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 Né dans la pénombre

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Yashira Mugen
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Message(#) Sujet: Né dans la pénombre Né dans la pénombre EmptyMar 30 Oct 2012 - 18:10

CHAPITRE 1 - Silence, et obscurité

Le silence... et l'obscurité. Si on les considérait comme des entités à part entière, ce seraient les deux seules choses qui ont accompagné ma vie, avec une étonnante fourberie, pendant plus de cinq longues années durant lesquelles, chaque jour, elles gagnaient un peu plus de mon être, grignotant peu à peu mon âme déjà bien sombre par elle-même. Elles devinrent mes alliées, mes confidentes. Comme une douce et dangereuse présence aimante. Les seules qui jamais ne m'abandonneront. J'ai accepté de leur donner ma confiance, car je sais désormais que jamais le silence et l'obscurité ne la trahiront. Au cours de ces sombres années, démuni et seul en leur compagnie, je me suis imprégné d'elles et elles de moi, nous nous connaissons mieux que quiconque n’eut jamais osé connaître quelqu'un d'autre. Chacun appris de l'autre, jusqu'à savoir, ensemble, cohabiter dans une sorte de ténébreuse harmonie, malveillante envers tout ceux qui viendraient troubler notre si parfaite union dans la pénombre. Une telle relation, si complexe et effrayante, dépasse la compréhension du commun des mortels. Ceux-ci consacrent toute leur courte existence à d'autres, qui eux ne leur apporteront jamais rien en retour. Mais moi, je préfère mes deux amantes à leurs liaisons vouées à l'échec, si hypocrites et éphémères. Les humains ne savent pas écouter, le silence, lui, le sait. Le visage intense de l'obscurité ne me quitte jamais, toujours souriant dans toute sa splendide et machiavélique prestance que peu d'hommes, comme il se devrait, savent contempler. Ah, mes deux amies, à vous seules je suis désormais attaché. Mais sachez, vous qui me lisez, que cette si belle harmonie toujours n'a pas existé. Comme tous les liens qui apparaissent au cours d'une vie, cela prend du temps pour créer pareille fraternité. Et pour se faire adopter d'elles... D'abord faut-il les accepter.

Jeté sans sommation entre leurs griffes hostiles, je n'eus d'abord d'autre choix que de doucement les dompter, ce qui ne fut pas vraiment, au départ, chose aisée. Le silence et l'obscurité cherchent d'abord à vous soutirer tout ce qui vous rattache à la réalité, à l'humanité. Résister à une telle rage de vous dévorer, personne n'est assez fort pour y arriver... Les premiers moments furent longs et douloureux. Je n'acceptais pas leur si terrifiante présence, et passait des heures à me tordre de frayeur, hurlant à la mort dans cette cage nouvelle de solitude. Mais il n'y avait personne pour entendre mes appels. J'étais seul, livré à ma folie grandissante et à moi-même. Seul le silence m'écoutait, curieux d'observer cette étrange petite bête bruyante qu'on venait de placer dans ses entrailles jusqu'à présent si calmes. Lorsque je hurlais, le silence partait se terrer Dieu sait où, effrayé d'un tel tintamarre. Mais lorsque je me taisais, aphone à force de crier à l'aide et à l'injustice, il revenait, très doucement, pour venir me titiller, à la fois joueur et curieux comme un chat sauvage devant une petite sourie terrifiée. Et à mesure que ma voix s'estompait... Le silence, lui, reprenait son assurance pour occuper tout cet espace qui lui revenait, m'écrasant peu à peu avec une force que jamais on ne lui soupçonnerait. Le silence est assourdissant, c'est là qu'est toute sa puissance. Il grandit, grandit encore et encore, assouvissant son désir d'étouffer mes plaintes qui l'irritaient tant. Et un temps venu, alors que l'obscurité, de son côté, se demandait quand notre lutte interminable allait finalement toucher à sa fin... Notre duel entre cris et silence finit par trouver un vainqueur... Après des jours de hurlements pour obtenir la victoire contre mon adversaire invisible mais pourtant tellement présent, un calme inhabituel s'instaurait dans les geôles sombres et humides dont j'étais l'unique résident. Un calme pesant, qui s'instaurait de nouveau comme si la bête maitresse des lieux avait reconquis son vieux territoire... Le silence avait vaincu le détenu, qui avait tant hurlé pour ne pas se faire écraser par cette présence si éreintante. Il m'avait vaincu. Et une ère de silence s'instaura à nouveau dans les couloirs ténébreux, désormais seul compagnon de mon ouïe qui ne trouvait rien de mieux.

