Mais quelle idée de merde ! Qu’est-ce qui avait pu amener le nécromancien de Kiri en de telles terres reculées et redoutées ? Très bonne question qui méritait de revenir quelques temps en arrière. Lors de nombreuses lectures, Michiki avait appris qu’un lieu particulier, au centre de toutes les polémiques puisque résidence de l’ennemi numéro un, présentait un étrange pouvoir. En effet, les terres d’Hai no kuni semblaient être un endroit privilégié pour la désolation et la destruction. Des mots qui convenaient à merveille à l’unique résidente des lieux, Makka. Son territoire était fertile. Aucune plante ne pouvait y pousser et les animaux y périssaient bien vite par manque de nourriture. En dépit du fait que l’endroit était un véritable dépotoir où les restes d’anciennes batailles attendaient qu’un fou vienne les ramasser. Car oui, il fallait être un véritable aliéné pour s’aventurer là-bas. Michiki était donc fou puisqu’il se trouvait là.

Il s’était rendu dans ce terrain dangereux parce qu’il avait eu vent que les environs étaient si désolés qu’ils n’étaient pas sans rappeler un antique pouvoir rallier à la nécromancie. Une merveille appelé la dégénérescence des cellules qu’il était possible d’opposer au pouvoir de guérison des médecins. Un pouvoir des plus intéressants que le nécromancien Kirijin voulait absolument avoir. Avec les secrets de ce pouvoir, il pourrait élargir son panel de techniques déjà variées et développer un nouveau style de combat personnel. Mais pour cela, des investigations sur le terrain s’imposaient. Voilà pourquoi il se trouvait sur Hai no kuni.

Maintenant qu’il y était, et rien que ça avait présenté un véritable exercice puisqu’aucun bâteau acceptait de se rendre sur l’île, il ne lui restait plus qu’à mener sa petite enquête. Il allait devoir s’improviser biologiste afin de mieux comprendre comment procéder pour s’approprier ce nouveau pouvoir qui le faisait tant rêver. L’endroit où il se trouvait avait tout d’une décharge publique. Un monticule d’objets divers en tous genres jonchait le sol tant est si bien qu’on ne pouvait plus voir la pierre volcanique en dessous. Il y avait parmi ses objets, des cadavres. Rien de très alarmant pour Michiki. Un spectacle qui ne l’effrayait pas. L’odeur de putréfaction emplissait ses poumons qui n’étaient même plus débectés par la fragrance nauséabonde. Il pouvait commencer ses recherches donc.

Mais alors qu’il commençait à avancer, il aperçut au loin une silhouette. L’endroit étant désert, il y avait tôt fait de repérer quelqu’un. Ils étaient sur un plateau et il y avait quelques tas plus hauts que d’autres. C’est grâce à ce léger couvert que Michiki se planqua. Cette présence ne lui inspirait rien de bon. Makka et ses hommes avaient dû le repérer et on envoyait quelqu’un pour le capturer. En tout cas c’est ce qui se passerait dans le meilleur des cas. Pour l’heure il fallait échapper à cette personne qu’il avait vue à bonne distance et qui portait un étrange accoutrement. Il quitta donc l’abri protecteur du tas de ferrailles derrière lequel il était mais un bras vint le gêner dans son déplacement et occasionna la renversée des objets en métal entreposés là. Discrétion : en dessous du seuil 0.

Il tourna la tête vers celui qu’il aurait aimé fuir. Il se préparait à tout maintenant. Ses doigts étaient prêts à enchaîner les mudras ou à toucher les sceaux apposés à ses poignets afin de s’armer. Tout dépendrait de la réaction de son interlocuteur. Tout dépendait de ça…