La suite des évènements se dérouleraient sous le toit de l‘Hokage. Rien de plus normal après tout puisqu’il était l’hôte. Il n’allait pas entamer des discussions diplomatiques aux portes du village comme deux mégères conversant sur les ragots et potins du village. Les sujets qu’ils aborderaient seraient d’une importance non négligeable et ne devaient pas non plus tomber dans les oreilles des plus indiscrets ou de simples passants. Daiki avait donc proposé à ce que la suite se déroule dans la salle de réunion prévue à cet effet dans son palais. Ils marchèrent d’un pas calme et posé, les deux Ombres côte à côte, escortés par leurs gardes personnelles. Comme l’Hayashi l’avait espéré, il n’y avait pas eu de problème ou de débordement avec Krystal et On’. Ils s’étaient comportés admirablement bien pour une rencontre de ce genre. Et c’était tant mieux. Le Godaime en espérait beaucoup.

Ils arrivèrent dans la fameuse salle où Daiki s’installa en priant son homologue Kumojin de faire de même. Il laissa le soin à ses propres gardes du corps de choisirent s’ils allaient s’asseoir ou pas. Peu lui importait après tout. Avant de rentrer, il s’était assuré auprès de son assistante que soit amené des vivres et à boire pour les voyageurs qui devraient en avoir besoin. Ils n’attendaient plus que le plateau repas maintenant. Le silence plana quelques instants avant que le Raïkage ne vienne le rompre. Par une question pertinente qui plus est. Il allait droit au but en tout cas. Mais il tapait là où ça faisait mal directement. Shiaijin Suguato et sa mystérieuse disparition. Il n’avait pu tout raconter à son village pour qu’il ne se sente pas abandonné par celui qui les avait relevés et leur avait offert un second souffle. C’était depuis sa discussion avec On’ et Maïka qu’il s’en rendait compte. les membres de la Racine lui avait expliqué plus en détail le rôle du Yondaime dans Konoha. Il avait réalisé beaucoup et il avait bien mérité ses « vacances ». Mais pour l’heure il fallait surtout répondre aux interrogations du Sandaime face à lui. il prit le temps de réfléchir car il sentait le regard des deux autres Konohajins rivés sur lui à ce moment. Konohajin de souche, on doutait encore de lui.

Il inspira lentement puis prit finalement la parole. Son ton était bienveillant. Au vu de ses mots de toute façon, c’était le registre qui convenait le mieux :

Je pourrais vous retourner la question Sandaime. Qu’est-il arrivé au Nidaime Raïkage ? En ce qui concerne le Yondaime en tout cas, nous n’avons malheureusement pas eu plus de détails que ça. il nous a mystérieusement quitté en laissant derrière lui des instructions, y compris ma nomination à ce poste.

Il pensait avoir répondu juste. Sans en dévoiler trop sur son village ni pas assez pour évoquer de la méfiance chez cet homme qui lui faisait face et qui enchaîna en lui demandant son avis sur Suna. Suna… Un sujet qui tenait à cœur à l’Hayashi et que peu encore avait encore abordé avec lui. Pourtant les relations entre ces pays étaient houleuses et méritaient d’être éclaircies. Lui connaissait très bien la réponse à cette question. Il devrait d’ailleurs l’aborder avec ces hommes. Seul Akainu savait. Ainsi qu’un autre qui n’était encore à ses côtés. Mais ça ne saurait tarder maintenant que l’Inuzuka s’était lancé à sa poursuite. Même soucis que tout à l’heure avec le Yondaime, Daiki devait apporter une réponse. Et il en avait une grossière idée en tête. Ainsi que la contrepartie qu’il demandait en échange. Il le ferait à chaque fois que son collègue Kage poserait la question. Il répondit donc :

Aucune action n’a été engagée avec Suna jusque-là. Que ce soit Raiu no Kenji ou Kyoshi Rei ou même Aarakoa Aare, j’étais présent lors de la gouvernance de Masao Nikkou et j’ai vu de quoi était capable Suna. Mes intentions à leur écart ne sont pas claires mais l’annexion de notre village qu’ils ont opérés n’est pour me plaire et cela penchera dans la balance une fois le moment venu de prendre une décision à leur sujet.

Il estimait avoir encore répondu comme il fallait. Sans rester trop évasif mais en répondant quand même sans dire tout ce qu’il pensait. Il fut néanmoins interrompu par son assistante qui entra avec la commande qu’il avait effectuée. Elle déposa verres, tasses et nourriture sur la table. Du thé, de l’eau et de quoi manger. Elle fit son office aussi discrètement qu’elle en avait l’habitude. Puis le Raïkage suggéra que chacun participe pour donner son avis. Une idée à laquelle ne s’opposa pas le Godaime qui se contenta de hocher la tête. Il laissa un temps avant de prendre à son tour l’initiative d’une question :

Et vous Raïkage ? J’ai eu vent de nombreuses fois que vous aviez quelques différents avec Kiri. Est-ce au moins vrai ? Je me suis toujours interrogé là-dessus !

Le ton était détaché. Presque indifférent comme s’il parlait d’un fait anodin alors qu’il en relevait de l’avenir de deux nations. Voire trois puisque Daiki posait la question pour savoir où se placer là-dedans. Faisait il face à un unificateur en série ou juste quelqu’un qui savait s’entourer des personnes qu’il souhaitait et qu’il fallait avoir de son côté.

Comme Daiki avait répondu aux questions du Sandaime Raïkage, ce dernier n’avait pas fait de manière pour répondre. Il était allé droit au but et semblait sincère. Peut-être même plus que Daiki lui-même. En même temps, cette histoire n’était pas connue de tous et autant limiter la diffusion de cette information. Il y avait des chances qu’On’ soit au courant mais il en était tout autrement pour Krystal. Pas de bourde pour le coup il allait se tenir d’en dire plus qu’il n’en avait fait devant le peuple de Konoha. Ne serait-ce que pour rester cohérent dans ces choix. D’autant que sa confiance ne se gagnait pas aussi facilement qu’il n’y paraissait. Mais au moins, tout se passait à merveille avec le Raïkage. En même temps il n’y avait vraiment pas de raisons que ça se passe mal. Il savait maintenant que le Nidaime Raïkage avait quitté ses fonctions pour des raisons essentiellement politiques. Ce type ne semblait pas rigolé. Mais son prédécesseur ne se débrouillait pas trop mal non plus.

Il apporta même des précisions sur le Yondaime Hokage. Il témoigna de sa compassion pour avoir connu un cas similaire, enfin presque, à Kumo. Le Shodaime Raïkage avait procédé de la même manière pour finalement disparaître et ne plus jamais réapparaître. Il fallait croire que c’était un caprice de Kage que de disparaître comme ça sans laisser de trace ! Oui Nikkou on parle de toi ! Cette pensée effleurait le subconscient de Daiki qui s’amusa de ça. C’était assez amusant de penser à ça maintenant mais il ne se laissait pas distraire de sa mission. Le Raïkage n’avait pas fait tout ce chemin pour faire face à un rêveur ne l’écoutant qu’à moitié. Ce qui n’était pas du tout dans le style du Renard en plus. Toujours les pieds sur terre dans les bonnes situations. Après quoi le dirigeant des Nuages se désaltéra avec l’eau amenée plus tôt. Daiki ne prit rien pour sa part et laissa éventuellement les autres se servir.

