Ambassadeur de Suna, mon séjour au pays du feu se passait pour l'instant magnifiquement bien, aucun souci majeur et des rencontres très accueillantes. Bref, tout ce passait pour le mieux et je commençais vraiment à apprécier ce job. La tranquillité de ce village m'apaisait, après une guerre si violente, riel de tel qu'un moment de paix pour se revigorer et tenter de trouver des réponses à mes questions. Le temps passait quand survint un homme assez étrange, la routine de Konoha semblait un peu déséquilibrée. En tant que représentant de Suna, je me devais d'être présent lors de problème, est-ce que celui-ci en était un... Pour l'instant j'écoutais la personne parler. Doté d'un masque blanc, son visage n'était pas visible et sa capuche noire n'arrangeait en rien les choses. Il parlait de libérer un otage que Konoha gardait et de l'échanger contre un ninja du village, il ne dit pas son nom mais au gré des rumeurs que j'avais entendues, la conquête d'Ame n'avait pas été si glorieuse et le nom de On' apparaissait le plus souvent dans les conversations. Il faut dire que je ne l'avais pas revu depuis la dernière fois, cet homme parlait sans doute de lui.

Suguato arriva quelques minutes plus tard, posté sur un toit il ne semblait pas perturbé, ce mec possédait un calme hallucinant que s'en était effrayant. En tant qu'Hokage, il se devait de sauver l'un de ses ninjas, malheureusement la tâche n'était pas si simple. On' était soit disant scellé dans un parchemin détenu par l'homme au masque, qui d'ailleurs faisait aussi peur que Suguato. Le monde des shinobis a vraiment crée des hommes très bizarres, mais le moment était mal choisi pour parler de sociologie. La technique de l'Hokage était de gagner du temps en laissant prendre la décision par les gens de Konoha, en soit je priais pour que mon ancien adversaire et mon nouvel ami possède beaucoup de compagnon dans son village. La décision était délicate, ce genre d'échange était toujours très compliqué car il fallait croire en la parole d'un véritable inconnu sûrement très dangereux. Discrètement j'arrivai à la hauteur du bâtiment ou résidait Suguato et d'un bond arriva à ses côtés, en tant que porte parole de Suna je me devais de donner mon avis. Cet homme masqué serait peut-être le futur ennemi de ma nation, lui donner ce qu'il voulait ne présageait rien de bon. Chuchotant à son oreille je lui fis part de mon inquiétude.

- "On ne sait rien de cet homme, ni même pourquoi il veut récupérer ce fameux Hayashi Shiko. Malgré tout il possède la vie d'un de t'es hommes en main, je ne pense pas que ce mec soit venu ici sans un plan de secours. Il est plutôt du genre à planifier les choses comme un scientifique, tu dois connaître ça je suppose. "

Je reculai un peu pour laisser le temps à mon camarade de Konoha de réfléchir, regardant autour de moi je constatais l'inquiétude des gens. Leurs regards étaient confus, mettre à mal un village avec seulement des paroles, ce gars n'était pas n'importe qui. Quelque chose se préparait dans l'ombre et je n'aimais vraiment pas cela, je retournai à la charge pour parler cette fois en tant que ninja de Suna.

- "En tant que porte parole de Suna, je suis pour lui donner ce qu'il veut. Même si cela veut dire délivrer un ennemi, nous ne pouvons nous permettre de perdre des hommes aussi talentueux que On' en ce moment. Nous savons à présent qu'un autre danger nous guète, On' a sûrement affronté ce type et doit en savoir davantage, peut être possède-il des informations importantes. Je suis donc pour lui donner ce qu'il souhaite, le reste ne dépend que de toi. Je combattrai à vos côtés si jamais on en arrive là. "

J'avais dit ce que j'avais à dire, la tension se sentait, les corps tremblaient mais mon regard ne pouvait se détacher de celui de l'homme masqué. Blanc comme la colombe, sans doute pensait-il incarner la justice de ce monde.

J’étais sous la douche quand l’alerte a été donnée. Un rassemblement extraordinaire de tous les citoyens et surtout des Shinobis étaient ordonnés et vivement souhaités par l’Hokage aux remparts, à l’entrée du village. De mémoire, ça ne s’était jamais passé, la situation devait être grave. Je doutais que le village soit envahi, vu que l’ordre ne précisait que «présence vivement souhaitée », mais tout de même. Ce n’est pas tous les jours qu’on se voit être convoqué par l’Hokage.

Je m’habillai rapidement, puis pris la direction des remparts. Je n’avais qu’à longer le chemin de sentinelle pour arriver rapidement là où nous étions demandés. Je vis alors une troupe immense de Konohajins : visiblement, tout le monde ou presque avait répondu à l’appel. Peu de gens sur les remparts, cela dit, cela indiquait donc que la menace se trouvait à l’extérieure. Je tournai la tête et, en effet, j’aperçus cet homme au masque aussi blanc que celui de notre Hokage. Des hauts représentants du monde shinobi de Konoha se trouvaient là. Le Hokage, bien sûr, mais je cru également reconnaître l’ambassadeur de Suna ainsi qu’un Jônin d’un des clans les plus respectés de Konoha : Miko Aburame. Je m’accoudai sur les remparts et fixai un instant l’homme qui demandait un prisonnier en échange de On’. J’ignorais s’il me voyait, le masque cachant l’intégralité de son visage, qui ne bougeait qu’à peine.

De là où je me trouvais, j’avais une place de choix : une vue sur la menace, une vue plongeante sur la foule de Konoha et un accès aux discussions de l’Hokage avec ses disciples les plus proches. Je ne me sentais pas spécialement à ma place, et je doutais que ces ninjas allaient réellement prendre mon avis au sérieux. Surtout qu’il n’était pas toujours en accord avec ce qu’ils disaient : parce que On’ est Konohajin, il fallait ignorer l’avis de l’ambassadeur de Suna ? Lui aussi avait le droit à la parole : je pense qu’avec les accords conclus et la nouvelle alliance entre les deux villages, la sécurité de Konoha était tout aussi importante à Suna qu’à Konoha elle-même. L’Ambassadeur avait bien plus le droit de s’exprimer que beaucoup d’entre nous.

S’en suivit une discussion sur la confiance que l’on peut accorder à l’inconnu. Certes, la question méritait d’être posée, mais étrangement, je doute qu’il se soit ramené seul sans savoir exactement ce qu’il faisait. Il avait bien plus à perdre lui de nous trahir que nous de ne pas faire ce qu’il disait. Alors, c’est tout naturellement que l’Hokage ordonna la mise en liberté de l’Hayashi en question, et demanda à l’Aburame de fouiller les bois aux alentours. Je me demandai bien ce qu’il espérait y trouver.

Quelque chose m’échappait cependant. Hayashi était un membre d’un clan important de Konoha, et il avait donc accès à beaucoup d’informations sur le village avant d’être arrêté. Il ne me semble pas que la prison rend amnésique. Alors, ils seraient prêts à donner le prisonnier en l’état ? Après tout, les conditions de libération de On’ étaient claires : il fallait livrer Hayashi Shiko. C’est tout.

Alors, j’eus l’impertinence d’interrompre mon Kage dans ses directives. Je n’avais rien à perdre, après tout…

- Excusez-moi de vous interrompre, Hokage-Sama. Mais les conditions de libération de On’ sont claires : il veut le prisonnier. Il semble plutôt carré dans ce qu’il dit, et semble avoir tout calculé, je pense que s’il voulait quelque chose d’autre en particulier, il l’aurait précisé. Doit-on réellement laisser sortir Hayashi en l’état, avec tous les souvenirs et les informations qu’il a sur Konoha ?

Je n’osais pas le dire, mais au fond, si le prisonnier avait été livré mort, cela conviendrait également aux termes du marché passé avec l’homme au masque blanc. De toute façon, il semblait clair que Konoha allait céder. Il restait donc à déterminer la marge avec laquelle le village allait en ressortir perdant…

Maïka:


Toute la hauteur de la muraille n'était pas suffisante pour Maïka, elle ne se sentait en rien supérieure à ce guignol masqué. Il l'écrasait, de tout son chakra, de toute son assurance. Elle avait le cœur serré. C'était donc lui la raison de la disparition d'Onpu, c'était lui ce dangereux malade qui disait-on avait failli tout faire foirer à la prison d'Ame. Et désormais, il lui suffisait de claquer des doigts pour exécuter le luthier. Impuissante, la Haruno ne dit mot pendant un temps. Puis, sans se presser pour être sûre de garder son calme et d'éviter tout mouvement ou réaction incontrôlée, elle rejoignit l'Hokage. Onpu était l'une des personnes qu'elle connaissait le mieux dans le village, elle pensait avoir son mot à dire, mais lui faudrait rester lucide et ne pas craquer sous la tension. C'est ce qu'il aurait voulu.

