Pas moyen de fermer l'oeil. Je ne sais vraiment pas pourquoi mais je n'arrive décidément pas à dormir. Genre je pète la forme comme si je venais tout juste de me réveiller alors qu'il doit être trois heures du matin ou un truc dans le genre... Peut-être que c'est parce que j'ai été nommé genin il y a peu, qui sait. Peut-être est-ce l'excitation de pouvoir enfin me rendre utile. En tout cas, même les somnifères sont inefficaces, pour preuve, j'en ai déjà pris trois ou peut-être quatre... je ne sais plus vraiment. Mais le pire c'est que je ne peux pas faire grand-chose. Je n'ai plus de livre à lire, et si je vais en cherche dans le salon je risque de réveiller mes parents... Inutile de dire qu'il risque de ne pas trop apprécier que je sois levé à cette heure...

Huum...Pourquoi ne pas sortir? Après tous, ce ne sera pas la première fois que je quitte la maison en douce le soir ou de la moins la nuit pour cette fois. Faut voir ce que je vais faire dehors aussi... À part aller dans les bars mal famé remplis de vieux bourré, je ne vois pas trop quoi faire. À moins que... Oui c'est peut-être une option... Un entrainement de nuit peut être fort intéressant. Cela me permettra de m'habituer à combattre dans le noir de la nuit... Ce sera toujours ça en plus me direz-vous.

Avec le maximum de discrétion possible, je me glisse hors de mon lit en direction de ma panderie. Je m'habille très rapidement sans oublier de mettre mon éternel gilet jaune avant de marcher à pas de loup en direction de la porte. Aller ! On contrôle sa respiration et on fait un pas toute les 10 minutes. Si je n'habitais pas ici on pourrait me prendre pour une voleuse...

Après une vingtaine de minutes à jouer à l'apprentie voleuse dans ma maison, je me retrouve enfin dehors. Le paysage qu'offre la nuit sur konoha est juste splendide! Mais je dois avouer qu'il règne quand même une ambiance assez morbide... En plus du vent glacial qui me balaye les cheveux. Tout en mettant mes mains dans mes poches pour les protéger du froid, je me pars en direction des terrains d'entrainement. En y repansant, la nuit doit surement être le meilleur moment pour s'entrainer. Le froid nous oblige à rester toujours en mouvement, et les lieux doivent être déserts, ce qui est loin de me déplaire. Partager les terrains ne me dérange pas mais... comment dire que la dernière fois que je me suis entrainé en pleine journée, je me suis pris une volée de shurikens perdus dans la gueule. Donc bon, ça donne pas franchement envie de retenter l'expérience.

Arrivé au terrain d'entrainement, je m'approche des mannequins pour aller m'échauffer. Comme je l'espérais, les lieux sont déserts, pas un chat a l'horizon. Du moins c'est ce que je pensais au début, avant de voir une ombre plus que flippante passer non loin de moi. Oh mon Dieu. C'était quoi ça? Les mannequins ne bougent pas tout de même... Aller sazena calme toi, respire un bon coup, ça devait être une petite hallucination, rien de bien méchant. Pensa-t-elle avant de revoir l'ombre passer.

- KYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA.

Pris de panique, je me met a courir comme une folle en couinant. J'ai beau être une Kunoichi, les trucs de fantôme et de zombie me font carrément flipper! Si on m'avait dit que les terrains d'entrainement étaient hantés je serais resté gentiment chez moi a essayé de dormir... M'enfin là, ça risque d'être assez dur de dormir....

J'ai tellement paniqué que je ne sais même pas dans quelle direction je suis partie... Bien, maintenant je suis perdu. Je n'ai pas envie de rester là... j'ai envie de rentrer chez moi et de me caler dans mon lit loin de cette chose qui rôde! M'adossant à un arbre, je glisse contre ce dernier afin de finir fesses à terre et comme les enfants qui ont peur du noir, j'agrippe mes jambes en me recroquevillant. Et je suis censé faire quoi maintenant? Coincer dans un endroit sombre avec une chose qui rôde...?

La nuit. Généralement, je suis censé y dormir, comme un gentil petit garçon. Mais, au fil des jours, je me suis légèrement sensibilisé à la vie nocturne. Le calme régnait toujours, et il y régnait toujours une sombre atmosphère. C’était une sensation que j’appréciais énormément. Vivre de nuit offrait quelque chose d’entièrement différente qu’une vie de jour. C’est pour ça que je tardais beaucoup plus à me coucher, pour profiter de ce moment privilégié. À ce rythme, je vais même pouvoir devenir un Kuchiyose de monsieur On’, je suis sûr qu’il en sera content. Mais bon, je n’étais pas encore devenu une chauve-souris, et j’imagine bien que ce n’était pas prêt d’arriver. Dommage.

