Ma dextre s’égarait sur l’une des fiches de genin parmi lesquelles j’effectuais les recherches pour mon troisième élève. Lui ? Sérieusement ? Toujours genin. Trente-huit ans, des enfants à charge, et toujours genin. Ce mec est inconditionnel. Le pire, c’est que c’est pas un boulet. Ouais, je le connais assez bien pour dire que ce n’est pas un boulet. C’est plutôt le genre d’homme qui empêche des enfants de devenir des boulets. Jisetsu Fubuki, je t’ai côtoyé une semaine. J’ai passé une semaine dans ton orphelinat, après la mort de mes parents, le temps qu’on retrouve ma mère et qu’on la condamne. A cette époque, je crois t’avoir quelque peu mené la vie dure. J’étais pas un enfant délinquant, je ne faisais quasiment jamais de bruit, toujours à carreaux.

Mais j’étais extrêmement exigeant. Et si jamais tu venais à me parler, ou qui d’autre que ce soit, je n’aurait pas hésité à t’envoyer chier avec une réplique sanglante, lancée avec tant de sang froid et d’apathie que je pouvais en donner la chaire de poule à mon age. Au fond, tu devais être assez content d’entendre que j’avais décidé de vivre seul après ce dramatique incident. Bref, j’aurai été ton enfant pendant une semaine, et aujourd’hui, je veux être ton senseï. Ou plutôt un coéquipier.

Ah, que de souvenirs. Ce moi était bien derrière moi, maintenant. Fichier en main, je sortais du palais en direction du domicile du vioque, alias Fubuki. Alors, c’te orphelinat. Où est-il ? Je me renseigne, un peu partout, et réussi peu à peu à retrouver mon chemin. C’est donc cet établissement. Je rentre, me dirige vers ce qui semble être une réception, ou du moins quelque chose qui y ressemble. Et là. Le voilà.

Le vioque n’a presque pas pris une ride. A croire qu’il ne vieillit pas. Toujours aussi jeune, et pourtant, ça fait huit ou neuf ans que je ne l’ai pas vu. Si ça se trouve, il triche sur son age et en vrai il en a juste 28 ans. Ou alors il a développé une technique Jisetsu de rajeunissement. Parcontre, moi il doit pas me reconnaître. Peut être même ne se rappelle-il plus de moi. Après tout, il en a du voir défiler devant lui, des p’tites têtes blondes. –Je suis pas très blond mais osef-.

• Alors Fubuki, tu compte rester genin jusqu’à la fin de tes jours ? Moi c’qui m’inquète c’pas toi, c’est ce qu’il va advenir de ces enfants si ils prennent exemple sur toi.

Et puis je ris, avant de poursuivre :

• Bon, alors je recommence depuis le début parce que je suis un gars bien. C’est Xaldin, tu vois, le ptit mioche trop dark que t’as accueilli chez toi après que ses parents se soient entretués à mort. -Bon, je suis pas venu ici pour uniquement avoir de tes nouvelles. Bref.. Tu t’sens chaud d’intégrer une équipe Shinobi ?

Ouais parce que moi je suis un gars qui a de l’humour et qui prends le temps d’expliquer les chôses au détail avant de les proposer. Ou alors, c’est le total contraire ?

Une journée comme les autres ? Non, chez toi, chaque jour est unique. Et... Aurais-tu pu deviner la rencontre que tu allais faire aujourd'hui ? Ou plutôt, la visite que tu allais recevoir. Il est toujours agréable de recroiser de vieilles connaissances. Mais tu ne t'attendais pas à ce que ce soit lui qui refasse surface en ce jour. Toi qui t'étais levé ce matin en t'attendant à une journée relativement normale... Tu te trompais sur toute la ligne.

Tout avait commencé comme à son habitude. Pas de vagues à l'horizon. Rien de bien spécial en vue. Une journée à peu près « normale » donc. Entre les enfants et les corvées administratives, tu pensais que rien ne viendrait vraiment perturber tes habitudes. Jusqu'à ce qu'on vienne te demander. Un jeune homme borgne qui te cherche. Mais le fait est que... Tu ne connais personne qui corresponde à la description qu'on te fait de ce visiteur. Cela t'intrigue tout de même. Qui peut bien vouloir te voir ? Tu espère que ce n'est pas encore une mission qu'on te fait envoyer. Ou que ce n'est pas un envoyé de l'administration chargé de te rappeler ce que tu dois faire. Il sont suffisamment ennuyant. C'est une raison suffisante pour ne pas oublier les papiers que tu dois leur faire parvenir.

