Un grand jour avait été annoncé aujourd’hui sur le calendrier Kirijin et on nous avait demandé de rejoindre le Palais du Mizukage le plus vite possible. Des papiers accrochés un peu partout, décorations festives et autre genre de fantaisie traînaient dans les rues de la Brume Sanglante. On entendait même de la musique aux alentours. Personne ne savaient ce qu’il se passait, nous savions juste qu’aujourd’hui devait être un grand jour. La défaite de Makka avait déjà été annoncée auparavant, à quoi cela nous servirait-il de la fêter des jours après ? Fêter la mort de quelqu’un, qu’il soit gentil ou méchant n’est pas très réjouissant. Mais à Kiri la règle d’or n’est jamais avoir pitié de son adversaire, le tuer ou être tué.

Enfin arrivée à la place du palais un garde vint me chercher en me demandant de rejoindre les rangs des Chûnins pour l’événement. Une foule impressionnante voir immense était présente, pratiquement tout Kiri dirais-je même ! J’étais ainsi dans les rangs Chûnin alignés au garde-à-vous pour assister à l’événement. On nous avait enseigné autrefois que si nous étions ainsi, c’est que l’événement concernait le Mizukage. Allions-nous voir Shinichi ? J’étais plutôt impatiente de savoir ce qui allait se passer. Tellement impatiente que j’en tapais du pied. La foule elle criait, pour quelle raison ? Aucune, sûrement contente d’être présente aujourd’hui pour l’événement mystère.

Si cela se trouve, on va faire un super grand Quizz avec tout Kiri et celui qui gagnera recevra un bon pour des glaces gratuites et illimitées pendant deux ans. Oh espérons cela ! Des glaces gratuites et à volonté quand je veux, que du bonheur ! Que demande le peuple ? Des glaces, des glaces, des glaces ! Enfin bref, au bout d’un certain temps le silence s’installa et le régent actuel se présenta sur le balcon du Mizukage. Ryūzoji Yoru, commençant son speech par le discours typique de notre victoire sur Makka, comme je m’en doutais il fini par une grande nouvelle qui fut sûrement la plus grande que je vécue pendant ma vie.

Un nouveau Mizukage au pouvoir, le Sandaime Mizukage ! Le peuple criait de joie devant cela, moi je restais de marbre. Que devais-je penser ? Bonne ou mauvaise nouvelle ? Allions-nous enfin faire bouger Kiri pour ne plus être l’ombre de nous même et pouvoir ainsi reporter le titre de la Brume Sanglante ? Encore une il fallait espérer quelque chose de quelqu’un, jamais notre mot n’était là pour contredire le Mizukage ou le régent. Une dictature totale et puissante dans laquelle tout le monde s’agenouille pour laisser les grands prendre les décisions. Tout était clair pour moi, de toute façon cela l’était depuis un très bon moment. Mon allégeance à Kir était-elle que moi, aussi, j’applaudissais.

Gloire à Kiri et au nouveau Mizukage !

Mes scarabées me transportèrent à travers Hai no Kuni qui était en cendres. Ou plutôt dans une mêlée de cendres et de phosphore. J’entrouvre les yeux, à demi-conscient. Un gigantesque nuage souffle sur le pays de Makka. Les combats ont fait rage, et font encore. Mais surtout, qu’est-il advenu de l’assimilatrice des flammes. Qu’est-il advenu des forces alliées ? Rien n’était certain. Mais une chose est sure. Je faisais d’Azuko une affaire personnelle. Cette fois, on avait fini sur un match nul, mais je compte bien la mettre à terre la prochaine fois. Et cette prochaine fois est très... Proche.

Le trio d’Ateuchus, ayant rempli leur rôle à merveille, me déposèrent dans un endroit reclus de l’île. Je m’assoupis définitivement, totalement exténué. Peu à peu, mes réserves de chakra se reconstituaient tandis que les coléoptères gardaient un œil sur moi. Puis, le réveil. Affreusement douloureux. J’avais mal un peu partout à cause de la fatigue et des effets combinés de mes techniques. Ma cavité encéphale elle, était comme sur le point d’imploser. Sortant de cet état léthargique, j’utilisais un peu de cette énergie spirituelle que j’avais amassé pour me téléporter à Kiri.