Je finis par accepter l'existence et la loi de mon adversaire, tout comme son implacable suprématie sur cet endroit où on m'avait enfermé. Puis le temps passa, dans un calme si complet que personne n'aurait jamais pu croire qu'un être vivant existait effectivement, ici, entre ces murs étroits et silencieux. Mais il se trouva, au fur et à mesure qu'il me tenait en son pouvoir telle une camisole invisible, qu'il devint plus souple à mon égard, comme si ma présence et les petits bruits que je pouvais émettre dans mon sommeil l'attendrissait... Une pauvre petite créature humaine, presque réduite à néant, si faible et si fragile. Exactement comme je l'avais laissé me bâillonner, le silence fini par m'adopter. Les jours se succédant, nous avions tout le temps pour repartir sur des bases nouvelles, cherchant mutuellement à nous dompter l'un l'autre. Lorsque je lui adressais timidement la parole, il me répondait par cette absence de son tellement dense qu'elle en devenait palpable, à la limite du surnaturel. J'appris à l'écouter, tout comme il avait fini par accepter que je lui parle doucement. Dans toute relation, le temps fait tout à lui seul. Il n'appartient qu'à nous de l'entretenir au mieux possible. Et c'est ainsi que, le silence et moi, nous finîmes par devenir bons amis. Maintenant, je lui parle tout le temps, lui sait si bien écouter ce que j'ai à lui dire, comme s'il absorbait avec plaisir mes mots, accroché à mes lèvres redevenues bavardes au fil du temps. J'ai depuis longtemps compris que mon bon vieil ami se sentait lui aussi terriblement seul. Mon arrivée l'avait seulement effrayé, et il avait donc cherché à me vaincre, à me faire taire, à supprimer toutes ces horribles plaintes qui fusaient de ma gorge aux cordes vocales déployées. Comme moi, fragile être humain, le silence craignait l'inconnu. Mais à présent, aussi longue que fut la route pour arriver là où nous en sommes, nous nous connaissons si bien ! Chaque jour, nous en apprenons un peu plus sur l'autre. Je lui raconte la Guerre qui venait de toucher à sa fin. Mes soixante-dix années d'existence à combattre, vivant uniquement pour la bataille et le sang. Le silence savait tout de moi, et je savais tout de lui. Et tapis dans son coin, mon second camarade, l'obscurité, nous écoutait sereinement. Ah, l'obscurité... Vous qui me lisez, vous serez surpris d'apprendre que nos relations dans les profondeurs de ma prison, si complexes soient-elles, ont toujours été tout à fait différente de celle que j'entretiens avec le silence.

C'est elle qui m'accueillis en premier. Alors qu'on venais juste de me jeter entre ses bras de ténèbres, l'obscurité, contrairement à son aîné le silence, ne se montra pas le moins du monde agressif avec moi. Peut-être est-ce parce que moi-même ne fit rien d'agressif envers elle... Ou peut-être est-ce parce qu'elle reconnu immédiatement en moi, son étrange visiteur, l'un de ses enfants disparus dont elle savait toujours qu'il reviendra un jour. D'abord effrayé de me retrouver fusionné à son sombre manteau, je couru de long en large les vastes couloirs, sans rien pouvoir discerner à travers sa terrible volonté. Elle était partout, omniprésente, si intense qu'elle en était étouffante. Où que l'on regarde, elle est là, nous dissimulant le paysage par son épais manteau noir impénétrable. A la fois étrange et mystérieuse, je compris vite pourquoi elle, alors qu'en parallèle le silence isolait mon être pour faire surgir une ancienne folie enfouie, restait si gentille avec moi. Agréable, voir maternelle. Nous nous connaissions. Depuis toujours, depuis le jour de ma naissance. Elle était là le jour où je suis venu au monde, sur cette terre de sang et de désolation. C'est elle que mes yeux de nourrissons virent en premier et adoptèrent comme mère. Je suis né dans la noire obscurité du monde des Shinobis, et toute ma vie, elle est resté là, à attendre, bien à l'abri dans un lointain recoin de mon cœur. Même dissimulée, elle fut toujours présente en moi, et nous nous retrouvions face à face lorsqu'on me jeta dans ces cachots bâtis exprès pour moi et moi seul. Elle était partout autour de moi, et j'étais en elle, nos âmes fusionnantes fêtant enfin leurs retrouvailles. Dans cette solitude où le silence me rendait fou, l'obscurité fut toujours là pour moi, comme une douce présence qui me berçait tel son enfant. J'étais terré dans ses entrailles, aveugle mais me sentant à l'abri, comme chez moi. Jamais je ne troublais l'obscurité. Je ne fis rapidement plus qu'un avec elle, incapable de discerner mon propre corps dans la pénombre. Et lorsque je me fis accepter par le silence et pu rire avec lui, je pu enfin être en paix. Le temps passa. Les jours devinrent des semaines, les semaines des mois, qui défilaient, toujours identiques. Étais-je encore humain ? N'étais-je pas moi-même partie intégrante de cette prison ? Une entité quelconque en dehors de mes deux amis avait-elle connaissance de mon existence ? J'étais seul, et abandonné de tous.