Tu vas tout de même voir à l'entrée ce jeune homme qui te demande. Le voilà qui t'interpelle. Par ton prénom de surcroît. Et tu ne vois absolument pas qui il peut bien être. Toi, ton rang de genin, l'exemple que tu donnes ? Mais qu'a-t-il donc à y redire ? Faut-il que tu le mettes dehors pour qu'il s'occupe de ce qui le regarde ? C'est alors qu'il continue, calmant ainsi ton envie de le mettre à la porte. Tu clignes des yeux à l'entente de son nom. Xaldin. Vraiment ? Est-ce vraiment lui ? Ce gamin dont tu t'es occupé alors qu'il était encore tout jeune ? Tu as du mal à le croire... Il a vraiment changé.

Xaldin... C'est vraiment toi ? Non, je dois rêver... Tu as changé. Enfin, il y a bien longtemps que je ne t'avais pas vu...

Tu t'arrêtes alors. Et si ce n'était pas lui ? Et si c'était une mauvaise blague ? Tu préfères encore vérifier par toi même. Tu vas lui poser quelques questions simple, mais auxquelles seul lui pourrait répondre.

Attends. Prouve moi que c'est bien toi. Comment s’appelaient tes parents ?

Tu peux paraître suspicieux au point d'en être paranoïaque, certes. Mais prudence est mère de sûreté. Et on n'est jamais trop prudent... Cette histoire d'équipe... C'est peut être vraiment lui, et il n'est pas au courant. Ou alors ce sont les hautes autorités du village qui veulent te dynamiser et te faire intégrer une équipe, en t'envoyant un soi-disant Xaldin en guise de leurre. Oui, parce que l'administration est, en plus d'être empotée, parfois extrêmement retorse. Il suffit de lire les petites lignes. Enfin, tout ça pour dire que tu as appris à te méfier des apparences...

Ouais, j’y étais allé cash. Pis, c’pas comme-ci c’était un truc dont ma vie, ou la sienne, ou celle des kirijins en dépendrait. Si ça se trouve, il veut même pas de senseï –ce qui serait fort probable vu son âge-, ou alors peut être en a t-il déjà trouvé un. Bref, dans tous les cas, argumenter ne changera rien. En tout cas, une chose est sûre, il ne m’a pas vu grandir entre temps. Il le dit lui même. Mais oui, c’est vrai j’ai changé. Une dizaine d’année, ça change carrément un homme. Ou plutôt, ça transforme un enfant en un homme. En ce qui me concerne, j’avais mon chemin vers la virilité et la maturité au prix de nombreuses pertes, la plus visible et la plus importante étant mon kinnegan. L’œil doré. Des souvenirs anecdotiques remontaient à cette reflexion.

Alors, pour en revenir au vioque. Il était déjà dubitatif au vu de mon discours, et il avait failli me foutre à la porte à plusieurs reprises. T’façon, c’est sûr qu’il avait les cojones pour. Mais la force nécessaire, ça c’est une tout autre paire de manche héhé. Mais finalement, on avait pas eu à en arriver là. L’était gontil, le genin. En même temps, genin à cet âge là, c’est sûr qu’il devait pas avoir les crocs durs. Ou alors, il les cacherait trop bien.

• Non c’est Makka en soubrette.

Et à son interlocution, j’éclatais de rire. Il était devenu parano avec le temps, c’ça ? Je tournerais comme ça quand je serais vieux ? Un parano, peut être traqué par les dettes, ou je sais pas quoi. Je poserais des questions à tout bout de champ, et serais toujours sur le qui-vive ? Sérieusement, qui aurait à gagner à se faire passer pour moi ? J’veux dire, comment auraient-ils pu aller aussi loin dans le détail, pour connaître que dans la vie de Jisetsu Fubuki, il y’eut Jisetsu Xaldin, un jônin de Kiri, qui a passé une semaine dans son orphelinat ? Mais c’pas grave, répondons-lui donc, comme ça il en aura le cœur net, que je suis pas de la CIA.

• Jisetsu Tonegawa et Amarawa Saeko. Je te donne leur âge, couleur de cheveux et le reste ? Enfin, ne vas pas trop dans les détails, ma mémoire pourrait sécher.

Un petit regard aux alentours, avant de continuer.

• Alors, pourquoi tant d’appréhension ? T’as les illuminati aux trousses ? Sinon, je suppose que t’as du buisness, donc c’possible que tu n’acceptes pas ma proposition, mais si jamais tu veux quelques techniques, hésite pas. Ca m’fera travailler mon skill de senseï.

Ouais, Skill. Pasque moi j’ai la classe.