La guerre n’était certainement pas finie, et les forces Kirijins devaient encore être sur le champ de bataille. Ma téléportation elle, devait avoir alertée les quelques senseurs restés pour veiller sur le village en cas d’invasion ennemie ; Et pour dire, c’était une aubaine pour moi. Car sans eux, je serais resté sur la paillasse. On me conduit donc à l’hospice, où je restais quelques jours. Le bilan n’était pas grave, mais j’allais devoir lésiner sur mon chakra quelques jours histoire que mon flux se reconstitue convenablement.

Une attente plutôt courte, les infos commençaient à influer. Makka était vaincue. Le Kazekage était porté disparu. Kiri lui, était rentré glorieux, comme toujours. Et il y’avait aussi une surprise de poids. La foule amassée devant le balcon impérial, nous attendions très certainement un discours de la part d’une des figures dominantes de Kiri. Bientôt, le Lutin Pourpre fît son apparition sur l’estrade. Après un discours dans lequel il évoquait la fiérté qu’il avait de voir que la populo lui avait confiée sa confiance et sa force, il annonça qu’il n’était plus le Régent de Kiri, mais bien le Sandaime Mizukage, mais qu’en rien cela n’allait affecter l’influence du Kitase qui porterait toujours, selon Yoru, les quatre vagues symboliques de Kiri

Adossé à une cheminée appartenant à l’une des maisons approximatives du palais, j’allumais en cigare en murmurant moi aussi un :

• Gloire à Kiri.

Il était maintenant pour moi le temps, tout comme au village, de passer à l’action.

Il y à des jours où tout paraît si beau que plus rien ne peux gâcher votre journée. Aujourd'hui, cette date pouvait faire partit de cette catégorie de journée dite parfaite. Et Akishi savait très bien que désormais beaucoup de choses allaient changées. La guerre était enfin terminée pour le plus grand bonheur de tous, lourdes étaient les pertes comme à chaque affrontements, mais les principaux acteurs étaient toujours de ce monde. C'était ce qu'il comptait, Yoru était revenu vivant, le régent avait vaincu la terrible Makka. Il n'y avait nulles récompenses pour un tel exploit, ce qui était bien dommage. Cependant le temps n'était plus à la réflexion, mais à la fête. De sa fenêtre le zoomorphe pouvait entendre celle-ci débutait, il entendait les tambours et tout ce qui allait avec, il était d'ailleurs temps pour lui de quitter sa demeure et de participer à cette cérémonie. En effet, Yoru passait officiellement Sandaime Mizukage. Il fallait fêter ça comme il faut. Après tout il n'en restait pas moins le mentor de notre protagoniste, bien que l'homme-loup soit désormais un Jonin du village il restait tout de même un élève du chef du village. Sortant ainsi de son habitation, le loup quittait sa tanière, le Gekei se dirigeait vers la fête sous sa forme animal comme à son habitude, il n'aimait pas tellement se mélanger à la foule en temps de célébration. Préférant bien plus se poser sur un toit et observer le reste des ninjas se réjouir, c'était ça le bonheur pour notre protagoniste, voir le bonheur sous le visage des autres. C'était pour ça qu'il se battait, pour cela qu'il voulait protéger le village caché de la brume, son nindô. Continuer de percevoir la joie sur les visages, protéger cette infime partie de bonheur, tout ces sourires qui vous font oublier le décor si sanglant. Il n'était plus tellement loin de la fête, il pouvait entendre les tambours se rapprocher, le discours approchait, il fallait qu'il accélère le pas, pour rien au monde il ne voulait rater ça. Le zoomorphe grimpa donc sur un toit et s'approcha de celui le plus proche de la scène, comme il l'aimait, seul, personne pour le gêner ou l'empêcher de voir.