Vous avez donc fait plus ample connaissance avec mes deux amis... Des êtres exceptionnels, vous ne trouvez pas ? Mais vous ne les connaîtrait jamais comme moi je les connais. L'impression de malaise que vous avez ressenti en les découvrant ici n'est rien comparé à ce que j'ai du endurer. Ils sont maintenant ma famille, mes amis. Depuis le temps que je suis avec eux, je n'ai pas eu d'autre choix que de me faire accepter et de les dompter à mon tour, moi, oublié des êtres qui jadis furent mes semblables. Peut-être en faites vous parti ? De ces Shinobis qui m'ont abandonné ici, pour la simple raison que je ne me conformais pas à leurs saugrenues idées de paix qui jamais n'auraient la moindre chance d'aboutir ? Nous sommes des Ninjas, nés pour combattre, pour la guerre et le sang. Nul autre but ne régi nos courtes vies, que peu auront la chance de vivre jusqu'au bout. Moi, on m'a offert le cadeau d'une vie bien plus longue que celle de mes congénères. Et tout compte fait... Peut-être aurais-je préféré la perdre, plutôt que de me faire enfermer ici à jamais. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis enfermé là. Des mois ? Des années ? Si on me voyait maintenant, sachez que je n'ai quasiment plus rien d'un être humain. La folie engendrée par de telles conditions de vie à tendance à accélérer la transformation de l'état d'humain à celui de bête. J'ai perdu tout espoir de revoir la lumière du jour, résigné à mourir ici avec le silence et l'obscurité comme seule compagnie.

Tout à coup, quelque chose d'inconcevable se produisit. Un grincement sonore, qui me vrilla les tympans à un point que j'en vacillais pour tomber à la renverse, les mains sur les oreilles, les yeux exorbités. Un bruit. Un bruit produit par autre chose que moi-même. La peur s'empara de moi alors que le grincement remettais ça. Le silence avait pris la fuite, et dans un cri de frayeur je lui demandais de revenir ! Mais il venait de m'abandonner... Oh non, pas toi... Le grincement se fit plus important, et c'est alors que l'impossible se réalisa. Quelque chose apparu, tranchant en deux ma chère mère l'obscurité. Cette fois, une crainte et une rage grandissante s'échappèrent de moi sous la forme d'un hurlement de bête en détresse pour résonner au loin dans toute la prison. Je me précipitais dans un recoin, me protégeant les yeux de cette lueur qui venait d'apparaître. Puis, lentement, je compris. Il y avait une troisième entité qui vivait avec moi, le silence et l'obscurité. C'était elle, la folie. Celle que jamais je n'avais su voir à quel point elle s'était emparé avec malice de mon âme. Mais à cet instant, ce fut comme si elle disparaissait, aspirée à travers cette fente de lumière. Car oui, ce que j'avais devant les yeux, qui voyaient pour la première fois depuis si longtemps, c'était de la lumière. Il y avait donc encore un monde dehors. Et une volonté quelconque qui avait entre-ouvert cette porte grinçante. Me redressant, je contemplais ce qui se passait devant moi. Un être vivant se trouvait là. Cela faisait deux ans que j'étais enfermé ici, et surement avais-je encore beaucoup de temps à y passer. Mais... Je ne suis plus seul.

Je ne suis plus seul...

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