Il avait ensuite posé sa question sur les relations Kiri-Kumo comme le Kage avait mentionné les relations de son village avec Suna. Le Bakushô avait beau venir d’un clan qu’on imaginait impulsif, il semblait posé. Aucune haine ou rancœur particulière envers le village de la Brume sanglante. Daiki ne pouvait prétendre posséder une telle maturité. Il ne pouvait pardonner à Suna pour ce qu’ils avaient fait et les conséquences que la guerre que le Nidaime Kazekage avait provoquée. Ce passé douloureux ne pouvait être oublié facilement. La guerre n’était pas la solution mais l’Hayashi gardait une rancœur enfouie contre le pays du Vent. Une rancœur qu’il devrait un jour utiliser pour de bon. Mais pour quoi ? Ca restait une bonne question. Mais il restait interloqué par les propos de son interlocuteur. En bien évidemment mais il restait surpris de connaître un homme à la fois si jeune et si sage. Il pensait à tout cela. Aux relations inter-villages abordées ici. Elles constituaient un élément important pour un Kage. D’autant qu’il fallait aussi gérer les Nukenins à côté de ça. Ce qui lui rappelait…

Une cellule de la prison était occupée par un ancien membre du village que représentait cet homme aux yeux d’émeraude. En avait-il conscience ? Probablement pas. Il allait droit au but et si tel avait été le cas, il lui aurait demandé depuis longtemps. Devait-il en parler immédiatement ? Ou au moins le mentionner ? Les informations qui leur avaient transmises étaient assez complètes et déjà assez intéressantes. Mais le garder ne servirait pas à grand-chose. Et puis quoi de mieux comme cadeau de confiance que d’offrir à un village un déserteur de sa nation. L’attention était touchante en tout cas ! Il serait préférable de leur rendre en effet. Comme Krystal était celle ayant mené l’interrogatoire, ce fut elle qu’il regarda longuement avant de lui dire tout simplement :

Je crois qu’un invité surprise aimerait beaucoup vous voir Raïkage.

La jeune fille semblait avoir compris comme elle quitta la pièce. Elle partait donc chercher ce Shuji. Pour apporter plus de précisions à la situation, Daiki s’exprima une fois que la Kamikoru fut sortie :

Il y a quelques jours, deux kunoichis du village ont interceptés aux portes de Konoha un homme se prétendant déserteur de Kumo. Face aux relations houleuses entre lui et les Konohajins, il y a eu échange de coups avant d’être capturé. Je me suis dit que vous seriez peut-être intéressé de le ramener chez vous pour le juger. Je me trompe ?

C’était sans doute la mission la plus importante à laquelle je participais. Je n’étais pas impressionnée par le pouvoir, ou les hauts-gradés. J’avais souvent eu l’occasion de m’entretenir avec des personnes importantes, dont le prédécesseur de Daiki Hayashi : Suguato Shiajin. Je sais et ai conscience qu’il était énormément apprécié à Konoha, un amour qu’il a dû acquérir dans le travail et la douleur, tant les Konohajins avaient perdu foie en l’autorité après la désertion de Nikkou Masao. Mais il avait une maxime à laquelle il tenait : la liberté, et surtout, le libre-arbitre. Ce qu’on faisait, on le faisait parce qu’on le disait. Il se fichait de savoir qu’il pouvait perdre un important Konohajin, si son village était contre sa libération, il ne le récupérerait pas. C’était également lui qui m’autorisait à partir plusieurs jours loin de Konoha, sans rendre de compte, dans le but de découvrir les clés ouvrant les secrets de mon passé. Mais j’avais réellement été affectée de son départ, surtout aussi mystérieux. Je ne pense pas mériter plus que d’autres des explications personnelles, mais sans me sentir abandonnée, je me suis un peu sentie délaissée. Car Miko et Suguato étaient, sans aucun doute, deux de mes repères principaux à Konoha. J’en avais perdu un.

Ainsi, la question du Raikage annonça la couleur de l’importance de cette réunion, tant pour les villages que pour mon compte personnel. J’étais, à mon étonnement, habilitée à intervenir lors de cette réunion. Mais une fois de plus, je devrais prendre garde à ce que j’allais dire. Si je n’avais absolument aucune mauvaise intention à propos de Kumo ou de cette réunion, une seule bourde de ma part pourrait sérieusement compromettre la finalité de cette mission. Un seul grain de riz peut faire pencher la balance. Un seul mot peut faire la différence entre réussite ou échec.

