Les combats, les villages, les shinobi, leur voie.. J'accordais de moins en moins d'importance à leurs codes, à leurs dictas factices de la paix, ils n'étaient que d'amers instigateurs du conflit se criant pacifiste, plus pacificateurs que pacifiques. J'en faisais partie, mais comment ? À quel titre ? je ne m'étais jamais posé la question. Un esprit faible, influençable, c'était sûr, je voulais le bien de tous et parfois au détriment du mien, alors j'acceptais. Mais plus je vivais avec eux plus je me rendais que je n'avais rien à y faire, je ne 'était pas une shinobi, pas une Kunoichi.. Je n'étais qu'un concours de circonstances, entre une guerre obligée et un désir de vengeance. Me venger de qui ? Mais des shionobi eux mêmes, qui d'autres ?! Alors, m'étais je pervertie, probablement, étais je soumise, pour sûr ; avais je encore une volonté, une âme ardente, un feu me consumant de l'intérieur ? Également. Mon envie illusoire de croire en une utopie était ridicule, je le savais, pas dans le sens où tous ces infâmes êtres voulaient le comprendre, non ; comment avais je pus placer mes espoirs d'un monde meilleur dans ces personnes qui étaient l'aube de ce que nous vivions, hier, et aujourd'hui ? Oui, l'espoir, c'était bien ça le problème ; les personnes comme moi lui faisait trop confiance. Alors l'idée folle que j'avais eus lors de cette réunion avec le kazekage et l'hokage me paraissait de plus en plus crédible et bien plus réelle que ce qu'ils proposaient.

Makka, c'était une femme insondable que j'avais entre aperçue il y a quelques années, une kunoichi comme les autres qui avaient réussi à me contrôler à son avantage et en partie contre ma volonté, mais je devais avouer une chose, jusqu'à ce jour il n'y avait qu'elle qui pouvait rendre le monde tel que je le voulais. Elle était la seule suffisamment forte, solide et monstrueuse pour éliminer cette maladie contagieuse qu'était le ''shinobisme''. Ils se bornaient tous à la guerre, ne voulaient semer que la discorde, et bien, comme disait mon père, on finit par payer sa dette, un jour ou l'autre. Cependant l'idée d'une suite dans mon esprit n'était qu'à un état embryonnaire, pas assez mûrie. Néanmoins le doute s'était installé et s'était battit un nid bien solide, composé d'une haine étouffée, d'une rancœur sans égal et d'une persévérance infinie. Je fus étonnée un certain temps que personne ne comprenne ce que je pensais vraiment, ni même ce que je pouvais ressentir. Kenji non plus, qui ou quoi qu'il soit, dans tous ses mystères et ses silences, un homme si perspicace. La seule qui savait, qui me comprenait, c'était ma sœur, Anka ; qui était comme moi, pensait comme moi, et ce depuis le début, elle n'avait jamais perdu cet objectif de vue, contrairement à moi. Mais elle agissait comme moi aussi, faisant les tsuna, et sa sœur avant elle. J'avais beau être plus puissante qu'elle, j'avais encore beaucoup à en apprendre, elle, elle avait encore plus envie, et était plus rongée par la vengeance, à ceci prés, nous étions vraiment identiques.

J'étais toujours à Suna, juste après les premiers combats de ces pseudos examens. Je les rejoignis assez rapidement les deux autres Habashi, je devais les retrouver dans la pièce qui eut servie de vestiaire. J'arpentais l'un des longs couloirs menant vers le bas du Sen'sen, m'éloignant des gradins, toujours plus vite. Finalement j'apparus dans l'encadrement de la porte, la lumière était froide ici. J'avais appris leur défaite, cela ne me faisait ni chaud ni froid. Je posai les yeux sur Anka, elle semblait allait bien, un peu blafarde, mais bien. Je m’intéressai alors à Tsuna, à l'opposé de ma sœur, un homme à côté de lui, un médecin qui le soignait. Son visage égratigné, les tâches rougeâtres sur le col de sa veste m'indiquait qu'il avait souffert, néanmoins il était toujours là, je fus rassurée sur ce point. Toutes mes pensées, sombres, ténébreuses s’éclipsèrent, laissant leur place à la quiétude, je retrouvais un état plus habituel. J'allai m'asseoir à côté du jeune homme, et posai mes mains sur mes genoux, et enfin je leur parlai.

« Vous vous êtes bien battus. Et vous avez bien fait de ne pas vous donner plus, ce n'était qu'un test, pas un combat à mort. » Dis je en observant Anka qui avait l'air déçue, comme je la comprenais, mais il y aurait bientôt mieux à faire que ça.

Je me tournais vers Tsuna, l'esei nin à ses côtés semblait avoir bientôt fini son œuvre, d’ailleurs, plus tôt que ce que je pensais.

« Un peu de repos, évite de te cogner sur un mur comme aujourd'hui, évite de tomber sur le dos... Enfin, repose toi un peu, et ce sera comme s'il ne c'était rien passé. Zanshi-Sama, Tsuna, Anka, passez une bonne journée. »

Puis il quitta la pièce nous laissant tous les trois là. J'allais profiter de cet instant pour parler à cet homme qui avait une place si importante dans mon cœur mais que je ne reconnaissais pas à sa juste valeur, je n'allais rien dire de choquant, loin de là, ma sœur pouvait rester sans avoir à se boucher les oreilles, puis si elle le souhaitait, elle pouvait sortir. Je me rapprochai de lui en glissant ma main dans la sienne, que je serrai. Je pouvais sentir mon cœur battre avec force, comme les premiers jours de notre amour, je ressentais évidemment la même, rien n'avait changé. Enfin, presque rien si ce n'était la situation qu'il subissait.

« Je m'excuse Tsuna, je m'excuse pour ce tu peux endurer ici.. Et toi aussi ma sœur. Je sais que ce n'est pas ta vie, que tu aurais préféré vivre en paix loin de tout ça, des ninjas, je sais que tu es là parce que j'y suis.. Mais je n'ai pas été assez reconnaissante de ton sacrifice, je n'ai pas été assez présente.. Je ne veux pas que tu souffres, alors sache que je t'aime, tu n'a pas à te demander, à te tourmenter. Pour tout dire j'ai peur de te perdre. »

Je terminais ainsi, plongeant mes yeux dans les siens, son regard était si particulier, si profond, j'avais la nette impression qu'il pouvait me lire comme un livre ouvert...

Je les écoutais l'un et l'autre, je les comprenais, et surtout anka, j'avais tout les torts et je l'admettais, Tsuna lui était un éternel optimiste toujours content de son sort, enfin content si on peut dire ça comme ça. Il m'aimait, c'était sûr ; et c'est justement pour cette raison, et sa réciprocité que je leur parlais ainsi, mais ce qu'il disait devait être remis en cause, et qui d'autre que moi pouvait le faire ? Il devait comprendre que justement suivre le même chemin que moi n'est pas forcément la meilleure chose à faire, ce serait en me suivant qu'ils auraient le plus de chance de disparaître, ils n'étaient pas faibles, mais ils n'étaient pas fait pour ce monde, surtout lui. Je me demandais si c'était vraiment qu'ils voulaient, vivre ainsi, se battre, être des shinobis, à vrai dire, même si on pouvait dire que les sentiments étaient bien suffisants, non, je ne comprenais pas.

« Tsuna, je suis heureuse de vous avoir à mes côtés, mais ce n'est peut être pas la meilleure chose à faire, me suivre, rester ici. Je veux savoir, vous êtes sûrs de vouloir devenir des ninjas, des shinobis, des sunajins ? Il n'est pas trop tard pour changer de voie, pour quitter ce monde... Je pourrais vous couvrir. »

J'entendais déjà les protestations des deux contre moi, je savais qu'ils avaient décidé, tout deux, de quitter Kusa et de me retrouver ici. Je ne pouvais pas leur jeter la pierre, mais quelque part je préférais les savoir en sécurité plutôt qu'ici. Oui parce que Suna n'est pas forcément l'archétype de l'endroit tranquille, au contraire, elle subit pas mal de désagréments depuis quelques temps.. Enfin, c'était à eux de choisir, et malheureusement je connaissais déjà la réponse.

« Elle a raison, j'aurais du être plus présente. » Dis je en prenant sa main.

Je devais peut être penser un peu plus à eux, encore plus que maintenant, ils étaient précieux pour moi, et d'ailleurs penser un peu moins à mes états d'âme pourrait être une très bonne chose pour la suite, et pour ma stabilité. Ce serait difficile et long à faire, à mettre en place. C'était quand même marrant, en quelques sortes, qu'il me faille attendre un tel événement, un combat, un examen ; pour leur reparler vraiment, à cœur ouvert, ou presque.