Bon, j’ai enfin réussi à trouver la petite maison dans laquelle j’allais maintenant habiter. Cette dernière m’aura coûté la peau des fesses, mais je vais bien gagner ma vie avec les missions que je vais faire. En sortant du bâtiment dans lequel j’ai fait l’acquisition, je regarde autour de moi. Que de gens qui courent dans tous les sens. Il faut dire que cette étrange atmosphère est sûrement due au fait qu’entre le village et Suna… C’est la guerre. Je suis vraiment mal tombée hein, mais ça doit leur faire plaisir d’avoir un élément de plus… Non j’rigole. Qu’est-ce qu’ils s’en foutent d’avoir un Genin en plus ou en moins. De toute façon, faire mes preuves, c’est dans mon programme. Servir Konoha, c’est servir les autres de mon clan, et ça me permettra de devenir toujours plus forte. Et je suis prête maintenant. Mais…

─ Fais chier !

Alors que j’étais en train de marcher tranquillement, je me rendis compte que je ne savais pas du tout où aller. Quelle conne. Décidément, il fallait vraiment que je me concentre pour que rien ne m’échappe. En temps normal, ma maladresse était phénoménale, et rien ne m’énervait plus que de faire des erreurs ou des oublis. Je serrai alors le bout de papier sur lequel était marquée l’adresse de ma maison. Bien entendu, j’aurais pu demander à des passants la direction des quartiers Nara, mais j’avais justement voulu me tenir éloignée d’eux. Je ne connaissais que ma famille très proche, et vu qu’elle n’était plus de ce monde, personne de mon clan n’allait me revenir en tête. Il fallait prendre son temps, c’est pourquoi j’avais préféré avoir une petite maison ailleurs.

Je décidai donc de continuer ma route, sans savoir où j’allais. Après quelques instants de réflexion, je me retournai, faisant le choix de retourner là où j’avais fait ma location. Ma mémoire sans faille me permettait de toujours retrouver un endroit lorsque je l’avais visité. Bon… Bien entendu, il fallait que je me concentre. C’est ce que j’allais faire, lorsque je vis un jeune homme dont le pantalon était tranché au niveau d’une de ses jambes. Il ne me fallut que quelques secondes pour comprendre que c’était un blessé de guerre. Lui, il connaissait la direction de mon quartier, c’était sûr. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’un blessé de guerre qui revient à son village est forcément un gradé ou un shinobi d’expérience. Or, un shinobi de haut grade ou qui est là depuis longtemps connait son village. Je m’approchai donc de lui.

─ Salut, tu pourrais me dire par où je dois aller ?

Je lui tendis le petit bout de papier un peu chiffonné, avant d’attendre. Bien entendu, je le regardai discrètement, faisant alors ma propre idée de ce shinobi à qui je donnais vingt ans tout au plus.

Spoiler:

Le sourire du jeune homme ne me laissa aucun doute : il savait où ma maison se trouver. Cela fait sans doute partie des attributs de mon clan, mais j’ai toujours eu cette sorte de sixième sens, cette intuition qui ne se trompe presque jamais lorsque je me concentre. Certains choses ne s’expliquent pas, c’est pourquoi je ne m’attardai pas sur ça : je le sus, c’était tout. Il confirma mon idée en annonçant que c’était près de son atelier. Me serais-je trompée à son sujet ? Non, il était bien un shinobi. Alors fabriquait-il des kunaïs et autres ustensiles ? Je ne pouvais pas le savoir, et cela m’importait peu. Tant qu’il m’emmenait chez moi…
Nous nous mîmes en route. Sa jambe n’était pas grièvement blessée, mais il semblait ailleurs. Après, je ne le connaissais pas, mais le sens que j’avais énoncé plus tôt m’indiquait une certaine amertume, du regret, de la transparence… Sans doute à mi-chemin, mon interlocuteur se présenta tout en me demandant si j’étais nouvelle à Konoha. Vu qu’il était bien Jônin, et donc gradé comme je l’avais pressenti, il devait sans doute en connaître des têtes : et la mienne ne lui disait rien. On’, voilà un nom peu commun. En temps normal, je me serais sans doute montrée transparente et froide, mais vu ce que je sentais chez lui, j’allais faire un effort.

─ Ah ? Enchantée, moi c’est Kina. Je suis une simple Genin.

C’est vrai, je ne lui répondis pas exactement, mais c’était voulu. Je n’étais pas du genre à tout déballer comme ça, à un inconnu. Il n’avait pas besoin de savoir si j’étais fraichement arrivée ou pas. Mais en y réfléchissant, il allait sans doute pouvoir le savoir en cherchant un peu. Et puis, s’il cogitait, il pouvait très bien conclure avec le fait que je cherchais une certaine adresse. Bref, afin qu’il ne sente pas trop seul, je repris donc la parole.

─ Et oui, je viens d’arriver à Konoha.

Et je ne dis rien de plus. Il ne fallait pas non plus exagérer. Mais bon, il n’était pas déplaisant ce luthier, même s’il m’intriguait. Il était à la fois shinobi de haut rang et musicien… Je ne le voyais pas trop avec son instrument. Mais c’est sûr que s’il a joué une berceuse aux Sunajins, ça ne m’étonne pas qu’il soit revenu blessé. J’esquissai alors un sourire, même si le sujet n’était pas très amusant, au fond.

Nous arrivâmes rapidement dans la fameuse ruelle marchande dont le Jônin m’avait parlée. Des allers et des retours dans tous les sens, de la bonne humeur toujours plus importante et des bruits toujours plus grands : heureusement que je n’allais pas vivre ici. Tout ce que j’espérais, c’était que ma petite maison allait être au calme, sinon, un déménagement précoce allait s’annoncer. En chemin, le luthier reprit la parole, pour m’annoncer quelque-chose dont j’avais bien connaissance, mais bon, il ne pouvait certainement pas le savoir. Bien entendu vu mon caractère, j’esquissai un léger sourire lorsqu’il me parla de réquisition.

─ Ah tu crois ?

Sans trop laisser d’impressions, je suivis mon guide dans ce qui semblait être son lieu de travail. Des tas d’instruments à cordes me sautèrent aux yeux. Ce n’étaient pas des conneries donc, il était bien musicien, j’avais bien remarqué la sincérité dans son visage lorsqu’il me l’avait dit. Il m’indiqua la route à suivre pour me rendre à mon nouveau chez-moi, mais il reprit aussitôt pour poursuivre la conversation. Ses instructions bien en mémoire, je le laissai me parler du recensement. Il était bien mignon, mais je l’avais déjà fait ça, sinon on ne m’aurait pas donné le titre de Genin. Je trouvai cependant une certaine habilité dans la dernière phrase du dénommé On’. Espérait-il apprendre mon nom ? La question était plutôt la suivante : était-il assez intelligent pour se servir de ses mots pour en arriver à ça ? Aucune idée, ça m’était bien égal.

─ T’en fais pas, ça a été fait.

Je lui lâchai un sourire, avant de lui tendre ma main, histoire de ne pas le laisser comme ça, alors qu’il m’avait bien aidé.

─ Merci en tout cas et bon courage pour ton boulot.

Il était plutôt sympa pour un troubadour. Enfin bon, j’avais hâte de voir à quoi ressemblait ma petite maison. Du moment qu’il y a le calme hein…