J’appris également un peu de l’histoire des Raikage. Une mystérieuse disparition, une abdication pour raisons politiques… Visiblement, quelles que soient les différences entre le village des nuages et le village de la feuille, la politique reste la même des deux côtés. Je mettrais ma main à couper que Kiri et Suna fonctionnent de la même manière. Il n’y a qu’à voir les changements de Kage chez eux également après la guerre contre l’Assimilatrice. Je me demande si Daiki allait les rencontrer également… Deux réunions auxquelles j’assisterais volontiers, en tout cas. Même si, en continuant d’écouter, je doutais de sa volonté de faire une réunion similaire avec le Kazekage. Au contraire, il semblait vouloir se détacher de l’influence que Suna avait sur nous, même si cela faisait un moment que le village du Sable n’était pas interféré. Ou alors, je n’en avais pas eu vent, sans aucun jeu de mot. Mais à bien y réfléchir, c’était vrai : je n’avais plus vu Kuroi depuis longtemps… Je tâcherai de demander à Daiki ce qu’il en est… Peut-être me répondra-t-il.

Puis, mon rôle intervint. L’Hokage parla d’un prisonnier originaire de Kumo, que Miko et moi avions capturé aux portes du village. Puis, indirectement, il me demanda d’aller le chercher. J’acquiesçai d’un signe de tête et me levai, en direction d’une salle du palais dans laquelle Shuji avait été transféré en vue de cet entretien. Je ne savais pas que penser de cette libération. Bien entendu, la coopération du Nukenin, et ses intentions bienveillantes, me laissaient penser qu’il était sage de le libérer. Mais l’éventail lui était toujours acquis, et le rendre directement au Raikage empêchait toute possibilité de traque pour trouver où il l’avait caché. Sans m’obséder, cet objet m’intriguait, et ce depuis le jour où je l’ai croisé. La sensation que j’avais à son approche était telle qu’il était impossible de l’oublier.

- Allez Shuji, tu n’auras pas fait de vieux os à Konoha !

Je souriais, me voulant bienveillante, comme à mon habitude. Un peu glauque, quand on vient chercher un prisonnier qu’on a soi-même fait. Il me suivit, évidemment, sans résistance. C’était, de toute manière, un prisonnier idéal. Coopératif et qui ne crée pas de vagues. On entra dans la salle de réunion, où tous les regards étaient posés sur moi et sur le Kadoria à mes côtés.

- Voici Shuji Kadoria. Je l’ai rencontré pendant la guerre, et nous avons et… Disons un différent. Venu à Konoha pour affaire, je l’ai intercepté à l’aide de ma senseï.

J’ignorais si, en mon absence, Daiki, ou On’, avait raconté ce qu’il s’était passé, mais je jugeais bon de le rappeler. Je retournai à ma place, ramenant une nouvelle chaise. Je fis assoir Shuji, et m’assis à ses côtés, attendant la suite des évènements…

Un cafard, deux cafards, trois cafards… Et une Krystal. Cela fait déjà quelques semaines que je suis emprisonné à Konoha suite à mon arrivée que le village n’a pas trop apprécié. Et malgré que la jeune femme qui m’a interrogé m’ait assuré que je sortirais rapidement, je suis encore dans ce trou à rat. La seule occupation que je me suis trouvé est celle de compter les cafards qui passe dans ma cellule. Peut-être même que ces derniers sont des insectes du clan aburame pour me surveiller… Ce serait assez astucieux en effet.

En parlant de Krystal, la voilà qui se pointe actuellement devant moi. Que me veut-elle ? Me libérer ? J’espère que oui. Je commence à m’ennuyer sévère ici et j’ai autre chose à faire à l’extérieur, des choses qui seront peut-être même bénéfiques pour leur village. M’enfin bon, ça je ne peux leur dire vu que je n’en suis pas sûr moi-même. Quant à la jeune femme qu’est Krystal, elle me fait sortir de la prison le sourire aux lèvres en me disant que je n’aurais pas fait de vieux os à Konoha.