Durant cette nuit, je m’étais mis en tête de m’entraîner, tout en profitant de ce calme nocturne. Je voulais surtout m’entraîner sur le contrôle des cadavres, et le mener à sa perfection. Récemment, j’ai appris qu’il existait une capacité de nécromancien d’un tout autre niveau, rendant les cadavres conscients de ce qu’ils font. J’ignorais comment y parvenir, mais il ne fallait pas que je me presse. Ce que je devais faire, c’est d’abord de maîtriser entièrement le contrôle basique de corps. J’aviserai ensuite, mais pour l’instant j’en étais là. Avant, lorsque je contrôlais mes invocations, j’étais pratiquement focalisé que sur eux. Maintenant, j’arrivai petit à petit à m’en détacher, pour pouvoir les contrôler tout en restant concentré sur autre chose. C’était loin d’être parfait, mais ma progression ne stagnait pas.

De nouveau, je vais m’essayer à cet exercice. Avec un parchemin qui était raccroché à ma ceinture, je fis appel à trois de mes cadavres. Puis je m’assis en tailleur sur le sol froid de l’un des terrains d’entraînement. Le fait qu’il soit froid était important, puisque mon attention était en partie concentrée dessus. Mais je ne devais pas me fier qu’à ça. Fermant mon seul œil valide, j’écoutai le vent fouetter les arbres, et je le ressentais sur ma peau. Tout en restant aussi calme et apaisé que ça, je fis bouger mes trois cadavres, tout en essayant de me détacher un maximum de ce contrôle. Les contrôler sans ne presque plus y penser, c’était mon objectif.

Dix minutes ont dû passer depuis que j’ai commencé cet exercice-là. Je n’étais pas mécontent, puisque ça portait ses fruits, même si cela restait insuffisant. Chaque chose en son temps j’ai envie de dire, il était inutile que je me presse. Tôt ou tard, je parviendrais à mon objectif ultime, mais en attendant je devais m’entraîner très dur. Mais un élément perturbateur allait me gêner dans mon exercice. Un cri perçant se fit entendre, et me sortit de ma transe. Cette voix semblait appartenir à une fille, qui ne devait pas être bien loin de moi. Ou sinon, elle crie vraiment fort. J’entendis ensuite une série de pas saccadés, comme si cette personne s’enfuyait… Ah, je vois. Ca ne m’étonnerait pas si cette femme avait aperçu l’une de mes créatures… Moi qui pensais être seul…

Me relevant, je ne fis plus bouger mes trois zombies, qui restaient maintenant stoïques sur le terrain. Je me dirigeais dans la direction de la voix, et des pas que j’avais entendus. Il y avait deux solutions. La première était que cette femme s’était enfuie, et était retournée dans le village. Cela me semblait peu probable, car ses pas ne les avaient visiblement pas menés en direction de la sortie. Et puis ça ne m’arrangerait pas non plus, de laisser repartir quelqu’un de traumatisé, sans que j’ai pu tenter de rassurer cette personne. La deuxième solution, et qui était la plus probable, était que l’inconnue se soit cachée. Soit.

Mes pas me menèrent là où j’avais entendu tout ce vacarme. Je ne voyais personne, absolument personne. Je n’avais quand même pas rêvé, non ? Même s’il est tard, je n’avais pas spécialement sommeil. Impossible que je me sois endormi pendant mon exercice… Pendant que je marchais, je vis quelque chose. J’eus l’impression de voir quelqu’un de caché derrière un arbre, malgré le noir. Cela devait être elle. M’avançant vers lui, je vis enfin la femme, qui s’était assise, recroquevillée sur elle-même, au pied de l’arbre. Il ne fallait pas qu’elle ait peur, c’était loin d’être mon intention après tout. L’obscurité ne me permettait pas de discerner les traits de son visage, mais je pouvais affirmer que je ne la connaissais pas.

- N’ayez pas peur, madame.

Je lui tendis ma main droite, pour l’aider à se relever, ainsi que pour établir un lien de confiance entre nous deux. Non, ma passion n’était pas de terroriser les passants, au contraire.

- Cette créature que vous avez vue, c’est moi qui en aie le contrôle, vous n’avez rien à craindre.

Je la regardais, et lui souriais. Il fallait que je sois le plus rassurant que possible…

Il fait froid, très froid. Toujours recroquevillé dans mon coin, je me concentre pour ne pas suffoquer. Qui aurait cru que je mourirais dans un vieux terrain d'entrainement en pleine nuit? Oui parce que si la créature ne me tue pas, je mourirai de froid a attendre qu'elle se casse. Et le tout en ayant fait le mur... Nan franchement, je peux affirmer que ce n'est pas mon jour. J'ai tellement de choses à faire encore dans ce monde, ce serait con que je ne puisse jamais réaliser mes rêves. Comment le monde va vivre sans moi? La grande Sazena... Une chose est sur, je ne compte pas mourir ici.

Alors que je m'imaginais les pires scénario, psychopathe que je suis, d'autre bruit de pas se font entendre dans ma direction. En l'espace d'un demi secondé, un frisson parcour ma colonne vertébrale et de gros tremblement s'empare de mon corps. Il m'a déjà retrouvé? Peut-être qu'il voit dans le noir, dans ce cas-là, je suis fortement désavantagé. Mais je compte bien prendre un avantage moins aussi. D'un signe de main, je fais apparaître un clone le plus discrètement possible. Ce dernier prend, très rapidement ma place avant que je parte me cacher derrière un rocher à quelques mètres en prenant soin de rester caché de l'adversaire en utilisant l'arbre.

Contrairement à toute attente, c'est un petit garçon qui doit être à peine âgé de 10 ans qui vient tenter de me rassurer avec un grand sourire. En plus de ça, il m'avoue être celui qui manipule la bête que j'ai vu tout a l'heure, preuve que j'ai bien fait de me cacher. C'est peut-être mon ennemi en henge, on n'est jamais trop prudent. Au moins j'ai un avantage, si jamais il porte atteinte a mon clone, je peux riposter avec un effet de surprise. Le jeune garçon, ayant tendu la main à mon clone, ce dernier se relève avec son aide. Il est temps de voir si mes cours de théâtre ont servi à quelque chose... soufflant comme si j'étais enfin rassuré, mon clone lui fait un grand sourire avant de lui répondre.

- Vous êtes sûr que vous avez un contrôle parfait sur ces... choses? Je déteste les zombies, vous ne pourriez pas les faire disparaîtres par hasard?

Moi qui n'aime pas les zombies? Naaaan tu crois? C'est carrément flippant comme bête ces trucs... Et puis, on dirait un peu un livre macabre l'histoire du gamin nécromancien. Peut-être que ce n'est que mon imagination débordante qui me fait penser ça, mais je reste fidèle à mon coeur et ce dernier me dit de bien me méfier de ce garçon. Je reprends donc la conversation dans le but de comprendre ce qui se passe.

- Qu'est-ce que tu fais ici? Tu ne devrais pas être au lit? Surtout pour ton âge...?

Mode enquête : ON

La femme prit ma main, et je l’aidais à la relever. Elle n’avait plus peur. Enfin, de moi du moins… Mon intention n’était nullement de l’effrayer, puisque à la base je m’entraînais. J’ignorais que quelqu’un se trouvait ici, je sais bien que certaines personnes n’apprécient pas vraiment la compagnie de zombies. C’était humain, et je pouvais le concevoir. Après tout, elle était loin d’être la première, et je commençais à savoir comment gérer ces situations. De nuit par contre, c’était une première, cela rajoutait un peu de poids à ce qu’elle venait de voir.

Elle me souriait, mais n’était pas rassurée pour autant. Il n’y avait qu’à entendre sa demande pour s’en persuader. La dame me demanda si j’étais bien sûr de contrôler parfaitement mes corps. Puis elle me demanda si je pouvais les faire disparaître. Hmm… J’étais en plein entraînement quand même… Mais bon.

- Ces corps sont dénués d’âme, de conscience. Il est donc impossible que l’un d’eux échappe à mon contrôle en agissant par lui-même. Si je ne parviens pas à en maîtriser un, il ne bougera tout simplement pas. Ne vous inquiétez pas pour ça.

J’hésitais à les ranger dans leurs parchemins. Même si ça la rassurerait, je me devais d’approfondir le contrôle que j’ai sur eux. C’était important. Mais pas urgent dans le fond… Cet exercice pouvait attendre, bien que ça ne m’enchante pas vraiment. Une petite pause ne me ferait pas de mal, il était tard en plus de ça. Même si ça ne me dérangeait pas, découvrir ce monde nocturne était tout à fait intéressant, et je m’y plaisais bien. Et puis, c’était l’occasion de faire une nouvelle rencontre, et ça c’était plutôt intéressant. Les liens que je tissais avec chaque membre du village caché de la feuille étaient très précieux pour moi. Que ce soit de l’amitié ou de la haine, du respect ou de la jalousie… Tout ça quoi.