Reprenant sa forme humaine il alla s'assoir contre le rebord, ses jambes étaient dans le vide, une sensation qu'il appréciait au plus haut point. Le moment était parfait pour se permettre une petite cigarette, surtout avec une telle vue, il pouvait voir tout ces ninjas s'enivrés avec plaisir, tout les sourires sur les visages, toutes les danses et les rires qui s’entremêlaient. C'était magnifique de voir que le village caché de la brume était capable du meilleur comme du pire, surfant entre la cruauté et l'entraide. Après tout le village de Kiri n'était pas comme les autres, il était dirigé par cette formule complexe du "Je t'aime, moi non plus" qui consistait à ne jamais montrer ce que l'on éprouvait. Il fallait toujours prouver aussi, prouver sa force, mais un vrai soldat n' plus rien à prouver et le zoomorphe l'avait comprit. Il avait survécut à la guerre et c'était montré brillant, il était prêt à le refaire à tout moment, c'était pour ça qu'il était ici. Profitant alors de sa cigarette qu'il aimait tant, le Gekei commençait à s'ennuyer seul, bien qu'il pouvait profiter du spectacle. Et c'est à ce moment là que le Kage vint faire son fameux discours, parfait il était temps de savourer un peu. Ses paroles étaient censées et avaient un sens profond, tout ce que le loup aimait, Yoru avait bien parlé, il pouvait être fier de lui. Désormais une nouvelle ère débutait et tout restait à faire. Néanmoins notre héros était prêt à parier que le village caché de la brume pouvait aller très loin, devenir une surpuissance, bien qu'il était déjà entre nous. Personne ne pouvait rivaliser avec celui-ci, c'était spur et certain. Cependant il ne faut pas se reposer sur ses acquis et le lupus en avait conscience, surtout que désormais il avait des responsabilités à ne pas prendre à la légère et cela commençait par apprendre à se mêler à la foule. Une fois le discours terminé, Akishi en eut marre d'être en solitaire, il sauta du toit et atterris sur une table, sourire aux lèvres, il cria:

- TAVERNIER ? A BOIREEEEEEEEEEEEEEEEE !!!!

Il était temps de s'amuser, d'oublier l'espace d'un instants tout les disparus de la guerre, tout ces problèmes du quotidien, il était temps de profiter de la vie, ne plus penser au passé. Désormais le village caché de la brume avançait sans soucier de ce qu'il y avait derrière, après tout il vaut mieux regarder devant soit que toujours dans le rétroviseur...

Certains jours sont plus importants que d'autres, et celui-ci en faisait partie. Ce matin là, Rei s'était habillé pour une occasion très particulière, l'avènement du Sandaime Mizukage. Il portait un Haori blanc, et un Hakama bleu, du même bleu que celui de Kiri. L'Haori-himo était blanche et ses Zōri très élaborés. Bien qu'il n'aime pas vraiment s'habiller comme un noble, il ne pouvait pas porter sa tenue de tout les jours pour une telle occasion, et surtout au vue du rang de sa famille. Sa mère et sa fratrie se tenaient à sa droite, et étaient tous vêtu de kimonos plus chers et raffinés les uns que les autres. Son père quant à lui n'était pas avec eux mais avec les autres conseillers du village, au premier rang.

Le ciel était clair et le vent absent, comme si les éléments s'étaient tus pour célébrer l'avènement du troisième Mizukage. C'était le Seigneur du pays lui même qui choisissait les Kages. D'habitude un Kage était promu lorsque le précédent mourait, mais cette fois-ci les choses furent différentes. Le Shodaime Mizukage était tombé malade pendant un long moment et Ryūzoji Yoru, aussi appelé le lutin fou s'occupait du village en tant que régent pendant sa convalescence. L'élément déclencheur fut surement le fait que grâce à lui et deux autres ninja, Makka fut tué, et son règne de terreur s’éteignit avec elle.

Ryūzoji Yoru était un homme strict menant une politique nationaliste et expansionniste. On aurait pu le comparer avec un dictateur, mais il y de bons et de mauvais dictateurs. Depuis qu'il avait atteint le rang de régent, le pays de kiri acquis une paix intérieur qu'il n'avait jamais réussit à atteindre auparavant. Même si cela c'est fait avec quelques sacrifices, comme il le dit dans son dicours, on ne pouvait pas nier que le village n'avait jamais été aussi puissant, et aussi stable. Le Sandaime ne comptait surement pas rester là à ne rien faire, et maintenant qu'il avait été promu Mizukage, et que la situation du village était devenue stable, il allait surement s'attaquer à la politique extérieur.