- M’ouais…

Bon c’est vrai que comparé à d’autre déserteurs je ne suis pas resté longtemps mais j’espérais sortir plus rapidement quand même. Pourtant, elle ne se dirige pas en direction des portes du village… Je ne sais pas pourquoi mais je le sens mal ce coup. Je vais quand même fermer ma gueule et attendre de voir ce qui se passe, peut-être que quelque chose de positif m’attend.

Du moins c’est ce que je pensais avant de remarquer que nous nous dirigions en direction du palais du Hokage. Certes, rencontrer l’Hokage est plus positif qu’autre chose en soi mais j’aurais aimé que cela se passe dans d’autre circonstances. Genre dans une entrevue amicale auquel je l’aurais invité bien gentiment… Pas parce que je me suis fait capturer par son village. Mais on dirait que je n’ai pas trop le choix en fait.

Une fois arrivée devant la porte de ce qui doit surement être le bureau de l’hokage, la jeune entre sans même toquer. Quelle impolitesse. Mais ce n’est pas ça le plus important pour l’instant. En effet, Krystal résume brièvement ma situation à une sorte d’assemblée formé autour d’une table ronde. Minutieusement, je regarde chaque personne une par une. Euh… Je rêve où il y a Naoko ? Ok. Je sais pas ce que c’est que ce bordel mais ça sent vraiment pas bon, mais quand je dis vraiment pas bon c’est que ça envoye du lourd. Car oui, je retrouve bien en plein milieu d’une réunion entre les Kage de Konoha et Kumo.

Un homme au regard d’Émeraude se relève brutalement de sa chaise après les paroles de la jeune konohajin. Doux Jésus. C’est surement le Sandaime Raikage. Bon ben je reviens, je vais pendre. Non sérieusement… Le mec se met direct à m’engueuler alors que je m’assois sur une chaise non loin de Krystal, il pourrait au moins attendre que je pose mon cul non ? Mais une fois bien posé, je m’occupe à lui répondre.

- Membre du clan Kadoria ? J’ai encore droit à ce titre alors que je l’ai déserté et que ma mère doit surement être en train de préparer des personnes pour me tuer ? Au moins je vois que Masamune vous a parlé de moi… Ça évite pas mal de blabla déjà.

Peut-être est-il lui aussi de mon côté ? J’en doute… Vu sa réaction.

- Sachez déjà une simple chose, je n’ai pas troublé la paix de Konoha, ou du moins ce n’était pas mon intention. Disons qu’ils m’ont capturé surtout par mesure de sécurité. Avouez que ce serait un peu con, surtout moi, que je trouble la paix. Si je l’avais fait, Amaterasu m’aurait déjà tranché la tête sans même que je ne puisse me défendre, vu sa puissance. Enfin bref, je suis venue ici que pour parler avec Kirigaya Kirito, un genin de Konoha dans le but qu’il ait des informations sur une genin de Kumo actuellement disparu. Vous voyez ? De un mes intentions était pacifique et des deux mon action était plus bénéfique pour le village caché des nuages qu’autres chose. Même si malheureusement le jeune genin est dans le coma et ne peut donc rien me dire.

Je me tourne ensuite en direction du Hokage.

- Ravie de faire votre connaissance Godaime Hokage. J’aurais aimé vous rencontrer d’une autre façon afin que nous ayons une discussion sur les intentions de Konoha, guerre où paix mais il semblerait que le sort n’en a pas décidé ainsi. C’est fort dommage.

Puis vient le tour d'On' , l’homme aux côtés du Hokage.

- Il en va de même pour vous Myakudou Onpu, j’ai beaucoup entendu parler de vos exploits contre Makka. Je tiens à vous féliciter de tout cœur, vous avez grandement contribué à la paix dans ce combat.

Et pour finir, je me tourne en direction de la personne la plus pure présente en ces lieux.