Assez vite, Miko se fit remarquer. Elle n'avait pas pour habitude de faire des concessions, et cela se voyait dans son discours. Assez vite, Suguato prit les devants et coupa court le débat de la confiance. Ce n'était pas pour déplaire à Maïka, qui contrairement à Miko n'était pas d'humeur à s'opposer au masque blanc. Elle aurait donné n'importe quoi pour lui démolir la face et le frapper jusqu'au sang, mais pour elle comme pour la Racine l'enjeu était bien trop grand pour se permettre de ne pas coopérer. Aussi, quand Suguato donna ses ordres officieux, elle ne manqua pas de remarquer la petite minette qui était venue mettre son grain de sel. Elle venait de mettre en valeur un point important, mais c'était loin d'être une bonne idée d'en parler ainsi. Elle attrapa l'Aburame par l'épaule.

"Je m'occupe de la forêt si tu veux. Je vais aussi trouver quelqu'un pour ramener le prisonnier."

Entre ces deux US, cette phrase avait une signification un peu particulière. Maïka s'écarta ensuite, puis posa les doigts sur ses tempes. La télépathie était dans les cordes de cette spécialiste en genjutsu.

*Iji, je sais pas où tu es mais bouge-toi les fesses, on a besoin de toi.*

Tout en lui transmettant les informations relatives à la situation, elle gardait un oeil sur les autres shinobis qui s'agitaient au pied du rempart, et à ses côtés en haut du mur. Certains semblaient vouloir participer.

*À toi de jouer. En tant que Yamanaka et membre de la Racine, tu as la responsabilité de l'état de l'esprit du prisonnier que l'on va livrer à cet empaffé.*

Iji était quelqu'un de mature. Il saurait quoi faire. La jônin s'avança vers le brun un peu timide. Elle était persuadée de l'avoir déjà vu quelque part, un grand calme. Son nom lui revenait, Tankuu ou un truc du genre.

"Tu veux te rendre utile? Viens avec moi. Toi aussi, la minette." continua-t-elle en se tournant vers celle dont le nom se trouvait être Krystal.

Elle joignit deux paires de doigts, et matérialisa un Kage Bunshin, puis reprit en s'adressant à Tenkuu.

"Toi et moi, on check la partie Sud de la forêt. Mon clone et la minette, vous prenez le Nord. On reste discret, le premier groupe qui voit un truc suspect revient pour avertir Suguato-sama."

Chaque exemplaire de la Haruno fit un signe au genin qu'elle s'était désignée pour l'accompagner, et descendit du rempart côté village pour respectivement remonter et descendre le long de la forêt sans être vu par ce disjoncté masqué.

Restait à croire en les villageois. Maïka aurait aimé se ranger du côté de ceux qui cautionnaient cet échange absurde, mais à l'instar du genin qui l'accompagnait, elle préférait se rendre vraiment utile.

Spoiler:

Les événements prenaient la tournure que j’imaginais, à savoir la libération du fameux prisonnier. Tout le monde avait trouvé mon approche mauvaise, étant un ninja de Suna je n’avais pas à donner mon opinion, pour qui il se prenait ces enfoirés. Les shinobis de la feuille étaient donc si égoïste ? Il paraissait logique que cet individu allait être un danger pour tout le monde, alors Suna était tout aussi impliqué que Konoha dans ce problème. Je contentais de me taire quand aux interpellations, beaucoup de ninjas souhaitaient faire quelque chose pour aider, leurs forces semblaient bien vaines comparé à celle de cet assaillant. Laisser le peuple décider, une vraie connerie que seul un Hokage débutant pourrait faire. Sans doute avait il une autre idée derrière la tête, gagner du temps ou bien tenter de capturer cet homme masqué ? En tout cas, lui commençait à s’impatienter, il ne voulait certainement pas rester trop longtemps ici. Même s’il avait l’air de quelqu’un de très intelligent, sa puissance ne pourrait dépasser celle de tous les ninjas présents dans la zone. Son seul point fort était de retenir On’, un avantage certain qui nous paralysait tous.

* Une fois tout cela réglé je n’aurai plus qu’une chose à faire… En espérant que personne ne soit opposé à cela, de toute façon personne ne pourra m’en empêcher… *

Songeur, je restais tout de même en alerte, regardant l’homme qui se dressait face à nous. Essayant de trouver des indices sur son origine, venait il d’un village en particulier ? Un déserteur ou bien un simple vagabond désirant régler ses comptes avec le prisonnier ? Si j’avais été un peu plus doué peut-être aurai-je réussit à percer son esprit, de toute manière prendre des risques inconsidérés n’était même pas envisageable. Je n’étais ici pas dans mon village, et même si cet incident pouvait avoir des répercutions sur mon pays, je ne pouvais mettre en péril tous ces hommes et femmes.

