Cela faisait quelques jours déjà que le jeune Yamanaka travaillait pour Suguato et son intérêt allait grandissant. Mais aujourd’hui était jour de repos pour ainsi dire et il ne travaillait pas de la journée à l’hopital. Pas de quoi donc poursuivre ni ses études en service de psychiatrie ni une quelconque autre chose. Habillé en civil, le gamin était sorti prendre l’air à l’extérieur des remparts. Quoi de mieux que profiter au maximum de l’étendue d’arbre qui s’étendait à perte de vue ? Hésitant à se rendre aux terrains d’entrainements, il y succomba finalement, prenant bien soin de s’installer à l’écart histoire de ne pas déranger, un livre à la main pour s’occuper, tout en regardant les éventuelles personnes ou équipes qui s’entrainaient. Non il n’espionnait pas –enfin si peu-, mais il s’avérait être curieux des capacités des autres personnes et c’est donc tapis comme un furet sur sa branche qu’il épiait au loin les combattants ou les plus solitaires qui s’entrainaient à l’écart. Rien de bien palpitant au final. Les tensions avec Suna étaient grandes et chacun veillait à s’améliorer le plus possible. Quelques coups, des shurikens, une boule de feu par ci par là et le tour était joué. Il aurait peut-être également du s’entrainer avec eux. Mais bon il avait le droit tout de même de faire un break. Et plus important encore un break à l’air libre.

A vrai dire le gamin n’aurait jamais pensé que l’air frais, l’odeur des arbres, et le bruit que faisait le vent en soufflant les feuilles de ces derniers lui manqueraient si facilement. Rien d’insurmontables mais ces récompenses il les savourait dans toute leur entièreté. Il ne sortait plus tant que ça. Il faut dire qu’il était plutôt pris entre ses entrainements, son apprentissage, et son travail, mais bon à l’orée de ses seize ans, il aurait certainement du avoir plus de temps libre que ça. Pour dire ! Il voyait de moins en moins son père, lui avec qui il était autrefois si proche… Bah il lui cuisinerait un petit truc ce soir vite fait histoire de renouer les liens père-fils, mais bon il fallait dire que le grand Yamanaka ne faisait pas d’effort particulier non plus en continuant à le traiter comme un gamin. L’après-midi passant sans encombre, Iji reconnut au loin l’une des personnes s’entrainant sur le terrain. Miku. Oui Miku Natoshi. Souriant à moitié au souvenir de leur mission commune, le blondinet se rappela également le rêve illusoire de ce dernier : devenir Hokage. Au moins y mettait-il toute sa volonté puisqu’il assistait à son entrainement à l’instant même. Mais bon il aurait été bon qu’il rabaisse ses objectifs tout de même. Moins gamin que lors de leur rencontre alors qu’ils étaient tous les deux Genins, Iji ne voyait plus les choses de façon si optimistes maintenant, le pessimisme des vieux l’ayant gagné alors que lui-même gagnait en responsabilité en entrant progressivement dans leur monde.

Mettant fin à sa pause –ou du moins à sa pause dans son arbre-, Iji referma son livre, bien décidé à aller se dégourdir les membres, rendre visite à quelques personnes dans la ville et faire quelques achats personnels. Rien de bien palpitant mais bon que voulez-vous ce n’était pas parce qu’il était ninja qu’il devait faire quelque chose d’intéressant vingt-quatre heures sur vingt-quatre… Arrivé à hauteur des portes il aperçut un étranger aux prises avec la sécurité des portes... Enfin toute la sécurité de la porte quoi… C’était plutôt exceptionnel. Curieux comme pas deux le blondinet se rapprocha des hommes qui parlaient avant d’apostropher l’Hyuga qui semblait être en charge de l’affaire. L’homme devait être un inconnu intéressant pour se faire arrêter comme ça. Et étant donné qu’aux alentours il devait s’être dit que Konoha avait renforcé la sécurité, le bonhomme ne devait pas être un badaud quelconque.

« Un problème quelconque ? Yamanaka Iji si j’puis vous être utile. Besoin d’un coup de main ? J’allais me rendre à l’intérieur des murs si besoin …»

Se rappelant qu’il était habillé en civil, le gamin espérait que l’un des Konohajins se souviendrait de sa bouille même enfantine … Il n’en avait aperçu qu’un ou deux dans le lot mais tout de même rien de très convainquant … Souriant de toutes ses dents notamment à l’étranger, le gamin blond espérait être pris au sérieux, après tout il faisait ça pour aider, sachant pertinemment les problèmes que la défection de plus d’un membre de l’unité de surveillance pouvait engendre… Particulièrement en temps de guerre…

Pourquoi fallait-il que ce soit toujours des blaireaux les gens qui posaient problème aux remparts ? Le gamin se rappelait de cas similaires alors qu’il était en poste quand il était encore Chunin. A croire que ces types-là attiraient les problèmes comme des aimants. Confiant, hautain, et d’un humour qui laissait particulièrement à désirer, heureusement pour lui que ce bonhomme semblait n’être pas si faible que ça sinon il se serait sans doute fait démonter plus d’une fois. L’écoutant s’adresser avec morgue à l’Hyuga qu’il surnomma Chapo, le blondinet roula des yeux exaspéré avant que l’autre se reporte sur lui.

Son petit sourire narquois toujours sur le visage, Iji se crispa à l’évocation du temple. Ce dernier avait été détruit il n’y a pas si longtemps, visiblement par un attentat terroriste de la part de Suna, portant de ce fait un coup dur aux habitants de par le meurtre des religieux et religieuses parmi lesquels se trouvaient d’ailleurs plusieurs Yamanaka… Un coup dur pour son clan dont les membres avient toujours été poussés vers la spiritualité. Quoiqu’il en était on ne rigolait pas avec ce sujet, en espérant pour l’autre qu’il n’eut s’agit simplement d’une parole en l’air. De fait il n’avait pas l’air futé, ou plutôt pas subtil, ce qui empêchait de solidement penser qu’il parlait de feu le Temple de Kyuubi.


L’Hyuga monopolisant la parole, il ne put en placer correctement une pour ne pas faire passer le Jonin aux cheveux violets pour plus ridicule aux yeux de l’autre blaireau qu’il ne devait déjà l’être. Pas grave il lui répondrait après ... Maintenant ou dans quarante secondes, quelle différence? D’ailleurs le ninja aux yeux blancs rentrait dans son jeu en employant un véritable langage de charretier… Quelque chose d’assez inhabituel pour quelqu’un de son clan d’habitude si fier et si hautain. N’ayant rien d’autre à ajouter, Iji se savait néanmoins inclus dorénavant dans la chose, le Hyuga ne l’ayant pas recalé. Ne voyant aucun des Chunins faire la démarche, le blondinet se chargea d’assurer la communication et de contacter directement les hautes instances, à savoir l'agent de liaison au bureau de l’Hokage. Informant discrètement l’Hyuga de ce qu’il comptait entreprendre, Iji se recula légèrement, laissant les Chunins et l’Hyuga aux prises avec l’autre blaireau.

Le bureau de l’Hokage, une section s’assurant les communications autour des remparts, des Yamanaka, avait reçu un message. De Iji pour être exact, qui annonçait la venue d’un visiteur demandant la présence de l’Hokage. Normalement, je me serais contenter d’ignorer la situation, mais il insistait et semblait particulièrement belliqueux. Je quittais alors mon petit bureau improvisé de l’Hôpital, avec agacement, risquant de manquer la phase de dépôt d’une substance en pleine analyse. Je fermais la burette avant de sortir. Je devais rapidement justifier ma présence là-bas et la rendre légitime aux yeux du visiteur. Ça nécessiterait de lâcher quelques morceaux, je le savais. En arrivant sur les lieux, je constatais que Kenzo semblait être en charge. Il argumentait, pour ne pas dire, se disputait avec le nouveau venu. L’équipe de Chûnins restaient sur leurs gardes, me montrant clairement que la situation n’était pas aussi simple. Iji, tant qu’à lui, se tenait légèrement en retrait.

