Une explosion, de la panique, et surtout un état d’alerte qui met tout le village en action. Toutes les forces se déplacent rapidement pour agir vite et bien, des rôles ont étés assignés à tous les shinobis pour efficacité accrue, c’est en divisant un tâche complexe que l’on obtient un résultat rapidement.
J’étais dans mon labo quand cette explosion a rompu le calme qui régnait dans tout le village, un immense bruit, claquant sec dans l’air, heurtant les tympans avec une telle violence qu’un léger acouphène l’accompagnait. Le stress qui l’accompagnât était à la hauteur de ce bruit. Sans réfléchir, sans même attendre une seconde, je me suis sorti de mon « chez moi », et j’ai vu un panache de fumée s’élever dans le ciel, recouvrir le bleu si clair de son ombre menaçante. Des cris au loin s’élevaient, la panique commençait déjà à gagner le village et je compris alors que tout ceci provenait d’un endroit que j’avais bien connu et fréquenté car j’y avait passé un an : La Prison que mon clan avait bâti.
Voilà comment j’ai vécu cet élément déclenchant, mais je ne vais pas m’attarder dessus, non, car ce qui compte désormais, ce sont les actes que je vais faire pour mettre un terme à ce qui semble être une catastrophe sans précédent dans l’histoire de ce village caché. Même si je ne suis que genin, je sais pertinemment que j’ai un rôle à jouer, et même à mon échelle je peux intervenir, non pas parce que je m’en crois capable, mais bien parce qu’il est de mon devoir de shinobi de le faire !

Je m’avance difficilement au sol, les villageois fuis ce que moi je cherche à atteindre, des cris de paniques, mais aussi de rage, peur, douleur résonnent de partout et me font rapidement perdre le sens de l’orientation. Dans cette foule qui me fait face, j’en bouscule plus d’un, que je fais tomber sur sol ou bien vaciller selon la carrure de tout à chacun.
Je décide alors de prendre de la hauteur, je monte sur un toit de torchis, et j’accélère le pas en direction de cet immense nuage de fumée qui cache désormais le soleil dont les rayons ne passent que brièvement, laissant une couleur grisâtre recouvrir le village.
Finalement une fois sur place je constate l’ampleur des dégâts, la prison est la proie des flammes qui lentement mais surement la rongent. Un bazar total semble régner ici-bas, je n’arrive pas à distinguer shinobis, civils ou même prisonniers.
Soudain je remarque la présence d’hommes organisés au sol, ils tentent tant bien que mal de contrôler la situation, et je ne mets pas très longtemps avant de comprendre qu’ils sont shinobis et qu’ils sont là pour le bien du village. Je m’élance sur eux, et les rejoins rapidement. Le jônin me voyant venir sursaute légèrement et par réflexe se préparait à dégainer son arme, mais voyant mon bandeau frontal il se calme et m’explique la situation :

-La prison a explosé, on ne sait pas pourquoi, ni comment, mais tous les prisonniers sont en train de s’évader, on a besoin de monde pour éteindre, mais aussi pour inspecter ce qu’il en reste, est-ce que tu peux nous aider.

Je dois admettre que revenir sur un lieux aussi familier que la prison ne m’enchante guère, c’est pour moi un endroit de mauvais souvenirs que j’ai tenté d’oublier, mais puisque je la connais bien, et que mes aïeux l’ont construits, je suis certainement le plus à même de remplir la mission d’inspection de la prison. Je dis alors d’un air sévère :

-Je me charge de l’inspection, je suis senseur, comptez sur moi pour trouver ce dont vous aurez besoin !

Le jônin ne me réponds qu’avec un signe approbateur, puis il semble s’afférer à une autre tâche tout aussi important et déliacte que celle qu’il traitait peu de temps auparavant. Regardant le bâtiment en feu, je ressens un frisson me parcourir. Après y être rentré en tant que prisonnier, je vais y entrer en tant que shinobi, j’espère que les vieux démons que j’ai enfermés ici ne me rejoindront pas, et que je ne croiserais pas d’anciens camarades de cellules…
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De toutes part le feu ronge l’œuvre construite par mon clan, toute ces années de recherche pour faire de ce lieu le plus sûr du village n’auront finalement servi à rien. Ce n’est désormais plus qu’un tas de cendre en devenir. C’est drôle comme les choses vont et vienne en ce monde, après tout à quoi bon s’y attacher puisqu’un jour où l’autre elles finiront par disparaitre, soit avant soit après notre mort. D’ailleurs quand j’y repense, je ne suis pas vraiment attaché à cette prison, je n’y ai aucun bon souvenir, et la voir s’écrouler ne me fait ni chaud ni froid, car certes je pourrais être heureux de la voir s’affaisser sous son propre poids, mais d’un autre côté c’est l’intégrité du village et sa propre suprématie qui ont été mis en doute par cet attaque.