Non loin du Hokage, j’attendais donc la venue de l’homme qui comptait tant pour lui. La première piste que pouvait chercher les hommes de Konoha était bien le lien entre cet homme masqué et le prisonnier. Je ne le connaissais pas du tout, sûrement une histoire interne du village qui avait mal tourné, prenant mon mal en patience je guettais la moindre occasion. Prêt à riposter en cas d’attaque, car partir sur l’hypothèse que cet homme travail en solo pouvait s’avérer fausse. On n’est jamais trop prudent et Suguato avait l’air de bien tenir la barre pour le moment.

* Il fallait que je sois là au mauvais moment, au moins ça mets un peu de piquant dans mon rôle d’ambassadeur. Une chose est sûr, les intentions de cet homme n’ont pas l’air très chaleureuse, mais bon, un barbare serait arrivé en hurlant et aurait détruit la plupart des habitations. Lui arrive calmement et pose ses conditions, un homme réfléchie, qui ne laisse rien au hasard. Tout à l’air de se dérouler selon son plan pour l’instant, malgré ça il n’était pas encore sorti de Konoha. Ce moment sera décisif, l’échange entre le parchemin et le prisonnier devra se faire avec la plus grande prudence… *

Spoiler:

« La minette » ? Intéressant comme surnom. J’ignorais si la jeune femme qui venait de débarquer et qui était dans tous ces états disait ça de manière affective ou je l’exaspérais réellement, toujours est-il qu’elle semblait bien plus haut gradée que moi, et donnait ses ordres aux remparts. Un léger coup d’œil vers l’Hokage m’informa qu’elle faisait bien, ou en tout cas qu’elle ne faisait pas mal. Un jeune garçon venant d’arriver me pinça le cœur : toute cette peur et cet envie de bien faire me donnait l’envie de lui hurler de rentrer chez lui, là où il serait en sécurité. Mais c’était trop tard, lui aussi avait été réquisitionné.

Il semblait que peu de monde voulait se confronter à cette menace. La peur, sans doute, ou juste la fatigue : il faut dire que beaucoup de nos meilleurs ninjas sont souvent en mission, ou en reviennent tout juste. Il était normal que le corps impose ses limites, même pour les meilleurs des shinobis. J’avais été assigné à la fouille du Nord de la forêt, avec le Kage Bunshin de l’auto-proclamée chef des remparts. Je me sentais bien moins en sécurité qu’avec l’originale, celle que j’avais à mes côtés n’étant au fond qu’un clone de chakra bien plus fragile et limitée. Si le ravisseur avait quelque chose dans la forêt, et qu’on se faisait prendre, j’étais presque sûre de me retrouver seule. Mais au moins, je suis sûre que la véritable Maïka serait au courant de ma situation. Et le gamin était mieux protégé ainsi.

Je descendis du rempart sur lequel je me trouvais, pour me retrouver au milieu de la foule inquiète et nombreuse. Je me faufilai un chemin vers une partie plus isolée des remparts, là où l’on pourrait sortir sans être vues de l’étranger. On remonta sur les murs du rempart avec le clone, puis descendit au pied de l’imposant mur. Le calme ambiant et l’obscurité environnante des arbres et du mur contrastaient énormément avec l’agitation actuelle du village. Puis, on s’engouffra dans la forêt.

Je me demandais réellement ce qu’ils comptaient trouver. Comme je le pensais, et aux regards des derniers dires de l’ennemi, il était évident que tout avait été calculé à la perfection par un esprit supérieur et une force qui dépasse sans doute la grande majorité des ninjas de Konoha. J’étais persuadée qu’il s’était préparé à tout, et donc également à ce qu’on fouille les environs. J’étais certaine qu’on ne trouverait rien de suspect.

On tourna ainsi pendant plusieurs minutes, s’enfonçant de plus en plus dans la forêt. On sautait de branche en branche, rapidement, efficacement, silencieusement, observant scrupuleusement les environ. Mais rien de suspect. Juste des arbres et des écureuils… Peut-être que l’escadron Sud aurait plus de succès que nous. Car il fallait se rendre à l’évidence : il n’y avait rien dans ce pan de forêt.

Nous retournâmes sur nos pas, et rentrâmes au village. Il ne fallut que quelques minutes pour retrouver les autres. Le prisonnier n’était toujours pas arrivé, mais Miko avait disparu. Et la vraie Maïka n’était toujours pas revenue.

- Rien de suspect au Nord, Hokage-Sama. La forêt est calme et déserte.