- « Alors, vous vouliez voir un responsable à ce qu’il paraît ? »

J’écartais un peu les bras en rejoignant le groupe, provoquant un léger balancement arrière qu’on aurait pu prendre pour un symptôme d’ébriété. Je souriais largement, sans moquerie, mais visiblement amusé par une situation un peu ridicule. Un nouvel arrivant semblant faire des exigences et des caprices tout en nous offrant quelque chose, même si j’ignorais quoi encore pour le moment. On m’avait fait savoir qu’il y avait des problèmes, mais on ne m’avait pas tout dit. Je laissais le temps à l’homme de m’examiner, ma chemise blanche légèrement remontée au-dessus du poignet, ma veste vert si foncée qu’on aurait presque pu dire noire, des pantalons noirs et propre, des souliers du même genre et une cravate. L’automne n’était pas encore assez froid pour parler de froid.

- « Avant de me dire qu’un responsable ne suffit pas, je vais te dire que tu n’as pas vraiment le choix. L’Hokage ne viendra pas. En attendant, tu devras te contenter de moi, je suis le mieux placer pour satisfaire tes besoins.... »

J’étais prêt à lâcher certaines informations, il devait bien s’en douter à moins d’être stupide. Le commentaires sur ses besoins en disait long et était suffisamment ambiguë pour lui faire comprendre qu’il ne viendrait pas exiger ici. Je lui laissais quelques secondes, avant de désigner une structure plus haute du rempart, visible au loin. Une espèce de « tour », presque une caserne pour les gardes, qui avait quelques installations plus confortables que le bord de la route.

- « C’est là que tu pourras aller, le plus loin, pour discuter. Sinon, ce sera ici. »

Je pinçais les lèvres, conscient que s’il refusait, je devrais revoir la situation. Conscient aussi que Konoha affichait un manque complet d’ouverture par rapport au passé, ce qui, si Suna l’apprenait, pouvait donner l’impression que nous sombrions dans une espèce de sécurité peureuse. Personnellement, ça ne me dérangeait pas. J’étais largement prêt à admettre les faits : un coup dur, une prise de conscience, un apprentissage. En attendant, espérons que le visiteur serait rapide à la réflexion.

Le visiteur était cinglant avec Kenzo. Je n’étais pas un partisan du respect, c’était une attitude qui pouvait même me plaire, mais elle frôlait la stupidité. Soit il se croyait assez puissant pour résister aux équipes de Konoha, soit il était totalement inconscient. À moins qu’il ne sache que nous ne voudrions se passer de lui, du moins, le croyait-il. Pour le moment, tout cela restait à déterminer. Rapidement, je fis signe à Iji d’avertir les remparts que nous viendrions. En nous dirigeant là-bas, j’observais le visiteur. Il était un peu plus petit que moi, il n’avait pas mon impression de lourdeur que je possédais à cause de mon dos courbé par les longues hures en laboratoire. Il grimpait les remparts, les escaladait. Je me contentais de m’arrêter et de lever la tête avec un léger balancement du haut du corps, haussant un sourcil curieux. Puis, je me contentais de passer par la porte et de monter les marches.

Quelques mètres plus loin, nous nous retrouvions dans une salle uniforme, les murs de pierre, à part quelques commodités, comme une table et des chaises, il y avait peu. Quand nous arrivions, les quelques shinobis en poste venaient de terminer de la vider. L’un d’eux se posta à la porte, ce qui me fit rire et échanger un regard avec le visiteur, pour lui signifier que je trouvais la situation aussi étrange. Je reculais un cheveu derrière mes oreilles en m’assoyant, lui faisant signe de faire pareil.

- « C’est supposé être chez moi, Nukenin, et j’ai quand même l’impression qu’ils ne m’ouvriront pas la porte. Les habitudes ont la vie dure. »

Nukenin ? Je pouvais me tromper, mais les marques de la vie de voyage. Sa présence ici, aussi directe, ne pouvait être la preuve qu’il n’avait rien à craindre de nous, du moins, en théorie. Il ne devait donc pas appartenir à une nation ennemie. Son visage me rappelait une personne, mais j’en avait vu beaucoup. Quand il parla et dévoila sa relation filière avec le Kazekage de Suna, je compris que la barbe de ce dernier ne cachait pas les quelques ressemblances. Il y allait directement. Bien, je n’étais pas un politicien de toute manière. Je me contentais, dans un nouveau balancement involontaire, de m’adosser et poser mes doigts pianotant sur la table.