La femme prit une nouvelle fois la parole, me demandant ce que je faisais ici, si je n’étais pas au lit avec mon âge. Celle-là, c’était obligé qu’elle sorte. J’aurais du parier sur ce coup-là, mais je n’y ai pas pensé. Tant pis.

- Je m’entraînais. D’ailleurs, ne paniquez pas, mes cadavres vont venir vers nous pour que je les range.

Oui, je ne pouvais pas le faire à distance. Les corps arrivèrent donc jusqu’à ma position, et je déroulai mes parchemins pour les rappeler, veillant à ce que la madame de fasse pas un arrêt cardiaque, ce qui serait vraiment con. Ils étaient maintenant retournés de là où ils venaient. Ici au moins, ils ne la terroriseront plus. Tant pis pour l’entraînement, ce n’est pas les occasions qui manquaient, bien que j’aurais préféré continuer encore un peu. Tant pis. Je me retournai dans sa direction.

- Même si je n’ai pas votre âge, cela ne veut pas dire pour autant que je dois être couché à vingt heure pile, vous savez ? À ce titre-là, je pourrais même vous retourner la question, que faites-vous ici, à une heure aussi tardive ?

Bon pour moi, c’était surtout qu’il n’y avait personne pour me surveiller, et que j’étais absolument libre de tous mouvements. Je considérais le village comme ma maison, mon lit. Mais bon, inutile de rentrer dans les détails et de l’embêter avec mes histoires. La regardant avec un sourire, je me présentai.

- M’appelle Aku ! Et vous, vous êtes ?

C'est au tour du gamin de prendre la parole. D'après lui, oui parce que moi je me méfie, ces corps sont dénué d'âme et de conscience et que, si jamais il perdait le contrôle, les cadavres ne bougeraient tous simplement plus. Ça, c'est ce qu'il dit. Bon, c'est vrai que c'est fort probable ce qu'il dit mais je ne peux pas vraiment faire confiance à un gamin manipulateur de zombie qui fait joujou la nuit. Il enchaîne en me précisant qu'il était ici pour s'entrainer, comme moi en gros. Pourquoi faut-il qu'à chaque fois que j'ai une idée, un autre l'est en même temps? J'aurais bien aimé être tranquille toute seul moi sauf que non. Je ne sais trop qui a décidé de venir gâcher mon plaisir de m'entrainer dans le noir. Nan mais je vous jure...

La conversation continue quand le gamin zombie me prévient que ces cadavres vont nous approcher pour qu'il puisse les ranger. Les ranger...? Nan mais le mec il parle de ça comme si c'était un livre. Imaginez la scène quoi... " Chérie je reviens je vais ranger mes cadavres ". Je suis la seule à trouver cela assez louche voir, carrément flippant? M'enfin, je vois toujours pas comment tu peux ranger un cadavre mon coco... à moins qu'il les fasse rétrécir et les ranges dans ça poche...? Non là c'est encore pire. Le mec fouille dans ces poches pour retrouver ces clés et il sort un cadavre a la place... Huum, pourquoi pas... Après tous, on a tous nos problèmes, certains sont plus graves que d'autres mais au font, on t'aime bien petit enfant zombie.

L'expression prend tout son sens quand je vois l'enfant sortir un parchemin en même temps que ces cadavres arrive. J'ai bien essayé de me retenir mais un petit crie d'horreur sort de ma bouche sans trop que je ne le veuille. D'un seul coup ces cadavres disparaissent comme aspiré par son parchemin. J'aurais dû y penser plus tôt... Du fuinjutsu ça me paraît logique en fait. Et moi qui était partie dans des délires de rétrécir les corps... Oui tout a à fait Sazena.

- Même si je n’ai pas votre âge, cela ne veut pas dire pour autant que je dois être couché à vingt heure pile, vous savez ? À ce titre-là, je pourrais même vous retourner la question, que faites-vous ici, à une heure aussi tardive ? M’appelle Aku ! Et vous, vous êtes ?

- Roh, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. Juste que déjà à mon âge on devrait être couché alors bon à ton âge... Bref. En fait, je n'arrivais pas à dormir alors j'ai pensé qu'un entrainement nocturne ne me ferait pas de mal...