Rei n'avait rien contre ça, et il approuvait même la façon de penser du Mizukage, il espérait juste qu'il ne sombrait pas dans une folie expansionniste, et qu'ainsi il amènerait dans sa chute le village de la brume. Seul le temps pourra répondre à cette question. Afin de faire régner la paix la violence et la force ne suffisait pas, c'était surtout la justice qu'il fallait appliqué. Mais cela le lutin bleu le savait surement mieux que lui, tout du moins il l'espérait. Les gens acclamait toujours plus le nouveau dirigeant, et une fois qu'il eut finit son discours la foule s'exclama avec beaucoup d'entrain. Rei fit de même attendant avec impatiente les temps qui allaient venir, temps qu'il ne comptait pas passer en tant que simple spectateur.

Quel brouha, déjà casse-pied en temps ordinaire, la citée se voulait aujourd'hui encore bien pire, les rues étaient tellement remplies que se déplacer devenait difficile voir impossible. Qu'est-ce qu'ils avaient tous à s'agiter comme ça, une fête ? En tout cas, l'odeur de grillade qui avait attiré mon nez offrait mes yeux cette réponse là, qui sait quel hasard m'avait dicté hier de m'endormir là, c'était une sacrée mauvaise idée, j'étais maintenant coincée à mon sommet d'arbre, encerclé par la marée humaine. J'avais trop attendu... Que du bonheur ! Pour eux visiblement oui. Encore que, j'avais parlé trop vite, le lit d'eau derrière l'arbre prenant racine dans cette derrière pouvait m'offrir une issue de secours, mais ma curiosité était plus forte que tout, quand le silence se faisait soudainement religieux, je tendais l'oreille comme tous.

Trop loin pour je puisse parfaitement la discerner, une silhouette avait fait son apparition au balcon de la tour Kage et ce n'était pas ce cher Lutin bleu, ça, seul le son de sa voix pouvait me le dire, bien que ses dires à mon emplacement se trouver saccadés. Fort heureusement pour moi, à mon bas, un commentateur des plus doués retranscrivait à un de ses aïeuls aux ouïes fatigués. Réglé comme un horloge le village s’animait et se figeait aux grès des paroles de leur leader, ce spectacle-là était bien plus intéressant pour moi que celui se passant des mètres plus loin au pied de la tour Mizukage. Jusque-là le titre de Kage ne me parlait pas, il était un mot comme les autres qu'ils se plaisaient à utiliser pour cataloguer le plus puissant d'entre eux, tout comme ils classaient leurs soldats. Mais face à ce spectacle, j'en venais à me demander si je n'en avais pas raté la subtilité, puissant certes, mais aussi fallait-il savoir bien user de sa langue pour mobiliser ainsi la foule et donc pour ça être une tête pensante.

Notion difficile à accepter pour moi encore aujourd'hui, flûte, je commençais à peine à rattraper l'histoire de Kiri -autant d'années de je-m'en-foutiste qu'il me fallait payer- et voilà que cette dernière se plaisait à me rajouter des chapitres. Ainsi, nous avions un nouveau Kage sans pour autant passer à la trappe l'ancien, complexe tout ça, les détails ne m'avaient jamais intéressée et même sachant que je le regretterais, je ne cherchais pas loin, la petite leçon d'histoire était déjà finie pour moi, je les laissais à leur fête.

J'avais maintenant rejoint le sol, enfin l'eau. Cassant son cours à cause de mes pieds, je la regardais me contourner son courant n'étant pas assez puissant pour me faire bouger, c'est alors que me venait un sourire en coin. D'après ce que j'avais entendu de l'histoire de la jeune Kiri et de la fameuse guerre qui nous offrait notre nouveau Mizukage, le monde entier suivrait l'exemple de ce cours d'eau, ça ou au risque dans le cas contraire de voir leur élan cassant au pied du pays de la brume sanglante qui glorifierait son nom une fois de plus de leur sang.

J'écoutais pour finir les mots dit en cœur par une foule qui formait soudainement un titan :

« Gloire à Kiri et son Mizukage »

Oui, ma foi petits vantards, gloire à nous puisque tout Kiri ne fait qu'un, non?