- « Tu sais que Suna a déjà enlevé une délégation de Konoha ? Que j’ai rencontré Araakora Aare et que je me méfis profondément de lui ? Heureusement que nous ne sommes pas Suna… Sinon, nous pourrions être tentés de te faire prisonnier. Outre ça, tu comprendras que je me méfis de Suna… Alors pourquoi te croirais-je ? »

Je souriais largement, montrant mes dents de manière excessive. Ce jeune avait du cran, peut-être de l’intelligence. Il en faut pour survivre. Il venait de nommer plusieurs Shinobis, dont j’ignorais le niveau, mais qui pouvait certainement être utile à Konoha. Normalement, je ne me serais pas embarrassé d’eux, mais la question était est-ce que Nikkou le ferait, lui ? Il fallait aussi considérer que je me méfiais d’Aare, sa présence était pour moi un poison sur le monde, mais je devais admettre que j’étais mal placé pour condamner ce genre d’actes.

Il avait vu juste. J’avais de l’intérêt pour lui, mais il se trompait lourdement sur l’importance de cet intérêt. C’était par « gentillesse » que nous lui avions permis d’entrer. L’homme ne semblait pas vraiment comprendre que la situation était à notre avantage. Ou il n’en tenait pas compte, dans ce cas, il était puissant. Je doutais néanmoins que quiconque puisse être autant en sécurité, pas comme il croyait l’être. Les troupes viendraient en quelques minutes, les senseurs se déclencheraient, les attaques viendraient de partout, la fuite serait impossible pour lui. Pourtant, je respectais peu la puissance, je tenais à l’écouter. C’était de la curiosité, voilà où était mon intérêt. Il parlait, menant directement la discussion. À la fin de son monologue, je me contentais de rire en pianotant sur la table.

- « Je suis désolé pour Aare. Mais je dois t’avouer que c’est un soulagement… Personnellement, je me méfis des hommes de sa carrure et, crois-moi, ça a peu à voir avec une quelconque amour pour Konoha, sur ce, nous partageons des points communs. »

Je réfléchissais au reste de la question. Samidare, la Nomade et l’An’Tei. Étrangement, il ne me convainquait pas. Pourquoi une organisation se dresserait contre Suna alors que nous lui avions rien fait. C’était Suna leur ennemi. Pourquoi s’attaquer à Konoha pour libérer des membres de leur groupe ? Surtout qu’ils risquaient d’en perdre bien plus. Encore une fois, il sous-estimait Konoha, gravement. Si militairement parlant nous nous retrouvions en position de faiblesse, il ne faisait aucun doute pour moi que Suna avait fait trop d’erreur pour s’attirer autant d’alliés… Du moins, pour les garder. Je fis une légère moue, avant de reprendre la parole.

- « Premièrement, j’ai déjà laissé ma peau par le passé. Comment crois-tu que je me suis fait ces jolies et profondes cicatrices ? Alors tes menaces ne m’atteignent pas. Seul … appel ça du « respect », me permet de continuer la discussion. Cependant, tu amènes un détail important : Kenji. Moi aussi, je le trouve bien trop belliqueux. »

C’était un homme qui voulait la vengeance. Pour moi, c’était potentiellement quelqu’un qui ne comprenait pas la situation de Suna. Les Villages Cachés permettent de mêler la population militaire aux conflits et d’éviter une trop large implication des civils. Suna avait fait défaut à ce principe. Cet homme allait certainement y faire défaut. Il était aveuglé et dévoré. Néanmoins, il n’avait pas tort sur toute la ligne. Il avait été honnête, je lui devais contrepartie.

- « Je décline ta proposition, mais je vais t’offrir une contrepartie. Nous accordons le pardon au participant de l’acte contre le Temple et la Forêt, mais aussi contre les civils. Ils ne seront pas recherchés ou traqués pour leurs crimes. Tu peux leur dire que s’ils jugent bon de faire… rédemption, qu’ils viennent. Nous tenons responsables Suna des actions « tellement normales » de ton aïeul, pas les individus. Tant qu’au prisonnier, considère-le comme un prisonnier de guerre, dont les conséquences sont venues avant le pardon. Il bénéficiera de ce pardon, il ne sera pas utilisé comme une marchandise, mais après que Konoha ait eu les informations et que son statut de prisonnier de guerre soit levé. »

Je savais que ça ne satisfaisait pas mon interlocuteur. Il tenait à son marché, Nikkou aurait peut-être accepté, mais moi je le refusais. Je lui donnais paiement en échange, le pardon, l’absence de sentence pour les participants. Néanmoins, nul doute que ce Saï devait avoir remarqué que je m’étais avancé sur ma chaise, les fesse sur le bord, prêt à me lever si la situation dégénérait et à faire face.