- Navré Naoko, j’espérais te revoir sous peu mais point comme cela. M’enfin, ça fait toujours plaisir d’avoir quelqu’un qu’on connaît, non loin de nous dans ces moments difficiles.

Et bien le moins que l’on puisse dire c’est que l’ambiance montait d’un cran. Le côté discussion plutôt tranquille qui avait trouvé son rythme de croisière était brusquement rompu par l’arrivée du Kadoria qui arracha une réaction plutôt brusque au Raïkage qui se leva subitement de sa chaise après que Krystal l’ait introduit et l’installe à sa place. Le dirigeant de la Foudre déployait ainsi toute son envergure, tel un aigle s’imposant face à une coccinelle. L’image est assez caricaturale certes mais elle représente le mieux la situation. Les tensions entre eux étaient justifiées. Un déserteur ne serait pas accueilli avec une tasse de thé comme ce à quoi les Kumojins avaient eu le droit. Sa réaction plutôt brusque aurait pu amener des tensions et éveiller de la méfiance. Sauf pour Daiki. Il resta parfaitement neutre. La colère de son homologue Kumojin se comprenait parfaitement. Et les propos qui suivirent furent suffisant pour comprendre la raison de la colère du Bakushô. Il demanda des explications au Kadoria qui risquait d’interférer dans les relations qui s’établissaient entre la Feuille et les Nuages.

Puis le Kadoria interrogé se mit à parler et à raconter ce qui s’était passé. Il passa également sur un bref interlude familial et de la réaction de sa génitrice qui ne semblait pas plonger dans des lamentations inutiles. Mais dans toute cette explication, le Nukenin eut quelques mots pour les Konohajins et la Kumojin présente. En particulier On’ et lui. Le Myakudou bénéficiait d’une certaine renommée pour avoir été dans l’escouade ayant supprimée l’Impératrice des Flammes. Et Daiki par son poste. Un peu déséquilibré non ? Daiki s’en moquait éperdument après tout. Le Kadoria présenta des regrets auprès de lui de ne pas avoir pu le rencontrer dans d’autres circonstances et pour avoir une discussion avec lui. Il ne manquait pas d’assurance pour ainsi s’adresser à lui. Il ne s’en offusqua pas. Bien au contraire. Il répondit même sur un ton aimable à l’ancien Kumojin :

Il me paraît en effet un peu compromis d’avoir ce genre de discussion maintenant. Comprenez bien d’ailleurs que je ne fais pas ça contre vous personnellement.

Ce qui était sincère au final. Ses actes l’avaient conduit en prison et sa coopération lui avait attiré quelques bonnes grâces. Mais à l’annonce de la visite de Kumo, Daiki s’était immédiatement dit que récupérer un de leur déserteur serait un gage de qualité. Et ce détail n’échappa pas au troisième Kumojin, Aoki Shinji. Il ne comprenait pas les dires du déserteur et ne se gêna pas pour lui dire avant d’en arriver subtilement à une interrogation directement adressée à Daiki. Il ne l’avait pas vraiment vu venir. Le Kumojin lui demanda s’il s’agissait d’un geste de bonne foi ou s’il y avait derrière cet acte une arrière-pensée bien précise. Un coude sur la table avec la main sur le menton, l’Hokage ne put s’empêcher d’afficher un sourire. Pas moqueur. Mais il trouvait la question amusante bizarrement. Il reposa sa main bien à plat sur la table en fixant son interlocuteur qui venait de le quémander directement :

Voilà une question intéressante Kumojin.

Il laissa planer un instant où il ne bougea pas et continua de regarder l’Aoki droit dans les yeux avant de reprendre :

Selon vous qu’en est-il ? Aurais-je quelque chose à vous demander qui serait susceptible de m’intéresser ? Ou bien j’épargne à votre ancien compatriote un pourrissement de longue durée dans la prison de mon village uniquement dans le but que vous puissiez vous-même rendre justice d’un de vos déserteurs dans le but de faire prospérer cette relation diplomatique que nous entamons là ?