Le jour qui s’apprêtait à débuter était un évènement plutôt important pour le Village de la Brume Sanglante. La guerre était finalement terminée. Makka a été vaincue et a laissé derrière elle un nombre incalculable de morts. Mais tout cela était enfin fini. Les affronts avaient permis un rétablissement de la paix, à la joie de toute la population, notamment à Kiri. Car en ce beau Pays de l’Eau, les festivités ne faisaient que débuter. Pourquoi me direz-vous ? Et bien tout simplement car le Régent de Kiri, Ryuzoji Yoru, abandonna son poste pour devenir le nouveau Mizukage, un rôle assez envié par notre ami Sabreur. Le nouveau chef de cette peuplade soudée se devait d’organiser une cérémonie pour cet événement très important, et c’est ce qu’il fut. Gin se tirait lentement de son lit, réveillé par les cris festifs, les tambours et tout ce qui peut créer une ambiance joyeuse au sein du village. Il n’allait pas rester bien longtemps chez lui, non, il fallait que le blond profite de cet évènement comme il se devait, c’était impossible pour lui d’en faire autrement. C’est donc d’une rapidité dont il n’était pas très habitué qu’il se prépara. Chaque seconde était cruciale, Gin ne voulait rien rater du spectacle.

Lorsqu’il posa un pied dehors, il se rendit compte de tout le brouhaha dominant. Des foules se dirigeaient toutes vers la même direction, surement en destination du Palais du Mizukage, quoi de plus logique. De nombreuses affiches étaient postées à plusieurs endroits pour ajouter une once d’importance à cette cérémonie. Gin adorait ces moments là. La festivité, la joie, c’était l’ambiance parfaite. Kiri était une belle nation, harmonieuse et très soudée, et on le remarquait de par la fête qui s’annonçait. Les shinobis du village avaient combattu avec fierté et honneur, et tout le monde félicitait les exploits d’autrui. C’était beau de voir ce peuple affluer de toutes les directions seulement pour une personne : le nouveau Mizukage. L’Hasegawa avait eu l’occasion de le rencontrer, totalement au hasard, lorsqu’il tentait de s’échapper de ses corvées : la paperasse. Peut-être que cette promotion lui ajouterait une autre dose de travail, Gin n’en savait vraiment rien.

Tel un félin, il escaladait les toits pour éviter cette populace assez encombrante et où circuler y devient assez compliqué. Le meilleur chemin restait tuiles, très peu fréquentées et offrant un nombre appréciable de raccourcis. Le Palais du Mizukage n’était pas si loin de sa demeure. Le Sabreur accéléra le pas pour rejoindre ledit lieu assez rapidement et admirer la magnificence de Kiri. Arrivé à destination, la fête était évidemment au rendez-vous. Chanteur, danseuses, tout était réuni pour créer une atmosphère parfaite et attirante. Tout le village pouvait entendre les cris de joie, les instruments joués par de fines et agiles mains. C’était beau, vraiment beau. L’Hasegawa se retira de son perchoir, atterissant avec simplicité, sourire aux lèvres. Il prit un long instant pour écouter les dires du nouveau Mizukage. Tout homme d’importance avait son mot à dire et un discours se montrait comme indispensable pour débuter une nouvelle ère. Le Borgne prononçait son texte avec une rhétorique sans précédent, une finesse dans la langue qui obligeait la gente à crier à chaque fin de phrase. Notre ami en fit de même.

« Gloire à Kiri ! »

Lança-t-il par-dessus les voix des autres. De nombreuses personnalités étaient là elles aussi, notamment des connaissances de Gin. Celui-ci n’alla pas à leur rencontre, il préférait largement profiter de la fête sans trop déranger son monde. Une de ses mains attrapa un verre déposé sur un plateau, tenu par une serveuse, ajoutant un signe de la tête en guise de remerciement et il but d’un trait son breuvage. Il n’allait pas quitter cet endroit avant un bon bout de temps !