M’avançant au milieu des décombres, je commence les recherches sur d’éventuels indices, corps ou éventuels survivants dans la prison. Faire des recherches ainsi à chaud alors que la structure risque de s’effondrer à tout instant sur moi n’est pas très sécurisé, mais mon rôle de shinobi me l’ordonne et mon passé me l’oblige… Avançant au milieu des couloirs déserts et encombrés de débris, je décide de faire appel à mes créations pour explorer les environs. Sortant de ma sacoche deux petites araignées métallique, portant chacune une espèce de caméra, je les envoie parcourir des lieux auxquels je n’aurais peut-être pas accès par ma taille ou mon agilité.
Finalement en arrivant au bureau de surveillance, dont tous les meubles sont soit carbonisés, soit renversés sur le sol, je trouve après quelques fouilles et un rassemblement de mes trouvailles trois « objets » qui retiennent mon attention : Un kunaï à la forme étrange, un parchemin intact et surtout une main à quatre doigts. Ce qui m’intrigue le plus dans cette histoire c’est la main, parfaitement coupée, et à quatre doigts, elle n’appartient à aucun des cadavres que j’ai pu croiser durant mon trajet jusqu’ici. Même celui d’un prisonnier qui n’a malheureusement pas pu s’échapper de cette pièce car attaché avec des menottes au conduit de gaz. Je me prépare à prendre les trois objets en commençant par la main, lorsque le plafond de la pièce commence à grincer. Levant les yeux pour voir ce qui se passe, je remarque alors qu’il s’affaisse petit à petit et que déjà des morceaux tombent au milieu de la pièce. Dans un mouvement réflexe je me retire rapidement en emportant la main avec moi tandis que la pièce se recouvre rapidement de gravats.

Finalement de ces trois objets je n’ai pu prendre que la main, mais c’était celui qui m’importait le plus. Désormais il y a un énorme trou sur le plafond qui donne accès à l’étage supérieur où se trouvaient de nombreuses cellules, du moins quand le bâtiment était encore intact, et ce trou donne accès à une bien particulière : Celle dans laquelle j’étais enfermé !

Spoiler:

Tss…ça m’apprendra à avoir la tête ailleurs, pense-je tandis que je range d’un air pitoyable la main. Au moins si je trouve celle de son propriétaire on pourra éventuellement la lui remettre en place. Désormais il faut que je récupère ce qui est enfoui et cela ne va pas être simple. Le plafond à entièrement enseveli la salle de garde, ne laissant apparaitre que des décombres carbonisés. La chaleur à l’intérieur de la prison commence d’ailleurs à devenir de moins en moins supportable, je ne sais pas ce qui m’a pris de m’aventurer dans ce cercueil d’acier qui se consume de plus en plus à chaque secondes. De toutes part j’entends l’armature de fer trembler et grincer, comme un vieux soldat agonisant sous les coups reçu au cours du combat de trop.
Cependant je ne suis pas ni me laisse envahir par la peur qui pourrait prendre mon cœur. J’ai une mission, je dois la remplir.
Transformant mon bras gauche en canon d’arme à fau je vise le monticule encore fumant et en proie aux flammes qui le lorgnent sur le côté. Je charge mon canon de futon, et retient ma respiration quelques secondes. Le coup part de manière très sec avec un léger recul qui fait relever le mécanisme de quelques centimètres. Les flammes aux abords se voient soufflées, et les gravats volent dans les airs soulevés par la bourrasque très concentrée qui vient de s’abattre sur eux. Dans un nuage de poussière je m’aventure, déblayant un peu ce qui se trouve sur le sol, le reculant d’un geste bref et rapide pour atteindre les éventuels indice. Finalement je retrouve le parchemin que je cherchais, toujours sur la table qui elle n’est plus debout depuis quelques instants. Je le prends dans ma main gauche, m’assied un instant sur le sol et le regarde un instant, l’examinant sous toutes ses coutures en quelque sorte.

Je lance un regard aux alentours s’il n’y en a pas un identique qui aurait pu échapper à mon attention, mais il est vrai que c’est étrange que de trouver un papier intact dans un tel endroit, surtout que le feu a presque tout dévoré sur son passage. En y repensant ce n’est pas non plus une explosion habituelle. Elles se soldent souvent par des flammes certes, mais celle-ci sont assez fugaces, ne formant pas de braises, et ne donnent que quelques petites flammes ici et là. On en conclut donc que ce n’est pas une simple « fuite de gaz ». De plus rien dans le bâtiment n’est capable de créer une telle explosion. Je le sais d’autant plus que j’ai vu les plans de la prison puisque mon clan l’a construite.
Voyant en coin une fine lame briller, je pousse du dos de ma main gauche la poussière qui recouvrait l’objet. Voilà donc le troisième objet que j’avais récupéré, un kunaï à la forme étrange. Je décide de le prendre aussi en le rangeant dans ma sacoche.
La fournaise me pousse à enlever alors mon manteau que je porte désormais sous le bras, et je me relève, essuyant mon front de la fine pellicule de chaleur qui le recouvre, avant de dire :

-Bien il faut continuer les recherches…

Spoiler: