'idée de retrouver Sora, mais d'un côté, il se sentait tiraillé par son devoir. Après un nouveau soupir, le Ryûzoji fit son choix, et fit signe au ninja qui vint faire son rapport de plier bagages.

✗ Quand faut y aller, faut y aller.

D'un mudra, il disparut dans une légère brume inquiétante. Le Shunshin no jutsu l'amena ainsi aux portes du village. Plus précisément, le chef de la cité du frimas se trouvait perché sur le toit d'un des immeubles juxtaposés au niveau des remparts de la ville. Le Lutin Fou ne voulait en aucun cas entrer en contact direct avec Masaru Sora : il préférait guetter son retour au village de loin. Observant ainsi son accueil par quelques Kirijins, dont l'ancien Mizukage, le Lutin Bleu Kitase Shinichi, il croisa les bras, et resta de marbre, le visage neurasthénique. Le retour du membre du Misuto était souhaitable, raison pour laquelle il fit l'effort de se déplacer, mais celui du nécromancien sans éthique ne le satisfaisait pas. Ce fut donc dans un accueil à distance en demi-teinte que le Ryûzoji observa le retour de Masaru Sora. Ce retour était une seconde chance pour lui, un moyen de gagner la confiance de son supérieur. Du fait de sa puissance et de sa ruse, autant dire que le croquemort avait toutes les cartes en main pour répondre aux exigences du Lutin Borgne…

S'il y avait bien une personne insouciante dans tous les gens présents pour ce retour, c'était bien moi. Je ne comprenais pas vraiment tout l'attroupement de garde qui me barrait la sortie du village et cela me mit dans un état de lassitude prononcé. Un long soupir s'échappa de mes lèvres alors que je les observais de loin. Allait-il falloir que je passe par les toits de la cité pour pouvoir m'échapper ? Ce n'était peut-être pas la meilleure solution compte tenue du nombre de gardes qui se trouvaient là. Pourtant, je devais me dépêcher. La nourriture dans mon sac à dos était encore chaude et je devais l'apporter rapidement à grand-père Mirage avant d'aller ramasser des fleurs de Tamaris pour mes grands-parents afin qu'il puisse réaliser de l'encre mauve. Je devais absolument passer !

J'observais donc la scène de loin sans vraiment apercevoir la raison de tout ce grabuge et entre nous, je m'en foutais bien. Tout ce que je voulais s'était sortir, je devais trouver la faille dans cette barrière humaine et soudain, la solution se présenta à moi comme une évidence. Pourquoi chercher à faire compliquer quand on pouvait faire simple. Les gardes étaient tellement obnubilés par ce qu'il tentait de retenir qu'il ne s'apercevrait pas que moi, avec ma petite taille et mon allure discrète, je quitterais le village sans qu'on ne s'en aperçoive ... Ça serait peut-être même l'occasion de narguer les gardes (déjà pas très doué) de Kiri.

Un petit sourire narquois s'afficha au coin de mes lèvres alors que je me glissais tel un serpent vers l'attroupement bloquant l'entrée du village. Les gardes étaient tous tellement grands et massifs que je pouvais me glisser facilement entre leurs jambes sans qu'ils ne m'aperçoivent.

Voila qui était fait, j'allais foncer tête baissée vers la forêt, mais je ne résistais pas à l'envie de me retourner brièvement vers les hommes en noir en leur tirant la langue de façon la plus gracieuse possible tout en continuant à courir sans regarder ou j'allais.
C'est seulement en me retournant que je heurtais brutalement quelques choses (Sora) avant de tomber à la renverse, les fesses les premières sur le bitume.
Je portais immédiatement ma main à ma tête en murmurant :

« Houille ! »

J'avais à présent l'air maligne et s'était raté pour ma sortie « presque » discrète. Doucement, mes yeux se levèrent vers la chose ... Ou plutôt l'homme que je venais de heurter. J'eus un frisson en découvrant son visage marqué et je baissais la tête en disant :

« Excusez-moi monsieur ! »

Puis me remettant sur mes jambes, je m'apprêtais à repartir vers ma destination.

Les gardes avaient donc laissé passez notre protagoniste après sa légère démonstration. Bien sûr, pénétrer dans le village caché de la brume n'était pas aussi simple il fallait se l'avouer. Sora ne s'attendait à personne pour son retour, à vrai dire il s'était toujours montré très discret dans le village et n'avait pas vraiment de liens avec les différents protagoniste. Si ce n'est quelques uns qu'il avait croisé une fois ou deux. Apparemment il avait eu tort de penser être seul, il y avait bien qu'il reconnaissait, bien qu'un peu spécial en son genre, cela fit tout de même plaisir à notre homme de voir Shinichi. Le lutin qui avait osé rentrer dans le laboratoire du nécromancien par le passé, désormais il s'agissait d'un Sennin et c'était un honneur de le voir ici. Ce dernier ne salua pas notre héros, surement par manque de motivation, mais pour Sora ce n'était pas bien grave, seul la présence suffisait. Cela faisait drôle pour le membre du Misuto d'être de retour dans son propre village, le décor ne semblait pas avoir changé, tout comme l'accueil. D'ailleurs très vite notre héros comprit qu'il n'y avait pas que Shinichi qui s'assurait de son retour, levant la tête vers les toits il aperçut une vieille connaissance. Yoru, le Mizukage entouré de sa garde rapprochée, les bras croisés il observait la scène de loin.

Le nécromancien savait très bien que le Mizukage ne prendrait même pas la peine de le saluer, leur relation était plutôt tendue. En effet, Sora par le passé avait convoiter le cadavre de Gekei Akishi, l'ancien élève du chef du village et autant dire que cela avait crée quelques soucis. Du moins le chef du village n'avait pas vraiment toléré une telle demande, ce qui pouvait être compréhensif, mais après tout un tel cadavre, c'était normal de le quémander. Sourire vicieux aux lèvres à la vue de Yoru, notre protagoniste continua sa marche jusqu'à ce qu'une petite fille au loin apparaisse. Celle-ci courait vers lui, c'était plutôt drôle à voir, surtout la suite. D'un seul coup cette dernière trébucha et fit un roulé-boulé sur le sol, jolie galipette. Sora eut envie de rigoler, mais il se retenu, il ne voulait pas offenser une telle petite fille. D'autant plus qu'elle paraissait si inoffensive. S'approchant vers elle pendant que cette dernière se relevait, notre héros laissa apparaître un sourire, il avait l'impression de parler à sa propre fille et pourtant il n'en n'avait pas, il se contenta alors de savoir si tout allait bien chez elle:

- Tout va bien, il faut faire attention quand tu cours tu sais ! Surtout avec une telle vitesse tu pourrais affolé les compteurs !

Riant un peu le nécromancien continua sa route, il devait se rendre désormais dans le cœur du village, cela faisait bien longtemps qu'il n'était pas allé boire un verre au bar du coin et il fallait avouer que cela lui manquait. Il n'avait pas vraiment fait attention à la gamine, du moins avait fait semblant. Il avait senti un potentiel chez celle-ci, seul le destin déciderait du reste ...

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