Six individus étaient tous réunis autour d’une table rectangulaire, à leur place désignée par rapport à leur rang. Un silence de cathédrale régnait sur le territoire de la Montagne Bleue, encore plus étouffant dans le gigantesque repère de l’unité spéciale en charge de la protection du dirigeant de la brume sanglante. Les cinq autres quidams se tenaient bien droit, assis, et regardaient le néophyte du groupe et pourtant, plus haut gradé que n’importe qui présent à cette table. Ses perles vairons passaient lentement sur chaque mot écrit dans un rapport d’une quelques dizaine de pages, le tout en résumé pour dire qu’un nouveau Mizukage a été élu, la troisième ombre de l’eau : le Régent en personne. Puisque le Daimyô cru qu’il était insuffisant et intolérable que la capitale de Mizu no Kuni ne soit gouverné par l’une des traditionnelles ombres, il éleva le cyclope démentiel à un rang supérieur. La différence ? Aucune à vrai, ces fonctions ne changent aucunement, il peut simplement affirmer qu’il peut à présent diriger le village avec une poignée de fer que Kitase Shinichi a pris officiellement sa retraite en tant que Mizukage. Pour les Épéistes, c’était l’opposé : ils pouvaient à présent reprendre le service de façon officieuse et protéger leur « nouveau » patron.

Déposant la paperasse sur la table en bois franc, Setsuna inclina la tête un instant. Leur chef n’était pas présent, certainement en train de préparer la cérémonie qui débutera d’ici peu. Donc, la responsabilité de faire les choix judicieux retombaient sur les épaules du deuxième Épéiste, soit les siens. Posant son regard de jade et de braise sur chacun des quidams présent en cette salle de réunion, il se disait qu’il n’arrive toujours pas à croire qu’il était leur supérieur alors que sa nomination au sein du groupe ne datait qu’un mois au maximum. Qu’est-ce que foutait le recruteur de l’unité spécial pendant tout ce temps ? Selon sa propre analyse, il avait pu rejoindre cette affiliation depuis fort longtemps au vue de sa puissance d’antan. M’enfin, ce qui est fait est fait, nul ne peut retourner en arrière, même pour ces manipulateurs de l’espace et du temps qui sont les Jisetsus ou encore ceux qui utilisent des sceaux comme Asaika Kira… Se levant de sa chaise, il laissa un bref blanc planer dans l’atmosphère aussi sec qu’il s’est installé.

• Dispersez-vous dans la ville et gardez un œil sur le discours ainsi que la célébration. Le premier qui tente quoi que ce soit, vous avez ma permission de le tuer s’il représente une menace réelle pour le Sandaime et le peuple.

Acquiesçants d’un signe de tête de haut en bas, synonyme de réponse positive, les cinq autres sabreurs d’élite disparurent tous au même moment en une nuée de fumé et de poussière anodine. Laissant échapper un soupir, l’androgyne entreprit également sa montée à la surface. Passant sa bandoulière qui maintenant ses doubles lames en place sous son épaule, il quitta le majestueux palais des bretteurs et se dirigea vers la sortie de la Montagne Bleue, lieu mythique pour tous Kirijins et légendaire pour le monde extérieur. Passant par les escaliers reliant le passage sous-terrain et le typhon, il quitta le temple. Une journée paisible en termes de température. La saison automnale commençait à s’installer peu à peu avec son souffle frisquet qui faisait virevolter les cheveux argentins de notre héros. Malgré la fraicheur qui commence à s’installer dans la région, le Lutin sous métamorphose resta en veste sans manche, l’accoutrement habituel quoi.

Les rues se faisaient de plus en plus abondantes alors qu’il se rapprochait de la demeure du nouveau gouverneur. Chaque habitant était impatient d’entendre ce que leur Régent voulait annoncer aussi soudainement. Derrière le palais, il concentra son chakra sous la plante de ses pieds et escalada en moins de deux l’immense manoir pour se retrouver au sommet de celui-ci. De là, les citoyens de Kiri apparaissaient dans le champ de vision du Yuuki comme des fourmis. La solennelle et autoritaire voix du prénommé Yoru retentit dans les tympans de tous et une fois son discours patriotique achevé, la foule éclata de joie. "Gloire à Kiri", hein ? Kiri était une famille, un village uni. Uni ? Alors qu’il s’installa comme un oiseau sur plus haut point du palais, il inclina la tête sombrement vers le bas. Peut-être, oui. Mais que réserve le futur pour le village de la brume ? Sa main gantée tenta d’attraper le soleil, geste inconscient dont il n’eut aucune connaissance. Que réserve le futur pour Yuuki Setsuna ? Puis, un prénom fit écho dans son esprit : Asuna.