Bien évidemment, c'est mon clone qui parle, pas moi. Je ne suis pas suicidaire non plus. Mais je dois avouer que je commence à douter de mes méfiances. Il a beau être nécromancien, il reste un petit enfant choupinou et je dois avouer que je craque. Bon, c'est sur qu'il est moins mignon quand il fait joujou avec ces cadavres mais bon. Je reprends la parole pour me présenter à mon tour.

- Enchanté Aku, moi c'est Sazena. Mais dis-moi, comment t'es venu l'idée de devenir nécromancien... de manipuler des cadavres? Enfin je sais pas, c'est des cadavres quoi...

Oui bon, mon point de vue n'est pas très objectif, même si beaucoup des personnes de mon âge serait de mon avis je pense. Sa réponse me permettra de savoir si je dois continuer à me méfier de lui ou si je peux sortir de ma cachette...

- D'ailleurs, t'es parents n'ont pas remarqué que tu n'étais pas à la maison?

J’eus un sourire lorsqu’elle me répondit. Elle avait pris ça comme un reproche ou je ne sais quoi, alors qu’il n’en était absolument rien. Elle se justifia, en disant qu’à son âge elle devrait être couché, et encore plus au mien. Ce ‘était pas spécialement faux lorsque l’on se fie à une généralité. Pour moi, n’avoir que dix ans ne voulait pas dire que je devais faire comme tous les enfants de mon âge. Mais bon, c’est moi après tout, tout le monde ne peut pas avoir la même manière de penser que la mienne. Elle précisa qu’elle voulait s’entraîner en pleine nuit. Tout comme moi. Je lui aurais bien proposé de s’entraîner avec moi, mais elle avait peur de mes cadavres, ce qui ne faciliterait pas vraiment la tâche.

La femme se présenta ensuite, sous le nom de Sazena., puis cette dernière me demanda ce qui m’avait poussé à devenir nécromancien. Elle ne semblait pas se remettre que je contrôlais les cadavres, d’après ses paroles. Etrangement, à chaque fois que je rencontre quelqu’un, il me demande quelque chose qui fait allusion à mes parents. C’est presque systématique, incroyable. Sazena continua alors, m’en parlant directement ce coup-ci. Elle me demandait si mes parents n’avaient pas remarqué que je n’étais pas chez moi. Je n’aimais pas vraiment en parler, mais bon. Un jour, je vais prendre un mégaphone, et crier que mes parents sont morts, au moins ce sera fait. Bon, il faut dire qu’il fallait que je m’y attende à cette question, puisque ce n’était pas commun de voir quelqu’un de mon âge à l’extérieur à une heure si tardive.

- Ils le savent que je suis levé en pleine nuit. De là où ils sont, ils ont sûrement dû le voir. Mais bon, ils ne peuvent pas y faire grand-chose...

Je souriais, pour cacher ce que je ressentais en en parlant. Même si je n’étais pas vraiment au point en dissimulation de sentiments, je m’y exerçais. Ce n’était pas au point, mais il y avait de la progression.

- Disons que si je suis devenu nécromancien, c’est pour qu’un jour peut-être, ils puissent me punir pour toutes les bêtises que j’ai faites. Dont celle de ne pas être couché à l’heure voulue. Entre autres.

Je ne me sentais pas d’aborder le sujet directement, ainsi je me contentais de sous-entendus. Flagrants, mais je n’ai pas mentionné directement leur mort, et mon statut d’orphelin. C’est mieux ainsi je trouve, pour éviter de trop rentrer dans ce sujet, que je n’affectionnais pas particulièrement. En même temps, c’est compréhensible. Qui pourrait apprécier de parler de tout ça ? À part un fou, qui n’en aurait rien à faire. Mais s’il n’en aurait rien à faire, il n’aurait pas fait tout ce que j’ai fait jusqu’à là. Mon œil améthyste se riva dans ses prunelles bleues. Elle voulait s’entraîner. Mais ma maîtrise des cadavres la terrifiait, et je ne pouvais donc pas l’aider… On peut essayer quelque chose…

- Ce n’est pas pour vous terrifier madame Sazena, mais… Vous finirez sûrement par croiser d’autres nécromanciens, biens plus méchants que moi. Votre peur risque de grandement vous pénaliser… Vous ne voulez pas que je vous aide à la surpasser ?