La réponse coulait de source en formulant la chose ainsi. Mais Daiki préféra préciser très nettement son propos afin de ne pas passer pour un personnage hautain prenant les gens de haut avec des questions rhétoriques.

Mon acte est dénué de toute arrière-pensée excepté celle de vous permettre de juger l’un des vôtres comme vous auriez aimé le faire.

Un autre temps passa avant qu’il ne rajoute sur un ton un peu plus léger et rieur :

A moins que vous n’ayez quelque chose qui puisse m’intéresser et que vous seriez prêts à céder à Konoha !

Spoiler:

Le fameux Shuji. Miko lui avait parlé de lui. Un des petits imprudents qui s'étaient laissés attraper dans ses toiles aux remparts... pourtant, il ne s'agissait pas de n'importe qui. Le déserteur était de rang A, et semblait se revendiquer pacifiste, voire de mèche avec Amaterasu. Le motif de son intrusion dans le périmètre du village n'en restait pas moins plutôt douteux. Il fallait être bien naïf pour croire qu'il suffisait de frapper à la grande porte de Konoha pour espérer rencontrer le genin de son choix, en particulier quand on a sa photographie dans le bingo book...

Il n'avait pourtant pas l'air spécialement antipathique. Quand il se présenta, il alla même jusqu'à reconnaître le luthier et lui adresser ses remerciements personnels. Un peu gêné, Onpu se frotta la nuque avec un sourire franc, sans un mot. Il aurait aimé discuter avec cet homme.

Il n'osa pas dire "merci", bien qu'il aurait été plutôt tenté d'expliquer à quel point il avait été inutile contre la reine des flammes. Une fois encore, il eut l'impression que le nom "Myakudou" avait été fossilisé dans la légende, alors que sa contribution à la fin du règne de Makka était loin d'être aussi salutaire que celle d'Aku et ses deux compagnons. Il y avait un peu d'injustice dans cette histoire, et malheureusement ce n'était pas tout bénèf pour lui, sachant que son objectif était de se faire oublier du monde pour rester "libre" à sa façon. Tant pis.

Pendant toute la première partie de la rencontre, il avait du se retenir d'ouvrir la bouche: il aurait adoré parler de Suguato un peu plus longtemps, mais ils n'étaient pas là pour ressasser le passé. Quant au sort de Suna... il avait hésité à dire qu'il avait des contacts là-bas avec la cheffe du Kakumeigun, et qu'il serait aisé pour lui de rentrer en contact avec le Kazekage. Mais tant que possible, mieux valait essayer de faire ça underground, les hautes sphères du kageïsme n'avaient pas besoin de connaître toutes les combines du luthier.

Cela dit, tout le monde - la belle Naoko mis à part - avait fini par contribuer à l'échange. De tous, Shinji semblait être le plus méfiant, et donc le plus dangereux: un doute pouvait facilement mener à un fâcheux durcissement des relations entre les villages. Daiki n'avait pas hésité à calmer le jeu, mais On' décida d'en rajouter une couche par sécurité.

- J'imagine que si un ancien konohajin était tombé entre vos griffes, nous aurions tenu à le récupérer également. Il est d'usage de juger les bandits dans leur pays d'origine... Dans l'hypothèse où vous auriez effectivement quelque chose d'alléchant pour Konoha, il s'agirait là d'une toute autre affaire, et nous serions effectivement ravis d'en parler avec vous.

C'était une façon un peu tordue de jouer cartes sur table. En écartant l'éventualité d'un échange de bon procédé prémédité, Onpu espérait que les Kumojins se sentiraient en confiance. L'honnêteté, quand poussée jusqu'au bout, se révélait parfois plus utile que toutes les manipulations les plus habiles dont le pire des hommes pouvait être capable. Et cet homme ne semblait pas être Bakushô Soroshia.