Une ère nouvelle. Le brasier s’apaise, les flammes s’éteignent, la peur est loin. La paix revient et panse les plaies béantes ouvertes par l’horreur de la guerre. Le calme étend son long manteau sur Kiri. De nouvelles en nouvelles, Yuka s’est retrouvée là, tout près du palais du Mizukage, à regarder avec une grande attention la scène qui se déroule sous ses yeux ébahis. Avec le retour d’une prospérité éphémère, les villages sont tous plus secoués les uns que les autres, la Brume Sanglante n’y échappe pas. Au contraire.

Un grand sourire se dessine sur ses lèvres quand elle le voit se présenter sur le balcon. Il est là. Il a survécu. Il a vaincu. Cet homme, cet être si différent des autres, guide d’une populace belliqueuse, entraînée pour haïr. Oui, il est là, sous ses prunelles incarnates, à montrer son charisme face à tous les autres. Une merveille, une véritable merveille. Yuka ne peut s’empêcher de sourire comme une gamine sous son discours. Makka l’a blessé, mais elle a payé. Et le voilà plus vivant que jamais, prêt à régner sur le village de la brume. Un étrange sentiment de fierté s’insinue en elle : Cette perfection intouchable, si loin, et pourtant si près, prend aujourd’hui la place de Mizukage.

Il prend la tête, dirige, pour les mener vers un nouvel avenir. De quoi sera-t-il fait ? Quelle excellente question. Nul ne le sait, mais le nouveau Roi doit en avoir une petite idée. Des projets, hein … Oh, des projets. Tellement de possibilités qui s’offrent à eux, en ces temps de repos. La guerre ne reviendra pas avant un moment, jusqu’à ce que les ennemis silencieux sortent de leurs trous. Qu’ils se montrent, qu’ils accourent. Kiri sera là, à les attendre, impatients de prendre les armes pour tous les décimer. Yuka pose une main sur Suishô, repensant à tout ce qu’elle a pu traverser avec ces événements. Cela fait un bon paquet de choses à dire, tout de même.

Tout va tellement vite. Tout change à une vitesse tellement surprenante, qu’il faut un temps pour s’adapter, pour se rendre compte qu’il y a eu des modifications. Mais oui, le monde a changé. Aujourd’hui, Ryûzoji Yoru, le fruit de tous ses rêves, se trouve là-haut, sur le balcon du Mizukage, à leur présenter son nouveau rôle. Celui qu’elle a connu en prison, et qui semblait si faible à ce moment-là. Si fragile face à sa propre folie et qui mène désormais des troupes vers la victoire. Quelle incroyable évolution. Mais aujourd’hui, il y a aussi Yuka, qui jure silencieusement allégeance éternelle à cette contrée qu’est Mizu no kuni. Sa contrée. Celle où elle a vécu durant toute sa vie, et qui ne cesse de la surprendre.

Ce monde est beau. Ce monde est taché d’hémoglobine, mais la guerre mène à la paix ; et les ruines permettent des renouveaux toujours plus merveilleux. Ce monde est incroyable. Surprenant. Impossible à suivre. Ce monde sera bientôt marqué par les exploits de la Brume Sanglante. Ce monde tremblera dès qu’il entendra le nom de cette contrée reculée, qui mène pourtant ses troupes jusqu’à la plus belle récompense : l’espoir d’une nouvelle paix. Durable, peut-être pas, mais une nouvelle paix quand même. Ce monde est le sien. Le leur.

Gloire à Ryûzoji Yoru, le lutin marqué par sa folie et par les stigmates de la haine. Gloire à Kiri, qui se relève de chaque impact en étant toujours plus fort. Oui. Gloire à la Brume Sanglante et à son Mizukage.

Un dernier regard bienveillant, et la brune se retourne. Il est temps de chercher un bar … Histoire de fêter tout ça !