La discution continue alors, toujours dans la pénombre de la nuit. Je ne pensais vraiment pas faire une rencontre en sortant m'entrainer de nuit. Peut-être que j'allais me faire un nouvel ami qui sait... Il à beau être plus jeune que moi il a l'air assez sympa et je ne suis pas le genre de personne à juger que sur l'âge. Bon c'est vrai que si on devient ami lui et moi, ces cadavres risquent de poser problème dans l'optique où on s'entrainerait ensemble. Mais une chose est sur, ma méfiance envers lui s'est totalement envolé. Je me demande même comment j'ai pu être aussi méfiante envers un bout de chou comme lui.

Le gamin zombi commence ensuite à répondre à mes questions. Il me confirme que ses parents savent qu'ils n'est pas couchés de là où ils sont mais qu'ils ne peuvent pas y faire grand-chose. Je ne comprends pas vraiment ce qu'il veut dire par là en fait... S'ils savent qu'il n'est pas couché, je ne vois pas pourquoi ils ne pourraient pas l'empêcher de sortir. Mon clone ne tarde pas à le lui demander.

- Hein...? Comme ça d'où ils...

Je venais tout juste de comprendre. Plaquant une main sur ma bouche je réalise enfin ce qu'il voulait dire. L'endroit où ils sont? Ce n'est autre que le paradis et je n'ai pas été assez intelligente pour le remarquer. Il continue dans ça lancer en m'expliquant que la nécromancie à un rapport avec ses parents. Qu'en gros, il espérait réanimer un jour ses parents. Pourtant, c'est une chose totalement impossible. Mon maître m'a toujours dit que la nécromancie ne permettrait jamais de ressusciter les morts, mais je n'ai en aucun cas envie de lui briser ces rêves. Si cela lui permet d'avancer alors soit...

- Désolé... Je n'aurais pas dû lancer ce sujet, c'est ma faute.

Peut-être n'aimait-il pas en parler, surement même... Je devais changer de sujet le plus rapidement possible. Mais je n'eus même pas le temps d'ouvrir la bouche qu'Aku enchaîna, en changeant de sujet à ma place. Tant mieux, je ne savais pas trop de quoi parler... Même si j'aurais préféré qu'on évite le sujet " Phobie des Zombies ". Quoique c'est déjà mieux que le sujet précédent alors je ne vais pas vraiment me plaindre.

Apparemment il voudrait m'aider à vaincre ma phobie. M'ouais, je doute que se soit vraiment possible mais bon, pourquoi ne pas essayer. Mais avant tous, j'ai quelque chose à faire. Il est temps de sortir de ma cachette. D'un signe de la main, mon clone disparaît dans un petit nuage de fumé alors que je sors doucement de derrière mon rocher.

- Je doute que ça soit possible, tu vois à quel point ma phobie est grave? Depuis le début je me cachais derrière un clone, et même mon clone a eu peur de tes cadavres quand tu les as rangé si c'est pour dire... Après si tu as une idée je ne dirais pas non.

La jeune femme réalisa bien vite le sens caché de mes paroles. Enfin caché… C’était abusé. N’importe qui aurait pu comprendre où je voulais en venir. Mais bon, la Hayashi semblait ne pas avoir compris du premier coup. Tant pis, ce n’était pas plus grave que ça. À force d'en parler, j'avais fini par m'y habituer, au point de ne plus ressentir de tristesse à chaque fois que j'évoque ce sujet. Enfin, il y avait toujours cette petite pointe au coeur, mais rien de bien grave, comme avant où je fondais systématiquement en larmes. Elle finit par s’excuser d’avoir lancé ce sujet. Je la regardais en souriant.

- Ce n’est pas grave madame Sazena, vous ne pouviez pas savoir.

Ainsi reprit notre conversation. Je venais de lui proposer quelque chose qui pouvait lui être bénéfique : lutter contre sa peur des zombies. Parce que bon, des nécromanciens il y en a, je suis loin d’être le seul. Rien qu’à voir Konoha, Jack serait heureux d’avoir une telle ville d’Halloween. This is Halloween Town nananananana bref. Elle va être terrorisée pour de bon si je lui chante ça, et qu’elle réalise tout ce qui grouille au village caché de la feuille. Oui, ce serait vraiment une mauvaise idée. Et là, Sazena disparut. Euh… ? Elle a lu mes pensées et s’est éclipsée ? Puis elle ressort de derrière d’un rocher. Ca lui a servi à quoi, honnêtement ?

- Je doute que ça soit possible, tu vois à quel point ma phobie est grave? Depuis le début je me cachais derrière un clone, et même mon clone a eu peur de tes cadavres quand tu les as rangé si c'est pour dire... Après si tu as une idée je ne dirais pas non.

