[Hrp] J'arrive donc à Konoha seule (Tori nous a quitté pour de sombres raisons -_-), libre à vous d'intervenir ^^ [Hrp]


Si j’avais su que le pays du feu me recevrait sous une averse j’aurais certainement fait demi-tour depuis longtemps. J’aime bien la pluie en général il est vrai, elle m’apaise et favorise la méditation, mais il n’y a rien de plus désagréable que de voyager sous la pluie. Trois jours que je marche à travers le pays shinobi en direction du village caché de Konoha pour pouvoir poursuivre mon voyage, trois jours de pluie incessante, m'offrant des nuits trop brèves et trop peu salvatrices. Trois jours que je ne me suis pas sentie au sec, trois jours que la boue borde mes chemins et qu’elle me rend le voyage encore plus pénible. Seulement aujourd’hui c’est différent, je peux déjà voir les murs d’enceinte du village de la feuille depuis la cime de l’arbre où je me trouve, j'arrive enfin à destination, marquant la fin de ce calvaire. Je me retourne et regarde, je suis seule, ou je suis bien seule, Tori n’est plus en ce monde. Je savais qu’il serait un boulet mais pas au point où il l’a été. Se faire tuer par la morsure d’une mouche enragée des côtes du pays de la brume, ce n’était pas donné à tout le monde.

Avant de continuer plus en avant vers la dernière ligne droite qui me sépare de mon but final, je vérifie ma main droite. Mon épaule est toujours un peu bandée, et je ressens encore parfois de légers picotements, décidément cette Shio ne m’a pas raté lors de notre combat, si mes souvenirs sont bons, c’est une konohajin, je la croiserais peut être pendant mon séjour ici.
Je regarde autour de moi c’est la forêt qui m’entoure toute entière, presque oppressante, depuis que j’y suis entrée, je ressens une étrange présence, comme si j'y étais constamment épiée, et pourtant je n’ai jamais été autant sur mes gardes depuis mon arrivé. La fatigue peut être, ces dernières nuits ont certainement été les plus dure de toute ma vie, cela explique peut-être cette sensation étrange. Je vérifie encore si les ombres ne cachent rien qui pourrait me nuire, et je repars de plus belle.

Les portes du village, j’y suis, c’est la porte Est, gardée par une statue de renard bleutée, allongé et me fixant étrangement du regard, bien qu’on puisse dire qu’il ne fixe qu’en réalité un point précis de la route, mais c’est celui où je me suis arrêtée. Grandes ouvertes et pourtant elles me sont si fermés, je contemple ces portes immenses. Les deux gardes se sont approchés, et m’accueillent presque comme une ennemie du village, ce qui est compréhensible, mais tout de même je n’ai pas l’habitude que l’on me parle sur ce ton, j’espère que ce ne sera que la seule fois qu’ils me parlent ainsi, sinon cela risque de mal finir. En tous cas il va falloir jouer serrer si je veux entrer, et même ainsi ce n’est pas gagné d’avance :

-Halte là demoiselle, vous vous trouvez aux portes du village de Konoha, déclinez votre identité et vos intentions, nous jugerons si nous vous laisserons passer ou si nous devrons vous considérer comme une ennemie.

J’enlève délicatement la capuche qui couvre mon visage et qui gardait mes cheveux au sec, découvrant ainsi largement mon visage et au passage mon bandeau du village de la foudre. Malgré la fatigue j’essaie de paraitre la plus calme et décontracté que possible, même si une légère tension s’empare de moi, car les gardes ne semblent pas disposés à m’accueillir comme cela, certainement mon Wakisachi qui dépasse, ou peut être mon bandeau le fait que je sois shinobi d’un village différent même en temps de paix ne doit pas m’aider.

-Je me nomme Hakushi Ozuka, fille d’Hakushi Kintaro, et membre du clan Hakushi, je suis Chûnin de Kumo, Je viens en paix, je parcours actuellement le monde pour parfaire mon art shinobi, et ce voyage fait étape dans votre respectable village, je vous prie alors de bien vouloir nous accueillir pour quelques temps dans cette enceinte.

Même si j’ai dit tout cela avec un air des plus respectueux, j’étais à la limite de vomir, je me dégoute à être si lèche cul. Seulement je me dois de dire la vérité, si jamais ils ont des doutes sur la véracité de mes propos ils n’hésiteront pas à sonder mon esprit, ou bien tout simplement à me tuer. Ils ne peuvent pas imaginer à quel point je fais un effort pour montrer patte blanche, en disant la vérité je me sens toujours vulnérable, totalement à la merci de celui qui s’oppose à moi, totalement incapable de contrôler la situation, ce qui me met le plus hors de moi. Alors qu’en mentant je maitrise ce que l’autre sait de moi, et jouer la comédie me permet donc d’avoir le contrôle à tout instant d’une situation, même si ce n’est que dans une certaine mesure.
Bien, je crois que je n’ai plus grand-chose à ajouter, maintenant mon passage ne dépend plus que de leur bon vouloir.

Comme le monde est petit, non vraiment, je m’étonne parfois du nombre de personnes que je rencontre à travers les terres Shinobi, et dont je ne soupçonnais pas du tout que je les reverrais un jour. De plus j’ai toujours eu une excellente mémoire des relations que j’ai pu avoir avec les gens, même si la plupart d’entre elles sont faussées par ma comédie permanente, j’essaie toujours de garder le plus en mémoire possible ces visages que j’ai rencontrés.

-Nikkou c’est vraiment toi ?

Je m’élance sur le jeune homme et l’enlace amicalement. Même si je pense que ma réaction est un peu exagérée, elle n’est tout de même pas uniquement fausse. Rare sont ceux que je peux considérer comme de véritables relations, des relations pas uniquement basées sur mes mensonges, et étrangement la plupart de ces relations sont celle que j’ai tissé avant la mort de ma mère.
Après quelques secondes je me recule légèrement pour mieux le regarder, je le dévisage un court instant, le regardant de la tête au pied. Il a bien grandi, c’est devenu un véritable homme maintenant, un shinobi aussi, malheureusement... Le voilà donc au village de la feuille, c’était en quelque sorte prévisible puisqu’il habitait auparavant dans le pays du feu, et qu’il y vit toujours. Je prends enfin le temps de répondre à son hypothèse quand à mon origine :

-Non je ne viens pas de Kumo, je viens tout droit de Kiri, j’y suis resté quelques temps à cause d’une blessure à l’épaule suite à l’examen Chûnin.

De nouveau je regarde ma main droite, calme désormais plus du tout parcourue par les tremblements. Puis rapidement mon visage se tourne de nouveau vers le konohajin, avec un large sourire :

-Mais ça va mieux désormais. Merci de m’accueillir au sein de ton village, je ne sais pas s’il y a quelques petites informations ou règles dont je devrais être au courant avant de pouvoir rentrer, ou s’il y a un formulaire à remplir. Et puis une nouvelle fois je suis sûre que je peux continuer sur toi pour me faire visiter ton village ?

Je lui fais de nouveau un sourire avec un petit clin d’œil complice, ces trois jours de galère n’auront pas été vain enfin je l’espère.

-Mais en attendant on ne peut pas trouver un endroit au sec ?

Oui les retrouvailles c’était certes très sympa, mais sous la pluie cela perdait quand même un peu de sa saveur.