Sur un tout autre plan, Onpu avait remarqué que la sublime Naoko et ce Shuji se connaissaient. A quel point? D'odieux embryons de fantasmes se formaient dans sa tête, mieux valait les étouffer dans l’œuf et se concentrer sur la fin de la réunion.

Spoiler:

Le jeune Shinji se montra moins sur la défensive lorsqu’il se rendit compte que les intentions de l’Hayashi étaient dénuées d’intérêt autre que de renforcer cette entente diplomatique qui commençait à prendre forme. Son supérieur le rappela à l’ordre d’un geste de main alors que le jeune homme commençait à fouiller ses poches en feignant n’avoir autre chose à lui offrir que trois ryos. Faire l’aumone à un Kage. Il fallait en avoir une sacré paire pour oser faire ça lors d’une mission diplomatique. Ou bien être totalement débile et/ou inconscient. Ou peut-être même un savant mélange des trois ! Ceci étant dit, ce ne pouvait être le cas. Le Bakushô ne se serait pas entouré d’une escorte qu’il aurait jugée inapte à prendre de bonnes décisions et de ne pas surveiller ses mots. Daiki en avait fait de même pour ses accompagnateurs. Il avait pris des personnes qu’il connaissait et qu’il savait dignes de sa confiance.

Le Sandaime Raïkage remercia l’Hokage pour ce présent et il lui offrit l’assurance qu’il en serait fait de même si par hasard un déserteur Konohajin se retrouvait sur les terres de Kaminari. Des paroles que le Godaime savait sincères et dont il ne douta pas un seul instant. Il était cependant fasciné par la manière dont le Raïkage arrivait de passer d’un registre à l’autre. Autant il s’adressait à son déserteur comme à un moins que rien et le faisant passer pour un foutriquet, autant il reprenait un ton respectueux et emprunt de sagesse pour s’adresser à Daiki. Ce qui ne l’étonnait pas en soi. Mais le contraste entre ses deux attitudes était assez flagrant. Le dirigeant des Nuages appela Shinji pour lui demander de s’occuper de Shuji. Une concentration subite de chakra dans la main et une violente application sur le thorax du déserteur l’envoya valdinguer. Un Fûinjutsu. Le Raïkage s’y connaissait aussi dans le domaine alors ! Intéressant. Ils auraient peut-être l’occasion d’échanger un peu de leur savoir sur la question.

Après quoi le Kumojin en vint droit au but sans faux-fuyant et exposa clairement l’objectif qu’il avait en tête en venant ici et qui était commun à celui de Daiki. Une alliance aussi bien militaire qu’économique. Au moins étaient-ils d’accord sur ce point. Un grand pas en avant pour la Feuille. Le Sandaime Raïkage précisa même les conditions de cette alliance. Ce à quoi le Godaime répondit :

Je n’avais pas d’autre espérance que d’aboutir à un tel accord. il est temps pour la Feuille et les Nuages de s’entraider et de coopérer. Il va de soi que cela passera par des accords commerciaux et militaires le moment venu. Nous aurons l’occasion d’aborder le sujet de Suna plus tard, Raïkage. Pour l’instant, vous êtes libres de rester au village pour vous reposer avant de rejoindre Kumo ou de repartir immédiatement même si étant donné votre colis…

Et Daiki accorda un regard à Shuji qui ne pouvait plus bouger.

…Je me doute que vous voudriez rentrer le plus rapidement possible.

C’est donc sur quelques mots de politesse et un sourire que la délégation de Konoha raccompagna celle de Kumo jusqu’aux portes du village. Et alors que le Raïkage s’éloignait en compagnie de sa garde et de leur prisonnier surprise, Daiki ne put s’empêcher de sourire. Une alliance était un bon moyen d’entamer sa carrière politique. Une guerre immédiate l’entacherait. Pour ce dernier point de vue, il lui faudrait mûrement réfléchir à ce qu’il souhaitait faire. La cible était désignée mais devait il l’abattre ou d’abord l’approcher ? Difficile à dire.