Haha. Haha… Encore quelqu’un qui se fout de moi et de ma sensorialité défaillante. Je suis terriblement déçu d’elle. En plus, elle avait peur de moi, et se cachait depuis… Un bon moment. Merci… Mais bon, revenons-en à ma précédente idée. Que pouvais-je bien faire pour lui faire passer cette phobie… ? Il devait bien exister quelque chose, une idée ou je ne sais pas moi… Ah, j’ai une idée.

- Peut-être qu’avec quelque chose de mignon ça passe, non ?

Déroulant un de mes parchemins, je fis sortir le plus mignon de mes corps. Pikachu version zombie ! Bon, il n’est pas en parfait état, mais c’est ce qui le rend si beau. Malheureusement, je trouvais peu de gens ayant la même définition de la beauté. Seul un nécromancien pourrait me comprendre. La souris jaune pâle se dressait sur ses pattes, et je la fis sauter sur la femme pour lui faire un câlin. C’était un peu direct pour une première approche avec la mort, mais bon. Et puis, j’avais envie de m’amuser un peu, voir sa réaction, adapter en conséquence… Je vais bien finir par lui faire partir cette phobie des zombies. Oui, je m’y engage solennellement. Je réussirai. Et si je n’y arrive pas ce soir, je retenterai demain, jusqu’à qu’elle soit capable le moindre cadavre mouvant dans ses deux orbites, sans se défiler. J’y parviendrai.

J'ai honte. Jusqu'à quand cette phobie va-t-elle me pourrit la vie? Je ne suis même pas capable de parler tranquillement avec un enfant uniquement parce qu'il est nécromancien. Pire, j'ai peur de lui. J'ai connaissance de cette faiblesse depuis déjà quelque temps, quelques années à vrai dire, mais c'est la première fois qu'elle me dérange vraiment. En même temps c'est la première fois que je rencontre un vrai nécromancien. Quand je dis vrai, c'est par rapport à tous les livres que je lis continuellement. Peut-être que c'est a cause de ça que j'ai cette phobie finalement.

Peut-être qu'étant petite je lisais trop de livre fantastique qui parlaient de zombie et que s'en est devenu une obsession? Et mes parents qui m'ont toujours encouragé à lire... Merci papa et maman j'ai envie de dire. M'enfin ce n'est pas vraiment de leur faute si je préférais m'enfermer dans ma chambre et lire plutôt que de sortir avec des amis. Les livres sont tellement mieux que la vie réelle en même temps. Quand quelqu'un crève dans un livre on s'en fout pas mal mais quand quelqu'un crève dans le vrai vit... Là c'est direct la tristesse et la déprime générale.

Bref, là n'est pas le sujet. Ce certain Aku voudrait me faire passer ma phobie des zombies? Bonne chance j'ai envie de dire... C'est tellement grave que je me demande bien ce qui pourrait arrêter cette peur qui réside en moi. Voyons voir comment il compte s'y prendre alors. Toujours très dubitatifs, le gamin déroule un de ces parchemins en me demandant si avec quelque chose de mignon sa passe. Sincèrement? Je ne vois pas comment un zombie peut être mignon. C'est moche, ça pue, ça vous poursuit la nuit pour vous manger, bref, un zombie quoi.

Réflexe oblige, je recule légèrement à la vue du parchemin. Quel genre de créature il va me sortir? Un autre zombie humanoïde comme les autres tous à l'heure? Non, ce n'est pas ça. Déjà c'est plus petit. C'est jaune et ça a de grandes oreilles. Sans oublier le détail qui casse tout : la chaire en putréfaction. C'est dégueulasse et surtout horriblement flippant. Je ne vois vraiment pas en quoi ça m'aide à surmonter ma phobie, au contraire. Il vient de me montrer un côté encore plus dégueulasse de la chose. Car oui, rendre quelque chose de mignon à la base comme cela, c'est tout bonnement immonde.

Et là, c'est le drame. La petite créature qui venait d'apparaître ne trouva pas mieux que de me sauter dessus. C'est juste HORS DE QUESTION que je touche à cette chose. Plutôt crevé que ça. Cependant mon corps agit plus rapidement que moi. Une grosse plante sort du sol et vient percuter très violemment la petite bête pendant que je recule d'un bond. C'est limite un système d'autodéfense. Rien qu'a là vu de quelque chose ressemblant à un zombie, mon corps réagit et appel directement ma puissance des plantes pour me protéger.