Il semblait bien réagir à mes propositions. Je redoutais que ce Saï ne soit une de ces énergumènes, incapable de réflexion et dominateur. Au contraire, il sembla considérer la demande et la proposition, avant de continuer à parler. La nouvelle du Sceau était visiblement d’une importance capitale. Je doutais que mon interlocuteur en soit conscient, mais grâce à ce simple détail, nous pourrions parvenir à faire sauter le Sceau. J’étais un spécialiste du Fuînjutsu et, grâce au Yamanaka, Konoha bénéficiait d’une excellente équipe pour tout ce qui touche au fonctionnement de l’esprit. De plus, nous pouvions obtenir nos informations autrement, en se contentant de l’examiner ou de nous donner des réponses… autrement. Je compris alors que ce que souhaitait ce Nukenin, c’était simplement la libération rapide du prisonnier. Je hochais lentement la tête, d’un air entendu. En parlant de son identité antérieure, je pinçais les lèvres. Je savais qu’il n’était pas question de poursuivre l’échange d’informations, ce serait trop demander.

- « En considérant ce que vous venez de dire, Saï, la libération du prisonnier sera plus facile. Je suppose que c’était l’effet recherché ? Je ne peux rien vous promettre sur son identité, mais nous sommes discrets habituellement… »

Je souris en coin. La vérité, c’était que si Nikkou était lent, non pas au sens de manque d’intelligence, mais plutôt au sens où il tentait de tout envisager, préférait la patience à la proactivité et était capable de passer un temps presque infini sur une situation, sans prendre de décision, juste pour le saisir, moi j’étais plus prompt. C’était là probablement l’efficacité de ce duo non officiel : Nikkou pouvait évaluer les solutions que je lui proposais, lentement, les broyant, jusqu’à choisir la meilleure pour le futur. La présence de ce prisonnier pourrait être beaucoup plus courte, mais il nous fallait obtenir des réponses rapidement, sinon, c’est la crainte des informations non obtenues qui émergeraient. Tout dépendrait de l’attitude du prisonnier, un simple choix de deux : coopératif ou pas. Les paroles de Saï me surprirent, je réalisais alors que lui aussi était plus intéressé par Konoha qu’il ne l’avouait.

- « Nous verrons… C’est une question de confiance et la confiance ne se battit pas sur des impressions, mais l’expérience et les faits. Nous verrons, j’en suis sûr, de quel bois vous êtes faits. Il sera plus aisé de parler de partenariat alors. »

Il posa une dernière question. Un message. Je grimaçais un peu. Je respectais certainement son aïeul, mais pour moi il était néfaste et dangereux. On ne peut pas instaurer la domination, le contrôle sur chaque chose, le monde continu, indépendamment de notre volonté. Certains appellent ça le hasard et ils n’ont pas tort. Aare appartenait à cette catégorie d’homme que j’exécrais. En même temps, il devenait évident qu’il avait des talents « techniques » non négligeables que je respectais. Pour le moment, j’avais vu peu d’erreur de sa part, sauf une peut-être, elle avait conduit à sa « mort ».

- « Alors tu ne mens pas, tu as parlé à Aare. Dit lui Suguato, maintenant qu’il le demande sans reproche. »

L’ironie m’amusa. Lorsque nous nous étions vu, c’était sous le titre officiel, celui des délégations. Maintenant, il n’avait plus le titre, il ne jouait plus le rôle du vieux sage. L’avenir m’avait donné raison, lui qui avançait avec détermination. Maintenant, j’espérais lui rappeler qu’un peu de doute lui aurait évité bien des ennuis. Je regardais partir Saï, en me demandant à quel point le descendant ressemblait au vieux. Espérons moins…

[Terminé pour moi.]