Dès que j’avais pu quitter le Pays des Vagues humides, ses îles et sa mer infinie, mais détestablement limitée. À chaque fois que je lançais mon regard vers plus loin que les côtes, je voyais des îles ou un morceau de terre qui semblait me rappeler que je ne pouvais pas échapper. Le sol, même dans une terre aussi humide, me semblait bien mieux. On pouvait sentir l’air parfois fraîs, parfois lourde d’odeur, qui apportait des promesses. À chaque fois, comme un instinct ancestral, le voyage et le déplacement me fouettait les sangs, comme un prédateur devient toujours plus vif quand l’animal fuit. Sans aucun doute, je pouvais imaginer ce qui avait poussé les Inuzuka à prendre la vie nomade comme compagne.

Je devais aussi avouer que me retrouver sous les arbres de Konoha me rassurait. Peut-être à cause du terrain qui offrait des occasions de se cacher, peut-être parce que je me savais à l’aise plus que partout ailleurs, peut-être parce que depuis que les Inuzuka étaient alliés à Konoha, j’en étais venu à connaître les lieux… Non, le sentiment de sécurité ou son illusion me rassurait. Je commençais à comprendre les citadins et les raisons de ce rassemblement. Je plissais un peu le nez, me demandant si je ne risquais pas de me ramollir. Autour de moi, la délégation de Konoha revenait au Pays, la mine un peu basse, car parmi les nôtres, très pu avait eu l’honneur de graduer.

Je jetais de fréquent coup d’œil vers l’Hokage, m’interrogeant sur ses sentiments à ce propos. Je pensais aussi à Senseï Miku, en me demande, si lui nous adresserait des reproches ou des félicitations. Personnellement, je devais avouer que l’examen avait été une source d’informations extrêmement importante : les Shinobis, les militaires des Villages, étaient de terribles adversaires, des gens avec du potentiel. Face à mon adversaire, j’avais dû m’avouer vaincu et abandonner, sa résistance venant finalement à bout de moi, je n’avais pas voulu risquer de perdre conscience et de voir Baku être blessé gravement.

Le retour à Konoha était un dur éveil pour moi, mais ce ne serait pas le dernier, du moins je l’espérais. L’équipe numéro 1 de Konoha se rassemblerait certainement. Je ne pouvais pas dire que cette idée me réjouissait, j’éprouvais peu de respect pour notre mentor, je ne savais que penser de mes coéquipiers. Pourtant, force est d’admettre que je pourrais en apprendre beaucoup plus sur mes futurs ennemis, car mon voyage à Kiri venait de confirmer une de mes hypothèses. Les Shinobis étaient dangereux, mais aussi forts. Combattre en terme de puissance, c’était une escalade qui nous laissait au aléas du hasard…

[Juste pour faire le sujet de retour de la délégation. ]