Seulement, l'attaque subite de la bête a engendré autre chose que de la peur en moi. Une colère profonde m'enivre lentement à la vue de la souris jaune en décomposition. Cette émotion me fait presque oublier que la bête est entièrement contrôlée par le gamin, mais qu'importe, elle allait prendre chère.

- Ne t'approche pas de moi, bête immonde et répugnante !

La colère peut facilement se lire sur mon visage et dans le ton de ma voix. Nul doute que je suis furieuse et il n'est pas conseillé d'être face à moi dans ces conditions. Exécutant un signe de ma main, deux énormes plantes identiques à celle précédemment utilisée foncent sur la créature déjà au sol, inanimé. Percutant de plein fouet la bête déjà à terre, je m'assure qu'elle ne bougera plus, mais la technique que j'ai utilisée déjà trois fois me demande pas mal de chakra... Je ne pensais pas être aussi nul niveau réserve de chakra. Tombant un genou à terre, j'essaie de reprendre mon souffle en même temps que me calmer. La nuit promet d'être longue.

Pikachu était lancé. Ma souris allait se charger de lui faire un gros câlin. Pour que je sois satisfait, elle avait deux options : le détruite, ou se faire câliner. Je préfère la deuxième option, ce serait plus courageux de sa part. Mais je commençais à la connaître, c’était tout bonnement impossible qu’elle ait une réaction comme ça. Dans le meilleur des cas, elle le détruit, et dans le pire, elle s’enfuit. Il y a de grandes chances qu’elle prenne la fuite, cela ne m’étonnerait même pas à vrai dire. Néanmoins, la Hayashi me fit me contredire. Une plante sortit du sol pour percuter le rongeur en décomposition. Il finit à terre.

Hmm… C’était plus de la défense que de l’attaque, mais c’est quand même bien. Dommage, il n’y aura pas eu de câlin. Cependant, Sazena me montra qu’elle savait tout de même mettre hors-combat sa phobie. Deux autres plantes attaquèrent Pikachu qui était déjà au sol. Il était dans un sale état. Impossible de le contrôler correctement maintenant. Bien joué. Bien qu’il soit petit, elle a fait un pas vers la sortie de cette phobie. C’était intéressant à voir. Cette Genin m’intéressait n’empêche. Elle n’avait pas l’air d’être la kunoichi la plus prometteuse de Konoha, mais elle semblait capable de se surpasser, de vaincre ses peurs en cas de danger. Elle avait de la motivation à revendre.

- Raah. Le sale boulot de remettre à l’état de neuf ce corps va encore me revenir… Mais bien joué ! Tu vois, ta phobie n’est pas un cas désespérée, au contraire.

Lui souriant, je m’occupai de rentrer dans son sceau ce qui restait de ma souris préférée. Des plantes l’avaient bien amoché. Le pouvoir des Hayashi était intéressant, je ne m’y étais jamais vraiment penché là-dessus. Des petits tests pourraient être intéressants en tout cas. Honnêtement, le Hana ne m’intéressait pas. Je n’étais pas du genre à faire pousser des fleurs sur le champ de bataille, à moins pour les faire faner par la suite. Mais le Mokuton était plus intéressant comme pouvoir. Il offrait pas mal de possibilités, toutes aussi intéressantes les unes que les autres.

C’est après sa démonstration que je pris une décision. Elle était une Genin ayant du potentiel, et correspondait aux critères que je recherchais. Bon après, l’entente avec la seconde fille de l’équipe allait être compliquée… Je ne sais pas ce que ça risque de donner. Mais bon, soyons fou.

- J’ai une proposition à vous faire. Je suis Chûnin, et je projette de créer une équipe. J’aimerais bien que vous soyez l’une de mes élèves. Ca vous tente ?

Il fallait peut-être que je la laisse réfléchir, qu’elle se remette de ses émotions. Et puis, j’étais un peu fatigué. La nuit était déjà bien avancée après tout.

- Vous n’êtes pas obligé de me donner votre réponse tout de suite. En ce qui me concerne, je vais dormir, vous devriez en faire de même, avant qu’un autre monstre sorte de nulle part. Haha !

Je lui souriais. C’était juste une petite pique anodine. Après tout, on ne sait jamais ce qui peut se passer la nuit tombée. Elle, ayant eu à faire à mes zombies ne doit plus vraiment se sentir à son aise, ici, seule. Par contre, si elle reste, elle serait sur la bonne voie pour se guérir de sa phobie.